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13/10/2015

L'intervention du Cardinal Sarah au synode sur la famille

 

L'intervention du cardinal Sarah au synode a été traduite de l'italien et publiée ce mardi 13 octobre par le portail anglophone du site Aleteia.

 

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Votre Sainteté, Éminences, participants du Synode,



Je propose ces trois pensées :



1. Plus de transparence et de respect entre nous

Je ressens un profond besoin d’invoquer l’Esprit de Vérité et d’Amour, la source de la parrhésia dans la parole et de l’humilité dans l’écoute, qui seul est capable de créer une véritable harmonie dans la pluralité.

Je dirai franchement que dans le précédent Synode, sur diverses questions, on a ressenti la tentation de céder à la mentalité du monde sécularisé et individualiste de l’Occident. Reconnaître ce qu’on appelle les « réalités de la vie » comme un locus theologicus signifie abandonner tout espoir dans le pouvoir transformant de la foi et de l’Évangile. L’Évangile qui a autrefois transformé les cultures est maintenant en danger d’être transformé par elles.

En outre, certaines des procédures utilisées ne paraissaient pas destinées à enrichir la discussion et la communion autant qu’elles faisaient la promotion d’une façon de voir typique d’une certaine frange des Églises les plus riches. Ceci est contraire à une Église pauvre, signe de contradiction joyeusement évangélique et prophétique face à la mondanité. On ne comprend pas non plus pourquoi certaines déclarations qui ne sont pas partagées par la majorité qualifiée du dernier Synode se sont retrouvées dans la Relatio puis dans les Lineamenta et l’Instrumentum laboris alors que d’autres questions pressantes et très actuelles (comme l’idéologie du genre) sont ignorées.

Mon premier espoir est donc que, dans notre travail, il y ait davantage de liberté, de transparence et d’objectivité. Pour cela, il serait bénéfique de publier les résumés des interventions, afin de faciliter la discussion et éviter tout préjudice ou discrimination dans la réception des déclarations des pères du synode.

 

2. Le discernement de l’histoire et des esprits

Un deuxième espoir : que le Synode honore sa mission historique et ne se limite pas lui-même à parler de certaines questions pastorales (comme la possible communion pour les divorcés et remariés) mais aide le Saint-Père à énoncer clairement des vérités et une réelle direction au niveau mondial. Car il y a de nouveaux défis par rapport au synode de 1980. Un discernement théologique nous permet de voir à notre époque deux menaces inattendues (presque comme deux « bêtes de l’apocalypse ») situées sur des pôles opposés : d’une part, l’idolâtrie de la liberté occidentale ; de l’autre, le fondamentalisme islamique : laïcisme athée contre fanatisme religieux. Pour utiliser un slogan, nous nous trouvons entre « l’idéologie du genre et ISIS ». Les massacres islamiques et les exigences libertaires se disputent régulièrement la première page des journaux. (Souvenons-nous de ce qui s’est passé le 26 juin !) De ces deux radicalisations se lèvent les deux grandes menaces contre la famille : sa désintégration subjectiviste dans l’Occident sécularisé, par le divorce rapide et facile, l’avortement, les unions homosexuelles, l’euthanasie, etc. (cf. la gender theory, les Femen, le lobby LGBT, le Planning familial…). D’autre part, la pseudo-famille de l’islam idéologisé qui légitime la polygamie, l’asservissement des femmes, l’esclavage sexuel, le mariage des enfants, etc. (cf. al-Qaida, Isis, Boko Haram…).

Plusieurs indices nous permettent de percevoir la même origine démoniaque de ces deux mouvements. Contrairement à l’Esprit de Vérité qui favorise la communion dans la distinction (périchorèse), ils encouragent la confusion (homo-gamie) ou la subordination (poly-gamie). En outre, ils postulent une loi universelle et totalitaire, sont violemment intolérants, destructeurs des familles, de la société et de l’Église, et sont ouvertement christianophobes.

« Nous ne nous battons pas contre des créatures de chair et de sang… » Nous devons être inclusifs et accueillants à tout ce qui est humain ; mais ce qui vient de l’Ennemi ne peut pas et ne doit pas être assimilé. On ne peut pas unir le Christ et Belial ! Ce que le nazisme et le communisme étaient au XXe siècle, les idéologies occidentales de l’homosexualité et de l'avortement, et le fanatisme islamique, le sont aujourd’hui.

 

3. Proclamer et servir la beauté de la monogamie et de la famille

Face à ces deux défis mortels et sans précédent (homo-gamie et poly-gamie), l’Église doit promouvoir une véritable « épiphanie de la famille ». Aux deux le Pape (comme porte-parole de l’Église) peut contribuer, ainsi que chacun des évêques et pasteurs du troupeau chrétien : c’est-à-dire « l’Église de Dieu, qu’il a acquise par son sang » (Actes 20, 28).

Nous devons proclamer la vérité sans peur, c’est-à-dire le Plan de Dieu, qui est la monogamie dans l’amour conjugal ouvert à la vie. Gardant à l’esprit la situation historique que je viens de rappeler, il est urgent que l’Église, à son sommet, déclare de façon définitive la volonté du Créateur en ce qui concerne le mariage. Combien de gens de bonne volonté et de bon sens se joindraient à cet acte lumineux de courage effectué par l’Église !

Avec une Parole forte et claire du Magistère Suprême, les pasteurs ont la mission d’aider nos contemporains à découvrir la beauté de la famille chrétienne. Pour cela, il faut d’abord promouvoir tout ce que représente une véritable initiation chrétienne des adultes, car la crise du mariage est essentiellement une crise de Dieu, mais aussi une crise de la foi, et là c’est l’initiation chrétienne des enfants. Alors nous devons discerner ces réalités que le Saint-Esprit est déjà en train de faire monter pour révéler la vérité de la famille comme une intime communion dans la diversité (homme et femme), et qui est généreuse dans le don de la vie. Nous, évêques, avons le devoir urgent de reconnaître et promouvoir les charismes, les mouvements, et les réalités ecclésiales dans lesquels la famille se révèle vraiment, ce prodige d’harmonie, d’amour de la vie et d’espérance en l’Éternité, ce berceau de la foi et cette école de charité. Et il y a tant de réalités offertes par la Providence, avec le concile Vatican II, dans lesquelles ce miracle est offert.

 

Traduit de l'anglais par Yves Daoudal et légèrement corrigé à partir de l'anglais par Espérance Nouvelle pour la clarté du texte.

 

> Cardinal Sarah: ISIS and Gender Ideology Are Like 'Apocalyptic Beasts'

> Card. Sarah: “We find ourselves between ‘gender ideology’ and ISIS”

 

_______

 

Mise à jour, le 14 octobre 2015, 19h45.

Trois corrections supplémentaires faites à partir de la version anglaise ont été insérées dans la traduction française:

- "les idéologies occidentales de l’homosexualité et de l'avortement, et le fanatisme islamique" au lieu de "l’homosexualité occidentale et les idéologies abortives et le fanatisme islamique"

- "véritable initiation chrétienne des adultes" au lieu de "véritable initiation des adultes"

- "c'est l'initiation chrétienne des enfants" au lieu de "c'est l'initiation des enfants"

 

11/10/2015

Les entretiens du Cardinal Kasper et du Cardinal Burke avec Raymond Arroyo sur EWTN

Le 1er octobre, avant l'ouverture de la seconde assemblée du synode sur la famille, EWTN présentait à son audience les passages les plus significatifs des entretiens du Cardinal Kasper et du Cardinal Burke avec le journaliste catholique Raymond Arroyo.

