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29/11/2015

« Il faut que nous soyons prêts car, bientôt, nos églises seront pleines ! »

le-pere-hubert-lelievre_article.jpgÀ Bollène (Vaucluse), le Père Hubert Lelièvre a lancé une campagne de restauration de la chapelle du Saint-Sacrement, où l’on prie aux intentions de la vie et de la famille. Un geste prophétique pour ce missionnaire ardent, persuadé que « le christianisme vit ses débuts ».

Le Père Hubert Lelièvre y croit dur comme fer : « Il faut que nous soyons prêts car, bientôt, nos églises seront pleines ! » Pour cette raison, le prêtre, fondateur de la famille missionnaire L’Évangile de la vie, a souhaité lancer une campagne de rénovation de la chapelle du Saint-Sacrement de Bollène (Vaucluse), dont il a la charge. Une chapelle édifiée en 1734, de taille modeste, et dotée d’un beau retable de la même époque. Depuis la halte récente ici du reliquaire des parents de la petite Thérèse de retour de Rome, un portrait des saints époux trône en bonne place sur le retable, à proximité du tabernacle et non loin de la représentation de Marie qui défait les nœuds.

« Certains s’étonnent de cette rénovation. J’explique mon choix par trois raisons : 1°/ j’aime Jésus 2°/ je veux Le faire aimer 3°/ il y a urgence à mettre le feu dans ce monde ! », explique encore le Père Lelièvre. De plus, la chapelle du Saint-Sacrement est un lieu d’adoration fréquenté, où l’on prie spécifiquement aux intentions de la vie et de la famille. « C’est un lieu de guérison, où les gens déposent des choses lourdes comme des divorces, des avortements », confie le prêtre en soutane. La maison de Bollène, à deux pas de l’A 7, sert de halte à de nombreuses familles sur la route des vacances. Des jeunes gens viennent trouver ici le calme pour réviser leurs examens dans une atmosphère simple et chaleureuse.

Le responsable de la famille missionnaire L’Évangile de la vie veut promouvoir la prière pour la vie et les familles en difficulté. Pour preuve, il y a quelques jours à peine, il est revenu de Rome avec près de quarante mille chapelets en plastique blanc remplissant sa voiture jusqu’au plafond ! Le prêtre appuie sa conviction sur les signes des temps. « Jamais l’Église n’a été autant crucifiée, jamais la famille n’a été autant réduite en lambeaux ! Nous souffrons, c’est certain, mais le Ciel s’ouvre sur la terre. Tout ce qui est sans Dieu s’écroule et tous les voyants sont au vert pour l’Église ! », s’enthousiasme-t-il.

Méthode Coué ? « Absolument pas ! Les gens ont tellement été privés de Dieu que leur soif est immense. J’en veux pour preuve le nombre croissant de Français qui visitent les églises. D’autre part, comme prêtre, je suis le témoin d’un grand désir de sainteté parmi les jeunes générations. Ainsi, pour toutes ces raisons, je suis persuadé que le christianisme n’en est qu’à ses débuts. »

Une « connotation éternelle »

Mme Pons est restauratrice de monuments anciens. C’est à elle et son fils qu’a été confiée la restauration de la chapelle. Dès que possible, elle souhaite ôter les murs en Placoplatre qui ont été posés à la hâte après les inondations de 1993 sur tout le périmètre de la chapelle. « L’eau est montée à plus de 1,60 m », explique-t-elle. « Derrière le Placo, les murs sont gorgés d’eau ! » Après, elle traitera le plafond, remplaçant sur les moulures la bronzine par des feuilles d’or. Familière des rénovations d’église, Mme Pons aime « la connotation éternelle » prise par son travail dans un pareil environnement. « Quand le chantier est terminé, je sais qu’une partie de moi va rester ici en adoration. » En adoration avec toutes les âmes que le Père Lelièvre entend guider vers le Bon Dieu.

Benjamin Coste pour Famille Chrétienne

27/11/2015

Sainte Catherine de Gênes - Traité du Purgatoire - I

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Sainte Catherine de Gênes


Traité du Purgatoire

 

Le feu du divin amour, que la grâce a allumé dans mon cœur, me fait comprendre, ce me semble, la nature du purgatoire, et la manière dont les âmes y sont tourmentées. Ce feu d'amour a pour effet d'effacer les imperfections et les taches de mon âme, afin qu'au sortir de cette vie, me trouvant entièrement purifiée, mon Dieu daigne m'admettre en sa présence. Voilà bien aussi ce qu'opère le feu du purgatoire dans les âmes qui ont quitté la terre, sans être entièrement purifiées ; il dévore la rouille et les taches du péché qui les défigurent, afin de leur donner cette pureté qui leur ouvre ensuite la porte du paradis.

Dans cette fournaise d'amour, où je suis plongée, je demeure incessamment unie à Dieu mon bien-aimé, et j'acquiesce de bon cœur à tout ce qu'il lui plaît d'opérer dans mon âme. Or, tel est précisément l'état des âmes que Dieu achève de purifier dans l'autre vie. D'après ce que je vois, ces âmes captives dans les prisons du purgatoire ne peuvent désirer une autre demeure que la prison où Dieu les ajustement renfermées. Elles ne peuvent se replier sur elles-mêmes, et raisonner ainsi qu'il suit : Ce sont tels et tels péchés que nous avons commis, qui nous ont amenées dans ce lieu de souffrances. Ah ! plût à Dieu que nous nous en fussions abstenues ; nous jouirions, à l'heure qu'il est, des joies de la céleste patrie. Beaucoup moins encore peuvent-elles s'affliger et se plaindre, quand elles sont témoins de la délivrance de quelques-unes d'entre elles; elles ne conservent aucun souvenir ni en bien ni en mal, soit par rapport à elles-mêmes, soit par rapport aux autres, qui puissent aggraver les peines auxquelles elles sont condamnées.

La sainte volonté de Dieu qui dispose d'elles, selon le bon plaisir de sa Majesté, leur est si chère et si agréable, qu'au milieu de leurs tourments elles ne peuvent être sensibles à ce qui les touche; elles ne voient que la divine bonté qui se satisfait dans tout ce qu'elle opère à leur égard; elles ne sont occupées que de la considération de sa clémence et de sa miséricorde, sans réfléchir jamais sur leur bien ou sur leur mal. S'il en était autrement, on ne pourrait pas dire, ce qui pourtant est bien vrai, qu'elles sont douées d'une charité pure; encore moins peuvent-elles penser que les compagnes de leurs souffrances y ont été condamnées pour tels et tels péchés, bien loin qu'elles puissent s'en occuper dans leur souvenir; car ce serait une imperfection qui ne saurait se rencontrer dans un lieu où toute puissance de faillir est détruite. Elles ont connu les raisons de leur jugement, au moment où elles se séparaient de leurs corps ; ensuite elles en ont perdu la mémoire. Si elles conservaient cette connaissance, il y aurait, dans ce lieu qu'elles habitent, quelque propriété ; ce qui n'est assurément pas. Enfin, irrévocablement fixées dans la charité, sans pouvoir désormais rien admettre qui soit contre elle ou hors d'elle, il ne leur reste aucune liberté pour vouloir ou désirer autre chose que ce qui est conforme à la pure charité. Elles souffrent dans le feu, et cruellement sans doute; mais telle est la sainte volonté de Dieu, et elles l'approuvent de toute manière, parce qu'ainsi le veut la charité dont elles ne peuvent s'écarter en rien, puisqu'elles n'ont plus la faculté de commettre aucune faute.

