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12/02/2014

Euthanasie des mineurs: exprimez-vous maintenant

Les parlementaires ont voulu éviter le débat pour faire passer ce projet de loi purement idéologique sur l'euthanasie des enfants. Les programmes des partis politiques n'en avaient jamais parlé. Les citoyens n'ont pas pu s'exprimer sur la question.

Alors les médias ont décidé de prendre pour un temps le relais du débat démocratique, à leur manière.

Exprimez-vous sur la question en participant aux sondages de lalibre.be et de RTL.

Sur la page d'accueil de lalibre.be, en-dessous des 3 articles de tête, en-dessous des "Dernières dépêches", et juste en-dessous des deux articles qui suivent, il y a une rubrique "La question du jour". Vous pouvez alors répondre à la question "La loi sur l'euthanasie des mineurs, vous êtes pour/contre/c'est précipité". Allez-y: www.lalibre.be

Sur la page d'accueil de rtl.be, dans la colonne de droite, juste en-dessous de la rubrique "Les dernières infos", vous trouverez "La question RTL". La question proposée est "Le vote de la loi sur l’euthanasie des mineurs (qui doit intervenir demain à la chambre) doit-il être reporté selon-vous? Oui/Non/Sans avis". Allez-y: www.rtl.be/info

Il est difficile de savoir combien de temps ces deux sondages resteront en ligne. Si la question change chaque jour, le changement pourrait avoir lieu cette nuit. Dépêchez-vous d'y répondre !

11/02/2014

Euthanasie des mineurs: les pédiatres seront-ils entendus à la Chambre?

Ils demandent notamment une étude objective sur les besoins rencontrés sur le terrain, et une amélioration du niveau de formation aux soins palliatifs.

Source: RTL-TVI

10/02/2014

« On a eu éducation sexuelle » à la manière du Petit Nicolas

ARCHIVE | Famille Chrétienne n°1830 | 2 mars 2013 | Luc Tesson

Si le projet de loi Taubira était adopté, que se passerait-il dans les classes ? Réponse, à la manière du Petit Nicolas…

À l’école, la maîtresse était toute bizarre aujourd’hui. Elle nous attendait dans la classe en poussant des gros soupirs, alors que d’habitude elle est toute rigolote, et qu’elle pousse des gros soupirs que quand elle interroge Clotaire et que Clotaire est tout rouge.

Elle a dit : Bon ! Que comme M. Peillon, le ministre chargé de notre éducation, avait décidé de s’appuyer sur la jeunesse pour faire évoluer les mentalités, on allait faire un cours d’éducation sexuelle et que le premier qui rigole, il irait voir le Bouillon. Nous on n’avait pas du tout envie de rigoler parce que le Bouillon, c’est pas un rigolo.

La maîtresse nous a regardés et elle a dit que l’important dans la vie, c’était d’être tolérant. Nous on est drôlement tolérants alors on a tous fait oui et Agnan qui est le chouchou, et qui se met toujours devant, il a dit qu’il était encore plus tolérant que tout le monde puisque de toute façon il est le premier de la classe partout sauf en sport. Eudes, il lui a dit : « Fais pas le malin, mon petit pote, sinon tu vas voir comment je suis tolérant ». Et là, je crois que la maîtresse elle a compris que ce serait pas facile aujourd’hui.

Elle est allée au tableau, elle a attendu qu’on se taise, et elle a demandé avec un air très sérieux : « Bon... Alors... Si vous êtes une fille, levez la main ! » Toutes les filles ont levé la main, et aussi Clotaire, qui avait l’air embêté. Mais la maîtresse elle a dit comme ça : « Très bien Clotaire, c’est ton choix, si tu veux être une fille, c’est à toi de décider ». Là, Clotaire, il est devenu tout rouge et il a dit « Non, M’dame, c’est juste que je veux aller faire pipi ». « Bon, a dit la maîtresse, tu peux y aller ». « Va pas chez les filles ! », a dit Eudes en rigolant. Mais la maîtresse a tapé sur son bureau et elle a dit que si Clotaire voulait aller dans les toilettes des filles, c’était son choix, et qu’il fallait par rigoler avec ça. Et que c’était la théorie du genre, et qu’il fallait que chacun choisisse, et elle nous a fait écrire sur nos cahiers : « Chacun est libre de choisir son genre ».

« N’empêche, a dit Rufus, moi j’ai un kiki, et je vais pas décider que je suis une fille. » La maîtresse a répondu que c’était de l’hétérosexisme, et qu’il fallait en finir avec l’hétérocratie, et que si ça continuait comme ça on finirait au bagne parce qu’on était tous homophobes. J’ai regardé Agnan, et j’ai vu que même lui il avait rien compris.

