02/01/2017
Amoris Laetitia : Les 'dubia' des quatre cardinaux sont légitimes d'après le Cardinal Martino
(Infocatho) Amoris laetitia ne sera décidément pas passé inaperçu. Après les suppliques, les dubia, les disputatio entre théologiens, demeure le silence du Sait-Père. Mais le pape n’aime pas les déclarations qui rigidifient. C’est ainsi en tout cas que son entourage justifie le silence du Souverain Pontife. Or les dubia, par nature, appellent des réponses claires et sans ambiguïté.
Dernier petit rebondissement, le Cardinal Martino juge les dubia légitimes et estime qu’il serait juste que le pape y réponde. C’est ce qu’il a dit au journal italien La Fede Quotidiana, qui l’interrogeait à ce sujet.
« Je n’y vois rien de mal. Il est légitime en matière de doctrine d’adresser au Pape une opinion et c’est juste aussi qu’il y réponde »
(Cath.ch/I.MEDIA) Le cardinal Renato Martino, ancien président du Conseil pontifical Justice et Paix, a expliqué qu’il ne voyait rien de mal aux dubia des quatre cardinaux concernant l’exhortation apostolique Amoris laetitia.
(Chiesa) Il y a le cardinal Renato Raffaele Martino, président émérite du conseil pontifical Justice et paix, qui a déclaré, lors d’une interview accordée le 16 décembre à "La Fede Quotidiana", qu’il est "licite de faire parvenir au pape une opinion en matière de doctrine et que c’est également une bonne chose qu’il y ait une réponse", en particulier parce que ce "cas par cas" dont parle "Amoris lætitia" peut effectivement "se prêter à des interprétations douteuses" :
> Martino: "Leciti i 'dubia' su 'Amoris laetitia', giusto che il papa risponda"
(Riposte catholique) L’hebdomadaire catholique étatsunien The Wanderer a signalé, dans sa livraison du 17 décembre, l’entretien accordé la veille par le cardinal Renato Martino, ancien président du Conseil pontifical Justice et Paix, au site italien La Fede Quotidiana. Interrogé sur ce qu’il pensait des dubia des quatre cardinaux, il a répondu : « Je n’y vois rien de mal. Il est légitime en matière de doctrine d’adresser au Pape une opinion et c’est juste aussi qu’il y réponde » (« Che non ci vedo nulla di male. E’ lecito in tema di dottrina rivolgere al Papa un parere ed è anche giusto rispondere »).
> LifeSiteNews : Italian cardinal defends four Cardinals: It would be ‘just’ for pope to respond
> OnePeterFive : Cardinal Martino Speaks Out in Support of the Dubia
> National Catholic Register : Cardinal Martino Defends the ‘Dubia’
18:59 Publié dans Foi/Doctrine/pastorale, Personnalités, Religion | Tags : cardinal martino, dubia des quatre cardinaux, renato martino, lettre des quatre cardinaux, quatre cardinaux, amoris laetitia | Lien permanent | Commentaires (0)
Aucun piège dans les 'dubia' : voici les cinq mots qui dissiperaient la confusion autour d'Amoris Laetitia
« Or il se fit un grand tourbillon de vent, et les vagues se jetaient dans la barque, en sorte que déjà la barque se remplissait. Lui était à la poupe, dormant la tête sur le coussin. Ils le réveillent et lui disent : « Maître, n’avez-vous point de souci que nous périssions ? » S’étant réveillé, il commanda avec force au vent et dit à la mer : « Tais-toi ! Silence ! » Et le vent tomba, et il se fit un grand calme. Et il leur dit : « Pourquoi êtes-vous ainsi peureux ? Comment n’avez-vous pas de foi ? » Et ils furent saisis d’une grande crainte, et ils se disaient les uns aux autres : « Qui donc est celui-ci, que même le vent et la mer lui obéissent ? » (Évangile selon Saint Marc 4, 37-41)
Comme souvent dans le Nouveau Testament, la parole est brève, la scène est laconique. Mais en regardant le texte de plus près on remarque qu'au moins quatre des Apôtres - Simon Pierre, André, Jacques et Jean - étaient des pêcheurs expérimentés, qui passaient leur vie sur l'eau. La tempête a dû être extrêmement violente pour les avoir tant terrifiés. Ils se tournent vers Notre-Seigneur et Le trouvent en train de dormir, et ils en sont quelque peu mécontents. Lorsqu'ils qu'ils Le réveillent avec leur préoccupation de désastre imminent, Il se tourne et avec trois mots – « Tais-toi ! Silence! » – , Il calme la tempête.