Je n'aurais jamais cru que cette tranquillité et ce contentement dont jouissent les habitants du ciel pussent être l'apanage des âmes du purgatoire, et se concilier avec leurs souffrances. Cependant rien n'est plus vrai. Cette tranquillité va même en croissant, chaque jour, par la communication de Dieu et son influence; et cet accroissement se lait d'autant plus, que ce qui forme empêchement à cette influence diminue. Or, cet empêchement n'est pas autre chose que la rouille du péché qui est détruite par le feu. C'est de cette manière que l'âme s'ouvre de plus en plus et se prépare aux communications divines. Voici une comparaison qui peut répandre quelque jour sur cette vérité. Un cristal couvert d'une croûte dépoussière ne saurait recevoir les rayons du soleil. Ce n'est pas la faute de cet astre, qui ne cesse de répandre partout sa lumière ; mais elle est interceptée par ce corps étranger. Nettoyez ce cristal, la lumière le pénétrera, et d'autant plus abondamment que vous le purifierez davantage. De même, le péché est une rouille qui couvre l'âme et l'empêche de recevoir les rayons du vrai soleil qui est Dieu : mais le feu du purgatoire dévore cette rouille, et, à mesure qu'elle disparaît, l'âme reçoit plus abondamment cette lumière divine qui introduit avec elle le contentement et la paix. Il se fait donc un accroissement successif de tranquillité dans les âmes du purgatoire, par l'action dévorante du feu sur l'empêchement qui s'y opposait, et cet effet va toujours croissant jusqu'à l'expiration du temps donné à la peine : ce temps aussi diminue chaque jour et à chaque instant : mais il n'en est pas de même de la peine qui résulte du retardement de la vue de Dieu. Elle ne diminue pas en approchant de son terme.

Quant à ce qui concerne la volonté de ces âmes souffrantes, jamais elles n'appellent leurs supplices des supplices, jamais il ne leur arrive de les considérer comme tels, tant la disposition de Dieu à leur égard les rend résignées et paisibles, par l'amour pur avec lequel elles embrassent cette sainte et tout aimable volonté. Elles souffrent néanmoins des tourments si cruels, que ni le langage ne les peut exprimer, ni aucune intelligence ne les peut comprendre, à moins d'une lumière extraordinaire, que je crois avoir reçue, sans pouvoir toutefois rendre ce que j'ai vu. Du reste, ce que Dieu, dans sa bonté, a daigné me découvrir de l'état de ces âmes n'est jamais sorti de ma mémoire. Je l'expliquerai donc autant que je le pourrai ; et ceux-là m'entendront à qui Dieu daignera ouvrir l'intelligence. 

 

Sainte Catherine de Gênes. Traité du Purgatoire.

 

VIE DE SAINTE CATHERINE DE GÊNES Tirée principalement des procédures relatives à sa canonisation avec une préface générale, où sont réfutés les détracteurs des vies des saints; suivie de son TRAITÉ DU PURGATOIRE, Ouvrage traduit du latin, des Bollandistes, Par l'abbé P.., Vicaire général d’Évreux. NOUVELLE ÉDITION.

LIBRAIRIE CATHOLIQUE ET CLASSIQUE DE PERISSE FRÈRES, Nouvelle Maison à PARIS, rue Saint-Sulpice, 38

BOURGUET, CALAS et Cie , SUCCESSEURS, 1881

 

26/11/2015

Pierre Lestienne, poète de la famille

Né à Roubaix, le 5 septembre 1872, le poète des Étincelles du foyer a mené dans sa ville natale l'existence la plus unie, la plus calme, la plus modérée en ses désirs, celle d'un sage qui serait un chrétien. Nuls événements que les naissances des enfants, - le poète, qui en eut seize, fut à juste titre vice-président de "La plus grande famille" - et que la conduite de ses affaires, - il est industriel. Ce qu'une telle vie, cependant, comporte en fin de compte, de résultats en tout genre, d’utilités profondes, d'enseignements, de grave beauté, on l'entrevoit assez.

Pendant la guerre qui signifia invasion pour nos foyers du Nord , - les plus peuplés cependant - des documents officiels de propagande française reproduisirent la photographie du poète au centre de sa famille, et c'est bien; mais il eût fallu y joindre quelques-uns au moins de ces sonnets, où, comme le fit Plantin au XVIe siècles, il a chanté le vrai bonheur de ce monde.

Peu de poètes à l'heure actuelle nourrissent une pensée aussi élevée que M. Pierre Lestienne; peu aussi ont sa modestie, car c'est en 1925, seulement, qu'il s'est résolu à publier Les Étincelles du foyer (Cahiers de l'Amitié de France et de Flandre). Plusieurs de ses poésies, il est vrai, parues dans Le Correspondant, lui avaient déjà valu des amitiés telles que celle de René Bazin, et avaient porté déjà aux quatre coins de la France comme un écho de la cloche joyeuse des baptêmes.

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A mon dixième enfant…

Maintenant qu’il est né, le fils de notre amour,
Qu’une goutte de lait perle sa lèvre rose,
Que la mère a souri dès qu’il a vu le jour,
Que ma crainte s’apaise et que mon cœur repose,


Il me monte un orgueil de nos dix têtes blondes,
Car l’honneur est sublime, à qui sait le comprendre,
De recevoir ainsi, du Créateur des mondes,
Tant de fronts à bénir, tant d’âmes à lui rendre !

Et puis, il nous paraît qu’au-dessus des berceaux
Blancs et silencieux, comme de grands oiseaux,
Les anges du bonheur, se penchent côte à côte ;

Et de les savoir là, nous nous sentons plus forts,
C’est pourquoi je rends grâce au Chérubin, mon hôte,
A mon dixième enfant, au nouveau-né qui dort…

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Amour vrai

Que ton repos est calme, et que ton front est pur,
O mon amie, à l'heure sainte où la nuit règne,
Où la veilleuse fait des ombres sur le mur
Et prête un peu de vie au crucifix qui saigne.

Dans la chambre attiédie aux contours imprécis,
Je sens qu'en ton sommeil tu penches tout ton être
Sur mon épaule, et que, comme les tout petits,
En dormant, ton amour sait encore me connaître.

Les enfants se sont tus, et la chère maison
Est muette, et le jardin vide de floraison
Prends des teintes d'argent sous les rayons de lune.

Tu dors, et tu souris quand je te dis tout bas
Que ta vie est ma vie, et que nulle infortune
Ne saurait me trouver qui ne t'effleure pas.



Noces d'argent

Depuis les vingt-cinq ans que j'ai franchi ton seuil,
Et que j'ai vu ton front s'orner de tant de choses,
Depuis que, méprisant la vanité des choses,
En ton bonheur fécond j'ai mis mon seul orgueil,

Mon coeur n'a plus voulu s'ouvrir à d'autre accueil,
Et je sais qu'en moi seul aussi tu te reposes;
Maintenant qu'au-dessus de cieux clairs ou moroses,
Notre amour a grandi jusqu'aux cimes du deuil,

Que nos joies ont pour lui moins de prix que nos larmes,
Et qu'à l'angoisse même il a prêté des charmes,
Ne craignons plus de voir notre été s'achever :

L'âme garde en nos yeux sa lueur immortelle,
Et la tienne y scintille ardente, douce, et telle
Qu'à l'aube de l'hymen je n'osais la rêver !...