Ça devenait vraiment compliqué et j’aurais presque préféré faire de l’arithmétique. Elle a senti qu’on était un peu perdus, alors elle a essayé d’expliquer de manière pas pareille : « Vous avez un corps... c’est à vous de décider de... ». « Moi, j’ai un goûter, mais j’ai pas un corps !, il a dit Alceste. Mon corps, c’est moi ! » Faut que je vous dise, Alceste, c’est un copain, il aime bien manger, il mâche lentement un peu toute la journée, et ça lui donne sûrement le temps de bien réfléchir à la vie. Souvent quand il se bagarre, c’est moi qui lui tient ses croissants et après il m’en donne toujours un bout.

Un petit rond blanc sur le tableau tout noir

Bon, a dit la maîtresse, je continue. Nous on a trouvé ça bizarre, mais on a rien dit parce que des fois la maîtresse c’est comme si elle allait pleurer et nous on veut pas lui faire de peine. Elle s’est mise à faire un petit rond blanc sur le tableau tout noir en disant : « Ça, c’est un spermatozoïde ». Et elle m’a demandé d’expliquer ce que c’était. Ça tombait bien parce que Papa m’avait expliqué la semaine dernière le coup des petites graines que le papa donne à la maman et après ça fait un bébé dans le ventre de la maman et paf !, le bébé sort. On lui fait des tas de câlins et on appelle Mémé pour la prévenir qu’elle est encore grand-mère.

« Merci Nicolas, a dit la maîtresse, je reprends la leçon. Bien sûr vous pensez tous qu’une famille c’est un papa, une maman et des enfants. Eh bien, il y a d’autres modèles, et ce serait drôlement rétrograde de pas l’accepter. Et si deux monsieurs s’aiment ou deux dames on voit pas ce qui les empêcherait de se marier et de faire ou d’adopter des bébés. »

« Ça tombe bien ! a dit Rufus. Moi j’aime bien Léanne et Chloé, alors je me marierai avec les deux en même temps puisqu’on s’aime. » Léanne a dit qu’elle était pas d’accord du tout, et Chloé a dit que de toute façon elle épouserait son papa, et que puisque deux monsieurs qui s’aiment pouvaient se marier, elle pourrait bien se marier avec son papa, parce qu’elle aimait très fort son papa. « Oui, a dit Rufus, mais il est déjà marié avec ta maman ! »

La maîtresse a dit que c’était pas le sujet et elle s’est remise à taper sur sa table, juste quand on commençait à drôlement bien s’amuser. Et elle a continué à expliquer : avec la technique on peut faire tout ce qu’on veut et tout ce qu’on pourra faire on le fera. On peut faire des PMA ou des GPA (1), et d’ailleurs louer son ventre ou louer ses bras à l’usine, c’est du pareil au même.

Et elle a expliqué qu’un monsieur peut donner une petite graine à deux dames, qui avec un docteur sauront bien se débrouiller pour faire un enfant. Ou bien deux monsieurs peuvent mélanger leurs petites graines et aller voir une dame pour qu’elle donne sa petite graine à elle, et on donne tout ça à une autre dame qui va faire le bébé dans son ventre et le revendre aux deux monsieurs.

Puisque je m’aime, j’ai droit à mon clone !

Moi, a dit Rufus, j’ai vu un reportage à la télé, et on pourra bientôt faire des clones ! Puisque je m’aime, j’ai droit à mon clone ! Mais Agnan a dit que ce serait mieux de le cloner lui, parce qu’il était le premier de la classe et que M. Peillon préférait sûrement qu’on le clone lui et pas Rufus.

Ils allaient commencer à se battre quand Geoffroy a rangé ses affaires et pris son sac. « Où vas-tu ? », a demandé la maîtresse. « Je m’en vais, a dit Geoffroy. Puisqu’on peut choisir son genre, bah moi, je vais aussi choisir mon espèce. Je suis un pingouin. Et comme les pingouins vont pas à l’école, je rentre chez moi. » J’ai regardé Geoffroy, et je me suis dit que c’était vrai, il avait un peu une tête de pingouin et qu’après tout, c’était son choix. Mais Geoffroy, lui, il a regardé la maîtresse et il a compris que pingouin ou pas, il valait mieux revenir à sa place.

On allait chahuter, mais on s’est arrêté parce qu’au fond de la classe Juliette pleurait. Juliette on l’entend jamais, elle dit jamais rien. Et Juliette elle a dit que si c’était comme ça, elle allait se jeter sous un pont... Parce que déjà c’était pas facile de grandir surtout quand on a des parents séparés, que si en plus on faisait des enfants sans papa ou sans maman, alors c’était pas juste, c’était simplement moche, et que si tout le monde a le droit de s’aimer il faudrait pas oublier non plus qu’un enfant, ça a besoin d’un papa et d’une maman, et que c’est peut-être ça d’abord l’égalité des droits, et qu’on pourrait donner autant de papas qu’on voudrait à un enfant ça lui ferait jamais une maman.

Elle a dit tout ça d’un coup, et la maîtresse elle est restée longtemps la bouche ouverte et j’ai bien vu qu’elle avait très envie de pleurer. Mais elle a pas pleuré. Elle a pris Juliette dans ses bras, elle lui a fait un gros câlin comme Maman fait avec moi, en lui disant des choses gentilles dans l’oreille. Après, elle nous a regardés. Et puis d’un coup, comme ça, elle a essuyé le tableau en disant que zut, tout ça c’était des bêtises et qu’on allait pas se laisser faire, et que si M. Peillon voulait faire cours à sa place, qu’il essaie un peu, mais qu’en attendant on allait faire de la grammaire. Non mais sans blague !

