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26/12/2013

L'évêque de Rhode Island regrette la "honteuse promotion de l'avortement" par Mandela

Respecter une personne ne doit pas empêcher de rester prudent lorsqu'il s'agit de la montrer en exemple à toute la société.

Diocèse de Providence | 8 décembre 2013

S. Exc. Mgr Thomas J. Tobin, évêque du diocèse catholique romain de Providence, a publié le communiqué suivant concernant les hommages à Nelson Mandela:


« Beaucoup de gens dans le monde entier et dans notre pays déplorent la disparition de l’ancien Président de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela. De fait, il y a beaucoup à admirer dans la longue vie de Mandela et les fonctions publiques qu’il a assumées, en particulier son courage et sa défense vigoureuse des droits humains. Mais, toutefois, il y a dans l’héritage de Mandela un aspect qui n’est pas du tout digne d’éloge, à savoir sa honteuse promotion de l’avortement en Afrique du Sud. En 1996, Mandela a promu et signé la loi « Choice on Termination of Pregnancy » qui, selon le New York Times “a remplacé l’une des lois les plus strictes dans le monde en matière d’avortement, par l’une des lois les plus libérales”. Tout en priant pour que l’âme immortelle du Président Mandela repose en paix et pour le pardon de ses péchés, on ne peut que regretter que sa noble défense de la dignité humaine n’ait pas compris les membres les plus petits de notre famille humaine : les enfants à naître. »

Au service des plus faibles - Message de Noël de Mgr Marc Aillet

La naissance de Jésus a bouleversé l’histoire des hommes en lui donnant son sens ultime et son orientation définitive : Dieu est entré dans notre vie pour que nous échappions à l’enfermement du Cosmos et du péché et entrions dans sa vie qui est éternelle !

Si cet événement nous ouvre un avenir d’espérance, au-delà de la mort, il jette toutefois une vive lumière sur notre vie présente, jusque dans ses implications sociales. Par sa Nativité dans la pauvreté et l’humilité, Jésus donne aux plus petits et aux plus fragiles la première place dans la société des hommes et il nous recommande d’en prendre soin. Dans le nouveau-né de la crèche, blotti dans les bras de Marie sa mère et sous le regard attendri du juste Joseph, chacun peut entendre Dieu lui chuchoter à l’oreille : « Tu es précieux à mes yeux et je t’aime » (Is 43, 4).

Noël, c’est une lumière qui se lève sur un monde dominé par la « culture du déchet » (Pape François), où les plus faibles, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle, en passant par tous les stades du développement, sont continuellement sacrifiés aux intérêts égoïstes des puissants. Je pense aux chrétiens du Moyen Orient, en particulier aux enfants de Syrie ou à la situation des chrétiens de Centrafrique qui vivront ce Noël dans la terreur et l’angoisse. En contemplant l’Enfant Jésus de Bethléem, nous sommes appelés à convertir notre regard et à nous engager concrètement en faveur des plus pauvres, ceux qui sont rejetés ou laissés sur le bord de la route.

Les prochaines échéances électorales – municipales et européennes – nous donneront ainsi l’occasion de participer de manière responsable à la promotion du Bien commun qui peut seul garantir la dignité de toute personne humaine sans exception, à commencer par les plus petits. Si l’on doit saluer le dévouement et l’abnégation de nombreux élus de proximité, en particulier dans les zones rurales, nous ne serons pas moins attentifs à soutenir des candidats clairvoyants sur les grands défis sociétaux de l’heure et pour lesquels la mobilisation des citoyens a connu, ces derniers mois en France, une ampleur sans précédent. Qu’on pense à l’initiative citoyenne européenne, « Un de nous », pour protéger l’embryon; ou bien à la « Manif pour tous » pour promouvoir le mariage et la famille et défendre les droits de l’enfant, sans condamner quiconque ; ou encore la révolte fiscale emblématique des « bonnets rouges » pour défendre l’emploi et les petites et moyennes entreprises étranglées par une politique économique qui fait de la fiscalité son arme principale et dont les intérêts dépassent largement nos frontières régionales et nationale. Autant d’illustrations de ce sursaut des consciences qui a sonné le réveil de la France réelle ou de la société civile face aux visées d’un microcosme politico-médiatique exposé à la tentation de l’intérêt et du pouvoir.

