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13/12/2014

Lecture par parties du Syllabus de Pie IX à l'occasion du 150ème anniversaire de sa publication (IX et X)

pie ix, syllabus, papeA l'occasion de 150ème anniversaire de la publication du Syllabus des Erreurs et de l'encyclique Quanta Cura par le Pape Pie IX le 8 décembre 1864, Espérance Nouvelle vous propose une lecture par parties de ce document majeur du Magistère pontifical de Pie IX.

Lisez l'éloge de l'enseignement et du pontificat de Pie IX par Jean XXIII et Jean-Paul II ainsi que les parties I et II du Syllabus dans le premier article de la série:

> Lecture du Syllabus (I et II)

Le Syllabus des Erreurs, également appelé Résumé des Principales Erreurs de notre temps ou simplement Catalogue des Erreurs modernes, est une liste d'énoncés contraires à la foi catholique rassemblés en un seul document par Pie IX pour les condamner toutes ensemble fermement et solennellement en y indiquant les références du Magistère où sont condamnées ces affirmations.

Le texte des parties IX et X du Syllabus est reproduit ci-dessous.

 

RÉSUMÉ
RENFERMANT LES PRINCIPALES ERREURS DE NOTRE TEMPS
QUI SONT SIGNALÉES
DANS LES ALLOCUTIONS CONSISTORIALES, ENCYCLIQUES ET AUTRES LETTRES APOSTOLIQUES DE N. T. S. P. LE PAPE PIE IX.

 

ASS III (1867) 168. Traduction française dans Recueil, pp. 17-35.

Le chiffre entre parenthèses renvoie au document indiqué dans la liste ci-après.

 

§ IX.
Erreurs sur le principat civil du Pontife romain.

LXXV. Les fils de l'Église chrétienne et catholique disputent entre eux sur la compatibilité du pouvoir temporel avec le pouvoir spirituel (9).

LXXVI. L'abrogation de la souveraineté civile dont le Saint-Siège est en possession servirait, même beaucoup, à la liberté et au bonheur de l'Église (4, 6).

N.B. - Outre ces erreurs explicitement notées, plusieurs autres erreurs sont implicitement condamnées par la doctrine qui a été exposée et soutenue sur le principat civil du Pontife Romain, que tous les catholiques doivent fermement professer. Cette doctrine est clairement enseignée dans l'Allocution Quibus quantisque, du 20 avril 1849 ; dans l'Allocution Si semper antea, du 20 mai 1850 ; dans la Lettre Apostolique, Cum catholica Ecclesia, du 26 mars 1860 ; dans l'Allocution Novos, du 28 septembre 1860 ; dans l'Allocution Jamdudum, du 18 mars 1861 ; dans l'Allocution Maxima quidem, du 9 juin 1862.

§ X.
Erreurs qui se rapportent au libéralisme moderne.

LXXVII. A notre époque, il n'est plus utile que la religion catholique soit considérée comme l'unique religion de l'État, à l'exclusion de tous les autres cultes (16).

LXXVIII. Aussi c'est avec raison que, dans quelques pays catholiques, la loi a pourvu à ce que les étrangers qui s'y rendent y jouissent de l'exercice public de leurs cultes particuliers (12).

LXXIX. Il est faux que la liberté civile de tous les cultes, et que le plein pouvoir laissé à tous de manifester ouvertement et publiquement toutes leurs pensées et toutes leurs opinions, jettent plus facilement les peuples dans la corruption des mœurs et de l'esprit, et propagent la peste de l'Indifférentisme (18).

LXXX. Le Pontife Romain peut et doit se réconcilier et transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne (24).

 

> Liste des écrits du Pape Pie IX d'où sont tirées les propositions du Syllabus

 

 

> 150ème anniversaire du Syllabus du Pape Pie IX (1864 - 2014)

> Texte intégral de l'encyclique Quanta Cura

> Texte intégral du Syllabus des Erreurs

> Texte intégral de l'encyclique Quanta Cura

> Texte intégral du Syllabus des Erreurs

Commentaires

Erreurs qui se rapportent au libéralisme moderne.
LXXVII. A notre époque, il n'est plus utile que la religion catholique soit considérée comme l'unique religion de l'État, à l'exclusion de tous les autres cultes (16).

