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26/12/2015

Saint Augustin : "O homme, éveille-toi; c'est pour toi que Dieu s'est fait homme"

saint augustin, nativité, sermon, justification de l'homme, rédemption, justification, témoignage, miséricorde, foi, justice, grâce1. Qu'est-ce que la naissance du Seigneur ? C'est la Sagesse de Dieu se montrant sous les formes d'un enfant ; c'est le Verbe de Dieu faisant entendre dans la chair des sons inarticulés. Mais ce Dieu caché saura se faire rendre témoignage par le ciel devant les Mages, et se faire annoncer aux bergers par la voix des anges. Ainsi nous célébrons aujourd'hui le jour anniversaire de celui où s'accomplit cette prophétie : « La Vérité s'est levée sur la terre, et la justice nous a regardés du haut des cieux (1) ». La Vérité qui est dans le sein du Père s'est levée sur la terre, pour être aussi dans le sein d'une mère. La Vérité qui porte le monde s'est levée sur la terre, pour être portée sur les mains d'une femme. La Vérité qui nourrit d'elle l'inaltérable bonheur des Anges, s'est levée sur la terre pour vivre elle-même du lait d'une mère. La Vérité que ne saurait contenir le ciel s'est levée sur la terre, pour être déposée dans une étable.

Pour l'avantage de qui cette incomparable grandeur se présente-t-elle à nous sous de si prodigieux abaissements ? Ce n'est pas assurément pour son avantage; mais, si nous croyons, il en résultera pour nous des biens immenses. O homme, éveille-toi; c'est pour toi que Dieu s'est fait homme. « Toi qui dors, lève-toi; lève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera (2) ». Oui, c'est pour toi que Dieu s'est fait homme; et s'il n'était né dans le temps, éternellement tu serais mort; jamais tu ne serais délivré de cette chair de péché, s'il n'en avait pris la ressemblance ; s'il ne te faisait une si grande miséricorde, tu serais livré à une misère sans fin; tu n'aurais point recouvré la vie , s'il ne s'était assujetti à mourir comme toi; tu aurais succombé, s'il ne t'avait secouru ; tu aurais péri, s'il n'était venu.

1. Ps. LXXXIV,12. — 2. Eph. V, 14.

2. Ainsi célébrons avec joie le jour de notre salut et de notre rédemption; célébrons le jour solennel où le grand jour, où le jour éternel qui naît d'un jour également grand et éternel également, fait son entrée dans notre jour temporel et si court. C'est lui qui « est devenu pour nous et justice, et sanctification, et rédemption, afin que, comme il est écrit, celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur (1) ». Ah ! nous devons nous garder de ressembler à ces Juifs orgueilleux « qui ignorent la justice de Dieu, qui veulent établir la leur, et qui se soustraient ainsi à la divine justice (2)». Aussi après ces mots : « La Vérité s'est levée sur la terre », lisons-nous aussitôt ceux-ci : « Et la justice a regardé du haut du ciel ». C'est pour détourner la faiblesse des mortels de chercher à s'attribuer cette justice, à s'approprier les dons divins; pour empêcher l'homme de prétendre qu'il se justifie, c'est-à-dire qu'il se rend juste lui-même et de dédaigner ainsi la justice de Dieu. « La Vérité s'est levée sur la terre » : le Christ a dit : « Je suis la Vérité (3) », et il est né d'une Vierge. — « Et la justice a regardé du haut du ciel » ; car en croyant à l'Enfant nouveau-né, l'homme est justifié, non par lui-même, mais par Dieu. « La Vérité s'est levée sur la terre » ; car « le Verbe s'est fait chair (4) ». — « Et la justice a regardé du haut du ciel » ; car « tout bien excellent et tout don parfait vient d'en-haut (5) ». « La Vérité s'est levée sur la terre » ; la chair est née de Marie. « Et la justice a regardé du haut du ciel » ; car « l'homme ne peut rien recevoir qui ne lui ait été donné du ciel (6)».

