28/12/2013
Pape François - La fidélité à Dieu n’est pas négociable
Pape François | Méditation matinale en la chapelle de la maison Sainte-Marthe | Lundi 18 novembre 2013
Il existe une menace qui parcourt le monde. C’est celle de la « mondialisation de l’uniformité hégémonique » caractérisée par la « pensée unique », à travers laquelle, au nom d’un progressisme qui se révèle ensuite infantile, on n’hésite pas à renier ses propres traditions et sa propre identité. Ce qui doit nous consoler est cependant que devant nous, il y a toujours le Seigneur fidèle à sa promesse, qui nous attend, nous aime et nous protège. Entre ses mains, nous avancerons en étant en sécurité sur tous les chemins. Telle est la réflexion de l’homélie du 18 novembre. S.Exc. Mgr Pietro Parolin, secrétaire d’État, qui commencait son son service ce jour-là, concélébrait la messe. Le Pape a entamé sa réflexion en commentant la lecture tirée du premier livre des Macchabées (1, 10-15 ; 41-43 ; 54-57 ; 62-64) « l’une des pages les plus tristes de la Bible » a-t-il commenté, où l’on parle d’« une bonne partie du peuple de Dieu qui préfère s’éloigner du Seigneur devant une proposition de mondanité ».
Conséquences d'une "pensée unique" sacrilège
Il s’agit, a remarqué le Pape, d’une attitude typique de cette « mondanité spirituelle que Jésus ne voulait pas pour nous. Au point qu’il avait prié le Père afin qu’il nous sauve de l’esprit du monde ». Se référant au récit biblique, le Pape a rappelé que ces personnes prirent « les habitudes des païens » et acceptèrent l’ordre du roi qui « prescrivit que dans son royaume tous ne forment qu’un seul peuple et que chacun abandonne ses propres coutumes ». Et il ne s’agissait certainement pas d’une « belle mondialisation » qui s’exprime « dans l’unité de toutes les nations », qui conservent cependant leurs usages. Ce dont on parle dans le récit est, en revanche, la « mondialisation de l’uniformité hégémonique ». La « pensée unique fruit de la mondanité ». Après avoir rappelé les conséquences pour cette partie du peuple d’Israël qui avait accepté cette « pensée unique » et qui s’était laissée aller à des gestes sacrilèges, le Pape François a souligné que de telles attitudes se rencontrent encore, « car l’esprit de la mondanité nous conduit aujourd’hui encore à cette envie d’être progressistes, à la pensée unique ». Et plus encore : comme il arrivait alors, quand celui qui était trouvé en possession du livre de l’alliance était condamné à mort, la même chose se produit aujourd’hui également dans diverses parties du monde, « comme nous l’avons lu dans les journaux ces derniers mois ».
Mondanité, progressisme infantile et sacrifices humains
Négocier sa fidélité à Dieu est comme négocier sa propre identité. Et à ce propos, le Pape a rappelé le livre « Le patron du monde » de Robert Hugh Benson, fils de l’archevêque de Canterbury, Edward White Benson, dans lequel l’auteur parle de l’esprit du monde et « presque comme s’il s’agissait d’une prophétie, imagine ce qui se passera. Cet homme, s’appelait Benson, il se convertit ensuite au catholicisme et il a très bien fait. Il a précisément vu cet esprit de la mondanité qui nous conduit à l’apostasie ». Cela nous fera du bien à nous aussi, a suggéré le Pape, de penser à ce qui est raconté dans le livre des Macchabées, à ce qui s’est passé, pas à pas, si nous décidons de suivre ce « progressisme infantile » et de faire ce que tous font. Et cela nous fera du bien également de penser à ce qui s’est passé après, à l’histoire qui a suivi les « condamnations à mort, les sacrifices humains » qui ont suivi. Et en demandant: « Vous pensez qu’aujourd’hui, on ne fait plus de sacrifices humains ? », le Pape a répondu : « On en fait beaucoup, beaucoup. Et il y a beaucoup de lois qui les protègent ». Ce qui doit nous consoler, a-t-il conclu, c’est que « devant le chemin marqué par l’esprit du monde, par le prince de ce monde », un chemin d’infidélité, « le Seigneur qui ne peut pas se renier lui-même demeure toujours, fidèle. Il nous attend toujours; il nous aime tant » et il est prêt à nous pardonner, même si nous accomplissons quelques petits pas sur ce chemin, et à nous prendre par la main, comme il l’a fait avec son peuple bien-aimé pour le conduire en dehors du désert.
