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03/08/2017

Pour ramener les paroissiens à l'église: des prêtres à l'esprit missionnaire

Des paroisses frileuses offrent un service minimum afin d' "habituer les paroissiens au manque total de prêtres à venir": c'est un manque de foi et d'espérance navrant. Comment susciter des vocations dans ce marasme ? Comment des jeunes auraient-ils l'inconscience de s'embarquer dans un bateau qui coule ? L'Esprit Saint sème toujours, mais le terrain n'est pas favorable: c'est lui qu'il faut cultiver.

Pourquoi des baptêmes sont-ils souvent célébrés après la messe, alors que cinquante personnes attendent dehors que celle-ci soit terminée ? Si le baptême a lieu pendant la messe, quitte à bousculer un peu les paroissiens habituels, les marginaux sont contraints d'y assister, au seul "risque" d'être touchés par la grâce.

Lorsque les prêtres étaient nombreux, ils pouvaient célébrer jusqu'à trois messes par jour; maintenant qu'il y a pénurie, ils n'en disent qu'une seule, et ainsi des villages entiers en sont privés. Les personnes âgées et handicapées ne peuvent pas s'y rendre.

Dans certaines paroisses, favorisées, la messe est concélébrée, par deux ou trois prêtres avec diacres et frères, alors que les paroisses voisines n'ont qu'une ou deux messes par mois, voire pas du tout. On fait passer la vie communautaire avant la vie missionnaire de l’Église: c'est regrettable. La concélébration devrait être exceptionnelle.

Certains prêtres, dynamiques et vivant à fond leur vocation, semblent déranger: on prétend qu'ils vident les autres paroisses... Au lieu de les muter ailleurs, pour apaiser les confrères, on devrait les montrer en modèle pour remplir toutes les églises. Seul le Seigneur serait gagnant, et les fidèles aussi.

Comment faire ? Ouvrir les églises tout la journée, célébrer la messe tous les jours avec une homélie bien préparée et une liturgie soignée, chapelet, adoration, sacrement de pénitence tous les jours...

Les jeunes ont besoin de voir des prêtres zélés et heureux dans leur ministère pour avoir envie de les imiter. Il ne faut donc pas baisser les bras, mais attirer les enfants à la messe et les faire participer.

Il faut prier avec foi le Seigneur d'envoyer de nombreux ouvriers à la moisson. Nous avons besoin de prêtres, de beaucoup de prêtres, de beaucoup de saints prêtres.

Bernard R.

Forum des lecteurs - Famille chrétienne n°1956 du 11 au 17 juillet 2015, p.8

 

http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cclergy/documents/rc_con_cclergy_doc_20130211_direttorio-presbiteri_fr.html

http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cclergy/documents/rc_con_cclergy_doc_31011994_directory_fr.html

http://wdtprs.com/blog/2011/02/quaeritur-can-a-priest-simply-refuse-to-hear-a-confession/

http://wdtprs.com/blog/2013/03/a-priest-on-hearing-confessions-for-three-hours/

http://wdtprs.com/blog/2009/02/nyt-priest-revives-confession-in-his-parish-liberal-loser-runs-it-down/

http://forums.catholic.com/showthread.php?t=711872

http://www.salve-regina.com/salve/L%27art_de_se_confesser

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/apost_exhortations/documents/hf_jp-ii_exh_02121984_reconciliatio-et-paenitentia.html

 

 

 

 

27/03/2017

L'évangélisation, la vraie : vers l'éternité !

 

 

Quelques petites corrections. La citation concernant les "flocons de neige" est généralement attribuée à Sainte Thérèse d'Avila (ce qui n'empêche pas que Sainte Thérèse de Lisieux l'ait peut-être reprise). Le vénérable Fulton Sheen n'était pas Cardinal de New York, mais bien évêque de Rochester puis archevêque titulaire de Newport. Enfin, le jugement particulier consiste à être jugé avec justice par Jésus-Christ sur les 10 commandements, c'est-à-dire sur la charité.