Luc Tesson

(1) PMA : procréation médicalement assistée ; GPA : gestation pour autrui.

De la fiction à la réalité

Tout ce qui se passe dans cette saynète est strictement inspiré de la réalité. « Le gouvernement s’est engagé à s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités... », a écrit Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, dans une lettre du 4 janvier adressée aux recteurs d’académie. Déclaration appuyée par le porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem : « Un module de formation à l’égalité et à la déconstruction des stéréotypes sera obligatoire dans les futures écoles supérieures professorales et dans la formation des autres personnels de l’éducation ».

Pour ou contre la théorie du genre ? Le gouvernement considère que le débat est derrière nous, il s’agit de l’imposer coûte que coûte... Quant à la GPA (gestation pour autrui), autrement dit les mères porteuses, le principe en a été défendu par l’homme d’affaires Pierre Bergé en ces termes le 16 décembre 2012 : « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant ». Sic !

De son côté Christiane Taubira, garde des Sceaux, tout en affirmant que la GPA ne fait pas partie des projets gouvernementaux, a lancé le 25 janvier une circulaire qui recommande de régulariser les enfants nés de mères porteuses à l’étranger. « Lorsqu’il apparaît avec suffisamment de vraisemblance qu’il a été fait recours à une convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d’autrui », le gouvernement demande de « veiller à ce qu’il soit fait droit » à de telles demandes. Un double langage qui caractérise la démarche du gouvernement depuis qu’il a commencé à s’attaquer à cette affaire.

Charles-Henri d’Andigné

> Le Petit Nicolas en 2050

09/02/2014

Comprendre la royauté du Christ

Famille Chrétienne n°1882 du 8 au 14 février 2014 page 49

I-Grande-14467-dieu-et-l-etat-signification-de-la-fete-du-christ-roi.net.jpgTHÉOLOGIE

Dieu et l'État, Signification de la fête du Christ Roi

par le Père Michel Viot,

éd. Via Romana, 79p., 9.00 €

La séparation de l'Église et de l'État a renvoyé à tort la religion dans la sphère privée. Le Père Viot invite donc les catholiques à relire l'encyclique Quas Primas instituant la fête du Christ Roi. Le Pape Pie XI y engage les catholiques à s'investir dans la société civile afin d'y « jeter les bases de la royauté du Christ ».

Élisabeth Caillemer

08/02/2014

Ordinations diaconales des séminaristes de la Fraternité des Saints-Apôtres le 14 février à 18h à la Basilique de Koekelberg

Trois séminaristes de la Fraternité des Saint-Apôtres fondée par Mgr André-Joseph Léonard et par le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine seront ordonnés diacres en vue du sacerdoce vendredi 14 février à 18h à la Basilique du Sacré-Cœur de Koekelberg.

ordination, diaconale, Fraternité des Saints Apôtres, Michel-Marie Zanotti Sorkine, Bruxelles, Marseille, Koekelberg, Mgr Léonard, 14 février

Divorcés-remariés: pas de punition mais la cohérence des sacrements

LETTRE AUX ÉVÊQUES DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE
SUR L'ACCÈS À LA COMMUNION EUCHARISTIQUE
DE LA PART DES FIDÈLES DIVORCÉS-REMARIÉS

Excellence,

1. L'Année internationale de la Famille offre une occasion particulièrement importante de redécouvrir les témoignages de l'amour et de la sollicitude de l'Eglise envers la famille (Cf. JEAN-PAUL II, Lettre aux Familles (2 février 1994), n. 3) et, en même temps, de proposer à nouveau les inestimables richesses du mariage chrétien qui constitue le fondement de la famille.

2. Dans ce contexte, les difficultés et les souffrances des fidèles qui se trouvent en situation matrimoniale irrégulière méritent une attention spéciale (Cf. JEAN-PAUL II, Exhort. apost. Familiaris consortio, n. 79-84: AAS 74 (1982) 180-186). Les pasteurs sont appelés, en effet, à faire sentir la charité du Christ et la proximité maternelle de l'Eglise; qu'ils les accueillent avec amour, en les exhortant à se confier à la miséricorde de Dieu, et en leur suggérant avec prudence et respect des chemins concrets de conversion et de participation à la vie de la communauté ecclésiale (Cf. Ibid., n. 84: AAS 74 (1982) 185; Lettre aux Familles, n. 5; Catéchisme de l'Eglise catholique, n. 1651).