L’itinéraire de l’Etoile de Noël à travers la ville de Bayonne, du 1er au 31 décembre, s’achèvera opportunément dans notre cathédrale. C’est là que ce symbole trouvera tout son sens. Jadis elle avait guidé des Mages venus d’Orient jusqu’à la crèche de Bethléem. Contre toute attente, quand ils virent l’enfant avec Marie sa Mère, ces « Rois » qui étaient puissants par le savoir, le pouvoir et la richesse, se prosternèrent devant lui  et l’adorèrent (cf. Lc 2, 10). Ils se détournèrent définitivement de la prétention à changer le monde par leurs propres forces et ils se mirent humblement au service de la seule Révolution jamais capable de sauver les hommes, celle que le Christ accomplit par sa mort et sa résurrection, en vue de bâtir la civilisation de la paix et de l’amour.

Joyeux Noël à tous !

Bonne et sainte année 2014 !

+ Marc Aillet,

évêque de Bayonne, Lescar et Oloron.


Source: diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron

           (également en ligne sur l'ancien site du diocèse)

Le Fils de l'homme n'a pas où reposer la tête. (Mt 8,20)

Editorial de Mgr CENTÈNE pour Noël | Chrétiens en Morbihan n° 1399 du 13 décembre 2013
 
« Elle enfanta son fils premier-né, l'enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu'ils manquaient de place dans la salle. » (Lc 2,7) Quel père, quelle mère ne seraient pas angoissés à l’idée de ne pas trouver un logement décent à l’heure de l’accouchement ? Marie et Joseph, eux, restent sereins. Marie porte le Christ, Dieu fait homme. C’est la paix de Noël, cette paix véritable que ne peut offrir que l’Enfant-Dieu, lorsqu’il vient habiter en nous. Chair, âme, esprit : tranquillité de l’ordre, harmonie de l’être, paix. Par le baptême, nous sommes devenus Temple de l’Esprit, le Dieu Trinité demeure réellement en nous. N’avons-nous pas tendance à l’oublier ? A fermer nos yeux intérieurs ? Voire à le rejeter, purement et simplement, dans l’ombre de la crèche à bestiaux, éblouis par les lumières et les paillettes de la salle des fêtes ?
 
Et pourtant, cette pauvre crèche, c’est notre coeur, ce coeur où repose invisible le Christ, ce cœur qui attend la lumière et le grand souffle d’air venu du Ciel. Cette crèche, ce sont aussi nos églises, ces églises où repose en silence le Christ, coeurs vitaux de nos communautés chrétiennes. Quand visitons-nous Jésus à la crèche, dans notre coeur, dans nos églises ? Jamais assez. Alors d’autres y entrent, mais pour piller, détruire, vandaliser, blasphémer : viol de nos cœurs, viol de nos églises. Souffrance, incompréhension, désarroi…et pourtant, faut-il s’en étonner ?
 
Le vandalisme contre le patrimoine catholique, en augmentation exponentielle ces dernières années, est sans doute à l’image de ce qui se passe dans nos cœurs, dans nos vies. Ce n’est pas le discours seul qui convertit nos frères, c’est toute notre vie : « Voyez comme ils s’aiment ! » Ce n’est pas l’intérêt architectural qui fera respecter nos édifices de pierre mais le respect qu’inspirera le sacré de nos vies.
 
Oui, certes, il faut que la justice soit respectée partout, par tous, pour tous, et nous devons demander aux autorités de faire respecter la sécurité et le droit. Oui, certes, nous sommes choqués, les journaux s’émeuvent, mais sommes-nous vraiment étonnés face aux dégradations que subissent nos édifices religieux ? Les vandales en question, à qui notre société refuse de plus en plus leurs repères humains essentiels, que les media bombardent chaque jour de discours à géométrie variable sur la tolérance envers les religions, savent-ils vraiment ce qu’ils font ? Et s’ils le savent, font-ils proportionnellement pire que nous, qui savons que Jésus est là, dans cette crèche, qui l’ignorons trop souvent, qui n’invitons que trop peu nos amis à entrer ? La parabole des talents…
 
Nos cimetières, nos calvaires, nos chapelles, nos églises sont les phares du Port de Paix, d’Harmonie et de Salut dans un monde régulièrement tenté par le chaos et l’ombre de la mort. Quand la lumière nous éblouit et met à nu nos difformités, il est toujours plus tentant, plus facile, d’éteindre la lumière, de briser le lampadaire…
 
Mais nous sommes l'Église, l'Église de chair. Les incendies d’églises ne sont rien face à l’embrasement d’amour que nous devons allumer sur la terre. Aujourd’hui Dieu se donne, Dieu s’incarne. Incarnons nous aussi notre amour, avec tout ce que nous sommes, notamment notre chair. Personne ne résiste longtemps au sourire, à la joie, à l’amour. L’amour répond à l’amour, le féconde, le multiplie et l’amplifie. Donnons ! Nous ne perdrons rien ! Nous serons riches de l’amour que Dieu déverse sans fin dans le coeur des hommes !
 