Quand on en vient à la crise créée dans l'Église — la bataille croissante sur le mariage, le divorce, le remariage, les sacrements pour ceux qui sont dans une situation objective de péché grave, et la question de l'existence du péché objectif lui-même — notre Saint-Père, comme le Christ qu'il a le devoir de servir, a à sa disposition cinq mots simples qui feraient tomber la tempête :
« Non. Oui. Oui. Oui. Oui. »
Ce sont les seules réponses qu'un catholique puisse donner aux dubia. Il n'y a pas d'autres options. Pas d'exceptions, pas de discernement pastoral qui y échappe. Pas besoin de verbosité ou de plus de nuances. Pourquoi ?
Reformulées d'une façon simple et sommaire, les dubia s'énoncent essentiellement comme ceci :
- Les divorcés-remariés qui sont toujours engagés dans une relation sexuelle peuvent-ils recevoir l'absolution et la communion sans changement de vie ?
- Les normes morales absolues existent-elles toujours ?
- Le péché grave objectif existe-t-il toujours ?
- L'enseignement selon lequel quelles que soient les circonstances qui puissent amoindrir la culpabilité d'une personne, ces circonstances ne peuvent pas changer un acte intrinsèquement mauvais en un acte subjectivement bon, est-il toujours valide ?
- L'enseignement de l'Église selon lequel le recours à la conscience n'autorise pas à se soustraire aux normes morales absolues, est-il toujours valide ?
Ces cinq questions sont simples, leurs réponses évidentes. Le Pape François peut faire tomber la tempête par ces cinq mots : « Non. Oui. Oui. Oui. Oui. »
[Prions pour qu'il ait le courage, la bonté et la sollicitude pastorale de les prononcer, de les publier et de les confirmer.]
D'après Steve Skojec pour OnePeterFive. Traduction abrégée par Espérance Nouvelle.
> Encyclique Veritatis Splendor (6 août 1993) : n. 56, 79, 81 [Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Latin, Polonais, Portugais]
> Exhortation apostolique post-synodale Familiaris Consortio (22 novembre 1981) : n. 84
[Anglais, Espagnol, Français, Italien, Polonais, Portugais]
> Exhortation apostolique post-synodale Sacramentum Caritatis (22 février 2007) : n. 29
[Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Latin, Néerlandais, Polonais, Portugais]
> Déclaration sur la communion pour les personnes divorcées et remariées (24 juin 2000) [Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
> À propos de la réception des documents du Magistère et du désaccord public
Illustration : Radio Vatican
17:55 Publié dans Foi/Doctrine/pastorale, Pape | Tags : dubia des quatre cardinaux, lettre des quatre cardinaux, quatre cardinaux, amoris laetitia | Lien permanent | Commentaires (0)
Rappel : les 5 questions ('dubia') des 4 cardinaux au Pape François sur la morale, les sacrements, et la signification d'Amoris Laetitia
La démarche des cardinaux Caffara, Burke, Brandmüller et Meisner de soumettre au Pape cinq questions sur la morale et les sacrements, en rapport avec certains passages d'Amoris Laetitia qui font l'objet d'interprétations divergentes de la part des évêques, des prêtres et des fidèles dans le monde, a suscité des réactions diverses. Mais quelles sont exactement les questions posées par ces quatre cardinaux ? Les voici.