> Sur le jugement particulier

> Sur les fins dernières

 

02/01/2017

L’amitié sans faille, terreau de l’évangélisation

 

Les cloches sonneront-elles encore demain ? C’est notre défi qui relève de l’urgence.
C’est ainsi que je terminai un récent billet  en reprenant le titre du dernier livre de Philippe de Villiers. Ce défi concerne bien évidemment le pape et les évêques, mais aussi et d’abord nos petites communautés, là où nous sommes acteurs.

Le pape Benoît XVI dans son livre Le sel de la Terre nous dit :

« L’Église prendra d’autres formes. Elle ressemblera moins aux grandes sociétés, elle sera davantage l’Église des minorités, elle se perpétuera dans de petits cercles vivants où des gens convaincus et croyants agiront selon leur foi. Mais c’est précisément ainsi qu’elle deviendra, comme le dit la Bible, le sel de la terre. »

Cette vision prophétique de maintenir « des îlots, des oasis » où l’on peut dire de ceux qui y vivent « voyez comme ils s’aiment, ce sont des chrétiens » est à notre portée. Le prix à payer en est modeste, et grâce à notre bonne entente l’Esprit Saint se chargera seul de l’évangélisation à notre entour.

Nous autres catholiques, sommes coincés entre la République et l’Islam. (...) Il y a le feu à la baraque et nous n’avons vraiment plus les moyens à nous entre-déchirer en conflits divers et variés comme des enfants gâtés. Garder ses convictions sans manquer à la charité, qu’elles soient politiques, liturgiques (!) ou autres est bien sûr possible.

C’est sur l’amour que nous serons jugés, sur terre et… au Ciel !

François Charbonnier
10/12/2016

évangélisation, nouvelle évangélisation, combat culturel, Benoît XVI, Pape Benoît XVI

« Sous l’égide de la Vierge qui écrase le dragon, les chrétiens qui prient véritablement et qui s’aiment dans le Christ se donneront la main, comme des frères, par-dessus les flots déchaînés d’un monde qui a renié Dieu et qui est en train de détruire l’homme. Unis par la prière et l’amitié, aussi contrecarrés soient-ils par la pression générale, ils arriveront à maintenir ou à reconstituer une sorte de milieu temporel vraiment civilisé, suffisant pour permettre aux âmes de bonne volonté de ne pas aller à la dérive et se perdre sans retour mais de rester fermes et vivantes, de poursuivre leur chant intérieur, de célébrer sans cesse l’amour et la beauté de Dieu à travers les épreuves de l’exil », prophétise admirablement le Père Calmel.
« L’Église prendra d’autres formes. Elle ressemblera moins aux grandes sociétés, elle sera davantage l’Église des minorités, elle se perpétuera dans de petits cercles vivants où des gens convaincus et croyants agiront selon leur foi. Mais c’est précisément ainsi qu’elle deviendra, comme le dit la Bible, le sel de la terre. »

Joseph Cardinal Ratzinger - Le sel de la Terre

 

Source : Saint Michel de Rolleboise

 

12/04/2016

"N'ayez pas peur de proclamer la vérité du Christ !" : L'homélie du Cardinal Sarah à Argenteuil

Cardinal Sarah

Sermon du Cardinal Robert Sarah prononcé le dimanche 10 avril pour la Messe de l'Ostension de la Sainte Tunique à Argenteuil.

Crux, Hostia et Virgo

 

04/10/2015

La conférence du Cardinal Burke à la paroisse Saint-Eugène Sainte-Cécile à Paris [VIDEO]

 

 

S. Em. le Cardinal Raymond Leo Burke a présenté l'ouvrage de Guillaume d'Alançon : "Un Cardinal au cœur de l’Église". La conférence est présentée en intégralité.