Osons la Lumière,
osons l’Amour, osons la Paix.
Joyeux Noël.
Sainte et heureuse Nouvelle Année.

+ Mgr. Raymond Centène, évêque de Vannes


16:27 Publié dans Religion | Lien permanent | Commentaires (0)

Message de Noël de 10 évêques français: accueillir les enfants à naître et accompagner les personnes en fin de vie

Dans quelques jours, nous célèbrerons Noël. Les chrétiens fêtent la naissance de Jésus. Nous croyons qu'en Jésus, Dieu s'est fait homme et qu'il s'est uni à chaque homme. Ainsi est révélée la beauté inaltérable de la dignité en tout homme. Noël nous oblige à la reconnaître en chacun, quelles que soient son origine ou sa fragilité.

Noël nous parle de l'amour infini de Dieu pour les hommes : Il se fait fragile avec les fragiles, pauvre avec les pauvres ; Il s'unit à eux de manière indéfectible ; Il se fait leur défenseur. En effet, Jésus est né dans la pauvreté d'une crèche, à l'extérieur de la ville : « il n'y avait pas de place pour eux », dit sobrement l'évangile (Luc 2,7). Dès sa naissance, Jésus est obligé de fuir la violence du pouvoir local, celui d'Hérode qui massacre tous les bébés de Bethléem. À Noël, nous découvrons ce que les pouvoirs de tous les temps ont du mal à voir clairement et à défendre pleinement, à savoir la dignité inviolable des personnes fragiles et exclues.

Noël nous invite à renouveler nos regards sur les personnes fragiles, pour reconnaître qu'elles sont aimées de Dieu, pour les accueillir, les écouter et les servir. Chrétiens, hommes et femmes de bonne volonté, nous voulons :
- accueillir les enfants à naître, ainsi que les petits, porteurs de handicap, et leur donner une place dans notre société de telle sorte que, par la simplicité de leur cœur, ils nous ouvrent aux dimensions essentielles de l'existence ;
- accueillir et accompagner les personnes qui, au soir de leur vie, sont exténuées ou dépendantes dans leur vieillesse ;
- accueillir avec lucidité, responsabilité et générosité, les personnes migrantes qui viennent chez nous en laissant leur manière de vivre, en quittant les dangers - parfois mortels - auxquels elles sont confrontées, car elles désirent un avenir meilleur.
Le 19 janvier 2014 sera le centième anniversaire de l'instauration de la Journée Mondiale des Migrants. À cette occasion, le Pape François nous demande de « passer d'une culture du rejet à une culture de la rencontre et de l'accueil » : « Souvent, l'arrivée de migrants, de demandeurs d'asile, suscite la suspicion et l'hostilité, la peur. Un changement d'attitude envers eux est nécessaire de la part de tous. » Oui, ces personnes sont nos frères et sœurs en humanité, capables de nous enrichir de leur culture et de leur foi en Dieu.

Ne cédons pas à la tentation de l'individualisme, de la peur, du repli sur soi, de l'exclusion ! Noël, c'est l'éternel message de Dieu qui dit à chacun : « tu as du prix à mes yeux et je t'aime », lisons-nous dans la Bible (Isaïe 43,4). Écoutons l'appel vibrant de Noël : ayez un regard de bonté, entrez avec tendresse dans l'accueil les uns des autres, en particulier des plus fragiles.

Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo ;
Mgr Alain Castet, évêque de Luçon ;
Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes ;
Mgr Emmanuel Delmas, évêque d'Angers ;
Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes ;
Mgr Yves Le Saux, évêque de Le Mans ;
Mgr Jean-Marie Le Vert, évêque de Quimper et Léon ;
Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier ;
Mgr Thierry Scherrer, évêque de Laval ;
Mgr Nicolas Souchu, évêque auxiliaire de Rennes.


Source: diocèse de Luçon


Il naît pour ces exclus et ces blessés et aussitôt le voici menacé de mort

Message de Noël de Mgr Planet, évêque de Carcassonne et Narbonne

Il est né pauvre dans une étable. Bienvenue en pays d’Aude où 21% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et près de 11% sont au RSA.

Il naît comme une personne déplacée, bousculé par les décisions administratives. Bienvenue en pays d’Aude où 11,6% des sans- papiers demandeurs du droit d’asile sont déboutés de leur demande et pour beaucoup demeurent sans statut.

Il naît, enfant incapable de parler. Bienvenue en pays d’Aude où 25000 personnes seraient illettrées et où 10,6% des jeunes n’arrivent pas à maîtriser la lecture.