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26/12/2013
Message de Noël du pape François
"Le courage de dire : Seigneur, donne ta paix à la Syrie et au monde entier. Enfant, donne la paix à la République Centrafricaine, souvent oubliée des hommes. Mais toi, Seigneur, tu n’oublies personne ! Et tu veux porter aussi la paix à cette terre, déchirée par une spirale de violence et de misère, où beaucoup de personnes sont sans maison, sans eau ni nourriture, sans le minimum pour vivre. Favorise la concorde au Soudan du Sud, où les tensions actuelles ont déjà provoqué des victimes et menacent la cohabitation pacifique dans ce jeune État.
Toi, Prince de la Paix, convertis partout le cœur des violents pour qu’ils déposent les armes et entreprennent le chemin du dialogue. Regarde le Nigeria, lacéré par de continuelles attaques qui n’épargnent pas les innocents ni ceux qui sont sans défense. Bénis la Terre que tu as choisie pour venir dans le monde et fais aboutir à une heureuse issue les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. Guéris les plaies de l’Irak bien-aimé, encore frappé par de fréquents attentats. Toi, Seigneur de la vie, protège ceux qui sont persécutés à cause de ton nom. Donne espérance et réconfort aux personnes déplacées et aux réfugiés, spécialement dans la Corne de l’Afrique et dans l’est de la République démocratique du Congo.
Fais que les migrants en quête d'une vie digne trouvent accueil et aide. Que des tragédies comme celles à laquelle nous avons assisté cette année, avec les nombreux morts à Lampedusa, n’arrivent jamais plus ! Ô Enfant de Bethléem, touche le cœur de tous ceux qui sont impliqués dans la traite d'êtres humains, afin qu’ils se rendent compte de la gravité de ce crime contre l’humanité.
Tourne ton regard vers les nombreux enfants qui sont enlevés, blessés et tués dans les conflits armés, et vers tous ceux qui sont transformés en soldats, dont l'enfance est volée. Seigneur du ciel et de la terre, regarde notre planète, que la convoitise et l’avidité des hommes exploitent souvent sans faire preuve de discernement. Assiste et protège tous ceux qui sont victimes de calamités naturelles, surtout le cher peuple philippin, gravement frappé par le récent typhon.
Chers frères et sœurs, en ce monde, en cette humanité aujourd’hui est né le Sauveur, qui est le Christ Seigneur. Arrêtons-nous devant l’Enfant de Bethléem. Laissons notre cœur s’émouvoir, n'ayons pas peur de cela, n'ayons pas peur que notre coeur s'émeuve, nous avons besoin que notre coeur s'émeuve. Laissons-le se réchauffer à la tendresse de Dieu ; nous avons besoin de ses caresses. Les caresses de Dieu ne font pas de blessures. Les caresses de Dieu nous donnent paix et force. Nous avons besoin de ses caresses.
Dieu est grand en amour, à Lui la louange et la gloire dans les siècles ! Dieu est paix : demandons-lui qu’il nous aide à la construire chaque jour, dans notre vie, dans nos familles, dans nos villes et dans nos nations, dans le monde entier. Laissons-nous toucher par la bonté de Dieu."
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Message de Noël du pape Pie XII, 24 décembre 1942
CONSIDÉRATIONS SUR LA GUERRE MONDIALE ET SUR LE RENOUVELLEMENT DE LA SOCIÉTÉ
"Chers fils ! Dieu veuille qu’en cet instant où Notre voix parvient à votre oreille, votre coeur soit profondément touché et ému de la gravité profonde, de l’ardente sollicitude, de l’insistance suppliante avec lesquelles Nous vous inculquons ces pensées qui veulent être un appel à la conscience universelle, un cri de ralliement pour tous ceux qui entendent peser et mesurer la grandeur de leur mission et de leur responsabilité à l’ampleur de l’universelle désolation.
Une grande partie de l’humanité, et, Nous ne craignons pas de le déclarer, un grand nombre même de ceux qui se disent chrétiens, partagent en quelque façon leur part de la responsabilité collective du développement des erreurs, des maux et du manque d’élévation morale de la société actuelle.