La démarche du Cardinal Burke est à rapprocher de celle du Cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui a publié un texte "La Tradition comme principe propre de la théologie catholique", le 14 juin 2015. Dans ce texte, il réaffirme l'esprit de Tradition du Catholicisme en déplorant que les mots "Traditionalisme" et "Traditionalistes" soient pratiquement discrédités. Il développe une "herméneutique de la réforme dans la continuité" comme le Cardinal Burke, tous deux s'inspirant du Pape Benoît XVI. La nouvelle évangélisation doit lutter contre la surestimation de la contemporanéité et la corruption de la Tradition, en particulier contre cette tentative d'effacement conscient de notre propre Tradition au moment où en Europe nous assistons à un rejet militant de la Tradition chrétienne.

Captation vidéographique réalisée par Léonard Putigny pour Civilisation chrétienne avec l'accord de Guillaume d'Alençon.

 

25/08/2015

« Donnez-moi une armée qui récite le chapelet et je ferai la conquête du monde » (Saint Pie X)

Face à tous les maux corporels et spirituels de notre monde, sachons que Notre-Dame est là pour nous secourir pourvu que nous le lui demandions.

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La fête de Notre-Dame du Rosaire fut instituée au lendemain de la victoire de Lépante (Grèce) en 1571, comme la Transfiguration au lendemain de Belgrade (1456) et le Saint Nom de Marie au lendemain de Vienne (1683). Elle fut étendue à l’Église universelle au lendemain de Peterwardein (1716). Tous ces noms nous disent que, de la chute de Constantinople (1453) à la fin du 18e siècle, l’Église a toujours vécu sous la menace du Croissant musulman ; elle a toujours regardé avec angoisse vers l'Orient, mais toujours aussi elle a senti aux heures où tout semblait perdu, la maternelle protection de Marie.

source : Missel biblique de tous les jours. Vespéral et rituel. Tardy et Action Catholique Rurale. 1965. p.1419.

 

« La décadence qui existe dans le monde est sans nul doute la conséquence du manque de prière. Ce fut en prévision de cette désorientation que la Vierge a recommandé avec tant d'insistance la récitation du chapelet. Et comme le chapelet est, après la sainte liturgie eucharistique, la prière la plus propre à conserver la foi dans les âmes, le démon a déchaîné sa lutte contre lui. Malheureusement, nous voyons les désastres qu'il a causés. (…) Nous ne pouvons et nous ne devons pas nous arrêter ni laisser, comme dit Notre Seigneur, les fils des ténèbres être plus avisés que les fils de la Lumière. Le rosaire est l'arme la plus puissante pour nous défendre sur le champ de bataille ». Soeur Lucie de Fatima (1907-2005)

source : En ce mois d'octobre, la Très Sainte Vierge est venue nous apporter l'arme la plus puissante contre le démon après le Saint-Sacrifice de la Messe : le Rosaire !

18/08/2015

« En pays de mission, avant de bâtir une église, construisez d’abord une école »

 

Ecole_-_Salle_de_Classe_2.jpg(Québec-Vie 21/11/2013) C’est un fait encore aujourd’hui passé sous silence que les chrétiens du Québec ont abandonné l’évangélisation et la défense de la foi chrétienne le jour où ils ont cessé de veiller sur un enseignement de foi de qualité dans les écoles. Ils concédaient dès cet instant que l’unique fonction de la hiérarchie ecclésiastique québécoise consistait en ce que nous avons si souvent entendu de la bouche de prélats, une « gestion de la décroissance »…  

L’Église du Québec perd en nombre ce qu’elle gagnerait en convictions, en « qualité », en intensité? L’essayiste André Frossard se moquait bien de cette argumentation lorsqu’il parlait de l’apparition de ces chrétiens parfaits, apparition qui coïnciderait avec le jour où ils n’existeraient plus, complètement disparus…  

Le Cardinal Daniélou fut un prophète que plusieurs ont refusé d’écouter au début des années 1970, alors qu’il vint prononcer une conférence à la Basilique Notre-Dame sur l’importance de former à l’école des chrétiens capables de développer une pensée argumentée, pouvant confondre la bêtise d’un enseignement parallèle fondée sur les sophistes à la mode, de Camus en passant par Sartre et Simone de Beauvoir.  