1. I Cor. I, 30, 31. — 2. Rom. X, 3. — 3. Jean, XIV,16. — 4. Ib. I, 14. — 5. Jacq. I, 17.- 6. Jean, III, 27.

3. « Ainsi donc justifiés par la foi, ayons la paix avec Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur ; par qui aussi nous avons accès à cette grâce où nous sommes établis et où nous nous glorifions dans l'espoir de la gloire de Dieu (1)». Vous reconnaissez avec moi, mes frères, ces quelques paroles de l'Apôtre. J'aime d'en rapprocher quelques paroles aussi du psaume que nous citons et de découvrir le rapport qui les unit. « Justifiés par la foi, soyons en paix avec Dieu » ; c'est que « la justice et la paix se sont embrassées. — Par Jésus-Christ Notre-Seigneur » ; car « la Vérité s'est levée sur la terre. — Par qui aussi nous avons accès à cette grâce où nous sommes établis, et où nous nous glorifions dans l'espoir de la gloire de Dieu». Il n'est pas dit : De notre gloire, mais : « De la gloire de Dieu ». Aussi ce n'est pas de nous que vient la justice; « elle a regardé du haut du ciel ». — De là vient « que celui qui se glorifie doit se glorifier dans le Seigneur ». C'est pourquoi lorsque la Vierge eut donné naissance au Seigneur dont nous célébrons aujourd'hui la Nativité, les anges chantèrent cet hymne : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre au hommes de bonne volonté (2) ». Eh ! d'où vient cette paix donnée à la terre, sinon de ce que « la Vérité s'est levée sur la terre » ; de que le Christ a reçu une naissance charnelle ? Et « c'est Lui qui est notre paix, puisque de deux choses il en a fait une (3) » ; en nous rapprochant par les doux liens de l’unité, pour faire de nous des hommes de bonne volonté.

Ah ! réjouissons-nous de cette grâce, afin de mettre notre gloire dans le témoignage de notre conscience; afin de nous y glorifier, non pas en nous, mais dans le Seigneur. Voilà pour quoi il est écrit : «C'est vous qui êtes ma gloire et qui m'élevez la tête (4) ». Dieu lui-même pouvait-il faire briller à nos yeux une grâce plus généreuse ? Il n'a qu'un Fils unique et il fait de lui un Fils de l'homme, afin d'élever le Fils de l'homme jusqu'à la dignité, de Fils de Dieu ! Cherche ici quel est notre, mérite, quelle est notre justice, quel motif détermine le Seigneur : découvriras-tu autre chose que sa grâce ?

1. Rom. V, 1, 2. - 2. Luc, II, 14. — 3. Ephés. II, 14. — 4. Ps. III, 4.

 

Source : SERMON CLXXXV. POUR LE JOUR DE NOEL. II. JUSTIFICATION DE L'HOMME.

31/08/2015

La Vierge Marie Médiatrice

Beata_Vergine_Maria_della_Mercede_A.jpgLaisser passer la grâce de Dieu dans notre pauvreté, une joie ! Quelle joie de nous unir aux chrétiens de Belgique pour fêter « Marie médiatrice de grâce ». Nous n’hésitons pas à dire que nous recevons le don de Dieu les uns par les autres. Nous disons aussi que les frères les plus pauvres au milieu de nous sont des « canaux » privilégiés par lesquels nous arrive la grâce de Dieu. C’est une expérience concrète et quotidienne que nous faisons de la médiation de l’Amour de Dieu. Nous expérimentons cette « expérience » entre Dieu, le donateur de la grâce, et les pauvres pécheurs que nous sommes. Les pauvres ont là un rôle privilégié, par leur pauvreté même, ils sont comme des médiateurs, des moyens divins par lesquels la grâce de Dieu nous arrive.

Ainsi cette fête de la Vierge Marie que nous célébrons aujourd’hui, nous l’expérimentons chaque jour. Nous expérimentons aussi que, si nous refusons ces petits moyens par lesquels la grâce de Dieu nous est offerte, nous nous coupons de la grâce de Dieu. Cette fête nous révèle une autre expérience quotidienne. Imaginons que nous ayons un frère, tellement débordant dans son amour pour nous, qu’il nous « étouffe ». Est-ce que cet amour vient de Dieu ? Nous n’en savons rien. Ce que nous savons, c’est qu’il y a un malaise entre cet « enveloppement gênant » et ce que nous sommes prêts à recevoir. Nous avons l’expérience que « cet autre » peut nous gêner dans son amour. Les psychologues parleront de la « captation » pour s’attacher l’autre. Cela nous remet alors devant la source de l’amour et la pureté de cette Source.