Cette guerre mondiale, avec tout ce qui s’y rattache, qu’il s’agisse de ses causes lointaines ou proches, ou de son déroulement et de ses effets matériels, juridiques et moraux, que signifie-t-elle d’autre que la faillite inattendue peut-être des esprits superficiels, mais prévue et redoutée par tous ceux dont le regard pénétrait à fond un ordre social qui, derrière un décor trompeur ou sous un masque de formules conventionnelles, cachait sa faiblesse fatale et son instinct effréné de lucre et de puissance ?
Tout ce qui en temps de paix demeurait comprimé a éclaté dès le déchaînement de la guerre en une lamentable série d’actes en opposition avec l’esprit humain et l’esprit chrétien. Les conventions internationales, dont l’objet était de rendre la guerre moins inhumaine en la limitant aux combattants, de déterminer les lois de l’occupation et de la captivité des vaincus, sont, en maints endroits, restées lettre morte ; et qui peut prévoir la fin de cette progressive aggravation ?
Les peuples veulent-ils donc demeurer témoins inactifs d’un si désastreux progrès ? Ou ne faut-il pas plutôt que, sur les ruines d’un ordre public qui a donné les preuves si tragiques de son incapacité à procurer le bien du peuple, s’unissent tous les coeurs droits et magnanimes dans le voeu solennel de ne s’accorder aucun repos jusqu’à ce que, dans tous les peuples et toutes les nations de la terre, devienne légion la troupe de ceux qui, décidés à ramener la société à l’inébranlable centre de gravitation de la loi divine aspirent à se dévouer au service de la personne humaine et de la communauté ennoblie par Dieu ?
Ce voeu, l’humanité le doit aux innombrables morts tombés sur les champs de bataille ; le sacrifice de leur vie dans l’accomplissement de leur devoir est l’holocauste offert pour un nouvel ordre social meilleur.
Ce voeu, l’humanité le doit à la multitude infinie et douloureuse de mères, de veuves, d’orphelins, qui se sont vu arracher la lumière, la force et le soutien de leur vie.
Ce voeu, l’humanité le doit aux innombrables exilés que l’ouragan de la guerre a transplantés hors de leur patrie et dispersés en terre étrangère et qui pourraient faire leur la plainte du prophète : Hereditas nostra versa est ad alienos, domus nostrae ad extraneos, « notre héritage a passé à des étrangers, nos maisons à des inconnus » (Lm 5,2).
Ce voeu, l’humanité le doit aux centaines de milliers de personnes, qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive.
Ce voeu, l’humanité le doit aux milliers et milliers de non-combattants, femmes, enfants, infirmes, vieillards, auxquels la guerre aérienne — dont Nous avons déjà depuis le début dénoncé maintes fois les horreurs — a, sans discernement ou sans y regarder d’assez près, enlevé la vie, les biens, la santé, les maisons, les asiles de la charité et de la prière.
Ce voeu, l’humanité le doit au fleuve de larmes et d’amertumes, à l’accumulation de douleurs et de tourments causés par la ruine meurtrière de l’horrible conflit qui crient vers le ciel, implorant le Saint-Esprit de venir délivrer le monde du débordement de la violence et de la terreur."
INVOCATION AU RÉDEMPTEUR DU MONDE
"Où pourriez-vous donc déposer ce voeu pour la restauration de la société avec plus de tranquille et de confiante assurance et avec une foi plus efficace, qu’aux pieds du « Désiré de toutes les nations » couché devant nous en sa crèche, avec tout le charme de sa douce humanité de petit enfant et, en même temps, avec tout l’émouvant attrait de sa mission rédemptrice qui commence ? En quel lieu cette noble et sainte croisade pour la purification et le renouvellement de la société pourrait-elle trouver sa plus expressive consécration et son stimulant le plus efficace, sinon à Bethléem où, dans l’adorable mystère de l’Incarnation, se révéla le nouvel Adam, aux sources de vérité et de grâce de qui de toutes manières l’humanité doit venir chercher l’eau salutaire si elle ne veut pas périr dans le désert de cette vie ? De plenitudine eius nos omnes accepimus, « nous avons tous reçu du débordement de sa plénitude » (Jn 1,16).