Il naît parmi les bergers, ces marginaux de la société de l’époque. Bienvenue en pays d’Aude où la prise en charge des SDF est précaire et la maison d’arrêt surpeuplée.

Il naît et aussitôt le voici menacé de mort. Bienvenue en pays d’Aude où l’on pratique un millier d’avortements par an et où une grossesse sur trois est volontairement interrompue.

Il naît dans un monde ou couvent les violences et où explosent les conflits. Les puissants de son temps, qui se focalisent sur le pouvoir et l’avoir, qui répondent à la misère en prodiguant « du pain et des jeux », vont le poursuivre. Ils finiront par le tuer.

Mais il naît pour nous mais d’abord pour ces exclus et ces blessés de la vie. En lui Dieu vient partager notre condition humaine et d’abord celle des plus pauvres. Il meurt pour nous et, prenant notre mort il nous introduit dans sa vie qui n’a pas de fin. Et son tombeau, vide pour toujours, atteste que la vie a vaincu la mort et que la justice de Dieu relèvera les humiliés.

La communauté catholique veut adresser ses voeux de Noël à tous ceux que Jésus est venu rejoindre. Elle le fera dans ses tables ouvertes, son surcroît de solidarité, sa prière. Elle le fait en appelant ceux qui ont la charge de la cité à se mettre au service de tous ces frères en humanité qui attendent les moyens de vivre une vie digne et vraiment humaine. Ce n’est qu’en organisant une véritable solidarité, en sortant des jeux du clientélisme, de la fuite en avant dans des passés recomposés, c’est en regardant en face les réalités de la misère de ce pays qu’on y parviendra. A tous et particulièrement à ceux qui sont seuls, marginalisés ou écrasés par la vie nous disons : que ce Noël soit celui du début de votre espérance.


+ Alain PLANET

Évêque de Carcassonne et Narbonne

 

Source: diocèse de Carcassonne et Narbonne

Ne pas faire place à l’enfant à naître est un déni de fraternité

Message de Mgr Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France, transmis à l'AFP à l'occasion des fêtes de Noël et du Nouvel An.

Durant la période de Noël et du Nouvel An, nos cœurs, nos familles, nos villes se mettent en fête. Un vent de bonté, de générosité, d'attention aux autres, isolés ou malades, souffle et amplifie nos capacités d'affection. Nous échangeons des vœux. Les jours sont les plus courts, mais la fraternité humaine est à son zénith. Les chrétiens fêtent Dieu qui s'est fait frère et affirment que ce qui sauve l'humanité, c'est de trouver les chemins de la fraternité, de les retrouver autant que nécessaire, de les construire et les reconstruire sans se lasser !

L'élection du Pape François aura marqué cette année 2013. Venu du continent sud-américain, il a grandi dans un environnement différent du nôtre. Il a connu la dictature, la grande pauvreté. Il a entendu et poussé les cris d'appel en faveur d'un monde plus juste et fraternel. Depuis qu'il est élu, il ne cesse d'inviter à une vie plus sobre, à un souci des plus démunis, particulièrement des migrants de la faim, de la misère ou des guerres multiples. Sa journée à Lampedusa, son appel à la prière pour la Syrie, ses visites dans une favela de Rio ont redit avec force cet appel à la fraternité
Comment ne pas entendre que c'est dans cette voie de la fraternité et de la solidarité que se trouve pour l'humanité le chemin le plus sûr ? Or, on peut se demander si notre société ne cherche pas ailleurs la solution aux questions de ce temps et tout particulièrement dans un individualisme multiforme et trompeur, symptômes d'une modernité sans âme.

Je pense aux personnes en fin de vie qui ont davantage besoin d'entendre la société soutenir auprès d'eux une présence chaleureuse, compétente et sans faille que d'être invités à chercher dans la mort l'issue d'une vie qu'ils ressentent trop dure. Comment se fait-il qu'on en vienne à organiser et légaliser l'acte du suicide qui est un acte de désespoir ? Ne peut-on pas réveiller et soutenir ce qu'il y a de meilleur : la capacité des médecins à soulager la douleur, la présence généreuse et aimante des familles et du personnel médical ? Comment peut-on penser que par de tels messages on construise un monde solidaire et digne ?

Je pense encore à ce projet de modification de la loi sur l'interruption volontaire de grossesse qui loin de permettre aux femmes en détresse d'être laissées moins seules devant leur responsabilité face à la vie naissante sont quasiment incitées à ne se poser aucune question quant à l'élimination de l'être qu'elles portent en leur chair ?