 

> Un aperçu avant synode: Les cardinaux Kasper et Burke avec Raymond Arroyo (25 min 51 s)

> L'épisode complet de World Over du 1er octobre 2015 (53 min 02 s)

 

07/10/2015

La conférence du cardinal Burke chez les Dominicaines du Saint-Esprit

 

 

04/10/2015

L'homélie du cardinal Burke à Notre-Dame de Paris: "La loi du Seigneur est parfaite"

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Homélie du cardinal Raymond Burke à la cathédrale Notre-Dame de Paris

Dimanche 27 septembre 2015

 

"J’exprime ma profonde gratitude à Son éminence le Cardinal André Vingt-Trois pour son invitation à célébrer la Sainte Messe aujourd’hui dans cette magnifique Cathédrale de Notre-Dame, et également au Recteur et à ses collaborateurs pour leur chaleureux accueil et leur assistance.

Vraiment, comme le Pape Benoît XVI l’a déclaré dans son homélie lors des vêpres du 12 septembre 2009, durant sa Visite apostolique en France, la Cathédrale Notre-Dame de Paris est « une hymne vivante de pierre et de lumière à la louange de cet acte, unique dans les annales de l’histoire humaine : le Verbe éternel de Dieu est entré dans le monde à la plénitude des temps afin de nous sauver par l’offrande de Lui-même dans le sacrifice de la Croix[1]. »

La Cathédrale Notre-Dame est vraiment une hymne à la louange du Mystère de l’Incarnation rédemptrice du Fils de Dieu dans le sein de la Bienheureuse Vierge Marie. Je rends grâces à Dieu pour l’occasion qui m’est donnée de célébrer ici le Saint Sacrifice de la Messe, et je vous assure que je prie pour le peuple de France, et particulièrement pour les fidèles de l’archidiocèse de Paris, confiant vos intentions à l’intercession de Notre-Dame, spécialement sous son titre de Notre-Dame de Lourdes, l’Immaculée-Conception.

Suivre Notre-Seigneur ne requiert rien de moins que de Lui donner totalement nos cœurs, de placer entièrement nos cœurs dans Son glorieux Cœur transpercé. De Son Sacré Cœur, le Saint-Esprit jaillit dans nos cœurs, cherchant à pénétrer tous les aspects de nos vies, et à donner l’inspiration et la direction à tout ce que nous pensons, disons et faisons. La discipline que l'Esprit-Saint nous enseigne, en nous purifiant du péché et en nous fortifiant avec la grâce divine, est, en fait, la cause de notre joie la plus profonde, notre chemin vers le bonheur dans cette vie et vers le bonheur éternel dans la vie à venir. Dans le même temps, comme Saint Jacques nous le rappelle, nous ne sommes que les intendants des biens matériels qui nous sont confiés et ceux-ci doivent être utilisés au service du Christ et de Son Corps Mystique. Dans sa charité pastorale, Saint Jacques nous avertit que nos biens matériels sont voués à la corruption et au pourrissement, et que, à la mort, nous nous retrouverons devant Dieu et recevrons l’héritage que nous aurons mérité selon que nous aurons employé les biens qu’Il nous aura confiés pour une fin bonne ou mauvaise[2].

Très à propos, nous avons prié aujourd’hui avec les mots du psaume 18 :

La loi du Seigneur est parfaite,

Qui redonne vie ;

La charte du Seigneur est sûre,

Qui rend sages les simples[3].

En fait, le but de ma visite en France au cours de ces journées est de présenter un petit livre d'entretiens que je donnais à Guillaume d'Alançon, délégué épiscopal pour la famille et pour la vie du diocèse de Bayonne.

A travers les entretiens, j’espère avoir su exprimer, avec une profonde gratitude, comment le Mystère de l'Incarnation rédemptrice a été à l'œuvre dans ma vie, et comment il nous donne la manière de relever les défis redoutables pour notre vie dans le Christ, dans le monde d’aujourd’hui.

Dans l'Évangile qui vient d’être lu, le Seigneur utilise une figure de style, l'hyperbole, pour souligner la perfection qui doit marquer la communion de nos cœurs avec Son Divin Cœur. Il nous dit que, si certains membres de notre corps ne sont pas soumis au Christ, à la façon dont Son Esprit Le conduit, alors il serait préférable de se débarrasser du membre rebelle plutôt que de prendre le risque de désobéir à Dieu et d’encourir le fruit de cette désobéissance, la mort éternelle[4]. En d'autres termes, en tant que disciples du Christ, nous ne pouvons exclure quelque partie que ce soit de notre être de l'influence de l'Esprit-Saint, de l'obéissance au Père dans le Christ. Comme Son amour pour nous est incommensurable et incessant, il faut que notre réponse d'amour soit pure et désintéressée.

L'Esprit du Christ a d’abord été répandu dans nos cœurs par le Sacrement du Baptême. Il est fortifié et augmenté en nous par le Sacrement de la Confirmation. Le désir de Moïse que Dieu le Père « [puisse] faire de tout son peuple un peuple de prophètes, […] [puisse] mettre son esprit sur eux »[5] a, en fait, été accompli par l'effusion de l'Esprit-Saint dans les cœurs de tous les fidèles, que Notre-Seigneur a gagné pour nous. En vérité, la Passion de Notre-Seigneur, Sa Mort, Sa Résurrection et Son Ascension sont ordonnés à la descente de l'Esprit-Saint sur les Apôtres et, à travers les Apôtres, sur tous les fidèles.

À Sa Résurrection, le dimanche de Pâques, et de nouveau le dimanche de la Pentecôte, cinquante jours après Pâques, Notre-Seigneur a répandu l'Esprit-Saint sur l’Église et dans le monde entier, dans les cœurs de tous les croyants, pour nous diriger pendant les jours de notre pèlerinage terrestre et nous mener enfin à la destinée de notre pèlerinage, la vie éternelle. Par le sacrement du Baptême, notre Pâques personnelle, nous parvenons à la vie dans le Christ et sommes prêts à Le suivre. Depuis le moment de notre baptême, avec l'aide de nos parents, de nos curés, de nos enseignants, de nos catéchistes et d'autres bons membres de l'Église, nous répondons de plus en plus à l'aide et aux conseils de l'Esprit-Saint qui habite en nous. Grâce à la Confirmation, notre Pentecôte personnelle, Notre-Seigneur complète le don baptismal du Saint-Esprit, afin que nous puissions être dans le monde des témoins du Christ ressuscité, fidèles, forts et courageux.

Par le Sacrement de la Pénitence, Notre-Seigneur renouvelle la vie de l'Esprit en nous et nous aide à revenir à la voie du Christ quand nous nous en sommes écartés. Par le Sacrement de l'Onction des malades, Notre-Seigneur pardonne nos péchés et nous fortifie par sa guérison quand nous sommes gravement malades. Plus merveilleusement encore, à travers l'Eucharistie, Notre-Seigneur nous donne le don de Son Vrai Corps et de Son Vrai Sang afin de nous guérir et de nous fortifier durant le voyage de notre vie, durant le pèlerinage jusqu’à la maison de Dieu le Père. La grâce du Saint-Esprit nous aide à surmonter toute rébellion dans nos vies, tout trouble ainsi que le péché qui nous entrave dans le témoignage du Christ. Le Saint-Esprit nous aide et nous guide dans la suite du Christ, dans le témoignage de l'union de nos cœurs avec Son Sacré Cœur, dans tout ce que nous pensons, disons et faisons.

Comme l’ouverture de la 14ème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques approche, prions en particulier pour les Pères synodaux afin qu'ils soient parfaitement obéissants à l'inspiration et à la direction du Saint-Esprit. Le Synode des Évêques a été convoqué pour aider notre Saint-Père François, dans la sauvegarde et la promotion de la vocation et de la mission de la famille dans l'Eglise et dans le monde. En ces jours, alors que le Mariage est soumis à une attaque des plus féroces dans la société, et même plus tristement encore, dans l'Église, comme il l'a été durant les dernières décennies, puisse le Synode des Évêques aider notre Saint-Père à présenter au monde entier la splendeur de la vérité de l'enseignement du Christ sur le mariage tel qu'il a été transmis jusqu'à nous grâce à la saine doctrine et à la discipline constante de l'Église.

