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15/11/2013

Le Pape François adhère à l'herméneutique de la continuité

Le Pape François a exprimé son adhésion à l'herméneutique de la continuité dans une lettre adressée à Mgr Marchetto, un défenseur infatigable de cette interprétation du Concile Vatican II qui respecte et s'appuie sur la Tradition de l'Église en excluant tout esprit de rupture, telle qu'elle a été promue par son Prédécesseur le Pape Benoît XVI, spécialement dans son discours à la Curie romaine du 22 décembre 2005.

Mgr Agostino Marchetto, Secrétaire émérite du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, dans son célèbre livre "Le concile œcuménique Vatican II. Contrepoint pour son histoire" 1, s'était fait le contradicteur des thèses de rupture et de discontinuité défendues par "l'école de Bologne".
La lettre du Pape François avait été envoyée le 7 octobre 2013 mais a été publiée le 12 novembre à l'occasion de la présentation à Campidoglio d'un autre livre édité par la Libreria Editrice Vaticana sous le titre "Primato pontificio ed episcopato. Dal primo millennio al Concilio ecumenico Vaticano II".

 

Cher Mgr Marchetto, 
Par ces quelques lignes, je désire me faire proche de vous et m'unir à l'acte de présentation du livre "La primauté du Pape et l'épiscopat. Du premier millénaire au Concile Oecuménique Vatican II". Je vous prie de me considérer spirituellement présent. 
Le thème du livre est un hommage à l'amour que vous portez à l'Eglise, un amour fidèle et en même temps poétique. La loyauté et la poésie ne sont pas des objets commerciaux: elles ne s'achètent ni ne se vendent, elles sont simplement des vertus enracinées dans un cœur de fils qui sent l'Eglise comme sa Mère, ou pour être plus précis, et le dire avec un air de famille ignatienne, comme "la Sainte Mère Eglise hiérarchique". 
Cet amour, vous l'avez manifesté de multiples façons, y compris en corrigeant une erreur ou une inexactitude de ma part - ce dont je vous remercie cordialement - mais surtout il s'est manifesté dans toute sa pureté dans les études effectuées sur le Concile Vatican II. 
Il m'est arrivé de vous le dire, cher Mgr Marchetto, et aujourd'hui, je tiens à répéter que je vous considère comme le meilleur interprète du Concile Vatican II. Je sais que c'est un don de Dieu, mais je sais aussi que vous l'avez fait fructifier. 
Je vous suis reconnaissant pour tout le bien que vous nous faites en témoignant de votre amour pour l'Eglise et demande au Seigneur que vous en soyez abondamment récompensé. 
Je vous demande, s'il vous plaît, de ne pas oublier de prier pour moi. Que Jésus vous bénisse et et que la Sainte Vierge vous protège.
Du Vatican, le 7 Octobre 2013 Fraternellement, 
François
 
 

1Agostino Marchetto. Il Concilio ecumenico Vaticano II. Contrappunto per la sua storia, Libreria Editrice Vaticana, Città del Vaticano, 2005

Agostino Marchetto, Le concile œcuménique Vatican II. Contrepoint pour son histoire, Paris, Édition du Jubilé, 2011 (ISBN 978-2-86679-446-0)

 
Source: ZENIT.
 
Contributions de Belgicatho et Rorate Caeli.

14/11/2013

L'Église défend un amour conjugal indissoluble et un engagement responsable, au-delà de tous les sentiments

Un document officiel a été publié à ce sujet dans l'Osservatore Romano du 23 octobre 2013.

 

UN TÉMOIGNAGE EN FAVEUR DU POUVOIR DE LA GRÂCE

SUR L’INDISSOLUBILITÉ DU MARIAGE
ET LE DÉBAT SUR LES DIVORCÉS REMARIÉS CIVILEMENT
ET LES SACREMENTS

S. Exc. Mgr Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi

 

La discussion concernant la problématique des fidèles qui ont contracté un nouveau lien civil après un divorce n’est pas nouvelle et a toujours été suivie avec un grand sérieux par l’Église dans l’intention d’aider les personnes concernées. En effet, le mariage est un sacrement qui touche de manière particulièrement profonde la réalité personnelle, sociale et historique de l’homme. En raison du nombre croissant de personnes concernées dans les pays d’antique tradition chrétienne, il s’agit d’un problème pastoral de grande portée. Aujourd’hui, des personnes tout à fait croyantes se demandent sérieusement : l’Église ne peut-elle pas permettre aux fidèles divorcés remariés d’accéder, sous certaines conditions, aux sacrements ? L’Église a-t-elle les mains liées à jamais en cette matière ? Les théologiens ont-ils vraiment déjà dégagé toutes les implications et les conséquences relatives à cet égard ?