Je pense à ces signaux donnés à de nombreux salariés pour les pousser à admettre qu'ils sont un poids pour la rentabilité de leur entreprise et qu'il faut bien qu'ils le comprennent, même si on le leur demande après des décennies de travail qui ont contribué à la marche de ces mêmes entreprises ?

Ne pas faire place à l'enfant à naître, ne pas accompagner la vie jusqu'au bout, ne pas offrir un avenir professionnel à des milliers de jeunes et adultes, ne pas regarder la vie à partir des plus fragiles, tout cela est un déni de fraternité et d'humanité.
Une année nouvelle s'ouvre. Elle apportera son lot de bonheurs et de difficultés. Chacun souhaite un monde meilleur. Ce meilleur repose sur une répartition plus équitable des biens matériels. Il repose encore sur des comportements et des choix plus fraternels et généreux. Heureusement, nombreux sont ceux qui s'engagent dans ce sens.

Des chrétiens ne sont pas les derniers. Qu'ils se souviennent d'éclairer leur engagement nécessaire et louable à la lumière qui rayonne de la vie du Christ. Trouver la manière chrétienne de vivre un engagement politique, social et associatif est sûrement une tâche qui se présente à nous dans un contexte nouveau.
Dans le message que le Pape François publie pour ce premier janvier 2014, il rappelle la parole de son prédécesseur Benoit XVI : « La mondialisation nous rend proches, elle ne nous rend pas frères. » Il invite à s'engager pour une culture de la solidarité et de la fraternité. Tel est peut-être le projet profondément humain, l'ambition planétaire dont le monde a besoin.

+ Mgr. Georges Pontier
Archevêque de Marseille
Président de la Conférence des Evêques de France


Source: Zenit

Plaider la cause des plus faibles - Message de Noël de l'évêque de Grenoble-Vienne

Message de Noël de Mgr de Kérimel, évêque de Grenoble-Vienne

La fête de Noël est l’occasion pour moi de plaider, une fois de plus, la cause des plus faibles, des plus défavorisés dans nos sociétés humaines.La dureté des temps et l’endurcissement des cœurs pourraient nous faire considérer les personnes les plus fragiles comme des déchets, selon une expression du pape François illustrée hélas, ces jours derniers encore, par la découverte d’un cadavre de nouveau-né dans une usine de tri des déchets. Comment contempler le Nouveau-Né de la Crèche sans penser à ce petit corps sans vie jeté à la poubelle ?
En plaidant la cause des plus petits, des personnes âgées, des migrants, des sans-domiciles fixes, des personnes porteuses de handicap, je ne fais que défendre la cause de la personne humaine, de toute personne humaine, et je suis convaincu de servir le bien dans nos sociétés.
En effet l’avenir de toute société humaine passe par l’accueil des plus pauvres. Ceux qui se laissent déranger par les plus faibles, entrent en relation avec eux et prennent le risque de vraies rencontres, évitent ainsi de se laisser enfermer dans des comportements utilitaristes ou consuméristes qui tuent la relation. Les plus fragiles nous éduquent à la véritable relation interpersonnelle désintéressée ; ils nous éduquent à la fraternité. Ils nous découvrent nos propres fragilités, et nous ouvrent ainsi à la réalité de ce que nous sommes ; ils nous rendent donc plus humains, en nous apprenant à nous réconcilier avec nos limites et nos blessures. Les petits nous témoignent des richesses de cœur insoupçonnées, et éveillent ou réveillent en nos cœurs des rêves secrets, des attentes profondes d’un monde meilleur, d’un monde plus humain. Alors que la société est fortement tentée de sombrer dans un monde sans espérance, dominé par l’argent, la technique et le pouvoir, les plus fragiles sont les gardiens de l’humanité, de ce qui est le propre de l’humain.
N’ayons pas peur de faire de la place aux plus défavorisés et aux petits ; n’ayons pas peur de les rencontrer et de partager avec eux ; ils nous libéreront de notre tristesse et feront entrer dans la joie.
Je veux rendre hommage à tous ceux qui s’engagent au service des plus faibles parmi nous, et qui travaillent à humaniser la société en vivant la fraternité avec les plus pauvres. En eux, comme dans les cœurs humains qu’ils réchauffent, la lumière de Noël brille. Grâce à eux l’Espérance est vivante, nous pouvons regarder vers l’avenir et nous offrir mutuellement les vœux d’un lendemain meilleur.

Joyeux Noël à chacun, joyeuse espérance à notre société !

