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05/04/2015

Mgr Léonard rappelle le drame qu'est l'avortement pour notre société

Homélie de Mgr Léonard en ce jour de Pâques 2015

Jean, le disciple bien-aimé, arrive le premier au tombeau. Mais c’est Pierre, le premier Pape, qui doit faire le constat officiel. Et Pierre voit, mais sans comprendre. Nous lui ressemblons souvent. Nous voyons, mais sans vraiment comprendre. Il constate que le linceul qui enveloppait le corps est resté là, dans un ordre intact. Il voit aussi le linge qui avait été noué autour de la tête pour maintenir la mâchoire fermée. Il n’est pas étendu à plat comme le linceul, mais enroulé à sa place, là où se trouvait la tête du défunt. « C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. » Jean comprend dans la foi ce que le regard de Pierre n’avait pas encore saisi à ce moment, à savoir qu’une force qui n’est pas de ce monde a vidé le linceul de son contenu et a inauguré un monde nouveau en faisant passer Jésus de la croix à la gloire.

C’est le monde entier, c’est toute l’histoire du monde qui a basculé de la mort à la vie, du désespoir à l’espérance, avec la Résurrection de Jésus. Je sais bien qu’il n’est pas facile de croire à la résurrection de Jésus et à la nôtre, mais, sans Pâques, la naissance de l’Eglise et la rédaction du Nouveau Testament seraient totalement incompréhensibles. Même s’il est exigeant, le choix de la foi est le plus intelligent qui soit. Il vit et il crut. Nous aussi, nous osons croire que Jésus est ressuscité et que notre vie véritable est déjà, provisoirement cachée avec le Christ en Dieu. Mais « quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire ».

Mais comment pourrions-nous, cette année, célébrer la résurrection de Jésus sans penser aux chrétiens du Moyen-Orient, à nos frères et sœurs dans la foi, persécutés et martyrisés, à cause de leur dans le Christ ? Même cette année, les chrétiens du Moyen-Orient se diront l’un à l’autre : « Le Christ est vraiment ressuscité ! » et ils entonneront ensemble un « Alléluia ! ». Et cela, même si leur célébration se déroule sous une tente ou dans une église délabrée ou sous des abris anonymes. En ce jour de Pâques, lors de l’échange de la paix, accueillons-les dans notre cercle et prions pour que le Seigneur ressuscité leur offre, aujourd’hui encore, un message de réconciliation et de paix.

Mais il est un autre drame qu’il nous faut évoquer aujourd’hui. Avant-hier, c’était le 25ème anniversaire de la loi belge sur l’avortement. Mais, heureusement, c’est aussi l’anniversaire du geste prophétique du Roi Baudouin, geste qui, pour toujours, rappellera aux Belges et au monde entier la gravité de l’avortement. Il est difficile d’évaluer le nombre des enfants avortés en Belgique depuis 1990 : en tout cas, plus de 300.000. Par principe, il s’agit toujours de victimes qui ne peuvent pas se défendre. Le petit enfant dans le sein maternel peut bien tenter, pendant un certain temps, de se réfugier contre la paroi de la matrice, afin d’échapper à l’agression. Mais en vain. Il ne sera bientôt plus qu’un « déchet biologique »…Et pourtant cet enfant était aussi unique, aussi irremplaçable qu’un autre pour lequel un berceau était déjà prêt. N’oublions jamais que nous avons tous été ce minuscule embryon, ce fœtus dans le sein maternel. Et nous ne sommes ici que parce que nous avons été respectés dans ce stade vulnérable de notre vie. Comme chrétiens, notre intention n’est pas de juger les femmes qui ont vécu l’avortement et encore moins de condamner celles qui ont été elles-mêmes victimes de leur entourage. Nous voulons seulement confirmer notre volonté de défendre à la fois la vie précieuse de l’enfant à naître et la dignité de chaque femme ainsi que notre engagement à soutenir les organisations qui aident les femmes à garder leur enfant, y compris dans des situations très difficiles. Il ne suffit pas d’être « pro-birth ». Il faut encore être « pro-life » et « pro-mother » ! Aux enfants avortés et à leur mère, Jésus ressuscité veut redire aujourd’hui, comme dans l’Apocalypse : « Sois sans crainte. Je suis le Premier et le Dernier, je suis le Vivant : j’étais mort, mais me voici vivant pour les siècles des siècles ! » (Ap 1, 17-18). Ces paroles valent aussi pour ces enfants et pour leurs mères.

Oui, le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité. Alléluia !

 

+ André-Joseph Léonard, Archevêque de Malines-Bruxelles

Pâques 2015

 

Source: Belgicatho

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