1. Il est demandé si, en conséquence de ce qui est affirmé dans "Amoris lætitia" aux nn. 300-305, il est maintenant devenu possible d’absoudre dans le sacrement de Pénitence et donc d’admettre à la Sainte Eucharistie une personne qui, étant liée par un lien matrimonial valide, vit "more uxorio" avec une autre personne, sans que soient remplies les conditions prévues par "Familiaris consortio" au n. 84 et réaffirmées ensuite par "Reconciliatio et pænitentia" au n. 34 et par "Sacramentum caritatis" au n. 29. L’expression "dans certains cas" de la note 351 (n. 305) de l’exhortation "Amoris lætitia" peut-elle être appliquée aux divorcés remariés qui continuent à vivre "more uxorio" ?
2. Après l’exhortation post-synodale "Amoris lætitia" (cf. n. 304), l’enseignement de l’encyclique de Saint Jean-Paul II "Veritatis splendor" n. 79, fondé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition de l’Église, à propos de l’existence de normes morales absolues, obligatoires sans exception, qui interdisent des actes intrinsèquement mauvais, continue-t-il à être valide ?
3. Après "Amoris lætitia" n. 301, est-il encore possible d’affirmer qu’une personne qui vit habituellement en contradiction avec un commandement de la loi de Dieu, comme par exemple celui qui interdit l’adultère (cf. Mt 19, 3-9), se trouve dans une situation objective de péché grave habituel (cf. Conseil pontifical pour les textes législatifs, Déclaration du 24 juin 2000) ?
4. Après les affirmations contenues dans "Amoris lætitia" n. 302 à propos des "circonstances qui atténuent la responsabilité morale", faut-il encore considérer comme valide l’enseignement de l’encyclique de Saint Jean-Paul II "Veritatis splendor" n. 81, fondé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition de l’Église, selon lequel "les circonstances ou les intentions ne pourront jamais transformer un acte intrinsèquement malhonnête de par son objet en un acte subjectivement honnête ou défendable comme choix" ?
5. Après "Amoris lætitia" n. 303, faut-il considérer comme encore valide l’enseignement de l’encyclique de Saint Jean-Paul II "Veritatis splendor" n. 56, fondé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition de l’Église, qui exclut une interprétation créatrive du rôle de la conscience et affirme que la conscience n’est jamais autorisée à légitimer des exceptions aux normes morales absolues qui interdisent des actes intrinsèquement mauvais de par leur objet ?
Pour rappel, la démarche des quatre cardinaux consistait formellement à poser des questions au Pape sur Amoris Laetitia et son interprétation correcte, cinq questions précisément. C'est ce qu'ont clairement rappelé les quatre cardinaux dans une note explicative publiée en même temps que les cinq questions :
"Les 'dubia' (mot latin signifiant : 'doutes') sont des questions formelles posées au Pape et à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et qui demandent des éclaircissements à propos de sujets particuliers concernant la doctrine ou la pratique. La particularité de ces questions est qu’elles sont formulées de telle sorte qu’elles demandent comme réponse un "oui" ou un "non", sans argumentation théologique. Cette manière de s'adresser au Siège Apostolique n’est pas une invention de notre part ; c’est une pratique séculaire."