Notre Seigneur va maintenant rendre sacramentellement présent Son Sacrifice sur le Calvaire, et son fruit incomparable qui est Son Corps, Son Sang, Son Âme et Sa Divinité, comme le Pain Céleste de notre pèlerinage terrestre. Unis avec le Cœur Immaculé de Marie, nous élevons nos cœurs pour les placer dans Son Cœur Eucharistique pour notre salut et le salut du monde. Réjouissons-nous, avec saint Paul, à l‘idée que " ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ [nous l’accomplissons dans notre] propre chair, pour Son Corps Qui est l'Église"[6]. Comme Notre-Seigneur se donne Lui-même totalement à nous par Son Sacrifice Eucharistique, puissions-nous reconnaître en Lui la plénitude de l'amour incommensurable et incessant de Dieu pour nous.

Comme Il nous offre le fruit incomparable de Son Sacrifice, Son Corps, Son Sang, Son Âme et Sa Divinité dans la Sainte Communion, puisse le Saint-Esprit nous purifier et nous fortifier, afin que nous Le suivions en toutes choses, afin que nous Lui obéissions dans tout ce nous pensons, disons et faisons.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

Raymond Leo Cardinal BURKE

 


[1] Benedictus PP. XVI, Homilia “Lutetiae Parisiorum in Vesperarum celebratione apud Templum Cathedrale «Notre-Dame»”, 12 Septembris 2008, Acta Apostolicae Sedis 100 (2008), 692.

[2]    Jc 5, 2-3

[3]    Ps 18 [19], 8

[4]    Cf. Mc 9, 43-48

[5]    Nb 11, 29

[6]    Col 1, 24

 

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Source: Le Salon Beige - "La loi du Seigneur est parfaite"

Images: Riposte catholique

 

03/10/2015

Quand les saints nous parlent du Rosaire

1007.jpg« Le Ciel se réjouit, la terre s’étonne,
Satan fuit, l’enfer tremble, le monde paraît méprisable,
Le cœur se fond dans un Saint amour, la tiédeur disparaît,
La chair est domptée, la tristesse se dissipe,
La ferveur s’accroît, le regret d’avoir offensé Dieu se révèle,
L’espérance se grandit, l’esprit se dilate et l’amour devient plus ardent quand je dis : Ave Maria. »

St Bernard (1090 ou 91 - 1153)

 

« Le Rosaire est la prière la plus divine après le Saint Sacrifice de la messe. »
    St Charles BORROMÉE (1535 - 1584)

    « Je n’ai pas de meilleur secret pour connaître si une personne est de Dieu que d’examiner si elle aime à dire l’Ave Maria et le chapelet ».
    St Louis-Marie-Grignon de MONTFORT (1673 - 1716)

    « Le Rosaire est l’hommage le plus agréable que l’on puisse offrir à la Mère de Dieu. » … « L’AVE MARIA vaut plus que tout l’Univers ».
    St Alphonse de LIGUORI (1696 - 1787)

    « Un Ave bien dit fait trembler tout l’enfer ».
    « Saint Dominique disait qu’il avait plus converti d’âmes par la récitation de l’Ave Maria que par tous ses sermons. »
    Le saint curé d’Ars (1786 - 1859)

    « Je ne savais que mon chapelet ».
    Ste Bernadette (1844 - 1866)

 

 

Les papes à propos du rosaire :

Cinquante Papes ont écrit sur le Rosaire pour demander aux fidèles la pratique de cette dévotion. Parmi eux, citons :

   
Papa+Francisco+Ros%C3%A1rio.jpgNicolas IV (pape de 1288 à 1292) : « Le Rosaire est l’arbre de Vie qui ressuscite les morts, guérit les malades et conserve la santé à ceux qui l’ont déjà. »

    Bienheureux Urbain V (pape de 1362 à 1370) : « Chaque jour des biens immenses arrivent au peuple chrétien par le Rosaire. »

    Sixte IV (pape de 1471-1484) : « Le Rosaire est spécialement approprié pour détourner du monde les dangers qui le menacent ».

    Léon X (pape de 1513-1521) compare le Rosaire à « un mur qui arrête les malheurs prêts à fondre sur l’Église ».

    Pour Jules III (pape de 1550 à 1555), Le Rosaire est : « La gloire de l’Église Romaine ».

    Grégoire XIV (pape de 1590 à 1591) : « Le Rosaire est le moyen le plus merveilleux pour détruire le péché et recouvrer la grâce. »

    Paul V (pape de 1605 à 1621) : Le Rosaire est : « Le trésor des grâces ».

    Benoît XIII (pape 1724 à 1730) : « Le Rosaire est un remède souverain aux erreurs et aux vices ».



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Léon XIII (pape de 1878 à 1903) qui a consacré à cette prière pas moins de douze encycliques ou lettres qui l’on fait appeler « le pape du Rosaire » (fait unique dans les annales de l’Église) :

    « On peut affirmer que, dans les familles et parmi les peuples où la pratique du Rosaire est restée en honneur comme autrefois, il n’y a pas à craindre que l’ignorance ou le poison de l’erreur détruise la foi ».

    « Pour préserver ses enfants de ce grand péril de l’ignorance religieuse, l’Église ne néglige aucun des moyens que lui suggèrent sa sollicitude et sa vigilance. En bonne place parmi les aliments de la foi figure le Rosaire de Marie. Le Rosaire, en effet, suppose, avec la répétition régulière d’une prière très belle et très efficace, la méditation et la contemplation successive des principaux mystères de notre religion. Lettre encyclique sur l’excellence du Rosaire ». (Du 7 septembre 1892, MAGNAE DEI MATRIS).

    « Le Rosaire condense en lui tout le culte qu’on doit à Marie. Pour honorer Marie et mériter ses faveurs, il n’y a pas une meilleure prière que le Saint Rosaire. » Léon XIII (Encyclique Octobrimense).

    Le Rosaire est « une prière incomparable et d’une efficacité souveraine. » … « Il y a sans doute plusieurs moyens d’obtenir l’assistance de Marie. Cependant nous estimons que l’institution du Rosaire est le meilleur et le plus fécond. » Léon XIII (Encyclique adjuticem populi 1895).

    « Pour que les supplications aient le maximum d’efficacité… recourons à Marie… par le Rosaire. » Léon XIII - 1891.


    Saint Pie X (pape de 1903 à 1914) : « Donnez-moi une armée qui récite le chapelet et je ferais la conquête du monde ».
    « C’est de toutes les prières la plus belle, la plus riche en grâces, celle qui plaît le plus à la Très Sainte Vierge. »
- Saint Pie X, Testament.

    Pie XI (pape de 1922 à 1939) : « Dites à vos prêtres qu’ils prient beaucoup. Tant que le Pape n’a pas dit son Rosaire la journée du Pape ne cesse pas. » Pie XI à S. Exc. Mgr. Richaud.
« Le Rosaire est le moyen privilégié entre tous les autres, de procurer le retour au Christ des individus, des familles et des nations. »
« C’est une arme très puissante pour chasser les démons ; pour conserver l’intégrité de la vie, pour acquérir plus facilement la vertu, en un mot pour obtenir la véritable paix aux hommes. ».
Pie XI - (1938 Enc. Rosaire).
« Comment ne pas tout espérer si nous nous servons avec exactitude et piété de cette méthode divine. »

    Dans Ingruentium malorum, Pie XII (pape de 1939 à 1958) : « Nous n’hésitons pas à affirmer de nouveau publiquement que Nous avons tant espoir dans le saint Rosaire pour guérir les maux qui affligent notre temps »…
« Armons-nous du très Saint Rosaire, pour délivrer le monde de la haine qui le déchire, de l’ignorance qui l’aveugle, de l’impureté qui l’étouffe, pour édifier la civilisation de l’amour, de l’amour de Dieu et du prochain ».

