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26/07/2013

Les femmes devraient-elle prendre la pilule contraceptive?

 En 2013 le Pr Henri Joyeux publie suite au scandale des pilules de 3ème et 4ème génération, un livre scientifiquement documenté avec Dominique Vialard, journaliste pour le monde de la Santé. 

Leur livre s’intitule « LA PILULE CONTRACEPTIVE – Les dangers pour les femmes et les nouvelles alternatives », aux éditions du ROCHER.

Il est préfacé par le Prix Nobel Luc Montagnier et la très renommée Gynécologue de Londres Ellen Grant.

(Extrait de la biographie du Pr Joyeux sur le site officiel) 

"Les femmes devraient-elles encore prendre la pilule contraceptive ?" Interview exclusive du Pr Henri Joyeux

Lu sur PasseportSanté

henri-joyeux-pilule-contraceptive-dangers-et-alternatives.jpgLe 10 juillet 2013 - A l'occasion de la sortie de son ouvrage "Pilule contraceptive, dangers, alternatives" aux Éditions du Rocher, le professeur Henri Joyeux revient avec nous sur les débats actuels autour de la pilule. En revenant sur l'histoire et le fonctionnement de la contraception hormonale, le professeur Joyeux et le journaliste Dominique Vialard en arrivent au constat que les femmes n'ont pas été réellement informées sur les effets de la pilule sur leur cycle et leur santé. Les multiples effets secondaires passés sous silence, l'augmentation du nombre de cancers du sein, de l'utérus, des ovaires... Le Professeur Joyeux nous éclaire sur toutes ces questions capitales.

PasseportSanté.net Dans votre livre, coécrit avec Dominique Vialard, vous affirmez que la vérité sur les pilules et autres hormones de synthèse a trop longtemps été dissimulée aux femmes. Les questions suivantes vont nous permettre de comprendre quelle est cette vérité.

Pr. JoyeuxLa pilule n'est pas un bonbon mais une association d'hormones apportées à l'organisme à des taux nettement supérieurs à ce que fabriquent normalement les ovaires. Les femmes n'ont pas été averties clairement sur le fonctionnement réel de la pilule. Pour empêcher l'ovulation régulière, tous les mois, il faut bloquer les ovaires. C'est ce que fait la pilule. Les normo-pilules, les premières générations fortement dosées, bloquaient totalement les ovaires. Les mini-pilules bloquent l'ovulation, mais moins le fonctionnement ovarien. Elles sont responsables de l'apparition très fréquente de kystes des ovaires. Ces kystes sont bénins, mais inquiètent souvent les femmes et les gynécologues proposent beaucoup de célioscopies pour ponctionner les kystes et vérifier qu'ils ne risquent pas de devenir cancéreux.

PasseportSanté.netPourriez-vous nous expliquer le rapport des contraceptifs actuels (dont la pilule) avec le cancer de l’utérus ou avec le cancer du sein ?

Pr. JoyeuxIl y a deux localisations majeures dans l'utérus, le corps de l'utérus où se développe l'embryon qui devient foetus dès le début du 3ème mois de la grossesse et le col de l'utérus qui est au fond de la cavité vaginale.
Corps comme col utérin sont très sensibles aux hormones. On sait que les hormones en excès peuvent être responsables après la ménopause (au-delà de 50 ans) de cancer de l'endomètre, c'est-à-dire de l'intérieur de l'utérus. Les traitements hormonaux de la ménopause qui sont appelés THS (traitements hormonaux substitutifs), apportent des doses d'hormones à l'utérus dont il n'a pas besoin, et jouent ainsi le rôle de facteurs de croissance dangereux.

Il en est de même pour la pilule, mais celle-ci est considérée surtout comme responsable de cancer du col de l'utérus chez des jeunes femmes qui fument et attrapent en plus par la multiplication des partenaires sexuels un des nombreux HPV. L’human-papilloma-virus peut par l'irritation chronique qu'il crée, stimuler la formation d'un cancer du col utérin, la pilule réduisant l'immunité locale.