La procédure des "dubia" envoyés au Saint-Siège, telle que les quatre cardinaux l'ont appliquée, fait en effet partie de la vie normale de l'Église. On peut le constater en consultant les documents officiels du Saint-Siège qui répondent à des question du même type formulées selon la même procédure, par exemple les documents suivants :
Réponses aux doutes sur l’interprétation du Décret «Ecclesiae Pastorum» (Responsa ad proposita dubia de interpretatione decreti «Ecclesiae Pastorum»), 7 juillet 1983 [Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Polonais, Portugais] ;
Réponse au doute quant à la validité du baptême conféré par «L'Eglise de Jésus-Christ des Saints du dernier Jour», dite «Mormons» (Responsum ad propositum dubium de validitate baptismatis apud communitatem «The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints»), 5 juin 2001 [Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Latin, Polonais, Portugais] ;
Réponses aux questions sur les formules de validité du baptême (Responsa ad proposita dubia de validitate baptismatis), 1er février 2008 [Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Latin, Polonais, Portugais, Tchèque] ;
Réponses à des doutes soulevés sur l'«isolement de l'utérus» et à d'autres questions (Responsa ad proposita dubia circa «interclusionem uteri» et alias quaestiones), 31 juillet 1993 [Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Polonais, Portugais] ;
Réponse à un doute sur la doctrine de la Lettre Apostolique “Ordinatio Sacerdotalis” (Responsum ad dubium circa doctrinam in Epist. Ap.“Ordinatio Sacerdotalis” traditam), 28 octobre 1995 [Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Latin, Polonais, Portugais].
Illustration : Crisis Magazine
15:49 Publié dans Foi/Doctrine/pastorale, Pape, Personnalités | Tags : cardinal burke, cardinal caffara, cardinal brandmüller, cardinal meisner, joachim meisner, walter brandmüller, carlo caffara, raymond burke, lettre des quatre cardinaux, quatre cardinaux, dubia des quatre cardinaux, amoris laetitia | Lien permanent | Commentaires (0)
22/12/2016
Le Cardinal Cordes soutient les démarches de clarification du Cardinal Müller et des quatre cardinaux fidèles
LE VATICAN (ChurchMilitant.com / Trad. Espérance Nouvelle) - Le Cardinal allemand Paul Cordes s'est exprimé en faveur de ses frères cardinaux qui ont demandé à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF) et au Pape François de clarifier l'exhortation Amoris Laetitia. Le Cardinal Cordes approuve aussi les récentes clarifications données par le préfet de la CDF, le Cardinal Gerhard Müller, qui a déclaré que toute interprétation d'Amoris Laetitia devrait se conformer à l'enseignement antérieur de l'Église.
Dans un entretien avec Kathpress le 12 décembre, le Cardinal Cordes, ancien président du Conseil Pontifical Cor Unum, a été interrogé à propos des "dubia" rédigés par quatre cardinaux demandant des clarifications sur la question de savoir si Amoris Laetitia contredit ou pas l'enseignement antérieur de l'Église selon lequel la réception de la Sainte Communion est interdite aux adultères non repentis. En faisant référence aux réactions de vive hostilité qui ont suivi à l'égard des quatre cardinaux de la part d'autres prélats, le Cardinal Cordes a répondu :
"Avec un ton objectif, les quatre cardinaux ont demandé la dissipation des doutes sur le texte. Ils ont alors été confrontés à une protestation disproportionnée. Je n'ai pas compris cette indignation ; j'ai aussi douté que ces personnes indignées aient été motivées par un désir de trouver la vérité."
Cette réaction est comparable à celle du Cardinal George Pell, l'un des neuf principaux conseillers du Pape. Lorsque son avis sur les dubia lui a été demandé, il a répondu en demandant : "Comment peut-on être en désaccord avec une question ?" Le Cardinal Müller avait également été interrogé sur les dubia et sur Amoris Laetitia dans un entretien avec Kathpress. S'il s'est montré hésitant à s'exprimer directement sur les dubia sans approbation papale, il a cependant souligné qu'Amoris Laetitia "ne devrait pas être interprétée comme si les enseignements des papes antérieurs et de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur ce sujet avaient perdu leur valeur contraignante."
> Lire l'article complet en anglais
Illustration : Armoiries du Cardinal Paul Josef Cordes sur Wikipedia
12:13 Publié dans Foi/Doctrine/pastorale, Pape, Religion | Tags : lettre des quatre cardinaux, amoris laetitia, quatre cardinaux, cardinal cordes, paul josef cordes, dubia des quatre cardinaux | Lien permanent | Commentaires (0)
05/12/2016
Cardinal Pell sur les "dubia" : "Comment peut-on être en désaccord avec une question ?"
