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01/01/2015

Lecture par parties de la Lettre aux Familles de Jean-Paul II (9)

224181_157639800964947_100001567858340_353721_269865_n.jpgL'Année de la Famille (1994) donnait l'occasion au Saint Pape Jean-Paul II d'écrire aux familles pour "frapper à la porte de votre maison, moi qui voudrais vous saluer avec une grande affection et m'entretenir avec vous".

Cette lettre nous donne quelques perles tirées de l'Enseignement de l'Eglise dont nous livrons quelques extraits (dont voici le 9e paragraphe de la lettre)

La généalogie de la personne

9. Par la communion des personnes qui se réalise dans le mariage, l'homme et la femme fondent une famille. A la famille est liée la généalogie de tout homme: la généalogie de la personne. La paternité et la maternité humaines sont enracinées dans la biologie et en même temps elles la dépassent. L'Apôtre, qui fléchit « les genoux en présence du Père de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tire son nom », nous met en quelque sorte sous les yeux tout le monde des êtres vivants, depuis les êtres spirituels des cieux jusqu'aux êtres corporels de la terre. Toute génération trouve son modèle originel dans la paternité de Dieu. Toutefois, dans le cas de l'homme, cette dimension « cosmique » de ressemblance avec Dieu ne suffit pas à définir de manière adéquate le rapport de paternité et de maternité. Quand, de l'union conjugale des deux, naît un nouvel homme, il apporte avec lui au monde une image et une ressemblance particulières avec Dieu lui-même : dans la biologie de la génération est inscrite la généalogie de la personne.

En affirmant que les époux, en tant que parents, sont des coopérateurs de Dieu Créateur dans la conception et la génération d'un nouvel être humain (15), nous ne nous référons pas seulement aux lois de la biologie ; nous entendons plutôt souligner que,dans la paternité et la maternité humaines, Dieu lui-même est présent selon un mode différent de ce qui advient dans toute autre génération « sur la terre ». En effet, c'est de Dieu seul que peut provenir cette « image », cette « ressemblance » qui est propre à l'être humain, comme cela s'est produit dans la création. La génération est la continuation de la création (16).

Ainsi donc, dans la conception comme dans la naissance d'un nouvel homme, les parents se trouvent devant un « grand mystère » (Ep 5, 32). Le nouvel être humain, de la même façon que ses parents, est appelé, lui aussi, à l'existence en tant que personne ; il est appelé à la vie « dans la vérité et dans l'amour ». Cet appel ne concerne pas seulement ce qui est dans le temps, mais, en Dieu, c'est aussi un appel qui ouvre à l'éternité. Telle est la dimension de la généalogie de la personne que le Christ a définitivement révélée, en projetant la lumière de son Evangile sur la vie et sur la mort humaines, et donc sur la signification de la famille humaine.

Comme l'affirme le Concile, l'homme est la « seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même » (17). La genèse de l'homme ne répond pas seulement aux lois de la biologie, elle répond directement à la volonté créatrice de Dieu, c'est-à-dire à la volonté qui concerne la généalogie des fils et des filles des familles humaines. Dieu « a voulu » l'homme dès le commencement et Dieu le « veut » dans toute conception et dans toute naissance humaines. Dieu « veut » l'homme comme être semblable à lui, comme personne. Cet homme, tout homme, est créé par Dieu « pour lui-même ». Cela concerne tous les êtres humains, y compris ceux qui naissent avec des maladies ou des infirmités. Dans la constitution personnelle de chacun est inscrite la volonté de Dieu, qui veut que la fin de l'homme soit en un sens lui-même. Dieu remet l'homme à lui-même, en le confiant en même temps à la responsabilité de la famille et de la société. Devant un nouvel être humain, les parents ont ou devraient avoir la pleine conscience du fait que Dieu « veut » cet être « pour lui-même ».

Cette expression synthétique est très riche et très profonde. Depuis l'instant de sa conception, puis de sa naissance, le nouvel être est destiné à exprimer en plénitude son humanité, à « se trouver » (18) comme personne. Cela vaut absolument pour tous, même pour les malades chroniques et les personnes handicapées. « Etre homme » est sa vocation fondamentale : « être homme » à la mesure du don reçu. A la mesure de ce « talent » qu'est l'humanité même et, ensuite seulement, à la mesure des autres talents. En ce sens, Dieu veut tout homme « pour lui-même ». Toutefois, dans le dessein de Dieu, la vocation de la personne va au-delà des limites du temps. Elle rejoint la volonté du Père, révélée dans le Verbe incarné : Dieu veut étendre à l'homme la participation à sa vie divine elle- même. Le Christ dit : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance » (Jn 10, 10).

Le destin ultime de l'homme n'est-il pas en désaccord avec l'affirmation que Dieu veut l'homme « pour lui-même » ? Si l'homme est créé pour la vie divine, existe-t-il vraiment « pour lui-même » ? Voilà une question clé, de grande importance au commencement comme à la fin de son existence terrestre : elle est importante pour tout le cours de la vie. En destinant l'homme à la vie divine, il pourrait sembler que Dieu le soustraie définitivement à son existence « pour lui-même » (19). Quel est le rapport qui existe entre la vie de la personne et la participation à la vie trinitaire ? Saint Augustin nous répond par les célèbres paroles : « Notre cœur est sans repos jusqu'à ce qu'il se repose en toi » (20). Ce « cœur sans repos » montre qu'il n'y a aucune contradiction entre l'une et l'autre finalités, qu'il y a au contraire un lien, une coordination, une unité profonde. Par sa généalogie même, la personne, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu, en participant à sa Vie, existe « pour elle-même » et se réalise. Le contenu de cette réalisation est la plénitude de la Vie en Dieu, celle dont parle le Christ (cf. Jn 6, 37-40), qui justement nous a rachetés pour nous introduire dans cette Vie (cf. Mc 10, 45).