Au niveau des seins, il faut d'abord rappeler que les seins de la jeune fille se construisent grâce aux œstrogènes fabriqués par les ovaires, c'est dire s'ils sont sensibles d'abord aux œstrogènes.  Quand la puberté est passée, que les caractères sexuels secondaires sont en place, les ovaires fabriquent chaque mois des quantités différentes des deux hormones "œstrogène et progestérone". Les femmes savent bien que dans la 2ème partie de leur cycle, leurs seins sont plus sensibles, en légère tension, sous l'influence de la progestérone. Les glandes mammaires sont donc sous forte influence bi-hormonale.
Que fait la pilule consommée par le corps féminin, 3 semaines par mois ou 84 jours consécutifs ?
Trois semaines par mois elle mime le cycle féminin : apport d'œstrogène à fortes doses (20 à 50 fois ce que fabriquent les ovaires normalement) et apport moindre de progestérone. La semaine sans apport hormonal, correspond à une chute des taux qui crée le phénomène des règles (menstruation). Le phénomène se répète ainsi tous les mois. Si la pilule est consommée 84 jours consécutifs et stoppée une semaine, le phénomène des règles n'a lieu qu'une fois par trimestre, par saison. C'est ce que les laboratoires prônent de plus en plus en faisant passer comme message aux jeunes femmes le côté pénible, fatigant des règles, les douleurs, l'anémie… Leur objectif pour le moment pas encore trop diffusé est de proposer massivement "la pilule en continu pour la fin des règles".

Le fléau du cancer du sein est une réalité majeure dans la société occidentale (près de 60 000 nouveaux cas par an en France) qui commence à atteindre l'Orient à l'exception du Japon. La femme japonaise de par sa culture ne consomme de comprimé que si elle est malade… donc malgré des campagnes
publicitaires majeures, elle n'a pas suivi l'Occident avec la pilule.

La pilule correspond donc à un apport hormonal majeur, qui agit naturellement sur les seins, mais il faut bien différencier la vie avant la ménopause et la vie après.
Avant la ménopause, l'organisme féminin et les seins en particulier sont habitués à recevoir par les ovaires de fortes doses d'hormones et la pilule dépasse évidemment les doses physiologiques.
Après la ménopause, ou l’approche de celle-ci, les ovaires fabriquent beaucoup moins d'hormones et les seins ne sont donc pas habitués à recevoir des surplus hormonaux. On comprend alors facilement qu'après la ménopause 3 à 5 ans de prises hormonales suffisent à créer un cancer du sein alors qu'avant la ménopause, il faut 10 à 20 années… d'où l'apparition de cancers du sein dès 25 ou 30 ans comme nous le voyons aujourd'hui sans qu'il s'agisse d'une cause génétique quand la jeune fille consomme la pilule - comme le souhaitent les laboratoires - dès 15 ans.

PasseportSanté.netA ceux qui présentent la pilule comme une manière pour les femmes de contrôler leur vie sexuelle et d’éviter les grossesses non-désirées, que répondez-vous ?

Pr. JoyeuxLa pilule évite les grossesses non désirées, c'est cela que la femme veut et elle a raison. La question est de savoir si cette consommation est dangereuse ou non. Si elle est dangereuse, ce qui commence à se savoir, existe-t-il des alternatives ?
Les labos sont très malins, ils répondent " OUI, il existe des alternatives : " l'anneau vaginal, le bâtonnet implanté sous la peau du bras, le patch hormonal, le stérilet hormonal imprégné de progestérone et bientôt le spray nasal…" Toutes ces alternatives ne sont que des pilules déguisées, données par d'autres voies que la voie de l'estomac : l'intérieur du vagin, la peau, le muscle, la muqueuse nasale… Les dangers sont les mêmes.

La pilule ne contrôle pas la vie sexuelle des femmes, elle leur permet d'avoir des relations sexuelles - surtout demandées par les hommes - ; sans les risques de grossesse non-désirée.
Quant aux plaisirs réels qu'elles ont, elles acceptent gentiment qu'ils soient moindres pourvu qu'elles ne "tombent pas enceinte".

PasseportSanté.netQuel autre type de contraception que la pilule conseilleriez-vous aux femmes pour qu’elles conservent ce contrôle sans danger ?

Pr. JoyeuxLes femmes ont été sous-informées et même non-informées sur le fonctionnement de leur corps, de leur cycle (…). N'oubliez pas qu'elles ne sont fécondes qu'au grand maximum 5 à 7 jours par mois. Et pour cette petite semaine de fécondité, on leur fait avaler 3 semaines d'hormones quand ce n'est pas presque 3 mois… ou à vie comme les labos le prévoient.
(…)

C'est l'homme qui doit s'adapter à la femme et pas l'inverse comme c'est le cas aujourd'hui. En effet avec la pilule la femme est littéralement à la merci du désir d'union sexuelle des hommes, lequel désir est plus souvent très élevé quasi permanent tandis qu'il est plus cyclique chez les femmes.

PasseportSanté.netTout un chapitre de votre livre est consacré à la pilule et à la stérilité. Pourriez-vous nous expliquer en quoi la pilule pourrait influer sur la stérilité des femmes ?