A mes fils…

D’un pas délibéré, mon fils, va ton chemin ;
Sache peser un acte et regarder en face
Le devoir qui grandit, près du plaisir qui lasse ;
Quand tu donnes, souris, et tends aussi la main.

Si tu possèdes peu, ne désire plus rien…
Trop souvent la richesse a fait sombrer la race ;
Aime plutôt l’effort, garde ton bras vivace,
Et qu’autour de ton nom flotte un parfum chrétien.

Veux-tu, sous le fardeau, n’être jamais vulgaire ?
Ne marche pas, courbé, les yeux fixés à terre
Comme un morne valet de la réalité ;

Mais sur ton front levé, quand la labeur s’achève,
En abreuvant ton âme aux sources de beauté,
Laisse passer un peu d’idéal et de rêve !

 

Les mains maternelles

Il faut les vénérer, les chères mains, fidèles
Et le jour et la nuit à leur devoir obscur,
Instruments délicats de l'amour le plus pur,
Tendres mains maternelles !

Sur le front de nos fils, ô les mains bénissantes
Que ne surchargent point d'inutiles anneaux !
Vous dominez le monde en poussant les berceaux,
Frêles mains si puissantes !

Mains pâles des mamans où se lit leur souffrance,
Où la plus mince veine inscrit son bleu réseau,
Laissez-nous vous baiser comme on baise un drapeau,
Mains pleines d'espérance !

Quand l'angoisse saisit nos âmes défaillantes,
Ou que notre horizon par degrés s'embrunit,
C'est vous qui vous rendez vers l'azur infini,
Nobles mains suppliantes !

O mères, patients sculpteurs des jeunes âmes,
C'est au creux de vos mains, comme en des nids charmants,
Que viennent se blottir les petits coeurs aimants,
O douces mains des femmes !

Tandis que trop de mains, pour rester les plus belles,
D'un geste criminel repoussent les enfants,
Vous cultivez les fleurs de nos futurs printemps,
Vous, les mains maternelles.

Et le grand jour venu, seules vos mains vaillantes,
Vos fières mains sans tache, ô les mères sans peur,
Oseront sans remords étreindre du vainqueur
Les rudes mains sanglantes

(écrit pendant la guerre)

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Source : Les poètes de la famille. Du XVI au XXe siècle. Casterman. Paris - Tournai. s.d.

> La famille Lestienne

25/11/2015

Fête de Sainte Catherine au centre de Bruxelles à 18h15

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Les soeurs apostoliques de Saint-Jean lèvent des fonds pour rénover la façade de leur couvent

 

> Faire un don pour la rénovation du couvent de Semur-en-Brionnais

 

24/11/2015

La chasteté… un chemin sûr vers le bonheur ?

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Le 19 décembre 2014 (Chastity Project/Espérance Nouvelle) - En rentrant du travail, je vais souvent courir un peu. Quand j’ai commencé à le faire, c’était douloureux. Je détestais le faire. Chaque après-midi je rentrais, je m’installais dans mon living, et souvent je décidais d’être paresseuse et de ne pas aller courir.

Une fois de temps en temps, j’étais vraiment motivée pour y aller : à peine rentrée, j’allais immédiatement prendre mes affaires et je sortais. De retour à la maison, j’étais vraiment fière de moi. Même si ça n’avait pas été facile, j’avais persévéré. J’étais sortie de ma torpeur et j’avais fait de l’exercice. C’était génial.

A d’autres moments, j’étais beaucoup moins motivée. Je rentrais et m’accoudais sur la table en gémissant à ma colocataire « Je ne veux pas aller courir » et je prenais une tête de petit chiot boudeur aux grands yeux.

Sa réponse était toujours pareille: «Mais si tu y vas, tu ne le regretteras pas! », avec un grand sourire. (…)

Grand soupir. « Allez ! T’as raison. »

J’allais chercher mes chaussures de sport et je m’en allais.

Et elle avait raison. Je ne l’ai jamais regretté. J’ai toujours été contente d’être allée courir. J’ai toujours été contente d’avoir fait le choix difficile J’étais tout le temps fière d’avoir fait le choix difficile de sortir et de faire quelque chose de bon pour moi.

Maintenant, imaginez que ma colocataire n’ait pas été là. Je serai tombée tellement facilement dans le piège de la paresse et de la facilité. Personne n'aurait jamais été là pour me dire que ça valait la peine d'y aller, et que je ne le regretterais pas. Faire de l'exercice n’est pas toujours facile. Ce n’est pas toujours amusant non plus. Pour certains d’entre nous, c’est une corvée. Mais ça en vaut toujours la peine. Et aujourd'hui, je vais être la personne qui va vous dire que la même chose s’applique à la chasteté. Ça en vaut toujours la peine.

Pratiquer la chasteté implique de s’exercer d’une manière différente. Il s’agit d’exercer sa volonté, son esprit et son cœur. Pratiquer la chasteté n’est pas toujours facile. Parfois, c’est pénible. Il y a des jours où on a l’impression que ça ne vaut pas la peine de persévérer. Il y a des jours où on voudrait renoncer à la chasteté. Il y a des jours où ça paraît trop difficile.

Mais je suis là pour vous dire que si vous persévérez, vous ne le regretterez pas.

«La chasteté est une vertu difficile et dont l’acquisition demande du temps ; il faut attendre ses fruits et la joie d’aimer qu’elle doit apporter. Mais elle est la voie infaillible à la joie.»- Mgr Karol Wojtyla, « Amour et Responsabilité », 1960

Comprenez-le comme ça : « Être sportif est une habitude difficile et dont l’acquisition demande du temps ; il faut attendre ses fruits et la condition physique qu’elle doit apporter. Mais c’est la voie infaillible pour être en bonne santé. »

Et tout comme l'exercice, la chasteté devient plus facile au fil du temps. Ce n’est jamais évident, mais aucune séance de sport ne sera jamais évidente non plus. Si nous sommes prêts à faire des efforts pour notre santé et notre bien-être physiques, pourquoi sommes-nous si paresseux quand il s’agit de notre âme et de notre sexualité ?

Vous savez ce qui rend l’exercice plus facile ? Les amis. Avoir quelqu'un qui est prêt à vous aider, qui vous responsabilise, c’est beaucoup mieux pour la motivation. Tout comme ma colocataire était toujours prête à m’encourager. Avoir quelqu’un à qui vous pouvez confier vos combats et qui peut vous encourager à tenir bon sur la voie de la chasteté, c’est vraiment utile. [Et à votre tour, soyez ces amis qui responsabilisent et qui encouragent, soyez des exemples.]

Vos efforts porteront leurs fruits. Vous serez plus heureux, plus sains et plus saints, d’esprit et de cœur, en pratiquant la chasteté. Notre ami Jean-Paul II nous a dit de la chasteté que c’était « la voie infaillible à la joie ».

Si vous choisissez de vivre dans la chasteté, vous ne le regretterez pas! Faites-le jour après jour. Je prierai pour vous..

