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24/04/2015

Assaut de Joëlle Milquet contre la liberté d'enseignement: les parents se mobilisent autour du réseau Eduqualis

La ministre belge francophone de l'Enseignement menace le droit fondamental des familles à choisir l'éducation des enfants. Le droit à l'instruction en famille est dans le viseur.

En attaquant la liberté scolaire, Joëlle Milquet trahit l'engagement historique de son parti.

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"L'école à la maison, c'est un mode de vie" - La Libre Belgique du vendredi 24 avril 2014, p.4-5

 

Comment est organisée l’instruction en famille ?
 
Mode d’emploi. En Belgique francophone, l’école n’est pas obligatoire, c’est l’instruction qui l’est. Les parents qui font le choix de l’instruction en famille, selon la terminologie officielle, doivent remplir, avant la rentrée de septembre, une déclaration d’enseignement à domicile valable pour une année scolaire. Ils n’ont pas besoin de motiver leurs raisons. Cela pourrait changer puisque Joëlle Milquet, la ministre CDH de l’Education, a annoncé début mars qu’elle souhaitait durcir par décret les règles de l’instruction en famille. Les parents seraient tenus de justifier leur choix et les raisons religieuses seraient interdites. Les cours donnés à domicile ne sont pas soumis à des règles d’horaires de cours ni de supports d’apprentissage. Les enfants peuvent être instruits seuls ou en groupe, par un de leurs parents ou une tierce personne. Ils sont par contre tenus de passer des contrôles, à 8 et 10 ans, qui se déroulent dans un lieu extérieur (souvent une école), afin de s’assurer que leur niveau est au moins équivalent à celui des enfants scolarisés. Si le niveau d’études n’est pas jugé satisfaisant par le Service général de l’inspection, un nouveau contrôle est organisé dans les deux à six mois. En cas d’échec, l’enfant doit être inscrit dans une école pendant au moins une année scolaire. Les adolescents doivent aussi passer les épreuves certificatives, à 12 ans (CEB), 14 ans (CE1D) et 16 ans (CE2D). Le CESS se passe par le jury central. On peut obtenir des dérogations à ces contrôles et épreuves pour des raisons de maladie, de troubles de l’apprentissage et du comportement ou de handicap. I.L.

 

L'école à la maison, un mode de vie

Joëlle Martin est mère de six enfants âgés de 3 à 17 ans. Hormis le petit dernier, encore non soumis à l’obligation scolaire, tous sont scolarisés à domicile. A sa demande, l’aînée est toutefois retournée à l’école cette année pour préparer le jury central. Joëlle Martin, avec d’autres parents qui ont choisi cette voie, a lancé il y a moins d’un mois Eduqualis, une association de soutien et de promotion à l’école à domicile en Belgique francophone. Elle compte actuellement une trentaine de membres. "On avait le désir de créer une association depuis longtemps et tout s’est accéléré quand la ministre de l’Education a annoncé son projet de faire évoluer la situation de l’école à domicile. Nous sommes pour une réforme et se constituer en association nous permettra d’être des interlocuteurs" , explique Joëlle Martin, au nom d’Eduqualis.
 
L’association demande une révision de la législation
 
Favorables à une réforme, oui, mais en quoi ? "La législation actuelle ne correspond pas aux besoins des enfants. La déclaration doit être rentrée avant septembre. Quand il y a un problème de décrochage scolaire en milieu d’année, c’est supercompliqué d’obtenir à ce moment l’autorisation de scolarisation à domicile. De plus, dans le cas d’enfants souffrant par exemple de phobie scolaire et retirés de l’école, c’est ingérable psychologiquement pour eux d’avoir à passer le jury central à Bruxelles, dans des locaux inconnus, en compagnie d’une centaine d’élèves. Ils sont confrontés aux codes de l’école , précise Joëlle Martin. L’instruction en famille a besoin d’un contrôle de l’Etat mais peut-être pas autant. Il faudrait que l’Etat soit plus partenaire que sanctionnateur et qu’on s’adapte aux besoins de l’enfant." Eduqualis estime encore qu’on devrait accorder plus de place dans les apprentissages à ce qui intéresse les enfants au lieu de s’en tenir aux stricts programmes.
 
Un site Internet bientôt opérationnel
 
Le site Internet d’Eduqualis est en chantier. Sa page d’accueil a été créée (1) et le reste du contenu suivra sous peu (2). On pourra y trouver des informations légales, des questions/réponses, des liens vers des études portant sur l’école à domicile et un agenda des activités organisées pour et par les familles qui scolarisent leurs enfants à la maison. Elles sont ouvertes à toute autre personne intéressée. L’idée est de renforcer le réseau qui existe de manière informelle. I.L.

 

S’instruire en classe, dans le jardin et au musée
 
La journée des enfants de Laurence Binon démarre toujours de la même manière. Avec des pièces colorées aux formes géométriques, ils composent au sol, selon l’inspiration du moment, un mandala. "Je les prends en photo tous les jours" , signale Laurence Binon. La maman d’Ethan (14 ans), Milie (12 ans) et Eiaël (7 ans), psychopédagogue de formation, ex-enseignante et directrice d’école, a pris la décision il y a 7 ans de scolariser ses enfants à la maison.

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