Pr. JoyeuxUne longue prise de pilule met longuement les ovaires au repos. Et lorsqu'il s'agit de les faire repartir pour avoir une grossesse, ils ne répondent plus aux stimulations qui viennent normalement de l'hypophyse. Voilà pourquoi il y a tant de femmes qui ont besoin de stimulations hormonales répétées et se retrouvent avec des grossesses multiples à 2, 3, 4 jusqu'à 6 embryons.
J'ai ainsi pu décorer une femme dans l'Aude qui a eu des sextuplés. Son mari a pris peur et a foutu le camp ce qui a déclenché chez cette mère le super-désir de les garder tous et d'éviter ce qu'on appelle une "réduction embryonnaire" pour supprimer un ou plusieurs embryons. J'ai vu ces 6 enfants à 18 ans, avec leur air de famille, être légitimement fiers de leur fantastique mère.

Rares sont les études qui font apparaître au grand jour l’impact de la consommation de pilule sur l’environnement et même sur la stérilité des hommes. Que pourriez-vous nous dire à ce sujet ?

Nous expliquons tout cela avec les références scientifiques dans notre livre à partir de ce que l'on appelle les perturbateurs endocriniens. On retrouve en effet des résidus hormonaux de la pilule dans les urines et donc dans les égouts des villes qui malheureusement peuvent se déverser et se retrouver dans les rivières ou les fleuves et perturbent ainsi gravement la flore et la faune marine. Et bien sûr ces résidus hormonaux se retrouvent aussi dans l’eau du robinet que toute la famille consomme.

PasseportSanté.netVous posez la question suivante dans votre ouvrage « Les menstruations sont-elles encore nécessaires ? ». Quelle est votre réponse ? Est-ce que toutes les femmes ont besoin d’avoir des menstruations ?

Pr. JoyeuxIl s'agit de la physiologie, du fonctionnement écologique du corps féminin. Quand on le perturbe ou le déglingue gravement. Il n'est qu'à voir le nombre de complications liées à la consommation des pilules, car les femmes changent souvent de génération de pilule sous la pression des labos lesquels manipulent souvent les spécialistes qui sont leurs prescripteurs.

PasseportSanté.netComment expliquez-vous que la pilule puisse être prescrite à des jeunes filles ayant de l’acné (comme Diane 35) ? Quel est votre avis sur ce sujet ?

Pr. JoyeuxIl y a plus d'argent à gagner avec Diane 35 et /ou le Roaccutane qui sont des médicaments dangereux, qu'avec un changement radical des habitudes alimentaires qui est plus efficace et se maintient dans le temps...

PasseportSanté.netQue pensez-vous de la pilule du lendemain ou du surlendemain, cette contraception d’urgence ?

Pr. JoyeuxOn n'a pas assez de recul, mais les laboratoires s'en moquent. Les complications éventuelles, on verra plus tard et s'il y en a on trouvera de nouvelles molécules pour les traiter. Voilà leur philosophie !

PasseportSanté.netEn dehors de la pilule, il existe de nombreux moyens de contraception : le stérilet, l’implant, le patch, les spermicides, les progestatifs injectables, préservatifs masculin ou féminin, etc. Quel est votre avis sur les autres méthodes contraceptives disponibles ?

Pr. JoyeuxLa méthode contraceptive la moins dangereuse est le préservatif masculin. Vous remarquerez que l'on conseille aux jeunes, à la fois "de se couvrir avec le préservatif" et de prendre la pilule. Le garçon est ainsi responsabilisé et la fille aussi. Double précaution donc. En réalité le plus souvent les filles n'ont pas trop confiance dans les garçons, plus ou moins maladroits ou qui refusent d'utiliser la capote… Ainsi la pilule a de beaux jours devant elle et il n'est pas question que les hommes s'y mettent. Tous les essais chez eux ont été négatifs au plan du marketing. Le principal obstacle à une pilule masculine étant la non-acceptation féminine : les femmes ne font pas confiance à l’homme. Si le partenaire masculin ne prend pas sa pilule, c’est la femme qui aura à en payer le prix.

Les stérilets sont soit aux hormones - le Mirena est enrobé de progestérone artificielle qui est libérée à petites doses chaque jour, il coûte plus de 100 € - soit sans hormone, c'est le stérilet au cuivre qui en coûte une vingtaine.
Le premier réduit les règles à leur plus simple expression ou les fait disparaître, le second empêche la nidation de l'oeuf fécondé au début de la vie humaine au fond de l'utérus. Il peut aussi accoler les deux parois de l'utérus et rendre la femme définitivement stérile.

