Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/12/2014

Tout le Magistère papal de Pie XI et Pie XII a été retiré du site du Vatican (mis à jour)

MISE A JOUR DIMANCHE 7 DECEMBRE - 16H00

Les pages consacrées aux papes Pie XI et Pie XII ont été remises en ligne sur le site du Vatican, dans l'ancien format, plus sérieux, plus esthétique et plus complet, de même que tout le Magistère auquel elles renvoient: encycliques, constitutions apostoliques, lettres, etc.

On peut donc voir à nouveau ces pages telles qu'elles étaient avant d'être temporairement retirées. Nous en profitons pour montrer, à titre de comparaison, la photo que le site laïque Wikipedia a choisie pour illustrer la personnalité du grand Pape Pie XI, connu pour avoir signé et publié l'encyclique "Mit Brennender Sorge" condamnant fermement le nazisme, et rédigée en grande partie par le Cardinal Eugenio Pacelli.

414px-Piuspp.xi.jpg

Vatican_Pie_XI.JPG

Vatican_Pie_XII.JPG

 

_____________________________

 

Samedi 6 décembre - 23h05

Nous espérons que ce problème est temporaire et sera rapidement résolu.

Plusieurs pages consacrées aux papes ont subi des transformations et une diminution du contenu.

La nouvelle page d'accueil du site du Vatican n'exprime plus l'universalité de l’Église et du Saint-Siège, puisqu'elle redirige directement vers la page en italien, et ne présente plus de page principale à partir de laquelle on peut accéder à plusieurs langues, dont le latin, le français, l'anglais, l'espagnol, etc.  Sur la nouvelle page d'accueil, l'actualité a pris une place prépondérante par rapport au Magistère.

On remarque aussi, mais cela depuis plus longtemps, des différences dans le choix des images représentant chaque pape, spécialement dans l'expression du visage sur les photos choisies.

Pie IX est toujours le grand absent du site du Vatican, lui dont Jean XXIII écrivait: "Je pense toujours à Pie IX de sainte et glorieuse mémoire, et l'imitant dans ses sacrifices je voudrais être digne d'en célébrer la canonisation." (Journal de l’Âme, Ed. San Paolo, 2000, p. 560) Et Jean-Paul II: "En écoutant les paroles de l'acclamation à l’Évangile:  "Seigneur, guide-nous sur le droit chemin", notre pensée s'est tournée spontanément vers la vie humaine et religieuse du Pape Pie IX, Giovanni Maria Mastai Ferretti. Face aux événements tourmentés de son temps, il fut un exemple d'adhésion inconditionnée au dépôt immuable des vérités révélées. Fidèle en toute circonstance aux engagements de son ministère, il sut toujours accorder la primauté absolue à Dieu et aux valeurs spirituelles." (Homélie à l'occasion de sa béatification)

Ancien format:

Vatican_Benoit_XV.JPG

Vatican_Benoit_XVI.JPG

Nouveau format:

Vatican_Leon_XIII.JPG

Vatican_Pie_X.JPG

Vatican_Francois.JPG

Pour Pie XI et Pie XII:

Vatican_Pie_XI_absent.JPG

Vatican_Pie_XII_absent.JPG

23/11/2014

Applaudir dans une église: est-ce catholique ?

Le Pape Saint Jean XXIII demandait de ne pas applaudir dans les églises :

Le quatrième dimanche de Carême, le Pape Jean XXIII était une fois de plus au milieu de la foule, à Ostie. Des milliers de personnes attendaient le long de la rue, sur la place, dans l’église. Ils voulaient le voir, ils voulaient l'acclamer. Ils ne savaient pas qu'ensuite il allait les réprimander, de façon débonnaire, avec sa manière de parler simple, spontanée, familière :

«Je suis très heureux d’être venu ici. Mais si je dois exprimer un souhait, c’est que dans l’église, on ne crie pas, on n'applaudit pas , et on ne salue pas, même pas le Pape, parce que « Templum Dei, templum Dei » (« Le temple de Dieu est le temple de Dieu »).

Maintenant, si vous êtes heureux d’être dans cette belle église, vous devez savoir que le Pape est aussi heureux de voir ses enfants. Mais lorsqu’il voit ses bons enfants, il ne va certainement pas applaudir devant eux. Et celui qui se tient devant vous est le successeur de saint Pierre. »

 

Lorsque le Pape Benoît XVI célébrait la Messe devant une assistance nombreuse, même en plein air, il a plusieurs fois fait demander au micro qu'on garde une attitude de respect et de silence, et qu'on s'abstienne d'applaudir pendant la Messe. Voici un exemple en plusieurs langues, dont le français :

 

Pour terminer, une jeune fille illustre cette norme catholique de respect pour la célébration de la Messe ainsi que pour les lieux consacrés, avec une citation du Pape Benoît XVI :

 

Articles dans différentes langues sur le même sujet:

> St John XXIII doesn't like when you clap at church, so stop it

> El Papa San Juan XXIII pide que no se aplauda en la iglesia

> Templum Dei, templum Dei: le respect dû aux lieux saints

 

Voir aussi:

> Danses liturgiques: est-ce catholique ?

 

21/11/2014

Le pape François : Faites fructifier les talents pour les autres !

3453886_3_dd61_le-pape-francois-aux-journees-mondiales-de-la_5a1c37c791c77f8478b02de576294c6d-420x210.jpgChers frères et sœurs, bonjour.

 

L'Evangile de ce dimanche est la parabole des talents, tirée de saint Matthieu (25,14-30).

 

Elle raconte l'histoire d'un homme qui, avant de partir en voyage, convoque ses serviteurs et leur confie son patrimoine en talents, des pièces de monnaie anciennes de grande valeur. Ce maître confie cinq talents au premier serviteur deux au second, un au troisième. Pendant l'absence de leur maître, les trois serviteurs doivent faire fructifier ce patrimoine. Le premier et le second serviteur doublent chacun le capital de départ; le troisième, au contraire, par peur de tout perdre, enterre le talent reçu dans un trou. Au retour de leur maître, les deux premiers reçoivent louange et récompense, quant au troisième, qui ne restitue que l'argent reçu, reçoit des reproches et une punition.

 

La signification est claire. L'homme de la parabole représente Jésus, les serviteurs, c’est nous, et les talents, c’est le patrimoine que le Seigneur nous confie. Quel est ce patrimoine? Sa Parole, l'Eucharistie, la foi en notre Père céleste, son pardon ... en somme, beaucoup de choses, ses biens les plus précieux. Voilà le patrimoine qu'il nous confie. Non seulement à conserver, mais à accroître!