Sa plénitude de vérité et de grâce, aujourd’hui comme depuis vingt siècles, déborde sur le monde avec une force qui n’est pas diminuée ; sa lumière est plus puissante que les ténèbres, le rayon de son amour plus fort que le glacial égoïsme qui empêche tant d’hommes de grandir et de faire dominer ce qu’il y a de meilleur en eux. Vous, Croisés volontaires d’une nouvelle et noble société, levez le nouveau labarum de la régénération morale et chrétienne, déclarez la guerre aux ténèbres d’un monde séparé de Dieu, à la froideur de la discorde entre frères, déclarez la guerre au nom d’une humanité gravement malade et qu’il faut guérir au nom d’une conscience chrétienne rehaussée.
Que Notre bénédiction, Nos souhaits paternels et Nos encouragements accompagnent votre généreuse entreprise et demeurent sur tous ceux qui ne reculent pas devant de durs sacrifices qui sont armes plus puissantes que le fer contre le mal dont souffre la société ! Que sur votre croisade pour un idéal social, humain et chrétien, resplendisse, consolatrice et entraînante, l’étoile qui brille sur la grotte de Bethléem, astre augurai et immortel de l’ère chrétienne !
A sa vue, tous les coeurs fidèles ont puisé, puisent et puiseront la force : Si consistant adversum me castra, in hoc ego sperabo, « quand toutes les armées se dresseraient contre moi, j’espérerai en lui » (Ps 26,3). Là où resplendit l’étoile, là est le Christ : Ipso ducente, non errabimus ; per ipsum ad ipsum eamus, ut cum nato hodie puero in perpetuum gaudeamus, « sous sa conduite, nous ne nous égarerons pas ; par lui, allons à lui pour nous réjouir éternellement avec l’Enfant né aujourd’hui »."
> Le texte intégral du message de Noël 1942 du pape Pie XII
> Le texte original en italien du message de Noël 1942 du pape Pie XII
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25/12/2013
Dieu est amour - 25 décembre - Nativité : l'encyclique Deus Caritas Est
Deus caritas est est la première encyclique du pape Benoît XVI. Elle est datée du 25 décembre 2005. Son titre latin signifie « Dieu est amour » et vient de la Première Lettre de saint Jean : « Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui » (1 Jn 4, 16).
Cette encyclique fait partie d'une trilogie d'encycliques consacrée aux vertus théologales: Lumen fidei (sur la foi) et Spe salvi (sur l'espérance).
Benoît XVI a écrit cette encyclique afin d'expliquer le sens chrétien de la charité. Trop souvent, dit-il, le nom de Dieu est associé à la vengeance ou même au devoir de haine et de violence. Pour cette raison il désire parler de l'amour de Dieu que l'Église doit transmettre.
Première partie : l'unité de l’amour dans la création et dans l’histoire du salut
La lettre établit une distinction et un rapprochement entre l'amour éros (ἔρως) et l'amour agapê (ἀγάπη). Le christianisme ne dévalorise pas le corps, comme Nietzsche l'a affirmé, il enseigne plutôt que corps et âme ne forment qu'une seule réalité.
L'eros est un amour ascendant et sensuel. L'agapê est un amour descendant et oblatif. En Occident, on a souvent opposé ces deux conceptions, en affirmant que l'une était grecque et l'autre chrétienne. En fait, la « fascination pour la grande promesse de bonheur » qui pousse vers l'eros devient par la suite une préoccupation pour le bonheur de l'autre dans l'agapê.
L'homme ne peut pas vivre uniquement en éros, il doit aussi recevoir de l' agapê. La théologie du corps affirme que l'amour est une réalité unique. Or, si on détache l'eros de l'agapê, on ne conserve qu'une forme réductrice de l'amour. La foi biblique ne veut pas construire un monde à part des réalités humaines, mais plutôt accepter l'homme tel qu'il est en proposant une relation d'amour avec Dieu.
Le logos, raison primordiale, ennoblit l'eros et le purifie dans l'agapê. Les expériences mystiques liées au Cantique des Cantiques sont un exemple dans la littérature religieuse du besoin de s'unir avec Dieu dans le même esprit. L'unité crée l'amour, qui peut être un commandement, car il est déjà donné.
D'autre part, l'eros de Dieu pour l'homme est entièrement agapê, car il est un amour gratuit et un amour qui pardonne. Dans l'Ancien Testament, le pardon de Dieu envers Israël est un signe annonciateur de la Passion. Les chrétiens deviennent un seul corps en participant à l'Eucharistie. Les relations entre hommes et femmes sont réciproques alors que seule l'Église est soumise au Christ dans les sacrements.