Nous comprenons ainsi l’humilité de Dieu. Dieu est un amour tellement fort, grand et puissant que nous prenons l’image du soleil et nous sommes comme une petite goutte d’eau ! Approchez une petite goutte d’eau du soleil, c’est la « désintégration » de la petite goutte d’eau, à moins qu’elle ne soit rendue capable de vivre du Soleil. L’humilité de Dieu va jusqu’à proportionner le don de son amour en l’adaptant, par la médiation, à ce que nous pouvons en recevoir. Les pauvres sont toujours très humbles dans la manière avec laquelle ils nous proposent l’amour qui vient du cœur de Dieu. Toutes ces médiations trouvent leur origine dans l’unique médiateur Jésus. Tout vient de Dieu par Jésus.

L’Église dans sa sagesse, fait passer toutes les prières liturgiques qu’elle adresse au Père par Jésus Notre Seigneur, dans l’Esprit. Dieu, dans sa bonté miséricordieuse, vient nous rejoindre jusque dans notre misère. Il a voulu que la nature coopère, que la créature coopère au don de son amour. Quand Dieu veut nous combler de sa grâce, Il veut que nous la lui demandions, c’est la prière de demande. Il ne nous donne jamais sa grâce sans que nous la lui ayons demandée. Toute prière de demande dans l’Église, nous dispose à recevoir le don de Dieu. Ce don de Dieu nous déborde de toutes parts. Chaque fois que nous demandons notre pain quotidien, la joie dont nous avons besoin pour vivre, nous nous disposons, à recevoir la grâce de Dieu.

Dans sa miséricorde, Dieu veut que sa grâce nous arrive, proportionnée à ce que nous pouvons en recevoir. C’est sa grâce qui nous prépare à recevoir toutes ses grâces. Nous comprenons la fête que nous célébrons aujourd’hui en Église : Marie, médiatrice de toutes grâces est Immaculée. Elle demeure à la Source, c’est son privilège obtenu par la passion de Jésus. Étant toujours à la source, étant aussi de notre peuple, elle est solidaire de l’humanité, de chacun de nous. Elle nous donne Jésus, l’unique médiateur. Dans cet unique médiateur, sont contenus beaucoup de médiations.

Source : L'Evangile au quotidien

21/06/2015

Saint Bonaventure - Itinéraire de l'âme à Dieu - Chapitre IV

 

Saint Bonaventure

Ordre des Frères Mineurs--Cardinal-Évêque d'Albane--Docteur de l’Église

Itinéraire de l’Âme à Dieu

 

PROLOGUE.

CHAPITRE PREMIER. Des degrés d'élévation à Dieu, et de la contemplation du Seigneur par les traces de sa puissance créatrice.

CHAPITRE II.De la contemplation de Dieu dans les traces de sa présence imprimées en ce monde sensible.

CHAPITRE III. De la contemplation de Dieu par son image gravée dans les facultés naturelles de notre âme.

CHAPITRE IV. De la contemplation de Dieu en son image reformée par la grâce divine.

CHAPITRE V. De la contemplation de l'unité divine par son nom principal, qui est l’ETRE.

CHAPITRE VI. De la contemplation de la Trinité bienheureuse en son nom, qui est SOUVERAINEMENT BON.

CHAPITRE VII. Du ravissement spirituel et mystique, dans lequel le repos est donné à notre intelligence et notre affection passe tout entière en Dieu.

 

CHAPITRE IV. De la contemplation de Dieu en son image reformée par la grâce divine.

 

Ce n'est pas seulement en passant à travers notre âme, mais en elle-même, qu'il nous faut contempler notre premier principe; et comme ce degré est plus élevé que le précédent , nous lui donnerons la quatrième place dans l'échelle de nos méditations.

