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25/06/2013

Danses liturgiques: est-ce catholique ?

Lors d’une séance de questions-réponses tenue le 2 septembre 2007 à Bloomingdale dans l’Ohio, le Cardinal nigérian Francis Arinze, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin pendant les pontificats de Jean-Paul II et Benoît XVI, tordait le cou à certaines idées reçues concernant l’intégration d’éléments culturels locaux dans la vie liturgique et sacramentelle de l’Église, la place de l’art dans la liturgie, et l’expression d’une authentique joie chrétienne.

La danse est inconnue du rite latin de la Messe. (…) Dans le strict cadre liturgique (Messe, sacrements), on ne devrait parler de danse liturgique en aucune façon. (…). Parce que la danse, comme on la connaît en Europe et en Amérique du Nord, ne fait pas partie du culte. Donc, elle doit être oubliée, et il ne faudrait même pas en parler. Mais c’est différent en Afrique et en Asie. Ce n’est pas une concession ; mais c’est parce que la culture est différente. (…) Un Africain est susceptible d’avoir un mouvement vers la droite, vers la gauche. Ce n’est pas une danse. C’est un mouvement gracieux qui représente la joie et l’offrande. De même, en Asie, ils ont des mouvements raffinés en signe de respect, d’adoration, de joie. En Afrique, toutes les cultures ne sont pas les mêmes. Si vous êtes par exemple dans la culture Ashanti au Ghana, ils ont des mouvements raffinés… Les évêques de chaque pays doivent surveiller cela, sachant que le but, les raisons d’être de la Messe sont au nombre de quatre : l’adoration, la contrition, l’action de grâce et la demande à Dieu de ce dont nous avons besoin. Si les mouvements contribuent à cela, alors oui. S’ils n’y contribuent pas, non. Quand on pense à la danse en Europe et en Amérique du Nord, on songe aux boîtes de nuit du samedi soir. Un homme avec une femme. Et c’est très bien… comme divertissement ! Mais on ne va pas à la Messe pour se divertir. On ne va pas à la messe pour admirer les gens et les applaudir, et leur dire : « Bravo ! Bravo ! Encore ! Superbe ! Excellent !». Ça, c’est très bien pour la salle de spectacle, pour le théâtre, et même pour la salle paroissiale. À condition que cette danse soit acceptable d’un point de vue moral. Parce qu’il y a des danses qui sont inacceptables partout. (…) Mais en Amérique du Nord ou en Europe, nous pensons que la danse ne devrait entrer dans la liturgie EN AUCUN CAS. Et les gens qui discutent de danse liturgique devraient plutôt consacrer ce temps à réciter leur rosaire. Ou ils devraient passer ce temps à lire l’un des documents du Pape sur la sainte Eucharistie. On a déjà suffisamment de problèmes. Pourquoi banaliser davantage ? Pourquoi désacraliser davantage ? N’avons-nous pas déjà eu assez de confusion ? Si vous voulez admirer une danse, vous savez où aller… Mais pas à la Messe. (…)

Q. Et au sujet de la musique « séculière » (And what about secular music ) ? R. Chaque musique a son rôle particulier ; (...) dans la liturgie, la musique signifie : adoration de Dieu, ou louange, ou demande de pardon pour nos péchés, ou réparation, ou demande à Dieu de ce dont nous avons besoin. Le divertissement, c’est quelque chose de vraiment différent. Vous connaissez tous le « maestro », qui gesticule, qui fait des grands mouvements, la plupart d’entre eux étant inutiles, et qui à la fin s’incline et recueille une « standing ovation ». C’est très bien… Pour les salles de spectacle ! Mais pas à la Messe ! Les jeunes qui jouent de la musique rock, c’est bien… Pour les pique-niques ! Mais pas pour la Messe. Chaque chose à sa place. Donc les évêques de chaque endroit devraient mettre en place une bonne commission musicale pour publier un livre de chants avec les hymnes catholiques, pour que seules des hymnes catholiques soient chantées. Parce que ce que nous chantons manifeste ce que nous croyons. (...) Ce que nous chantons devrait être théologiquement profond, liturgiquement enraciné, et musicalement acceptable. Malheureusement, de nombreux chants dans les églises catholiques ne devraient même pas exister.

Cardinal Francis Arinze, séance de questions-réponses tenue le 2 septembre 2007 à Bloomingdale dans l’Ohio.

"D'ailleurs aucun rite chrétien ne connaît la danse. Ce qu'on appelle ainsi dans la liturgie éthiopienne ou dans la forme zaïroise de la liturgie romaine, est en fait une procession en cadence, tout à fait appropriée à la dignité de la liturgie. Cette démarche rythmée confère une unité et une ordonnance aux différents moments de la liturgie, une beauté et une dignité à la mesure de Dieu."

Cardinal Joseph Ratzinger, L'esprit de la liturgie, Ad Solem Éditions SA, Genève, 2001, Quatrième partie "La forme de la liturgie", Chapitre deux "Le corps dans la liturgie", 4.Stations debout et assise, p.157

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