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La démolition de la liturgie expliquée par le Docteur liturgique

Tiré des archives du "Forum catholique"

Auteur : DECAILLET Bertrand

Sujet : "Je suis en mesure de démontrer"

Date : 2002-02-02 12:49:58

que Mgr Raffin est un nul, à défaut de pis !

En trois points:


1) Entre autres légèretés, Mgr Raffin dit :
"Je suis en mesure de démontrer le caractère hétéroclite et qui ne forment un ensemble cohérent que dans la tête de ceux qui ignorent la formation de l' "offertoire " du missel tridentin. etc. etc. etc.

Mgr Raffin est en mesure de démontrer … ce qui, de fait, est une évidence historique depuis belle lurette ! Merci Monseigneur, cette démonstration a déjà été faite – certes dans un autre esprit que celui qui semble vous motiver ! Ceci cependant lui échappe : le développement des prières d’offertoire (historiquement parlant), n’enlève absolument rien – bien au contraire – à l’homogénéité extraordinaire qui constitue « l’offertoire » de la messe catholique. L’argument est on ne peut plus idiot ! Il est même à rebours : un développement échelonné dans le temps et respectueux de la tradition (…), à l’instar de tout organisme vivant, peut être la garantie très profonde d’une homogénéité tout à fait évidente (en l’occurrence), plus profonde même que les produits de l’esprit, voire d’une assemblée d’experts… En fait de cohérence, pardonnez-moi, mais le rite pérenne n’a certainement pas de complexe historique à avoir à l’égard de ritus modernus, fabriqué, notamment, à partir de grandes idées sur l’histoire, dont on sait notamment aujourd’hui (remarquez on le savait déjà en 69) que ce sont des âneries. Soyons clairs : l’histoire, pour vous, n’aura été qu’un prétexte… « à se débarasser », mais un mauvais prétexte, puisque malhonnête.

Ecoutons le docteur liturgique, décrire vos méthodes :
« On ne doit pas s'étonner de la contradiction que l'hérésie présente ainsi dans ses oeuvres, quand on saura que le quatrième principe [de l’hérésie anti-liturgique], ou si l'on veut la quatrième nécessité imposée aux sectaires par la nature même de leur état de révolte, est une habituelle contradiction avec leurs propres principes. Il en doit être ainsi pour leur confusion dans ce grand jour, qui vient tôt ou tard, où Dieu révèle leur nudité à la vue des peuples qu'ils ont séduits, et aussi parce qu'il ne tient pas à l'homme d'être conséquent; la vérité seule peut l'être. Ainsi, tous les sectaires, sans exception, commencent par revendiquer les droits de l'antiquité. Ils veulent dégager le christianisme de tout ce que l'erreur et les passions des hommes y ont mêlé de faux et d'indigne de Dieu; ils ne veulent rien que de primitif, et prétendent reprendre au berceau l'institution chrétienne. A cet effet, ils élaguent, ils effacent, ils retranchent; tout tombe sous leurs coups. Et lorsqu'on s'attend à voir reparaître dans sa première pureté le culte divin, il se trouve qu'on est encombré de formules nouvelles qui ne datent que de la veille et qui sont incontestablement humaines, puisque celui qui les a rédigées vit encore. » (Dom Guéranger, Institutions liturgiques, au Vol. I chap. 14)



2) Vient ensuite le problème du vernaculaire.
Monseigneur Raffin rappelle l’histoire : « …En ouvrant la porte [la formule, bien que gracieusement imagée, est tout à fait exacte, puisqu’il ne s’agit nullement d’un directive du Concile, mais d’une tolérance – notre évêque aurait d’ailleurs pu le préciser ! ndr] aux langues vivantes dans la liturgie, Sacrosanctum Concilium confiait aux conférences épiscopales d'une même région linguistique le soin d'approuver la traduction et de la faire ensuite ratifier par le Siège apostolique ».

Là c’est un peu complètement faux. La réalité est que toute usage paroissial de la langue vernaculaire considéré par le Concile comme exceptionnel, devait (aurait dû) passer par l’approbation de l’évêque…, celui-ci se portant garant (en principe !) de l’orthodoxie de la formule, au besoin avait recours à Rome ! De fait la conférence épiscopale dont parle notre évêque a institutionnalisé et généralisé … l’exception.

