26/12/2014
Paroles du Pape François lors de la bénédiction Urbi et Orbi : "Puisse le Seigneur éclairer nos coeurs pour reconnaître notre Salut en l'Enfant Dieu"
Chers frères et sœurs, joyeux Noël !
Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur du monde, est né pour nous. Il est né à Bethléem d’une vierge, réalisant les antiques prophéties. La vierge s’appelle Marie, son époux Joseph.
Ce sont les personnes humbles, pleines d’espérance dans la bonté de Dieu, qui accueillent Jésus et le reconnaissent. Ainsi, l’Esprit Saint a éclairé les bergers de Bethléem, qui ont accouru à la grotte et ont adoré l’Enfant. L’Esprit Saint a ensuite guidé les vieillards, Siméon et Anne, des humbles, dans le Temple de Jérusalem, et ils ont reconnu en Jésus le Messie. « Mes yeux ont vu le salut » ‑ s’exclame Siméon – « le salut que [Dieu] préparait à la face des peuples » (Lc 2, 30).
Oui, frères, Jésus est le salut pour chaque personne et pour chaque peuple !
À lui, Sauveur du monde, je demande aujourd’hui qu’Il regarde nos frères et sœurs d’Irak et de Syrie qui, depuis trop de temps, souffrent des effets du conflit en cours et, avec ceux qui appartiennent à d’autres groupes ethniques et religieux, subissent une persécution brutale. Que Noël leur apporte de l’espérance, comme aux nombreuses personnes dispersées, déplacées et réfugiées, enfants, adultes et personnes âgées, de la région et du monde entier ; que l’indifférence se change en proximité et le refus en accueil, pour que tous ceux qui à présent sont dans l’épreuve puissent recevoir les aides humanitaires nécessaires pour survivre à la rigueur de l’hiver, revenir dans leurs pays et vivre avec dignité. Puisse le Seigneur ouvrir les cœurs à la confiance et donner Sa paix à tout le Moyen-Orient, depuis la Terre bénie de sa naissance, en soutenant les efforts de ceux qui s’engagent efficacement pour le dialogue entre Israéliens et Palestiniens.
Jésus, Sauveur du monde, regarde tous ceux qui souffrent en Ukraine et donne à cette terre aimée de surmonter les tensions, de vaincre la haine et la violence et d’entreprendre un nouveau chemin de fraternité et de réconciliation.
Christ Sauveur, donne la paix au Nigeria, où à nouveau du sang est versé et trop de personnes sont injustement soustraites à l’affection de leurs proches et tenues en otage ou massacrées. J’invoque aussi la paix pour d’autres parties du continent africain. Je pense particulièrement à la Libye, au Sud Soudan, à la République Centrafricaine et à différentes régions de la République Démocratique du Congo ; et je demande à tous ceux qui ont des responsabilités politiques de s’engager par le dialogue à surmonter les oppositions et à construire une cohabitation fraternelle durable.
Que Jésus sauve les trop nombreux enfants victimes de violence, faits objet de trafic et de traite des personnes, ou contraints à devenir soldats ; des enfants, tant d’enfants abusés. Qu’il donne réconfort aux familles des enfants tués au Pakistan la semaine dernière. Qu’il soit proche de tous ceux qui souffrent de maladies, en particulier les victimes de l’épidémie d’Ébola, surtout au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. Tandis qu’avec cœur beaucoup mettent tout en œuvre courageusement pour assister les malades et leurs proches, je renouvelle une invitation pressante à assurer l’assistance et les thérapies nécessaires.
Enfant-Jésus. Ma pensée va à tous les enfants aujourd’hui tués et maltraités, ceux qui le sont avant de voir la lumière, privés de l’amour généreux de leurs parents et enterrés dans l’égoïsme d’une culture qui n’aime pas la vie ; ceux qui sont déplacés à cause des guerres et des persécutions, abusés et exploités sous nos yeux et notre silence complice ; et aux enfants massacrés sous les bombardements, même là où le Fils de Dieu est né. Aujourd’hui encore leur silence impuissant crie sous l’épée de nombreux Hérodes. Au-dessus de leur sang se détache aujourd’hui l’ombre des Hérodes actuels. Vraiment, il y a tant de larmes en ce Noël, avec les larmes de l’Enfant-Jésus !
Chers frères et sœurs, que l’Esprit Saint éclaire aujourd’hui nos cœurs, pour que nous puissions reconnaître dans l’Enfant-Jésus, né à Bethléem de la Vierge Marie, le salut donné par Dieu à chacun de nous, à chaque homme et à tous les peuples de la terre. Que le pouvoir du Christ, qui est libération et service, se fasse sentir dans beaucoup de cœurs qui souffrent des guerres, des persécutions, de l’esclavage. Qu’avec sa mansuétude, ce pouvoir divin touche la dureté des cœurs de tant d’hommes et de femmes immergés dans la mondanité et dans l’indifférence, dans la mondialisation de l’indifférence. Que sa force rédemptrice transforme les armes en charrues, la destruction en créativité, la haine en amour et en tendresse. Ainsi nous pourrons dire avec joie : « Nos yeux ont vu ton salut ».
Avec ces pensées, joyeux Noël à tous !
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