 

Il semble étonnant que, Dieu étant si proche de nos âmes , si peu d'hommes s'appliquent à le contempler en eux-mêmes. La raison en est que notre âme distraite par les sollicitudes de la vie, obscurcie par les vains fantômes de ce monde, entraînée par les concupiscences , demeure étrangère aux enseignements de sa mémoire et aux lumières de son intelligence, et qu'elle est sans désir pour les joies spirituelles et la suavité intérieure qu'elle pourrait goûter au-dedans d'elle-même. Plongée tout entière dans les choses sensibles , elle devient impuissante à trouver en elle l'image de Dieu.

 

Et comme il est nécessaire que l'homme demeure il est tombé si personne ne lui vient en aide et ne le relève, ainsi notre âme tombée au milieu des choses sensibles n'a pu se relever parfaitement, pour se contempler et admirer en elle-même la vérité éternelle, qu'au jour où cette vérité, revêtant en Jésus-Christ la forme de notre humanité, est devenue une échelle nouvelle réparant les ruines de cette échelle ancienne qui avait été formée en Adam. Ainsi nul , quelque éclairé qu'il soit des lumières de la nature et de la science, ne peut rentrer en soi-même pour s'y réjouir dans le Seigneur, s'il n'est conduit par Jésus-Christ , qui a dit (1) : Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il entrera, il sortira et il trouvera des pâturages. Or, pour approcher de cette porte du salut, il faut croire et espérer en Jésus, il faut l'aimer. Il est donc nécessaire, si nous voulons entrer dans les délices de la vérité, comme dans un lieu de félicité , d'y arriver par la foi, l'espérance et la charité de Jésus-Christ, le médiateur entre Dieu et les hommes, l'arbre de vie planté au milieu du Paradis.

 

Notre âme, l'image de Dieu, doit donc être revêtue des trois vertus théologiques qui la purifient , l'illuminent et la perfectionnent; elle doit donc être reformée, restaurée, rendue semblable à la céleste Jérusalem et devenir un membre de l’Église militante, qui est la fille de cette cité divine dont l'Apôtre a dit : Cette Jérusalem d'en haut est Sion. C'est elle qui est notre mère (2).

 

1 Joan., 10. — 2 Gal., 4.

 

Que l'âme croie donc et espère eu Jésus-Christ; qu'elle s'attache à lui par l'amour. Il est le Verbe incréé du Père, le Verbe incarné et inspiré; ou autrement : il est la voie, la vérité et la vie. En croyant en lui , comme au Verbe incréé et à la splendeur du Père, elle recouvre l'ouïe et la vue : l'ouïe pour entendre les enseignements du Sauveur, la vue pour contempler ses merveilles. En soupirant par l'espérance après le Verbe inspiré, le désir et l'amour font revivre en elle l'odorat spirituel. Enfin , en embrassant par la charité le Verbe incarné comme la source de toutes délices , et en passant en lui par les ravissements de l'amour, elle rentre en possession du goût et du toucher. Lors donc qu'après avoir ainsi recouvré ses sens , elle voit , elle entend , elle aspire , elle goûte et embrasse son Epoux , elle peut , comme l'épouse , prendre pour sujet de ses chants le Cantique des cantiques , qui est fait pour ce quatrième degré de contemplation, que personne ne comprend si le ciel ne l'en favorise, car l'expérience de l'amour le fait plus connaître que les considérations naturelles.

 

Une fois que dans ce degré l'âme a recouvré ses sens intérieurs pour contempler la beauté suprême, pour entendre ses harmonies inénarrables, pour aspirer ses parfums enivrants, goûter sa suavité infinie et embrasser le bien délicieux par excellence , elle se trouve disposée à passer aux ravissements par la dévotion , l'admiration et la joie qui répondent aux trois exclamations du Cantique des cantiques (1). D'abord par la surabondance de sa dévotion, l'âme devient comme la colonne de fumée qui s'élève formée d'aromates, de myrrhe et d'encens. Ensuite, la grandeur de son admiration la rend semblable à l'aurore , à la lune et au soleil, selon que les lumières dont elle est éclairée l'élèvent et la tiennent suspendue dans l'admiration de son Epoux bien-aimé. Enfin, par l'excès de sa joie elle se trouve plongée dans les délices les plus suaves et elle s'appuie entièrement sur son Bien-Aimé.