Ces questions doivent être discutées en accord avec la doctrine catholique sur le mariage. Une pastorale responsable présuppose une théologie qui s’en remet tout entière et librement à Dieu « dans un complet hommage d’intelligence et de volonté à Dieu qui révèle et dans un assentiment volontaire à la révélation qu’il fait » (Concile Vatican II, Constitution dogmatique Dei Verbum, n. 5). Pour rendre compréhensible l’enseignement authentique de l’Église, nous devons procéder à partir de la Parole de Dieu qui est contenue dans l’Écriture Sainte, exposée dans la Tradition de l’Église et interprétée normativement par le Magistère.

Le témoignage de la Sainte Écriture

(...)

Ce furent surtout les controverses avec les pharisiens qui donnèrent à Jésus l’occasion de se confronter à ce thème. Il prit expressément ses distances d’avec la pratique vétérotestamentaire du divorce, que Moïse avait permise à cause de la « dureté de cœur » des hommes, et renvoya à la volonté originaire de Dieu : « Mais au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme ; et les deux seront une seule chair ; […] Que l’homme ne sépare donc point ce que Dieu a uni » (Mc 10, 5-9 ; cf. Mt 19, 4-9 ; Lc 16, 18). L’Église catholique, dans son enseignement et dans sa pratique, s’est constamment référée à ces paroles de Jésus sur l’indissolubilité du mariage. Le pacte qui unit intérieurement les deux conjoints est institué par Dieu lui-même. Il désigne une réalité qui vient de Dieu et n’est donc plus à la disposition des hommes.

(...)

Le témoignage de la Tradition de l’Église

Les Pères de l’Église et les conciles constituent par la suite d’importants témoignages pour l’élaboration de la position ecclésiastique. Pour les Pères, les directives bibliques sont normatives. Ils récusent les lois civiles sur le divorce comme étant incompatibles avec l’exigence de Jésus. L’Église des Pères, en obéissance à l’Évangile, a rejeté le divorce et le remariage ; sur cette question, le témoignage des Pères est sans équivoque.

À l’époque patristique, les croyants divorcés qui s’étaient remariés civilement n’étaient pas admis aux sacrements, même après un temps de pénitence. Certains textes patristiques laissent entendre que les abus n’étaient pas toujours repoussés de façon rigoureuse et que, parfois, ont été recherchées des solutions pastorales pour de très rares cas-limites.

Plus tard, surtout en raison du maillage croissant entre Église et État, on en vint à de plus grands compromis dans certaines zones. En Orient, ce développement s’est poursuivi et a conduit, surtout après la séparation d’avec la Chaire de Pierre, à une pratique toujours plus libérale. Aujourd’hui, dans les Églises orthodoxes, il existe une multitude de motifs de divorce, qui sont généralement justifiés par le renvoi à l’oikonomia, la clémence pastorale pour des cas particuliers difficiles, et ouvrent la voie à un deuxième ou à un troisième mariage à caractère pénitentiel. Cette pratique n’est pas conciliable avec la volonté de Dieu, telle qu’elle est clairement exprimée dans les paroles de Jésus sur l’indissolubilité du mariage, et cela représente un problème œcuménique qu’il ne faut pas sous-estimer.

En Occident, la réforme grégorienne a fait obstacle aux tendances de libéralisation et a reproposé la conception originelle des Écritures et des Pères. L’Église catholique a défendu l’indissolubilité absolue du mariage, même au prix de grands sacrifices et souffrances. Le schisme de « l’Église d’Angleterre », qui s’est séparée du Successeur de Pierre, n’est pas advenu à cause de différences doctrinales, mais parce que le Pape, en obéissance à la parole de Jésus, ne pouvait pas accéder à la requête d’Henri VIII en vue de l’annulation de son mariage.

