11/01/2015
Mgr Schneider : nous traitons l'Eucharistie avec légèreté
Mgr Athanasius Schneider : D’origine allemande, né en 1961 en URSS, il a fait ses études au Brésil où il fut ordonné prêtre avant de poursuivre ses études à Rome. Il est depuis 2011 évêque auxiliaire d’Astana, capitale du Kazakhstan. Il est également l'auteur de Dominus Est paru aux éditions Tempora.
Dans votre livre Corpus Christi, vous dénoncez le manque de respect à l’égard de l’eucharistie, notamment autour du geste de la communion. Quel lien faites-vous avec la foi des fidèles ?
Pour certains, la manière de communier est une question secondaire. Mais si l’on regarde attentivement la réalité, on constate à quel point ce sujet est grave. Ce geste exprime la manière dont nous traitons notre Dieu. En effet, notre religion n’est pas seulement fondée sur la pensée ou l’intériorité, mais sur l’Incarnation. Dieu s’est rendu visible, petit et tangible, et cela se révèle de la manière la plus dense dans le mystère de la petite hostie consacrée où Dieu, avec sa majesté et sa divinité, s’est caché. Le moment de la communion doit donc être le plus sublime, le plus élevé, le plus sacré. Il n’y a pas de moment où Dieu soit plus proche de nous.
Que penser de la communion dans la main ?
La communion sur la main, telle que nous la pratiquons, est une pratique qui n’a jamais existé durant les deux mille ans de l’Église. Ceux qui ont répandu ce geste il y a une cinquantaine d’années se référaient à un rite qui aurait existé dans l’Église antique, mais cette référence ne tenait pas. En effet, dans les premiers siècles, la communion était reçue d’une manière tout à fait différente de celle qui est pratiquée couramment aujourd’hui : le fidèle s’inclinait profondément et la recevait sur la paume de la main droite avant de la conduire directement dans sa bouche, et il ne pouvait pas la toucher avec ses doigts. Le geste que nous connaissons aujourd’hui a été introduit par les calvinistes, et s’assimile beaucoup plus à une alimentation profane.
Comment expliquez-vous que la pratique actuelle se soit autant généralisée, et que la pratique à genoux et sur la langue soit devenue exceptionnelle ?
C’est une histoire assez triste. La communion debout et dans la main a été introduite par les évêques en désobéissance au pape, dans les années 1965, en Hollande, en Belgique. Paul VI l’a interdite en 1966. Mais dans ces pays et dans d’autres (Allemagne, France), des évêques ont insisté pour en avoir l’autorisation. Très réticent, le pape a demandé en 1968 l’avis de tous les évêques du monde. La majorité d’entre eux a indiqué qu’ils étaient opposés à un changement, en disant qu’il mettait en péril le respect à l’égard de l’eucharistie : la chute de fragments d’hosties, le danger de profanation de la part de personnes qui gardent l’hostie sans la consommer et la diminution de la foi dans la Présence réelle étaient les principaux arguments invoqués. Les résultats de cette enquête ont été publiés dans le livre d’Annibale Bugnini, La Riforma liturgica.
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13:51 Publié dans Liturgie et Sacrements | Lien permanent | Commentaires (0)
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