+ Guy de Kerimel,
Evêque de Grenoble-Vienne


Source: diocèse de Grenoble-Vienne


Message de Noël du pape François

"Le courage de dire : Seigneur, donne ta paix à la Syrie et au monde entier. Enfant, donne la paix à la République Centrafricaine, souvent oubliée des hommes. Mais toi, Seigneur, tu n’oublies personne ! Et tu veux porter aussi la paix à cette terre, déchirée par une spirale de violence et de misère, où beaucoup de personnes sont sans maison, sans eau ni nourriture, sans le minimum pour vivre. Favorise la concorde au Soudan du Sud, où les tensions actuelles ont déjà provoqué des victimes et menacent la cohabitation pacifique dans ce jeune État.

Toi, Prince de la Paix, convertis partout le cœur des violents pour qu’ils déposent les armes et entreprennent le chemin du dialogue. Regarde le Nigeria, lacéré par de continuelles attaques qui n’épargnent pas les innocents ni ceux qui sont sans défense. Bénis la Terre que tu as choisie pour venir dans le monde et fais aboutir à une heureuse issue les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. Guéris les plaies de l’Irak bien-aimé, encore frappé par de fréquents attentats. Toi, Seigneur de la vie, protège ceux qui sont persécutés à cause de ton nom. Donne espérance et réconfort aux personnes déplacées et aux réfugiés, spécialement dans la Corne de l’Afrique et dans l’est de la République démocratique du Congo.

Fais que les migrants en quête d'une vie digne trouvent accueil et aide. Que des tragédies comme celles à laquelle nous avons assisté cette année, avec les nombreux morts à Lampedusa, n’arrivent jamais plus ! Ô Enfant de Bethléem, touche le cœur de tous ceux qui sont impliqués dans la traite d'êtres humains, afin qu’ils se rendent compte de la gravité de ce crime contre l’humanité.

Tourne ton regard vers les nombreux enfants qui sont enlevés, blessés et tués dans les conflits armés, et vers tous ceux qui sont transformés en soldats, dont l'enfance est volée. Seigneur du ciel et de la terre, regarde notre planète, que la convoitise et l’avidité des hommes exploitent souvent sans faire preuve de discernement. Assiste et protège tous ceux qui sont victimes de calamités naturelles, surtout le cher peuple philippin, gravement frappé par le récent typhon.

Chers frères et sœurs, en ce monde, en cette humanité aujourd’hui est né le Sauveur, qui est le Christ Seigneur. Arrêtons-nous devant l’Enfant de Bethléem. Laissons notre cœur s’émouvoir, n'ayons pas peur de cela, n'ayons pas peur que notre coeur s'émeuve, nous avons besoin que notre coeur s'émeuve. Laissons-le se réchauffer à la tendresse de Dieu ; nous avons besoin de ses caresses. Les caresses de Dieu ne font pas de blessures. Les caresses de Dieu nous donnent paix et force. Nous avons besoin de ses caresses.

Dieu est grand en amour, à Lui la louange et la gloire dans les siècles ! Dieu est paix : demandons-lui qu’il nous aide à la construire chaque jour, dans notre vie, dans nos familles, dans nos villes et dans nos nations, dans le monde entier. Laissons-nous toucher par la bonté de Dieu."


> Le texte intégral du message de Noël du Pape

15:05 Publié dans Pape, Religion | Lien permanent | Commentaires (0)

Message de Noël du pape Pie XII, 24 décembre 1942

CONSIDÉRATIONS SUR LA GUERRE MONDIALE ET SUR LE RENOUVELLEMENT DE LA SOCIÉTÉ

"Chers fils ! Dieu veuille qu’en cet instant où Notre voix parvient à votre oreille, votre coeur soit profondément touché et ému de la gravité profonde, de l’ardente sollicitude, de l’insistance suppliante avec lesquelles Nous vous inculquons ces pensées qui veulent être un appel à la conscience universelle, un cri de ralliement pour tous ceux qui entendent peser et mesurer la grandeur de leur mission et de leur responsabilité à l’ampleur de l’universelle désolation.

Une grande partie de l’humanité, et, Nous ne craignons pas de le déclarer, un grand nombre même de ceux qui se disent chrétiens, partagent en quelque façon leur part de la responsabilité collective du développement des erreurs, des maux et du manque d’élévation morale de la société actuelle.

Cette guerre mondiale, avec tout ce qui s’y rattache, qu’il s’agisse de ses causes lointaines ou proches, ou de son déroulement et de ses effets matériels, juridiques et moraux, que signifie-t-elle d’autre que la faillite inattendue peut-être des esprits superficiels, mais prévue et redoutée par tous ceux dont le regard pénétrait à fond un ordre social qui, derrière un décor trompeur ou sous un masque de formules conventionnelles, cachait sa faiblesse fatale et son instinct effréné de lucre et de puissance ?

