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21/12/2016

Sur la vidéo d'Arnaud Dumouch à propos des "dubia" et d'Amoris Laetitia

 

Dans la dernière vidéo qu'il a publiée au sujet des "dubia" des quatre cardinaux et des débats autour d'Amoris Laetitia, Arnaud Dumouch dit notamment ceci (à partir de 12'36'') :

"La réalité, ce que, je pense, le Pape François devrait tout de même faire, c'est qu'ils méritent d'avoir une réponse. Ils s'inquiètent en disant : alors, on fait quoi par rapport aux divorcés-remariés ? On leur donne la communion ou pas ? Je ne dis pas que le Pape devrait leur dire : eh bien, décidez de leur donner la communion, ou au contraire : ne décidez pas. Parce que le Pape François ne peut pas leur répondre cela. Parce que tout simplement, l'encyclique, qui s'appelle Amoris..., enfin la lettre apostolique, la lettre post-synodale, qui s'appelle Amoris Laetitia, ne veut pas donner une doctrine universelle. Elle dit simplement que face à des cas particuliers uniques que les prêtres pourront apprécier, les évêques, des cas manifestes d'une victime d'un divorce, abandonnée, qui, avec des enfants... Que le Pape Jean-Paul II, d'ailleurs, soulève, c'est des cas qu'il soulève, dans sa propre lettre apostolique sur la famille, qui s'appelle Familiaris Consortio. Eh bien le Pape Jean-Paul II soulève ce cas d'une femme qui aurait été abandonnée injustement par un mari, qui aurait des enfants, qui ne sait pas comment s'en sortir, et un autre homme se présenterait, lui proposerait de s'en occuper, et elle l'épouserait civilement. Eh bien son cas est tout-à-fait différent de celui qui a trahi, qui lui est en état manifeste de péché mortel, il a tué l'amour, il a trahi. Eh bien, face à des cas comme ça, le Pape n'émet pas une nouvelle doctrine, comme quoi cette femme serait dans la ligne du sacrement. Elle n'est pas dans la ligne du sacrement, qui est un appel à la fidélité pour le meilleur et pour le pire. Mais concrètement, il ouvre une nouvelle pastorale au cas par cas, et donc il n'y a pas de réponse casuistique, doctrinale [?]. Voilà ce que, à mon avis, devrait répondre notre Pape François. En effet, pastoralement, on a toujours intérêt à répondre. Pourquoi on ne répond pas ? D'autant plus que là, on a un sujet extrêmement douloureux, que chacun peut connaître dans sa vie." 

Ce qu'Arnaud Dumouch omet de préciser dans cette vidéo, c'est que si le Pape Jean-Paul II demande en effet aux pasteurs d'âmes de faire la distinction entre la situation d'un homme qui provoquerait le divorce et contracterait une nouvelle union avec une autre femme, et la situation d'une mère, abandonnée sans faute de sa part par son mari, et qui aurait ensuite contracté une nouvelle union, situations qui sont effectivement différentes par le fait même de ce qui est énoncé, le même Pape applique ensuite à tous les "divorcés remariés" (jusqu'à ce qu'ils renoncent à la nouvelle union adultère) l'impossibilité de recevoir l'absolution et la communion, au-delà des différences réelles qui existent entre leurs diverses situations et leurs responsabilités personnelles. Ceci est d'ailleurs tout-à-fait dans la ligne de ce que le Christ Lui-même affirme dans l'Évangile : "Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet l’adultère ; et celui qui épouse la femme répudiée par son mari, commet l’adultère." (Lc 16, 18) Le Christ distingue bien les deux situations différentes, puisqu'ils les énonce séparément l'une à la suite de l'autre. Mais Jésus applique à ces deux situations différentes la même qualification morale : adultère. Dans la deuxième situation, il s'agit bien d'un adultère du fait que la femme soit mariée et ait été renvoyée par son mari, indépendamment du fait que l'homme qu'elle épouse ensuite soit lui-même marié ou pas : c'est un adultère parce que la femme abandonnée est bel et bien mariée, et que si elle s'unit à un autre homme, c'est un adultère. Autrement dit, quelles que soient les différentes causes du divorce et les différentes responsabilités de l'un et de l'autre, une nouvelle union est toujours un adultère, et le restera tant que le conjoint légitime est vivant (le mariage étant permis en cas de veuvage).

