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04/03/2016

Cardinal Mercier : "Pour être heureux, revenez aux enseignements et à la foi de la vie chrétienne"

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Mes bien chers Frères, j'éprouve un vif désir de vous voir tous heureux. Si vous ne l'êtes pas, revenez donc, je vous en supplie, aux enseignement et reprenez la loi de la vie chrétienne. Là est la source du bonheur. Croyez-en saint Augustin qui avait passé par tant de déceptions avant d'avoir trouvé la paix et qui, l'ayant enfin découverte, s'écriait : "Notre coeur n'a point de repos, tant qu'il ne le prend pas en Dieu, Fecisti nos ad te Domine, et irrequietum est cor nostrum donec requiescat in te." Ecoutez la voix paternelle de note Saint-Père le Pape Pie X qui vous dit : "Si vous connaissiez la vie chrétienne, vous l'estimeriez et l'aimeriez." Ecoutez l'appel affectueux de notre bon Sauveur Jésus : "Venez à moi et suivez mes enseignements, discite a me ; suivez l'attrait de ma douceur et de mon humilité et je promets la paix à vos âmes, quia itis sum et humilis corde, et invenietis requiem animabus vestris (Matth, XI, 29). Certes je vous demande  un acte de foi à ma puissance et à mon amour, il dépend de vous de me le donner ou de me le refuser, car je n'entends pas vous contraindre, je respecte votre liberté. Quand, au cours de ma vie mortelle, je m'offrais à guérir les malades, à rendre la vue aux aveugles, je commençais par leur demander un acte de foi ; avant de ressusciter Lazare, il me plaisait de mettre  à l'épreuve la foi de Marthe en lui disant : j'affirme que je suis la vie, j'ai le pouvoir de ressusciter les morts, croyez-vous cela ? Oui, Seigneur, répondit Marthe, je crois que vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant, qui avez daigné descendre au milieu de nous. Aussitôt après déclaration de foi, Lazare sortait du tombeau" (Joan. XI).

Il s'agit pour chacun de nous d'une expérience à faire. Je ne vous dirai pas avec Pascal : Tentez-la les yeux fermés ; si elle échoue, vous n'aurez rien perdu ; si elle réussit, vous aurez gagné l'infini. Le chrétien ne se soumet pas à un coup de dé. Il a des raisons de croire et ne croirait point s'il ne voyait qu'il est sage de le faire. Néanmoins aucune raison de croire ne lui ôte la liberté de refuser les avances divines. L'homme de génie aussi bien que l'homme du peuple trouve sa place et vit en paix dans l’Église, mais au premier comme au second Dieu demande d'abord un acte de filial abandon à sa divine Providence : "Si vous ne vous faites semblables aux petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume de Dieu" (Matth XVIII 3).

Dieu n'exige, somme toute, de l'homme qu'une seule chose : la droiture intérieure. "Nous voulons, écrit Saint Jean, que vous soyez pleinement dans la joie, nous vous annonçons, c'est que Dieu est lumière et qu'il n'y a point en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché" (I Joan. I, 5-7). Le bonheur, dit Saint Augustin, c'est la joie puisée dans la vérité, beata vita est gaudium de veritate (Conf. Liv. X, ch XXIII). Sois donc sincère avec toi-même, mon Frère, suis les lumières de ta conscience : elle te mettra de prime abord en présence d'un idéal de grandeur morale auquel elle te commandera de subordonner tes instincts et de plier tes passions ; elle te dira de placer les intérêts moraux de la famille, de la patrie, de l'humanité au-dessus des attraits de ton égoïsme ; elle te suggérera d'aimer les autres hommes comme des frères, et à mesure que tu t'appliqueras à les aimer tous, loyalement, effectivement, tu sentiras naître et grandir en toi l'amour de Dieu, car la paternité divine est le principe et l'unique garantie de la fraternité humaine. "Celui qui aime son frère demeure dans la lumière , et aucune occasion de chute n'est en lui. Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux" (Matth. XXV, 35 et suiv.).