   
Paul VI (pape de 1963 à 1978) dans son Exhortation sur le culte marial du 02 février 1974 : « la nature évangélique du Rosaire », centré sur le mystère de l’Incarnation rédemptrice : il « a donc une orientation nettement christologique ».
    « Le Jésus de chaque Ave Maria est celui même que la succession des mystères nous présente tout à tour… »,
    « Ma prière préférée, parce que merveilleuse de simplicité et de profondeur ».
    « Soyons assidus dans la récitation du Rosaire aussi bien dans la communauté ecclésiale que dans l’intimité de nos familles ».

Jean-Paul II (pape de 1978 à 2005) nous parle de la répétition : « La prière ne craint pas la répétition. Insister sur les mêmes questions constitue un signe d’intensité et de multiples nuances dans les sentiments, dans les pulsions intérieures, dans les liens d’affection ».
« Le Rosaire donne « le rythme de la vie humaine » pour l’harmoniser avec le rythme de la vie divine ».

561405_405047469508038_691106444_n.jpgBenoît XVI : « Lorsqu’on récite le rosaire, on revit des moments importants et significatifs de l’histoire du salut ; on revit les différentes étapes de la mission du Christ. Avec Marie, le cœur se tourne vers le mystère de Jésus » (..). « Que Marie nous aide à accueillir en nous la grâce qui émane de ces mystères, afin qu’à travers nous, elle puisse irriguer la société, dans les relations quotidiennes, et la purifier de toutes ces forces négatives en l’ouvrant à la nouveauté de Dieu ! »
« Lorsque le rosaire est prié avec authenticité et sans forme mécanique et superficiel, mais profondément, il apporte la paix et la réconciliation. Il contient en lui la force salvatrice du nom de Jésus, lorsqu’il est invoqué avec foi et avec amour au centre de chaque Ave Maria ». (Le samedi 3 mai 2008, en la Basilique Sainte Marie Majeure). _ « Telle est la consigne laissée par la Vierge aussi lors de différentes apparitions. Je pense, en particulier, à celle de Fatima, survenue il y a 90 ans. Aux trois pastoureaux Lucie, Jacinthe et François, en se présentant comme « la Vierge du rosaire », elle a recommandé avec insistance de prier le rosaire tous les jours, pour obtenir la fin de la guerre. » (…). « Nous aussi, nous voulons accueillir la requête maternelle de la Vierge, en nous engageant à réciter avec foi le chapelet du rosaire pour la paix dans les familles, dans les nations, et dans le monde entier ».
« Le bien-aimé Jean-Paul II a été un grand apôtre du Rosaire : nous nous le rappelons, agenouillé, le chapelet entre les mains, plongé dans la contemplation du Christ, comme lui-même a invité à le faire avec la Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae. Le Rosaire est une prière contemplative et christocentrique, inséparable de la méditation de l’Ecriture Sainte. C’est la prière du chrétien qui avance dans le pèlerinage de la foi, à la suite de Jésus, précédé par Marie. Chers frères et sœurs, je voudrais vous inviter au cours de ce mois à réciter le Rosaire en famille, dans les communautés et dans les paroisses pour les intentions du Pape, pour la mission de l’Eglise et pour la paix dans le monde. »
(Le 1er Octobre 2006).

 

Source : Serviteurs de Jésus et de Marie

 

01/10/2015

Le cardinal Burke à Paris: un coopérateur de la vérité

Revue de presse de la visite du cardinal Burke à Paris par "Le Salon Beige".

 

Le cardinal Raymond Leo Burke était en tournée en France depuis dimanche pour présenter le livre d’entretiens qu’il vient de publier avec Guillaume d’Alançon, responsable de l'Académie diocésaine pour la famille du diocèse de Bayonne, Un cardinal au coeur de l'Eglise.

Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président délégué au synode, a invité le cardinal Burke à célébrer la messe à Notre-Dame-de-Paris, dimanche 27 septembre matin.

Il a donné une conférence en l'église Saint-Eugène-Sainte-Cécile à Paris puis à Saint-Symphorien à Versailles. Le cardinal est revenu sur son enfance, et la naissance de sa vocation. Il a rendu hommage à sa famille, à ses parents, et ses grands-parents, immigrés irlandais aux États-Unis, qui lui ont transmis « la foi et sa pratique ». Lorsqu’il était jeune, l’Église était florissante, puis il a vu les effets de la crise au cours de sa formation au séminaire, notamment à cause du « soi-disant esprit du concile Vatican II ».

« Le séminaire subissait de manière particulièrement dévastatrice la crise que l’Église a connu au cours de premières années de la mise en ordre des enseignement du concile Vatican II. […] Ayant vécu cette époque particulièrement tumultueuse, marquée symboliquement par les émeutes de mai 68 à Paris, je me suis interrogé sur ce qui était sous-jacent à la tranquillité de mes premières années au séminaire et a conduit à la remise en cause inconsciente et soupçonneuse de la doctrine et de la discipline de l’Église. »

 

Concernant la nouvelle évangélisation, le cardinal déclare :

B« Le renouveau spirituel passera, d’une façon particulière, par l’enrichissement mutuel souhaité et encouragé par la célébration de la sainte messe et l’administration des sacrements. » Mais la nouvelle évangélisation « prend place d’abord dans la maison, dans la famille, dans laquelle la foi est d’abord enseignée. […] Mais la famille, qui est une Église domestique, tire sa foi et sa vie dans la sainte liturgie. »

 

Survivant lui-même de l’avortement – il raconte dans son livre que le médecin avait conseillé à sa mère de l’avorter – le cardinal est particulièrement sensible à la question du respect de la vie.

« J’ai compris combien l’Évangile de la vie devait être au cœur de tout ce que j’enseigne et pratique. Il a été particulièrement important pour moi en tant que pasteur de donner un puissant encouragement et la primauté à l’apostolat du respect de l’inviolabilité de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle. J’ai été grandement édifié par l’engagement indéfectible du laïcat catholique qui s’est mis à défendre les vérités les plus fondamentales de la loi naturelle et morale. Il n’y a aucune situation plus mauvaise dans la société d’aujourd’hui que la destruction massive de vies innocentes et sans défenses dans le ventre de leur mère. »

« Dans la bataille pour établir le respect de la vie humaine, l’abandon de la pratique de l’avortement provoqué doit avoir la première place. Quand les enfants et les jeunes ont grandi dans une maison de bons chrétiens, alors naturellement ils deviennent courageux à propos de la vie. Tant de choses dépendent de la maison, de la relation entre le mari et la femme, et entre les parents et les enfants ! Tant de choses également des relations que les enfants reçoivent à l’extérieur de la maison ! En tant que pasteur, j’ai exhorté les parents à être attentifs à ce que la vie chrétienne qu’ils inculquent à leurs enfants ne soit pas érodée et même corrompue par ceux qui iront enseigner dans les écoles que leurs enfants fréquentent. »

 

Sur le mariage et le synode,

« il ne fait aucun doute que le mariage est soumis à une attaque féroce, parfois même au sein de l’Église. Au même titre que l’assaut sur le mariage, toute la question de notre identité en tant qu’homme et en tant que femme, de la signification de la sexualité humaine, de l’amour pur et chaste entre un homme et une femme, tout cela est remis en question. Le mariage et son fruit, la famille, sont la première cellule de l’Église et de la société en général. Il est essentiel que la vérité du Christ sur le mariage et la famille soit pensée et enseignée avec un nouvel enthousiasme et une nouvelle détermination ».