(Catholic Culture/Espérance Nouvelle) Le Cardinal George Pell a exprimé son soutien aux quatre cardinaux qui ont soumis au Pape leurs "dubia" à propos de l'interprétation d'Amoris Laetitia. Après une allocution donnée à Londres, il a été demandé au cardinal australien s'il était d'accord avec les questions que les cardinaux ont posées au Pape François. "Comment peut-on être en désaccord avec une question ?", a-t-il répondu, avant d'ajouter que ces questions étaient "pertinentes".
Pendant son intervention, le Cardinal Pell a longuement parlé de la juste compréhension de la conscience en rapport avec la loi morale. Il a mentionné la préoccupation du Cardinal Newman au sujet d'une "misérable contrefaçon" de la conscience qui promeut "le droit à l'autodétermination". Une conscience doit être convenablement formée, a déclaré le cardinal Pell. "Lorsqu'un prêtre et un pénitent essaient de discerner la meilleure manière d'avancer au niveau de ce que l'on appelle le for interne", a-t-il affirmé, ils devraient toujours se référer à la loi morale. Le prélat a continué en expliquant que "l'idée qu'on puisse d'une façon ou d'une autre discerner que les vérités morales ne devraient pas être suivies ou ne devraient pas être reconnues est absurde".
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(Catholic Herarld/Christ-Roi) Un nouveau haut personnage de l'Eglise, le cardinal George Pell, se prononce sur les questions posées par les Quatre cardinaux Meisner, Brandmüller, Caffara et Burke au pape François, au sujet d'Amoris Laetitia. Ces questions « ont du sens ».
Au journaliste Dan Hitchens du "Catholic Herald" qui lui demandait s’il était d’accord avec les questions posées, le Cardinal Pell a répondu :
« Comment pourrait-on ne pas être d’accord avec une question ? » « Ceux qui mettent l'accent sur "la primauté de la conscience" ne semblent l'appliquer qu'à la morale sexuelle. On a rarement conseillé aux gens de suivre leur conscience lorsqu'ils disaient être racistes...», a déclaré le cardinal George Pell, au cours d'un discours qu'il a donné à Londres, à l'église Saint-Patrick, mardi 29 novembre.
Le cardinal a déclaré que la conscience doit se référer à la vérité révélée et à la loi morale.
Le cardinal George Pell a déclaré qu'«un certain nombre de catholiques qui pratiquent l'adoration régulièrement» sont «troublés par le tournant des événements» dans l'Église. Dans un discours à l'église Saint-Patrick, à Londres, le cardinal Pell a déclaré qu'une cause de préoccupation était les fausses théories sur la conscience et sur la loi morale.
Le cardinal Pell donnait une conférence sur Saint Damien de Molokai dans le cadre de la série de conférences de Saint-Patrick pour l'Année de la Miséricorde. Mais il a également réfléchi sur le catholicisme aujourd'hui. Il a dit que tandis que le pape François a «un prestige et une popularité en dehors de l'Église» plus grand que peut-être tout pape précédent, certains catholiques sont actuellement mal à l'aise.
Plus tard dans son discours, le cardinal australien, qui a été invité à diriger les réformes financières du Pape Francois et membre du groupe de conseillers du "C9" du pape, a critiqué certaines des idées sur la conscience qui ont actuellement cours dans l'Église.
Le cardinal Pell a déclaré que mettre l'accent sur la «primauté de la conscience» pouvait avoir des effets désastreux si la conscience ne se soumettait pas toujours à l'enseignement révélé et à la loi morale. Par exemple, «quand un prêtre et un pénitent essaient de discerner le meilleur chemin à suivre dans ce qu'on appelle le for interne», ils doivent se référer à la loi morale. La conscience n'est «pas le dernier mot parmi plusieurs possibilités», a déclaré le cardinal. Il a ajouté qu'il était toujours nécessaire de suivre l'enseignement moral de l'Église. Le cardinal a raconté l'histoire d'un homme qui dormait avec sa petite amie, et demanda à son prêtre s'il pouvait recevoir la communion. Il était «trompeur», a dit le cardinal, de dire simplement à cet homme de suivre sa conscience.