 

Par Ashley Ackerman pour Chastity Project. Traduit de l'anglais par Espérance Nouvelle.

 

Vous pouvez apporter votre contribution à Espérance Nouvelle en envoyant une traduction par mail à l'adresse: info.esperancenouvelle[at]gmail.com

La modestie, condition d'une beauté féminine authentique

 

"Sa beauté dominait notre force"

Dans ses mémoires, Hélie de Saint-Marc, officier légionnaire, rapporte un souvenir d'Algérie : "À cet instant, une jeune fille kabyle - elle avait peut-être dix-huit ou dix-neuf ans - est passée sur la plage à quelques mètres de nous, portant sur la tête un panier rond et haut. Sa longue jupe ondulait en battant ses mollets, elle marchait pieds nus sur le sable. Sa peau mate et la dureté de ses traits formaient une harmonie parfaite avec la crique. Il y avait chez cette femme une noblesse, un port hautain, fier, qui imposaient le respect. Sur son passage, devant une compagnie de légionnaires au bain, pas un rire, pas une exclamation, pas une plaisanterie, je le jure. Sa beauté dominait notre force et calmait notre inquiétude. Plus encore que sa beauté, sa noblesse."

Hélie de Saint-Marc, Mémoires. Les champs de braise, Perrin, 1995, p. 188 (cité dans "Les 7 péchés capitaux", Père Pascal Ide, Mame - Edifa, 2002)

jeune femme kabyle

 

La pureté requiert la pudeur et la modestie

2521 La pureté demande la pudeur. Celle-ci est une partie intégrante de la tempérance. La pudeur préserve l’intimité de la personne. Elle désigne le refus de dévoiler ce qui doit rester caché. Elle est ordonnée à la chasteté dont elle atteste la délicatesse. Elle guide les regards et les gestes conformes à la dignité des personnes et de leur union.

2522 La pudeur protège le mystère des personnes et de leur amour. Elle invite à la patience et à la modération dans la relation amoureuse ; elle demande que soient remplies les conditions du don et de l’engagement définitif de l’homme et de la femme entre eux. La pudeur est modestie. Elle inspire le choix du vêtement. Elle maintient le silence ou le réserve là où transparaît le risque d’une curiosité malsaine. Elle se fait discrétion.

2523 Il existe une pudeur des sentiments aussi bien que du corps. Elle proteste, par exemple, contre les explorations "voyeuristes" du corps humain dans certaines publicités, ou contre la sollicitation de certains médias à aller trop loin dans la révélation de confidences intimes. La pudeur inspire une manière de vivre qui permet de résister aux sollicitations de la mode et à la pression des idéologies dominantes.

Catéchisme de l’Église Catholique 2521 - 2523

 

Modestie dans le vêtement: comment vivre la chasteté ?

6 critères pour vivre la modestie et garder la pudeur

Ne néglige jamais de prendre en compte ces critères qui t'aideront beaucoup à prendre soin de ta chasteté et de ta pureté:

1. Tu n'es pas un mannequin ! Les mannequins n'ont pas de personnalité.

2. Sois authentique, découvre qui tu es vraiment et vis en accord avec ton identité la plus profonde.

3. Habille-toi pour t'élever et non pour te rabaisser. Choisis tes vêtements avec modestie et pudeur.

4. La chaleur n'est pas un prétexte pour enlever la plus grande quantité de tissu possible.

5. Si tu n'es pas acceptée, il est peut-être temps de chercher un nouveau cercle d'amis et d'amies qui t'estiment pour ce qu'il y a dans ton cœur.

6. N'abaisse jamais tes normes de modestie pour plaire à un garçon ou à ton fiancé.

Source: Modestia en el vestir ¿Cómo vivir la castidad?

 

> Modesty and beauty - the lost connection

> The Church speaks about Modesty

> Modestia es belleza

> As you grow, so should your dresses

 

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Sources des images: 1 - 2 - 3 - 4 - 5

Cardinal Caffarra : Les évêques et les époux chrétiens recommenceront à construire les évidences originelles dans le cœur des hommes

Le cardinal Carlo Caffarra a longuement évoqué l'idéologie du genre, le « mariage » gay et la « glorification de l'homosexualité » qui annonce toujours la fin des civilisations, dans un entretien qu'il a accordé au journal italien Il Tempo à la veille de la marche pour la famille à Rome le 20 juin dernier. Je vous propose ici ma traduction de ce texte important, qui est un appel à ne jamais baisser les armes, quoi qu'il en coûte. - Jeanne Smits


carlo_caffarra1.jpg Plusieurs réflexions m’ont traversé l’esprit à l’occasion de la motion votée par le Parlement européen.

La première est celle-ci : c’est la fin. L’Europe est en train de mourir.

Et peut-être même n’a-t-elle aucune envie de vivre, car il n’y a pas de civilisation qui ait survécu à la glorification de l’homosexualité. Je ne dis pas : à l’exercice de l’homosexualité. Je parle de la glorification de l’homosexualité. Et je fais une incise : on pourrait observer qu’aucune civilisation n’est allée jusqu’à  proclamer le mariage entre personnes de même sexe. En revanche, il faut rappeler que la glorification est quelque chose de plus que le mariage. Dans divers peuples l’homosexualité était un acte sacré. De fait, l’adjectif utilisé dans le Lévitique pour juger la glorification de l’homosexualité à travers le rite sacré est celui d’« abominable ». Elle avait un caractère sacré dans les temples et dans les rites païens.
C’est si vrai que les deux seules réalités civiles, appelons-les ainsi, les deux seuls peuples qui ont résisté pendant de nombreux millénaires – en ce moment je pense surtout au peuple juif – ont été ces deux peuples qui ont été les deux seuls à contester l’homosexualité : le peuple juif et le christianisme. Où sont les Assyriens ? Où sont les Babyloniens ? Et le peuple juif était une tribu, il paraissait n’être rien par rapport aux autres réalités politico-religieuses. Mais la réglementation de l’exercice de la sexualité que nous rencontrons, par exemple, dans le livre du Lévitique, est devenu un facteur de civilisation extrêmement important. Voilà ma première pensée : c’est la fin.


Ma deuxième réflexion est purement de foi

. Devant de tels faits je me demande toujours : mais comment est-il possible que dans l’esprit de l’homme puissent s’obscurcir des évidences aussi originelles, comment est-ce possible ? Et je suis arrivé à cette réponse : tout cela est une œuvre diabolique. Littéralement. C’est le dernier défi que le diable lance au Dieu créateur, en lui disant : « Je vais te montrer comment je construis une création alternative à la tienne et tu verras que les hommes diront : on est mieux ainsi. Toi, tu leur promets la liberté, je leur propose d’être arbitres. Toi, tu leur donnes l’amour, moi je leur offre des émotions. Tu veux la justice, et moi, l’égalité parfaite qui annule toute différence. »
J’ouvre une parenthèse. Pour quoi dis-je : « création alternative » ? Parce que si nous retournons, comme Jésus nous le demande, au Principe, au dessein originel, à la manière dont Dieu a pensé la création, nous voyons que ce grand édifice qu’est la création est érigée sur deux colonnes : la relation homme-femme (le couple) et le travail humain. Nous parlons maintenant de la première colonne, mais la deuxième aussi est en train de se détruire… Nous sommes, par conséquent, face à l’intention diabolique de construire une création alternative, qui défie Dieu dans l’intention de voir l’homme finir par penser qu’on se trouve mieux dans cette création alternative.


