02/12/2013
Paul VI, l'Église et la charité
Le 24 août 1968, le pape Paul VI adressait aux évêques latino-américains une homélie en espagnol dont est tiré l’extrait ci-dessous à propos de l’Église et de la charité, et dont le texte intégral est disponible sur le site internet du Vatican :
http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/homilies/1968/d...
PÈLERINAGE APOSTOLIQUE À BOGOTA INAUGURATION DE LA IIe ASSEMBLÉE GÉNÉRALE HOMÉLIE DE SA SAINTETÉ LE PAPE PAUL VI
(…) Il nous paraît opportun d’attirer votre attention sur deux points doctrinaux : le premier est la dépendance de la charité envers le prochain vis-à-vis de la charité envers Dieu. Vous connaissez les attaques que souffre à notre époque cette doctrine d’origine clairement et incontestablement évangélique : on veut séculariser le christianisme, en écartant sa référence essentielle à la vérité religieuse, à la communion surnaturelle avec l’ineffable et surabondante charité de Dieu envers les hommes ; sa référence au devoir de la réponse humaine, obligée d’oser l’aimer et l’appeler Père et en conséquence appeler frères les hommes en toute vérité… pour délivrer le christianisme même de « cette forme de névrose qu’est la religion » (Cox), pour éviter toute préoccupation théologique et pour offrir au christianisme une nouvelle efficacité, entièrement pragmatique, la seule qui pourrait donner la mesure de sa vérité et qui le rendrait acceptable et opérant dans la civilisation moderne profane et technologique. L’autre point doctrinal porte sur l’Église institutionnelle, confrontée à une autre soi-disant Église appelée charismatique, comme si la première, communautaire et hiérarchique, visible et responsable, organisée et disciplinée, apostolique et sacramentelle, était une expression dépassée du christianisme, alors que l’autre, spontanée et spirituelle, serait capable d’interpréter le christianisme pour l’homme adulte de la civilisation contemporaine et de répondre aux problèmes urgents et réels de notre temps. Il ne nous est pas nécessaire de faire devant vous, à qui « Spíritus Sanctus posuit episcopos regere ecclesiam Dei » (Act. 20, 28), l’apologie de l’Église, comme Jésus-Christ l’a fondée et comme la Tradition fidèle et cohérente nous la remet aujourd’hui dans ses lignes constitutionnelles qui décrivent le véritable Corps mystique du Christ vivifié par l’Esprit de Jésus. Il nous suffira de réaffirmer notre certitude de l’authenticité et de la vitalité de notre Église, une, sainte, catholique et apostolique, avec le propos de conformer toujours plus sa foi, sa spiritualité, son aptitude à rejoindre et sauver l’humanité (si diverse en ses multiples conditions et maintenant si changeante), sa charité qui comprend tout et supporte tout (cf. 1 Cor. 13, 7), avec la mission salvatrice que le Jésus-Christ lui a confiée. Oui, nous ferons un effort d’intelligence aimante pour comprendre ce qui peut se trouver de bon dans ces formes agitées et fréquemment erronées d’interprétation du message chrétien ; pour purifier toujours plus notre profession de foi chrétienne et amener ces expériences spirituelles, qu’elles se nomment séculières pour les unes, charismatiques pour d’autres, sur la voie de la véritable norme ecclésiale (cfr. 1 Cor. 14, 37: « Si quis videtur propheta esse aut spiritualis, cognoscat quae scribo vobis, quia Domini sunt mandata » ; et Enc. « Mystici Corporis » sur l’abusive distinction entre l’Église juridique et l’Église de la charité: AAS, 1943, pp. 223-225; Journet, L’Eglise du Verbe Incarné 1, introd. XII). (…)
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PEREGRINACIÓN APOSTÓLICA A BOGOTÁ INAUGURACIÓN DE LA II ASAMBLEA GENERAL HOMILÍA DEL SANTO PADRE PABLO VI
(…) Nos parece oportuno llamar la atención a este respecto sobre dos puntos doctrinales: el primero es la dependencia de la caridad para con el prójimo de la caridad para con Dios. Conocéis los asaltos que sufre en nuestros días esta doctrina de clarísima e incontestable derivación evangélica: se quiere secularizar el cristianismo, pasando por alto su esencial referencia a la verdad religiosa, a la comunión sobrenatural con la inefable e inundante caridad de Dios para con los hombres; su referencia al deber de la respuesta humana, obligada a osar amarlo y llamarlo Padre y en consecuencia llamar con toda verdad hermanos a los hombres… para librar el cristianismo mismo de « aquella forma de neurosis que es la religión » (Cox), para evitar toda preocupación teológica y para ofrecer al cristianismo una nueva eficacia, toda ella pragmática, la sola que pudiese dar la medida de su verdad y que lo hiciese aceptable y operante en la moderna civilización profana y tecnológica. El otro punto doctrinal se refiere a la Iglesia institucional, confrontada con otra presunta Iglesia llamada carismática, como si la primera, comunitaria y jerárquica, visible y responsable, organizada y disciplinada, apostólica y sacramental, fuese una expresión del cristianismo ya superada, mientras la otra, espontánea y espiritual, sería capaz de interpretar el cristianismo para el hombre adulto de la civilización contemporánea y de responder a los problemas urgentes y reales de nuestro tiempo. No tenemos necesidad de hacer ante vosotros, a quienes « Spíritus Sanctus posuit episcopos regere ecclesiam Dei » (Act. 20, 28), la apología de la Iglesia, como Cristo la fundó y como la tradición fiel y coherente nos la entrega hoy en sus líneas constitucionales que describen el verdadero Cuerpo místico de Cristo vivificado por el Espíritu de Jesús. Nos bastará reafirmar nuestra certeza en la autenticidad y en la vitalidad de nuestra Iglesia, una, santa, católica y apostólica, con el propósito de conformar cada vez más su fe, su espiritualidad, su aptitud para acercar y salvar la humanidad (tan diversa en sus múltiples condiciones y ahora tan mudable), su caridad que comprende todo y todo lo soporta (cfr. 1 Cor. 13, 7), con la misión salvadora que Cristo le confió. Haremos, sí, un esfuerzo de inteligencia amorosa para comprender cuanto de bueno y de admisible se encuentre en estas formas inquietas y frecuentemente erradas de interpretación del mensaje cristiano; para purificar cada vez más nuestra profesión cristiana y llevar estas experiencias espirituales, ya se llamen seculares unas, ya carismáticas otras, al cauce de la verdadera norma eclesial (cfr. 1 Cor. 14, 37: « Si quis videtur propheta esse aut spiritualis, cognoscat quae scribo vobis, quia Domini sunt mandata » ; y Enc. « Mystici Corporis » sobre la distinción abusiva entre la Iglesia jurídica y la Iglesia de la caridad: AAS, 1943, pág.. 223-225; Journet, L’Eglise du Verbe Incarné 1, introd. XII). (…)
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Traduction de l’espagnol par Espérance Nouvelle.
20:08 Publié dans Pape, Religion | Lien permanent | Commentaires (0)
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