3. Conscients, cependant, que la vraie compréhension et l'authentique miséricorde ne sont jamais séparées de la vérité (Cf. PAUL VI, Let. enc. Humanae vitae, n. 29: AAS 60 (1968) 501; JEAN-PAUL II, Exhort. apost. Reconciliatio et paenitentia, n. 34: AAS 77 (1985),272; Let. enc. Veritatis splendor, n. 95: AAS 85 (1993) 1208), les pasteurs ont le devoir de rappeler à ces fidèles la doctrine de l'Eglise concernant la célébration des sacrements et, en particulier, l'accès à l'Eucharistie. Sur ce point, ont été proposées, dans diverses régions, durant les dernières années, différentes pratiques pastorales selon lesquelles une admission globale des divorcés remariés à la Communion eucharistique ne serait certainement pas possible, mais ils pourraient y accéder dans des cas déterminés, quand, en conscience, ils se sentent autorisés à le faire.

Ainsi, par exemple, lorsqu'ils ont été abandonnés tout à fait injustement, bien qu'ils se soient efforcés sincèrement de sauver leur précédent mariage, ou quand ils sont convaincus de la nullité du mariage précédent sans pouvoir la démontrer au for externe, ou lorsqu'ils ont déjà parcouru un long chemin de réflexion et de pénitence, ou encore quand, pour des motifs moralement valables, ils ne peuvent satisfaire à l'obligation de se séparer.

De diverses parts, il a aussi été proposé que, pour examiner objectivement leur situation effective, les divorcés remariés devraient nouer un colloque avec un prêtre prudent et expert. Ce prêtre cependant serait tenu de respecter leur éventuelle décision de conscience d'accéder à l'Eucharistie, sans que cela n'implique une autorisation officielle.

Dans ces cas et d'autres semblables, il s'agirait d'une pratique pastorale tolérante et bienveillante visant à rendre justice aux différentes situations des divorcés remariés.

4. Même si l'on sait que des solutions pastorales analogues furent proposées par certains Pères de l'Eglise et entrèrent en quelque mesure dans la pratique, elles ne recueillirent jamais le consensus des Pères et n'en vinrent jamais à constituer la doctrine commune de l'Eglise, ni à en déterminer la discipline. C'est au Magistère universel de l'Eglise qu'il revient, en fidélité à la Sainte Ecriture et à la Tradition, d'enseigner et d'interpréter authentiquement le dépôt de la foi.

Face aux nouvelles solutions pastorales mentionnés ci-dessus, cette Congrégation juge donc qu'elle a le devoir de rappeler la doctrine et la discipline de l'Eglise à ce sujet. Celle-ci, fidèle à la parole de Jésus-Christ (Mc 10, 11-12 "Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère à l'égard de la première; et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère"), affirme qu'elle ne peut reconnaître comme valide une nouvelle union, si le mariage précédent l'était. Si les divorcés se sont remariés civilement, ils se trouvent dans une situation qui contrevient objectivement à la loi de Dieu et, dès lors, ils ne peuvent pas accéder à la Communion eucharistique, aussi longtemps que persiste cette situation (Cf. Catéchisme de l'Eglise catholique, n. 1650; cf. aussi n. 1640, et CONCILE DE TRENTE, Sess. XXIV: Denz. Schöm. 1797-1812).

Cette norme n'a aucun caractère punitif ni certes discriminatoire à l'égard des divorcés remariés, mais elle exprime plutôt une situation objective qui par elle-même rend impossible l'accès à la Communion eucharistique: "Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d'y être admis, car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d'amour entre le Christ et l'Eglise, telle qu'elle s'exprime et est rendue présente dans l'Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l'on admettait ces personnes à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l'Eglise concernant l'indissolubilité du mariage" (Exhort. apost. Familiaris consortio, n. 84: AAS 74 (1982) 185-186).

Pour les fidèles qui se trouvent dans une telle situation matrimoniale, l'accès à la Communion eucharistique sera ouvert uniquement par l'absolution sacramentelle qui ne peut être donnée "qu'à ceux qui se sont repentis d'avoir violé le signe de l'Alliance et de la fidélité au Christ, et sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l'indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement, lorsque l'homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs - par exemple l'éducation des enfants - remplir l'obligation de la séparation, qu'ils prennent l'engagement de vivre en complète continence, c'est-à-dire en s'abstenant des actes réservés aux époux" (Ibid., n. 84: AAS 74 (1982) 186; cf. JEAN-PAUL II, Homélie pour la clôture du VIe Synode des évêques n. 7: AAS 72 (1980) 1082). Dans ce cas, ils peuvent accéder à la Communion eucharistique, l'obligation d'éviter le scandale demeurant toutefois.

5. La doctrine et la discipline de l'Eglise en la matière ont été amplement exposées durant la période post-conciliaire dans l'Exhortation apostolique Familiaris consortio. L'Exhortation rappelle, entre autres, aux pasteurs que, par amour de la vérité, ils sont tenus à bien discerner les diverses situations; elle les exhorte à encourager la participation des divorcés remariés à divers moments de la vie de l'Eglise. En même temps, elle rappelle la pratique constante et universelle, "fondée sur la Sainte Ecriture, de ne pas admettre à la Communion eucharistique les divorcés remariés" (Exhort. apost. Familiaris consortio, n. 84: AAS 74 (1982) 185), en indiquant les motifs. La structure de l'exhortation et la teneur de ses paroles font comprendre clairement que cette pratique, présentée comme obligatoire, ne peut être changée sur la base des différentes situations.