Troisième réflexion: « Jusques à quand, Seigneur ? »

La réponse qu’il nous donne fait référence au livre du Nouveau Testament, l’Apocalypse…
Dans ce livre on raconte que les pieds de l’autel céleste sont ceux qui sont assassinés par la justice, par les martyrs qui disent sans cesse : « Jusqu’à quand vas-tu rester sans venger notre sang ? » (Ap. 6, 9-10). Et cette réponse me vient spontanément : Jusqu’à quand Seigneur, ne défendras-tu pas ta création ? Et une nouvelle fois la réponse de l’Apocalypse résonne en moi : « Il leur fut dit qu’ils attendissent en repos encore un peu de temps, jusqu’à ce que fût rempli le nombre de ceux qui étant leurs frères et serviteurs comme eux, devaient aussi bien qu’eux souffrir la mort. » Quel grand mystère que la patience de Dieu ? Je pense à la blessure de son Cœur, qui est devenue visible, historique, lorsqu’un soldat a ouvert le côté du Christ. Parce que de chaque chose, de chaque créature créée, la Bible dit : « Et Dieu vit que cela était bon. » Pour finir, au sommet de la création, après la création de l’homme et de la femme, elle dit : « Et Dieu vit que tout cela était très bon. » La joie du grand artiste ! Aujourd’hui cette grande œuvre d’art est totalement défigurée. Et lui, Il est patient et miséricordieux. Et il dit, à celui qui lui demande « jusques à quand ? », qu’il attende. « Tant que le nombre des élus ne sera pas atteint. »


 Et voici ma dernière réflexion.

Un jour, lorsque j’étais archevêque de Ferrera, j’étais dans un des villages les plus éloignés du diocèse, dans le delta du Pô. Un lieu qui ressemblait au bout de la terre, au milieu d’un de ces tortueux méandres que décrit le grand fleuve, qui avant d’atteindre la mer, va là où il veut. Là j’ai rejoint un groupe de pêcheurs, des gens qui passent littéralement la plus grande partie de leur vie en mer. Un de ceux-là m’a posé cette question : « Imaginez que le monde est un de ces conteneurs cylindriques où nous mettons les poissons que nous venons de pêcher : eh bien, le monde est une espèce de baril et nous sommes comme des poissons qui viennent d’être pêchés. Ma question est celle-ci : le fond de ce baril, comment s’appelle-t-il ? Quel est son nom ? »
Imaginez-vous ce pêcheur qui pose la question qui est au principe de n’importe quelle philosophie : comment s’appelle le fond des choses ? Et moi, alors, étonné par cette question, je lui ai répondu : « Le fond ne s’appelle pas le hasard ; il se nomme gratuité et tendresse de Quelqu’un qui nous embrasse tous. » Ces jours-ci j’ai recommencé à penser à cette question et à la réponse que j’ai donnée à ce vieux pêcheur je me demande : toute cette volonté de détruire et de détruire la création a-t-elle assez de force pour pouvoir vaincre à la fin ? Non. Je pense qu’il y a une force plus puissante qui est l’acte rédempteur du Christ, Redemptor Hominis Christus, le Christ rédempteur des hommes. »


caffarra.jpg Mais j’ai eu une autre réflexion, suscitée précisément par les pensées de ces derniers jours. Mais moi, en tant que pasteur, comment puis-je aider mes gens, mon peuple, à garder dans leur esprit et dans leur conscience morale la vision originelle ? Comment puis-je empêcher l’obscurcissement des cœurs ? Je pense aux jeunes, à ceux qui ont encore le courage de se marier, aux enfants. Et alors je pense à ce que l’on fait normalement dans le monde lorsqu’il faut faire face à une pandémie. Les organismes publics responsables de la santé des citoyens, que font-ils ? Ils agissent toujours selon deux lignes directrices. La première est de soigner, en principe, celui qui est malade et d’essayer de le sauver. Le deuxième, non moins importante, et même décisive, est d’essayer de comprendre le pourquoi, les causes de la pandémie pour pouvoir ainsi définir une stratégie de la victoire.
La pandémie est là, désormais. Et en tant que pasteur, j’ai la responsabilité de guérir, et d’empêcher que les gens ne tombent malades. Mais dans le même temps j’ai l’important devoir de commencer un processus, c’est-à-dire une action d’intervention qui exigera de la patience, de l’engagement, du temps. Et la lutte sera toujours plus ardue et cela est tellement certain que je dis parfois à mes prêtres : je suis sûr que je mourrai dans mon lit, mais je ne le suis pas pour mon successeur. Il mourra probablement en prison. Par conséquent, nous parlons d’un processus qui sera long, et qui nous verra aux prises avec un dur combat. En résumé : nous sommes appelés à faire les deux choses : intervention d’urgence et lutte de longue durée, stratégie d’urgence et long processus éducatif.
Mais qui seront les acteurs d’une entreprise qui va requérir du temps et une capacité de sacrifice ? A mon avis, il y en aura, fondamentalement, deux : les pasteurs de l’Église et, plus concrètement, les évêques. Et les époux chrétiens. Pour moi, ce sont ceux-ci qui recommenceront à construire les évidences originelles dans le cœur des hommes.
Les pasteurs de l’Église, parce qu’ils sont là pour ça. Ils ont reçu une consécration dont la fin est celle-ci, la puissance du Christ est en eux. « Cela fait deux mille ans que l’évêque constitue, en Europe, l’un des ganglions vitaux, non seulement de la vie éternelle, mais de la civilisation » ('G. De Luca). Et une civilisation, c’est aussi l’humble et magnifique vie quotidienne du peuple engendrée par l’Évangile que prêche l’évêque. Et ensuite les époux. Parce que le discours rationnel vient après la perception d’une beauté, d’un bien que tu vois devant tes yeux, le mariage chrétien.
Et pour ce qui est de l’intervention d’urgence ? Je dois admettre que j’ai moi-même des difficultés. Et cela parce qu’il n’est pas rare que l’allié me manque ; le cœur humain. Je pense à la situation parmi les jeunes. Ils viennent et ils me demandent : « Pourquoi devons-nous nous engager pour toujours, alors que nous ne sommes même pas sûrs de continuer à nous aimer, la nuit venue ? » Eh bien, face à cette question je n’ai qu’une seule réponse : recueille-toi en toi-même et pense à ton expérience quand tu as dit à une jeune fille, ou dans le cas d’une jeune fille, à un garçon : « Je t’aime, je t’aime réellement. Par hasard as-tu pensé en toi-même, en ton cœur : « Je me donne tout entier à l’autre, mais seulement pour un quart d’heure ou au plus tard jusqu’à la nuit » ? Cela ne fait pas partie de l’expérience de l’amour, qui est don. C’est l’expérience d’un prêt, qui est calcul. Mais si tu parviens à guider la personne vers cette écoute intérieure (Augustin), tu l’as sauvée. Parce que le cœur ne trompe pas. L’Église a toujours enseigné sa grande thèse dogmatique : le péché n’a pas radicalement corrompu l’homme. L’homme a été cause de grands désastres, mais l’image de Dieu est restée. Je vois aujourd’hui que les jeunes sont toujours moins capables de ce retour à eux-mêmes. C’est le drame même d’Augustin lorsqu’il avait leur âge.
Et au fond, à la fin, qu’est-ce qui a ému Augustin ? C’est de voir un évêque, Ambroise, et de voir une communauté qui chantait avec le cœur plus encore qu’avec les lèvres la beauté de la création, Deus creator omnium, la très belle hymne d’Ambroise. Aujourd’hui cela est très difficile avec les jeunes, mais à mon avis c’est une intervention d’urgence. Il n’y en a pas d’autre. Si nous perdons cet allié qu’est le cœur humain – le cœur humain est allié de Evangile, parce que le cœur humain a été créé dans le Christ en correspondance avec le Christ – je disais que si nous perdons cet allié je ne vois pas d’autre chemin.