Chère Espérance Nouvelle,
Pourquoi ne pas en tirer les conséquences jusqu'au bout … en réalité Pie IX condamne bien - par avance - les erreurs de Vatican II, qui demanda notamment aux Etats catholiques de changer leurs constitutions : la Colombie (jadis à 98% catholique et depuis le changement de constitution, envahie par les sectes protestantes), l'Italie (en 1984 : les fausses religions obtiennent l'égalité de traitement avec l'Eglise), l'Espagne (qui sous la pression du Vatican, accorda la liberté - l'exercice public - aux autres cultes, etc.).

Il faudrait cesser sur votre site de faire croire - malgré votre bonne volonté et sincérité - qu'il n'y a pas eu de rupture entre le Magistère d'avant le Concile Vatican II et après.

Cordialement,

P.-S. Un ouvrage de référence à conseiller : Abbé Matthias GAUDRON, Catéchisme catholique de la crise dans l'Eglise, Ed. du Sel, 2010.

Écrit par : Emily | 16/12/2014

Chère Emily,
Où le Concile demande-t-il de changer les constitutions ?
Le Concile ne dit pas que les autres religions ont la même valeur que la Foi Catholique, me semble-t-il.

"L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses [4]. Elle exhorte donc ses fils pour que, avec prudence et charité, par le dialogue et par la collaboration avec les adeptes d’autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes, ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux."

"Nous ne pouvons invoquer Dieu, Père de tous les hommes, si nous refusons de nous conduire fraternellement envers certains des hommes créés à l’image de Dieu. La relation de l’homme à Dieu le Père et la relation de l’homme à ses frères humains sont tellement liées que l’Écriture dit : « Qui n’aime pas ne connaît pas Dieu » (1 Jn 4, 8). Par là est sapé le fondement de toute théorie ou de toute pratique qui introduit entre homme et homme, entre peuple et peuple, une discrimination en ce qui concerne la dignité humaine et les droits qui en découlent.

L’Église réprouve donc, en tant que contraire à l’esprit du Christ, toute discrimination ou vexation dont sont victimes des hommes en raison de leur race, de leur couleur, de leur condition ou de leur religion. En conséquence, le saint Concile, suivant les traces des saints Apôtres Pierre et Paul, prie ardemment les fidèles du Christ « d’avoir au milieu des nations une belle conduite » (1 P 2, 12), si c’est possible, et de vivre en paix, pour autant qu’il dépend d’eux, avec tous les hommes [14], de manière à être vraiment les fils du Père qui est dans les cieux [15]."

Écrit par : Agathe | 20/12/2014

Bonjour Agathe,

L’extrait que vous citez vient sans doute d’un texte de Vatican II …

En ce qui concerne les parcelles de vérité que contiendraient les autres religions non-catholiques et non-chrétiennes, on peut dire que tout système erroné contient des parcelles de vérité. Mais ces vérités partielles sont réduites en esclavage par le système faux qui s’est emparé d’elles (et qui utilise à son profit leur vraisemblance et leur force de séduction).
Par exemple :
L’islam se présente comme une religion monothéiste. Cet aspect juste et raisonnable fait une grande partie de sa force. Mais ce monothéisme est férocement antitrinitaire. Vrai en soi, il est faussé par le système d’erreur dont il est esclave.
L’islam rejette comme un blasphème la Sainte Trinité et, en conséquence, la divinité du Christ. Il encourage la cruauté (louant le meurtre d’un chrétien comme une bonne œuvre) :
« Les chrétiens ont dit « Le Messie est fils de Dieu ! » Telle est la parole qui sort de leur bouche ; ils répètent ce que les incrédules disaient avant eux. Que Dieu les anéantisse ! Ils sont tellement stupides ! » (Le Coran, sourate IX, 30).