Il n’y eut pratiquement aucun réveil, si ce n’est que quelques responsables religieux, devant une politique de déchristianisation du gouvernement.  

Pire. Le programme officiel de l’enseignement religieux dans les écoles contribua massivement, par son caractère infantilisant et profondément insultant à l’égard de l’intelligence des enfants, à les repousser vers un abandon de tout lien avec cette religion aux comportements et enseignements si insignifiants. Une réaction contraire aurait été des plus inquiétantes de la part de ces enfants.  

Les moins de 50 ans ont massivement abandonné la foi avec la bénédiction de responsables adorant le dieu sociologie, suivant « l’évolution de la société » à qui il ne fallait surtout rien imposer…  

Majoritairement, nos frères et sœurs, et ami (e) s, ont perdu la foi de leur enfance transmise généreusement par leurs parents, mais qui, adaptée à leurs jeunes âges, demandait à être revigorée par une nourriture intellectuelle fortifiante pour affronter la masse de détritus philosophiques venant en particulier de France et des États-Unis et qui submergèrent nos institutions scolaires.  

On ne peut réécrire l’histoire.  

Il nous faut recommencer au début, dans notre pays de mission. Et comme dans tout pays de mission, il faut d’abord nous assurer que la foi transmise par les quelques parents l’ayant malgré tout conservé, soit protégée et nourrie, pour qu’elle soit bien connue de cet enfant, pour qu’il réalise que cette relation entretenue avec ce Dieu qui l’aime, n’est pas avant tout le résultat d’un conditionnement parental, mais simplement, la très raisonnable réalité. Pour que nos enfants, s’ils le désirent, puissent choisir de conserver ce lien avec Dieu, ils doivent connaître les raisons de croire…  

C’est probablement ce qu’exprimait le cardinal Léo Burke à l’intronisation d’une nouvelle école sous le vocable de Saint Dominique (sur le site du Salon Beige du 19 novembre 2013)  :

 

  "[...] En effet, alors que dans votre pays cher à mon cœur on commence à détruire les églises – faute de moyens pour les entretenir – peut-être aussi faute de chrétiens pour les remplir – je pense à cette phrase du pape saint Pie X, dernier pape canonisé jusqu’à ce jour. Saint Pie X disait : « en pays de mission, avant de bâtir une église, construisez d’abord une école ! »
 
Venant du pape de l’eucharistie, quelle leçon ! En suivant ce programme, vous verrez les églises se remplir à nouveau, grâce aux vocations et aux foyers chrétiens issus des écoles authentiquement catholiques.
 
Nous sommes encore dans l’année de la foi et je voudrais vous encourager dans la diffusion de notre foi catholique. [...]"

 

Avons-nous assez souffert du manque d'écoles authentiquement chrétiennes au Québec ? Pourrons-nous un jour tourner la page et prendre résolument le chemin du réalisme évangélique?  

Les paroles du Pape François aujourd’hui sont pleines d’espérance sur le passage de cette naïveté religieuse appelée aussi « progressisme » qui a négocié la foi de nos enfants pour une reconnaissance sociale, celle d'être reconnue par comme étant « ouvert d'esprit »... Sur le site de zenit.org du 19 novembre 2013 :

 

  On ne négocie pas la fidélité « C’est comme s’ils disaient : "nous sommes progressistes, nous allons dans le sens du progrès, là où va tout le monde" ». Mais ils négocient « la fidélité au Dieu toujours fidèle ». « Ceci s’appelle apostasie, adultère... ils négocient exactement l’essentiel de leur être : leur fidélité au Seigneur ». Il s’agit d’un « esprit de progressisme adolescent » qui « croit qu’avancer dans n’importe quel choix est mieux que de rester dans les habitudes de la fidélité ».  

« Et ceci est une contradiction : on ne négocie pas les valeurs mais on négocie la fidélité. Et ceci, c’est justement le fruit du démon, du prince de ce monde, qui fait entrer dans l’esprit mondain ».  

