Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/12/2013

Pourquoi les prêtres se font si rares

Du début à la fin, chaque ligne de cet article, on pourrait presque dire chaque mot, explique une partie des causes de cette prétendue "crise des vocations" qui est plutôt une crise du sacerdoce et de l'épiscopat, et non une crise de l'appel. S'il reste si peu de prêtres en France et dans toute l'Europe, ce n'est pas de la faute de Dieu. Le bon côté, c'est qu'un mal enfin identifié est à moitié vaincu.


Un article du Figaro, par Jean-Marie Guénois |10 novembre 2013

Les évêques français inquiets du manque de prêtres

À Lourdes, le tabou de la formation de ceux qui ne seront plus que 6000 en 2020 est tombé.

À Lourdes, les évêques ont reçu une bible toute neuve. C'est la nouvelle «Bible liturgique», texte de référence qui sera lu au cours des messes d'ici à une à deux années. Pour le commun des mortels, cette bible sera dans le commerce dès la fin du mois de novembre aux éditions Mame. Le Notre-Père change: «Ne nous soumets pas à la tentation» devient «et ne nous laisse pas entrer en tentation». Les évêques feuilletaient donc, samedi matin à Lourdes, avec délectation, la splendide édition à tirage limité qui leur avait été offerte pour l'occasion.

« J'ordonne un prêtre par an, j'en enterre douze.»

Un evêque

Une consolation pour cette centaine d'hommes blanchis sous le harnais qui devait regagner dimanche soir leurs diocèses respectifs, car ceux que l'on appelle, chez eux, «Père-évêque» et très peu «Monseigneur», ne sont pas à la fête. Ils doivent faire face à des défis qui les dépassent. Le premier d'entre eux, étudié à Lourdes, est celui des prêtres. Ils étaient 50.000 en 1970, ils seront 6000 en 2020. Un évêque résume le problème: «J'ordonne un prêtre par an, j'en enterre douze.» Beaucoup d'entre eux n'ont pas ordonné depuis dix ans. Ils en souffrent comme des pères sans enfant.

Pour la première fois, les évêques ont vraiment échangé sur la formation des prêtres, sujet jusque-là tabou car ils sont en profond désaccord sur la définition même du prêtre. «Nous nous sommes pour la première fois écoutés», observe un évêque de longue expérience. Même s'ils oscillent toujours entre la figure très identifiée du pasteur catholique et celle du prêtre-animateur de paroisse, fonction confiée à des laïcs.

Forte diversité

Les jeunes, eux, n'hésitent pas: «Neuf sur dix» de ceux qui se présentent, estime un évêque, donnent leur vie pour une «vision claire et exigeante, sans complexe, évangélisatrice». Le succès rencontré cet automne par la communauté Saint-Martin - de style strict, en soutane, et de théologie classique, jusque-là marginalisée par l'épiscopat français - fait réfléchir: environ un quart des candidats français entrent là en première année, soit une trentaine de jeunes…

Autre désaccord de fond apparu cette semaine, celui de l'engagement de l'Église sur des dossiers politiques, comme le mariage homosexuel, dans une société laïque. Là aussi, deux lignes - même si tous ou presque étaient contre la loi: des évêques offensifs face à d'autres «pères-évêques» embarrassés, regardant avec circonspection les familles, pourtant catholiques, qui se sont lancées dans la rue.

Dans cette forte diversité, le nouveau président, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, insiste sur la proximité avec les plus pauvres et sur la collégialité, tout en faisant jouer son charisme reconnu d'homme de consensus. En concluant l'assemblée, dimanche matin, il a réaffirmé l'opposition de l'Église à l'avortement. Et a fait profession de foi européenne «pour poursuivre ce beau projet porteur de paix et de solidarité» afin de choisir, aux prochaines élections, ceux qui «feront avancer l'Europe vers l'avenir le meilleur pour le plus grand nombre».

17:27 Publié dans Religion | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.