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24/02/2015

Le Sénat belge veut "encadrer" le trafic d'enfants et d'utérus - La KULeuven milite pour la GPA

Petite leçon de propagande transhumaniste: faites passer votre projet pour acquis et déclenchez un grand débat sur les modalités de son application. Le trafic de "matériel biologique humain" passera comme une lettre à la poste. Tour d'horizon des règles de l'art avec deux grands spécialistes, Christine Defraigne (MR) et Philippe Mahoux (PS), représentants de deux partis dont la divergence des orientations idéologiques est décidément... "évidente".

Heureusement qu'il y a la gauche et la droite pour que le citoyen libre puisse choisir entre le libéralisme moral capitaliste et le libéralisme moral socialiste. Retour à la première ligne, la boucle est bouclée.

Mais pour vous assurer un pouvoir sans partage, envoyez vos meilleurs disciples dans les institutions et maisons de presse des courants rivaux, pour qu'elles deviennent des organes de propagande à votre service.

L'ampleur du cadre légal pour la gestation pour autrui fait débat au Sénat

(Belga/La Libre - 23 février 2015) Belgique - L'idée de légiférer en matière de gestation pour autrui semble partagée par une majorité d'experts mais l'ampleur du cadre légal à envisager les divise, ont pu constater les membres de la Commission des Affaires institutionnelles du Sénat qui ont entamé il y a deux semaines un vaste chantier de réflexion en la matière. Contrairement à son collègue de l'université de Liège Patrick Wautelet, Liesbeth Pluym, de la faculté de droit de la KULeuven, ne voit pas de difficulté à imaginer un cadre qui puisse convenir à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme. Celle-ci a même imaginé un dispositif clé sur porte pour les sénateurs. Elle propose une loi laissant à un nombre limité de centres de fertilité (actuellement Bruxelles, Liège, Gand et Anvers) le soin d'agir selon des conditions strictes. "Interdire ne serait pas efficace et amènerait encore plus d'insécurité. Mieux vaut un cadre juridique", a-t-elle plaidé lundi.

Son modèle prévoit la création d'un statut sui generis dans le cadre du droit familial. Un dossier serait déposé et étudié par le centre de fertilité avant que le tribunal de la famille donne un agrément au projet. Au terme d'un délai de réflexion, on passerait alors à l'étape de la procréation. L'échevin de l'Etat civil procéderait ensuite à l'enregistrement de l'enfant et de ses parents avant que ne s'ouvre une période de contestation.

La juriste en droit familial suggère que le matériel génétique puisse également être transmis par la mère porteuse.

Afin d'éviter le tourisme de la GPA, la professeure de la KUL propose de la limiter aux résidents en Belgique (auteur(s) du projet parental et mère porteuse). Mme Pluym s'en remet à la jurisprudence internationale pour protéger les enfants nés en GPA à l'étranger.

Ce modèle a suscité lundi quelques interrogations dans le chef d'élus comme Petra De Sutter (Groen) ou Philippe Mahoux (PS) qui craignent que, sous prétexte de mieux protéger les auteurs du projet parental, on néglige les droits de la mère porteuse.

Philosophe à l'UCL et membre du Comité consultatif de bioéthique, Michel Dupuis défend pour sa part "à titre personnel" l'idée d'une loi limitant fortement le recours à la GPA. Selon lui, elle doit être réservée aux couples hétérosexuels lorsqu'une femme est atteinte d'un syndrome génétique ou d'une anomalie médicale graves et particuliers, pas un simple problème de fertilité dans son chef ou celui de son conjoint. Ne pourrait être visée par la loi que la GPA de haute technologie, ce qui exclut les cas de mère porteuse génétiquement liée à l'enfant. Enfin, obligation devrait être faite aux parents d'annoncer la vérité à l'enfant.

Cette prise de position a suscité nombre de critiques, notamment de la présidente de la Commission Christine Defraigne (MR) et Philippe Mahoux (PS). Ils ont vu dans l'obligation d'informer l'enfant une atteinte à la liberté. Par ailleurs, ont-ils rappelé, il existe désormais des lois en Belgique qui octroient des droits égaux en termes de mariage et d'adoption aux homosexuels.

Egalement auditionné lundi, Jozef Corveleyn, professeur en psychologie clinique de la KULeuven a fait état d'une étude britannique selon laquelle tant la mère porteuse que les enfants vivent positivement la GPA. Les auditions se poursuivront la semaine prochaine.

La semaine dernière, une responsable du centre de procréation médicalement assistée de l'hôpital St-Pierre à Bruxelles, qui pratique la GPA, a appelé les sénateurs à rédiger un cadre légal afin de lever toute insécurité juridique.

 

La gestation pour autrui progressivement imposée par la CEDH

Gregor Puppinck, eclj, gpa, cedhAprès avoir condamné l’Italie le 27 janvier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) examine trois nouvelles affaires de gestation pour autrui (GPA) mettant en cause la France. Pour Grégor Puppinck, directeur du Centre européen pour le droit et la justice, cette succession d’affaires vise à imposer sa libéralisation.

Une nouvelle affaire de gestation pour autrui a été examinée par la Cour européenne des droits de l’homme en janvier. Quels sont les faits et les conclusions de la Cour ?

Le 27 janvier, dans l’affaire Paradiso, la Cour a condamné l’Italie pour avoir retiré à un couple l’enfant acheté 49 000 euros à Moscou en 2011. L’Italie avait refusé de reconnaître l’acte de naissance russe qui indiquait le couple comme parents et avait décidé de retirer l’enfant pour le confier à l’adoption.

Saisie par le couple, la CEDH a reconnu que l’Italie pouvait refuser de reconnaître la filiation russe car la démarche du couple constituait une fraude à la loi et une atteinte à l’ordre public. En revanche, elle a estimé que l’Italie ne pouvait pas retirer l’enfant au couple. Elle a estimé que ce dernier s’est comporté « comme des parents » durant quelques mois – alors qu’ils n’avaient aucun lien biologique avec l’enfant – et que cela suffit en soi à constituer une « vie familiale » protégée par la Convention européenne des droits de l’homme. Selon la Cour, pour pouvoir retirer l’enfant, il aurait fallu des motifs tels que des violences physiques ou des actes de pédophilie.

Dans cette affaire, les juges n’ont pas considéré que les conditions de la naissance de l’enfant – le fait qu’il ait été acheté et que le couple ait agi en fraude à la loi – étaient des motifs graves…

Quelles sont les conséquences de cette décision ?