Là encore écoutons le docteur liturgique :
« La réforme liturgique ayant pour une de ses fins principales l'abolition des actes et des formules mystiques, il s'ensuit nécessairement que ses auteurs devaient revendiquer l'usage de la langue vulgaire dans le service divin. Aussi est-ce là un des points les plus importants aux yeux des sectaires. Le culte n'est pas une chose secrète, disent-ils. Il faut que le peuple entende ce qu'il chante. La haine de la langue latine est innée au coeur de tous les ennemis de Rome. Ils voient en elle le bien des catholiques dans tout l'univers, l’arsenal de l'orthodoxie contre toutes les subtilités de l'esprit de secte, l'arme la plus puissante de la papauté. L'esprit de révolte qui les pousse à confier à l'idiome de chaque peuple, de chaque province, de chaque siècle, la prière universelle, a, du reste, produit ses fruits, et les réformés sont à même tous les jours de s'apercevoir que les peuples catholiques, en dépit de leurs prières latines, goûtent mieux et accomplissent avec plus de zèle les devoirs du culte que les peuples protestants. A chaque heure du jour, le service divin a lieu dans les églises catholiques; le fidèle qui y assiste laisse sa langue maternelle sur le seuil; hors les heures de la prédication, il n'entend que des accents mystérieux qui même cessent de retentir dans le moment le plus solennel, au canon de la messe; et cependant ce mystère le charme tellement, qu'il n'envie pas le sort du protestant, quoique l'oreille de celui-ci n'entende jamais que des sons dont elle perçoit la signification. Tandis que le. temple réformé réunit, à grand'peine, une fois la semaine, les chrétiens puristes, l'Église papiste voit sans cesse ses nombreux autels assiégés par ses religieux enfants; chaque jour, ils s'arrachent à leurs travaux pour venir entendre ces paroles mystérieuses qui doivent être de Dieu, car elles nourrissent la foi et charment les douleurs. Avouons-le, c'est un coup de maître du protestantisme d'avoir déclaré la guerre à la langue sainte; s'il pouvait réussir à la détruire, son triomphe serait bien avancé. Offerte aux regards profanes, comme une vierge déshonorée, la Liturgie, dès ce moment, a perdu son caractère sacré, et le peuple trouvera bientôt que ce n'est pas trop la peine qu'il se dérange de ses travaux ou de ses plaisirs pour aller entendre parler comme on parle sur la place publique. Otez à l'Église française ses déclamations radicales et ses diatribes contre la prétendue vénalité du clergé, et allez voir si le peuple ira longtemps écouter le soi-disant primat des Gaules crier: Le Seigneur soit avec vous; et d'autres lui répondre : Et avec votre esprit. Nous traiterons ailleurs, d'une manière spéciale, de la langue liturgique.
(Dom Guéranger, Institutions liturgiques, au Vol. I chap. 14)



3) Enfin, l’évêque de Metz s’interroge publiquement : « En réclamant de bonnes versions latines, le Saint Père comme le cardinal, tout en respectant la lettre du concile, ne vont-ils pas à l'encontre de l'indispensable inculturation de la liturgie que recommandait la Lettre apostolique du 4 décembre 1988 pour le 25ème anniversaire de la constitution conciliaire ?… » etc.
Monseigneur se demande si, le Pape et le Cardinal de concert ne se contrediraient pas eux-même dans leur directives… On peut en effet se le demander. On glisse encore un peu et il évoque la frilosité … de « l’ouverture »… et autre concepts creux permettant de mettre en doute la compétence – sur le terrain- de l’autorité romaine : « …véhiculer des formulaires, sans doute exacts, mais incompréhensibles de la mentalité contemporaine », dit-il de manière beaucoup plus explicite.

Vraiment, Dom Guéranger avait balisé la méthode ! Après avoir évoqué la remise en cause de l’autorité, puis « le prebytérianisme » généralisé, l’Abbé de Solesmes conclut :
« Enfin, et c'est là le dernier degré de l'abrutissement, le sacerdoce n'existant plus, puisque la hiérarchie est morte, le prince, seule autorité possible entre laïques, se proclamera chef de la Religion, et l'on verra les plus fiers réformateurs, après avoir secoué le joug spirituel de Rome, reconnaître le souverain temporel- pour pontife suprême, et placer le pouvoir sur la Liturgie parmi les attributions du droit majestatique. Il n'y aura donc plus de dogme, de morale, de sacrements, de culte, de christianisme, qu'autant qu'il plaira au prince [au peuple souverain], puisque le pouvoir absolu est dévolu sur la Liturgie par laquelle toutes ces choses on leur expression et leur application dans la communauté des fidèles. Tel est pourtant l'axiome fondamental de la Réforme et dans la pratique et dans les écrits des docteurs protestants. Ce dernier trait achèvera le tableau, et mettra le lecteur à même de juger de la nature de ce prétendu affranchissement, opéré avec tant de violence à l'égard de la papauté, pour faire place ensuite, mais nécessairement, à une domination destructive de la nature même du christianisme. »

…notre évêque parlait « inculturation » - c’est pour que tout le monde comprenne.


Resteraient une ou deux choses : le silence du canon, simplement nié sans autre forme de procès (où est passé l’argument historique ici – on n’ose plus ?), les travaux « discutables » de Gambert (si seulement on en avait discuté !), l’orientation « beaucoup moins répandue que… »… (là j’ai pas compris la pirouette…)

Bref… nul, quoi ! mais hélas évêque !

In Christo
Bertrand Décaillet

 

Source:

http://archives.leforumcatholique.org/consulte/message.php?arch=1&num=15717

 

Écrit par Espérance Nouvelle Lien permanent | Commentaires (0)

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