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16/11/2013

L'avenir du latin dans l'Église

Lu sur Pro Liturgia (section "actualité")

* 11/11/2013 : « Qu’est-ce qu’il a dit ??? »
Une anecdote : nous sommes le 11 février 2013 à Rome, dans le Palais Pontifical. Ce jour-là, après le discours de Benoît XVI, deux cardinaux s’entretiennent discrètement : « Qu’a dit le Pape ? » demande l’un. « Il dit qu’il va se retirer prochainement », répond l’autre. « Non, vous avez certainement mal compris ! » reprend le premier.
Cette anecdote a été récemment révélée à la presse vaticane par le Cardinal Gianfranco Ravasi, qui avait bel et bien compris ce qu’il avait entendu : Benoît XVI avait effectivement annoncé son retrait, mais dans la langue officielle de l’Eglise… Cette petite histoire montre bien que la langue officielle de l’Eglise – le latin – n’est plus actuellement comprise par l’ensemble des cardinaux, loin s’en faut !
Le Cardinal Ravasi, en créant la revue « Latinitas » dans le cadre de l’Académie Pontificale pour le latin, se propose de contrer cette tendance. La revue « Latinitas » est la première réalisation du grand projet porté par l’Académie Pontificale pour le latin créée par Benoit XVI. Elle comporte actuellement 21 membres et se donne pour but d’encourager la pratique de la langue officielle de l’Eglise à une époque où la connaissance du latin recule aussi bien chez les prêtres que chez les simples fidèles.
Cette nouvelle publication s’adresse en premier lieu à un public de spécialistes en présentant des études à contenu philosophique dues à d’éminents savants. En plus de ces dissertations savantes, on y trouve de la poésie contemporaine composée en latin.
Le Cardinal Ravasi en a dévoilé quelques vers sur son compte Twitter avant même la présentation officielle à la presse du 1er numéro de la revue. Il s’est dit impressionné par la réactivité des suiveurs : en l’espace de quelques secondes en effet, un abonné lui a renvoyé une traduction italienne du poème.
Une 3e partie de la revue est consacrée à un cours de latin pour assurer la transmission technique de cette langue.
L’anecdote du retrait de Benoit XVI constitue assurément une preuve spectaculaire du fait que, aujourd’hui encore, la connaissance de la langue latine peut être d’un grand intérêt dans l’Eglise catholique. Mais il y en a d’autres. On peut penser par exemple à l’affaire des écoutes de la NSA. Il paraît en effet plausible que les services secrets américains aient cherché à connaître le pape actuel avant son élection. Au cours des dernières décennies, plus d’un de ces Monsignori ont tenté de se protéger contre des auditeurs indésirables en passant tout simplement au latin ! Cela avait d’ailleurs fonctionné d’autant mieux que les espions d’alors venaient des pays de l’Est, communistes, des endroits où le fait d’apprendre le latin était vilipendé au titre d’une dérive bourgeoise.
Les tenants de l’utilisation de la langue latine sont souvent considérés aujourd’hui comme d’irrécupérables retardataires au regard de l’avenir de la culture. Ils sont soupçonnés de confondre la disparition de l’imparfait du subjonctif avec le déclin du monde occidental. C’est cette vision des choses qu’a voulu dénoncer le Cardinal Ravasi : selon lui, on est souvent trop pessimiste en ce qui concerne l’avenir de la langue latine. Il en veut pour preuve, que le Pape actuel aurait sur son compte Twitter en latin plus de suiveurs que dans d’autres langues actuellement parlées : 182 500 en latin, 154 000 en allemand par exemple. (statistiques du 8 .11.2013 à 15h)
Pour ceux qui ne se contentent pas des 140 signes d’un message Twitter, mais seraient découragés par les 200 pages de dissertation de la revue « Latinitas », il y a encore la possibilité de se reporter sur la page Internet de Radio Vatican. Chaque semaine, on peut y trouver sous le titre « Nuntii Latini » des informations sur ce qui se passe au Vatican. D’après Radio Vatican, ces pages ont un réel succès. Et celui qui se donne le mal de les traduire régulièrement, n’aura plus ensuite à s’adresser au Cardinal Ravasi pour lui demander ce que signifie la phrase prononcée le 11 février 2013 par Benoît XVI : «
Quapropter bene conscius ponderis huius actus plena libertate declaro me ministerio Episcopo Romae, Successoris Sancti Petri, mihi per manus Cardinalium die 19 aprilis MMV commissum renuntiare ita ut a die 28 februarii MMXIII, hora 20… »

Source : Kathnet. Traduction: APL/MH.

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