Peut-on malgré tout espérer le salut des non-chrétiens ?
L’Eglise a toujours admis que des non-chrétiens peuvent avoir le baptême de désir implicite (s’ils sont dans l’erreur sans faute de leur part, et acceptent la grâce de Dieu), mais elle n’a jamais été optimiste quant au nombre de ceux qui sont ainsi sauvés. Pie IX a dénoncé comme une erreur la proposition suivante :
On peut au moins avoir bon espoir pour le salut éternel de tous ceux qui ne se trouvent pas dans la véritable Eglise du Christ (XVIIe proposition condamnée par le Syllabus).

(extrait du Catéchisme catholique dans la crise de l’Eglise, voir réf. supra).

Écrit par : Emily | 21/12/2014

Chère Emily,
Il ne faut pas espérer le salut des non-chrétiens de façon passive, mais au contraire mettre tout en oeuvre pour les y aider.
Sans vouloir démonter ce que vous dites, car il me semble que cela soit juste, je ne vois toujours pas le point qui va à l'encontre du Concile Vatican II, comme vous semblez le dire dans votre premier commentaire...

Écrit par : Agathe | 21/12/2014

Chère Agathe,

Pour répondre à votre question (faisant suite à mon premier commentaire), vous avez raison de préciser que ce n’est pas le Concile en tant que tel qui a explicitement demandé le changement de constitution des Etats catholiques, mais ces demandes sont la conséquence de textes de Vatican II, notamment sur la liberté religieuse.

Je voudrais encore reprendre longuement l’ouvrage cité, à propos de l’Espagne (p. 113-114) :

(Début de l’extrait)
Le cas de l’Espagne est particulièrement intéressant parce que le concordat signé le 27 août 1953 entre l’Espagne et le Saint-Siège était considéré par Pie XII comme un modèle du genre. Son article premier commençait ainsi :
La religion catholique, apostolique et romaine continue d’être la seule de la nation espagnole.

Et ce concordat entérinait la Fuero de los Espagnoles (Charte des Espagnols) du 13 juillet 1945, dont l’article 6 était particulièrement clair :

La profession et la pratique de la religion catholique, qui est celle de l’Etat espagnol, jouiront de la protection officielle.
Personne ne sera inquiété pour ses croyances religieuses ni pour l’exercice privé de son culte. On n’autorisera pas d’autres cérémonies ni manifestions extérieures que celles de la religion catholique.

- Qu’advint-il après 1965 ?
La déclaration Dignitatis humanae contredisait frontalement cet article 6 ! Sur pression du Vatican, l’Espagne accorda donc, en 1967, la liberté aux autres cultes, en se référant explicitement à Vatican II :

Après cette déclaration du Concile, la nécessité est apparue de modifier l’article 6 du Fuero de los Espagnoles (…).

(Nouvelle formulation :) : « La profession et la pratique de la religion catholique, qui est celle de l’Etat espagnol, bénéficieront de la protection officielle. L’Etat assurera la protection de la liberté religieuse, laquelle sera garantie par une efficace disposition juridique qui sauvegardera et la morale et l’ordre public. «

Cette nouvelle rédaction, et cela doit être noté expressément, avait auparavant été approuvée par le Saint-Siège (DC n° 1508 (1968), p. 45-46. – Rome continua ses pressions jusqu’à obtenir, une nouvelle révision supprimant la profession officielle du catholicisme par l’Etat (DC du 18 mars 1979)).

- Que manifeste cet exemple de l’Espagne ?
L’exemple de l’Espagne montre à l’évidence la contradiction entre la doctrine traditionnelle et celle de Vatican II, puisque ce qui était loué avant 1965 devient subitement condamnable à cette date. »

(Fin de l’extrait)

Merci de cet échange cordial,
Saintes Fêtes de Noël à vous et à chacun.

Écrit par : Emily | 24/12/2014

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