Il a ajouté que ceux qui mettaient l'accent sur «la primauté de la conscience» ne semblaient l'appliquer qu'à la morale sexuelle et aux questions autour du caractère sacré de la vie humaine. On a rarement conseillé aux gens de suivre leur conscience lorsqu'ils disaient être racistes, ou réticents à aider les pauvres et les vulnérables, a dit le cardinal.
Ses commentaires viennent après trois ans de débat sur l'enseignement de l'Église concernant la communion pour les divorcés et remariés. Le Cardinal Pell figurait parmi les hauts responsables qui ont publiquement soutenu la doctrine traditionnelle répétée dans la Familiaris Consortio du Pape Jean-Paul II - que les remariés ne devraient pas recevoir la communion à moins qu'ils ne vivent «comme frère et sœur» [C'est inexact : s'abstenir de relations intimes en-dehors du seul mariage sacramentellement valide est une condition nécessaire, mais Familiaris Consortio n'enseigne pas qu'elle soit suffisante pour permettre l'accès aux sacrements sans qu'un motif grave démontre l'impossibilité d'une séparation complète des deux adultères, NdEN]. Mais certains prélats ont suggéré une approche différente. Par exemple, le cardinal Blase Cupich a soutenu que la conscience de quelqu'un pourrait lui dicter de recevoir la communion, et que « la conscience est inviolable».
Le Cardinal Pell, citant les écrits du bienheureux John Henry Newman sur la conscience, dans laquelle Newman a rejeté une «contrefaçon misérable» de la conscience qui la définit comme «le droit à l'autodétermination». Il a noté que Newman défendait les papes Pie IX et Grégoire XVI, qui, selon les mots du cardinal Pell, «condamnaient une conscience qui rejetait Dieu et rejetait la loi naturelle». Le cardinal a également rendu hommage à «deux grandes encycliques» de Jean Paul II, Veritatis splendor et Evangelium Vitae, qui présentent la loi morale comme quelque chose de contraignant dans tous les cas.
Lorsqu'on lui a demandé si le malaise de certains catholiques, à propos de l'état de l'Église, était lié à des fausses théories sur la conscience, le cardinal Pell a dit: «Oui, c'est exact». Il a ajouté: «L'idée que vous pouvez discerner que les vérités morales ne doivent pas être suivies ou ne devraient pas être reconnues est absurde». «Nous sommes tous sujets à l'autorité de la vérité», a déclaré le cardinal, soulignant que la vérité objective peut être «différente de notre compréhension de la vérité». Il a également déclaré que tandis que la doctrine se développe, il n'y a pas de «pas de renversement de sens».
Le cardinal Pell a été interrogé sur la lettre à François de Quatre cardinaux demandant des éclaircissements sur la récente exhortation du Pape, Amoris Laetitia. Les cardinaux ont demandé au Pape de confirmer que cinq points de l'enseignement catholique sont toujours valables. Il s'agit notamment de l'enseignement selon lequel les "remariés" ne peuvent pas recevoir la communion, et l'enseignement selon lequel certains absolus moraux n'ont pas d'exception.
