Natura Sciences donne quelques pistes pour limiter notre exposition aux perturbateurs endocriniens.
L’exposition aux perturbateurs endocriniens peut être considérablement diminuée en suivant quelques conseils simples. Étudions-en quelques-uns, souvent donnés par les ONG et les médecins sensibilisés au problème.
L’alimentation est la source d’exposition principale aux phtalates et au bisphénol A. Des règles simples peuvent considérablement la diminuer. Il convient ainsi d’éviter les emballages en polycarbonates (plastique n°7), les conserves, les canettes et la vaisselle en plastique. Préférons les contenants en verres et les autres matériaux. Évitons les contenants en plastique lorsque nous chauffons un plat au four à micro-ondes et ne réutilisons pas nos bouteilles en plastique. En effet, le plastique usé rejette davantage ses plastifiants.
Les emballages plastiques doivent être réservés aux aliments frais qui se consomment rapidement. Plus le temps de contact sera réduit, plus le relargage sera faible. Si vous n’avez pas le choix, préférez les plastiques numérotés 2, 4 et 5. Ceux-ci sont considérés comme sûrs selon l’Institut national d’information en santé environnementale (Canada) et le Réseau environnement santé (France).
Ces recommandations concernent aussi les ustensiles de cuisine (bouilloires et passoires en plastique, paniers en plastique des cuit-vapeur électrique), ainsi que les poêles et moules avec revêtement TEFLON (PTFE, PFOA).
Limiter les cosmétiques
Les cosmétiques constituent également un important terrain d’améliorations. Ne mettez pas quotidiennement du parfum, du vernis ou des crèmes inutiles. Gardez-les pour les occasions spéciales !
Préférons les produits dont un label garantit l’absence de phtalates. Les cosmétiques bio peuvent être une solution. Une autre est de privilégier des produits plus simples tels que le savon de Marseille ou des pains surgras. Au passage, leur emballage en papier sera plus écologique qu’une bouteille en plastique dur. Faîtes particulièrement attention aux produits que vous utilisez si vous êtes enceinte et à ceux destinés aux jeunes enfants.
Il convient de limiter les déodorants et laques à vaporiser. Si ceux-ci sont inflammables ou extrêmement inflammables, c’est parce qu’ils sont propulsés au propane !
Quelques précautions à suivre à la maison…
Dans votre maison, les substances chimiques présentes dans vos différentes affaires sont lentement relâchées dans l’air. Elles rejoignent alors les poussières qui seront respirées par toute la famille. Pour la décoration de votre appartement, évitez donc tous les objets qui peuvent contenir un nombre important de phtalates notamment si des enfants en bas âge le fréquentent. Évitez les revêtements plastifiés pour le sol et les murs et privilégiez les peintures et enduits naturels. Au salon, attention au canapé et aux tapis qui ont pu être traités avec des composés perfluorés. Préférez les meubles en bois plein plutôt que ceux en aggloméré. Ces derniers sont souvent imprégnés de formaldéhyde et de benzène, qui sont cancérigènes.
Pour faire le ménage chez vous, préférez la simplicité. Les détergents nocifs et irritants ne sont pas toujours obligatoires. Bien souvent, de l’eau peut suffire. Les produits naturels comme la cire d’abeille, le vinaigre blanc, le jus de citron et le bicarbonate de soude sont également des solutions. Les produits sans parfum et sans colorant lavent tout aussi bien et permettent d’éviter les émanations de phtalates utilisés en tant qu’agent fixateurs ! Passez régulièrement l’aspirateur pour éviter les accumulations de poussières. Veillez à ce que votre aspirateur ait un filtre pour qu’il ne dissémine pas les particules dans la pièce. Si tel n’est pas le cas, aérez en même temps pour les entraîner vers l’extérieur.
Évitez d’utiliser des insecticides dans vos foyers. Ne parfumez pas non plus l’intérieur avec des désodorisants, des bougies parfumées, des huiles essentielles ou des diffuseurs électriques. Ceux-ci sont issus de la pétrochimie et contiennent des produits nocifs dont de nombreux allergènes selon une étude de l’association UFC-Que Choisir, qui recommande aux consommateurs de ne pas les utiliser.
Les vêtements neufs peuvent être une source de contamination. Lavez-les et aérez-les pour éliminer les retardateurs de flamme (PBDE). Ceux-ci seront néanmoins rejetés dans le milieu naturel après passage par les stations d’épuration. Mieux vaut donc privilégier en amont les labels garantissant des textiles sans produits chimiques (label EKO, Naturtextil, BioRe,ou Oeko-tex 100). Évitez les cuirs synthétiques et les vêtements plastifiés.
Protéger les enfants contre les perturbateurs endocriniens…
Les enfants sont particulièrement exposés aux substances contenues dans les jouets. Ne leur offrez que des jouets adaptés à leur âge. Les règlementations ne sont en effet pas les mêmes pour les enfants en dessous et au-dessus de trois ans. Pour les peluches, préférez celles en tissu ou coton bio et en fibres naturelles. Comme pour les textiles, il est préférable de laver ces produits avant leur première utilisation. La meilleure solution pour éviter toute contamination par des phtalates reste encore de choisir des jouets en bois brut sans vernis, peinture naturelle à privilégier. Évidemment, cela reste plus facile à dire qu’à faire ! Les enfants sont souvent attirés par toute sorte de jouets. Difficile de trouver un robot en bois ! Cependant, varier les jouets de façon à éviter le « tout plastique » reste la meilleure solution pour protéger votre enfant de nombreuses substances chimiques indésirables.
Si vous avez lu l’article Pourquoi retrouve-t-on les phtalates partout ? vous avez compris qu’un jouet en plastique dur contient moins de phtalates qu’un jouet en plastique flexible. Pour les jouets en plastiques, privilégiez donc ceux qui sont les plus rigides. Dans tous les cas, la prévention nous invite à aérer les produits neufs ou les rincer de façon à enlever les molécules les plus volatiles. Si un jouet sent le plastique, c’est que des plastifiants s’en dégagent par volatilisation !
L’enfant est en contact direct et prolongé avec le biberon. Il convient donc d’éviter les biberons en plastique et préférer ceux en verre. Si vous avez recours à un biberon en plastique, veillez au moins à ce que le plastique ne soit pas abîmé et évitez de le chauffer. Pour les tétines, choisissez plutôt celles en silicone ou en latex naturel. Enfin, préférez les couches lavables en fibre de bambou ou les couches jetables sans produits chimiques.
Auteur : Matthieu Combe