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22/03/2015

La suppression du délai de réflexion pour un avortement (IVG) en France: quelles conséquences ?

Pour Catherine Coutelle, députée PS et présidente de la Délégation à l'Assemblée nationale aux droits des femmes, qui a défendu la suppression du délai de réflexion pour une IVG (Cf. Synthèse Gènéthique du 19 mars 2015), estime qu'il est "un moyen de dissuasion" et qu'il "stigmatise l'avortement comme un acte médical à part". Dans sa poursuite du "toilettage" de la loi Veil, Catherine Coutelle avait aussi déposé un amendement pour supprimer la clause de conscience, avant de le retirer, à la demande de Marisol Touraine. Mme Coutelle considère l'avortement comme un "droit fondamental, sans réserve ni restriction".

Cette perception est contestée par Marianne Durano, agrégée de philosophie, qui explique qu'"aucun droit [n'est] susceptible d'aucune restriction" : le droit de propriété est limité par l'intérêt général, et le droit aux soins est limité au respect du corps d'autrui (don d'organes). Sur le délai de réflexion, elle estime que sa suppression "infantilise la femme", c'est "les penser trop inconstantes pour assumer leur décision dans le temps". L'effet de cet amendement n'est "pas de reconnaitre l'avortement comme un acte volontaire mais d'en faire une opération".

Pour le docteur Paul-Rémi Vigouroux, médecin généraliste à Nîmes, "supprimer ce délai de réflexion aura forcément des conséquences catastrophiques, car cela contribue à déresponsabiliser les femmes." "Accepter cet amendement, c’est gravement méconnaître la réalité à laquelle sont confrontées les femmes en situation de grossesse inattendue. Dans ces moments-là, elles sont en situation de faiblesse, confrontées à des questions très profondes et des inquiétudes fortes quant à leur avenir. Mais aussi, sur un plan hormonal, la grossesse, surtout au début, déstabilise la femme, qui est souvent dans une disposition d’ambivalence."

(Gènéthique/FigaroVox/FamilleChrétienne)

 

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