Le Concile de Trente a confirmé la doctrine de l’indissolubilité du mariage sacramentel et a déclaré qu’elle correspond à l’enseignement de l’Évangile (cf. DH 1807). Parfois l’on soutient que l’Église a, de fait, toléré la pratique orientale, mais cela ne correspond pas à la vérité. Les canonistes ont toujours à nouveau parlé d’une pratique abusive, et il existe des témoignages d’après lesquels des groupes de chrétiens orthodoxes devenus catholiques durent signer une confession de foi contenant une référence explicite à l’impossibilité de deuxièmes ou de troisièmes noces.

Le Concile Vatican II a proposé une doctrine théologiquement et spirituellement profonde du mariage dans la Constitution pastorale Gaudium et spes sur l’Église dans le monde de ce temps. Il maintient clairement et distinctement l’indissolubilité du mariage. Celui-ci est entendu comme une communion corporelle et spirituelle complète de vie et d’amour entre un homme et une femme, qui se donnent et s’accueillent l’un l’autre en tant que personnes. À travers l’acte personnel et libre du « oui » réciproque, est fondée par droit divin une institution stable, qui est ordonnée au bien des époux et de leurs enfants, et qui ne dépend plus de l’arbitraire humain : « Cette union intime, don réciproque de deux personnes, non moins que le bien des enfants, exigent l’entière fidélité des époux et requièrent leur indissoluble unité » (n. 48). Au moyen du sacrement, Dieu offre aux époux une grâce spéciale : « De même en effet que Dieu prit autrefois l’initiative d’une alliance d’amour et de fidélité avec son peuple, ainsi, maintenant, le Sauveur des hommes, Époux de l’Église, vient à la rencontre des époux chrétiens par le sacrement de mariage. Il continue de demeurer avec eux pour que les époux, par leur don mutuel, puissent s’aimer dans une fidélité perpétuelle, comme lui-même a aimé l’Église et s’est livré pour elle » (ibid.). À travers le sacrement, l’indissolubilité du mariage renferme une signification nouvelle et plus profonde : elle devient l’image de l’amour constant de Dieu pour son peuple et de la fidélité irrévocable du Christ à son Église.

Il est possible de comprendre et de vivre le mariage comme sacrement uniquement dans le cadre du mystère du Christ. Si l’on sécularise le mariage ou si on le considère comme une réalité purement naturelle, l’accès à sa dimension sacramentelle demeure caché. Le mariage sacramentel appartient à l’ordre de la grâce et il est introduit dans la communion définitive d’amour du Christ avec son Église. Les chrétiens sont appelés à vivre leur mariage dans l’horizon eschatologique de la venue du Royaume de Dieu en Jésus Christ, le Verbe de Dieu incarné.

Le témoignage du Magistère à l’époque contemporaine

Le texte, aujourd’hui encore fondamental, de l’Exhortation apostolique Familiaris consortio, publiée par Jean-Paul II le 22 novembre 1981 à la suite du synode des évêques sur la famille chrétienne dans le monde contemporain, confirme avec insistance l’enseignement dogmatique de l’Église sur le mariage. Du point de vue pastoral, l’Exhortation post-synodale se soucie aussi des fidèles remariés civilement, mais qui sont encore liés par un mariage ecclésiastiquement valide. Le Pape fait preuve d’un haut degré de sollicitude et d’attention. Le n. 84 (« Les divorcés remariés ») contient les énoncés fondamentaux suivants :

  1. Les pasteurs en charge d’âmes ont l’obligation, par amour de la vérité, « de bien discerner les diverses situations ». Il n’est pas possible d’évaluer tout et tous de la même manière.
  2. Les pasteurs d’âmes et les communautés sont tenus à aider « avec une grande charité » les fidèles concernés ; eux aussi appartiennent à l’Église, ils ont droit à la sollicitude pastorale et doivent participer à la vie de l’Église.
  3. L’admission à l’Eucharistie ne peut toutefois pas leur être accordée. Pour cela, un double motif est mentionné : a) « leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d’amour entre le Christ et l’Église, telle qu’elle s’exprime et est rendue présente dans l’Eucharistie » ; b) « si l’on admettait ces personnes à l’Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l’Église concernant l’indissolubilité du mariage ». Une réconciliation à travers le sacrement de la pénitence – qui ouvre la voie à la réception de l’Eucharistie – peut être accordée uniquement en cas de repentir sur ce qui a eu lieu, avec la disponibilité « à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l’indissolubilité du mariage ». Cela signifie, concrètement, que lorsqu’il n’est pas possible de mettre un terme à la nouvelle union pour des raisons sérieuses – telle que l’éducation des enfants –, les deux partenaires doivent prendre « l’engagement de vivre en complète continence ».
  4. Pour des raisons internes sacramentelles et théologiques, et non à cause d’une obligation légaliste, il est expressément interdit au clergé, tant que subsiste le premier mariage sacramentellement valide, de procéder à des « cérémonies d’aucune sorte » en faveur de divorcés qui se remarient civilement.

