Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/12/2015

Saint Augustin : "O homme, éveille-toi; c'est pour toi que Dieu s'est fait homme"

saint augustin, nativité, sermon, justification de l'homme, rédemption, justification, témoignage, miséricorde, foi, justice, grâce1. Qu'est-ce que la naissance du Seigneur ? C'est la Sagesse de Dieu se montrant sous les formes d'un enfant ; c'est le Verbe de Dieu faisant entendre dans la chair des sons inarticulés. Mais ce Dieu caché saura se faire rendre témoignage par le ciel devant les Mages, et se faire annoncer aux bergers par la voix des anges. Ainsi nous célébrons aujourd'hui le jour anniversaire de celui où s'accomplit cette prophétie : « La Vérité s'est levée sur la terre, et la justice nous a regardés du haut des cieux (1) ». La Vérité qui est dans le sein du Père s'est levée sur la terre, pour être aussi dans le sein d'une mère. La Vérité qui porte le monde s'est levée sur la terre, pour être portée sur les mains d'une femme. La Vérité qui nourrit d'elle l'inaltérable bonheur des Anges, s'est levée sur la terre pour vivre elle-même du lait d'une mère. La Vérité que ne saurait contenir le ciel s'est levée sur la terre, pour être déposée dans une étable.

Pour l'avantage de qui cette incomparable grandeur se présente-t-elle à nous sous de si prodigieux abaissements ? Ce n'est pas assurément pour son avantage; mais, si nous croyons, il en résultera pour nous des biens immenses. O homme, éveille-toi; c'est pour toi que Dieu s'est fait homme. « Toi qui dors, lève-toi; lève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera (2) ». Oui, c'est pour toi que Dieu s'est fait homme; et s'il n'était né dans le temps, éternellement tu serais mort; jamais tu ne serais délivré de cette chair de péché, s'il n'en avait pris la ressemblance ; s'il ne te faisait une si grande miséricorde, tu serais livré à une misère sans fin; tu n'aurais point recouvré la vie , s'il ne s'était assujetti à mourir comme toi; tu aurais succombé, s'il ne t'avait secouru ; tu aurais péri, s'il n'était venu.

1. Ps. LXXXIV,12. — 2. Eph. V, 14.

2. Ainsi célébrons avec joie le jour de notre salut et de notre rédemption; célébrons le jour solennel où le grand jour, où le jour éternel qui naît d'un jour également grand et éternel également, fait son entrée dans notre jour temporel et si court. C'est lui qui « est devenu pour nous et justice, et sanctification, et rédemption, afin que, comme il est écrit, celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur (1) ». Ah ! nous devons nous garder de ressembler à ces Juifs orgueilleux « qui ignorent la justice de Dieu, qui veulent établir la leur, et qui se soustraient ainsi à la divine justice (2)». Aussi après ces mots : « La Vérité s'est levée sur la terre », lisons-nous aussitôt ceux-ci : « Et la justice a regardé du haut du ciel ». C'est pour détourner la faiblesse des mortels de chercher à s'attribuer cette justice, à s'approprier les dons divins; pour empêcher l'homme de prétendre qu'il se justifie, c'est-à-dire qu'il se rend juste lui-même et de dédaigner ainsi la justice de Dieu. « La Vérité s'est levée sur la terre » : le Christ a dit : « Je suis la Vérité (3) », et il est né d'une Vierge. — « Et la justice a regardé du haut du ciel » ; car en croyant à l'Enfant nouveau-né, l'homme est justifié, non par lui-même, mais par Dieu. « La Vérité s'est levée sur la terre » ; car « le Verbe s'est fait chair (4) ». — « Et la justice a regardé du haut du ciel » ; car « tout bien excellent et tout don parfait vient d'en-haut (5) ». « La Vérité s'est levée sur la terre » ; la chair est née de Marie. « Et la justice a regardé du haut du ciel » ; car « l'homme ne peut rien recevoir qui ne lui ait été donné du ciel (6)».