La Cour présuppose qu’il est indifférent, au pire conforme à l’intérêt de l’enfant, d’être éduqué par les personnes qui l’ont acheté, qui ont abusé de la pauvreté de ses parents et l’ont constitué orphelin. La Cour de Strasbourg s’estime mieux placée que les juridictions italiennes, qui elles ont vu l’enfant et le couple, pour apprécier l’intérêt de l’enfant.

Cette décision va à l’encontre du droit international qui interdit la vente d’enfants et qui oblige les États à ne pas donner effet à cette vente.

Si l’on s’en tient aux arguments des juges, il suffit de vivre six mois avec un enfant, quel que soit le moyen par lequel vous l’avez obtenu, pour pouvoir le garder… au nom de l’intérêt de l’enfant ! L’achat d’un enfant confère ainsi aux acquéreurs un droit sur cet enfant au nom de l’intérêt de l’enfant tel que déterminé par les juges. D’un crime naît un droit. Cette décision va à l’encontre du droit international qui interdit la vente d’enfants et qui oblige les États à ne pas donner effet à cette vente.

Comment expliquer que la Cour ait adopté cette position ?

La CEDH ne considère pas, ou plus, la façon dont sont obtenus ces enfants car cela irait à l’encontre des phénomènes contemporains majeurs que sont l’explosion de la famille (divorce, familles recomposées, mariage gay…) et les nouvelles possibilités de procréation artificielle. La Cour, comme une partie de la société, agit comme si l’origine et le cadre de vie des enfants étaient secondaires, comme si la famille n’était qu’un amalgame temporaire d’individus libres. Combien sont prêts à renoncer à la liberté de divorcer pour le bien des enfants ? De même, combien sont prêts à renoncer à la PMA et à la GPA ?

Plus fondamentalement, le remplacement de la « famille biologique stable » par la « famille contractuelle » comme modèle et réalité sociaux est une étape nouvelle du processus historique de « libération » individuelle dont les droits de l’homme sont l’un des principaux instruments. Pour libérer l’individu et créer une société égalitaire, il faudrait détruire la « famille biologique », car elle est non seulement l’unité sociale fondamentale, mais elle l’est aussi à travers les générations : une entité historique, vivante par laquelle se transmet le patrimoine familial dans toutes ses composantes biologiques, matérielles, culturelles et spirituelles. À l’inverse, la « famille contractuelle », qui a trouvé dans le Pacs son cadre juridique, correspond à une société atomisée d’individus prétendument libres et autonomes.

Les enfants, qu’ils soient élevés par des parents séparés, nés de GPA ou encore avortés, sont les premières victimes de ce système : leurs besoins fondamentaux sont sacrifiés à la « liberté » des adultes. La GPA fait d’autres victimes encore : les vendeurs de gamètes et les mères porteuses. La Cour détourne le regard de ces victimes de la GPA : qu’une femme abandonne son enfant contre de l’argent n’est pas son problème dès lors que l’enfant a été acheté légalement. Elle considère ces affaires du point de vue de l’adulte commanditaire.

À cet égard, il faut garder à l’esprit que, pour juger une situation, toute personne tend spontanément à se placer mentalement dans la situation en cause et à s’identifier au protagoniste auquel elle ressemble le plus, jugeant ainsi l’affaire depuis son point de vue.

Au total, nous en sommes déjà à six affaires traitées par la Cour.

La CEDH reconnaît donc la gestation pour autrui ?

Elle prend encore des pincettes sur cette question. Elle affirme d’ailleurs qu’elle ne se prononce pas sur le principe de la GPA en soi, et dit que l’Italie, comme tout autre pays, peut interdire cette pratique sur son territoire. Mais dans les faits, sa décision vide cette interdiction de son effectivité. Les deux juges dissidents (deux des sept juges) l’ont dit : « Cet arrêt réduit à néant, non seulement la faculté pour les États d’interdire la GPA, mais aussi la légitimité même d’un tel choix législatif ».

La GPA n’est en fait qu’un mode particulier de PMA, la Cour le reconnaît d’ailleurs dans l’affaire Mennesson. Il faut être bien conscient que la PMA conduit à la GPA, qui conduit à la vente d’enfant. La vente d’enfant est déjà inscrite dans la PMA, car la FIV devient une industrie et les « donneurs » de gamètes sont le plus souvent rémunérés.

La Cour de Strasbourg a annoncé le 3 février trois nouvelles affaires en lien avec la GPA concernant la France. Est-ce un hasard ?

Au total, nous en sommes déjà à six affaires traitées par la Cour. Les deux premières concernaient déjà la France (Mennesson et Labassée) au mois de juin dernier. En septembre, elle a publié un arrêt dans une affaire contre la Belgique, puis la semaine dernière cette affaire italienne (Paradiso). Le 3 février, la CEDH a informé le gouvernement français de trois nouvelles affaires.

Quels sont les faits ?

Ces affaires concernent des enfants conçus par GPA ayant un lien biologique avec l’un ou l’autre des adultes commanditaires. Mais, à l’inverse de l’affaire Mennesson, la transaction ne se situe plus dans le contexte estival de la Floride mais dans celui, miséreux, de l’Ukraine et de l’Inde.

Le premier couple est constitué de cadres supérieurs français vivant à Dubaï. Pour effectuer leur GPA, ils décident de s’installer en Ukraine plusieurs semaines.

Les deux autres cas concernent des hommes ayant conçu des enfants par GPA dans une même clinique indienne. Ici, les enfants sont à la fois ceux de chaque homme mais aussi certainement ceux des mères porteuses. C’est une GPA low-cost. Dans l’une au moins des deux affaires indiennes, l’acquéreur est pacsé avec un autre homme qui a aussi eu recours à la GPA en Inde. Ce sera la première affaire de « GPA » impliquant des personnes de même sexe traitée par la Cour, mais elle se refusera certainement à tenir compte de cette circonstance au nom du principe de non-discrimination.

La CEDH a donc bien l’intention de faire passer la gestation pour autrui…

Elle l’impose progressivement mais rapidement. La Cour a commencé par l’affaire Mennesson et Labassée, ses affaires de référence par lesquelles elle a posé ses principes à l’occasion d’une affaire mettant en cause des couples hétérosexuels mariés ayant un lien génétique avec l’enfant conçu en Floride. Sur cette base, dans l’affaire Paradiso, la Cour est allée plus loin en statuant cette fois sur un couple non marié et sans lien génétique avec l’enfant conçu en Russie.