 

1 Cant., 3.

 

Alors notre esprit devient hiérarchique dans ses degrés d'élévation , et conforme à cette Jérusalem céleste où nul ne peut entrer , à moins que par la grâce elle ne descende d'abord elle-même en notre coeur, comme saint Jean dans son Apocalypse la vit descendre. Or, elle vient ainsi en nous lorsque par la réforme de notre image intérieure , par les vertus théologales , par la joie de nos sens spirituels, par le transport des ravissements, notre esprit est vraiment devenu hiérarchique, c'est-à-dire lorsqu'il est purifié, illuminé et rendu parfait. Ainsi il représente les neuf degrés des ordres célestes lorsqu'on trouve en lui successivement l'annonce des vérités, leur enseignement, leur direction , le bon ordre, l'affermissement, l'empire sur soi-même , le ravissement, la révélation et l'union, car tous ces degrés correspondent aux neuf ordres des anges. Les trois premiers se rapportent à la nature de l'âme ; les trois qui viennent ensuite , à ses exercices spirituels , et les trois derniers à la grâce. Quand l'âme, enrichie de ces dons, rentre en elle-même , elle pénètre dans la Jérusalem céleste, elle y contemple les choeurs des anges, et y voit Dieu qui a fixé en eux sa demeure et opère toutes leurs oeuvres. « Car, dit saint Bernard, Dieu aime dans les Séraphins comme charité; il connaît dans les Chérubins comme vérité; il est assis sur les Trônes comme équité ; il règne dans les Dominations comme majesté; il gouverne comme principe dans les Principautés; il protége comme salut dans les Puissances ; il opère comme vertu dans les vertus; il éclaire comme lumière dans les Archanges; il assiste comme piété dans les Anges (1). » Ainsi nous reconnaissons que Dieu est toutes choses en tout, lorsque nous le contemplons en nos âmes où il habite par les dons de sa charité surabondante.

 

Mais, pour arriver à ce degré de contemplation , nous devons nous appuyer d'une manière spéciale et particulière sur les enseignements de la sainte Ecriture divinement inspirée , comme nous nous sommes appuyés sur la philosophie pour le degré précédent ; car l'objet principal de la sainte Ecriture est de traiter des oeuvres de notre réparation. Ainsi elle nous instruit spécialement de la foi, de l'espérance et de la charité, parce que c'est par ces vertus que notre âme se reforme; mais elle traite d'une façon plus spéciale encore de la charité; car l'Apôtre a dit que la charité est la fin des commandements lorsqu'elle vient d'un coeur pur, d'une conscience bonne et d'une foi sincère. Elle est la plénitude de la foi (2).

 

1 Lib. 5, de Consid., c. 5. — 2 I Tim., 1 — Rom., 15.

 

Et Notre Seigneur lui-même nous assure que la Loi et les Prophètes sont tout entiers dans le double précepte de l'amour de Dieu et du prochain (1). Or ce double précepte trouve son accomplissement dans l'amour de Jésus-Christ, l'Epoux de l'Eglise. Il est en effet notre Dieu et notre prochain, notre frère et notre Seigneur, notre roi et notre ami , le Verbe incarné et le Verbe incréé, notre Créateur et notre Rédempteur, notre principe et notre fin. Il est le Pontife suprême qui purifie , illumine et perfectionne son épouse, l'Eglise entière et toute âme sainte. C'est de ce Pontife et de la hiérarchie établie par lui que traite toute la divine Écriture ; c'est par elle que nous apprenons à nous purifier, à nous éclairer , à marcher vers la perfection , et cela selon la loi de la nature, la loi écrite et la loi de grâce; ou plutôt selon les trois parties principales que cette même Écriture renferme : la loi de Moïse qui purifie, la révélation des Prophètes qui éclaire, et l'enseignement évangélique qui rend parfait. Ou plutôt encore elle nous apprend la même chose selon le triple sens spirituel de ses enseignements : le sens moral, qui nous purifie en nous faisant embrasser une vie exempte de péché; le sens allégorique, qui illumine notre intelligence des splendeurs de la foi ; et le sens mystique qui perfectionne notre âme en la conduisant à sortir d'elle-même et à goûter les suaves délices de la sagesse.