 

Voici donc, pour mémoire, l'intégralité du texte du numéro 84 de Familiaris Consortio, dans lequel se trouve le passage évoqué par Arnaud Dumouch sur le discernement de situations différentes, avec l'exemple des époux injustement abandonnés :

"84. L'expérience quotidienne montre, malheureusement, que ceux qui ont recours au divorce envisagent presque toujours de passer à une nouvelle union, évidemment sans cérémonie religieuse catholique. Et comme il s'agit là d'un fléau qui, comme les autres, s'attaque de plus en plus largement aux milieux catholiques eux-mêmes, il faut d'urgence affronter ce problème avec la plus grande sollicitude. Les Pères du Synode l'ont expressément étudié. L'Eglise, en effet, instituée pour mener au salut tous les hommes, et en particulier les baptisés, ne peut pas abandonner à eux-mêmes ceux qui - déjà unis dans les liens du sacrement de mariage - ont voulu passer à d'autres noces. Elle doit donc s'efforcer, sans se lasser, de mettre à leur disposition les moyens de salut qui sont les siens.

Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l'obligation de bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l'éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n'avait jamais été valide.

Avec le Synode, j'exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec une grande charité, tous feront en sorte qu'ils ne se sentent pas séparés de l’Église, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie. On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la Messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux œuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l'esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d'implorer, jour après jour, la grâce de Dieu. Que l’Église prie pour eux, qu'elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu'ainsi elle les maintienne dans la foi et l'espérance!

L’Église, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l’Écriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d'y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d'amour entre le Christ et l’Église, telle qu'elle s'exprime et est rendue présente dans l'Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l'on admettait ces personnes à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l’Église concernant l'indissolubilité du mariage.

La réconciliation par le sacrement de pénitence - qui ouvrirait la voie au sacrement de l'Eucharistie - ne peut être accordée qu'à ceux qui se sont repentis d'avoir violé le signe de l'Alliance et de la fidélité au Christ, et sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l'indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement que, lorsque l'homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs - par l'exemple l'éducation des enfants -, remplir l'obligation de la séparation, «ils prennent l'engagement de vivre en complète continence, c'est-à-dire en s'abstenant des actes réservés aux époux»(180).

De la même manière, le respect dû au sacrement de mariage, aux conjoints eux-mêmes et à leurs proches, et aussi à la communauté des fidèles, interdit à tous les pasteurs, pour quelque motif ou sous quelque prétexte que ce soit, même d'ordre pastoral, de célébrer, en faveur de divorcés qui se remarient, des cérémonies d'aucune sorte. Elles donneraient en effet l'impression d'une célébration sacramentelle de nouvelles noces valides, et induiraient donc en erreur à propos de l'indissolubilité du mariage contracté validement.

En agissant ainsi, l’Église professe sa propre fidélité au Christ et à sa vérité; et en même temps elle se penche avec un cœur maternel vers ses enfants, en particulier vers ceux qui, sans faute de leur part, ont été abandonnés par leur conjoint légitime.

Et avec une ferme confiance, elle croit que même ceux qui se sont éloignés du commandement du Seigneur et continuent de vivre dans cet état pourront obtenir de Dieu la grâce de la conversion et du salut, s'ils persévèrent dans la prière, la pénitence et la charité."

 

L'exhoratation apostolique post-synodale Sacramentum Caritatis du Pape Benoît XVI enseigne également :

"29. Si l'Eucharistie exprime le caractère irréversible de l'amour de Dieu pour son Église dans le Christ, on comprend pourquoi elle implique, en relation au sacrement de Mariage, l'indissolubilité à laquelle tout véritable amour ne peut qu'aspirer. (91) L'attention pastorale que le Synode a réservée aux situations douloureuses dans lesquelles se trouvent de nombreux fidèles qui, après avoir célébré le sacrement de Mariage, ont divorcé et contracté une nouvelle union, est donc plus que justifiée. Il s'agit d'un problème pastoral épineux et complexe, une vraie plaie du contexte social actuel, qui touche de manière croissante les milieux catholiques eux-mêmes. Par amour de la vérité, les Pasteurs sont obligés de bien discerner les diverses situations, pour aider spirituellement de la façon la plus appropriée les fidèles concernés. (92) Le Synode des Évêques a confirmé la pratique de l'Église, fondée sur la Sainte Écriture (cf. Mc 10, 2-12), de ne pas admettre aux sacrements les divorcés remariés, parce que leur état et leur condition de vie contredisent objectivement l'union d'amour entre le Christ et l'Église, qui est signifiée et mise en œuvre dans l'Eucharistie. Toutefois, les divorcés remariés, malgré leur situation, continuent d'appartenir à l'Église, qui les suit avec une attention spéciale, désirant qu'ils développent, autant que possible, un style de vie chrétien, par la participation à la Messe, mais sans recevoir la Communion, par l'écoute de la Parole de Dieu, par l'adoration eucharistique et la prière, par la participation à la vie de la communauté, par le dialogue confiant avec un prêtre ou un guide spirituel, par le dévouement à la charité vécue et les œuvres de pénitence, par l'engagement dans l'éducation de leurs enfants."