6. Le fidèle qui vit habituellement "more uxorio" avec une personne qui n'est pas sa femme légitime ou son mari légitime, ne peut accéder à la communion eucharistique. Si ce fidèle jugeait possible de le faire, les pasteurs et les confesseurs auraient, étant donné la gravité de la matière ainsi que les exigences du bien spirituel de la personne (Cf. 1 Co 11, 27-29) et du bien commun de l'Eglise, le grave devoir de l'avertir qu'un tel jugement de conscience est en opposition patente avec la doctrine de l'Eglise (Cf. Code du Droit Canonique, can. 978 § 2). Ils doivent aussi rappeler cette doctrine dans l'enseignement à tous les fidèles qui leur sont confiés.

Ceci ne signifie pas que l'Eglise n'ait pas à coeur la situation de ces fidèles, qui, du reste, ne sont en rien exclus de la communion ecclésiale. Elle se préoccupe de les accompagner pastoralement et de les inviter à participer à la vie ecclésiale dans la mesure où cela est compatible avec les dispositions du droit divin, dont l'Eglise ne dispose d'aucun pouvoir de dispense (Cf. Catéchisme de l'Eglise catholique, n. 1640). D'autre part, il est nécessaire d'éclairer les fidèles intéressés, afin qu'ils ne considèrent pas que leur participation à la vie de l'Eglise se réduit exclusivement à la question de la réception de l'Eucharistie. Il faut aider les fidèles à approfondir leur compréhension de la valeur de leur participation au sacrifice du Christ dans la messe, de la communion spirituelle (Cf. CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Lettre aux évêques de l'Eglise catholique sur quelques questions concernant le Ministre de l'Eucharistie, III/4: AAS 75 (1983) 1007; THERESE D'AVILA, Camino di perfección, 35,1; ALFONSO M. DE LIGUORI, Visite al SS. Sacramento e a Maria Santissima), de la prière, de la méditation de la parole de Dieu, des oeuvres de charité et en faveur de la justice (Cf. Exhort. apost. Familiaris consortio, n. 84: AAS 74 (1982) 185).

7. La conviction erronée, de la part d'un divorcé remarié, de pouvoir accéder à la Communion eucharistique présuppose normalement que l'on attribue à la conscience personnelle le pouvoir de décider, en dernière analyse, sur la base de sa propre conviction (Cf. Let. enc. Veritatis splendor, n. 55: AAS 85 (1993) 1178), de l'existence ou de la non-existence du précédent mariage et de la valeur de la présente union. Mais on ne peut admettre pareille attribution (Cf. Code du Droit Canonique, can. 1085 § 2). En effet, le mariage, en tant qu'image de l'union sponsale entre le Christ et son Eglise et noyau de base et facteur important de la vie de la société civile, est essentiellement une réalité publique.

8. Il est certainement vrai que le jugement sur ses propres dispositions pour accéder à l'Eucharistie doit être formulé par la conscience morale adéquatement formée. Mais il est tout aussi vrai que le consentement, par lequel est constitué le mariage, n'est pas une simple décision privée, puisqu'il crée pour chacun des époux et pour le couple une situation spécifiquement ecclésiale et sociale. Dès lors, le jugement de la conscience sur sa propre situation matrimoniale ne regarde pas seulement un rapport immédiat entre l'homme et Dieu, comme si on pouvait se passer de cette médiation ecclésiale, qui inclut également les lois canoniques qui obligent en conscience. Ne pas reconnaître cet aspect essentiel signifierait nier en fait que le mariage existe comme réalité d'Eglise, c'est-à-dire comme sacrement.

9. D'autre part, l'Exhortation Familiaris consortio, quand elle invite les pasteurs à bien distinguer les diverses situations des divocés remariés, rappelle aussi le cas de ceux qui sont subjectivement certains, en conscience, que le mariage précédent, irréparablement détruit, n'a jamais été valide (Cf. Exhort. apost. Familiaris consortio, n. 84: AAS 74 (1982) 185). Il faut certainement discerner à travers la voie du for externe, établie par l'Eglise, s'il y a objectivement une telle nullité du mariage. La discipline de l'Eglise, tout en confirmant la compétence exclusive des tribunaux ecclésiastiques dans l'examen de la validité du mariage de catholiques, offre à présent de nouvelles voies pour démontrer la nullité de l'union précédente, afin d'exclure le plus possible toute discordance entre la vérité vérifiable dans le procès et la vérité objective connue par la conscience droite (Cf. les canons 1536 § 2 et 1679 du Code du Droit Canonique et les canons 1217 § 2 et 1365 du Code des canons des Eglises orientales sur la force de preuve qu'ont les déclarations des parties dans de tels procès).