1. I Cor. I, 30, 31. — 2. Rom. X, 3. — 3. Jean, XIV,16. — 4. Ib. I, 14. — 5. Jacq. I, 17.- 6. Jean, III, 27.

3. « Ainsi donc justifiés par la foi, ayons la paix avec Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur ; par qui aussi nous avons accès à cette grâce où nous sommes établis et où nous nous glorifions dans l'espoir de la gloire de Dieu (1)». Vous reconnaissez avec moi, mes frères, ces quelques paroles de l'Apôtre. J'aime d'en rapprocher quelques paroles aussi du psaume que nous citons et de découvrir le rapport qui les unit. « Justifiés par la foi, soyons en paix avec Dieu » ; c'est que « la justice et la paix se sont embrassées. — Par Jésus-Christ Notre-Seigneur » ; car « la Vérité s'est levée sur la terre. — Par qui aussi nous avons accès à cette grâce où nous sommes établis, et où nous nous glorifions dans l'espoir de la gloire de Dieu». Il n'est pas dit : De notre gloire, mais : « De la gloire de Dieu ». Aussi ce n'est pas de nous que vient la justice; « elle a regardé du haut du ciel ». — De là vient « que celui qui se glorifie doit se glorifier dans le Seigneur ». C'est pourquoi lorsque la Vierge eut donné naissance au Seigneur dont nous célébrons aujourd'hui la Nativité, les anges chantèrent cet hymne : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre au hommes de bonne volonté (2) ». Eh ! d'où vient cette paix donnée à la terre, sinon de ce que « la Vérité s'est levée sur la terre » ; de que le Christ a reçu une naissance charnelle ? Et « c'est Lui qui est notre paix, puisque de deux choses il en a fait une (3) » ; en nous rapprochant par les doux liens de l’unité, pour faire de nous des hommes de bonne volonté.

Ah ! réjouissons-nous de cette grâce, afin de mettre notre gloire dans le témoignage de notre conscience; afin de nous y glorifier, non pas en nous, mais dans le Seigneur. Voilà pour quoi il est écrit : «C'est vous qui êtes ma gloire et qui m'élevez la tête (4) ». Dieu lui-même pouvait-il faire briller à nos yeux une grâce plus généreuse ? Il n'a qu'un Fils unique et il fait de lui un Fils de l'homme, afin d'élever le Fils de l'homme jusqu'à la dignité, de Fils de Dieu ! Cherche ici quel est notre, mérite, quelle est notre justice, quel motif détermine le Seigneur : découvriras-tu autre chose que sa grâce ?

1. Rom. V, 1, 2. - 2. Luc, II, 14. — 3. Ephés. II, 14. — 4. Ps. III, 4.

 

Source : SERMON CLXXXV. POUR LE JOUR DE NOEL. II. JUSTIFICATION DE L'HOMME.

25/12/2015

Gloria in Excelsis Deo !

Charles_Le_Brun.jpg

Les anges, dans nos campagnes,
Ont entonné l’hymne des cieux ;
Et l’écho de nos montagnes
Redit ce chant mélodieux ;
Gloria in excelsis Deo (bis)

Bergers, pour qui cette fête ?
Quel est l’objet de tous ces chants ?
Quel vainqueur ? quelle conquête
Mérite ces cris triomphants ?
Gloria in excelsis Deo (bis)

Ils annoncent la naissance
Du Libérateur d’Israël ;
Et, pleins de reconnaissance,
Chantent en ce jour solennel :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Allons tous de compagnie,
Sous l'humble toit qu'il a choisi,
Voir l'adorable Messie
À qui nous chanterons aussi :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Cherchons tous l'heureux village
Qui l'a vu naître sous ses toits.
Offrons lui le tendre hommage
Et de nos cœurs et de nos voix.
Gloria in excelsis Deo (bis)