 

Ce qu'il est indispensable de rappeler aussi, c'est que le sacrement du mariage n'est pas une simple convention humaine, qui serait maintenue par des fidélités humaines et détruite par des trahisons humaines, mais une alliance surnaturelle dans laquelle Dieu Lui-même s'engage définitivement. Une nouvelle union contractée en-dehors d'un mariage valide est une infidélité envers Dieu qui s'est engagé définitivement dans le sacrement, quelle que soit l'attitude du conjoint. Avec une approche "au cas par cas" qui se fonde sur la diversité des situations humaines, c'est la place de Dieu dans le mariage qui est complètement mise de côté, car Dieu, Lui, reste toujours fidèle à l'alliance, et demande une réponse de fidélité.

 

Immigration : quelle attitude faut-il adopter, dans une perspective chrétienne ?

Quelques réflexions utiles de saint Thomas d'Aquin

Le problème de l'immigration n’est pas nouveau. Saint Thomas d'Aquin s’en est déjà occupé au XIIIe siècle dans sa célèbre Somme théologique (I-II, Q. 105, art. 3). Inspiré par les enseignements de l'Écriture Sainte relatifs au peuple Juif, le Docteur Angélique établit clairement les limites de l'hospitalité due aux étrangers. Peut-être pouvons-nous, nous aussi, en tirer quelques enseignements.

docteur commun

Saint Thomas d'Aquin : «  Avec les étrangers, le peuple peut entretenir deux sortes de rapports : dans la paix et dans la guerre. Pour régler les uns et les autres, la loi comportait las préceptes qu’il fallait. » (1)

Saint Thomas dit, donc, que tous les immigrants ne sont pas égaux parce que les relations avec les étrangers ne le sont pas non plus: certains sont pacifiques, d'autres belliqueux. Chaque nation a le droit de décider quel type d’immigration peut être considérée pacifique et donc bénéfique pour le bien commun; et quel type, au contraire, est hostile et donc nuisible. Un État peut rejeter, comme une mesure de légitime défense, des éléments qu'il juge nuisibles pour le bien commun de la nation.

Un deuxième point se réfère aux lois, à la fois divines et humaines. Un État a le droit d'appliquer ses justes lois.

Le Docteur Angélique passe ensuite à l'analyse de l'immigration « pacifique ».

Saint Thomas d'Aquin : « Dans la paix, une triple occasion s’offrait aux juifs d’entrer en contact avec les étrangers : tout d’abord quand des étrangers en voyage traversaient le pays ; ou bien quand des étrangers venaient dans les pays pour s’y installer en qualité d’immigrés. Dans ces deux cas, les prescriptions légales ont un caractère d’humanité ; ces sont les maximes de l’Exode (22,21) : ‘Tu ne brimeras pas l’hôte étranger’, et (23,9) : ‘Tu ne seras pas cruel pour le voyageur étranger’.

Ici Saint Thomas reconnaît qu'il peut y avoir des étrangers qui veulent visiter un autre pays d’une façon paisible et bénéfique ou y séjourner pendant une certaine période. Ces étrangers doivent être traités avec charité, respect et courtoisie, un devoir de toutes les personnes de bonne volonté. Dans de tels cas, la loi doit protéger ces étrangers contre toute exaction.