Benoît XVI conclut la première partie de l'encyclique en discutant le commandement qui nous enjoint d'aimer Dieu : comment aimer Dieu qui est invisible ? comment commander l'amour, qui n'est pas soumis à la volonté ? Il répond en repérant la divinité à travers ses manifestations et en décrivant l'amour de Dieu comme un « oui de notre volonté à celle de Dieu » qui inclut, bien au-delà du seul sentiment, la volonté et l'intelligence.
Deuxième partie : Caritas — l’exercice de l’amour de la part de l’Église en tant que communauté de l’amour
La tâche de l'Église est triple : annonce de la Parole, célébration des sacrements et service de la charité (diaconie). La caritas-agapê dépasse les frontières de l'Église, famille de Dieu à travers le monde.
Benoît XVI rappelle que le service caritatif de l'Église a été critiqué par le marxisme au XIXe siècle. L'Église s'était déjà penchée sur le problème de l'injustice mais devait reconnaître qu'il se posait de manière nouvelle : Mgr Ketteler s'est ainsi engagé contre la pauvreté à Mayence dès 1863. Les encycliques Rerum novarum, Mater et magistra, Populorum progressio, Laborem exercens, Sollicitudo rei socialis et Centesimus annus ont toutes abordé la doctrine sociale de l'Église.
La lettre précise les rapports entre l'Église et l'État. Si la politique a pour but d'assurer « l'ordre juste de la société et de l'État », la foi est une « force purificatrice pour la raison » : elle lui permet de mieux accomplir sa tâche. L'Église ne doit pas se mettre à la place de l'État pour édifier les structures d'une société plus juste, mais en retour l'État doit respecter la sphère de l'Église comme expression de la foi chrétienne.
L'activité caritative chrétienne doit être indépendante des idéologies politiques. Elle ne doit pas faire de prosélytisme mais elle doit plutôt chercher à rencontrer le Christ par l'agapê-caritas. Sans se réduire à de l'assistance sociale, elle apporte une réponse aux nécessités immédiates dans une situation donnée : rassasier les affamés, vêtir ceux qui n'ont pas de vêtements. Mais elle va au-delà, en apportant un soutien humain aux personnes en détresse. Face à la montée du sécularisme, la foi et en particulier la prière peuvent soutenir l'action en faveur des autres, comme le montre l'exemple de Mère Teresa à Calcutta.
Conclusion
Le pape lance un appel à considérer les saints qui, dans le face-à-face avec Dieu, ont senti l'exigence de transformer leur vie vers l'exercice de la charité. Saint Martin est un modèle exemplaire de ce témoignage. Marie est sainte par excellence car elle ne veut qu'être la servante du Seigneur, comme dans le chant du Magnificat. Comme son prédécesseur Jean-Paul II, Benoît XVI conclut son encyclique sur une prière à la mère de Jésus.
> Le texte intégral de l'encyclique en français sur le site du Vatican
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23/12/2013
Léon XIII : à la racine des attaques contre la famille, le divorce
Jeanne Smits | 16 décembre 2013
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La liberté de saint Joseph
Angélus du 22 décembre
Rome, 22 décembre 2013(Zenit.org) Anita Bourdin
Saint Joseph est « l’homme fidèle et juste qui a préféré croire au Seigneur plutôt que d’écouter les voix du doute et de l’orgueil humain » ; explique le pape François qui invite à « marcher vers Bethléem » en compagne de Marie et Joseph.
Le pape François a proposé une méditation sur saint Joseph, homme de foi, qui était prêt à renoncer à la personne qui était pour lui la plus chère, Marie, sa fiancée, comme Abraham à Isaac. Mais il écoute la voix de Dieu qui lui ouvre un projet de vie et de bonheur nouveau. Joseph en sort « plus grand » et « plus libre », a expliqué le pape, avant l’angélus de midi, ce dimanche, place Saint-Pierre.
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22/12/2013
Benedicto XVI, el Papa mártir
"Benedicto XVI, el hombre que estorbaba"
Homilía del P. Santiago Martin de los "Franciscanos de María", sobre Benedicto XVI y la situación actual de la Iglesia, correspondiente al Tercer Domingo de Cuaresma - 3 de marzo - del 2013.