 

Alors que dans l'usage courant, le terme «talent» indique une qualité individuelle marquée - par exemple un talent pour la musique, le sport, etc -, dans la parabole les talents représentent les biens que le Seigneur nous confie afin que nous les fassions fructifier.

 

Le trou creusé dans le sol par le «serviteur méchant et paresseux » (v. 26) indique la peur du risque qui bloque la créativité et la fécondité de l’amour. Parce que la peur des risques de l'amour nous bloque. Jésus ne nous demande pas de conserver sa grâce dans un coffre-fort! Jésus ne demande pas cela, mais il veut que nous l’utilisions pour le bien des autres. Tous les biens que nous avons reçus, c’est pour les donner aux autres, et ainsi qu’ils croissent.

 

C’est comme s’il nous disait: «Voici ma miséricorde, ma tendresse, mon pardon: prends-les, et fais-en un large usage ». Et nous, qu'avons-nous fait? Qui avons-nous «contaminé» par notre foi? Combien de personnes avons-nous encouragé par notre espérance? Combien d'amour avons-nous partagé avec notre prochain? Ce sont des questions qui nous feront du bien. N’importe quel milieu, même le plus éloigné et inaccessible, peut devenir le lieu où faire fructifier les talents. Il y a des situations ou des lieux fermés à la présence et au témoignage chrétien. Le témoignage que Jésus nous demande n’est pas fermé, il est ouvert, il dépend de nous.

 

Cette parabole nous pousse à ne pas cacher notre foi et notre appartenance au Christ, à ne pas enterrer la parole de l'Évangile, mais à la faire circuler dans notre vie, dans les relations, dans les situations concrètes, comme une force qui interpelle, qui purifie, qui renouvelle. De même que le pardon que le Seigneur nous donne spécialement dans le sacrement de la réconciliation: ne le gardons pas enfermé en nous-mêmes, mais laissons-le déployer sa force, qu’il fasse tomber les murs que notre égoïsme a édifiés, qu’il nous fasse faire le premier pas dans les relations bloquées, reprendre le dialogue là où il n’y a plus de communication ... Et ainsi de suite. Faire en sorte que ces talents, ces cadeaux, ces dons que le Seigneur nous a donnés, soient pour les autres, croissent, portent du fruit, par notre témoignage.

 

Je crois que maintenant ce serait un beau geste si chacun de vous prenait l'Evangile, à la maison, l’évangile de saint Matthieu, chapitre 25, versets 14 à 30, Matthieu 25, 14-30, et si vous le lisiez et que vous le méditiez un peu: "Les talents, les richesses, tout ce que Dieu m'a donné de spirituel, de bonté, la Parole de Dieu, comment grandissent-ils chez les autres? Ou est-ce que je me contente de les garder dans un coffre-fort? ".

 

Et en outre, le Seigneur ne donne pas à tous les mêmes choses ni de la même manière: il nous connaît personnellement et il nous confie ce qui est juste pour nous; mais en tous, en tous, il y a quelque chose d’égal : la même, immense confiance. Dieu nous fait confiance, Dieu a de l’espérance en nous! Et elle est la même pour tous. Ne le décevons pas ! Ne nous laissons pas tromper par la peur, mais rendons confiance pour confiance ! La Vierge Marie incarne cette attitude de la façon la plus belle et la plus complète. Elle a reçu et accueilli le don le plus sublime, Jésus en personne, et à son tour elle l’a offert à l'humanité avec un cœur généreux. Demandons-lui de nous aider à être « des serviteurs bons et fidèles » pour  participer à «la joie de notre Seigneur ».

Zenit.org

> Messe du Trente-troisième dimanche du temps ordinaire

19/11/2014

Benoît XVI raconte l'histoire de sa vocation sacerdotale

TRASCRIZIONE
Santità, mi chiamo Vittorio, sono della Parrocchia di San Giovanni Bosco a Cinecittà, ho 20 anni e studio Scienze dell'Educazione all'Università di Tor Vergata.
Sempre nel Suo Messaggio Lei ci invita a non avere paura di rispondere con generosità al Signore, specialmente quando propone di seguirlo nella vita consacrata o nella vita sacerdotale. Ci dice di non avere paura, di fidarci di Lui e che non resteremo delusi. Molti tra noi, anche qui o tra chi ci segue da casa questa sera tramite la televisione, sono convinto che stiano pensando a seguire Gesù per una via di speciale consacrazione, ma non è sempre facile capire se quella sarà la via giusta. Ci vuol dire come ha fatto Lei a capire quale era la sua vocazione? Può darci dei consigli per capire meglio se il Signore ci chiama a seguirlo nella vita consacrata o sacerdotale? La ringrazio.

Quanto a me, sono cresciuto in un mondo molto diverso da quello attuale, ma infine le situazioni si somigliano. Da una parte, vi era ancora la situazione di “cristianità”, in cui era normale andare in chiesa ed accettare la fede come la rivelazione di Dio e cercare di vivere secondo la rivelazione; dall’altra parte, vi era il regime nazista, che affermava a voce alta: “Nella nuova Germania non ci saranno più sacerdoti, non ci sarà più vita consacrata, non abbiamo più bisogno di questa gente; cercatevi un’altra professione”. Ma proprio sentendo queste voci “forti”, nel confronto con la brutalità di quel sistema dal volto disumano, ho capito che c’era invece molto bisogno di sacerdoti. Questo contrasto, il vedere quella cultura antiumana, mi ha confermato nella convinzione che il Signore, il Vangelo, la fede ci mostravano la strada giusta e noi dovevamo impegnarci perché sopravvivesse questa strada. In questa situazione, la vocazione al sacerdozio è cresciuta quasi naturalmente insieme con me e senza grandi avvenimenti di conversione. Inoltre due cose mi hanno aiutato in questo cammino: già da ragazzo, aiutato dai miei genitori e dal parroco, ho scoperto la bellezza della Liturgia e l’ho sempre più amata, perché sentivo che in essa ci  appare la bellezza divina e ci si apre dinanzi il cielo; il secondo elemento è stata la scoperta della bellezza del conoscere, il conoscere Dio, la Sacra Scrittura, grazie alla quale è possibile introdursi in quella grande avventura del dialogo con Dio che è la Teologia.
E così è stata una gioia entrare in questo lavoro millenario della Teologia, in questa celebrazione della Liturgia, nella quale Dio è con noi e fa festa insieme con noi.
Naturalmente non sono mancate le difficoltà. Mi domandavo se avevo realmente la capacità di vivere per tutta la vita il celibato. Essendo un uomo di formazione teorica e non pratica, sapevo anche che non basta amare la Teologia per essere un buon sacerdote, ma vi è la necessità di essere disponibile sempre verso i giovani, gli anziani, gli ammalati, i poveri; la necessità di essere semplice con i semplici. 
La Teologia è bella, ma anche la semplicità della parola e della vita cristiana è necessaria. E così mi domandavo: sarò in grado di vivere tutto questo e di non essere unilaterale, solo un teologo ecc.? Ma il Signore mi ha aiutato e, soprattutto, la compagnia degli amici, di buoni sacerdoti e di maestri, mi ha aiutato.
Tornando alla domanda penso sia importante essere attenti ai gesti del Signore nel nostro cammino. Egli ci parla tramite avvenimenti, tramite persone, tramite incontri: occorre essere attenti a tutto questo. Poi, secondo punto, entrare realmente in amicizia con Gesù, in una relazione personale con Lui e non sapere solo da altri o dai libri chi è Gesù, ma vivere una relazione sempre più approfondita di amicizia personale con Gesù, nella quale possiamo cominciare a capire quanto Egli ci chiede. E poi, l’attenzione a ciò che io sono, alle mie possibilità: da una parte coraggio e dall’altra umiltà e fiducia e apertura, con l’aiuto anche degli amici, dell’autorità della Chiesa ed anche dei sacerdoti, delle famiglie: cosa vuole il Signore da me? Certo, ciò rimane sempre una grande avventura, ma la vita può riuscire solo se abbiamo il coraggio dell’avventura, la fiducia che il Signore non mi lascerà mai solo, che il Signore mi accompagnerà, mi aiuterà.