Dans les affaires françaises, cette fois, il s’agit d’un cas de GPA pour une personne homosexuelle et pratiquée dans une « usine à bébés » indienne. Malgré ces différences de circonstances, de plus en plus sinistres, c’est le même principe qui est imposé. C’est un engrenage, suivant un « rythme imposé par notre Cour », comme le reconnaît Dean Spielmann, le président de la Cour lors de l’audience solennelle du 30 janvier. Et c’est suivant ce « rythme » qu’elle a rendu publiques les nouvelles affaires françaises quelques jours à peine après l’arrêt Paradiso.

Le gouvernement français ne parvenait pas à imposer lui-même la GPA : des juges de la Cour de Strasbourg le font à sa place.

Dans l’esprit du public, une affaire chasse l’autre, mais selon la méthode de la Cour, chacune se construit sur la précédente, car la Cour se cite elle-même. Dire que cette méthode relève de l’orchestration n’est pas abusif : c’est ainsi que M. Spielmann décrit, lyriquement, l’interaction entre la Cour et les États en la comparant à la « danse sacrale » du Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky (1). Il indique qu’en matière de GPA, « notre Cour a été invitée […] à imprimer son tempo », et il se réjouit, à propos de la condamnation de la France de juin dernier, qu’« [e]n décidant de ne pas demander le renvoi de cette affaire devant la Grande Chambre, le gouvernement français a apporté la preuve de ce que la décision adoptée était acceptable ».

Cela signifie que le gouvernement français est d’accord pour continuer à danser, et pourquoi pas en accélérant le rythme. Celui-ci est consentant : il accepte que le droit français soit « violé » jusque dans ses principes d’ordre public. Il ne parvenait pas à imposer lui-même la GPA : des juges de la Cour de Strasbourg le font à sa place, conscients que cette décision sera bien accueillie par l’actuel gouvernement. C’est encore le président Spielmann qui le dit : « Nous nous interrogeons bien évidemment sur la manière dont nos arrêts sont reçus ».

Existe-t-il des recours pour stopper cette jurisprudence ?

Il ne reste qu’une seule possibilité : que l’Italie demande le renvoi de l’affaire Paradiso devant la Grande Chambre, qui peut opérer un revirement car la GPA n’a pour l’instant pas fait l’objet d’un arrêt. Il serait nécessaire que plusieurs États européens soutiennent une telle demande. Car si l’Italie accepte sa condamnation, la tendance sera confirmée.

La France peut-elle décider de sortir de la CEDH pour ne plus se voir imposer cette jurisprudence ?

Techniquement, c’est possible. Politiquement, c’est improbable : cela provoquerait la disparition de la Cour et du Conseil de l’Europe. Une telle institution est un miracle qui pourrait avoir une fin.

Plusieurs pays parlent de quitter la Cour : non seulement la Russie, mais aussi l’Angleterre, et plus récemment la Suisse où un référendum à ce sujet pourrait acter la supériorité de la Constitution helvétique sur la jurisprudence de la Cour. Il en a aussi été question en Macédoine.

En France, notamment au sein de l’UMP, cette question est posée de plus en plus fréquemment. Cela s’explique par l’orientation idéologique de la Cour sur les choix de société, mais aussi parce qu’il lui est de plus en plus reproché de porter atteinte aux souverainetés nationales et même d’être un obstacle à la lutte contre le terrorisme par la protection qu’elle accorde à des terroristes islamistes extra-européens menacés d’expulsion.

Le pouvoir de la Cour européenne des droits de l’homme dépasse celui des États, mais avec leur consentement.

Pour ma part, je souhaite le maintien de la CEDH car elle fait un travail excellent et nécessaire dans la plupart des affaires qui lui sont soumises. Mais elle devrait juguler l’activisme idéologique de certains juges qui nuisent à la crédibilité de l’ensemble de la Cour et la mettent en péril. Elle est menacée par 2 % d’affaires idéologiques et médiatiques, alors que ce sont les 98 % d’affaires ordinaires (en matière de détention, de torture, de procédure judiciaire, etc.) qui font sa réelle valeur et son utilité.

La CEDH ne s’arroge-t-elle pas un pouvoir qui dépasse celui des États ?

Oui, son pouvoir dépasse celui des États, mais avec leur consentement. Elle se dit « conscience de l’Europe », c’est-à-dire arbitre du juste et du bien, autorité morale. Il faut bien comprendre que les « droits de l’homme » ne sont pas du droit mais de la morale, et que la CEDH n’est pas vraiment une juridiction, mais effectivement une « conscience » : le lieu où s’exerce le jugement moral. Sa jurisprudence est d’ailleurs largement structurée sur la philosophie morale et constitue un véritable magistère, autoréférencé, en quête de cohérence et d’universalité. Cette morale entend corriger et encadrer la démocratie politique en ce qu’elle a de contingent.

La supériorité de la Cour n’est autre que celle de la vérité sur le nombre, de la justice sur la politique. On ne sort pas de la théocratie : l’ordre politique doit être sommé, couronné, par un ordre moral, fût-il matérialiste et athée. Le matérialisme et l’athéisme promettent aussi un absolu de liberté, mais à l’encontre des déterminismes, de la vie, de la mort, et finalement de Dieu, pour la plus grande gloire de « l’homme ». Ce rêve surhumain conduit notamment au chlorure de potassium et à la vente d’enfant.

Antoine Pasquier

(1) La « danse sacrale » est l’épisode final du Sacre du Printemps dans lequel une jeune fille est sacrifiée au dieu païen de la nature sous le regard de « vieux sages ».

 

La GPA : une atteinte grave à la dignité humaine

La gestation pour autrui est un sujet de préoccupation croissant dans le débat politique et juridique à travers toute l’Union européenne. Dans ce contexte, le groupe de travail de la Comece sur l’éthique dans la recherche et les soins de santé a publié un « Avis sur la gestation pour autrui : la question de sa régulation au niveau européen et international ». Il est présenté ce lundi 23 février au Parlement européen lors d’une conférence sous le patronage de l’eurodéputé Miroslav Mikolasik.