Dans l'humilité profonde
Où vous paraissez à nos yeux,
Pour vous louer, Roi du monde,
Nous redirons ce chant joyeux :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Toujours remplis du mystère
Qu'opère aujourd'hui votre amour
Notre devoir sur la terre
Sera de chanter chaque jour :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Déjà les bienheureux anges,
Les chérubins, les séraphins,
Occupés de vos louanges,
Ont appris à dire aux humains :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Bergers, loin de vos retraites,
Unissez-vous à leurs concerts,
Et que vos tendres musettes
Fassent retentir dans les airs :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Dociles à leur exemple,
Seigneur, nous viendrons désormais
Au milieu de votre temple,
Chanter avec eux vos bienfaits.
Gloria in excelsis Deo (bis) Version 3

Les anges dans nos campagnes,
Ont entonné l’hymne des cieux ;
Et l’écho de nos montagnes
Redit ce chant mélodieux :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Bergers, pour qui cette fête ?
Quel est l'objet de tous ces chants ?
Quel vainqueur, quelle conquête
Mérite ces cris triomphants ?
Gloria in excelsis Deo (bis)

Ils annoncent la naissance
Du Libérateur d’Israël ;
Et pleins de reconnaissance,
Chantent ce jour si solennel.
Gloria in excelsis Deo (bis)

Cherchons tous l’heureux village
Qui l'a vu naître sous ses toits.
Offrons-lui le tendre hommage
Et de nos cœurs et de nos voix
Gloria in excelsis Deo (bis)

Dans l’humilité profonde
Où vous paraissez à nos yeux,
Pour vous louer, Roi du monde,
Nous redirons ce chant joyeux.
Gloria in excelsis Deo (bis)

Déjà par la voix de l’ange,
Par les hymnes des chérubins,
La terre suit la louange
Qui se chante aux parvis divins.
Gloria in excelsis Deo (bis)

Bergers, quittez vos retraites,
Unissez-vous à leurs concerts ;
Et que vos tendres musettes
Fassent retentir dans les airs.
Gloria in excelsis Deo (bis)

Dociles à leur exemple,
Seigneur, nous viendrons désormais,
Au milieu de votre temple,
Chanter avec eux vos bienfaits.
Gloria in excelsis Deo (bis)

Minuit ! Chrétiens !

269111857_640.jpg

Minuit  ! Chrétiens, c’est l’heure solennelle
Où l’homme Dieu descendit jusqu’à nous,
Pour effacer la tache originelle
Et de son Père arrêter le courroux :
Le monde entier tressaille d’espérance
À cette nuit qui lui donne un Sauveur
Peuple, à genoux attends ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !

(Chœur)

Peuple, à genoux attends ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! Voici le Rédempteur  !

De notre foi que la lumière ardente
Nous guide tous au berceau de l’enfant
Comme autrefois, une étoile brillante
Y conduisit les chefs de l’Orient
Le Roi des Rois naît dans une humble crèche,
Puissants du jour fiers de votre grandeur,
Ah ! votre orgueil c’est de là qu’un Dieu prêche,
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !

(Chœur)

Ah ! votre orgueil c’est de là qu’un Dieu prêche,
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !
Courbez vos fronts devant le Rédempteur  !

Le Rédempteur a brisé toute entrave,
La terre est libre et le ciel est ouvert
Il voit un frère où n’était qu’un esclave
L’amour unit ceux qu’enchaînait le fer,
Qui lui dira notre reconnaissance  ?
C’est pour nous tous qu’Il naît, qu’Il souffre et meurt :
Peuple, debout ! chante ta délivrance,
Noël  ! Noël  ! chantons le Rédempteur  !
Noël  ! Noël  ! chantons le Rédempteur  !

 

 

 source : Minuit ! Chrétiens !

24/12/2015

Adeste fideles !

AdoPastoZurbaran.jpg

Adeste, fideles, læti triumphantes.
Venite, venite in Bethlehem.
Natum videte Regem angelorum.
Venite, adoremus (ter)
Dominum.
En grege relicto humiles ad cunas,
Vocati pastores approperant,
Et nos ovanti gradu festinemus.
Venite, adoremus (ter)
Dominum.
Æterni Parentis splendorem æternum,
Velatum sub carne videbimus,
Deum infantem pannis involutum.
Venite, adoremus (ter)
Dominum.
Pro nobis egenum et fœno cubantem
Piis foveamus amplexibus ;
Sic nos amantem quis non redamaret ?
Venite, adoremus (ter)
Dominum.