Saint Thomas d'Aquin : « Le troisième cas est celui d’étranger désirant être reçu en pleine communauté de vie et de culte avec le peuple : à leur endroit on observait certaines formalités, et leur admission à l’état de citoyens n’était pas immédiate. De même, selon Aristote c’était une règle chez certaines nations de réserver la qualité de citoyen à ceux dont l’aïeul, voir le trisaïeul, avait résidé dans la cité. »

Ensuite,  Saint Thomas mentionne ceux qui veulent s'installer dans le pays. Et ici le Docteur Angélique met une première condition pour les accepter: la volonté de s'intégrer parfaitement dans la vie et la culture du pays hôte.

Une deuxième condition c’est que l'accueil ne soit pas immédiat. L'intégration est un processus qui prend du temps. Les gens ont besoin de s'adapter à la nouvelle culture. Saint Thomas cite aussi Aristote, qui affirme que ce processus peut prendre de deux à trois générations. Saint Thomas n’établit pas un temps idéal, disant seulement qu'il peut être long. 

Saint Thomas d'Aquin : « Et cela se comprend, à cause de multiples inconvénients occasionnés par la participation prématurée des étrangers au maniement des affaires publiques, si, avant d’être affermis dans l’amour du peuple, ils entreprenaient quelque chose contre lui. »

L'enseignement de Saint Thomas, fondé sur le bon sens, aujourd'hui sonne politiquement incorrect. Pourtant, il est parfaitement logique. Le Docteur Angélique montre que vivre dans un autre pays est une chose très complexe. Il faut du temps pour connaître les habitudes et la mentalité du pays, et par conséquent comprendre ses problèmes. Seuls ceux qui y vivent longtemps, faisant partie de la culture du pays, en contact étroit avec son histoire, sont en mesure de mieux juger les décisions à long terme qui soient convenables pour le bien commun. Il est nuisible et injuste de mettre l'avenir du pays entre les mains de gens qui viennent d'y arriver. Même si ce n’est pas de leur faute, souvent ils ne sont pas en mesure de bien comprendre ce qui se passe ou ce qui est arrivé dans le pays qu’ils ont choisi comme leur nouvelle patrie. Et cela peut avoir des conséquences désastreuses.

En illustrant ce point, Saint Thomas observe que les Juifs ne traitaient pas les personnes de façon égale. Il y avait plus de peuples voisins et, par conséquent, plus facilement assimilables. D'autres, cependant, étaient plus éloignés, voire hostiles. Les ressortissants de certains peuples considérés comme hostiles ne pouvaient pas être acceptés dans Israël, compte tenu de leur inimitié.

Saint Thomas d'Aquin : « C’est pourquoi, selon les dispositions de la loi, certaines nations plus au moins liées avec les Juifs, comme les Égyptiens au milieu desquels ils étaient nés et avaient grandi, les Édomites descendants d’Ésaü, le frère de Jacob, étaient accueillis dès la troisième génération dans la communauté du peuple. D’autres au contraire qui avait montré de l’hostilité pour les Juifs, comme les descendants d’Ammon et de Moab, n’y étaient jamais admis ; quant aux Amalécites qui leur avaient été particulièrement hostiles et ne leur étaient liés à aucun degré de parenté, on devait à jamais les traiter en ennemis. »

Les règles, cependant, ne doivent pas être rigides mais peuvent permettre des exceptions:

Saint Thomas d'Aquin : « Toutefois, par dispense individuelle, un particulier pouvait, à raison de quelque haut fait, être agrégé au sein du peuple ; on lit dans Judith (14,6) que le chef des Ammonites,  Achior,  fut incorporé au peuple d’Israël, lui et toute sa postérité. Il en fut de même pour Ruth, une Moabite, femme de grande vertu. »

Il est possible, par conséquent, d’admettre des exceptions selon les circonstances concrètes. Ces exceptions, cependant, ne sont pas arbitraires mais ont toujours en vue le bien commun de la nation. Le général Achior, par exemple, était intervenu avec Holopherne en faveur des Juifs au péril de sa propre vie, gagnant ainsi leur gratitude éternelle en dépit de ses origines ammonites. 

 

Par John Horvat sur Civilisation chrétienne.

 

> Lire l'article en entier

 

(1)   Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique ; I-II, Q. 105, art. 3. Les éditions du CERF, Paris, 1984, pp. 710-711

 

Illustration : Saint Thomas d'Aquin, Le triomphe de Saint Thomas d'Aquin, par Francisco de Zurbarán, détail.

 

20/12/2016

Sur certains aspects (im)moraux de la fiscalité

Un propos qui ne rend compte que d'une partie de la réalité, mais néanmoins intéressant.