Ce texte explique pourquoi toutes formes de gestation pour autrui constituent une atteinte grave à la dignité humaine de ceux qui sont impliqués dans cet échange ; en particulier le fait que cette pratique instrumentalise la mère porteuse (souvent piégée dans la pauvreté et trafiquée sans scrupule) et traite l’enfant comme un objet. C’est pourquoi on ne peut en aucune circonstance consentir à une telle pratique.

Tout en prenant en considération les compétences de l’Union européenne en la matière, l’avis recommande, comme une première étape envisageable, d’évaluer la faisabilité du refus de transcrire les certificats de naissance établis dans les pays de naissance. Cela permettrait de juguler une pratique qui, comme l’avis le démontre dans une argumentation en trois étapes, va à l’encontre des valeurs fondamentales auxquelles adhère l’Union européenne.

A. P.

(Famille chrétienne - 23 février 2015)

19/02/2015

Cardinal Sarah: "J'affirme solennellement que l'Église d'Afrique s'opposera fermement à l'hérésie d'une pastorale détachée du Magistère"

cardinal sarah, robert sarah, cardinal guinéen, entretien sur la foi, pastorale, synode sur la familleLe cardinal Robert Sarah, récemment nommé Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin par le Pape François et ancien Président du Conseil pontifical Cor Unum pour la promotion humaine et chrétienne, publie un livre sous-titré "Entretien sur la foi" qui paraîtra en français le 25 février aux éditions Fayard.

Présentation et extraits proposés par Jean-Marie Dumont. Le dernier extrait évoque le synode sur la famille et la question de la séparation entre Magistère et pastorale.

 

Famille chrétienne | N°1936 du 21 au 27 février 2015 - p.46

livres,synode sur la famille,pastorale,cardinal sarah, entretien sur la foiAuteur : Cardinal Robert Sarah, avec Nicolas Diat
Éditeur: Fayard
Nombre de pages : 260   Prix: 21,90€

L’Afrique pourrait devenir le fer de lance de l’Église dans son opposition à la décadence occidentale, comme l’illustre un livre d’entretien avec le cardinal guinéen Robert Sarah.

Enfant, ses parents lui sourient gentiment lorsqu’il leur dit qu’il veut suivre l’exemple des missionnaires spiritains présents dans son village de Guinée : un Noir ne peut pas devenir prêtre de l’Église catholique ! [Il s'agissait évidemment d'une idée fausse: il y avait déjà des évêques noirs à l'époque, et l’Église catholique a déjà été dirigée par trois papes africains: saint Victor Ier, saint Miltiade et saint Gélase Ier, NdEspN] Aujourd’hui, ce fils de cultivateurs nommé à 32 ans archevêque de Conakry par Paul VI est l’un devenu des principaux responsables de la Curie romaine.

Dans ce livre d’entretien réalisé avec Nicolas Diat, le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements, raconte avec humilité et profondeur son incroyable histoire. Un récit étayé de réflexions personnelles franches, argumentées et parfois directes, notamment sur le néo-colonialisme idéologique exercé en Afrique par l’Occident décadent. Décapant, émouvant, tonifiant. 

 

Extraits du livre

Abandon « Dans ma vie, Dieu a tout fait ; de mon côté, je n’ai voulu que prier. Je suis certain que le rouge de mon cardinalat est vraiment le reflet du sang de la souffrance des missionnaires qui sont venus jusqu’au bout de l’Afrique pour évangéliser mon village. »

Adoration « Ces tournants, ce sont ces heures, ces moments de la journée où, seul à seul avec le Seigneur, j’ai pris conscience de sa volonté sur moi. Les grands moments d’une vie, ce sont les heures de prière et d’adoration. Ils enfantent l’être, ils façonnent notre véritable identité, ils enracinent notre existence dans le mystère. »

Euthanasie « L’euthanasie est le marqueur le plus aigu d’une société sans Dieu, infra-humaine […]. Pourtant, dans mes voyages, je constate un réveil des consciences. Les jeunes chrétiens d’Amérique du Nord montent progressivement au front pour re-pousser la culture de mort. Dieu ne s’est pas endormi, Il est vraiment avec ceux qui défendent la vie ! »

Exemple « Tous les jours, les spiritains vivaient au rythme des offices, de la messe, du travail, du chapelet, et ils ne dérogeaient jamais à leurs engagements d’hommes de Dieu. Petit enfant, je me disais que si les Pères allaient avec une telle régularité dans l’église, c’est qu’ils étaient certains d’y rencontrer quelqu’un et de lui parler en toute confiance. »

Gender « Concernant mon continent d’origine, je veux dénoncer avec force une volonté d’imposer de fausses valeurs en utilisant des arguments politiques et financiers. Dans certains pays africains, des ministères dédiés à la théorie du genre ont été créés en échange de soutiens économiques ! Ces politiques sont d’autant plus hideuses que la plus grande partie des populations africaines est sans défense, à la merci d’idéologues occidentaux fanatiques. »

Prière « La véritable prière laisse Dieu libre de venir à nous selon sa volonté. Nous devons savoir L’attendre dans le silence. Il faut durer dans le silence, dans l’abandon et dans la confiance. Prier, c’est savoir se taire longtemps ; nous sommes si souvent sourds, distraits par nos paroles… »

Transmission « Mon père m’a appris à beaucoup aimer la Vierge Marie. Je le revois encore se jeter à genoux, dans le sable d’Ourous, pour prier l’Angélus, chaque jour, à midi et le soir. Je n’ai jamais oublié ces moments où il fermait les yeux pour rendre grâce à Marie. Je l’imitais et je récitais mes prières pour la mère de Jésus, à ses côtés. »

Synode « L’idée qui consisterait à placer le Magistère dans un bel écrin en le détachant de la pratique pastorale, qui pourrait évoluer au gré des circonstances, des modes et des passions, est une forme d’hérésie, une dangereuse pathologie schizophrène. J’affirme donc avec solennité que l’Église d’Afrique s’opposera fermement à toute rébellion contre l’enseignement de Jésus et du Magistère. » 

Jean-Marie Dumont

 

Cardinal Danneels: "Les conceptions de l'Église sur les relations entre partenaires évolueront, comme dans le monde"

Le cardinal belge considère le prochain synode sur la famille qui aura lieu en octobre 2015 comme un moment important qui ne mettra pas fin aux débats mais permettra au contraire à l’Église de franchir graduellement les étapes d'une évolution de ses conceptions sur les relations entre partenaires.