S'en tenir au jugement de l'Eglise et observer la discipline en vigeur sur le caractère obligatoire de la forme canonique comme nécessaire pour la validité des mariages des catholiques, est ce qui sert vraiment le bien spirituel des fidèles intéressés. En effet, l'Eglise est le Corps du Christ, et et vivre dans la communion ecclésiale est vivre dans le Corps du Christ et se nourrir du Corps du Christ. En recevant le sacrement de l'Eucharistie, la communion avec le Christ tête ne peut jamais être séparée de la communion avec ses membres, c'est à dire avec son Eglise. C'est pourquoi le sacrement de notre union avec le Christ est aussi le sacrement de l'unité de l'Eglise. Recevoir la Communion eucharistique quand on est en contraste avec la communion ecclésiale est donc une chose contradictoire en soi. La Communion sacramentelle avec le Christ inclut et présuppose l'observation, même si celle-ci est parfois difficile, de l'ordonnance de la communion ecclésiale et ne peut être juste et fructueuse si le fidèle, tout en voulant se rapprocher directement du Christ, ne respecte pas cette ordonnance.

10. En accord avec ce qui a été dit jusqu'à présent, il faut réaliser pleinement le désir exprimé par le Synode des évêques, que le Saint-Père Jean-Paul II a fait sien, et qui est mis en oeuvre par un engagement et des initiatives remarquables de la part d'évêques, de prêtres, de religieux et de fidèles laïcs: avec une charité empressée, faire tout ce qui peut fortifier dans l'amour du Christ et de l'Eglise les fidèles qui se trouvent dans des situations matrimoniales irrégulières. C'est seulement ainsi qu'il leur sera possible d'accueillir pleinement le message du mariage chrétien et de supporter dans la foi la souffrance impliquée dans leur situation. Dans l'action pastorale, tout doit être mis en oeuvre pour faire bien comprendre qu'il ne s'agit aucunement de discrimination, mais seulement de fidélité absolue à la volonté du Christ qui nous a redonné et confié de nouveau l'indissolubilité du mariage comme don du Créateur. Les pasteurs et la communauté des fidèles devront nécessairement souffir et aimer avec les intéressés, pour que ceux-ci reconnaissent, même au sein de leur difficulté, le joug facile et le fardau léger de Jésus (Cf. Mt 11, 30). Leur fardeau n'est pas doux et léger parce que petit ou insignifiant, mais il devient léger parce que le Seigneur -et avec lui toute l'Eglise - y prend sa part. L'action pastorale qui doit être menée avec un dévouement total se doit de fournir cette aide fondée dans la vérité et aussi dans l'amour.

Uni avec vous dans l'engagement collégial à faire resplendir la vérité de Jésus-Christ dans la vie et la pratique de l'Eglise, je vous prie d'agréer, Excellence, l'expression de tout mon dévouement dans le Seigneur.

+ Joseph Card. Ratzinger
Préfet

+ Alberto Bovone
Arch. Tit. de Césarée de Numidie
Secrétaire

Au cours d'une audience accordée au Card. Préfet sussigné, Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II, a approuvé la présente lettre, élaborée en réunion ordinaire de la Congrégation, et en a ordonné la publication.

A Rome, au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 14 septembre 1994, en la fête de l'Exaltation de la Croix.

 

> L’insegnamento della Chiesa non è una raccolta di opinioni

Sainte Joséphine Bakhita (8 janvier)

10_02_08_bakhita.jpgEsclave soudanaise puis Sœur Canossienne

(L'Évangile au quotidien)

Joséphine (Giuseppina) Bakhita naît au Soudan en 1869, dans une famille nombreuse : elle eut 4 sœurs et 3 frères.

Alors qu'elle n'avait que 9 ans, elle fut enlevée par des négriers : vendue à plusieurs reprises sur les marchés africains, elle connut les atrocités d'un esclavage qui laissa dans son corps les signes profonds de la cruauté humaine : on a dénombré jusqu' à 144 cicatrices des sévices subis.

En 1883, Joséphine fut acquise par le consul d'Italie à Khartoum, Calisto Legnani. Dès lors sa vie commença à changer radicalement : elle trouva en lui quelqu'un de bon, qui l'a pris en affection au point de l'emmener avec lui en Italie. Quelques temps après elle fut confiée à une famille amie du consul qui prit grand soin d'elle.

Baptisée le 9 janvier 1890, elle fit part de son désir de se donner totalement au Seigneur : « Si vous saviez quelle grande joie c'est de connaître Dieu » aimait-elle répéter.

Le 8 décembre 1896, Bakhita (qui signifie « Heureuse ») fit ses premiers vœux chez les Sœurs Canossiennes. Ce jour-là elle rédigea cette prière :

« O Seigneur, si je pouvais voler là-bas, auprès de mes gens et prêcher à tous et à grands cris Ta Bonté, combien d'âmes je pourrai Te conquérir ! Tout d' abord ma mère et mon père, mes frères, ma sœur encore esclave... tous les pauvres noirs de l'Afrique... Fais, ô Jésus, qu'eux aussi Te connaissent et T'aiment ».