Source : Adeste fideles

06/01/2015

L'Epiphanie par Paul Claudel

En ce petit matin de l’An tout neuf, quand le givre sous les pieds est criant comme du cristal,
Et que la terre en brillant, future, apparaît dans son vêtement baptismal,
Jésus, fruit de l’ancien Désir, maintenant que Décembre est fini,
Se manifeste, qui commence, dans le rayonnement de l’Epiphanie.
Et l’attente pourtant fut longue, mais les deux autres avec Balthazar
A travers l’Asie et le démon cependant se sont mis en marche trop tard
Pour arriver avant la fin de ce temps qui précède Noël,
Et ce qui les entoure, c’est déjà le Six de l’Année nouvelle !
Voici l’étoile qui s’arrête, et Marie avec son Dieu entre les bras qui célèbre !
Il est trop tard maintenant pour savoir ce que c’est que les ténèbres !
Il n’y a plus qu’à ouvrir les yeux et regarder,
Car le Fils de Dieu avec nous, voici déjà le douzième jour qu’il est né !
Gaspard, Melchior et le troisième offrent les présents qu’ils ont apportés.
Et nous, regardons avec eux Jésus-Christ, en ce jour, qui nous est triplement manifesté.

Matthias_stom_the_adoration_of_the_magi.jpgLe mystère premier, c’est la proposition aux Rois qui sont en même temps les Sages.
Car, pour les pauvres, c’est trop simple, et nous voyons qu’autour de la Crèche le paysage
Tout d’abord avec force moutons ne comporte que des bonnes femmes et des bergers
Qui d’une voix confessent le Sauveur sans aucune espèce de difficulté.
Ils sont si pauvres, que cela change à peine le bon Dieu,
Et son Fils, quand il naît, se trouve comme chez Lui avec eux.
Mais avec les Savants et les Rois, c’est une bien autre affaire !
Il faut, pour en trouver jusqu’à trois, remuer toute la terre.
Encore est-il que ce ne sont pas les plus illustres ni les plus hauts,
Mais des espèces de magiciens pittoresques et de petits souverains coloniaux.
Et ce qu’il leur a fallu pour se mettre en mouvement, ce n’est pas une simple citation,
C’est une étoile du Ciel même qui dirige l’expédition,
Et qui se met en marche la première au mépris des Lois astronomiques
Spécialement insultées pour le plus grand labeur de l’Apologétique.
Quand une étoile qui est fixe depuis le commencement du monde se met à bouger,
Un roi, et je dirai même un savant, quelquefois peut consentir à se déranger.
C’est pourquoi Joseph et Marie un matin voient s’amener Gaspard, Melchior et Balthazar,
Qui, somme toute, venant de si loin, ne sont pas plus de douze jours en retard.
Mère de Dieu, favorablement accueillez ces personnes honnêtes
Qui ne doutent pas un seul moment de ce qu’elles ont vu au bout de leurs lunettes.
Et ce qu’ils vous apportent à grand labeur du fond de la Perse ou de l’Abyssinie,
Tout de même ce sont des présents de grand sens et de grand prix :
L’or (qu’on obtient aujourd’hui avec les broyeurs et le cyanure),
Et qui est l’étalon même de la Foi sans nulle fraude ni rognure ;
La myrrhe, arbuste rare dans le désert qu’il a fallu tant de peines pour préserver,
Dont le parfum sépulcral et amer est le symbole de la Charité ;
Et pincée de cendre immortelle soustraite à tant de bûchers,
L’unique once d’encens, c’est l’Espoir, que Melchior est venu vous apporter,
Au moyen de mille voitures et de deux cent quatre-vingts chameaux à la file,
Qui sans aucune exception ont passé par le trou d’une aiguille

