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21/11/2013

L'idéologie du genre contre la famille

Si on prend le raisonnement des partisans du genre, et si on le mène jusqu’au bout, il s’agit bien de supprimer les liens entre les membres d’une famille.

Sur La Libre Belgique.

Maria Hildigsson, secrétaire générale de la Fafce (fédération des associations de familles catholiques en Europe)

Un enfant va toujours naître de l’union des corps de l’homme et de la femme. Donc, le milieu naturel de l’enfant est d’être élevé par son père et par sa mère. Si on prend le raisonnement des partisans de la "théorie du genre", il s’agit de permettre à tous types de relations d’êtres considérées comme une famille.

Vous avez participé lundi à une conférence-débat sur le "gender" (genre). Comment, de votre côté, définissez-vous cette théorie très à la mode ?

On peut parler de théorie alors que d’autres vont parler d’idéologie. En fait, c’est une construction purement intellectuelle. Ce sont des sociologues américains qui ont commencé à travailler sur ces idées dans les années soixante. Elles se sont ensuite répandues dans des milieux universitaires, notamment en Europe. Mais le concept va faire son entrée politique lors de la conférence mondiale sur les femmes, organisée par l’Onu, qui s’est tenue à Pékin en 1995. Il s’agit alors d’une distinction artificielle entre le sexe biologique et l’identité sexuelle. La notion de genre est liée à des représentations psychiques qui renvoient à des représentations sociales. Et donc, selon moi, il s’agit là d’une intrusion dans l’identité profonde de la personne humaine. Or, on naît dans un corps qui est sexué, homme ou femme. Et le "genre" ne reconnaît pas cette dualité et cette complémentarité.

Quelles seraient, selon votre analyse, les conséquences concrètes de cette théorie ?

Il faut d’abord savoir que le "genre" a été adopté par deux courants qui mènent à la fois une réflexion mais aussi des actions de lobbying, qui sont les féministes radicales et le mouvement LGBT (Lesbien, Gay, Bi et Transexuel). Les féministes radicales souhaitent la disparition de toute forme de domination et d’oppression de la femme en allant jusqu’à "libérer" la femme de la maternité, afin qu’il n’y ait plus aucune contrainte dans sa vie. Quant au lobby homosexuel, il veut mettre à pied égal toute forme d’expression sexuée. On assiste à un glissement sémantique de ce qu’était initialement l’égalité entre l’homme et la femme - sur le plan du travail, par exemple, qui est tout à fait une question importante - à une non-discrimination non pas fondée sur la différence sexuelle mais sur l’orientation individuelle. Enfin, on voit qu’il y a chez eux une volonté de déconstruction qui va commencer dès la plus petite enfance, au niveau de l’éducation à l’école. On peut donner l’exemple de la Suède où depuis une dizaine d’années, on assiste à l’application dans les écoles maternelles de ce qu’on appelle "la pédagogie du genre". On efface toutes les balises nécessaires à l’épanouissement des petits enfants. On traite les enfants d’une manière "neutre" sans prendre en compte s’il s’agit d’un garçon ou d’une fille, allant jusqu’à inventer un nouveau pronom neutre afin d’éviter de dire ‘il’ ou ‘elle’.

En quoi ce débat est-il d’actualité ?

Des organisations internationales, telles que l’OMS, ont publié récemment des lignes directrices sur l’éducation sexuelle. Il est recommandé par les institutions européennes et internationales que l’enfant, dès 4 ans, soit amené à la masturbation infantile. On voit bien qu’il y a une intrusion dans la sphère de l’éducation relevant en fait des parents.

En quoi cette théorie du genre menace-t-elle votre conception de la famille ?

Je l’ai dit, la famille fondée sur le mariage s’inscrit dans une complémentarité entre l’homme et la femme. Quelles que soient les prouesses de la technique, un enfant va toujours naître de l’union des corps de l’homme et de la femme. Sans ces deux composants, il n’y aura pas d’enfant. Donc, le milieu naturel de l’enfant est très généralement d’être élevé par son père et par sa mère, même si on connaît bien certaines conditions familiales qui diffèrent (Cela a toujours existé : veuvage, etc.). L’enfant a besoin de ce terreau qui est le sien. Il s’agit une fois de plus d’écologie humaine.

Mais plus précisément ?

Si on prend le raisonnement des partisans du genre, et si on le mène jusqu’au bout, il s’agit bien de supprimer les liens entre les membres d’une famille. Ils veulent permettre à tous types de relations d’êtres considérées comme une famille. Et si on replace cela dans le débat qui a lieu dans plusieurs pays sur le mariage, c’est-à-dire l’ouverture d’un droit à se marier pour deux personnes du même sexe, on voit par exemple aux Pays-Bas certains promoteurs de l’homosexualité dire que la prochaine étape sera de permettre à trois personnes - ou plus - de se marier. On ouvre vraiment des portes vers des structures dont on ne voit plus la fin, supprimant ainsi les repères pour l’enfant.

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