(Le Vif/Belga - 19 février 2015)

674607609_B97537157Z.1_20130601143800_000_GNSR5O79.2-0.jpgA l'issue du consistoire qui a réuni, du 12 au 15 février, les 165 "princes de l'Eglise" en vue de la nomination de 20 nouveaux cardinaux et de la réforme de la Curie, le cardinal belge Godfried Danneels s'est dit "préoccupé", mais "pas inquiet", rapporte mercredi le site web Kerknet.be.

La réforme de la Curie, pour laquelle le pape François avait été en partie élu en 2013, s'est basée sur les conclusions du "C9", conseil composé de neuf cardinaux chargés d'aider le pape à conduire cette réforme.

"La prolifération des services au sein du Vatican a été rationalisée", explique le cardinal Danneels. Deux super-ministères vont être créés. Le premier, "Laïcs, famille et vie", regroupera les services existants chargés des laïcs, de la famille et de la défense de la vie, incluant l'Académie de la vie créée sous Jean Paul II. Le deuxième, intitulé "Charité, justice et paix", regroupera les dicastères "Cor Unum" (les oeuvres caritatives du Vatican), "Justice et paix", ainsi que ceux chargés de la santé et des migrants, et encore l'Académie pontificale des Sciences sociales.

L'objectif étant de favoriser une plus grande harmonie dans le travail des divers dicastères (ministères), en vue d'une collaboration plus efficace.

Les débats se sont déroulés dans une atmosphère ouverte et positive, assure le cardinal belge, selon qui les cardinaux ont été encouragés à exprimer leurs opinions en présence du pape.

Godfried Danneels regrette cependant qu'une minorité ne soit pas favorable à la réforme. "Je suis préoccupé, mais pas inquiet", concède-t-il.

"L'Eglise franchit les étapes de manière graduelle. Il en sera de même pour le synode de la famille", qui doit se tenir en octobre prochain. "Ce synode est un moment extrêmement important, mais je ne m'attends pas à ce qu'il mette fin aux débats. Les conceptions autour des relations entre partenaires évoluent constamment dans le monde. La position de l'Eglise évoluera également", conclut-il.

 

Ce que dit l’Église catholique:

> Exhortation Apostolique Familiaris Consortio (1981)

> Encyclique Veritatis Splendor (1993)

> Exhortation Apostolique Sacramentum Caritatis - V. Eucharistie et Mariage (2007)

 

Appel du pape François : "Osez aller à contre-courant, osez être heureux ! Lisez l'enseignement de l'Eglise et vous découvrirez que le christianisme vous propose une vie capable de fasciner les coeurs "

  

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA XXXe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

2015

« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5, 8)

 

Chers jeunes,

Nous continuons notre pèlerinage spirituel vers Cracovie, où en juillet 2016 se tiendra la prochaine édition internationale des Journées Mondiales de la Jeunesse. Sur notre chemin nous avons choisi comme guide les Béatitudes évangéliques. L’année dernière nous avons réfléchi sur la Béatitude des pauvres en esprit, insérée dans le contexte plus large du « discours sur la montagne ». Nous avons découvert ensemble la signification révolutionnaire des Béatitudes et l’appel fort de Jésus à nous lancer avec courage dans l’aventure de la recherche du bonheur. Cette année nous réfléchirons sur la sixième Béatitude : « Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5, 8).

1. Le désir du bonheur

Le mot bienheureux ou plutôt heureux apparaît neuf fois dans cette première grande prédication de Jésus (cf. Mt 5, 1-12). Il est comme un refrain qui nous rappelle l’appel du Seigneur à parcourir avec lui une route qui, malgré tous les défis, est la voie du vrai bonheur.

Oui, chers jeunes, la recherche du bonheur est commune à toutes les personnes, de tous les temps, et de tous les âges. Dieu a déposé dans le cœur de chaque homme et de chaque femme un désir irrépressible de bonheur, de plénitude. Ne sentez-vous pas que vos cœurs sont inquiets et en recherche continuelle d’un bien qui puisse étancher leur soif d’infini ?

Les premiers chapitres du livre de la Genèse nous présentent la magnifique béatitude à laquelle nous sommes appelés, et qui consiste en la communion parfaite avec Dieu, avec les autres, avec la nature, avec nous-mêmes. Le libre accès à Dieu, à son intimité et à sa vision était présent dans le projet de Dieu pour l’humanité dès ses origines, et faisait en sorte que la lumière divine imprégnait toutes les relations humaines de vérité et de transparence. Dans cet état de pureté originelle, les « masques » n’existaient pas, ni les faux-fuyants, ni les raisons de se cacher les uns aux autres. Tout était limpide et clair.

Quand l’homme et la femme cèdent à la tentation et brisent la relation de communion confiante avec Dieu, le péché entre dans l’histoire humaine (cf. Gn 3). Les conséquences se font tout de suite connaître, y compris dans leurs relations avec soi-même, l’un avec l’autre, avec la nature. Et elles sont dramatiques ! La pureté des origines est comme polluée. À partir de ce moment l’accès direct à la présence de Dieu n’est plus possible. Il s’en suit la tendance à se cacher, l’homme et la femme doivent couvrir leur nudité. Privés de la lumière provenant de la vision du Seigneur, ils regardent la réalité qui les entoure de manière déformée, myope. La « boussole » intérieure qui les guidait dans la recherche du bonheur perd son point de référence et les appels du pouvoir, de la possession et de l’appétit du plaisir à n’importe quel prix, les entraînent dans le gouffre de la tristesse et de l’angoisse. 

Nous trouvons dans les psaumes le cri que l’humanité adresse à Dieu du fond de l’âme : « Qui nous fera voir le bonheur ? Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage » (Ps 4, 7). Le Père, dans sa bonté infinie, répond à cette supplique en envoyant son Fils. En Jésus, Dieu prend un visage humain. Par son incarnation, sa vie, sa mort et sa résurrection, il nous rachète du péché et nous ouvre des horizons nouveaux, jusqu’alors impensables.

Et ainsi, dans le Christ, chers jeunes, se trouve le plein accomplissement de vos rêves de bonté et de bonheur. Lui seul peut satisfaire vos attentes, tant de fois déçues par les fausses promesses du monde. Comme le disait saint Jean-Paul II : « C’est lui, la beauté qui vous attire tellement ; c’est lui qui vous provoque par la soif de la radicalité qui vous empêche de vous habituer aux compromis ; c’est lui qui vous pousse à faire tomber les masques qui faussent la vie ; c’est lui qui lit dans vos cœurs les décisions les plus profondes que d’autres voudraient étouffer. C’est Jésus qui suscite en vous le désir de faire de votre vie quelque chose de grand » (Veillée de prière à Tor Vergata, 19 août 2000 : Documentation catholique, 97 (2000), p. 778 ).