Les époux désirent des enfants pour eux-mêmes ; et ils voient en eux le couronnement de leur amour réciproque. Ils les désirent pour la famille, comme un don très précieux (21). C'est un désir qui se comprend dans une certaine mesure. Toutefois, dans l'amour conjugal ainsi que dans l'amour paternel et maternel doit s'inscrire la vérité sur l'homme, qui a été exprimée d'une manière synthétique et précise par le Concile, en affirmant que Dieu « veut l'homme pour lui-même ». Pour cela, il faut que la volonté des parents soit en harmonie avec celle de Dieu : en ce sens, il doivent vouloir la nouvelle créature humaine comme le Créateur la veut : « pour elle-même ». La volonté humaine est toujours et inévitablement soumise à la loi du temps et de la caducité. La volonté divine, au contraire, est éternelle. « Avant même de te former au ventre maternel, je t'ai connu — lit-on dans le Livre du Prophète Jérémie — ; avant même que tu sois sorti du sein, je t'ai consacré » (1, 5). La généalogie de la personne est donc liée avant tout à l'éternité de Dieu, ensuite seulement à la paternité et à la maternité humaines qui se réalisent dans le temps. A l'instant même de sa conception, l'homme est déjà ordonné à l'éternité en Dieu.

> Lecture du paragraphe 7 de la Lettre aux Familles

> Lecture du paragraphe 8 de la Lettre aux Familles

> Lire la Lettre aux Familles dans son intégralité sur le site officiel du Saint-Siège

Commentaires

Deux précisions importantes sur ce texte :
1) "La généalogie de la personne est donc liée avant tout à l'éternité de Dieu, ensuite seulement à la paternité et à la maternité humaines qui se réalisent dans le temps. A l'instant même de sa conception, l'homme est déjà ordonné à l'éternité en Dieu "(fin du texte).

Il est erroné de soutenir - si telle est l'acception du texte du Pape - cette dernière affirmation, selon laquelle dès sa conception, l'homme est ordonné à l'éternité en Dieu; autrement dit selon laquelle tous les hommes ont reçu du Christ non seulement la possibilité d'être sauvés, mais même le salut de fait - une erreur enseignée déjà par ailleurs par le cardinal Wojtyla :
"La naissance de l'Eglise qui a eu lieu sur la croix, au moment messianique de la mort rédemptrice du Christ, fut dans son essence la naissance de l'homme, de chaque homme et de tous les hommes, de l'homme qui - qu'il le sache ou non, l'accepte ou non dans la foi - se trouve déjà dans la nouvelle dimension de son existence." (Cardinal Karol Wojtyla, Le signe de contradiction, Paris, Fayard, 1979, p.119).

D'autre part, toujours concernant cette dernière thèse soutenue par Jean-Paul II, pour prendre le cas des enfants morts sans avoir été baptisés (par ex. morts-nés), ne sont pas de soi - ordonnés à l'éternité mais vont aux limbes - sauf miracle toujours possible du Bon Dieu. (nota bene : rappelons que les limbes ne sont pas une vérité de foi mais la conséquence d'une vérité de foi selon laquelle seuls ceux qui seront baptisés seront sauvés).

2) D'autre part - contrairement à ce qu'affirme le Pape dans sa Lettre, que Dieu nous a créés pour nous-mêmes - voici ce que dit le catéchisme sur la fin de l'homme :

Pourquoi Dieu nous a-t-il créés et mis au monde ?
R : Dieu nous a créés et mis au monde pour le connaître, l’aimer et le servir, et par ce moyen obtenir la vie éternelle.

Connaître Dieu, aimer Dieu, servir Dieu, voilà la finalité de homme sur la terre ; voila pourquoi Dieu nous a créés et mis au monde.
1°) Nous sommes sur la terre pour connaître Dieu, c’est-à-dire que nous devons nous occuper de lui, penser sans cesse à lui, méditer ses perfections, nous rappeler ses bienfaits et ses faveurs, et, par conséquent étudier la religion avec application et avec zèle puisque c’est la religion seule qui peut nous apprendre ce qu’est Dieu, quelle est sa bonté, sa sagesse, sa puissance, et combien il est juste et raisonnable que nous l’honorions et le glorifions ici-bas.
2°) Nous sommes sur la terre pour aimer Dieu, c’est-à-dire que nous devons le préférer à tout, et nous attacher à lui de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de toutes nos forces, comme au meilleur des maîtres et au plus généreux des bienfaiteurs.
3°) Nous sommes sur terre pour servir Dieu, c’est-à-dire pour faire sa volonté en toutes choses et observer fidèlement ses préceptes.
Et qu’obtiendrons-nous, si nous nous appliquons à connaître Dieu, si nous l’aimons et si nous le servons ?
Nous obtiendrons la vie éternelle ; nous irons au ciel après notre mort, et là nous posséderons notre Créateur ; nous le verrons tel qu’il est et pour ainsi dire face à face, et nous serons heureux de son bonheur même pendant les siècles des siècles.

Source : http://www.fatima.be/fr/sanctus/prieres/cate18.php

Cordialement,

Écrit par : Emily | 02/01/2015

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