Et ensuite, viennent les conséquences : « Ce n’est pas la belle mondialisation de l’unité de toutes les nations - chacune avec ses usages, mais unies – mais c’est la mondialisation de l’uniformité hégémonique, c’est la pensée unique. Et cette pensée unique est le fruit de la mondanité. »  

Enfin, lorsque « toutes les nations se conforment aux prescriptions royales », « le roi construit l'abomination de la désolation sur l'autel des holocaustes ».  

Non à la pensée unique   « Mais, Père, cela existe encore aujourd’hui ? Oui. Parce que l’esprit mondain existe encore aujourd’hui, et pousse, aujourd’hui encore, à cette envie d’être progressiste avec la pensée unique. Si on trouvait le Livre de l’alliance chez quelqu’un et si quelqu’un obéissait à la Loi, la sentence du roi le condamnait à mort : et cela, nous l’avons lu dans les journaux ces derniers mois. Ces gens ont négocié leur fidélité à leur Seigneur ; ces gens, poussés par l’esprit du monde, ont négocié leur identité, ont négocié leur appartenance à un peuple, un peuple que Dieu aime beaucoup, de qui Dieu veut faire son peuple ».  

Aujourd’hui, a mis en garde le pape, on pense qu'il faut « être comme tout le monde, être plus normaux, faire comme tout le monde, avec ce progressisme adolescent ».  

« Mais ce qui console, c’est que devant ce chemin de l’esprit du monde, du prince de ce monde, ce chemin d’infidélité, le Seigneur est toujours là, il ne peut se renier lui-même, il est le Fidèle ; Lui, il nous attend toujours, il nous aime tellement et il pardonne lorsque, nous repentant des pas, des petits pas que nous avons faits dans cet esprit de mondanité, nous allons à Lui, le Dieu fidèle envers son peuple qui n’est pas fidèle ».  

« Avec l’esprit des enfants de l’Église, prions le Seigneur pour que, par sa bonté, par sa fidélité, il nous sauve de cet esprit mondain qui négocie tout ; qu’il nous protège et nous fasse avancer, comme il a fait avancer son peuple dans le désert, en le prenant par la main, comme un papa qui porte son enfant. En tenant la main du Seigneur, nous avancerons en sécurité », a conclu le pape.

 

Dieu est fidèle, c'est là toute notre espérance...

 

09/04/2015

Entretien avec le père Mohan Sawhney: "Venez au Christ, la porte de sa miséricorde est ouverte"

Le père Mohan Sawhney, religieux norbertin de l'abbaye de Grimbergen et vicaire à la paroisse Notre-Dame de Laeken, a accepté de répondre aux questions d'Espérance Nouvelle.

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Que retenez-vous de l’année de la vie consacrée, d’une part au niveau de l’Église, et d’autre part sur le plan personnel, puisque vous êtes vous-même religieux ?

Ce que je retiens de l'année de la vie consacrée c’est essentiellement un rappel à ce que je suis et ce que je dois être. Quand le Saint Père nous fait la grâce de cette année, lui qui est lui-même religieux, c’est une invitation à redécouvrir la beauté de cette vie, sa fraîcheur, sa radicalité. Tout autour de nous au fond, nous voyons que les religieux meurent, on voit que les couvents ferment, qu’il n’y a pas de vocation, etc. Et quelque part c’est un coup de fouet, je pense, que le Saint Père fait à toute l’Église, en disant « écoutez, il y a une forme de vie qui est splendide, qui est merveilleuse, qui a rendu des services extraordinaires à l’Église et il ne faut pas l’oublier ».

 

Quel est selon vous le sens de l’année sainte de la miséricorde annoncée par le Pape et qu’en attendez-vous ? Que va-t-elle apporter à l’Église ?