Le vrai chrétien n'est pas celui qui est baptisé, qui accomplit plus ou moins fidèlement un nombre plus ou moins considérable de pratiques religieuses, mais celui qui, conformant sa vie aux prescriptions évangéliques, aime Dieu comme son père, par-dessus toutes choses et son prochain comme son frère, par amour pour Dieu. Il est impossible d'aimer sincèrement le père de famille sans embrasser ses enfants dans le même amour. Ces deux amours sont si étroitement unis que le Dieu qui nous a fait une loi de l'aimer de toutes les énergies de notre âme nous avertit que le jugement final portera sur l'exercice envers nos frères (I Joan. II, 10, 11). Il est réconfortant, mes Frères, à l'heure des épreuves morales de la vie, de penser qu'il y a dans les joies triomphantes du paradis, dans les espérances douloureuses du purgatoire, au milieu des luttes présentes de l'humanité, des légions d'âmes qui, unies par les liens d'un même fraternel amour, vivifiées par un même esprit de paix, vinculum pacis, placent Dieu au-dessus de tous les biens de l'univers créé.

Source : Card. D-J Mercier. Discours et Mandements. Extraits des Œuvres Pastorales. Bruxelles : Dewit. 1914. 14-18.

18/08/2015

« En pays de mission, avant de bâtir une église, construisez d’abord une école »

 

Ecole_-_Salle_de_Classe_2.jpg(Québec-Vie 21/11/2013) C’est un fait encore aujourd’hui passé sous silence que les chrétiens du Québec ont abandonné l’évangélisation et la défense de la foi chrétienne le jour où ils ont cessé de veiller sur un enseignement de foi de qualité dans les écoles. Ils concédaient dès cet instant que l’unique fonction de la hiérarchie ecclésiastique québécoise consistait en ce que nous avons si souvent entendu de la bouche de prélats, une « gestion de la décroissance »…  

L’Église du Québec perd en nombre ce qu’elle gagnerait en convictions, en « qualité », en intensité? L’essayiste André Frossard se moquait bien de cette argumentation lorsqu’il parlait de l’apparition de ces chrétiens parfaits, apparition qui coïnciderait avec le jour où ils n’existeraient plus, complètement disparus…  

Le Cardinal Daniélou fut un prophète que plusieurs ont refusé d’écouter au début des années 1970, alors qu’il vint prononcer une conférence à la Basilique Notre-Dame sur l’importance de former à l’école des chrétiens capables de développer une pensée argumentée, pouvant confondre la bêtise d’un enseignement parallèle fondée sur les sophistes à la mode, de Camus en passant par Sartre et Simone de Beauvoir.  

Il n’y eut pratiquement aucun réveil, si ce n’est que quelques responsables religieux, devant une politique de déchristianisation du gouvernement.  

Pire. Le programme officiel de l’enseignement religieux dans les écoles contribua massivement, par son caractère infantilisant et profondément insultant à l’égard de l’intelligence des enfants, à les repousser vers un abandon de tout lien avec cette religion aux comportements et enseignements si insignifiants. Une réaction contraire aurait été des plus inquiétantes de la part de ces enfants.  

Les moins de 50 ans ont massivement abandonné la foi avec la bénédiction de responsables adorant le dieu sociologie, suivant « l’évolution de la société » à qui il ne fallait surtout rien imposer…  

Majoritairement, nos frères et sœurs, et ami (e) s, ont perdu la foi de leur enfance transmise généreusement par leurs parents, mais qui, adaptée à leurs jeunes âges, demandait à être revigorée par une nourriture intellectuelle fortifiante pour affronter la masse de détritus philosophiques venant en particulier de France et des États-Unis et qui submergèrent nos institutions scolaires.  

On ne peut réécrire l’histoire.  

Il nous faut recommencer au début, dans notre pays de mission. Et comme dans tout pays de mission, il faut d’abord nous assurer que la foi transmise par les quelques parents l’ayant malgré tout conservé, soit protégée et nourrie, pour qu’elle soit bien connue de cet enfant, pour qu’il réalise que cette relation entretenue avec ce Dieu qui l’aime, n’est pas avant tout le résultat d’un conditionnement parental, mais simplement, la très raisonnable réalité. Pour que nos enfants, s’ils le désirent, puissent choisir de conserver ce lien avec Dieu, ils doivent connaître les raisons de croire…  

C’est probablement ce qu’exprimait le cardinal Léo Burke à l’intronisation d’une nouvelle école sous le vocable de Saint Dominique (sur le site du Salon Beige du 19 novembre 2013)  :

 

  "[...] En effet, alors que dans votre pays cher à mon cœur on commence à détruire les églises – faute de moyens pour les entretenir – peut-être aussi faute de chrétiens pour les remplir – je pense à cette phrase du pape saint Pie X, dernier pape canonisé jusqu’à ce jour. Saint Pie X disait : « en pays de mission, avant de bâtir une église, construisez d’abord une école ! »
 
Venant du pape de l’eucharistie, quelle leçon ! En suivant ce programme, vous verrez les églises se remplir à nouveau, grâce aux vocations et aux foyers chrétiens issus des écoles authentiquement catholiques.
 