 

1 Mat,. 22.

 

Or, c'est en s'appuyant sur les trois vertus théologales, c'est avec ses sens spirituels ainsi reformés, c'est au moyen de ces trois ravissements dont nous avons parlé , et de ces actes hiérarchiques que notre âme rentre au-dedans d'elle-même pour y contempler Dieu dans les splendeurs des saints, pour goûter un sommeil paisible comme sur sa couche et s'y reposer dans le bras de son Epoux qui conjure les filles de Jérusalem de ne pas tirer sa bien-aimée de son repos, jusqu'à ce qu'elle s'éveille d'elle-même (1).

 

Ainsi ces deux degrés où nous avons appris à contempler Dieu en notre âme comme dans un miroir qui réfléchit l'image des choses créées, sont comme les deux ailes étendues qui aident le séraphin dans son vol. Par ces deux ailes nous pouvons comprendre que les puissances naturelles de notre âme nous conduisent aux choses célestes par leurs opérations, leurs habitudes et leurs lumières scientifiques. C'est ce que nous avons vu dans le troisième degré. Nous y sommes conduits également par les puissances reformées de notre âme, et cela à l'aide des vertus gratuites, de nos sens spirituels et des ravissements de l'esprit. Nous y arrivons néanmoins aussi par les opérations hiérarchiques qui s'accomplissent en nous : la purification, l'illumination et la perfection de nos âmes, opérations où nous sommes aidés par la révélation des saintes Ecritures que nous avons reçues des anges, selon cette parole de l'Apôtre : La loi nous a été donnée par les anges et par l'entremise d'un médiateur (2). Enfin nous y arrivons par les ordres hiérarchiques que nous pouvons disposer en notre âme à l'instar de celles de la Jérusalem céleste.

 

1 Cant., 2. — 2 Gal., 3.

 

Quand la divine sagesse a ainsi rempli cette aine de tant de lumières , Dieu habite en elle comme en sa demeure; car elle est devenue sa fille, son épouse, sa bien-aimée; elle est un membre de Jésus-Christ , son chef; elle est sa sœur, sa cohéritière; elle est le temple du Saint-Esprit , temple fondé par la foi , élevé par l'espérance, et consacré par la pureté du corps et de l'esprit. Tout cela s'accomplit par la charité de Jésus-Christ qui est répandue en nos cœurs par le Saint-Esprit, qui nous a été donné et sans lequel nous sommes impuissants à connaître les secrets de Dieu. Car de même que nul ne peut savoir ce qu'il y a en l'homme si ce n'est son esprit qui habite en lui, ainsi personne ne connaît ce qui est en Dieu sinon l'esprit de Dieu. Établissons-nous donc et enracinons-nous dans la charité afin de comprendre avec tous ses saints la longueur de son éternité, la largeur de sa libéralité , la sublimité de sa majesté et la profondeur de ses jugements pleins de sagesse.

 

 

Source: Itinéraire de l'Âme à Dieu - Saint Bonaventure - Œuvres spirituelles

 

30/05/2015

Notre-Dame de Rocamadour - Notre-Dame de l'Espérance

Pendant le mois de mai, dédié à la Sainte Vierge, Espérance Nouvelle vous propose chaque jour un texte ou un cantique en son honneur.

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« Il existe des lieux que Dieu choisit afin qu’en eux les hommes fassent l’expérience de Sa présence et de Sa grâce. » Saint Jean-Paul II, 2002

Pourquoi ce sanctuaire attire-t-il depuis des siècles des millions de pèlerins venus du monde entier ? Pourquoi cet édifice improbable, agrippé à une falaise sur un plateau désertique? Rocamadour reste un grand mystère ; la Vierge Noire, Notre-Dame de Rocamadour, accomplit des miracles, exauce les prières et donne «l’espérance ferme comme le rocher ».