 

18/12/2016

Sermon for non-Catholics / Sermón para no católicos

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podcast

 

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podcast

 

Un bref hommage à André Charlier dans l'Appel de Chartres n°205

 

Jeudi 15 décembre 2016

Chers amis de Notre Dame de Chrétienté,

Je reviens de l’Abbaye Notre-Dame de Fontgombault après deux jours de retraite, deux jours au milieu de l’Avent à la recherche du silence dans la paix bénédictine. « Le plus grand malheur de l’homme est de ne savoir demeurer seul dans une chambre » disait Pascal. Alors, nous avons essayé, au moins deux petits jours. Nous étions quarante retraitants et pèlerins de tous les âges, parfois pour certains engagés dans les services du pèlerinage. Nous avons eu la joie d’entendre trois conférences de notre aumônier sur les annonciations à Saint Zacharie, la Très Sainte Vierge et Saint Joseph. Le Père Abbé, Dom Pateau, est venu nous parler de Notre Dame de Pellevoisin, Notre Dame du Sacré Cœur, une des cinq grandes apparitions mariales du XIXème siècle en France (Rue du Bac, La Salette, Lourdes, Pontmain et Pellevoisin). Et enfin le dimanche soir, juste avant les Vêpres, j’ai dit quelques mots sur l’œuvre éducatrice d’André Charlier et son influence sur Notre Dame de Chrétienté, en m’inspirant largement du livre de Dom Henri, petit-fils d’André Charlier et moine à l’Abbaye Sainte Madeleine du Barroux « André Charlier, le prix d’une œuvre » (éditions Sainte Madeleine).

Gustave Thibon écrivait à André Charlier « Je pense souvent, très souvent à vous comme à l’un des derniers témoins des choses qui demeurent ». Notre pèlerinage doit beaucoup à André Charlier. Les thèmes de nos dossiers de préparation, nos livrets, nos vidéoformations,… sont ceux d’André Charlier, notamment dans ses « appels » (conférences) du soir. Citons la chrétienté, la nécessaire réforme intellectuelle et morale, nos références habituelles comme Charles Péguy, notre dévotion à N.-D. de la Sainte Espérance du Mesnil Saint Loup et nos amitiés bénédictines. Il y aurait beaucoup à dire sur André Charlier qui avait tant de dons. Il était d’abord un éducateur comme nous pouvons le constater dans ce texte tiré des Lettres aux parents « Un enfant, c’est d’abord une âme : c’est là une notion dont notre siècle perd de plus en plus conscience et, sans s’en apercevoir, les parents chrétiens eux-mêmes se laissent atteindre par le naturalisme ambiant. Dieu sait que nous avons à l’école le plus grand souci de la santé de vos fils, mais il y a tout de même un ordre à respecter. Je suis choqué quand je vois qu’on entoure la santé des enfants d’un luxe de précautions extraordinaires, qu’on se laisse dévorer par l’inquiétude au plus léger accroc, tandis qu’on reste absolument indifférent aux dangers que leur âme peut courir du fait des fréquentations, des lectures ou du cinéma. »

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Venez Divin Messie

 

 

Venez divin Messie
Nous rendre espoir et nous sauver !
Vous êtes notre vie !
Venez, venez, venez !

1. Ô Fils de Dieu, ne tardez pas,
Par votre Corps donnez la joie
À notre monde en désarroi.
Redites-nous encore
De quel amour vous nous aimez;
Tant d'hommes vous ignorent !
Venez, venez, venez !

2. À Bethléem, les cieux chantaient,
Que le meilleur de vos bienfaits
C'était le don de votre paix.
Le monde la dédaigne :
Partout les cœurs sont divisés !
Qu'arrive votre règne !
Venez, venez, venez !

3. Vous êtes né pour les pécheurs,
Que votre grâce, ô Dieu Sauveur,
Dissipe en nous la nuit, la peur !
Seigneur que votre enfance
Nous fasse vivre en la clarté,
Soyez la délivrance,
Venez, venez, venez !

4. Quand vous viendrez au dernier jour
Juger le monde sur l'amour,
Que nous veillions pour ce retour !
Que votre main nous prenne
Dans le Royaume des sauvés !
Que meure enfin la haine,
Venez, venez, venez !