© Copyright 2006 - Libreria Editrice Vaticana

Source: Benedetto XVI racconta la sua vocazione al sacerdozio

18/11/2014

Le Pape François dénonce une fausse compassion qui prétend justifier l'avortement et l'euthanasie

Le pape François a reçu les membres de l’Association des médecins catholiques italiens, dans la salle Paul VI, samedi dernier, 15 novembre 2014, à l’occasion des 70 ans de leur fondation.

Discours du pape François

françois, pape, férule, avortement, euthanasieBonjour !

Merci de votre présence et merci aussi pour vos vœux : que le Seigneur me prête vie et santé ! Mais cela dépend aussi des médecins, qu’ils aident le Seigneur ! Je tiens en particulier à saluer l’Assistant ecclésiastique, Mgr Edoardo Menichelli, le cardinal [Dionigi] Tettamanzi, qui fut votre premier assistant, et à adresser une pensée spéciale au cardinal Fiorenzo Angelini qui a suivi la vie de l’association pendant des décennies et qui, aujourd’hui très malade, a été hospitalisé ces jours-ci. Je remercie également le président pour les beaux vœux qu’il m’a adressés, merci.

Il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, grâce aux progrès scientifiques et techniques, les possibilités de guérison physique ont considérablement augmenté ; néanmoins, sous certains aspects, la capacité de « prendre soin » de la personne, surtout quand celle-ci est souffrante, fragile et sans défense, semble diminuer. En effet, les conquêtes de la science et de la médecine peuvent contribuer à améliorer la vie humaine mais à condition de ne pas s’éloigner de la racine éthique qui caractérise ces disciplines. Pour cette raison, vous, médecins catholiques, vous vous efforcez de vivre votre profession comme une mission humaine et spirituelle, comme un véritable apostolat.

L’attention envers la vie humaine, plus particulièrement celle qui souffre le plus de difficultés, autrement dit le malade, la personne âgée, l’enfant, implique profondément la mission de l’Église. Cette dernière se sent également appelée à participer au débat qui a pour objet la vie humaine, en présentant sa propre proposition fondée sur l’Évangile. Dans beaucoup d’endroits, la qualité de la vie est liée principalement aux possibilités économiques, au « bien-être », à la beauté et aux plaisirs de la vie physique, oubliant d’autres dimensions plus profondes – relationnelles, spirituelles et religieuses – de l’existence. En réalité, à la lumière de la foi et d’une juste raison, la vie humaine est toujours sacrée et toujours « de qualité ». Il n’existe pas de vie humaine plus sacrée qu’une autre : toute vie humaine est sacrée ! Tout comme il n’existe pas de vie humaine qualitativement plus significative qu’une autre, en vertu de moyens, droits, opportunités économiques et sociales plus grands.

C’est ce que vous, médecins catholiques, vous essayez d’affirmer tout d’abord par votre attitude professionnelle. Vous travaillez en témoignant par la parole et l’exemple que la vie humaine est toujours sacrée, valable et inviolable, et, comme telle, doit être aimée, défendue et soignée. Cette attitude professionnelle qui vous caractérise, enrichie par un esprit de foi, est une raison de plus pour collaborer avec tous ceux qui – même sans les mêmes perspectives religieuses ou la même ligne de pensée – reconnaissent la dignité de la personne humaine comme critère dans leur activité. En effet, si le serment d’Hippocrate vous engage à être toujours des serviteurs de la vie, l’Évangile vous pousse à aller plus loin : à l’aimer toujours et à tout moment, surtout quand celle-ci a besoin d’attentions particulières et de soins. En 70 ans d’activités dignes d’estime, c’est ainsi que les membres de votre association ont agi. Je vous exhorte à persévérer avec humilité et confiance dans cette voie, en vous efforçant de poursuivre vos objectifs statutaires qui, au plan médical et moral, incluent l’enseignement du magistère de l’Église.

La pensée dominante propose parfois une « fausse compassion » : celle qui estime que favoriser l’avortement est aider la femme, que procurer l’euthanasie est un geste digne, que « produire » un enfant considéré comme un droit au lieu de l’accueillir comme un don, est une conquête scientifique;
tout comme utiliser des vies humaines comme des cobayes de laboratoire pour, présume-t-on, en sauver d’autres. La compassion évangélique c’est au contraire accompagner au moment du besoin, c’est la compassion du Bon Samaritain, qui « voit », qui « a pitié », s’approche et offre une aide concrète (cf. Lc 10,33). Votre mission de médecins vous met quotidiennement en contact avec tant de formes de souffrance : je vous encourage à les prendre en charge comme de « bons samaritains », en veillant tout particulièrement aux personnes âgées, aux malades et aux infirmes. Être fidèle à l’Évangile de la vie et au respect de celle-ci comme don de Dieu, demande parfois des choix courageux et à contre-courant qui peuvent, dans certaines circonstances particulières, aller jusqu’à l’objection de conscience. Avec toutes les conséquences sociales que ce genre de fidélité comporte. Nous vivons une époque d’expérimentations avec la vie. Mais nous l’expérimentons mal. Fabriquer des enfants au lieu de les accueillir comme un don, vous disais-je. Jouer avec la vie. Attention, cela est un péché contre le Créateur : contre Dieu Créateur, qui a créé les choses ainsi. Que de fois, dans ma vie de prêtre, j’ai entendu des objections comme : « Mais, dis-moi, pourquoi l’Église s’oppose-t-elle à l’avortement, par exemple ? Est-ce un problème religieux ? » – « Non, non. Ce n’est pas un problème religieux » – «  Est-ce un problème philosophique ? » – « Non, non ce n’est pas un problème philosophique ». C’est un problème scientifique, car il s’agit d’une vie humaine et on ne saurait éliminer une vie humaine pour résoudre un problème. « Mais non, la pensée moderne… » – « Mais, écoute, dans la pensée antique comme dans la pensée moderne, le mot tuer veut dire la même chose! ». Et cela vaut aussi pour l’euthanasie : nous savons tous que, dans cette culture du rejet, tant de personnes âgées sont victimes d’une euthanasie cachée. Mais il y a aussi l’autre [euthanasie déclarée]. C’est comme dire à Dieu : « Non, la fin de la vie c’est moi qui la fais, comme je veux ». Un péché contre Dieu Créateur. Pensez bien à cela.