2. Heureux les cœurs purs…

À présent cherchons à approfondir comment cette Béatitude passe par la pureté du cœur. Avant tout nous devons comprendre le sens biblique du mot cœur. Dans la culture juive, le cœur est le centre des sentiments, des pensées, et des intentions de la personne humaine. Si la Bible nous enseigne que Dieu ne regarde pas les apparences, mais le cœur (cf. 1S 16, 7), on peut dire aussi que c’est à partir de notre cœur que nous pouvons voir Dieu. Cela parce que le cœur résume l’être humain dans sa totalité et dans son unité de corps et d’âme, dans sa capacité d’aimer et d’être aimé.

En ce qui concerne la définition de « pur », le mot grec utilisée par l’Évangéliste Matthieu est katharos, et signifie fondamentalement propre, limpide, libre de substance contaminante. Dans l’Évangile nous voyons Jésus détruire une certaine conception de la pureté rituelle liée à l’extériorité, qui interdisait tout contact avec des choses et des personnes (comme les lépreux et les étrangers), considérées comme impures. Aux pharisiens qui, comme tant de juifs de cette époque, ne mangeaient pas sans avoir fait les ablutions et qui observaient de nombreuses traditions liées au lavage des objets, Jésus dit de manière catégorique : « Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure » (Mc 7, 15.21-22).

En quoi consiste donc le bonheur qui jaillit d’un cœur pur ? À partir de la liste des maux qui rendent l’homme impur, énumérés par Jésus, nous voyons que la question concerne surtout le champ de nos relations. Chacun de nous doit apprendre à discerner ce qui peut « polluer » son cœur, se former une conscience droite et sensible, capable de « discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait » (Rm 12, 2). Si une saine attention à la sauvegarde de la création est nécessaire, pour la pureté de l’air, de l’eau et de la nourriture, combien plus devons-nous garder la pureté de ce que nous avons de plus précieux : nos cœurs et nos relations. Cette « écologie humaine » nous aidera à respirer l’air pur qui vient des belles choses, de l’amour vrai, de la sainteté.

Un jour je vous ai posé la question : où est votre trésor ? Sur quel trésor repose votre cœur ? (cf. Entretien avec quelques jeunes de Belgique, 31 mars 2014). Oui, nos cœurs peuvent s’attacher aux vrais ou aux faux trésors, ils peuvent trouver un repos authentique ou s’endormir, devenant paresseux et engourdis. Le bien le plus précieux que nous pouvons avoir dans la vie est notre relation avec Dieu. En êtes-vous convaincus ? Êtes-vous conscients de la valeur inestimable que vous avez aux yeux de Dieu ? Savez-vous que vous êtes  aimés et accueillis par lui, inconditionnellement, comme vous êtes ? Quand cette perception diminue, l’être humain devient une énigme incompréhensible, parce que savoir que l’on est aimé de Dieu inconditionnellement donne sens à notre vie. Vous rappelez-vous la conversation de Jésus avec le jeune homme riche (cf. Mc 10, 17-22) ? L’évangéliste Marc note que le Seigneur fixa son regard sur lui et l’aima (cf. v. 21), l’invitant ensuite à le suivre pour trouver le vrai trésor. Je vous souhaite, chers jeunes, que ce regard du Christ, plein d’amour, vous accompagne toute votre vie.

L’époque de la jeunesse est celle où s’épanouit la grande richesse affective présente dans vos cœurs, le désir profond d’un amour vrai, beau et grand. Que de force il y a dans cette capacité d’aimer et d’être aimé ! Ne permettez pas que cette valeur précieuse soit falsifiée, détruite ou défigurée. Cela arrive quand l’instrumentalisation du prochain à nos fins égoïstes apparaît dans nos relations, parfois comme pur objet de plaisir. Le cœur reste blessé et triste à la suite de ces expériences négatives. Je vous en prie : n’ayez pas peur d’un amour vrai, celui que nous enseigne Jésus et que saint Paul décrit ainsi : « L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretint pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais » (1Co 13, 4-8).

En vous invitant à redécouvrir la beauté de la vocation humaine à l’amour, je vous exhorte aussi à vous rebeller contre la tendance diffuse à banaliser l’amour, surtout quand on cherche à le réduire seulement à l’aspect sexuel, en le détachant ainsi de ses caractéristiques essentielles de beauté, de communion, de fidélité et de responsabilité. Chers jeunes, « dans la culture du provisoire, du relatif, beaucoup prônent que l’important c’est de ‘‘jouir’’ du moment, qu’il ne vaut pas la peine de s’engager pour toute la vie, de faire des choix définitifs, ‘‘pour toujours’’, car on ne sait pas ce que nous réserve demain. Moi, au contraire, je vous demande d’être révolutionnaires, je vous demande d’aller à contre-courant ; oui, en cela je vous demande de vous révolter contre cette culture du provisoire, qui, au fond, croit que vous n’êtes pas en mesure d’assumer vos responsabilités, elle croit que vous n’êtes pas capables d’aimer vraiment. Moi, j’ai confiance en vous, jeunes, et je prie pour vous. Ayez le courage d’ ‘‘aller à contre-courant’’. Et ayez aussi le courage d’être heureux.» (Rencontre avec les jeunes volontaires de la Journée Mondiale de la Jeunesse de Rio, 28 juillet 2013).

Vous les jeunes, soyez de bons explorateurs ! Si vous vous lancez à la découverte du riche enseignement de l’Église dans ce domaine, vous découvrirez que le christianisme ne consiste pas en une série d’interdits qui étouffent nos désirs de bonheur, mais en un projet de vie capable de fasciner nos cœurs !

3… parce qu’ils verront Dieu

Dans le cœur de chaque homme et de chaque femme résonne continuellement l’invitation du Seigneur : « Cherchez ma face ! » (Ps 27, 8). En même temps, nous devons toujours nous confronter à notre pauvre condition de pécheurs. C’est ce que nous lisons par exemple dans le Livre des Psaumes : « Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? L’homme au cœur pur, aux mains innocentes » (Ps 24, 3-4). Mais nous ne devons pas avoir peur ni nous décourager : dans la Bible et dans l’histoire de chacun de nous, nous voyons que c’est toujours Dieu qui fait le premier pas. C’est Lui qui nous purifie afin que nous puissions être admis en sa présence.