Je voudrais ajouter une chose pour terminer.

Plus ma vie a avancé, plus je découvre l’importance qu’ont dans la vie de l’homme, pour que sa vie soit bonne, les lois civiles. J’ai entendu ce que disait Héraclite : « Il est nécessaire que le peuple combatte pour la loi comme pour les murs de la cité. » Plus je vieillissais et plus je me rendais compte de l’importance de la loi dans la vie d’un peuple. Aujourd’hui, il semble que l’État ait abdiqué de sa tâche législative, qu’il ait abdiqué de sa dignité, en se réduisant à n’être qu’une bande enregistreuse des désirs des individus, dont le résultat est la création d’une société d’égoïsmes opposés, ou de fragiles convergences d’intérêts contraires. Tacite dit : « Corruptissima re publica, plurimae leges. » Les lois sont extrêmement nombreuses lorsque l’État est corrompu. Quand l’État est corrompu, les lois se multiplient. C’est la situation actuelle.
C’est un cercle vicieux parce qu’une partie des lois semblent se réduire, précisément, à n’être qu’une bande enregistreuse de désirs. C’est cela qui rend le social inévitablement conflictuel, une lutte pour la suprématie du plus puissant sur le plus faible, c’est-à-dire, la corruption de l’idée même de bien commun, de la chose publique. Alors on essaie de résoudre les choses avec des lois en oubliant qu’il n’y aura jamais de lois si parfaites que l’exercice des vertus en devienne inutile. Il n’y en aura jamais. En cela, à mon avis, nous autres pasteurs portons une grande responsabilité pour avoir permis le désengagement culturel des catholiques dans la société. Nous l’avons permis, nous l’avons même parfois justifié. Quand l’Église a-t-elle fait cela ? Les grands pasteurs de l’Église ont-ils jamais fait cela ?


[Interrogé sur la marche pour la famille qui allait avoir lieu à Rome le 20 juin, le cardinal a répondu :]


Je n’ai aucune hésitation à dire que c’est une manifestation positive parce que, comme je le disais, nous ne pouvons pas nous taire. Malheur à nous si le Seigneur devait nous reprendre avec les paroles du prophète : « Chiens qui n’avez pas aboyé ». Nous le savons, dans les systèmes démocratiques la délibération politique est fondée sur le système de la majorité. Et cela me paraît bien, car les têtes, il vaut mieux les compter que de les couper. Mais devant des faits comme ceux-ci, il n’y a pas de majorité qui puisse me faire taire. Dans le cas contraire, je serais un chien qui n’aboie pas.
Ce qui me m’encourage d’abord, et que j’ai beaucoup apprécié, c’est que cette journée ait pour objectif la défense des enfants. Le pape François a dit que les enfants ne peuvent être traités comme des cobayes. On fait des expériences pseudo-pédagogiques sur les enfants. Mais avons-nous le droit de faire cela ? La chose la plus terrible, le logos le plus sévère prononcé par Jésus avait à voir avec la défense des enfants. Par conséquent, à mon avis, l’initiative romaine est une chose qu’il fallait obligatoirement faire. Le lendemain, le Parlement votera peut-être une loi qui reconnaisse les unions entre personnes de même sexe. Qu’il le fasse, mais il doit savoir que c’est quelque chose de profondément injuste. Et c’est cela qu’il nous faut dire cet après-midi à Rome. Lorsque le Seigneur dit au prophète Ézéchiel : « Toi, recommence à appeler », il semble que le prophète réponde : « Oui, mais ils ne m’écoutent pas. » Toi, recommence à appeler et celui que tu auras appelé sera de nouveau responsable, et pas toi, car toi, tu as recommencé à l’appeler. Mais si tu ne recommençais pas à l’appeler, ce serait toi le responsable.
Si nous devions nous taire face à une telle chose, nous serions coresponsables de la grave injustice envers les enfants, qui ont été transformés de sujets de droit qu’ils étaient, comme chaque personne humaine, en objets de désir des adultes. Nous sommes revenus au paganisme, où l’enfant n’avait aucun droit. Il était seulement un objet « à la disposition de ». Et donc, je le répète, à mon avis c’est une initiative qu’il faut soutenir, on ne peut pas se taire.

 

Source : La lucidité du cardinal Caffarra : l'idéologie du genre est l'œuvre du diable. « C'est la fin. L'Europe est en train de mourir. » via Famille Missionnaire de l’Évangile de la Vie

Article original en italien : Famiglia. Caffarra: «Bisogna che il popolo combatta per la legge come per le mura della città»

22/11/2015

Du Christ Roi à l’État policier: les véritables causes du désarroi de Paris et Bruxelles

 

QUAS PRIMAS

LETTRE ENCYCLIQUE 
DE SA SAINTETÉ LE PAPE PIE XI 

DE L'INSTITUTION D'UNE FÊTE DU CHRIST-ROI.

Aux Patriarches, Primats, Archevêques, Évêques et autres ordinaires de lieu, en paix et communion avec le Siège apostolique.

1. Dans (1) la première Encyclique qu'au début de Notre Pontificat Nous adressions aux évêques du monde entier (2), Nous recherchions la cause intime des calamités contre lesquelles, sous Nos yeux, se débat, accablé, le genre humain.

(1) AAS XVII (1925) 593-610.

(2) Pie XI, Lettre encyclique Ubi arcano, 23 décembre 1922, AAS, XIV (1922) 673-700, CH pp. 602-629.

Or, il Nous en souvient, Nous proclamions ouvertement deux choses: l'une, que ce débordement de maux sur l'univers provenait de ce que la plupart des hommes avaient écarté Jésus-Christ et sa loi très sainte des habitudes de leur vie individuelle aussi bien que de leur vie familiale et de leur vie publique; l'autre, que jamais ne pourrait luire une ferme espérance de paix durable entre les peuples tant que les individus et les nations refuseraient de reconnaître et de proclamer la souveraineté de Notre Sauveur. C'est pourquoi, après avoir affirmé qu'il fallait chercher la paix du Christ par le règne du Christ, Nous avons déclaré Notre intention d'y travailler dans toute la mesure de Nos forces ; par le règne du Christ, disions-Nous, car, pour ramener et consolider la paix, Nous ne voyions pas de moyen plus efficace que de restaurer la souveraineté de Notre Seigneur.