Je souhaite que les 70 années de vie de votre association puissent stimuler un autre chemin de croissance et de maturation. Puissiez-vous collaborer avec toutes les personnes et institutions qui partagent avec vous l’amour de la vie et s’emploient à la servir dans sa dignité, sa sacralité et son inviolabilité. Saint Camille de Lellis, en suggérant sa méthode la plus efficace pour soigner un malade, disait tout simplement : « Mettez plus de cœur dans ces mains ». Mettez plus de cœur dans ces mains. C’est mon vœu à moi aussi. Que la sainte Vierge, la Salus infirmorum, soutienne les bonnes intentions que vous ferez pour continuer votre action. Je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi, et de tout cœur je vous donne ma bénédiction. Merci.

(Zenit via JPV)

08/11/2014

8 novembre, l'Eglise fête le bienheureux Jean Duns Scott

Beato_Giovanni_Duns_Scoto_L.jpg

Jean naît en Ecosse en 1266. Il sentre au couvent franciscain de Dumfries. Devenu prêtre, il enseigne la théologie à Oxford. Sa grande intelligence le fait surnommer par ses élèves "docteur subtil". Après un passage à Cambridge comme professeur, il est envoyé à Paris en 1302 où il enseigne à l'université de Paris comme bachelier. Les universités connaissent, peu de temps après, une grave crise suite à la querelle entre le roi Philippe le Bel et le pape Boniface VIII. Pour entretenir ses armées en guerre contre l'Angleterre, Philippe taxe les biens de l'Église. Le pape Boniface lui répond par une excommunication. Le roi essaye alors de réunir un concile pour le déposer mais Jean, aidé de 80 frères, s'oppose à ce manifeste anti-papal. Refus qui le force à prendre le chemin de l'exil. Il rentre en France en 1305 après la mort du pape Boniface. Il passe le reste de sa vie à défendre la doctrine de l'Immaculée Conception de Marie, ce qui lui amène de nombreux ennemis. Il rejoint l'université de Cologne où il meurt à l'âge de 42 ans, laissant des écrits de grande richesse. Il sera béatifié par Jean-Paul II en 1993.

(Parole et Prière, nov 2014, p. 109.)

 

 

Extraits de l'audience générale de Benoît XVI dédiée au bienheureux :

Chers frères et sœurs, ce fait nous invite à rappeler combien de fois, dans l’histoire de l'Eglise, les croyants ont rencontré l'hostilité et même subi des persécutions à cause de leur fidélité et de leur dévotion à l'égard du Christ, de l'Eglise et du Pape. Nous tous regardons avec admiration ces chrétiens qui nous enseignent à conserver comme un bien précieux la foi dans le Christ et la communion avec le Successeur de Pierre et, ainsi, avec l'Eglise universelle.

[...]

Il a avant tout médité sur le Mystère de l'Incarnation et, à la différence de beaucoup de penseurs chrétiens de l'époque, il a soutenu que le Fils de Dieu se serait fait homme même si l'humanité n'avait pas péché. Il affirme dans la «Reportata Parisiensa»: «Penser que Dieu aurait renoncé à une telle œuvre si Adam n'avait pas péché ne serait absolument pas raisonnable! Je dis donc que la chute n'a pas été la cause de la prédestination du Christ et que — même si personne n'avait chuté, ni l'ange ni l'homme — dans cette hypothèse le Christ aurait été encore prédestiné de la même manière» (in III Sent., d. 7, 4). Cette pensée, peut-être un peu surprenante, naît parce que pour Duns Scot l'Incarnation du Fils de Dieu, projetée depuis l'éternité par Dieu le Père dans son plan d'amour, est l'accomplissement de la création, et rend possible à toute créature, dans le Christ et par son intermédiaire, d'être comblée de grâce, et de rendre grâce et gloire à Dieu dans l'éternité. Même s'il est conscient qu’en réalité, à cause du péché originel, le Christ nous a rachetés à travers sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, Duns Scot réaffirme que l'Incarnation est l’œuvre la plus grande et la plus belle de toute l'histoire du salut, et qu'elle n'est conditionnée par aucun fait contingent, mais qu’elle est l'idée originelle de Dieu d'unir en fin de compte toute la création à lui-même dans la personne et dans la chair du Fils.

Fidèle disciple de saint François, Duns Scot aimait contempler et prêcher le Mystère de la Passion salvifique du Christ, expression de la volonté d'amour, qui communique avec une très grande générosité en dehors de lui les rayons de sa bonté et de son amour (cf. Tractatus de primo principio, c. 4). Et cet amour ne se révèle pas seulement sur le Calvaire, mais également dans la Très Sainte Eucharistie, pour laquelle Duns Scot avait une très grande dévotion et qu’il voyait comme le sacrement de la présence réelle de Jésus et comme le sacrement de l’unité et de la communion qui conduit à nous aimer les uns les autres et à aimer Dieu comme le Bien commun suprême (cf. Reportata Parisiensa, in IV Sent., d. 8, q. 1, n. 3). « Et, — ainsi que je l'écrivais dans ma Lettre à l'occasion du Congrès international de Cologne pour le VIIème centenaire de la mort du bienheureux Duns Scot, rapportant la pensée de notre auteur — comme cet amour, cette charité, fut au commencement de tout, de même aussi dans l'amour et dans la charité seulement sera notre béatitude: "le vouloir ou la volonté d'amour est simplement la vie éternelle, bienheureuse et parfaite" » (AAS 101 [2009], 5).