« Aujourd’hui, il est souvent dit que l’Église doit s’adapter à la culture contemporaine, pour ne pas l’offenser. Ce que les personnes attendent le plus de l’Église, est l’enseignement de la vérité du Christ. Il est absurde de dire que les lois naturelles ne signifient plus rien dans notre culture. Absolument absurde. Dieu a écrit sa loi en chacun d’entre nous. Et les Saintes Écritures ont enseigné la même loi. D’une certaine façon aujourd’hui, nous ne saurons avoir notre confiance que dans la loi naturelle. »

 

Concernant l’importance de l’engagement des chrétiens dans la société :

« Il faut restaurer la royauté du Christ. Malheureusement, le terme de “roi” est souvent interprété de manière idéologique, et par conséquent, mal compris. Pour être un roi, comme le pape Jean-Paul II l’a enseigné, il faut pratiquer toutes les vertus qui nous permettent de rendre gloire à Dieu et servir nos frères et sœurs avec une intention pure, selon la sagesse qui nous a été enseigné durent notre enfance : “Servir, c’est régner” ». L’exemple de saint Louis est « un modèle particulièrement lumineux » pour tous les catholiques qui souhaitent s’engager dans la société. Ils doivent s’y engager pour sa « sanctification », même si la « corruption » peut les « tenter d’en rester éloignés, alors qu’il faut évangéliser ces activités en vue du bien commun […] en faisant attention à n’y pas compromettre notre foi. Cela doit être plutôt l’occasion de croître dans la foi et dans sa mise en pratique. »

 

Lundi matin, il était invité sur Radio Notre-Dame (à réécouter ici). Il a célébré la messe, lundi 28 septembre, à la Chapelle de la rue du Bac. Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées, lundi 28 septembre soir, à la paroisse Sainte-Odile, à Paris, après avoir présidé les vêpres chantées en grégorien. Le cardinal a présenté son livre comme « une source de croissance dans l’humilité devant Dieu » pour lui. Son livre revient sur ses quarante années de sacerdoce.

Mardi 29 septembre soir, il a donné une conférence à l’Institution Saint Pie X de Saint-Cloud, un établissement scolaire de jeunes filles hors contrat tenu par les Dominicaines du Saint-Esprit.

 

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Source : Cardinal Burke : "le mariage est soumis à une attaque féroce, parfois même au sein de l’Église"

 

L'espérance du cardinal Burke

Recension par "Le Rouge & le Noir" de l’ouvrage de Guillaume d’Alançon : Entretien avec le cardinal Burke. Un cardinal au coeur de l’Église, publié en septembre 2015 aux éditions Artège (184 pages).

Ce livre est né dans un lourd climat. La Chrétienté pleure la mort des familles. Après les avancées de pays protestants puis la capitulation de l’Espagne, ce fut la France, Fille-Aînée, qui décida il y a trois ans de creuser sa propre tombe, en sortant du placard [1]. Suivirent l’Irlande, que nos naïves cervelles s’obstinaient à considérer encore comme un bastion conservateur [2], puis le géant états-unien [3]. Les nuages s’amoncellent : un cardinal n’a-t-il donc, dans ces conditions, rien d’autre à faire que de se livrer à un entretien-vérité de 184 pages ?

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Raymond Leo, cardinal Burke
« Mon espérance est que l’Église soit de plus en plus fidèle à son identité d’Épouse du Christ »

Raymond Burke [4], prince de l’Église, cardinal patronus de l’Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte [5], connaît bien ces ténèbres.
En répondant aux questions du Français Guillaume d’Alançon [6], le prélat américain ne cache rien des plaies lacérant le corps de la Chrétienté ; mais loin se complaire dans le catastrophisme, il pose sur elles un regard empreint de lumière.

Une douce lumière paternelle

La Curie a mauvaise presse. Le type du prélat acariâtre, jaloux de ses privilèges, éloigné des préoccupations des fidèles et du bas-clergé, est devenu un τόπος, un lieu commun.
Les questions de Guillaume d’Alançon ont le mérite de battre en brèche cette idée reçue. Au fil des pages, le soixantenaire américain, drapé dans sa cappa magna s’efface. Il nous semble apercevoir l’enfant du Midwest, né à la campagne dans une pieuse famille d’origine irlandaise. La lumière est partout. Elle prend sa source dans la vie de famille et ses précieux instants de partage et de prière. Elle vient de Jésus-Hostie, lors de l’adoration eucharistique pratiquée chaque vendredi par la famille Burke, ainsi que de la dévotion envers les Cœurs immaculés de Jésus et Marie, sous la protection desquels le foyer se place et se blottit.
Avec une simplicité toute paysanne, le cardinal décrit cette vie saine, l’ambiance chrétienne de sa jeunesse et l’impression que produisit en lui la figure du prêtre, pasteur bienveillant au service du salut des âmes. Entré au petit séminaire à l’âge de quatorze ans, Son Éminence évoque avec nostalgie cette période qui fut « une grande grâce », illuminée par la spiritualité thérésienne et notamment la lecture de l’Histoire d’une âme [7], de la sainte normande. Le lecteur découvre le parcours d’un jeune homme modeste et confiant, alors que s’ouvrait l’étrange décennie des Sixties.

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« Un grand nombre de ces jeunes qui vivent dans ce monde d’où Dieu est exclu, éprouvent un grand attrait pour une belle et sainte liturgie, célébrée avec la dignité qui convient au saint sacrifice, que ce soit dans la forme extraordinaire ou dans la forme ordinaire du rit romain, pourvu qu’il y ait une grande dévotion »

La sagesse d’un cardinal

Souvent grimé en prélat rebelle [8], soi-disant opposé au pape François et prêt à lui « résister » [9], le cardinal Burke fait preuve, à propos de la crise de l’Église et des querelles liturgiques, d’une sagesse remarquable. Lui dont les positions furent fréquemment déformées, ne cède jamais à la caricature. Confessant avoir vécu douloureusement les expériences liturgiques post-conciliaires, Son Éminence tient à distinguer le Concile en lui-même du prétendu« esprit du concile », ce dernier étant marqué par l’idéologie progressiste du temps.
Nommé évêque par saint Jean-Paul II et placé à la tête du Tribunal de la signature apostolique par Benoît XVI [10], le cardinal américain n’est pas un mutin. Ratzingérien et nuancé, ce fin canoniste se révèle un fervent soutien de l’« herméneutique de la continuité [11] chère au pape émérite. Convaincu de « l’enrichissement mutuel » des deux formes du rit romain, cet ami de la Tradition se félicite des fruits du motu proprio Summorum Pontificum [12]. Surtout, il se réjouit du renouveau catholique qui, chez les jeunes prêtres comme au sein du laïcat chrétien, consiste en un retour aux fondamentaux, au sacrifice de la messe et à sa dignité.

Confessant la Vérité dans la charité

En vocabulaire journalistique, on dirait certainement du cardinal Burke qu’il est attaché aux affaires « sociétales ». En 2008, sa volonté de refuser la Communion aux hommes politiques soutenant l’avortement avait fait grand bruit aux États-Unis. Il est vrai que dans les diocèses qu’il a eu en charge (La Crosse puis Saint Louis) comme à Rome, Son Éminence fut un infatigable pourfendeur de la « dictature du relativisme » [13]. Surtout, le cardinal raconte son souci d’accompagner les victimes de ce nouveau totalitarisme : les femmes ayant recours à l’avortement, les personnes homosexuelles à qui l’on serine qu’elles sont « nées comme ça » et que la société rend esclaves de leurs passions, ou encore les générations d’enfants brisés par les divorces, souillés par la pornographie. À l’approche de la seconde session du Synode sur la famille, le cardinal montre combien la ferme doctrine s’accommode de la miséricorde à l’endroit des pêcheurs, qu’il s’agisse des divorcés remariés ou des fidèles pratiquant l’homosexualité. Et de faire sienne la maxime salésienne Veritatem facientes in caritate  : “ Confessant la vérité dans la charité ”.
Disciple de saint Jean-Paul II [14], le cardinal ne transige pas : la loi de l’Église concernant l’accès des divorcés-remariés à l’Eucharistie ne peut changer, car elle découle des paroles même du Christ, énoncées au chapitre 19 de l’Évangile selon saint Matthieu [15].