Nous sommes encore dans l’année de la foi et je voudrais vous encourager dans la diffusion de notre foi catholique. [...]"

 

Avons-nous assez souffert du manque d'écoles authentiquement chrétiennes au Québec ? Pourrons-nous un jour tourner la page et prendre résolument le chemin du réalisme évangélique?  

Les paroles du Pape François aujourd’hui sont pleines d’espérance sur le passage de cette naïveté religieuse appelée aussi « progressisme » qui a négocié la foi de nos enfants pour une reconnaissance sociale, celle d'être reconnue par comme étant « ouvert d'esprit »... Sur le site de zenit.org du 19 novembre 2013 :

 

  On ne négocie pas la fidélité « C’est comme s’ils disaient : "nous sommes progressistes, nous allons dans le sens du progrès, là où va tout le monde" ». Mais ils négocient « la fidélité au Dieu toujours fidèle ». « Ceci s’appelle apostasie, adultère... ils négocient exactement l’essentiel de leur être : leur fidélité au Seigneur ». Il s’agit d’un « esprit de progressisme adolescent » qui « croit qu’avancer dans n’importe quel choix est mieux que de rester dans les habitudes de la fidélité ».  

« Et ceci est une contradiction : on ne négocie pas les valeurs mais on négocie la fidélité. Et ceci, c’est justement le fruit du démon, du prince de ce monde, qui fait entrer dans l’esprit mondain ».  

Et ensuite, viennent les conséquences : « Ce n’est pas la belle mondialisation de l’unité de toutes les nations - chacune avec ses usages, mais unies – mais c’est la mondialisation de l’uniformité hégémonique, c’est la pensée unique. Et cette pensée unique est le fruit de la mondanité. »  

Enfin, lorsque « toutes les nations se conforment aux prescriptions royales », « le roi construit l'abomination de la désolation sur l'autel des holocaustes ».  

Non à la pensée unique   « Mais, Père, cela existe encore aujourd’hui ? Oui. Parce que l’esprit mondain existe encore aujourd’hui, et pousse, aujourd’hui encore, à cette envie d’être progressiste avec la pensée unique. Si on trouvait le Livre de l’alliance chez quelqu’un et si quelqu’un obéissait à la Loi, la sentence du roi le condamnait à mort : et cela, nous l’avons lu dans les journaux ces derniers mois. Ces gens ont négocié leur fidélité à leur Seigneur ; ces gens, poussés par l’esprit du monde, ont négocié leur identité, ont négocié leur appartenance à un peuple, un peuple que Dieu aime beaucoup, de qui Dieu veut faire son peuple ».  

Aujourd’hui, a mis en garde le pape, on pense qu'il faut « être comme tout le monde, être plus normaux, faire comme tout le monde, avec ce progressisme adolescent ».  

« Mais ce qui console, c’est que devant ce chemin de l’esprit du monde, du prince de ce monde, ce chemin d’infidélité, le Seigneur est toujours là, il ne peut se renier lui-même, il est le Fidèle ; Lui, il nous attend toujours, il nous aime tellement et il pardonne lorsque, nous repentant des pas, des petits pas que nous avons faits dans cet esprit de mondanité, nous allons à Lui, le Dieu fidèle envers son peuple qui n’est pas fidèle ».  

« Avec l’esprit des enfants de l’Église, prions le Seigneur pour que, par sa bonté, par sa fidélité, il nous sauve de cet esprit mondain qui négocie tout ; qu’il nous protège et nous fasse avancer, comme il a fait avancer son peuple dans le désert, en le prenant par la main, comme un papa qui porte son enfant. En tenant la main du Seigneur, nous avancerons en sécurité », a conclu le pape.

 

Dieu est fidèle, c'est là toute notre espérance...