Le prophète Isaïe, quand il a reçu l’appel du Seigneur à parler en son nom, s’est effrayé et a dit : « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures » (Is 6, 5). Et pourtant, le Seigneur l’a purifié, en lui envoyant un ange qui a touché ses lèvres et lui a dit : « Ta faute est enlevée, ton péché est pardonné » (v. 7). Dans le Nouveau Testament, quand sur le lac de Génésareth Jésus a appelé ses premiers disciples et a accompli le prodige de la pêche miraculeuse, Simon Pierre est tombé à ses pieds en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur » (Lc 5, 8). La réponse ne s’est pas faite attendre : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras» (v. 10). Et quand l’un des disciples de Jésus lui a demandé : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit », le Maître a répondu : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 8-9).

L’invitation du Seigneur à le rencontrer est donc adressée à chacun de vous, en quelque lieu ou situation où il se trouve. Il suffit de « prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui » (Exhort. Ap. Evangelii gaudium, n. 3). Nous sommes tous pécheurs, ayant besoin d’être purifiés par le Seigneur. Mais il suffit de faire un petit pas vers Jésus pour découvrir qu’il nous attend toujours les bras ouverts, en particulier à travers le Sacrement de la Réconciliation, une occasion privilégiée de rencontre avec la miséricorde divine qui purifie et recrée nos cœurs.

Oui, chers jeunes, le Seigneur veut nous rencontrer, se laisser ‘‘voir’’ par nous. ‘‘Et comment ?’’ – pourriez-vous me demander. Sainte Thérèse d’Avila, née en Espagne il y déjà 500 ans, encore enfant disait à ses parents : « Je veux voir Dieu ». Puis, elle a découvert le chemin de la prière comme « un commerce d'amitié, où l'âme s'entretient seule à seule avec Celui dont elle sait qu'elle est aimée » (Le livre de la vie, 8, 5). Pour cela, je vous pose la question : priez-vous ? Savez-vous que vous pouvez parler avec Jésus, avec le Père, avec l’Esprit Saint, comme on parle avec un ami ? Et pas n’importe quel ami, mais votre meilleur et plus fidèle ami ! Essayez de le faire, avec simplicité. Vous découvrirez ce qu’un paysan d’Ars disait au saint Curé de son village : quand je suis en prière devant le Tabernacle, « Je l’avise et Il m’avise » (Catéchisme de l’Église Catholique, n. 2715).

Encore une fois, je vous invite à rencontrer le Seigneur en lisant fréquemment la Sainte Écriture. Si vous n’en avez pas l’habitude, commencez par les Évangiles. Lisez chaque jour un passage. Laissez la Parole de Dieu parler à vos cœurs, illuminer vos pas (cf. Ps 119, 105). Vous découvrirez qu’on peut aussi ‘‘voir’’ Dieu à travers le visage des frères, spécialement de ceux qui sont les plus oubliés : les pauvres, les affamés, les assoiffés, les étrangers, les malades, les prisonniers (cf. Mt 25, 31-46). En avez-vous jamais fait l’expérience ? Chers jeunes, pour entrer dans la logique du Royaume de Dieu, il faut se reconnaître pauvre avec les pauvres. Un cœur pur est nécessairement aussi un cœur dépouillé, qui sait s’abaisser et partager sa propre vie avec ceux qui sont le plus dans le besoin.

La rencontre avec Dieu dans la prière, à travers la lecture de la Bible et à travers la vie fraternelle vous aidera à mieux connaître le Seigneur et vous-mêmes. Comme c’est arrivé aux disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-35), la voix de Jésus rendra ardents vos cœurs et vos yeux s’ouvriront pour reconnaître sa présence dans votre histoire, en découvrant ainsi le projet d’amour qu’il a pour votre vie.

Certains d’entre vous sentent ou sentiront l’appel du Seigneur au mariage, à former une famille. Beaucoup aujourd’hui pensent que cette vocation est ‘‘démodée’’, mais ce n’est pas vrai ! Pour ce motif même, la communauté ecclésiale tout entière vit un moment spécial de réflexion sur la vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde contemporain. En outre, je vous invite à considérer l’appel à la vie consacrée ou au sacerdoce. Comme il beau de voir des jeunes qui embrassent la vocation de se donner pleinement au Christ et au service de son Église ! Interrogez-vous avec une âme pure et n’ayez pas peur de ce que Dieu vous demande ! À partir de votre ‘‘oui’’ à l’appel du Seigneur, vous deviendrez de nouvelles semences d’espérance dans l’Église et dans la société. Ne l’oubliez pas : la volonté de Dieu est notre bonheur !

4. En chemin vers Cracovie

« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu »  (Mt 5, 8). Chers jeunes, comme vous le voyez, cette Béatitude touche de très près votre existence et elle est une garantie de votre bonheur. C’est pourquoi, je vous le répète encore une fois : ayez le courage d’être heureux !

La Journée Mondiale de la Jeunesse de cette année conduit à la dernière étape du chemin de préparation vers le prochain grand rendez-vous mondial des jeunes à Cracovie, en 2016. Justement, il y a trente ans, saint Jean-Paul II a institué dans l’Église les Journées Mondiales de la Jeunesse. Ce pèlerinage de jeunes à travers les continents sous la conduite du Successeur de Pierre a été vraiment une initiative providentielle et prophétique. Remercions ensemble le Seigneur pour les fruits précieux qu’elle a apportés dans la vie de beaucoup de jeunes sur toute la planète ! Que de découvertes importantes, surtout celle du Christ Chemin, Vérité et Vie, et de l’Église comme une famille grande et accueillante ! Que de changements de vie, que de choix vocationnels sont issus de ces rassemblements ! Que le saint Pape, patron des JMJ, intercède pour notre pèlerinage vers sa Cracovie. Et que le regard maternel de la Bienheureuse Vierge Marie, pleine de grâce, toute belle et toute pure, nos accompagne sur ce chemin.