Lumière de l’espérance

Tant de fidèles doutent. Le cardinal Burke, lui, est plein d’espoir. Cet entretien est une exhortation à l’engagement familial ou à la vie consacrée. Il est aussi un appel à l’engagement politique ; un bel hommage est rendu à la génération de la Manif pour tous.
Ce bref ouvrage répond pleinement aux aspirations de la jeunesse, à sa soif d’absolu. Les ténèbres sont là. Mais Son Éminence cherche la lumière, sans relâche. Elle nous appelle à nous battre pour « tout restaurer dans le Christ » [16] et pouvoir dire comme saint Paul, à notre heure dernière : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi »(2 Timothée 4:7).
Le cardinal de conclure ainsi : « Mon espérance est que l’Église soit de plus en plus fidèle à son identité d’Épouse du Christ dans son enseignement, dans son culte, dans sa prière et sa dévotion, et dans sa vie morale. Mon espérance est que chaque sarment de la vigne, que chaque membre du Christ, devienne de plus en plus proche du Christ, qu’il le connaisse, qu’il l’aime et le serve, et que de ce fait la gloire du Christ illumine notre monde, dans l’attente de sa venue dernière, où il restituera toute la création du Père, inaugurant ainsi “ des cieux nouveaux et une terre nouvelle” ».
Le centre de gravité de l’ouvrage n’est pas Raymond Burke, mais bien l’Église catholique romaine.
Cet entretien est revigorant. Guillaume d’Alançon raconte combien, en sortant de son audience auprès du cardinal, il se trouvait, place Saint-Pierre, dans l’action de grâce : « le soleil couchant auréolait le dôme de la basilique ».

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« J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi »
(2 Timothée 4:7)

[1En Français de Nouvelle-France, la « sortie du placard » correspond à l’expression anglaise coming out, signifiant que l’on assume publiquement ses pratiques homosexuelles.

[2Le 22 mai 2015, par référendum populaire, 62% des votants irlandais approuvaient l’ouverture de l’institution du mariage aux couples de même sexe. Nous avons consacré, au Printemps 2015, deux articles aux enjeux du référendum irlandais : "L’Irlande troquera-t-elle le vert pour l’arc-en-ciel ?" et "Irlande et mariage homosexuel : le courage de dire non". Par ailleurs, nous avions donné la parole à un cadre de la défense de la famille en Irlande.

[3Le 26 juin 2015, la Cour suprême des États-Unis d’Amérique décidait, à l’occasion de l’affaire Obergefell v. Hodges, d’autoriser les couples de même sexe à se marier civilement dans tous les états du pays, et ce en vertu du XIVe amendement de la Constitution américaine (equal protection clause) La décision de la Cour suprême peut être lue ici, dans la langue de Shakespeare.

[4Né le 30 juin 1948 à Richland Center (Wisconsin, États-Unis), Raymond Leo Burke est ordonné prêtre par le bienheureux Paul VI en 1975. Nommé évêque de La Crosse (Wisconsin) par saint Jean-Paul II en 1994, il devient archevêque de Saint Louis (Missouri) en décembre 2003. Raymond Burke est créé cardinal en 2010 par Benoît XVI. En 2008, ce même pape l’avait nommé préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique, charge qu’il occupe jusqu’en 2014, année au cours de laquelle le pape François le fait cardinal patronus de l’Ordre souverain militaire hospitalier de Malte.

[5Concrètement, Son Éminence assure la fonction de représentant du Saint-Siège auprès de l’Ordre.

[6Guillaume d’Alançon est délégué épiscopal pour la vie et la famille dans le diocèse de Bayonne.

[7Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Histoire d’une âme, Paris, Éditions du Cerf, Desclée De Brouwer,‎ [1898] 2000.

[8Le périodique La Vie le qualifiait, en février 2015, de "frondeur".

[9En février 2015, une journaliste, dans le cadre de l’émission « 13h15 le dimanche » lui demandait ce qu’il ferait dans l’hypothèse où le pape autoriserait l’accès des fidèles divorcés-remariés à la Sainte Communion, le cardinal Burke répondit : « Je résisterai, je ne peux rien faire d’autre. Il y a un malaise, c’est indubitable ». La réponse fut immédiatement commentée et interprétée, au sein des media dominants comme une rébellion anti-François. Pourtant, le prélat américain n’a jamais cessé de clamer sa fidélité au souverain pontife et démenti être « contre le pape », comme dans les colonnes du media italien La Nuova Bussola

[10Ce tribunal est composé d’une douzaine de cardinaux et d’évêques juges, nommés pour cinq ans par le Saint Père. Le cardinal Burke en fut le préfet de 2008 à 2014. Cette juridiction tire son nom de l’organisme qui, entre le XIIIe et le XIVe siècles, apposait la signature du souverain pontife au bas d’actes rendus en réponse à certaines suppliques. La Signature apostolique exerce trois missions principales : la cassation des sentences rendues par la Rote ; le contentieux administratif canonique (notamment les conflits de compétence) ; la tutelle sur toutes les juridictions ecclésiastiques (notamment l’approbation des tribunaux interdiocésains, ou encore les sanctions contre les avocats des tribunaux ecclésiastiques).
Cf Philippe PICHOT-BRAVARD « Tribunal suprême de la Signature apostolique », in Christophe DICKÈS (dir.), Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège, Paris, Robert Laffont, coll. "Bouquins", 978-979.

[11Extrait du discours de Benoît XVI à la Curie romaine à l’occasion de la présentation des voeux de Noël 2005 : « Les problèmes de la réception sont nés du fait que deux herméneutiques contraires se sont trouvées confrontées et sont entrées en conflit. L’une a causé de la confusion, l’autre, silencieusement mais de manière toujours plus visible, a porté et porte des fruits. D’un côté, il existe une interprétation que je voudrais appeler "herméneutique de la discontinuité et de la rupture" ; celle-ci a souvent pu compter sur la sympathie des mass media, et également d’une partie de la théologie moderne. D’autre part, il y a l’"herméneutique de la réforme", du renouveau dans la continuité de l’unique sujet-Eglise, que le Seigneur nous a donné ; c’est un sujet qui grandit dans le temps et qui se développe, restant cependant toujours le même, l’unique sujet du Peuple de Dieu en marche ».

[12La lettre apostolique Summorum Pontificum, publiée par Benoît XVI le 7 juillet 2007 sous forme de motu proprio - c’est-à-dire de la volonté propre du souverain pontife - redéfinit le cadre juridique de célébration de la messe dite de saint Pie V, autrement appelée "forme extraordinaire du rit romain". Au terme de ladite lettre apostolique, la messe de saint Pie V est rétablie dans ses droits. Vous pouvez lire ce motu proprio dans la base de données du Saint-Siège.

[13Formule que nous devons à Benoît XVI.

[14L’exhortation apostolique Familiaris consortio, promulguée le 22 novembre 1981 par saint Jean-Paul II, est destinée à l’épiscopat, au clergé et à tous les fidèles de l’Église. Publiée un an après le Synode des évêques sur la famille de 1980, cette exhortation est relative aux "tâches de la famille chrétienne dans le monde d’aujourd’hui". Son contenu est librement consultable sur le site du Saint-Siège.

[15« Et il advint, quand Jésus eut achevé ces discours, qu’il quitta la Galilée et vint dans le territoire de la Judée au-delà du Jourdain. Des foules nombreuses le suivirent, et là il les guérit. Des Pharisiens s’approchèrent de lui et lui dirent, pour le mettre à l’épreuve : " Est-il permis de répudier sa femme pour n’importe quel motif ?" Il répondit : "N’avez-vous pas lu que le Créateur, dès l’origine, les fit homme et femme, et qu’il a dit : Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair ? Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer. " - " Pourquoi donc, lui disent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner un acte de divorce quand on répudie ? " - " C’est, leur dit-il, en raison de votre dureté de cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais dès l’origine il n’en fut pas ainsi. Or je vous le dis : quiconque répudie sa femme - pas pour ’’prostitution’’ - et en épouse une autre, commet un adultère " »(Matthieu, 19).

[16La formule est une allusion évidente à la devise du pape saint Pie X (1835-1914) : Instaurare omnia in Christo.