La deuxième Epiphanie de Notre-Seigneur, c'est le jour de Son baptême dans le Jourdain.
vitrail-bapteme-Jesus-eglise-villiers.jpgL'eau devient un sacrement par la vertu du Verbe qui S'y joint.
Dieu nu entre aux fonts de ces eaux profondes où nous sommes ensevelis.
Comme elles Le font un avec nous, elles nous font Un avec Lui.
Jusqu'au dernier puits dans le désert, jusqu'au trou précaire dans le chemin,
Il n'est pas une goutte d'eau désormais qui ne suffise à faire un chrétien,
Et qui, communiquant en nous à ce qu'il y a de plus vital et de plus pur,
Intérieurement pour le Ciel ne féconde l'astre futur.
Comme nous n'avons point de trop dans le Ciel de ces gouffres illimités
Dont nous lisons que la Terre à la première ligne du Livre fut séparée,
Le Christ à son âge parfait entre au milieu de l'Humanité,
Comme un voyageur altéré à qui ne suffirait pas toute la mer.
Pas une goutte de l'Océan où il n'entre et qui ne Lui soit nécessaire.
« Viderunt te Aquœ, Domine », dit le Psaume. Nous Vous avons connu !
Et quand du milieu de nous de nouveau Vous émergez ivre et nu,
Votre dernière langueur avant que Vous ne soyez tout-à-fait mort,
Votre dernier cri sur la Croix est que Vous avez soif encore !
Et le troisième mystère précisément, c'est à ce repas de noces en Galilée,
(Car la première fois qu'on Vous voit, ce n'est pas en hôte, mais en invité),
Quand Vous changeâtes en vin, sur le mot à mi-voix de Votre Mère,
L'eau furtive récelée dans les dix urnes de pierre.
noces_de_cana_50.jpgLe marié baisse les yeux, il est pauvre, et la honte le consterne :
Ce n'est pas une boisson pour un repas de noces que de l'eau de citerne!
Telle qu'elle est au mois d'août, quand les réservoirs ne sont pas grands,
Toute pleine de saletés et d'insectes dégoûtants.
(Tels les sombres collégiens qui sablent comme du Champagne
Tout Ernest Havet liquéfié dans les fioles de la Saint-Charlemagne !)
Un mot de Dieu suffit à ces vendanges dans le secret,
Pour que notre eau croupie se change en un vin parfait.
Et le vin d'abord était plat, à la fin voici le meilleur !
C'est bien. Ce que nous avons reçu, nous Vous le rendrons tout-à-l'heure.
Et Vous direz si ce n'est pas le meilleur que nous avons réservé pour la fin,
Ce nectar sur une sale éponge, tout trempé de lie et de fiel,
Qu'un commissaire de police Vous offre pour faire du zèle !

L'Epiphanie du jour est passée et il ne nous reste plus que celle de la nuit,
Où l'on fait voir aux enfants les Mages qui redescendent vers leur pays,
Par un chemin différent, tous les trois en une ligne oblique.
C'est un grand ciel nu d'hiver avec tous ses astres et astérisques,
Un de ces ciels, blanc sur noir, comme il en fonctionne au dessus de la Chine du Nord et de la Sibérie,
Avec six mille étoiles de toutes leurs forces les plus grosses, qui palpitent et qui télégraphient !
Quel est parmi tant de soleils celui qu'un ange arracha comme une torche au hasard.
Pour éclairer le chemin où procèdent les trois Vieillards ?
On ne sait pas. La nuit est redevenue la même et tout brûle de toutes parts en silence.
Le livre illisible du Ciel jusqu'à la tranche est ouvert en son irrésistible évidence.
Salut, grande Nuit de la Foi, infaillible Cité astronomique !
C'est la Nuit, et non pas le brouillard, qui est la patrie d'un catholique,
Le brouillard qui aveugle et qui asphyxie, et qui entre par la bouche et les yeux et par tous les sens,
Où marchent sans savoir où ils sont l'incrédule et l'indifférent,
L'aveugle et l'indifférent dans le brouillard sans savoir où ils sont et qui ils sont,
Espèces d'animaux manques incapables du Oui et du Non !
Voici la nuit mieux que le jour qui nous documente sur la route
Avec tous ses repères à leur place et ses constellations une fois pour toutes,
Voici l'An tout nouveau, le même, qui se lève, avec ses millions d'yeux tout autour vers le point polaire,
Ton siège au milieu du Ciel, ô Marie, Étoile de la Mer !