 

 

Chant traditionnel de l'Avent - KTOtv - Cathédrale Notre-Dame de Paris
Messe de Dimanche soir, 22 décembre 2013, IV de de l'Avent
Maitrise de Notre-Dame de París: Ensemble de Solistes.
Grand-Orgue: Jean-Pierre Leguay
Orgue de Choeur: Denis Comtet

 

07:00 Publié dans Musique | Tags : chant, musique | Lien permanent | Commentaires (0)

15/12/2016

Entretien avec Jean Sévillia : le politiquement correct est toujours à l'œuvre

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Propos recueillis par Philippe Maxence le 

Jean Sévillia viens de rééditer sous le titre Écrits historiques de combat ses trois principaux essais : Historiquement correct, Moralement correct et Le Terrorisme intellectuel. Il revient pour nous sur ce combat des idées.

Vous venez de rééditer sous le titre Écrits historiques de combat vos trois principaux essais consacrés au décorticage de la pensée dominante. Naguère, la Pléiade avait publié les « écrits de combat » de Bernanos. Faut-il y voir un hasard ou une filiation ?

Jean Sévillia : C’est mon éditeur qui m’a proposé ce titre de Écrits historiques de combat, proposition que j’ai acceptée. Il est vrai que la formule rappelle celle des Essais et écrits de combat de Bernanos publiés dans la Pléiade. Ce n’est pas un hasard puisqu’on classera celui-ci dans la catégorie des essayistes catholiques, catégorie à laquelle je puis être assimilé. Mais à la vérité, la pensée politique de Bernanos est un peu fluctuante, et son registre pamphlétaire n’est pas le mien. Chez Bernanos, j’admire plus le style en général – c’est un admirable écrivain – et les romans, qui nous emmènent toujours dans l’affrontement saisissant du péché et de la grâce. Si je voulais m’inscrire dans une filiation, ce serait plutôt dans celle de Jacques Bainville qui était un historien-journaliste, ce que je tente modestement d’être, et qui par ailleurs écrivait admirablement. Mais l’agnosticisme de Bainville a pour conséquence regrettable qu’il manque une dimension chrétienne dans ses livres, outre que ses sources historiques sont parfois dépassées. L’idéal serait d’avoir la méthode de Bainville, la foi de Bernanos et autant de style qu’eux deux. Mais je n’ai pas cette prétention : je me contente d’être moi-même, tout en essayant de m’améliorer…

Même si vous admettez comme leurs adversaires que les « néoréacs » se font de plus en plus entendre, vous estimez pourtant que « l’orientation et les conditions du débat d’idées, en France, ne sont pas substantiellement modifiées ». Pensez-vous réellement que le « sinistrisme » mis en évidence par Albert Thibaudet sous la IIIe République est encore vraiment à l’œuvre ?

Il faut distinguer deux niveaux. Pour ce qui est de la production d’idées et du positionnement idéologique et politique des intellectuels de premier plan, il est vrai que la gauche a perdu l’hégémonie qu’elle exerçait dans ce domaine. Si l’on considère, par exemple parmi les philosophes, ceux dont les livres remportent de vrais succès de librairie, on trouve Alain Finkielkraut, qui était de gauche il y a trente ans mais qui passe aujourd’hui pour réactionnaire, Michel Onfray, qui est malheureusement athée et qui continue de se dire de gauche alors que toute sa pensée va à l’encontre des principes de la gauche, ou Fabrice Hadjadj ou François-Xavier Bellamy, qui sont des catholiques de droite. Je ne prétends certes pas qu’il n’y a plus de philosophes de gauche, mais ils se taisent ou ne sont plus écoutés. Mais quand ils publient un livre, Alain Finkielkraut ou Michel Onfray, pour n’évoquer qu’eux, subissent un tir de barrage médiatique qui vise à déconsidérer leur personne et à délégitimer leurs propos parce qu’ils vont à contre-courant du politiquement correct. Et c’est ici que nous trouvons le deuxième niveau qui me fait dire que les conditions du débat d’idées ne se sont pas substantiellement modifiées en France depuis trente ans. Car le monde médiatique, tout comme le monde de l’enseignement, sont deux secteurs de la société française qui sont massivement orientés politiquement, et où l’hégémonie de la gauche n’a pas reculé d’un centimètre. Or tous les Français passent par l’école, le collège, le lycée ou l’université, et tous regardent la télévision et écoutent la radio. L’enseignement et les médias restent par conséquent deux filtres idéologiques dont l’influence est énorme sur le commun des mortels, même si les autres y échappent par les écoles entièrement libres et les médias alternatifs.