 

Par Corsaire pour Le Rouge & le Noir

 

Source: [EX-LIBRIS] L’espérance du cardinal Burke

 

29/09/2015

Un Appel au Synode soutenu par le Cardinal Sarah et peut-être bientôt par vous

 

« Demeurer dans la vérité du Christ »

C’est le titre du colloque international qui se tiendra à l’Université Pontificale Saint-Thomas d’Aquin, le 30 septembre en préparation du Synode sur la Famille s’ouvrant quatre jours après.

Les conférenciers (le cardinal Carlo Caffarra, le cardinal Raymond Leo Burke, Mgr Cyril Vasil’, le professeur Stephan Kampowski) demanderont une réaffirmation claire et intégrale de la tradition catholique sur les problèmes de la vie, de la famille et de l’éducation. Le colloque organisé par La Nuova Bussola Quotidiana, Il Timone, L’Homme nouveau, Dignitatis Humanæ Institute, Infovaticana, se terminera par la présentation de l’Appel au Synode (texte joint).

Cette initiative se situe dans la ligne des interventions de 5 cardinaux dans Demeurer dans la vérité du Christ (Artège 2014), de 11 cardinaux dans Mariage et Famille (Artège, septembre 2015) et de 11 cardinaux et évêques africains dans La Nouvelle patrie du Christ : L’Afrique (Ignatius Press, septembre 2015.

Nous vous invitons vivement à vous joindre à l’Appel au Synode en faisant part de votre adhésion :  communication@hommenouveau.fr

 

« J’adhère formellement et soutiens absolument cet Appel aux Pères synodaux » (Robert, Cardinal Sarah)

 

L'appel au Synode

 

Chers Pères synodaux,

 

Il est clair que « la famille et le mariage n’ont jamais été aussi agressés qu’ils ne le sont de nos jours », et que la culture dominante et le pouvoir exercé par les médias « s’attaquent à la famille de toutes parts et la laissent couverte de blessures » (Pape François, le 25 octobre 2014). La raison principale est celle-ci : du fait de son identité, de sa responsabilité éducative, et de ses finalités, la famille empêche que s’exerce un contrôle social de ses membres, en même temps qu’elle représente l’institution qui résiste le mieux au pouvoir dominant.

L’enjeu pour l’humanité tout entière est considérable : « Les ténèbres qui entourent aujourd’hui la conception même de l’homme, assombrissent en premier lieu et directement la réalité et les expressions qui lui sont connaturelles. La personne et la famille vont de pair en ce qui concerne tant l’estime et la reconnaissance de leur dignité, que les attaques et les tentatives de désagrégation à leur égard. La grandeur et la sagesse de Dieu se manifestent dans ses œuvres. Toutefois, il semble aujourd’hui que les ennemis de Dieu, plutôt que d’attaquer en face l’Auteur de la création, préfèrent Le frapper à travers ses œuvres. Et l’homme est le point culminant, le sommet de ses œuvres visibles. [...] Parmi les vérités obscurcies dans le cœur de l’homme en raison de la sécularisation croissante et de l’hédonisme dominant, celles qui concernent la famille sont particulièrement touchées. Autour de la famille et de la vie se déroule aujourd’hui la lutte fondamentale pour la dignité de l’homme » (Jean-Paul II, 3 octobre 1997). La guerre contre la famille n’est pas seulement culturelle : c’est aussi une guerre sociale, économique, juridique, doctrinale, qui vise même le domaine sacramentel. Si bien que sa défense exige un magistère spécifique, fort et clair. Un magistère qui réaffirme les préceptes de la loi naturelle – que l’Évangile n’abolit pas mais perfectionne – et qui conduise les catholiques à la nécessaire défense de la famille, qui leur revient, en outre, en raison de leur responsabilité concernant le bien commun de la société et de tous ceux qui la composent.

La réflexion profonde à laquelle se livre actuellement l’Église au sujet de la famille, avec deux Synodes consacrés à ce thème, représente le nœud du moment historique présent. Ce serait une grave erreur d’accepter le statut que les forces aujourd’hui dominantes dans le monde (l’idéologie dominante anti-chrétienne, l’agression des sectes protestantes les plus radicales, les autres religions) voudraient imposer à l’Église, en la cantonnant à des pratiques de dévotion et de bienfaisance, mais en considérant comme intolérable qu’elle prétende délivrer une proposition globale pour l’existence de l’homme comme tel.

Rien n’est plus nécessaire aujourd’hui pour la société que l’Église et que les chrétiens vivent la nouveauté de la famille chrétienne et en expriment les convictions profondes ou la doctrine qui est impliquée dans l’expérience familiale. « Ce qui nous est demandé, c’est de reconnaître combien il est beau, vrai et bon de former une famille, d’être une famille aujourd’hui ; combien c’est indispensable pour la vie du monde, pour l’avenir de l’humanité. Il nous est demandé de mettre en évidence le plan lumineux de Dieu sur la famille et d’aider les conjoints à le vivre avec joie dans leur existence, en les accompagnant au milieu de toutes leurs difficultés, avec une pastorale intelligente, courageuse, pleine d’amour » (Pape François, Consistoire du 20 février 2014).

C’est pourquoi, Chers Pères synodaux, nous vous demandons de faire en sorte que de ce Synode émane une nouvelle proposition de l’intégralité de la tradition catholique sur les problèmes de la vie, de la famille, de l’éducation, pour permettre au peuple chrétien d’aujourd’hui d’approfondir son identité propre afin de s’acquitter adéquatement de sa mission. Comme l’a rappelé Jean-Paul II : « A la base de tout l’ordre social se trouve donc ce principe d’unité et d’indissolubilité du mariage, principe sur lequel se fonde l’institution de la famille et toute la vie familiale » (4 octobre 1997). Cette prise de conscience implique un jugement culturel sur la mentalité dominante, sans lequel il est difficile d'être authentiquement charitable.

Nous vous demandons de dépasser l’opposition abstraite entre vérité et charité, entre doctrine et pastorale, qui n’a aucun fondement du point de vue de l’expérience de l’Église, parce que la vérité s’exprime dans le monde tant comme jugement sur les positions que comme charité pour les personnes.

Nous vous demandons d’entrer dans toutes les problématiques particulières, y compris les plus douloureuses, prises non comme des points totalisants mais comme des points qui expriment chacun la totalité de la position. En particulier, il est impensable que l’Église assume l'équivalence de fait, et encore moins de droit, entre une relation et un couple hétérosexuel et un rapport de nature homosexuelle, car ce serait la subversion de la loi naturelle et du plan d’amour du Dieu créateur.

Nous vous demandons de donner, lors du Synode, la place qui lui revient, à l’expérience de ces familles qui vivent et qui témoignent de la beauté d’un amour indissoluble, et qui sont capables d’attirer et d’éclairer les nombreuses familles vivant dans les ténèbres.

 

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Source: L'Homme Nouveau - Un colloque et un appel pour le mariage et la famille

25/09/2015

Le cardinal Danneels affirme avoir pris part à un groupe de cardinaux opposés à la ligne de Benoît XVI et surnommé par ses membres "la mafia"

cardinal Danneels

Lors de la présentation publique, mardi soir à la basilique de Koekelberg, de sa biographie écrite par Karim Schelkens et Jürgen Mettepenningen, le cardinal belge Godfried Danneels a affirmé avoir pris part pendant plusieurs années à des réunions d'un groupe de cardinaux opposés à la ligne du cardinal Ratzinger puis du pape Benoît XVI, appelé "groupe de Saint-Gall" et surnommé "la mafia" par ses membres.

Dans un article écrit pour "Le Vif" le 23 septembre, le journaliste Walter Pauli relate cette période de la vie du cardinal:

« Opposé au pouvoir grandissant de Ratzinger et de sa clique au Vatican, l'archevêque de Milan Carlo Maria Martini a commencé à organiser des réunions "secrètes" d'évêques et de cardinaux à Saint-Gall en Suisse à partir de 1996. Ces rencontres étaient vaguement connues de certains spécialistes, mais il n'y a jamais eu de compte-rendu aussi détaillé des activités du "groupe de Saint-Gall" que dans la biographie de Jürgen Mettepenningen et Karim Schelkens. En 1999, Danneels a rejoint le groupe, dans lequel figuraient aussi l'évêque néerlandais Adriaan Van Luyn, les cardinaux allemands Walter Kasper et Karl Lehman, le Britannique Basil Hume et l'Italien Achille Silvestrini. Pour Danneels et les autres, il s'agissait de "vacances spirituelles", une forme de consolation et de soutien mutuel à une époque sombre.