Tout ce qui en temps de paix demeurait comprimé a éclaté dès le déchaînement de la guerre en une lamentable série d’actes en opposition avec l’esprit humain et l’esprit chrétien. Les conventions internationales, dont l’objet était de rendre la guerre moins inhumaine en la limitant aux combattants, de déterminer les lois de l’occupation et de la captivité des vaincus, sont, en maints endroits, restées lettre morte ; et qui peut prévoir la fin de cette progressive aggravation ?

Les peuples veulent-ils donc demeurer témoins inactifs d’un si désastreux progrès ? Ou ne faut-il pas plutôt que, sur les ruines d’un ordre public qui a donné les preuves si tragiques de son incapacité à procurer le bien du peuple, s’unissent tous les coeurs droits et magnanimes dans le voeu solennel de ne s’accorder aucun repos jusqu’à ce que, dans tous les peuples et toutes les nations de la terre, devienne légion la troupe de ceux qui, décidés à ramener la société à l’inébranlable centre de gravitation de la loi divine aspirent à se dévouer au service de la personne humaine et de la communauté ennoblie par Dieu ?

Ce voeu, l’humanité le doit aux innombrables morts tombés sur les champs de bataille ; le sacrifice de leur vie dans l’accomplissement de leur devoir est l’holocauste offert pour un nouvel ordre social meilleur.

Ce voeu, l’humanité le doit à la multitude infinie et douloureuse de mères, de veuves, d’orphelins, qui se sont vu arracher la lumière, la force et le soutien de leur vie.

Ce voeu, l’humanité le doit aux innombrables exilés que l’ouragan de la guerre a transplantés hors de leur patrie et dispersés en terre étrangère et qui pourraient faire leur la plainte du prophète : Hereditas nostra versa est ad alienos, domus nostrae ad extraneos, « notre héritage a passé à des étrangers, nos maisons à des inconnus » (Lm 5,2).

Ce voeu, l’humanité le doit aux centaines de milliers de personnes, qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive.

Ce voeu, l’humanité le doit aux milliers et milliers de non-combattants, femmes, enfants, infirmes, vieillards, auxquels la guerre aérienne — dont Nous avons déjà depuis le début dénoncé maintes fois les horreurs — a, sans discernement ou sans y regarder d’assez près, enlevé la vie, les biens, la santé, les maisons, les asiles de la charité et de la prière.

Ce voeu, l’humanité le doit au fleuve de larmes et d’amertumes, à l’accumulation de douleurs et de tourments causés par la ruine meurtrière de l’horrible conflit qui crient vers le ciel, implorant le Saint-Esprit de venir délivrer le monde du débordement de la violence et de la terreur."

INVOCATION AU RÉDEMPTEUR DU MONDE

"Où pourriez-vous donc déposer ce voeu pour la restauration de la société avec plus de tranquille et de confiante assurance et avec une foi plus efficace, qu’aux pieds du « Désiré de toutes les nations » couché devant nous en sa crèche, avec tout le charme de sa douce humanité de petit enfant et, en même temps, avec tout l’émouvant attrait de sa mission rédemptrice qui commence ? En quel lieu cette noble et sainte croisade pour la purification et le renouvellement de la société pourrait-elle trouver sa plus expressive consécration et son stimulant le plus efficace, sinon à Bethléem où, dans l’adorable mystère de l’Incarnation, se révéla le nouvel Adam, aux sources de vérité et de grâce de qui de toutes manières l’humanité doit venir chercher l’eau salutaire si elle ne veut pas périr dans le désert de cette vie ? De plenitudine eius nos omnes accepimus, « nous avons tous reçu du débordement de sa plénitude » (Jn 1,16).
Sa plénitude de vérité et de grâce, aujourd’hui comme depuis vingt siècles, déborde sur le monde avec une force qui n’est pas diminuée ; sa lumière est plus puissante que les ténèbres, le rayon de son amour plus fort que le glacial égoïsme qui empêche tant d’hommes de grandir et de faire dominer ce qu’il y a de meilleur en eux. Vous, Croisés volontaires d’une nouvelle et noble société, levez le nouveau labarum de la régénération morale et chrétienne, déclarez la guerre aux ténèbres d’un monde séparé de Dieu, à la froideur de la discorde entre frères, déclarez la guerre au nom d’une humanité gravement malade et qu’il faut guérir au nom d’une conscience chrétienne rehaussée.