Chers frères et sœurs, cette vision théologique, fortement «christocentrique», nous ouvre à la contemplation, à l’émerveillement et à la gratitude: le Christ est le centre de l’histoire et de l’univers, il est Celui qui donne un sens, une dignité et une valeur à notre vie! Comme le Pape Paul VI à Manille, je voudrais moi aussi aujourd’hui crier au monde: «[Le Christ] est celui qui nous a révélés le Dieu invisible, il est le premier né de toute créature, il est le fondement de toute chose; Il est le Maître de l’humanité et le rédempteur; Il est né, il est mort, il est ressuscité pour nous; Il est le centre de l’histoire et du monde; Il est Celui qui nous connaît et qui nous aime; Il est le compagnon et l’ami de notre vie... Je n’en finirais plus de parler de Lui» (Homélie, 29 novembre 1970; cf. ORLF n. 50 du 11 décembre 1970).

Non seulement le rôle du Christ dans l’histoire du salut, mais également celui de Marie est l’objet de la réflexion du Doctor subtilis. A l’époque de Duns Scot, la majorité des théologiens opposait une objection, qui semblait insurmontable, à la doctrine selon laquelle la très Sainte Vierge Marie fut préservée du péché originel dès le premier instant de sa conception: en effet, l’universalité de la Rédemption opérée par le Christ, à première vue, pouvait apparaître compromise par une telle affirmation, comme si Marie n’avait pas eu besoin du Christ et de sa [R]édemption. C’est pourquoi les théologiens s’opposaient à cette thèse. Alors, Duns Scot, pour faire comprendre cette préservation du péché originel, développa un argument qui sera ensuite adopté également par le Pape Pie IX en 1854, lorsqu’il définit solennellement le dogme de l’Immaculée Conception de Marie. Et cet argument est celui de la «Rédemption préventive», selon laquelle l’Immaculée Conception représente le chef d’œuvre de la Rédemption opérée par le Christ, parce que précisément la puissance de son amour et de sa médiation a fait que sa Mère soit préservée du péché originel. Marie est donc totalement rachetée par le Christ, mais avant même sa conception. Les Franciscains, ses confrères, accueillirent et diffusèrent avec enthousiasme cette doctrine, et d’autres théologiens — souvent à travers un serment solennel — s’engagèrent à la défendre et à la perfectionner.

A cet égard, je voudrais mettre en évidence un fait qui me paraît très important. Des théologiens de grande valeur, comme Duns Scot en ce qui concerne la doctrine sur l’Immaculée Conception, ont enrichi de la contribution spécifique de leur pensée ce que le Peuple de Dieu croyait déjà spontanément sur la Bienheureuse Vierge, et manifestait dans les actes de piété, dans les expressions artistiques et, en général, dans le vécu chrétien. Ainsi, la foi tant dans l’Immaculée Conception que dans l’Assomption corporelle de la Vierge, était déjà présente chez le Peuple de Dieu, tandis que la théologie n’avait pas encore trouvé la clé pour l’interpréter dans la totalité de la doctrine de la foi. Le Peuple de Dieu précède donc les théologiens, et tout cela grâce au sensus fidei surnaturel, c’est-à-dire à la capacité dispensée par l’Esprit Saint, qui permet d’embrasser la réalité de la foi, avec l’humilité du cœur et de l’esprit. Dans ce sens, le Peuple de Dieu est un «magistère qui précède», et qui doit être ensuite approfondi et accueilli intellectuellement par la théologie. Puissent les théologiens se placer toujours à l’écoute de cette source de la foi et conserver l’humilité et la simplicité des petits! Je l’avais rappelé il y a quelques mois en disant: «Il y a de grands sages, de grands spécialistes, de grands théologiens, des maîtres de la foi, qui nous ont enseigné de nombreuses choses. Ils ont pénétré dans les détails de l'Ecriture Sainte, [...] mais ils n'ont pas pu voir le mystère lui-même, le véritable noyau [...] L'essentiel est resté caché! [...] En revanche, il y a aussi à notre époque des petits qui ont connu ce mystère. Nous pensons à sainte Bernadette Soubirous; à sainte Thérèse de Lisieux, avec sa nouvelle lecture de la Bible “non scientifique”, mais qui entre dans le cœur de l'Ecriture Sainte» (Homélie lors de la Messe avec les membres de la Commission théologique internationale, 1er décembre 2009; cf. ORLF n. 49 du 8 décembre 2009).

Enfin, Duns Scot a développé un point à l’égard duquel la modernité est très sensible. Il s’agit du thème de la liberté et de son rapport avec la volonté et avec l’intellect. Notre auteur souligne la liberté comme qualité fondamentale de la volonté, en commençant par un raisonnement qui valorise le plus la volonté. Malheureusement, chez des auteurs qui ont suivi le notre, cette ligne de pensée se développa dans un volontarisme en opposition avec ce qu’on appelle l’intellectualisme augustinien et thomiste. Pour saint Thomas d’Aquin, qui suit saint Augustin, la liberté ne peut pas être considérée comme une qualité innée de la volonté, mais comme le fruit de la collaboration de la volonté et de l’intellect. Une idée de la liberté innée et absolue — comme justement elle évolue après Duns Scot — située dans la volonté qui précède l’intellect, que ce soit en Dieu ou dans l’homme, risque en effet de conduire à l’idée d’un Dieu qui ne ne serait même pas lié à la vérité et au bien. Le désir de sauver la transcendance absolue et la différence de Dieu par une accentuation aussi radicale et impénétrable de sa volonté ne tient pas compte du fait que le Dieu qui s’est révélé en Christ est le Dieu «logos», qui a agi et qui agit rempli d’amour envers nous. Assurément, comme l’affirme Duns Scot dans le sillage de la théologie franciscaine, l’amour dépasse la connaissance et est toujours en mesure de percevoir davantage que la pensée, mais c’est toujours l’amour du Dieu «logos» (cf. Benoît XVI, Discours à Ratisbonne, Insegnamenti di Benedetto XVI, II [2006], p. 261; cf. ORLF n. 38 du 19 septembre 2006). Dans l’homme aussi, l’idée de liberté absolue, située dans sa volonté, en oubliant le lien avec la vérité, ignore que la liberté elle-même doit être libérée des limites qui lui viennent du péché. De toute façon, la vision scotiste ne tombe pas dans ces extrêmes: pour Duns Scot un acte libre découle du concours d'un intellect et d'une volonté et s'il parle d'un « primat » de la volonté, il l'argumente exactement parce que la volonté suit toujours l'intellect.

[...]