Le pape n'a pas répondu à la demande des quatre cardinaux, qui a été envoyée il y a deux mois. Les cardinaux ont pris cela comme une invitation à publier leurs questions et à poursuivre la discussion. Le président de la conférence des évêques grecs a déclaré que les quatre cardinaux étaient coupables de «péchés très graves» et pourraient provoquer un schisme [Cette accusation est objectivement fausse. La procédure des "dubia" envoyés au Saint-Siège, telle que les quatre cardinaux l'ont appliquée, fait partie de la vie normale de l'Église. On peut le constater en consultant les documents officiels du Saint-Siège qui répondent à des question du même type formulées selon la même procédure, par exemple les documents suivants : Réponses aux doutes sur l’interprétation du Décret «Ecclesiae Pastorum» (Responsa ad proposita dubia de interpretatione decreti «Ecclesiae Pastorum»), 7 juillet 1983 [Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Polonais, Portugais] ; Réponse au doute quant à la validité du baptême conféré par «L'Eglise de Jésus-Christ des Saints du dernier Jour», dite «Mormons» (Responsum ad propositum dubium de validitate baptismatis apud communitatem «The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints»), 5 juin 2001 [Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Latin, Polonais, Portugais] ; Réponses aux questions sur les formules de validité du baptême (Responsa ad proposita dubia de validitate baptismatis), 1er février 2008 [Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Latin, Polonais, Portugais, Tchèque] ; Réponses à des doutes soulevés sur l'«isolement de l'utérus» et à d'autres questions (Responsa ad proposita dubia circa «interclusionem uteri» et alias quaestiones), 31 juillet 1993 [Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Polonais, Portugais] ; Réponse à un doute sur la doctrine de la Lettre Apostolique “Ordinatio Sacerdotalis” (Responsum ad dubium circa doctrinam in Epist. Ap.“Ordinatio Sacerdotalis” traditam), 28 octobre 1995 [Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Latin, Polonais, Portugais]. NdEN.].Interrogé sur son accord ou son désaccord avec les questions des cardinaux, le cardinal Pell a répondu: «Comment pouvez-vous être en désaccord avec une question?». Il a ensuite dit que les cinq questions étaient «pertinentes».
Sources : Catholic Culture, Christ-Roi, Catholic Herald, LifeSiteNews
10:00 Publié dans Foi/Doctrine/pastorale, Personnalités, Religion | Tags : george pell, cardinal pell, divorcés-remariés, adultères publics, amoris laetitia, lettre des quatre cardinaux, quatre cardinaux | Lien permanent | Commentaires (0)
02/12/2016
Lettre de Mgr Schneider en défense des quatre cardinaux fidèles, auteurs des questions au Pape sur Amoris Laetitia
Monseigneur Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d'Astana au Kazakhstan, a publié le 23 novembre 2016, en anglais, une lettre en défense des quatre cardinaux qui ont adressé au Souverain Pontife des questions à propos de l'interprétation d'Amoris Laetitia. Mgr Schneider est connu pour son livre célèbre sur la réception de la sainte communion, que le pape Benoît XVI avait décidé en 2008 de faire publier par la Libreria Editrice Vaticana, la maison d'édition officielle du Saint-Siège.
Il est bon de rappeler que la procédure classique des "dubia" à laquelle ont eu recours les quatre cardinaux consiste à "soumettre des doutes" en matière doctrinale au jugement du Pape, et non à "mettre en doute" le Pape ou un document de sa main, comme l'ont insinué malhonnêtement plusieurs journalistes et ecclésiastiques. La démarche des quatre cardinaux consistait formellement à "poser des questions" au Pape sur Amoris Laetitia et son interprétation correcte, cinq questions précisément, et non à le "mettre en question", comme le suggèrent les mêmes insinuations malicieuses. C'est ce qu'ont clairement rappelé les quatre cardinaux dans une note explicative publiée en même temps que les cinq questions : "Les 'dubia' (mot latin signifiant : 'doutes') sont des questions formelles posées au Pape et à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et qui demandent des éclaircissements à propos de sujets particuliers concernant la doctrine ou la pratique. La particularité de ces questions est qu’elles sont formulées de telle sorte qu’elles demandent comme réponse un "oui" ou un "non", sans argumentation théologique. Cette manière de s'adresser au Siège Apostolique n’est pas une invention de notre part ; c’est une pratique séculaire."