La renuncia del papa Benedicto XVI al pontificado de la Iglesia católica fue anunciada por él mismo el 11 de febrero de 2013, y fue efectiva el 28 de febrero, a las 20:00 horas de Roma.
"Benoît XVI, l'homme qui dérangeait la dictature du relativisme"
Homélie prononcée par le père Santiago Martin FM le 3 mars 2013, 3 jours après la renonciation du pape Benoît XVI à son ministère pontifical.
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19/12/2013
Le Concile Vatican II expliqué par Benoît XVI
Le pape Benoît XVI a participé au concile œcuménique Vatican II (quatre sessions de 1962 à 1965) en tant que consulteur théologique ("peritus") auprès du cardinal-archevêque de Cologne Joseph Frings, qu'il aidait à préparer ses interventions. Lui-même n'était pas encore évêque à ce moment-là. On l'appelait l'abbé Joseph Ratzinger et il fut considéré pendant le concile comme un théologien progressiste. Une étiquette qui ne l'intéresse pas tant que la foi de l'Église.
« Défendre la validité et le caractère obligatoire du concile Vatican II (...) est et continuera d'être une nécessité. Cependant, il existe une attitude à courte vue qui isole Vatican II et qui a provoqué l’opposition. Nombre d’exposés donnent l’impression que, après Vatican II, tout a changé et que tout ce qui est antérieur ne peut plus avoir de validité ou, dans le meilleur des cas, ne doit l’avoir qu’à la lumière de Vatican II. Le deuxième concile du Vatican n’est pas traité comme partie de la totalité de la Tradition de l’Église, mais directement, comme la fin de la Tradition et comme un recommencement complet à partir de zéro. La vérité est que le Concile lui-même n’a défini aucun dogme. Il a voulu de manière consciente s’exprimer selon un registre plus modeste, comme un concile simplement pastoral ; cependant, beaucoup l’interprètent comme s’il était un « super-dogme » qui enlève à tout le reste son importance. Cette impression prend plus de force dans les faits de la vie courante. Ce qui auparavant était considéré comme le plus saint - la forme de transmission de la liturgie - devient tout d'un coup comme ce qu’il y a de plus interdit et la seule chose que, en toute assurance, il faut rejeter. On ne tolère pas les critiques de l’époque postconciliaire ; mais là où l'on met en doute les règles antiques ou les grandes vérités de la foi (...) ou bien on ne réagit absolument pas ou bien on le fait d’une manière extrêmement atténuée. (...) Tout cela conduit beaucoup de personnes à se demander si l’Eglise d’aujourd’hui est réellement la même que celle d’hier, ou si on l’a changé contre une autre sans les en prévenir. La seule manière de rendre crédible Vatican II c’est de le présenter clairement comme ce qu’il est : une partie de l’entière et unique Tradition de l’Eglise et de sa foi. »
Benoît XVI / Joseph Ratzinger, Discours aux évêques du Chili et de Colombie, 13 juillet 1988
> Lire un extrait plus large de ce discours
> Le texte original en espagnol
> Le texte du discours traduit en anglais
Le pape Benoît XVI et la foi sans rupture de l'Église
Le pape Benoît XVI et l'intolérance dans l'Église
19:35 Publié dans Pape, Religion | Lien permanent | Commentaires (0)
16/12/2013
Le Pape François dément certaines rumeurs sur son compte
Le Pape François se livre dans un nouvel entretien
2013-12-15 Radio Vatican
Le Pape François nous a offert ce dimanche un nouvel entretien surprise avec un journaliste, Andrea Tornielli, dans les colonnes du quotidien italien La Stampa.
Le Pape François marxiste ?
Le Pape François, interrogé par Andrea Tornielli, assure qu’il « ne s’est pas senti offensé » par l’accusation lancée dans les milieux ultra-conservateurs du Tea party américain. Mais il tient à préciser : « L’idéologie marxiste est erronée », même si « dans ma vie j’ai connu beaucoup de marxistes très bien, en tant que personnes ».