Paul Claudel

Claudel, P. Ecoute ma Fille. s.l, Gallimard. 1934. 11-18.

Autre poème de Paul Claudel publiés sur Espérance Nouvelle :

> Saint François Xavier

> La conversion de Paul Claudel

03/01/2015

Chant joyeux de Noël

bébé Jésus Saint Marie filant.jpgLe petit Jésus,
Sauveur adorable,
La nuit de Noël,
Naquit dans l'étable;
Des bergers vinrent bientôt
L'adorer dans son berceau,
Et l'on vit trois mages
Offrir pour hommages
La myrrhe, l'or et l'encens,
Ah! quels beaux présents!
Car Jésus, à leurs yeux,
Est vraiment le roi des cieux!

Les chœurs angéliques
Ont chanté Noël!
Mêlons nos cantiques
Aux accents du ciel!
Noël! Noël! Noël!
Chantons tous Noël!
Noël! Noël!
Chantons tous Noël!
Le Dieu tout aimable
Est né dans l'étable.
Gracieux et beau,
Gracieux et beau!
Sur la paille humide,
Charmant et candide
Comme un doux agneau,
Comme un doux agneau.

Le petit Jésus disait le rosaire,
Penché sur le cœur de sa tendre mère;
C'est lui qui fit le Pater,
Le divin Pater noster,
Et sa voix bénie,
Saluant Marie,
Disait: Ave Maria,
Et puis Gloria.
Il faut donc chaque jour,
Imiter ce Dieu d'amour.

Les chœurs angéliques
Ont chanté Noël!
Mêlons nos cantiques
Aux accents du ciel!
Noël! Noël! Noël!
Chantons tous Noël!
Noël! Noël!
Chantons tous Noël!

Allons, ma pauvre âme,
Que l'amour t'enflamme,
Et ne pleure plus,
Et ne pleure plus!
Marie est ta mère,
Et ton nouveau père
S'appelle Jésus,
S'appelle Jésus.

Les chœurs angéliques
Ont chanté Noël!
Mêlons nos cantiques
Aux accents du ciel!
Noël! Noël! Noël!
Chantons tous Noël!
Noël! Noël!
Chantons tous Noël!

 

François-Auguste Gevaert

Paroles et informations


22/12/2014

Un chant pour se préparer à Noël : Les anges dans nos campagnes

Les anges, dans nos campagnes,
Ont entonné l’hymne des cieux ;
Et l’écho de nos montagnes
Redit ce chant mélodieux ;
Gloria in excelsis Deo (bis)

Bergers, pour qui cette fête ?
Quel est l’objet de tous ces chants ?
Quel vainqueur ? quelle conquête
Mérite ces cris triomphants ?
Gloria in excelsis Deo (bis)

Ils annoncent la naissance
Du Libérateur d’Israël ;
Et, pleins de reconnaissance,
Chantent en ce jour solennel :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Allons tous de compagnie,
Sous l'humble toit qu'il a choisi,
Voir l'adorable Messie
À qui nous chanterons aussi :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Cherchons tous l'heureux village
Qui l'a vu naître sous ses toits.
Offrons lui le tendre hommage
Et de nos cœurs et de nos voix.
Gloria in excelsis Deo (bis)

