08/12/2013
La Manif pour tous dénonce la «familiphobie» du gouvernement français
Un concert de klaxons et de sifflets. Environ cent cinquante voitures ornées de ballons roses, blancs et bleus se sont réunies ce dimanche à Paris place de la Porte de Saint-Cloud à l'appel de la Manif pour tous. Mot d’ordre du jour: dénoncer la «familiphobie» du gouvernement. Arborant un sweet rose et des boucles d’oreilles représentant un homme en bleu et une femme en rose, Ludovine de La Rochère présidente de laManif pour tous, annonce tout de suite la couleur: «Ce gouvernement n’aime pas les familles, il fait tout pour les mettre dans l’embarras». Avant de monter sur une estrade pour haranguer la foule, accompagnée de deux jeunes filles déguisées en Marianne.
«Ce gouvernement cherche à remettre en cause l’identité sexuelle, à introduire la théorie du genre à l’école. Et l’on sait que la libéralisation de la PMA (procréation médicalement assistée) est à l’ordre du jour», clame-t-elle sous les huées des manifestants, qui agitent leurs drapeaux de la Manif pour tous. Un discours qui rappelle ceux tenus lors des manifestations pendant le débat parlementaire sur le mariage pour tous. Mais le mouvement veut aussi fédérer ses sympathisants autour de nouvelles thématiques. «Nous dénonçons le matraquage fiscal que subissent les familles, avec la modification du quotient familial, l’augmentation de la TVA, la fiscalisation des heures supplémentaires», poursuit Ludovine de La Rochère, suscitant à chaque attaque l’adhésion de la foule. Le projet de loi sur la famille est aussi évoqué «car il vise à donner un statut aux beaux parents et à remettre en cause l’adoption plénière», affirme la présidente de la Manif pour tous, bien décidée à tacler le gouvernement tous azimuts.
«Notre mouvement est pérenne»
Au volant de sa voiture, Paul, venu avec sa famille, fulmine: «Je suis conscient qu’il faut faire un effort pour redresser le pays, mais pénaliser les familles c’est dangereux. Car la natalité était jusqu’ici une force française». Avant de poursuivre : «A force de dire qu’il y a différentes formes de famille, Hollande finit par tout dénaturer. Avec la PMA qui se profile à l’horizon, on voit que l’enfant n’est pas au centre de sa réflexion». Un avis partagé par Marie, mère de cinq enfants, qui agitent des drapeaux à la fenêtre d’un break Volvo: «On croit toujours qu’un enfant a besoin d’un papa et d’une maman. Donc je veux continuer à manifester contre une ouverture plus large du droit à la PME et toute légalisation de la GPA (gestation pour autrui)».
A côté des familles et des personnes âgées, de nombreux jeunes participent aussi à l’événement, à l’instar d’Haude, 19 ans: «On est là pour donner un nouveau coup de semonce au gouvernement afin qu’il nous écoute. On a peur qu’avec la PMA et la GPA, les enfants deviennent des produits de laboratoire. J’ai participé au mouvement des veilleurs cet été et je continuerai à me battre tant que notre parole ne sera pas écoutée», lance-t-elle, en placardant une affiche sur la voiture de son père. Car malgré la faible mobilisation du jour, les manifestants tiennent à garder la tête haute: «Ce n’est pas une mobilisation nationale donc il est normal qu’il y ait moins de monde», tempère ainsi Marie. «Notre mouvement est pérenne», renchérit Ludovine de La Rochère, «d’ailleurs après notre Grenelle sur la famille, nous allons élaborer une proposition de loi sur le sujet pour mars», explique-t’elle, avant de donner le feu vert au cortège de véhicules pour entamer leur «grande traversée de Paris», au son de Papaoutai, la chanson de Stromae.
22:08 Publié dans Éthique, Famille, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
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