Chers frères et sœurs, le bienheureux Duns Scot nous enseigne que dans notre vie l’essentiel est de croire que Dieu est proche de nous et nous aime en Jésus Christ, et donc de cultiver un profond amour pour lui et son Eglise. Nous sommes les témoins de cet amour sur cette terre. Que la Très Sainte Vierge Marie nous aide à recevoir cet amour infini de Dieu dont nous jouirons pleinement pour l’éternité dans le Ciel, lorsque finalement notre âme sera unie pour toujours à Dieu, dans la communion des saints.

> Lire le texte de l'audience générale dans son intégralité sur le site officiel du Saint-Siège

29/10/2014

Jean-Paul II: "La règle enseignée par l'Église n'est pas un idéal"

Jean-Paul II, Pape, Veritatis SplendorExtrait de l'encyclique Veritatis Splendor

103. L'espace spirituel de l'espérance est toujours ouvert pour l'homme, avec l'aide de la grâce divine et avec la coopération de la liberté humaine.

C'est dans la Croix salvifique de Jésus, dans le don de l'Esprit Saint, dans les sacrements qui naissent du côté transpercé du Rédempteur (cf. Jn 19, 34) que le croyant trouve la grâce et la force de toujours observer la Loi sainte de Dieu, même au milieu des plus graves difficultés. Comme le dit saint André de Crète : « En vivifiant la Loi par la grâce, Dieu a mis la loi au service de la grâce, dans un accord harmonieux et fécond, sans mêler à l'une ce qui appartient à l'autre, mais en transformant de manière vraiment divine ce qui était pénible, asservissant et insupportable, pour le rendre léger et libérateur »

Les possibilités « concrètes » de l'homme ne se trouvent que dans le mystère de la Rédemption du Christ. Ce serait une très grave erreur que d'en conclure que la règle enseignée par l’Église est en elle même seulement un "idéal" qui doit ensuite être adapté, proportionné, gradué, en fonction, dit-on, des possibilités concrètes de l'homme, selon un "équilibrage des divers biens en question". Mais quelles sont les "possibilités concrètes de l'homme" ? Et de quel homme parle-t-on ? De l'homme dominé par la concupiscence ou bien de l'homme racheté par le Christ ? Car c'est de cela qu'il s'agit : de la réalité de la Rédemption par le Christ. Le Christ nous a rachetés ! Cela signifie : il nous a donné la possibilité de réaliser l'entière vérité de notre être ; il a libéré notre liberté de la domination de la concupiscence. Et si l'homme racheté pèche encore, cela est dû non pas à l'imperfection de l'acte rédempteur du Christ, mais à la volonté de l'homme de se soustraire à la grâce qui vient de cet acte. Le commandement de Dieu est certainement proportionné aux capacités de l'homme, mais aux capacités de l'homme auquel est donné l'Esprit Saint, de l'homme qui, s'il est tombé dans le péché, peut toujours obtenir le pardon et jouir de la présence de l'Esprit »

104. Dans ce contexte se situe une juste ouverture à la miséricorde de Dieu pour le péché de l'homme qui se convertit et à la compréhension envers la faiblesse humaine. Cette compréhension ne signifie jamais que l'on compromet ou que l'on fausse la mesure du bien et du mal pour l'adapter aux circonstances. Tandis qu'est humaine l'attitude de l'homme qui, ayant péché, reconnaît sa faiblesse et demande miséricorde pour sa faute, inacceptable est au contraire l'attitude de celui qui fait de sa faiblesse le critère de la vérité sur le bien, de manière à pouvoir se sentir justifié par lui seul, sans même avoir besoin de recourir à Dieu et à sa miséricorde. Cette dernière attitude corrompt la moralité de toute la société, parce qu'elle enseigne le doute sur l'objectivité de la loi morale en général et le refus du caractère absolu des interdits moraux portant sur des actes humains déterminés, et elle finit par confondre tous les jugements de valeur.

Pape Jean-Paul II, Lettre encyclique Veritatis Splendor du 6 août 1993

 

28/10/2014

Pape François: "Le mariage et la famille sont menacés"

Devant 7 500 personnes du mouvement apostolique Schönstatt, le pape François a rappelé samedi que la famille et le mariage n’ont jamais été autant menacés.

L'importance de la famille et du mariage chrétien

C’est devant les 7 500 membres du mouvement apostolique Schönstatt venus samedi à Rome célébrer le centenaire de la fondation de leur groupe, et après un Synode pour la Famille mis à rude épreuve, que le pape François a rappelé l’importance de la famille et du mariage chrétien, ainsi que les dangers qui les menacent aujourd’hui.

La valeur et la richesse de la famille

Dans son discours, le souverain pontife a rappelé la valeur et la richesse de la famille. Un discours qui a pris des allures de dialogue lorsque l’intervention du pape François fut entrecoupée de témoignages vidéos. L’occasion pour le Saint Père de préciser que la famille et le mariage n’ont jamais été autant attaqués qu’aujourd’hui.

Le mariage n'est pas simplement un fait social

Au sujet du mariage, le Saint Père a tenu à faire réfléchir son auditoire sur la nature de ce sacrement, précisant que "le sacrement du mariage est parfois réduit à un rite, à un fait social qui cache une chose fondamentale : l’union avec Dieu." D’où la nécessité, pour le Saint Père, de prendre soin de la préparation des fiancés qui s’y préparent.

En effet, pour le pape argentin, seule une formation complète et patiente permet aujourd’hui de bien comprendre le sens de la formule consacrée, "pour toujours", dans une société qui exalte l’instantanéité et le temporaire.

(Radio Notre-Dame)

> Pape François: "Des nouvelles formes d'unions totalement destructrices" - 26 octobre 2014

08:31 Publié dans Famille, Pape | Tags : pape françois | Lien permanent | Commentaires (0)

Lettre de Benoît XVI au pèlerinage Summorum Pontificum

Le message de Sa Sainteté Benoît XVI aux pèlerins du Coetus Internationalis Summorum Pontificum a été lu le 25 octobre pendant la Messe célébrée par le Cardinal Raymond Burke selon la forme extraordinaire du rite romain en la Basilique Saint-Pierre de Rome.

Summorum Pontificum, Benoît XVI, forme extraordinaire, cardinal Burke

 

« Monsieur le Délégué Général,

Finalement je trouve enfin le temps de vous remercier pour votre lettre du 21 août passé. Je suis très heureux que l’Usus antiquus vive maintenant dans la pleine paix de l’Église, aussi chez les jeunes, soutenue et célébrée par de grands cardinaux. Spirituellement je serai avec vous. Mon état de “moine cloîtré” ne me permet pas d'être présent à l’extérieur. Je ne sors de ma clôture que dans des cas particuliers, invité personnellement par le Pape.