PasseportSanté.netQuels sont, en quelques mots, les dangers des THS (traitements hormonaux substitutifs) ? Pourriez-vous nous expliquer dans quels cas et pour quelles raisons sont-ils prescrits ? Mais aussi, pourquoi les déconseillez-vous ?

Pr. JoyeuxLorsque la femme arrive à la ménopause, les ovaires se mettent définitivement au repos mais continuent d'une manière générale, avec les surrénales, à fabriquer de petites doses d'œstrogène et de progestérone sans pouvoir pour autant déclencher comme avant la ménopause un cycle menstruel. Les organes-cibles des hormones féminines, sein-utérus et ovaires, ne sont pas faits à cet âge pour recevoir des doses d'hormones excessives. Les phytohormones de la phytothérapie et de l'alimentation à orientation végétarienne sont suffisantes et efficaces. Il est actuellement démontré quoi qu'en disent certains spécialistes - trop liés ou candides par rapport aux laboratoires - que le THS après la ménopause augmente les risques de cancer du sein et de l'utérus. Nous voyons même des cas plus nombreux de cancer des ovaires alors qu'on fait croire aux femmes que pilules et THS protègent de ce type de cancer. Dans notre livre nous démontrons que c'est faux.

PasseportSanté.netQuel type de contraception conseilleriez-vous à une jeune femme (…) ?

Pr. Joyeux– (…) expliquer à son conjoint le fonctionnement de son corps intime et choisir la technologie "Lady-Comp". C'est le moniteur de fertilité le plus fiable. Je peux d'autant plus le promouvoir que je n'ai aucun lien financier avec son fabricant.

(…)

Aurore Clavé PasseportSanté.net

Qui est le Pr Joyeux ? Cliquer ici pour lire sa biographie sur Futura-Sciences.

Scandale autour d’un médicament vedette contre l’hypertension

 Lu sur Passeur de sciences

, par Pierre Barthélémy

Le-si%C3%A8ge-de-Novartis-%C3%A0-B%C3%A2le-en-2009.-%C2%A9-S%C3%A9bastien-Bozon.jpgBig Pharma n'avait pas besoin de cela... Un nouveau scandale éclabousse l'industrie pharmaceutique et si, à la différence du scandale du Mediator, cette affaire n'a heureusement pas fait de victime, elle éclaire d'une lumière crue les relations parfois ambiguës qui existent entre les géants du secteur et les scientifiques. Tout tourne autour d'une des molécules les plus utilisées dans le traitement contre l'hypertension artérielle, le valsartan. Ce médicament est commercialisé par Novartis sous le nom de Tareg en France et de Diovan pour des pays comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou le Japon. Il est considéré comme un "blockbuster" pharmaceutique, c'est-à-dire un médicament vedette : en 2010, le Diovan a ainsi constitué la meilleure vente de Novartis, avec un chiffre d'affaires mondial de plus de 6 milliards de dollars !

Si l'année 2010 a été l'année de tous les records commerciaux pour cette molécule, c'est en partie grâce aux résultats d'une étude japonaise publiée quelques mois plus tôt, le 31 août 2009, par le European Heart Journal. Pendant plus de trois ans, les auteurs de ce travail coordonné par le cardiologue Hiroaki Matsubara, alors professeur à l'Université préfectorale de médecine de Kyoto (KPUM, selon son acronyme anglais), ont suivi quelque trois mille personnes souffrant d'hypertension artérielle et présentant de forts risques de maladies cardiovasculaires. Certains patients prenait du valsartan tandis que les autres avaient un traitement d'un genre différent. Résultat : en plus de son effet antihypertenseur, la molécule de Novartis réduisait de manière si significative les risques d'angine de poitrine et d'accident vasculaire cérébral que les chercheurs décidèrent d'interrompre prématurément l'étude. Ils jugeaient en effet non-éthique de ne pas donner du valsartan à tout le monde étant donné les bénéfices qu'apportait sa prise dans le domaine cardiaque. Evidemment, le géant suisse de la pharmacie ne se priva pas de mettre ce résultat spectaculaire en avant pour la promotion du médicament.