Qu’est-ce qui caractérise cette hégémonie de la gauche ?

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Jean Sévillia, Écrits historiques de combat (Historiquement correct, Moralement correct, Le Terrorisme intellectuel, avec une préface inédite, une bibliographie actualisée et un index des noms propres), Perrin, 840 p., 25 €.

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Gabriel García Moreno, un homme d'État chrétien exemplaire

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À l’approche de la Noël, les Éditions Clovis ont eu la bonne idée de mener à bien la réédition d’une biographie ancienne, abondamment citée et souvent mentionnée, mais devenue extrêmement difficile à trouver à l’état de livre d’occasion. Nous pensons naturellement au chef-d’œuvre de littérature chrétienne et historique du révérend père rédemptoriste et professeur de rhétorique Augustin Berthe : Gabriel García Moreno [1]. Au moment d’entrer dans le vase clos d’une nouvelle course présidentielle tout sauf haletante, ce sera un bon moyen de faire apparaître au grand jour, par contraste, la nullité des gouvernements républicains de France… Peut-être cet ouvrage donnera-t-il envie à certains de s’engager pour le bien commun et la Cité, en évitant de se soumettre à des systèmes aussi éculés que pervers ?

On connaît volontiers quelques grandes lignes de la vie du président équatorien qui consacra son pays au Sacré-Cœur de Jésus ; l’essentiel sans doute. Mais le lecteur, à moins d’avoir déjà étudié le sujet, sera probablement étonné par tout ce qu’il apprendra, et notamment sur l’importance du personnage et de ses qualités hors normes.

Cet homme d’État apprécié du bienheureux Pie IX est né le 24 décembre 1821 dans une grande famille. Son père était un individu distingué, né en Espagne où il fut secrétaire du roi Charles III, avant de courir l’aventure aux Amériques en 1793 – dans le port équatorien de Guayaquil très précisément, qui serait le foyer du radicalisme équatorien. Il y épouse la fille d’une notabilité locale, dans la parenté de laquelle on compterait un archevêque et cardinal. Le couple est résolument royaliste, au point de ne pas prendre favorablement part aux luttes d’indépendance, alors qu’on nous dit souvent que celles-ci se seraient déclenchées par souci d’intégrité contre la tutelle de Napoléon imposée à l’Espagne – à défaut de pouvoir l’être à ses possessions territoriales. Ne décorant pas sa maison pour les fêtes de l’indépendance, le couple s’exposa de bon cœur aux amendes (fraternelles, s’entend…).

Le Gabriel enfant, qui devait produire un homme si fort, se montrait paradoxalement « timide et craintif à l’excès [2] ». Il croît dans une grande instabilité politique continentale, puisqu’à l’âge de neuf ans il a déjà connu quatre nationalités successives : colombienne, de la république indépendante de Guayaquil (1827), péruvienne, puis équatorienne (1830). Malheureusement, les revers de fortune de la famille sont considérables, à cause de la mort prématurée du pater familias, et l’on n’aura guère de quoi trouver une situation au dernier-né : Gabriel. Cependant, la Providence veille : le père Betancourt, du proche couvent Notre-Dame-de-la-Merci, s’offre diligemment à sa mère pour dispenser des leçons de grammaire au petit.

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[1BERTHE (R.P. Augustin), Gabriel García Moreno. Le hérdémocros martyr, Suresnes, Clovis, 2016, 432 p., 22 €. La première édition date de 1890.

[2Ibid., p. 16.

 

14/12/2016

Le FBI ouvre une enquête criminelle contre 'Planned Parenthood'

En cause : la vente illégale de tissus issus de foetus humains avortés. Le président du Comité Judiciaire du Sénat, le sénateur Chuck Grassley, a annoncé le renvoi de plusieurs sociétés affiliées à Planned Parenthood et des sociétés impliquées dans les ventes de tissus fœtaux, ainsi que la Fédération du Planning Familial des Etats-Unis, au FBI et au ministère de la Justice pour des poursuites éventuelles.

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> Senate committee refers Planned Parenthood to FBI for criminal investigation

 

13/12/2016

L'élection de Trump, la suprématie blanche, le racisme, la haine, et le mouvement anti-Trump