En communion de prière et d'amitié,

Vôtre dans le Seigneur,

Benoît XVI.»

 

(WDTPRS)

Message de Benoît XVI à l'Université pontificale urbanienne : "La mission est une nécessité !"

«Un geste de gratitude pour ce que, comme peritus [expert, NdEspN] conciliaire, avec son enseignement de professeur, comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et enfin, avec son précieux magistère, il a fait pour l'Eglise».
C'est avec ce motif que l'Université Pontificale Urbanienne a voulu dédier son grand amphithéâtre à Benoît XVI.
La cérémonie a eu lieu le matin, mardi 21 octobre dans le cadre de l'inauguration de l'année académique de l'université, et a vu la participation de l'archevêque Georg Gänswein, Préfet de la Maison pontificale, qui a lu un message écrit pour l'occasion par Benoît XVI, dont le prélat est le secrétaire particulier.

LE MESSAGE DE BENOIT XVI A L'URBANIENNE: RELIGIONS ET MISSION
(Texte en italien via Angela Ambrogetti)

aulamagna_720.jpgJe voudrais tout d'abord exprimer mon plus cordial remerciement au Recteur Magnifique et aux autorités académiques de l'Université pontificale urbanienne, aux Officiaux Majeurs et aux représentants des étudiants, pour leur proposition de donner mon nom au Grand Amphithéâtre restauré. Je tiens à remercier d'une façon particulière le Grand Chancelier de l'Université, le cardinal Fernando Filoni, d'avoir accueilli cette initiative. C'est un motif de grande joie pour moi de pouvoir être ainsi toujours présent au travail de l'Université pontificale urbanienne.

Au cours des différentes visites que j'ai pu faire en tant que Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, j'ai toujours été frappé par l'atmosphère d'universalité que l'on respire dans cette université, dans laquelle les jeunes provenant de presque tous les pays du monde se préparent pour le service de l’Évangile dans le monde d'aujourd'hui. Aujourd'hui encore, je vois intérieurement en face de moi, dans cette salle, une communauté composée de nombreux jeunes, qui nous font percevoir de manière vivante la merveilleuse réalité de l’Église catholique.

«Catholique»: cette définition de l'Église, qui appartient à la profession de foi depuis les temps les plus anciens, porte en elle quelque chose de la Pentecôte. Elle nous rappelle que l’Église de Jésus-Christ n'a jamais concerné un seul peuple ou une seule culture, mais que dès le début, elle était destinée à l'humanité. Les dernières paroles que Jésus dit à ses disciples furent: «faite des disciples dans toutes les nations» (Mt 28,19). Et au moment de la Pentecôte les apôtres parlèrent dans toutes les langues, pouvant ainsi manifester, par la force de l'Esprit Saint, toute l'étendue de leur foi.

Depuis lors, l'Église a vraiment grandi sur tous les continents. Votre présence, chers étudiantes, chers étudiants, reflète le visage universel de l’Église. Le prophète Zacharie avait annoncé un royaume messianique qui irait de mer en mer, et serait un royaume de paix (Zacharie 9.9s.). Et en effet, partout où est célébrée l'Eucharistie et où les hommes, par le Seigneur, deviennent un seul corps entre eux, il y a quelque chose de cette paix que Jésus-Christ avait promis de donner à ses disciples. Vous, chers amis, soyez les coopérateurs de cette paix que, dans un monde déchiré et violent, il devient de plus en plus urgent de construire et de protéger. C'est pourquoi le travail de votre université est si important, une université dans laquelle vous voulez apprendre à vous rapprocher de Jésus-Christ pour pouvoir devenir ses témoins.

58115_1668217985651_1243356104_2956966_6976741_n.jpgLe Seigneur ressuscité a chargé ses apôtres, et à travers eux les disciples de tous les temps, de porter sa parole aux extrémités de la terre et de faire de tous les hommes ses disciples. Le Concile Vatican II, reprenant dans le décret «Ad Gentes», une tradition constante, a mis en lumière les raisons profondes de cette tâche missionnaire et l'a donnée ainsi avec une force renouvelée à l’Église d'aujourd'hui.

Mais cela est-il encore valable? - se demandent beaucoup, aujourd'hui, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Église - vraiment, la mission est-elle toujours actuelle? Ne serait-il pas plus approprié de se rencontrer dans le dialogue entre les religions et de servir ensemble la cause de la paix dans le monde?
La contre-question est: le dialogue peut-il remplacer la mission?
Aujourd'hui, beaucoup, en effet, sont de l'idée que les religions devraient se respecter mutuellement et, dans le dialogue entre elles, devenir une force commune de paix conjointe. Dans ce mode de pensée, la plupart du temps on prend pour hypothèse que les différentes religions sont des variantes d'une seule et même réalité; que la «religion» est le genre commun, qui prend des formes différentes selon les différentes cultures, mais exprime toujours la même réalité. La question de la vérité, celle qui à l'origine motiva les chrétiens plus que toute autre chose, est mise ici entre parenthèses. On présuppose que la vérité sur Dieu, en dernière analyse, est inaccessible et que tout au plus on ne peut rendre présent ce qui est ineffable qu'avec une variété de symboles. Cette renonciation à la vérité semble réaliste et utile à la paix entre les religions dans le monde.

Et pourtant, elle est mortelle pour la foi. En effet, la foi perd son caractère contraignant et sa gravité, si tout se résume à des symboles au fond interchangeables, capables de renvoyer seulement de loin au mystère inaccessible du divin.

Chers amis, vous voyez que la question de la mission nous place non seulement face aux questions fondamentales de la foi, mais aussi face à celle sur ce que l'homme est. Dans une courte allocution de salut, je ne peux évidemment pas tenter d'analyser de manière exhaustive cette problématique qui aujourd'hui concerne profondément chacun d'entre nous. Je voudrais, cependant, au moins faire allusion à la direction que devrait prendre notre pensée. Je le fais en partant de deux points de départ différents.

_65819598_65819597.jpg-I-

1. L'opinion commune est que les religions sont pour ainsi dire côte à côte, comme les continents et les pays sur la carte géographique. Cependant, cela n'est pas exact. Les religions sont en mouvement au niveau historique, de même que les peuples et les cultures sont en mouvement. Il y a des religions en attente. Les religions tribales sont de ce type: elles ont leur moment de l'histoire, et pourtant elles sont en attente d'une rencontre plus grande qui les mène à la plénitude.