Que Notre bénédiction, Nos souhaits paternels et Nos encouragements accompagnent votre généreuse entreprise et demeurent sur tous ceux qui ne reculent pas devant de durs sacrifices qui sont armes plus puissantes que le fer contre le mal dont souffre la société ! Que sur votre croisade pour un idéal social, humain et chrétien, resplendisse, consolatrice et entraînante, l’étoile qui brille sur la grotte de Bethléem, astre augurai et immortel de l’ère chrétienne !
A sa vue, tous les coeurs fidèles ont puisé, puisent et puiseront la force : Si consistant adversum me castra, in hoc ego sperabo, « quand toutes les armées se dresseraient contre moi, j’espérerai en lui » (Ps 26,3). Là où resplendit l’étoile, là est le Christ : Ipso ducente, non errabimus ; per ipsum ad ipsum eamus, ut cum nato hodie puero in perpetuum gaudeamus, « sous sa conduite, nous ne nous égarerons pas ; par lui, allons à lui pour nous réjouir éternellement avec l’Enfant né aujourd’hui »."


> Le texte intégral du message de Noël 1942 du pape Pie XII

> Le texte original en italien du message de Noël 1942 du pape Pie XII

> Sur certaines interventions politiques du pape Pie XII

25/12/2013

Messages de Noël des évêques belges

Mgr Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles
« Comment se fait-il que, même aujourd’hui dans notre société très sécularisée, Noël reste synonyme de joie pour beaucoup de gens, même en dehors de l’Eglise? Et je pense que c’est parce que dans cette fête de Noël, le Très-Haut s’est fait pour nous, tout petit, de façon à ce que, face à Lui, personne ne perde la face. Même le plus petit de nous peut se sentir à l’aise avec Lui parce qu’Il vient à nous dans l’humilité, dans la petitesse, dans la vulnérabilité. (…) Alors, en échange, puisque Lui nous manifeste en ce jour tant de tendresse, tant de proximité, cherchons, nous aussi, à lui faire plaisir. »
« Et je dirais volontiers ceci: "n’oublie jamais que la crèche, que le Seigneur préfère par-dessus tout, toutes nos crèches sont bonnes, sont les bienvenues mais que la crèche qu’il préfère par-dessus tout est celle de ton cœur." Et je nous souhaite à tous, que nous puissions, en ce jour, l’accueillir avec amour, avec tendresse dans la crèche de notre cœur. Encore une fois, une joyeuse et sainte fête de Noël à vous tous. »
Mgr Kockerols, évêque auxiliaire de Mgr Léonard pour le vicariat de Bruxelles
« Comme les bergers, nous avons, reçu la bonne nouvelle des anges: Un sauveur vous est né! Que cette bonne nouvelle trouve un écho dans votre propre vie, mais aussi dans vos familles et foyers. Et que l’Evangile soit pour vous source de joie pendant l’année nouvelle qui bientôt s’ouvrira. Notre espérance est pour nous source de joie; c’est elle qui fait la ‘différence chrétienne ».
Mgr Harpigny, évêque de Tournai
« Je demande au Sauveur de venir habiter chez tous ceux qui attendent le Prince de la Paix, au Proche-Orient, en Afrique centrale et ailleurs. Merci à tous les artisans de paix. Je demande au Sauveur de délivrer de toute forme de souffrance ceux qui passent par l’épreuve de la maladie et de la mort. Merci au monde soignant qui accompagne ces personnes. Je demande au Sauveur de combler tous les êtres humains blessés par toutes les formes de pauvreté. Merci à tous ceux qui partagent avec eux. Je demande au Sauveur de libérer tous les pécheurs qui ont un poids tellement immense sur la conscience qu’ils estiment qu’il n’y a plus rien à attendre de la vie. Merci à tous ceux qui écoutent ces personnes et qui ouvrent avec elles de nouveaux chemins. »
Mgr Vancottem, évêque de Namur
« La nativité de Jésus se produit aussi partout où des femmes et des hommes de bonne volonté ouvrent leur cœur à la venue du Sauveur. Le Christ naît dans chaque cœur, dans chaque maison, dans chaque famille où il est accueilli. Noël est la fête de la naissance du Fils éternel, venu habiter notre humanité. »
Mgr Delville, évêque de Liège
« Noël, c’est une fête de la joie. C’est une fête qui nous replonge dans les sources de notre foi. Le pape François nous le rappelle dans sa dernière lettre et Evangeli Gandium, la joie de l’Evangile. Evidemment, dans la fête de Noël, il y a un paradoxe: pourquoi fête-t-on la joie, alors que Jésus, que nous fêtons, n’était pas accueilli dans la joie mais, au contraire, était refoulé hors de l’auberge du village au moment de sa naissance. C’est le mystère de la pauvreté de Dieu qui veut naître pauvre parmi les pauvres. Cela nous invite à la solidarité. »

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