Interpréter la formulation de simples questions adressées au chef comme un acte de rébellion menaçant l'ordre et la paix est une attitude caractéristique d'un régime tyrannique totalitaire, ce que l'Église n'est pas et ne devrait pas être. En posant ces questions en vue d'une clarification sur certains aspects d'Amoris Laetitia qui font actuellement de facto l'objet d'interprétations diverses et contradictoires de la part des évêques du monde entier, les quatre cardinaux fidèles agissent selon la droite conscience de successeurs des Apôtres au service de Dieu et de l'Église. C'est ce qu'explique la lettre de Mgr Schneider, avec de nombreux exemples et citations à l'appui, tirés de l'histoire de l'Église, des Pères et Docteurs de l'Église, et de la Sainte Écriture. Nous en présentons ici la traduction française réalisée par Jeanne Smits.
« Nous ne pouvons rien faire contre la vérité, mais seulement pour la vérité. » (2 Cor. 13: 8)
La voix prophétique de Quatre Cardinaux de la Sainte Eglise catholique romaine
Mus par une profonde préoccupation pastorale, quatre Cardinaux de la Sainte Eglise catholique romaine, Son Eminence Joachim Meisner, archevêque émérite de Cologne (Allemagne), Son Eminence Carlo Caffarra, archevêque émérite de Bologne (Italie), Son Eminence Raymond Leo Burke, Patron de l’Ordre militaire souverain de Malte, et Son Eminence Walter Brandmüller, président émérite de la Commission pontificale des sciences historiques, ont publié le 14 novembre 2016 le texte de cinq questions, appelées dubia ( le mot latin signifiant « doutes ») que préalablement, le 19 septembre 2016, ils avaient adressées au Saint-Père et au Cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, accompagnées d’une lettre. Les Cardinaux demandent au pape François de mettre fin au « grave désarroi » et à la « grave confusion » à propos de l’interprétation et de l’application pratique – en particulier du chapitre 8 – de l’Exhortation apostolique Amoris laetitia et ses passages relatifs à l’accès des divorcés remariés aux sacrements, et à l’enseignement moral de l’Eglise.
Dans leur déclaration, qui a pour titre Faire la clarté. Problèmes non résolus posés par Amoris lætitia, les Cardinaux affirment que « pour beaucoup de personnes – des évêques, des prêtres de paroisse, des fidèles – ces paragraphes font allusion à, voire enseignent de manière explicite, un changement dans la discipline de l’Eglise en ce qui concerne les divorcés qui vivent au sein d’une nouvelle union. » En s’exprimant ainsi, les Cardinaux ont simplement mis en évidence des faits réels de la vie de l’Eglise. Ces faits sont attestés par des orientations pastorales de la part de plusieurs diocèses et par des déclarations publiques de certains évêques et cardinaux, affirmant que dans certains cas, des catholiques divorcés et remariés peuvent accéder à communion alors même qu'ils continuent d’user des droits réservés par la loi divine aux époux validement mariés.
En publiant un appel à la clarté dans une matière qui touche simultanément à la vérité et à la sainteté des trois sacrements du mariage, de la pénitence et de l’Eucharistie, les Quatre Cardinaux n’ont fait que remplir leur devoir fondamental d’évêques et de cardinaux, qui consiste à contribuer activement à ce que la révélation transmise à travers les apôtres puisse être gardée comme sacrée et interprétée fidèlement. Le concile Vatican II a spécialement rappelé tous les membres du collège des évêques, en tant que successeurs légitimes des apôtres, « de par l’institution et le précepte du Christ, à cette sollicitude qui est, pour l’Eglise universelle, éminemment profitable, même si elle ne s’exerce pas par un acte de juridiction. Tous les évêques, en effet, doivent promouvoir et servir l’unité de la foi et la discipline commune de l’ensemble de l’Eglise » (Lumen Gentium, 23 ; cf. également Christus Dominus, 5-6).
Texte original en anglais
12:14 Publié dans Foi/Doctrine/pastorale, Religion | Tags : athanasius schneider, amoris laetitia, lettre des quatre cardinaux, quatre cardinaux | Lien permanent | Commentaires (0)