Mais la "success story" prend ensuite un curieux tournant. En 2011, des blogueurs signalent des anomalies dans plusieurs articles d'Hiroaki Matsubara. Les revues ayant publié les travaux du cardiologue nippon commencent à les examiner d'un peu plus près. Début 2013, deux de ses études traitant des effets du valsartan sont retirées par le Circulation JournalEt, quelques jours plus tard, le 1er février, le coup de tonnerre arrive : l'étude du European Heart Journal est à son tour retirée. Cela signifie, concrètement, que ses résultats sont considérés comme nuls et non avenus. Comme c'est souvent le cas en la matière, la notice de rétractation est extrêmement laconique : elle fait juste état de "problèmes cruciaux" dans certaines des données. Quels problèmes exactement ? Alors qu'Hiroaki Matsubara démissionne de son poste à la KPUM, cette dernière lance une enquête dont les conclusions ont été rendues publiques par Toshikazu Yoshikawa, le président de l'université, le 11 juillet.

Ces conclusions sont accablantes, pas tant pour Hiroaki Matsubara, dont le degré de responsabilité n'est pas établi, que pour la recherche biomédicale tout court. C'est un cas d'école de la manière dont la science peut être manipulée sous l'influence d'un lobby industriel. L'enquête a en effet révélé que des données sur les participants avaient été falsifiées pour faire apparaître les fameux "bénéfices" concernant les angines de poitrine et les AVC. L'université a épluché les dossiers médicaux de 223 patients de l'étude de Kyoto et s'est aperçue que pour 34 d'entre eux, on avait pris en compte de fausses informations : pour les personnes du groupe recevant du valsartan, on avait minoré les problèmes cardiaques subséquents et, pour les patients du groupe témoin, on avait exagéré lesdits problèmes. C'est de cette manipulation que sont nés les fameux effets positifs de la molécule. La commission d'enquête a refait les calculs : si l'on ne tient pas compte de ces 34 dossiers, ces bénéfices disparaissent (ce qui ne remet en revanche absolument pas en cause l'efficacité du médicament comme antihypertenseur).

L'affaire est déjà grave en elle-même mais il y a pire encore. Bien que les enquêteurs n'aient pas pu déterminer qui avait falsifié les données, ils ont découvert qu'une des personnes impliquées dans leur gestion était employée par... Novartis, ce qu'a reconnu la firme suisse dans un communiqué publié le lendemain de la conférence de presse. Ce conflit d'intérêt manifeste n'était évidemment pas signalé dans l'étude. De plus, selon l'agence de presse Kyodo News, l'employé de Novartis en question a participé à des essais sur le valsartan conduits par d'autres universités japonaises, lesquelles vont devoir en vérifier les résultats à la loupe. Dernière information et pas la moindre, dans l'article (payant) qu'elle vient de consacrer à ce scandale, la revue Science souligne que le laboratoire d'Hiroaki Matsubara a reçu, pour ses recherches, environ 1,4 million de dollars de la part de – devinez qui ? – Novartis, encore et toujours.

Ces liaisons dangereuses entre scientifiques et industriels ne sont pas pour renforcer la confiance du public dans les résultats de la recherche appliquée. Pour la petite histoire, le 11 juillet, Toshikazu Yoshikawa, le président de la KPUM, a, avec deux de ses collègues, présenté des excuses publiques au nom de l'université. A la japonaise, c'est-à-dire en s'inclinant beaucoup. Alors qu'il n'a aucun lien direct avec cette affaire, il a annoncé que, endossant la responsabilité du scandale, il allait rendre son salaire. Sans préciser combien de mois.

Pierre Barthélémy

12/07/2013

Moins de filles, plus d’avortements en Inde

Moins-de-filles-plus-d-avortements-en-Inde_img-left.jpg

Une manifestante opposée aux avortements sélectifs en Inde à Bangalore en 2002 © AFP PHOTO/Indranil MUKHERJEE

03/06/2013 12:44 pm

Lu sur GoodPlanet

Les données issues du recensement effectué en Inde en 2011 montrent une diminution du nombre de filles par rapport aux garçons dans la province d’Uttar Pradesh. Ainsi, dans l’’Uttar Pradesh, on compte 902 filles de moins de 6 ans pour 1000 garçons en 2011 alors que ce ratio était à 916 pour 1000 en 2001. L’écart entre le nombre de garçons et de filles s’accentue tant en ville que dans les campagnes où le phénomène prend de l’ampleur. « ces résultats soulèvent la question de l’efficacité des politiques gouvernementales visant à prévenir les avortements sélectifs », remarque le Times of India le 30 mai. En Asie, les avortements sélectifs et les infanticides conduisent à un écart entre le nombre de garçons et de filles, qui à terme se traduit par un déficit de population féminine dans ces pays. La raison principale est d'ordre culturelle, avec une préférence des parents qui se porte traditionnellement pour les héritiers mâles. Selon une étude du journal médical britannique The Lancet, il y aurait environ 500 000 filles qui manqueraient chaque année en Inde à cause de ces avortements sélectifs.