Quant aux paroles fortes exprimées dans son exhortation apostolique ‘Evangelii Gaudium’ contre «l’économie qui tue », le Pape rappelle que « dans l’exhortation ne se trouve rien qui ne se retrouve dans la doctrine sociale de l’Eglise. » « Je n’ai pas parlé d’un point de vue technique, j’ai cherché de présenter une photographie de ce qui arrive ». François fait remarquer que son unique « citation spécifique concerne les théories de la ‘retombée favorable’, selon lesquelles tout croissance économique favorisée par le libre marché réussit à produire de par elle-même une plus grande équité et moins d’exclusion sociale dans le monde. Il y avait la promesse que lorsque le verre serait à moitié plein, il aurait débordé et les pauvres en aurait bénéficié ». « Malheureusement », souligne le Pape François, « quand le verre est plein, comme par enchantement il s’agrandit et de la sorte il n’en sort jamais rien pour les pauvres…Je le répète : je n’ai pas parlé en expert, mais selon la doctrine sociale de l’Eglise. Et cela, a ajouté le Pape, ne signifie pas être marxiste. »
Eglise et politique
« Le rapport entre l’Eglise et la politique doit être tout à la fois parallèle et convergent ». Et il explique : « Parallèle, parce que chacun a sa route et ses diverses tâches. Convergent, seulement dans le fait d’aider le peuple ». « En effet, souligne le Pape François, « quand les rapports convergent sans le peuple ou en se moquant du peuple, alors commence cette union avec le pouvoir politique qui finit par pourrir l’Eglise : les affaires, les compromis…Il faut procéder parallèlement, chacun avec sa propre méthode, ses taches particulières, sa propre vocation. Convergents, seulement dans le bien commun ». Pour le reste, le Pape François souligne que « la politique est noble, que c’est l’une des formes plus hautes de la charité. Nous la salissons quand nous l’utilisons pour faire des affaires. Et la relation entre l’Eglise et le pouvoir politique peut être corrompue, si elle ne converge pas seulement dans le bien commun ».
Cardinalat pour les femmes et réforme de la Curie
Le Pape François, dans le même entretien, aborde la question du cardinalat pour les femmes, « une affaire qui sort de je ne sais où », déclare-t-il, « les femmes dans l’Eglise doivent être valorisées, et non pas cléricalisées ». « Et ceux qui pensent au cardinalat pour les femmes souffrent un peu de cléricalisme ». Le Pape parle aussi du conseil des huit cardinaux. « Le travail, explique-t-il, est long. » « Qui voulait avancer des propositions ou envoyer des idées l’a fait. Le Cardinal Bertello a recueilli les avis de tous les dicastères du Vatican. Nous avons reçu des suggestions des évêques du monde entier. Durant la dernière réunion les huit cardinaux ont dit que nous sommes arrivés au moment où il nous faut faire des propositions concrètes, et lors de la prochaine rencontre, en février, ils me remettront les premières suggestions. Je suis toujours présent aux rencontres, sauf le matin du mercredi à cause de l’audience générale. Mais je ne parle pas, j’écoute seulement, et cela me fait du bien ».
Les divorcés remariés
« L’exclusion de la communion pour les divorcés qui vivent une seconde union n’est pas une sanction. Il faut le rappeler », tient à souligner le Pape François à la question du journaliste sur les attentes à ce sujet. Ajoutant : « Ce thème je n’en ai pas parlé dans l’Exhortation ».
« J’ai parlé, souligne François dans l’entretien, du baptême et de la communion comme nourriture spirituelle pour aller de l’avant, à considérer comme un remède et non pas comme une récompense. Certains ont aussitôt pensé aux sacrements pour les divorcés remariés, mais moi je ne descends pas jusqu’aux cas particuliers : je voulais seulement indiquer un principe. Nous devons chercher de faciliter la foi des personnes et non pas la contrôler ». « L’année passée en Argentine, confie le Pape, j’avais dénoncé l’attitude de certains prêtres qui ne baptisaient pas les enfants de filles mères. C’est une mentalité malade ».
