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03/12/2014

En Allemagne, n'ont accès aux sacrements que ceux qui paient la taxe - Le Saint Siège s'y oppose, mais rien n'a changé

La taxe est une sorte de condition «sine qua non» pour l'accès aux sacrements. Cette décision a été contestée par le Saint-Siège à l'époque de Jean Paul II et de Benoît XVI.

 

L'Eglise allemande est une véritable puissance économique: la seule Caritas allemande emploie 500 mille personnes à temps plein, alors que le groupe Volkswagen en emploie 389 mille.
Tout cela grâce à la Kirchensteuer, l'impôt ecclésiastique qui en en 2012 a transmis de l'Etat à l'Eglise 5,9 milliards d'euros. Un chiffre six fois plus élevé que le huit pour mille de l'Eglise italienne qui a aussi deux fois plus de fidèles que celle teutonique.

Où est le problème?
Alors qu'en Italie, vous décidez librement de donner ou pas le huit pour mille, en Allemagne, c'est un véritable taxe imposée par l'État à ceux qui, pour l'état civil, sont catholiques.
Elle est donc obligatoire. On ne peut y échapper qu'en sortant formellement de l'Église, avec une conséquence grave: un décret de la Conférence épiscopale allemande a établi que le rejet de la contribution implique, pour les fidèles, la perte de l'appartenance à l'Eglise.
La taxe est une sorte de condition «sine qua non» pour l'accès aux sacrements. Cette décision a été contestée par le Saint-Siège à l'époque de Jean Paul II et de Benoît XVI.

(Antonio Socci - Libero, 23 novembre 2014)

 

Bien qu'elle s'autoproclame "Église des pauvres", l’Église allemande est une véritable puissance économique car elle bénéficie de colossales entrées de l’État, dues à la Kirchensteuer, la taxe ecclésiastique qui, en 2012, a canalisé en ses caisses 5,9 milliards d'euros. Pour être clair, c'est un chiffre huit fois supérieur au 8 pour 1000 de l’Église italienne, bien que l’Église allemande ne comprenne que 24,3 millions de catholiques (moins que la moitié des catholiques en Italie).
Le mécanisme aussi est différent. En Allemagne - en dépit de la séparation entre Église et État, tant encensée par les progressistes - il s'agit d'une véritable taxe imposée à ceux qui sont enregistrés à l'état civil comme catholiques (ce qui arrive aussi aux protestants au profit de l’Église évangélique).
La justice et le respect de la liberté voudraient qu'elle soit une taxe à laquelle on se soumet librement. Au contraire, elle est devenue pratiquement une sorte de "super-sacrement", supérieur au baptême, car la taxe et l'appartenance à l’Église coïncident et vous ne pouvez vous soustraire à la taxe que si vous sortez de l’Église, avec la très grave conséquence d'être considérés apostats et d'être exclus des sacrements (y compris les obsèques à l’Église).
Un décret de la Conférence épiscopale allemande a établi que le refus de la contribution implique, pour le fidèle, la cessation de son appartenance à l’Église".
Une telle position inouïe est contestée par le Saint Siège et déconcerte particulièrement car dans le même temps la majorité de l'épiscopat allemand fait pression pour une Église "miséricordieuse" et "proche du monde", avec la demande de communion aux divorcés remariés, le dépassement du célibat sacerdotal, l'assouplissement des "liens" en matière d'éthique sexuelle, etc.".

Le philosophe Robert Spaemann, ami de Joseph Ratzinger, a observé qu'en Allemagne, "des hommes niant la résurrection de Jésus restent professeurs de théologie catholique et peuvent prêcher en tant que catholiques. Par contre les fidèles qui ne veulent pas payer la taxe du culte sont chassés de l’Église. Il y a quelque chose qui ne va pas."

(Antonio Socci - 21 novembre 2014)

 

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