 

"Depuis près de mille ans, au cœur du diocèse de Cahors, dans la vallée de l’Alzou, des pèlerins venus du monde entier marchent vers Notre Dame de Rocamadour. Ils découvrent au détour d’un chemin le site majestueux, vertigineux et époustouflant de Rocamadour. Ici, à l’abri du rocher, Marie, son fils Jésus sur le genou, les attend. Elle écoute leurs prières, transforme des vies et les remplit de l’espérance et de l’amour de Dieu. D’où que vous soyez, de la France, du département ou de l’étranger, pèlerins de Saint Jacques, visiteurs d’un jour, diocésains de Cahors, tous, venez à Rocamadour. Oui venez à Rocamadour, empruntez le chemin du pèlerin, montez l'escalier qui conduit à la cité sainte, priez Notre Dame, abandonnez vos craintes, vivez de l’Espérance et votre foi en sortira transformée…car rien n’est impossible à Dieu."
                               +Norbert TURINI Évêque de Cahors

220px-Sportelle-av.jpgL'origine de la vierge noire de Rocamadour est inconnue. Une légende veut que Zachée (St Luc 19,1-10)  serait venu se retirer à Rocamadour  dans une grotte. Dans sa solitude il aurait sculpté dans un tronc d'arbre une statue de la vierge. Une autre légende veut que le Saint homme ait ramené avec lui, d'Orient, une statue de couleur noire sculptée par St Luc l'évangéliste lui-même.

Il est attesté que dès le douzième siècle les pèlerins venaient à Rocamadour pour honorer la vierge noire. La statue est nécessairement plus ancienne puisque  la bulle du pape Pascal II mentionne déjà en 1105 le culte à "La Bienheureuse Vierge Noire de Rocamadour".

Il s'agit d'une vierge en majesté d'environ 70 cm de haut. De couleur sombre elle aurait eu les mains et le visage recouverts de plaques d'argent. Le bois serait du chêne ou du noyer. La statue apparaît en même temps que l'époque de la découverte du corps de Saint Amadour.

Le succès de Rocamadour vient surtout des miracles attribués non à Saint Amadour mais à la Vierge Noire. Depuis des siècle des millions de pèlerins vinrent tout au long de l’année.  En 1172, les bénédictins qui régentent la vie du sanctuaire rédigent le premier livre des miracles et y authentifient 126 guérisons attribuées à la Vierge.

Source : Le site officiel du sanctuaire de Rocamadour et Le site du pèlerin de Rocamadour

> L'histoire de Rocamadour

> Rocamadour, un lieu sacré

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29/05/2015

Chant à Notre-Dame - De concert avec les anges

Pendant le mois de mai, dédié à la Sainte Vierge, Espérance Nouvelle vous propose chaque jour un texte ou un cantique en son honneur.


 

- 1 -
De concert avec les anges
Nous voulons Reine des cieux
Célébrer par nos louanges
Vos triomphes dans les cieux.

Refrain
De Marie qu'on publie
Et la gloire et les grandeurs
Qu'on l'honore, qu'on l'implore
Qu'elle règne sur nos coeurs.

- 2 -
Auprès d'elle la nature
Perd sa grâce et sa beauté
Le printemps est sans parure
Le soleil est sans clarté.

- 3 -
C'est le lys de la vallée
Son parfum délicieux
Sur la terre désolée
Attira le roi des cieux.

  - 4 -
C'est l'auguste sanctuaire
Que le Dieu de majesté
Inonda de sa lumière
Embellit de sa beauté.

- 5 -
C'est le Verbe incomparable
C'est la gloire d'Israël
À sa voix sur le coupable
Le pardon descend du ciel.

- 6 -
Cette Mère bien-aimée
Qu'ici-bas nous acclamons
Plus terrible qu'une armée
Met en fuite les démons.

- 7 -
Pour tout dire, c'est Marie
Dans ce nom, que de douceur!
C'est l'espoir, la paix, la vie
C'est l'aurore du bonheur.

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25/05/2015

Marie qui défait les noeuds

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Pendant le mois de mai, dédié à la Sainte Vierge, Espérance Nouvelle vous propose chaque jour un texte ou un cantique en son honneur.

