19/12/2013
Le Concile Vatican II expliqué par Benoît XVI
Le pape Benoît XVI a participé au concile œcuménique Vatican II (quatre sessions de 1962 à 1965) en tant que consulteur théologique ("peritus") auprès du cardinal-archevêque de Cologne Joseph Frings, qu'il aidait à préparer ses interventions. Lui-même n'était pas encore évêque à ce moment-là. On l'appelait l'abbé Joseph Ratzinger et il fut considéré pendant le concile comme un théologien progressiste. Une étiquette qui ne l'intéresse pas tant que la foi de l'Église.
« Défendre la validité et le caractère obligatoire du concile Vatican II (...) est et continuera d'être une nécessité. Cependant, il existe une attitude à courte vue qui isole Vatican II et qui a provoqué l’opposition. Nombre d’exposés donnent l’impression que, après Vatican II, tout a changé et que tout ce qui est antérieur ne peut plus avoir de validité ou, dans le meilleur des cas, ne doit l’avoir qu’à la lumière de Vatican II. Le deuxième concile du Vatican n’est pas traité comme partie de la totalité de la Tradition de l’Église, mais directement, comme la fin de la Tradition et comme un recommencement complet à partir de zéro. La vérité est que le Concile lui-même n’a défini aucun dogme. Il a voulu de manière consciente s’exprimer selon un registre plus modeste, comme un concile simplement pastoral ; cependant, beaucoup l’interprètent comme s’il était un « super-dogme » qui enlève à tout le reste son importance. Cette impression prend plus de force dans les faits de la vie courante. Ce qui auparavant était considéré comme le plus saint - la forme de transmission de la liturgie - devient tout d'un coup comme ce qu’il y a de plus interdit et la seule chose que, en toute assurance, il faut rejeter. On ne tolère pas les critiques de l’époque postconciliaire ; mais là où l'on met en doute les règles antiques ou les grandes vérités de la foi (...) ou bien on ne réagit absolument pas ou bien on le fait d’une manière extrêmement atténuée. (...) Tout cela conduit beaucoup de personnes à se demander si l’Eglise d’aujourd’hui est réellement la même que celle d’hier, ou si on l’a changé contre une autre sans les en prévenir. La seule manière de rendre crédible Vatican II c’est de le présenter clairement comme ce qu’il est : une partie de l’entière et unique Tradition de l’Eglise et de sa foi. »
Benoît XVI / Joseph Ratzinger, Discours aux évêques du Chili et de Colombie, 13 juillet 1988
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