En 1902 Sr. Bakhita rejoint la communauté que la congrégation a ouverte à Schio, une petite ville de province de Vicenza. Elle y reste, presque sans interruption, jusqu'en 1947, année de sa mort, en faisant avec grande générosité les travaux les plus ordinaires : cuisine, buanderie, réception

Sœur Joséphine vécut 51 ans de vie religieuse, se laissant conduire par l'obéissance dans son travail humble et caché mais riche d'authentique Charité et de prière. Toutes ses consœurs remarqueront sa patience, sa joie et son intelligence.

Pendant la guerre 1940-45 la ville de Schio est la cible de plusieurs bombardements. Aux Sœurs qui l'invitent à se réfugier dans le souterrain de la maison, elle dit : « Non, je n'ai pas peur, je suis dans les mains de Dieu. Il m'a libérée des mains des lions, des tigres et des panthères, ne voulez-vous pas qu'il me sauve aussi des bombes ? »

Elle assure d'ailleurs qu'aucune bombe ne tombera sur l'école des religieuses ou sur les maisons de Schio. En effet, la ville n'est pas touchée.

Elle accepte avec une joyeuse sérénité la maladie qui rend sa respiration difficile et sa marche pénible. A une religieuse qui l'assiste, elle confie : « Je m'en vais lentement, lentement, pas à pas vers l'éternité. Jésus est mon capitaine et moi, je suis son assistante. Je dois porter les valises. L'une contient mes dettes, l'autre, plus lourde, les mérites infinis de Jésus. Que ferai-je devant le tribunal de Dieu ? Je couvrirai mes dettes avec les mérites de Jésus et je dirai au Père Éternel : maintenant juge ce que tu vois… Au ciel j'irai avec Jésus et j'obtiendrai beaucoup de grâces. Je viendrai te visiter dans tes rêves si le Patron me le permet. Au paradis j'aurai du pouvoir et j'obtiendrai pour tous beaucoup de grâces »

La « Mère Noire - Madre Moretta (en italien) » - ainsi l'appelaient affectueusement les gens qui la connaissaient - s'éteint le 8 février 1947.

Le procès pour la cause de canonisation commença douze ans après sa mort, et le 1er décembre 1978, l'Église publia le décret sur l'héroïcité de ses vertus.

Giuseppina Bakhita a été béatifiée le 17 mai 1992 et canonisée, par le Bienheureux Pape Jean Paul II, le 1er octobre 2000.

 

Sainte Bakhita: « À la bonne place »

 

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07/02/2014

Euthanasie: la prière et le jeûne face aux lois inhumaines

RTBF | 6 février 2014


Ce jeudi, l’archevêque André-Joseph Léonard a invité ses fidèles à le suivre dans une journée de jeûne et de prière pour marquer leur opposition à l'extension de la loi sur l'euthanasie aux mineurs d'âge. Anne-Chantal André-Dumont, une étudiante membre de l’asbl "Jeunes pour la Vie", a emboîté le pas au primat belge. Invitée sur le plateau du 13h, elle a expliqué que le jeûne et la prière étaient leur façon de s'exprimer "par rapport aux lois qui nous paraissent inhumaines".

"Le but avant tout, a-t-elle ajouté, est de confier notre monde en souffrance à Dieu par la prière, et en rejoignant la souffrance par le jeûne."

Elle a dit vouloir ouvrir le débat en suivant l’appel de Monseigneur Léonard. Un débat qui n’a jusqu’ici été ouvert, selon elle, qu'à ceux qui sont pour l'élargissement de l’euthanasie.

Et si les propositions de loi ont été longuement discutées en commission puis sur la scène politique, Anne-Chantal André-Dumont réplique que "ces propositions de loi n’étaient pas inscrites dans le programme quand nous avons voté la dernière fois".

Personnellement concernée par ce sujet, elle a expliqué que son frère avait "une malformation cardiaque très grave", et qu’il a fait l’objet d’un "traitement très lourd". "C’est très difficile, on en souffre", a-t-elle confié en précisant que l’euthanasie n’est "pas une réponse à sa souffrance". "Quand il était au plus bas, il demandait de l’aide, pas qu’on supprime sa souffrance".

Enfin, si elle reconnaît que l’élargissement de la loi n’impose pas l’euthanasie aux mineurs, elle estime qu’il s’agit d’une "proposition malsaine": "C’est au moment où on est mal qu’on a envie de choisir la mort et d’arrêter sa souffrance".

Pour elle, "c’est en accompagnant les personnes qui souffrent qu’on les aide le mieux".

 

06/02/2014

Notre Oui à la Vie

Editorial de Mgr Marc Aillet - Notre Église n°45 - Février 2014

Avec le projet de loi discuté à l’Assemblée nationale à partir du 20 janvier, c’est le drame de l’avortement qui revient sur le devant de la scène. L’intention du législateur est de passer d’une loi de dépénalisation à la reconnaissance d’un véritable « droit », en supprimant la clause de détresse qui devait en garantir le caractère d’exception, au profit d’une simple convenance personnelle : « si la femme ne désire pas poursuivre sa grossesse ». Les évêques de France, par le biais du Conseil permanent, ont publié un communiqué clair et ferme sur cette nouvelle menace contre la vie naissante, tout comme ils ont contesté énergiquement l’annonce d’une loi sur la fin de vie qui conduirait à légaliser l’euthanasie active ou le suicide assisté.