Vierge Marie,
Mère du bel Amour, Mère qui n’avez jamais abandonné un enfant qui crie au secours, Mère dont les mains travaillent sans cesse pour vos enfants bien aimés, car elles sont poussées par l’Amour divin et l’infinie Miséricorde qui déborde de votre cœur, tournez votre regard plein de compassion vers moi. Voyez le paquet de « nœuds » qui étouffent ma vie.

Vous connaissez mon désespoir et ma douleur. Vous savez combien ces nœuds me paralysent.

Marie, Mère que Dieu a chargée de défaire les « nœuds » de la vie de vos enfants, je dépose le ruban de ma vie dans vos mains.

Personne, pas même le Malin, ne peut le soustraire à votre aide miséricordieuse. Dans vos mains, il n’y a pas un seul nœud qui ne puisse être défait.

Mère toute puissante, par votre grâce et par votre pouvoir d’intercession auprès de votre Fils Jésus, Mon Libérateur, recevez aujourd’hui ce « nœud »…… (le nommer, si possible). Pour la gloire de Dieu, je vous demande de le défaire et de le défaire pour toujours. J’espère en Vous.

Vous êtes l’unique Consolatrice que Dieu m’a donnée, vous êtes la forteresse de mes forces fragiles, la richesse de mes misères, la délivrance de tout ce qui m ‘empêche d’être avec le Christ.

Accueillez mon appel.

Gardez-moi, guidez-moi, protégez-moi. Vous êtes mon refuge assuré.

Marie, Vous qui défaites les nœuds, priez pour nous.

> Méditation sur le tableau de « Marie qui défait les nœuds »

> Neuvaine à « Marie qui défait les nœuds »

> Marie qui défait les noeuds

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22/05/2015

Notre-Dame Médiatrice de toutes Grâces

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Pendant le mois de mai, dédié à la Sainte Vierge, Espérance Nouvelle vous propose chaque jour un texte ou un cantique en son honneur.

Que la très Sainte Vierge Marie soit la Médiatrice de toutes les grâces, ce n'est pas une doctrine nouvelle, et l'Office et la Messe approuvée par le pape Pie XI ne sont que la confirmation officielle d'une vérité qui découle de la Maternité divine de Marie et de tout le plan de Dieu dans l'ordre de notre salut. Cette fête était de plus en plus dans les vœux des serviteurs les plus fervents et les plus éclairés de la très Sainte Vierge; elle dérive de toute la doctrine de l'Église, de l'enseignement des Docteurs et des Saints ; il suffit de nommer, parmi d'autres, saint Éphrem, saint Bernard, saint Bernardin, saint Louis-Marie Grignion de Montfort, dont le Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge est, en quelque sorte, l'illustration magnifique de cette Médiation universelle de la Mère de Dieu.        

Le titre par excellence de Marie, Sa gloire suprême, le principe de toutes Ses grandeurs et de toutes Ses vertus, c'est Sa Maternité divine. Si la tradition de l'Église L'appelle la Trésorière du Royaume des Cieux, la Toute-puissance suppliante, la Dispensatrice de la grâce, la Corédemptrice, la Reine du Ciel et de la terre, etc., c'est en raison de Sa divine Maternité. Mais le titre qui semble le mieux résumer tous les autres et le plus heureusement exprimer la mission de la glorieuse Mère de Dieu, c'est celui de Médiatrice de toutes les grâces, Médiatrice d'intercession, et de plus, Médiatrice de dispensation et de distribution de toutes les grâces. C'est bien à cette doctrine que reviennent ces paroles des plus grands docteurs et serviteurs de Marie : " Tout ce qui convient à Dieu par nature convient à Marie par grâce... Telle a été la Volonté de Dieu, qu'Il a voulu que nous recevions tout par Marie... Tous les dons, vertus, grâces du Saint-Esprit Lui-même, sont administrés par les mains de Marie, à qui Elle veut, quand Elle veut, autant qu'Elle veut... " Toute la Liturgie mariale suppose ou exprime la doctrine de Marie Médiatrice universelle de toutes les grâces.

Source : Per Ipsum

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18/11/2014

Dieu t'appelle à devenir saint par Sa grâce

La première homélie du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine au sanctuaire Notre-Dame du Laus, en la fête de la Toussaint.