Moi personnellement, comme tout le monde j’ai besoin de miséricorde, je pense. J’espère que ça va peut-être un petit peu réveiller les gens à redécouvrir le sacrement de la confession. Parce qu'il ne s’agit pas uniquement de dire « ah ben voilà j’obtiens miséricorde, Alléluia, et voilà. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Il s’agit de redécouvrir le sacrement par excellence que le Christ a institué pour obtenir cette miséricorde. Je pense que le Pape a à l’esprit de vouloir ramener des gens qui sont très loin de l’Église et de cette manière-là il veut dire d’une façon très très claire,  comme en sens inverse à l’égard de la mafia, que finalement ne croyez pas que vous êtes loin de Dieu. Dieu est plus proche de vous que vous ne l’imaginez. Profitez-en, la porte est ouverte, venez. Je crois que c’est ça.

 

Justement à propos du sacrement de la confession, que diriez-vous pour encourager les gens à se confesser, et en particulier à ceux que cela effraie ?

Ce que je dirais c’est: n’ayez pas peur, nous ne sommes pas là, nous prêtres, pour vous passer un savon. Nous sommes là plutôt pour vous donner le savon et vous allez voir qu’en vous savonnant ça sent bon, ça fait du bien. Je crois qu’il y a eu aussi une époque quand on parle avec des gens d’une certaine génération, où c’est vrai, la confession faisait peur et parfois on attrapait des remarques ou autre du prêtre ; ce n’était pas toujours amusant, il fallait y aller, qu'on le veuille ou non. Je crois que la Confession a beaucoup évolué aussi dans la façon de se confesser et dans la façon dont les confesseurs entendent les confessions. C’est essentiellement découvrir combien on peut se nettoyer l’âme. Nous nous nettoyons le corps, nous passons un temps extraordinaire au soin de notre corps avec des produits de beauté, etc., mais pour l’âme on ne fait rien. Et dans le sacrement de la confession, eh bien, c’est ça ce que l’on fait, on se soulage de beaucoup de choses. Ce n’est pas quelque chose de psychologique mais c’est quelque chose qui a trait à notre vie surnaturelle que nous avons oubliée en grande partie. Je crois que ça c’est quelque chose à vraiment redécouvrir.

 

Quel est pour vous le fondement de la vie chrétienne ?

Le fondement de la vie chrétienne c’est de vivre avec le Christ. Il n’y a pas de valeurs chrétiennes, il n’y a pas une civilisation chrétienne à défendre, il n’y a pas de slogan du parti à défendre comme si le christianisme était un parti comme le Parti socialiste ou le Parti libéral. Être chrétien c’est vivre avec Jésus. Nous voyons que ceux qui se disent chrétiens et qui ne vivent pas avec Jésus, finalement abandonnent le christianisme. C’est essentiellement cela, c’est être un disciple du Christ. C’est de là que vient le christianisme. « Christ », c’est le premier mot dans le christianisme. Si je ne vis pas avec Jésus, si je n’ai pas de relation avec lui, si je ne reçois jamais son précieux Corps, si je ne me confesse jamais, est-ce que je suis encore chrétien ? Ça c’est la question essentielle devant laquelle nous sommes placés aujourd’hui plus qu’hier il me semble.

 

C'est une bonne transition pour la question suivante : aujourd’hui en Belgique, beaucoup n’ont pas la foi ou ne pratiquent pas leur foi. En quoi s’approcher de la foi, de la prière et de la vie d’Église pourrait améliorer la vie de ces gens ? Quels motifs, quelles raisons pourrait avoir un athée, un agnostique ou un chrétien non pratiquant de s’intéresser à la foi catholique et d'entrer dans la vie de l’Église?