 

Lire la totalité de ce document sur le site officiel du Vatican.

témoignage, pouvoir de la grâce, indissolubilité du mariage

Capture d'écran sur <http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/muller/rc_con_cfaith_20131023_divorziati-risposati-sacramenti_fr.html> le 29 septembre 2015 à 11h25

[archive de la page]

 

Un encouragement du Pape en direction des traditionalistes

C'est Elisabeth Caillemer qui le relève dans Famille Chrétienne :

Le pape François fait un geste en direction des traditionalistes

Le Saint-Père a accordé sa bénédiction apostolique à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, qui célèbre le vingt-cinquième anniversaire de sa fondation le samedi 16 novembre.

Le geste est symbolique. Le 28 octobre dernier, le pape François a accordé sa bénédiction apostolique à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de sa fondation.

C’est la première fois, depuis son accession au trône de saint Pierre, que le Souverain Pontife fait un signe en direction des fidèles traditionalistes. Dans un courrier adressé à l’Abbé Vincent Ribeton, supérieur du district de France, par Luigi Ventura, nonce apostolique en France, le Pape François estime qu’ « en célébrant les mystères sacrés selon la forme extraordinaire du rite romain (…), [les membres de la Fraternité de Saint-Pierre] contribuent, dans la fidélité à la Tradition vivante de l’Église, à une meilleure compréhension et mise en œuvre du Concile Vatican II ». Il les exhorte « selon leur charisme propre, à prendre une part active à la mission de l’Église dans le monde d’aujourd’hui par le témoignage d’une vie sainte, d’une foi ferme et d’une charité inventive et généreuse ».

Fondée en 1988, la Fraternité Saint-Pierre est une société de prêtres attachés à la forme extraordinaire du rite romain. Elle compte plus de 400 membres à travers le monde, dont 244 prêtres et 153 séminaristes.

Une messe jubilaire sera célébrée le samedi 16 novembre à 10 heures à l’église Saint-Sulpice de Paris par l’Abbé Vincent Ribeton.

Et, dans le même ordre d'idées, "le pape soutient la forme extraordinaire" selon le cardinal Hoyos : http://www.riposte-catholique.fr/summorum-pontificum-blog...

Source: BELGICATHO.

22:00 Publié dans Pape, Religion | Lien permanent | Commentaires (0)

11/11/2013

Génération Benoît XVI

Ils sont trop jeunes pour être de la génération Jean-Paul II. Ils sont nés dans les années 90 ou 80, ils sont l'avenir de l'Église, et pour autant que leur courte expérience permette l'usage de ce mot, ils sont devenus adultes dans la vie comme dans la foi, la grâce de Dieu agissant, soutenus par l'affection paternelle, les encouragements et l'autorité de Sa Sainteté Benoît XVI, le Pape humble, discret, effacé et à la fois rayonnant de la lumière de la foi. À travers son exemple, son enseignement, son invitation au silence et à la prière, ils ont connu la vraie foi: la foi catholique. Il leur a fait rencontrer personnellement Celui qui en est la source : Jésus-Christ, le Seigneur, Dieu fait homme, mort et ressuscité pour leur salut. "N'ayez pas peur du Christ, il ne prend rien, il donne tout!", leur disait-il, et ils s'en souviennent.

Ils sont innombrables, ceux qui, marqués à jamais par ce Pape visionnaire qui les a éduqués et ouverts à l'amour de Dieu dans la foi sans rupture de l'Église, le portent à jamais dans leur cœur. Ils sont la génération Benoît XVI. Certain d'entre eux, voulant rendre public leur hommage, ont décidé d'écrire, chacun à leur manière, pour lui dire

MERCI Saint-Père !