 

> Lire la suite de l'encyclique Quas Primas sur l'institution de la fête du Christ-Roi

 

> Lire l'encyclique Ubi arcano Dei consilio sur la paix du Christ dans le Règne de Dieu

 

20/11/2015

Les évêques africains dénoncent le chantage « néocolonialiste » de l’ONU

« Non, l’Afrique n’est pas un immense marché potentiel pour l’industrie pharmaceutique des contraceptifs et les fabricants de préservatifs. »

Au vu des évolutions actuelles sur le continent africain, en perspective du Sommet des 25-27 septembre à New-York devant adopter un « plan mondial de développement post-2015 ».

Respectez, aimez et servez l’Afrique en vérité !

1. À nos chefs d’État et gouvernements africains,
Au Secrétaire Général des Nations Unies
Aux chefs d’État et gouvernements avec lesquels nos pays ont conclu des accords bilatéraux ou multilatéraux,
Aux responsables des institutions panafricaines,
Aux responsables des organisations internationales,
Aux partenaires de la gouvernance mondiale et bailleurs de fonds,
Aux fils et filles de notre bien-aimé continent africain,

2. Nous, évêques d’Afrique et de Madagascar, ici représentés par les présidents de nos conférences épiscopales, ou par les évêques par elles mandatés, animés d’un grand amour pour Dieu et tous les hommes, mettant notre confiance en la Providence divine qui fait tout concourir au bien de ceux qui cherchent Dieu, étroitement solidaires, avec l’Église universelle, de l’ensemble de la famille humaine, nous estimons être de notre devoir devant l’Éternel, en cette heure critique de la coopération internationale, de lancer à tous, mais plus particulièrement aux dirigeants politiques et responsables d’organismes internationaux, cet appel pressant

3. Ayez le courage et prenez l’engagement de respecter, d’aimer et de servir l’Afrique en vérité ! N’ayez pas peur de vous ouvrir à la contribution humaine et spirituelle que le continent noir peut offrir à l’humanité en cette heure où la décadence morale a produit sur d’autres continents des maux dont nous, Africains, ne voulons pas ! Protégez et défendez les valeurs séculaires de notre continent ! Cherchez et servez avant tout le bien de ses fils et ses filles ! Renoncez à la triple séduction du plaisir, de l’argent et du pouvoir !

4. Nous sommes unanimement blessés, au plus intime de notre cœur de pasteurs, par les attaques contre la vie, la famille, ce qui est moral et sacré, le sain développement humain de nos jeunes, avenir de l’Afrique, le plein épanouissement des femmes, le respect des personnes âgées, dont nos cultures africaines ont un sens si aigu. Des intérêts égoïstes et pervers s’imposent à notre continent à une vitesse qui ne cesse de s’accélérer, avec une agressivité qui ne cesse de se renforcer, de manière de plus en plus organisée et puissamment financée, introduisant dans nos sociétés un individualisme et un hédonisme si étrangers à ce que nous sommes et voulons être.

5. C’est pourquoi nous vous implorons de mettre fin aux campagnes immondes de promotion de la civilisation mondiale de la mort sur notre continent. Il s’agit d’une résurgence terrifiante de l’esprit colonialiste se déguisant sous les noms alléchants de liberté, égalité, droits, autonomie, démocratisation et développement. Préservatifs, contraceptifs, programmes d’éducation sexuelle fabriqués ailleurs, purement techniques, sans références morales, avortement prétendument « sans risques » sont devenus des denrées plus accessibles aux africains que le mode d’emploi du développement intégral dont nous avons un besoin vital. Nul n’ignore désormais que sous l’euphémisme de « santé et droits sexuels et reproductifs », ces programmes sont purement et simplement imposés comme condition d’aide au développement. Il en est de même de la « perspective du genre », selon laquelle la maternité, l’identité filiale et nuptiale de l’être humain et la famille basée sur le mariage entre un homme et une femme seraient des « stéréotypes discriminatoires ». Non, les femmes et les hommes, en Afrique, ne sont pas des individus autonomes de leurs parents, époux, enfants : femmes, hommes, enfants, nous sommes tous des personnes, faites par amour et pour l’amour et faisons tous partie d’une famille et d’une communauté, vitalement, ontologiquement et affectivement unis !

6. Chaque Africain devient conscient de la manipulation en cours. L’Afrique ne se développe pas en harmonie avec son âme. Les agents de la civilisation de la mort utilisent un langage ambivalent, séduisant décideurs et populations pour en faire des partenaires d’objectifs idéologiques. Ils engagent le plus grand nombre dans des « partenariats » dont ils sont en réalité les maîtres. Ils profitent de la pauvreté, de la faiblesse et de l’ignorance pour soumettre peuples et gouvernements à leur chantage.

7. Nous, pasteurs africains, ne voulons pas que les africains se réduisent à des « partenaires serviles ». Il s’agit d’un nouvel esclavagisme ! Nous voulons que la dignité de nos peuples soit respectée. Non, l’Afrique n’est pas un immense marché potentiel pour l’industrie pharmaceutique des contraceptifs et préservatifs. Oui, l’Afrique est peuplée d’hommes, de femmes et d’enfants dotés d’une dignité transcendante, d’une vocation magnifique et éternelle. Le peuple africain a une mission irremplaçable envers l’humanité aujourd’hui. Il est aimé de Dieu ! Aujourd’hui « l’Afrique est le poumon spirituel de l’humanité », a solennellement déclaré Benoît XVI [1]. Plus de 50 ans après la décolonisation de nos territoires, n’est-il pas grand temps de permettre aux peuples africains de se déterminer librement, d’offrir leurs propres richesses culturelles à l’humanité ?

8. Or, nous constatons avec une profonde douleur que nos institutions panafricaines ont été, depuis leur création, sous le joug de lobbies néocolonialistes. En 2003, ceux-ci ont fait adopter à l’Union africaine (UA) à peine créée le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique, le seul traité international à honteusement reconnaître l’avortement comme un droit des femmes. Alors qu’elle est mandatée pour représenter, servir et faire respecter les peuples africains, l’UA a ainsi vendu la souveraineté des peuples africains pour quelques sous et une misérable « aide technique » venue d’ailleurs et hautement toxique pour l’Afrique. En dix ans, 48 des 54 états africains, sous pression externe incessante, ont signé le Protocole de Maputo, et 36 l’ont ratifié. Déterminés à le faire appliquer, les mêmes partenaires transnationaux de la contraception et de l’avortement ont exercé leur influence au niveau de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, « organe de surveillance » de l’application des traités et protocoles de l’Union africaine par les États-parties.

9. Les pasteurs africains ont pris connaissance des Observations Générales N°2 sur l’Article 14.1 (a), (b), (c) et (f) et l’Article 14.2 (a) et (c) du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique [2], que la Commission a adoptées en mai 2014. Nous constatons avec effroi la détermination des véritables rédacteurs de ces observations – le lobby transnational des « droits reproductifs » – de tout mettre en œuvre pour que les États-parties du Protocole légalisent ou dépénalisent l’avortement médicalisé, ou relisent les lois restrictives pour les élargir ; qu’ils procurent un « accès universel » à la « gamme complète » des contraceptifs modernes ; qu’ils suppriment les barrières aux services de santé reproductive qu’ils considèrent « fondées sur des idéologies ou croyances » (25) ; qu’ils intègrent la santé reproductive dans les programmes scolaires (52), et les droits sexuels et reproductifs dans les cours d’éducation civique (60) ; qu’ils « sensibilisent » les chefs religieux et chefs traditionnels sur les droits sexuels et reproductifs des femmes (44) ; qu’ils garantissent la fourniture d’une information complète et d’une éducation sexuelle aux adolescentes (51) ; et ainsi de suite. De quel droit des ONG occidentales ne représentant que leurs intérêts idéologiques prétendent-elles lier juridiquement les États africains à leur vision du monde ? Pourquoi cette programmation et cette volonté de pollution et de perversion généralisée du continent africain !