Dans son exhortation apostolique La joie de l’Evangile, et plus particulièrement en abordant la dimension sociale de l’évangélisation et l’intégration sociale des plus pauvres, le Pape François nous a invités à prendre soin de toute fragilité. Parmi les situations de fragilité qu’il évoque, il s’étend plus longuement sur les enfants à naître, « qui sont les plus sans défense et innocents de tous ». Celui que la presse salue comme « le Pape François superstar » n’hésite pas à aller à contre-courant de la « culture du déchet » qui caractérise la mentalité moderne : « Fréquemment, pour ridiculiser allègrement la défense que l’Eglise fait des enfants à naître, on fait en sorte de présenter sa position comme quelque chose d’idéologique, d’obscurantiste et de conservateur ». Il ne faut pas s’attendre à ce que l’Eglise change de position sur cette question, martèle-t-il : « Ce n’est pas un progrès de prétendre résoudre les problèmes en éliminant une vie humaine ». Rejoignant le langage rugueux et prophétique de saint Jean-Baptiste, il s’exprime devant le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège en des termes que l’on n’apprend pas vraiment à l’école des Nonces : « La seule pensée que des enfants ne pourront jamais voir la lumière, victimes d’avortement, nous fait horreur ». On y retrouve le langage sans concessions du Concile Vatican II dans la constitution pastorale Gaudium et spes, à propos du caractère sacré et inviolable de toute vie humaine : « L’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables » (n. 51).

Sans doute faut-il reconnaître aussi, comme l’affirme encore le Saint-Père, que nous n’avons pas assez fait  « pour accompagner comme il convient les femmes qui se trouvent dans des situations très dures », et où l’avortement se présente souvent comme la seule alternative à leur angoisse : pressées par le milieu, à grand renfort de moyens médiatiques et législatifs, elles sont contraintes, souvent contre leur gré, à éliminer le bébé qu’elles portent en elles, n’hésitant pas, dans la précipitation, à aller au-devant de souffrances et de traumatismes dont on mesure mieux aujourd’hui l’ampleur destructrice. Il faut non seulement prendre énergiquement la défense des enfants à naître, mais il convient de rejoindre les mamans en difficulté, en ne les privant pas de l’information sur les alternatives sociales à l’avortement, et en leur offrant une assistance concrète. Je ne saurais trop signaler, en ce sens, les initiatives de l’association Naissance et vie 64, mettant en place, sur Bayonne, des structures d’accueil et d’écoute, voire d’hébergement, pour les femmes enceintes en difficulté.

Le combat pour le respect de la vie n’est pas seulement un combat politique, je veux parler de la politique au sens noble du terme, « cette forme éminente de la charité », qui recherche le Bien commun, ce Bien que tous peuvent rechercher en commun car il garantit la dignité de toute personne humaine, sans exception, à commencer par la plus faible et la plus fragile. Mais il s’agit de la grande œuvre du Salut accomplie par le Christ, car derrière le drame de l’avortement, se cachent le « Mystère d’iniquité », dont parle saint Paul, et une multiplicité de complicités qui constituent le « péché du monde » dont le Christ Jésus est précisément venu nous libérer. Loin de condamner quiconque ou de désigner des coupables, « car ce n’est pas contre des adversaires de chair et de sang que nous avons à lutter » (Eph 6, 12), nous avons à désigner celui qui est « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29). La prise de conscience de « l’horreur » de l’avortement, qui se fait jour aujourd’hui en France comme en Espagne, en particulier chez les femmes et chez les jeunes, doit s’accompagner d’un vrai combat spirituel.

Comme le Bienheureux Jean Paul II l’affirmait devant les jeunes rassemblés à Czestochowa pour les Journées mondiales de la jeunesse en 1991 : « Je veille, cela veut dire : je m’efforce d’être un homme de conscience. Je n’étouffe pas cette conscience et je ne la déforme pas ; j’appelle le bien et le mal par leur nom, je ne les confonds pas ; j’accrois le bien en moi et j’essaie de corriger le mal, le surmontant en moi-même ». Engageons-nous dans ce combat par la prière et par l’action, réveillons en nous les forces morales et spirituelles que le Seigneur nous a communiquées par son Esprit, et la culture de vie fera reculer la culture de mort. Ne l’oublions pas : c’est par l’envie du diable que le péché est entré dans le monde et par le péché la mort. Mais le Christ a vaincu la mort et nous a donné la Vie.

+ Mgr Marc AILLET,
Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron.

Source : site officiel du diocèse de Bayonne.

Jeudi 6 février: veillée d'adoration pour le respect de la personne humaine à la Basilique de Koekelberg

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