 

29-47.jpggénération Benoît XVI, jeunes catholiques, jeunes cathos, Benoît XVI, avenir de l'ÉgliseBenoît XVI est vivant! Et si on en profitait ?

Merci! De la part d'une petite fille devenue grande

La grandeur de l'humilité

Merci Benoît

Très Saint-Père

Ivre, il donne "un signe de modernité"

(sur la valeur de la modernité et celle de la vérité)

C'est grâce aux écrits de Benoît XVI que j'ai choisi d'être prêtre

Merci Benoît XVI!

Merci Benoît XVI!

Livre d'or: "Merci Benoît XVI!"

MERCI BENOÎT XVI

Merci Benoît XVI!

Merci Benoît XVI

Génération Benoît 16 - (facebook)

Merci Benoît XVI - (facebook)

 

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 Continuité: Sa Sainteté Benoît XVI portant, comme ses illustres Prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II, le fanon papal à lignes blanches et or, symbole liturgique de la défense de la foi.

D'autres hommages à Sa Saintenté Benoît XVI:

Merci Saint-Père

Les clochards et le cardinal

Benoît XVI et les jeunes: une génération "réenchantée"

29/10/2013

Suivons ce Pape et restons catholiques

Sur le site du Couvent Saint-Antoine à Bruxelles, le Frère Daniel-Marie, franciscain conventuel, donne sa vision du devoir de fidélité envers le Vicaire du Christ. C’est édifiant, c’est beau, et parfois... surprenant. Mises en gras et commentaires en vert par Espérance Nouvelle.

Vendredi 4 octobre 2013, 17h22.

Réponse à une jeune catholique inquiète :

 

Question de Rachel : 

« Dire que le plus grand mal du moment c'est les vieux et le chômage des jeunes, pour un pape ça craint un peu non? Alors que Benoit XVI lui parlait (justement je trouve) de l'oubli/absence de Dieu... »

 

 

Réponse de Frère Daniel-Marie :

 

Chère toi,
nous avons toujours eu des papes surprenants:

Jean XXIII Pape de transition tranquille (élu pour cela) qui lance Vatican II. (Comprenez : pas une marque ni un film à succès, mais le « Second Concile œcuménique du Vatican » ou « Concile Vatican II »)

Paul VI qui encourage (lisez : convoque) des débats sur la sexualité (lors des sessions de la Commission pontificale pour l’étude de la population, de la famille et de la natalité) et qui promeut Humanae Vitae, seul contre tous (béni soit-il). Avec la participation et le soutien du Cardinal Wojtyla, futur Pape Jean-Paul II.

Jean Paul I, pape Marial d'un mois.

JP II qui fait crouler le mur de Berlin et rassemble les jeunes du monde entier.

Benoît XVI... qui démissionne (lisez : « abdique » ou « renonce à son ministère pétrinien », pas tout-à-fait comme un cadre d’entreprise commerciale) après avoir réglé les pbs les plus épineux qui soient.

Et François qui va toucher les périphéries...

... sans remettre en cause quoi que ce soit de la doctrine de l'Eglise, ce qui est fondamental:

- il affirme, scipturairement (sic…) (jusqu'à co-écrire), visiblement (rencontres) et  oralement son lien de continuité avec Benoît. (son prédécesseur le Pape Benoît XVI)

- il ouvre de nouvelles portes en disant qu'on ne peut pas sans cesse ressasser les mêmes choses, qui sont connues, catholiquement irrévocables, ou questions de minorités agitées par l'esprit du monde.

a. il va donc toucher des cœurs loin hors de l'Eglise (oui, et c’est réussi !)

b. il touche à l'intérieur des franges de gens blessés

c. il ramène les brebis, parties dans les sectes ou chez les protestants

d. il règle un pb dans l'église: la communication avec le monde, et la transparence

 

Nous devons nous adapter, Rachel; comme une seule Famille, nous avons suivi les précédents; ce n'est pas à nous d'être relativistes: laissons cela au monde; suivons ce pape comme nous avons suivi les précédents; s'il parle un langage moins intellectuel, je comprends la souffrance des intellectuels: mais n'est-ce pas à eux, justement, dans un effort d'intelligence, de saisir la chance historique de ce pontificat? Léon XIII (béni soit-il), quoiqu'on en dise, était très en retard (Pardon ???) sur le monde socialiste (« le monde » et « socialiste », modèles d’avenir pour des chrétiens qui croient au Royaume des Cieux, vraiment ?[*]) avec sa doctrine sociale de l'Eglise (lisez : LA doctrine sociale de l’Église); ne ratons pas cette chance, aujourd'hui, de la communication; surtout si elle s'appuie sur une juste orthodoxie.
La phrase que tu cites est une citation parmi la kyrielle de communication de François, qui n'a pas manqué par ailleurs de réaffirmé (sic) la centralité de Jésus-Christ dans l'annonce de la foi. Ça, c'est dit, et bien dit.