La souffrance des enfants
« Pourquoi les enfants souffrent-ils ? Il n’y a pas d’explication ». « Un maitre de vie, confie le Pape, a été Dostoiewski, et sa question, explicite et implicite, m’a toujours habité : ‘Pourquoi ?’. A un enfant qui souffre et a peur, plus que des explications il faut le regard de son père qui le rassure. Devant un enfant souffrant, l’unique prière qui me vient c’est la prière du ‘pourquoi’. Seigneur pourquoi ? Lui ne m’explique rien. Mais je sens qu’il me regarde. Et donc je peux dire: Tu sais le pourquoi, moi je ne le sais pas et Toi tu ne me le dis pas, mais tu me regardes et moi j’ai confiance en Toi, Seigneur, j’ai confiance dans ton regard. »
Priorité à l'oecuménisme
« Au cours de ces premiers neuf mois, j’ai eu la visite de tant de frères orthodoxes. (…) Je me sens leurs frères. (…) C’est une douleur de ne pas pouvoir célébrer encore l’Eucharistie ensemble mais l’amitié est là. Je crois que c’est la voie: amitié, travail en commun et prière pour l’unité ».
Note: il est frappant de relever que le Pape, alors même qu'il est Pape, reconnaît qu'il ne peut pas célébrer l'Eucharistie avec des frères orientaux séparés, malgré la bienveillance et les bons sentiments qui l'animent. Ce sont des raisons qui touchent à la foi, des raisons théologiques et ecclésiologiques qui l'en empêchent et doivent être dépassées par la prière et la conversion, pour que tous adhèrent à la totalité de la foi catholique, et reconnaissent notamment la primauté du Pape sur tous les évêques. Nous sommes donc invités à prier pour réaliser l'unité dans la foi catholique et dans le respect des différentes traditions apostoliques.
Bien sûr, le Pape n'évoque même pas l'idée de célébrer l'Eucharistie avec des frères séparés protestants, car c'est l'existence même de ce sacrement qui est niée par ces derniers. Dans ce cas, la nature de la "célébration" n'est objectivement pas la même dans l'une ou l'autre confession. Ce qui n'empêche pas une entente chaleureuse et pacifique sur le plan humain, l'exercice concret de la charité, la prière en commun pour l'unité, et un dialogue orienté vers la vérité sur le plan de la foi. Et n'empêche pas non plus d'innombrables chrétiens dans le monde de verser ensemble leur sang à cause de leur amour pour Jésus Christ: c'est "l’œcuménisme du sang".
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08/12/2013
Des cardinaux laïcs ?
Le collège cardinalice est réparti en trois ordres traditionnels:
- les cardinaux-évêques, titulaires d'un diocèse suburbicaire, et les patriarches des Églises catholiques orientales, qui leur sont assimilés;
- les cardinaux-prêtres, titulaires d'une paroisse romaine;
- les cardinaux-diacres, titulaires d'une diaconie romaine.
JPSC retrace brièvement l'histoire des laïcs qui furent un jour créés cardinaux:
A part l'actrice Claudia aucune femme ne fut jamais nommée Cardinale mais, blague à part, c’est vrai que de nombreux laïcs ont été faits cardinaux au cours de l’histoire (Mazarin est un exemple célèbre). Certains restèrent néanmoins laïcs, d’autres furent cléricalisés après leur élévation à la pourpre.
Un des derniers laïcs promus au cardinalat fut l’Italien Teodolfo Mertel (1806-1899), qui exerça plusieurs fonctions au sein de la Curie romaine et fut l’équivalent du ministre de la justice des États pontificaux jusqu’à sa création comme cardinal en mars 1858 par Pie IX. Il fut toutefois ordonné diacre quelques semaines après sa création, mais jamais prêtre. Et il en va de même pour le cardinal Giacomo Antonelli (1808-1876) secrétaire d’Etat du même pape.
Toutefois,la tendance moderne fut d’y mettre bon ordre : le Code de droit canonique de 1917 réserva le cardinalat aux prêtres et le sommet fut atteint par le pape du Concile Vatican II, Jean XXIII : par le motu proprio Cum gravissima du 15 avril 1962, il fit obligation aux cardinaux d’être évêques, disposition reprise par le Code de droit canonique de 1983 (canon 351 § 1). Le pape peut toutefois dispenser certains cardinaux de cette obligation, ce qui est fréquent pour les cardinaux créés après leur quatre-vingtième anniversaire et qui ne participeront jamais à un conclave : ainsi les cardinaux Henri de Lubac (1983) ou Yves Congar (1994), ou plus récemment le cardinal Domenico Bartolucci créé en 2010.
Mais « notre » cardinal Julien Ries fut sacré évêque le 11 février 2012, avant de recevoir la barrette cardinalice le 18 du même mois.
Source: Belgicatho.
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