Du Vatican, le 31 janvier 2015
Mémoire de saint Jean Bosco

Source : Site officiel du Saint-Siège

11:25 Publié dans Famille, Pape | Lien permanent | Commentaires (0)

18/02/2015

Reportage sur les écoles indépendantes

Face à la politique de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, Anne-Laure Blanc vous fait découvrir des écoles hors contrat où l’enseignement met à l’honneur les matières fondamentales et l’élève. Un reportage de TV Libertés.

 

Offrir son carême pour la famille et pour le synode

La seconde assemblée du synode des évêques sur le thème de la famille, après celle qui s'est déroulée en octobre 2014, aura lieu au Vatican du 4 au 25 octobre 2015.

Afin de préparer et de soutenir par le jeûne, la prière et l'aumône le travail des évêques réunis en Synode extraordinaire, offrez votre Carême à l'intention de la sauvegarde et de la promotion universelles de l'enseignement du Christ et de l'Église sur l'institution divine de la famille et sur les sacrements.

Si vous souhaitez participer à ce mouvement collectif de prière, voici quelques indications permettant de vous y joindre. Pour les adultes, chaque vendredi de Carême, suivre un jeûne complet, vous passant de tout aliment et de toute boisson à l'exception de l'eau et des éventuels médicaments. Si des obligations sociales ou professionnelles vous obligent à prendre un repas, vous limiter à un repas sur la journée. Faire une fois par semaine au moins une aumône plus conséquente que d'ordinaire, monétaire ou pas, envers une personne dans le besoin, à l'intention de la sauvegarde et de la promotion de la famille divinement instituée. Puisqu'aucune pénitence ni aucun sacrifice n'est aussi agréable au Père céleste que le Sacrifice de son Fils unique Jésus-Christ, offrir une fois par semaine votre présence au Sacrifice de la Messe à cette intention, de préférence un jour de semaine. Enfin offrir chaque lundi de Carême, la prière méditée des mystères joyeux du chapelet pour le bon déroulement du Synode et en soutien à l'héroïcité du Pape et des évêques dans la défense et la promotion de la famille divinement instituée et de l'enseignement du Christ et de l’Église sur les sacrements. Pratiquer le jeûne avec discrétion, tout en considérant qu'il est bon de s'y encourager collectivement.

17/02/2015

Carême: conseils du Cardinal Mercier au sujet de la mortification chrétienne

> "De la mortification chrétienne", Brefs et simples conseils du Cardinal Mercier

10:21 Publié dans Religion | Lien permanent | Commentaires (0)

16/02/2015

Mgr Brouwet : "La primauté de la grâce"

cropped-logo-neuvaine-2001.pngPrier, c’est d’abord confesser que nous croyons à la puissance de la grâce, à sa primauté sur l’action humaine. C’est confesser que nous gardons fermement l’espérance et que nous ne baissons pas les bras même si l’avenir peut nous paraître sombre ou incertain.

Prier ainsi, c’est nous situer dans la longue foule des fidèles qui s’en sont remis à Dieu alors qu’à vue humaine rien n’était plus possible. Je pense à Judith portée par la prière de tout Israël qui implore le Seigneur :

« Ce n’est pas dans le nombre que réside ta force, ni ton pouvoir en des hommes vigoureux. Mais tu es le Dieu des humbles, secours des opprimés, protecteur des faibles, refuge des délaissés, sauveur des désespérés. Oui, toi, Dieu de mon père, Dieu de l’héritage d’Israël, maître du ciel et de la terre, créateur des eaux, roi de tout ce que tu as créé, oui, exauce ma supplication ! » (Judith 9, 11-12).

Tant d’hommes et de femmes de foi nous ont montré comment avancer en laissant le Seigneur nous prendre la main sans jamais nous décourager !

« Nous aussi, entourés de cette immense nuée de témoins, (…), écrit l’auteur de l’épître aux Hébreux, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. »

 

Laisser de la place à Dieu

Prier, c’est également professer que, si nous nous engageons de toutes nos forces dans l’action, nous savons pourtant que tout ne dépend pas de nos projets, de nos idées, de nos initiatives ou de notre générosité. Prier, c’est laisser de la place à Dieu pour qu’il agisse dans les cœurs comme il l’entend, même si cela ne correspond pas à ce que nous avions imaginé, prévu, envisagé.

Lorsqu’on prie, on s’offre à la grâce sans retenue. On accepte alors de ne plus tout contrôler mais d’être un instrument de la bienveillance de Dieu pour son peuple. On entre humblement dans son projet de salut pour tous les hommes en renonçant à tout savoir, à tout conduire, à tout maîtriser.

 

Nicolas-Brouwet-300x200.jpgPrier pour la France

Lorsque nous prions pour la France, nous reconnaissons que, citoyens d’une république, enfants d’une même nation, nous partageons avec tous les Français une communauté de destin. Nous vivons sous les mêmes lois, nous partageons une même terre, nous parlons la même langue, nous héritons d’une même culture ; nous travaillons les uns avec les autres et les uns pour les autres. Nos vies sont imbriquées. En priant pour la France, nous remettons entre les mains du Seigneur cette vie partagée, cette communauté que nous façonnons ensemble par nos engagements, nos idéaux, nos manières de vivre, de penser, de parler ou d’envisager l’avenir, souvent si différentes, parfois si opposées.

En priant pour la France, nous plaçons cette dépendance mutuelle sous le regard du Christ. Parce que, même si parfois elle nous déroute et nous déstabilise, elle est le lieu de notre mission, de notre témoignage, de notre sanctification. Dans cette prière, en effet, nous demandons aussi à Dieu de servir et d’aimer notre pays dans les circonstances présentes, nous rendant disponibles à ce qu’il veut réaliser à travers nous. 

A quelques jours de la fête de Notre-Dame de Lourdes (le 11 février) et de Sainte Bernadette (le 18 février), je confie notre nation au Seigneur par l’intercession de Marie immaculée afin que, par sa prière, elle veille sur notre pays et prépare les cœurs à accueillir la joie de l’Evangile.

laneuvaine.fr

15/02/2015

Lundi 16 février 2015, conférence à Louvain-la-Neuve : "Vous êtes le sel de la terre" (Mt 5:13)

be these.jpgConférence sur la vie chrétienne donnée par l'abbé Duroisin :

Vous êtes le sel de la terre.

"Vous êtes le sel de la terre.
Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on?
Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes." (Mt 5:13)

Le 16 février 2015 à 20h, auditoire Agora 04

Place Agora, 19 - 1348 Louvain-la-Neuve