Soyons fiers d'êtres catholiques. 

Et cessons de râler: laissons cela aux Français, aux ados et aux  lefévristes. [**]

Bises riantes et priantes à toi, à  tous les chrétiens et aux hommes et femmes de bonne volonté,

et belle fête de ... François.

 

Daniel-Marie

 

[*] "L'erreur fondamentale du socialisme est de caractère anthropologique. En effet, il considère l'individu comme un simple élément, une molécule de l'organisme social, de sorte que le bien de chacun est tout entier subordonné au fonctionnement du mécanisme économique et social, tandis que, par ailleurs, il estime que ce même bien de l'individu peut être atteint hors de tout choix autonome de sa part, hors de sa seule et exclusive décision responsable devant le bien ou le mal. L'homme est ainsi réduit à un ensemble de relations sociales, et c'est alors que disparaît le concept de personne comme sujet autonome de décision morale qui construit l'ordre social par cette décision. De cette conception erronée de la personne découlent la déformation du droit qui définit la sphère d'exercice de la liberté, ainsi que le refus de la propriété privée. En effet, l'homme dépossédé de ce qu'il pourrait dire « sien » et de la possibilité de gagner sa vie par ses initiatives en vient à dépendre de la machine sociale et de ceux qui la contrôlent ; cela lui rend beaucoup plus difficile la reconnaissance de sa propre dignité de personne et entrave la progression vers la constitution d'une authentique communauté humaine."

Jean-Paul II (encyclique Centesimus Annus, 1er mai 1991)

[**] Ouf ! Nous avons toujours nos boucs émissaires: les Français (surtout les "horribles" Français de la Manif pour tous), les ados, les lefebvristes. De ce côté rien ne bouge...

Spécialement pour les boucs émissaires:

Lc 6:22-

Heureux êtes-vous, quand les hommes vous haïront, quand ils vous frapperont d'exclusion et qu'ils insulteront et proscriront votre nom comme infâme, à cause du Fils de l'homme.

Lc 6:26-

Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous ! C'est de cette manière, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. "

Lc 6:27-

Mais je vous le dis, à vous qui m'écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent,

Lc 6:28-

bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous diffament.


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28/10/2013

Le père Zanotti-Sorkine parlait déjà du Cardinal Bergoglio

C'était à La Procure à Paris le 29 novembre 2012, à l'occasion de la séance de dédicace de son livre "Au diable la tiédeur", aux éditions Robert Laffont.

La vidéo complète de l'entretien à La Procure:

26/10/2013

Lumière de la foi

Éditorial de Mgr Marc Aillet - Notre Église n°41 - Octobre 2013

arton3811-23b39.pngAu début de l’été, le pape François publiait sa première encyclique, Lumen Fidei - La lumière de la Foi ! Cette lettre a la particularité d’avoir été écrite « à quatre mains ». On sait que le pape Benoît XVI avait déjà pratiquement achevé une première rédaction de son encyclique sur la foi : « Je lui en suis profondément reconnaissant et, dans la fraternité du Christ, écrit le pape François, j’assume son précieux travail, ajoutant au texte quelques contributions ultérieures » (n. 7). L’humilité d’un pape qui, ayant renoncé à sa charge, renonce à publier le dernier volet de sa trilogie après avoir écrit sur la charité et l’espérance ; l’humilité d’un autre qui s’approprie le travail de son prédécesseur et le publie sous son nom pour confirmer ses frères dans la foi, en tant que successeur de Pierre. L’encyclique compte quatre chapitres. Dans le premier, « Nous avons cru à l’amour », le pape cherche à montrer que l’amour de Dieu, tel qu’il s’est réalisé dans l’histoire du Salut et pleinement accompli dans le Christ mort et ressuscité, est le fondement fiable de la foi comme confiance et comme chemin. Dans le deuxième, « Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas », il s’agit de définir l’essence de la foi dans son rapport à la Vérité et à l’amour. La foi est une lumière et a donc quelque chose à voir avec la raison dans sa capacité à connaître la Vérité ; mais parce que la Vérité est une personne - Dieu qui se révèle en Jésus-Christ -, alors elle engage notre personne tout entière dans l’amour : il n’y a pas de Vérité sans amour et il n’y a pas d’amour sans vérité. La foi est donc une connaissance surnaturelle qui nous transforme en profondeur et embrasse la totalité de notre condition humaine, là où la science, dans sa prétention déçue à tout expliquer, sombre dans une connaissance hyperspécialisée et fragmentaire conduisant tout droit à l’agnosticisme et au relativisme. Dans le chapitre troisième, « Je vous ai transmis ce que j’ai reçu », le pape souligne la dimension ecclésiale de la foi en précisant le milieu vivant de sa transmission : le credo, la liturgie et les sacrements, le Décalogue et la prière du Pater, les quatre piliers de la catéchèse qui sont en même temps les déclinaisons de la vie de l’Église comme communauté de foi et de transmission. Enfin, dans le quatrième chapitre, « Dieu prépare pour eux une Cité », le Saint-Père montre comment la foi qui nous éclaire sur le Mystère de Dieu et de l’Église, dans la perspective du Royaume des Cieux, éclaire aussi la vie de l’homme, sa dignité et sa condition sociale, avec un beau développement sur la lumière projetée par la foi sur l’expérience de la souffrance.

Le pape François conclut par un bel éloge de la foi de la bienheureuse Vierge Marie. En ce mois d’octobre, consacré traditionnellement à la prière du Rosaire, et alors que nous nous acheminons vers la clôture de l’Année de la foi, nous pouvons nous confier particulièrement à Marie, modèle des disciples missionnaires que nous voulons être davantage dans le monde d’aujourd’hui. Je note que le 13 octobre, le pape François a pris l’initiative de consacrer le monde au coeur immaculée de Marie, honorant ainsi la demande de Notre Dame de Fatima, à la suite du pape Pie XII et du bienheureux Jean Paul II.

Cette dévotion peut surprendre, mais elle n’étonnera pas ceux qui savent en quelle estime le pape argentin tient la dévotion populaire, lieu de maturité de la foi du peuple chrétien : « Il existe, dans nos régions une forme de liberté des laïcs à travers des expériences de peuple : le catholique comme peuple. Ici on voit une plus grande autonomie, saine en général, qui s’exprime fondamentalement dans la piété populaire. Le chapitre d’Aparecida sur la piété populaire décrit en profondeur cette dimension » (Discours au CELAM, 28 juillet 2013). Comme d’aucuns l’ont souligné : aux représentants de la théologie de la libération qu’il a combattue, il a toujours préféré l’argentin Juan Carlos Scannone qui a élaboré une théologie, non pas de la libération mais du peuple, centrée sur la culture et la religiosité des gens ordinaires, en premier lieu les pauvres, avec leur spiritualité traditionnelle et leur sensibilité à la justice. Ce sera assurément une belle introduction à la consécration de notre diocèse aux deux cœurs unis de Jésus et de Marie.

+ Mgr Marc Aillet
Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

Source: site officiel du diocèse de Bayonne.

19:31 Publié dans Pape, Religion | Lien permanent | Commentaires (0)

20/10/2013

Le Concile Vatican II voulait favoriser la rencontre avec le Dieu vivant

Lu sur Pro Liturgia (page "actualité").

benedetto_XVI_image019.jpeg.jpg* 26/9/2013 : « La réforme liturgique, dans sa réalisation concrète, s’est éloignée toujours plus de ce que voulait Vatican II. On a une liturgie dégénérée en show où l’on essaie de rendre la religion intéressante à l’aide de bêtises à la mode et de maximes aguichantes, avec des succès momentanés dans le groupe des fabricants de liturgies et une attitude de recul plus prononcée chez ceux qui cherchent dans la liturgie non pas le showmaster spirituel, mais la rencontre avec le Dieu vivant devant qui tout 'faire' devient insignifiant. »
Cardinal Joseph Ratzinger,
Gedenkschrifft für Klaus Gamber, éd. Luther, Cologne 1989.