Nous, en tant que chrétiens, nous sommes convaincus que, dans le silence, elles attendent la rencontre avec Jésus-Christ, la lumière qui vient de lui, qui seul peut les conduire pleinement à leur vérité. Et le Christ les attend. La rencontre avec lui n'est pas l'irruption d'un étranger qui détruit leur propre culture et leur propre histoire. Elle est, au contraire, l'entrée dans quelque chose de plus grand, vers lequel elles sont en chemin. C'est pourquoi cette rencontre est toujours à la fois, purification et maturation. Par ailleurs, la rencontre est toujours mutuelle. Le Christ attend leur histoire, leur sagesse, leur vision des choses.

Aujourd'hui, nous voyons de plus en plus clairement un autre aspect: alors que dans les pays de sa grande histoire, le christianisme à bien des égards est devenu fatigué et que certaines branches du grand arbre grandi à partir de la graine de sénevé de l'Évangile sont devenues sèches et tombent sur le sol, de la rencontre avec le Christ des religions en attente vient une nouvelle vie. Là où auparavant, il n'y avait que fatigue, de nouvelles dimensions de la foi se manifestent et apportent la joie .

2. La religion en elle-même n'est pas un phénomène unitaire. En elle, il faut toujours distinguer plusieurs dimensions. D'un côté, il y a la grandeur de se projeter au-delà du monde, vers le Dieu éternel. Mais de l'autre, se trouvent en elle des éléments découlant de l'histoire des hommes et de leur pratique de la religion. Où l'on peut retrouver certainement des choses nobles et belles, mais aussi basses et destructrices, là où l'égoïsme de l'homme a pris possession de la religion, et au lieu d'une ouverture, l'a transformée en une fermeture dans son propre espace.

C'est pourquoi la religion n'est jamais simplement un phénomène seulement positif ou seulementadoration (3).jpg négatif: en elle l'un et l'autre aspect sont mélangés. À ses débuts, la mission chrétienne perçut très fortement surtout les éléments négatifs des religions païennes qu'elle a rencontrées. Pour cette raison, l'annonce chrétienne fut dans un premier temps extrêmement critique des religions. Ce n'est qu'en dépassant leurs traditions, qu'elle trouvait en grande partie démoniaques, que la foi chrétienne put développer sa force rénovatrice. Sur la base d'éléments de ce genre, le théologien protestant Karl Barth mit en opposition religion et foi, jugeant la première de façon absolument négative, comme le comportement arbitraire de l'homme qui tente, à partir de lui-même, de saisir Dieu. Dietrich Bonhoeffer a repris ce cadre, se prononçant en faveur d'un christianisme «sans religion». Il s'agit sans aucun doute d'une vision unilatérale qui ne peut être acceptée. Il est toutefois correct d'affirmer que chaque religion, pour rester dans le juste, doit dans le même temps également toujours être critique de la religion. Il est clair que cela est vrai, depuis son origine, et comme c'est dans sa nature, de la foi chrétienne, qui, d'une part, regarde avec un grand respect la profonde attente et la profonde richesse des religions, mais d'autre part, voit de manière critique aussi ce qui est négatif. Il va sans dire que la foi chrétienne doit constamment développer cette force critique aussi par rapport à sa propre histoire religieuse.

Pour nous, chrétiens, Jésus-Christ est le Logos de Dieu, la lumière qui nous aide à faire la distinction entre la nature de la religion et sa déformation.

3. A notre époque, la voix de ceux qui veulent nous convaincre que la religion en tant que telle est dépassée se fait toujours plus forte. Seule la raison critique doit orienter l''agir' de l'homme. Derrière de telles conception, il y a la conviction qu'avec la pensée positiviste, la raison dans toute sa pureté a définitivement acquis la domination. En réalité, même cette façon de penser et de vivre est historiquement conditionnée et liée à des cultures historiques déterminées. La considérer comme la seule valable rabaisserait l'homme, le privant de dimensions essentielles de son existence. L'homme devient plus petit, non pas plus grand, quand il n'y a plus de place pour un ethos qui, selon son authentique nature, renvoie au-delà du pragmatisme, quand il n'y a plus d'espace pour le regard fixé sur Dieu. Le lieu de la raison positiviste est dans les grands domaines d'action de la technique et de l'économie, et toutefois, elle n'épuise pas tout l'humain. Donc, c'est à nous qui croyons d'ouvrir encore et encore les portes qui, au-delà de la simple technique et du pur pragmatisme, conduisent à toute la grandeur de notre existence, à la rencontre avec le Dieu vivant.

pope-benedict-xvi-youth-nyc-320x211.jpeg- II -

1. Ces réflexions, peut-être un peu difficiles, devraient montrer que, même aujourd'hui, dans un monde profondément changé, la tâche de communiquer aux autres l’Évangile de Jésus-Christ reste raisonnable .

Et toutefois, il y a aussi une autre façon, plus simple, de justifier aujourd'hui cette tâche. La joie exige d'être communiquée. L'amour exige d'être communiqué. La vérité exige d'être communiquée. Qui a reçu une grande joie, ne peut pas simplement la garder pour soi, il doit la transmettre. La même chose s'applique pour le don de l'amour, pour le don de la reconnaissance de la vérité qui se manifeste.

Quand André rencontra le Christ, il ne put s'empêcher de dire à son frère: «Nous avons trouvé le Messie» (Jn 01:41). Et Philippe, auquel avait été donnée la même rencontre, ne put s'empêcher de dire à Nathanaël qu'il avait trouvé celui dont Moïse et les prophètes avaient écrit (Jean 1:45). Nous proclamons Jésus-Christ non pas pour apporter à notre communauté le plus possible de membres; et encore moins pour le pouvoir. Nous parlons de lui parce que nous sentons que nous devons transmettre la joie qui nous a été donnée.

Nous serons des annonciateurs crédibles de Jésus-Christ quand nous l'aurons vraiment rencontré dans les profondeurs de notre existence, quand, à travers la rencontre avec Lui, nous sera donnée la grande expérience de la vérité, de l'amour et de la joie.

2. La tension profonde entre l'offrande mystique à Dieu, en qui on se remet totalement, et la responsabilité pour le prochain et pour le monde par lui créé, fait partie de la nature de la religion. Marthe et Marie sont toujours inséparables, même si, de temps en temps, l'accent peut tomber sur l'une ou l'autre. Le point de rencontre entre les deux pôles est l'amour dans lequel nous touchons à la fois Dieu et ses créatures. «Nous avons connu et cru l'amour» (1 Jn 4,16): cette phrase exprime l'authentique nature du christianisme.
L'amour qui se réalise et se reflète de manière multiforme dans les saints de tous les temps, est la preuve authentique de la vérité du christianisme.

Benoît XVI

(Benoît-et-moi)