Le Vatican a envoyé le sinistre cardinal Camilo Ruini pour sonder de quoi il retournait, mais ce dernier a fait chou blanc. En même temps, le "Groupe de Saint-Gall" essayait d'influencer les agissements du Vatican. La question que l'on se posait de plus en plus expressément était la suivante : "Que se passera-t-il après Jean Paul II ? Comment éviter que Ratzinger ne devienne pape ?" »

> Walter Pauli, Le Vif, mercredi 23 septembre 2015

 

La présentation publique dans la basilique bruxelloise, en présence du cardinal, de sa biographie récemment publiée par les éditions Polis a été rapportée par la presse nationale et internationale:

 

> La biographie du cardinal Danneels est sortie de presse

> Cardinal Danneels Admits to Being Part of 'Mafia' Club Opposed to Benedict XVI

>New book: Cardinal Danneels congratulated Belgian government for legalizing gay ‘marriage’

> Kardinaal Danneels maakte deel uit van anti-Ratzingerclub

> Van Luyn ook lid van geheime Sankt Gallen-groep

> Danneels destijds lid van geheim netwerk met Europese topkardinalen

> Godfried Danneels was al jaren in de weer als king maker

> Le cardinal Danneels, itinéraire d'un grand humaniste chrétien

> Le "prudentissime" Danneels

> Parution de la biographie du cardinal Danneels le 22 septembre

> La biographie officielle du cardinal Danneels sortira en septembre 2015

 

  > VTM NIEUWS - 23/09/2015 - Danneels: “Zat in soort maffiaclub”

  [archive de la page / archive de la vidéo]

 

  > Flandreinfo - 23/09/2015 - Mgr Danneels membre d’un réseau secret de cardinaux

  [archive de la page / archive de la vidéo]

 

Mise à jour: 27 septembre 2015

> Le cardinal Danneels et la “mafia” de Sankt-Gallen

> Les loups sortent du bois

> Cardinal Danneels admits being part of clerical ‘Mafia’

>Cardinal Danneels' Biographers Retract Comments on St. Gallen Group

 

15/09/2015

Des cardinaux en librairie pour rappeler l'enseignement du Christ

Philippe Maxence | L'Homme Nouveau | 2 septembre 2015

2909363986.jpgLa parution du livre d’entretiens avec le cardinal Robert Sarah en février dernier a permis à un large public de découvrir ce serviteur de l’Église à la parole claire et directe, loin des discours équivoques et des compromissions mondaines (1). L’entretien que nous avions eu avec lui, puis l’une de ses interventions importantes que nous avions publiée par la suite ont d’ailleurs largement rencontré l’enthousiasme de nos lecteurs (2). Au mois de juillet dernier, le cardinal Sarah s’est rendu également dans plusieurs endroits de France, confirmant à chaque fois cet enthousiasme. Il a surtout offert aux fidèles d’asseoir leur vie spirituelle dans la splendeur de la vérité. Et la grande nouvelle du christianisme, c’est que la vérité a un visage et un nom et qu’elle est entrée dans notre Histoire humaine pour nous conduire à la vie éternelle.

Un autre cardinal vient également nous apporter le réconfort d’un discours ferme et profondément ancré dans le Christ. Sur le fond, l’accord est total entre le cardinal Robert Sarah et le cardinal Raymond Leo Burke qui répond aux questions de Guillaume d’Alançon, dans un livre à paraître à la mi-septembre aux éditions Artège (3). En exclusivité, on en trouvera ici de bonnes feuilles (cf. page 14-15). On pourrait croire que les deux cardinaux appartiennent à un même clan ou une même coterie. Or, si finalement les propos du cardi­nal africain et du cardinal américain entrent en syntonie, c’est que l’un et l’autre servent la même Église et ont reçu le même enseignement, bel exemple de l’universalité réelle de l’Église.

De fausses images

Ici ou là, dans la presse ou sur les blogues, des propos circulent accusant le cardinal Burke d’incarner l’Église de la richesse, du passé, de la dureté de cœur, du faste, voire de l’ignorance des réalités du monde actuel. Pour l’avoir rencontré à plusieurs reprises, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, cette image grossière, médiatiquement facile, ne me semblait pas correspondre à la réalité du personnage pas plus, qu’à l’époque, ne correspondait au cardinal Ratzinger la caricature faite de lui d’un « Panzerkardinal ». Là aussi, pour avoir eu l’honneur de m’entretenir à plusieurs reprises avec lui, j’avais pu constater cette contrefa­çon journalistique.

C’est pourquoi nous avons enquêté sur le cardinal Burke et nous livrons dans le dossier de ce numéro le fruit de nos recherches. On y constatera qu’issu d’une simple famille rurale, Raymond Burke a toujours cherché à entrer dans l’esprit de l’Église et non à incarner des idées personnelles, aussi justes soient-elles. Sa formation de juriste l’a certainement incliné à s’effacer toujours davantage derrière l’Église qu’il a promis de servir à son ordination. Jean-Paul II, qui l’a choisi comme évêque, puis Benoît XVI, qui l’a appelé à Rome, ne s’y sont d’ailleurs pas trompés.

Une humilité rayonnante

cardinal burkeDe ce fait, comme saint Paul, ce cardinal américain n’hésite pas à rappeler, à temps et à contretemps, l’enseignement du Christ. On verra dans le dossier de ce numéro que ce rappel s’accompagne de rencontres avec des personnes blessées qui parfois ne comprennent pas le message de l’Église. C’est l’une de ces personnes, un homosexuel, qui a révélé au grand jour sa rencontre avec le cardinal Burke, choqué des attaques dont ­celui-ci était l’objet. Le cardinal n’en avait jamais parlé publiquement. À l’humilité ostentatoire de certains, il préfère assurément une humilité plus discrète qui implique de remplir jusqu’au bout, malgré certains désagréments bien réels, le rôle dont l’Église l’a investi.

Mais l’on verra aussi que le cardinal Burke est loin d’être isolé, notamment dans sa défense du mariage catholique et, plus largement, de l’enseignement de l’Église en matière de liturgie. Là encore, c’est le contraire qui aurait été étonnant. Pas besoin, en effet, de représenter un parti ou un courant dès lors que l’on s’efface entièrement derrière l’enseignement reçu et transmis depuis les apôtres et certifié par le magistère constant de l’Église. Paradoxalement, il est heureux qu’un cardinal comme Raymond Burke n’ait rien de spécifique en la matière. C’est quand la personnalité et les idées personnelles supplantent le rappel de la doctrine catholique, qui est notre bien commun à tous, qu’il faut s’inquiéter. Un autre livre du cardinal Burke sur l’Eucharistie, à paraître également en septembre aux éditions Via Romana, illustre bien à ce titre la beauté d’un auteur s’effaçant derrière le patrimoine spirituel et doctrinal de l’Église (4). À nous, à notre place, d’adopter une attitude similaire plutôt que d’entretenir cette espèce de guerre civile qui oppose des catholiques à d’autres catholiques, des frères à des frères.

 

1. Cardinal Robert Sarah, Dieu ou rien, entretien sur la foi, Fayard, 422 p., 21,90 euros.
2. Cf. nos numéros 1588 du 11 avril 2015 et 1594 du 4 juillet 2015.
3. Guillaume d’Alançon, Un cardinal au cœur de l’Église, Artège, 230 p., 18,50 euros.
4. La Sainte Eucharistie, sacrement de l’amour divin, Via Romana, 300 p., 23 euros.

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