10. Nous, pasteurs africains, sommes conscients que les pressions viennent de partout et ne sont pas seulement juridiques. Elles sont aussi culturelles, politiques, financières et économiques. Les déclarations politiques adoptées cette dernière décennie, au niveau de l’Union Africaine, contiennent le même programme. La Déclaration d’Addis-Abeba sur la population et le développement en Afrique après 2014, adoptée par tous nos pays à l’exception du Tchad, est la dernière en date. La Campagne pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile en Afrique promeut activement la contraception comme moyen de réduire la mortalité maternelle ! Avant elle, le Plan d’action de Maputo pour la mise en œuvre du cadre d’orientation continental pour la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs a été dicté intégralement par les agents de la révolution sexuelle occidentale.

Toutes ces pressions politiques et économiques n’ont qu’un objectif : le contrôle et la réduction drastique de la population africaine, la démolition planifiée du mariage et de la famille. Nous Africains, nous devons catégoriquement dire « non » à ce plan qui assassine notre continent. « Soyons attentifs aux nouvelles colonisations idéologiques, nous exhorte le pape François. Il y a des colonisations idéologiques qui cherchent à détruire la famille. Elles ne naissent pas du rêve, de la prière, de la rencontre avec Dieu, ni de la mission que Dieu nous donne. Elles viennent du dehors, c’est pour cela que je dis que ce sont des colonisations. Ne perdons pas la liberté de la mission que Dieu nous donne, la mission de la famille ! Et de même que nos peuples, à un moment de leur histoire sont parvenus à maturité pour dire « non » à toute colonisation politique, nous devons comme famille être très clairvoyants, très habiles et très forts pour dire ‘non’ à toute tentative de colonisation idéologique de la famille » [3]. Aussi, comment pouvons-nous ne pas déplorer l’inclusion de « l’introduction d’une éducation sexuelle et reproductive complète adaptée à l’âge » (par. 41) et de « l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive et aux droits en matière de reproduction » (par. 42) dans la Position africaine commune sur le programme de développement pour l’après-2015 de l’Union africaine ?

11. Les milliards de dollars accordés à la production et à la distribution de préservatifs et de contraceptifs et à la mise en place d’une éducation sexuelle non respectueuse des normes morales universelles sont un scandale qui crie vengeance au ciel, un nouvel esclavagisme par l’idole « argent ». L’objectif poursuivi est notamment de contrôler efficacement la croissance démographique africaine, selon le « modèle » occidental, qui accuse, en Europe, une croissance désormais nulle.

12. L’heure est venue de démythifier ce que le langage de la gouvernance mondiale [4] appelle « appropriation nationale » et initiatives « impulsées par les pays ». Non, ces programmes n’ont rien d’africain ! Ils sont, de A jusqu’à Z, pilotés par des agents externes à l’Afrique : de l’introduction de concepts normatifs du « développement » tels que le « genre » ou la « santé reproductive », à la rédaction des documents politiques ou juridiques [5], à leur adoption, puis à leur mise en œuvre et enfin à la surveillance de leur mise en œuvre. Nous faisons appel à la responsabilité des africains qui, achetés par l’argent, collaborent à ces programmes hideux et mortifères. Nous invitons avec insistance les responsables politiques et religieux, qui ont la lourde charge de conduire et de protéger nos populations africaines, à étudier avec attention et à analyser avec grand soin et responsabilité les documents, les stratégies et les programmes de développement de la gouvernance mondiale. Ces documents, même s’ils semblent, dans leur présentation et formulation extérieures, procurer des éléments de bien-être et de prospérité à tous, sont en réalité de véritables programmes de destruction des pauvres et des valeurs de l’humanité, et non de développement respectueux de la dignité et de la sacralité de la personne humaine et du bien-être de la famille lorsqu’ils intègrent, de manière souvent cachée, l’agenda de la révolution sexuelle occidentale.

13. Nous, pasteurs africains, constatons aujourd’hui avec profonde tristesse que le programme de développement mondial post-2015, dans son état actuel d’élaboration, continue dans la lancée des conférences du Caire et de Pékin, et que vingt ans après ces conférences, les partenariats qui se sont établis pour les mettre en œuvre sont devenus une imposante puissance politique et financière. Mais de tels « partenariats », dans lesquels s’engagent si facilement nos gouvernements et nos populations, volent aux africains leur liberté souveraine et trahissent leur confiance !

14. Nous, évêques d’Afrique et de Madagascar, savons que nos préoccupations sont partagées par d’autres confessions religieuses, chrétiennes et musulmanes, présentes sur le continent, et les religions traditionnelles africaines. Elles sont aussi celles de nos populations, enracinées dans des cultures célébrant la beauté et la sacralité de la vie et de la famille. Auteurs et partenaires, africains ou étrangers, des programmes de prétendue « libération sexuelle », sachez écouter la voix de votre conscience ! Réveillez votre conscience ! Souvenez-vous que chaque personne humaine aura des comptes à rendre à Dieu pour ses actes.

15. Le pape saint Gélase 1er, un Africain, écrit en 494 dans sa lettre à l’empereur byzantin Anastase Ier (491-518) : « Je vous prie Votre Piété de ne pas juger arrogance ce qui est devoir envers la vérité divine. J’espère qu’il ne sera pas dit d’un empereur romain qu’il n’a pas souffert qu’on lui rappelât la vérité. Il y a deux principes, Empereur Auguste, par qui ce monde est régi au premier chef : l’autorité sacrée des pontifes et la puissance royale, et des deux, c’est la charge des prêtres qui est la plus lourde, car devant le tribunal de Dieu ils rendront compte même pour les rois des hommes. Vous savez en effet, Fils très clément, que, bien que vous régniez sur le genre humain, vous courbez avec dévotion la tête devant ceux qui président aux choses divines, et que vous attendez d’eux les moyens de votre salut ».

16. L’État, les organisations internationales sont tenus de respecter ce que tous les hommes et les femmes peuvent reconnaître comme réel, vrai et bon dans leur conscience et dans leur cœur. Ils sont tenus d’honorer la transcendance, la centralité et la supériorité en valeur de la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme, de la maternité et de la vie, de la religion. Ils sont tenus de servir les peuples, tels qu’ils sont et veulent être, enracinés dans une riche diversité de cultures. Puissent les politiques de développement radicalement changer de cap en ce sens !

17. Nos vœux, notre désir, notre prière, notre labeur pastoral sont que l’Afrique, en cette ère de mondialisation, offre aujourd’hui à l’humanité la contribution irremplaçable qu’elle a à offrir à l’humanité, selon les dons qu’elle a reçus de Dieu et qui lui sont propres.

Accra (Ghana), 8-11 juin 2015

Source : Déclaration des évêques d'Afrique et de Madagascar