Dans l'humilité profonde
Où vous paraissez à nos yeux,
Pour vous louer, Roi du monde,
Nous redirons ce chant joyeux :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Toujours remplis du mystère
Qu'opère aujourd'hui votre amour
Notre devoir sur la terre
Sera de chanter chaque jour :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Déjà les bienheureux anges,
Les chérubins, les séraphins,
Occupés de vos louanges,
Ont appris à dire aux humains :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Bergers, loin de vos retraites,
Unissez-vous à leurs concerts,
Et que vos tendres musettes
Fassent retentir dans les airs :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Dociles à leur exemple,
Seigneur, nous viendrons désormais
Au milieu de votre temple,
Chanter avec eux vos bienfaits.
Gloria in excelsis Deo (bis) Version 3

Les anges dans nos campagnes,
Ont entonné l’hymne des cieux ;
Et l’écho de nos montagnes
Redit ce chant mélodieux :
Gloria in excelsis Deo (bis)

Bergers, pour qui cette fête ?
Quel est l'objet de tous ces chants ?
Quel vainqueur, quelle conquête
Mérite ces cris triomphants ?
Gloria in excelsis Deo (bis)

Ils annoncent la naissance
Du Libérateur d’Israël ;
Et pleins de reconnaissance,
Chantent ce jour si solennel.
Gloria in excelsis Deo (bis)

Cherchons tous l’heureux village
Qui l'a vu naître sous ses toits.
Offrons-lui le tendre hommage
Et de nos cœurs et de nos voix
Gloria in excelsis Deo (bis)

Dans l’humilité profonde
Où vous paraissez à nos yeux,
Pour vous louer, Roi du monde,
Nous redirons ce chant joyeux.
Gloria in excelsis Deo (bis)

Déjà par la voix de l’ange,
Par les hymnes des chérubins,
La terre suit la louange
Qui se chante aux parvis divins.
Gloria in excelsis Deo (bis)

Bergers, quittez vos retraites,
Unissez-vous à leurs concerts ;
Et que vos tendres musettes
Fassent retentir dans les airs.
Gloria in excelsis Deo (bis)

Dociles à leur exemple,
Seigneur, nous viendrons désormais,
Au milieu de votre temple,
Chanter avec eux vos bienfaits.

21/12/2014

Paul Claudel se convertit un soir de Noël

"Noel-Saint-Joseph-accueille-Jesus-a-la-creche.jpegJ'avais complètement oublié la religion et j'étais à son égard d'une ignorance de sauvage. La première lueur de vérité me fut donnée par la rencontre des livres d'un grand poète, à qui je dois une éternelle reconnaissance, et qui a eu dans la formation de ma pensée une part prépondérante, Arthur Rimbaud. La lecture des Illuminations, puis, quelques mois après, d'Une saison en enfer, fut pour moi un événement capital. Pour la première fois, ces livres ouvraient une fissure dans mon bagne matérialiste et me donnaient l'impression vivante et presque physique du surnaturel. Mais mon état habituel d'asphyxie et de désespoir restait le même. Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverais un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C'est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j'assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand'messe. Puis, n'ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. J'étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l'entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c'est alors que se produisit l'événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d'une telle force d'adhésion, d'un tel soulèvement de tout mon être, d'une conviction si puissante, d'une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d'une vie agitée, n'ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J'avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l'innocence, l'éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable."

Paul Claudel

20/12/2014

Un chant de Noël pour préparer Noël : Pueri Concinite

Pueri concinite
nato regi psallite !
Voce pia dicite :
"Apparuit quem genuit Maria !"
Sunt impleta
Quem predixit Gabriel
Eja ! Virgo Deum genuit
quem divina voluit clementia.
Hodie apparuit in Israel.
Ex Maria virgine
natus est Rex
alleluia !

Enfants, chantez ensemble,
jouez pour le roi qui vient de naître !
Dites avec vos voix tendres :
« Il est apparu Celui que Marie a engendré ! »
Les paroles de l'ange Gabriel
se sont réalisées.
Ah ! la Vierge a donné naissance au Dieu
et sa divine douceur L'a accepté.
Aujourd'hui, Il est apparu en Israël.
De la Vierge Marie
est né un roi,
alléluia !