Je dirais à ces gens-là « ça change tout, ça change tout ». Cela me fait penser à ce que disait la reine Fabiola, c’est une façon de répondre qu’elle avait : « ça change tout vous savez ». C’est vrai qu’une fois qu’on a le Christ, tout devient clair. C’est un peu comme dans cette pièce où nous sommes, elle est sombre si j’éteins la lumière. Et si j’allume l’interrupteur, tout s’éclaire, tout devient lumineux, tout est distinguable. Avec le Christ, tout change, notre façon de voir les choses, notre façon de voir les gens, de parler, et sans le Christ, tout est terne, tout est sombre. Le Cardinal Sarah qui est responsable dans la Curie romaine de la liturgie, a publié un livre au titre très évocateur : Dieu ou rien. Je ne dirais pas que ceux qui n’ont pas Dieu n’ont rien dans leur vie, c’est peut-être un peu fort, mais il y a de la vérité là-dedans. Qu’a produit cette société libérée par la révolution française deux cent ans plus tard ? Est ce qu’elle est aussi libre, est-ce qu’elle est aussi heureuse, est ce qu’elle est aussi libérée qu’elle le prétend ? Moi je ne pense pas. Eh bien j’oserais dire « venez au Christ ». Je sais bien que l’on a pu faire beaucoup de choses sur le Christ, mais ces choses ne sont pas toujours liées à lui. Le Christ est toujours vrai, le Christ est toujours présent. Il suffit de le redécouvrir et de venir chez lui. C’est ça l’essentiel.

 

Selon vous, de quoi les gens ont-ils le plus besoin dans notre pays ? Ou qu’est-ce qui leur manque le plus ? Et la même question pour les chrétiens en particulier, de quoi ont-ils le plus besoin dans notre pays ?

Ce qui frappe le plus en Belgique et dans les pays avoisinants quand on revient de l'étranger, c’est le manque de joie. Dans tous ces autres pays, il y a mille et un problèmes tellement criants. Et finalement, bien souvent, les personnes qui n’ont pas grand-chose, sont des gens qui sont joyeux. Et je pense que la joie c’est aussi le dérivé de la foi. La foi procure une joie immense. Le Pape Paul VI de bienheureuse mémoire, a publié il y a x années, une exhortation apostolique sur la joie. Je crois que c’est quelque chose à redécouvrir. Je peux avoir beaucoup d’argent, c’est ce que la majorité des Belges ont, ils ont une vie confortable, et d’ailleurs le sondage qui a paru dans la presse la semaine dernière disait que la majorité des Belges sont heureux, mais est-ce qu’ils sont joyeux ?  Est-ce qu’ils ont vraiment cette étincelle au cœur ? Et je crois que c’est ça ce qui manque à notre société, c’est cette joie ! Et ça se voit. Quand on voit les gens dans les pays pauvres, souvent les gens sont joyeux et témoignent aussi d’une affection que l’on ne rencontre plus ici. Et ça je souhaiterais à notre continent de redécouvrir.

 

Quel est le dernier pays étranger dans lequel vous avez séjourné ?

J’ai pris des vacances il y a deux ans donc il y a un petit temps. C’était en Italie à Florence où j’étais allé voir toutes les merveilles de la Toscane. Mais sinon un pays où je me rends depuis mon enfance, c’est l’Inde. Un pays de mille et un problèmes qui ne seront pas résolus avec le développement économique que l’on nous promet. Mais un pays qui a une âme, un pays qui a des valeurs propres et une civilisation et une culture extraordinaire à découvrir. Ça vaut le voyage.

 

Encore une petite question personnelle : vous avez des origines indiennes alors ?

Oui, je suis indien. Donc mon nom un peu sauvage, « Mohan », est un nom typiquement indien. C’est-à-dire que c’est mon père qui est indien. C’est mon père qui est indien et qui a immigré ici dans les années soixante. Ma mère est belge et je suis né et j'ai grandi ici. Donc finalement je n’ai de l’Inde que des attaches familiales de par mon père. Ce sont mes origines.

 

Vous êtes religieux norbertin, vous appartenez donc à l’Ordre des Prémontrés fondé par saint Norbert de Xanten. En quoi consistent essentiellement la règle et la vie des norbertins et quelles sont les principales spécificités de cet ordre religieux ?

C’est une question qui pourrait m’entraîner pendant des heures mais je vais essayer d’être bref. Les prémontrés donc, ont cette caractéristique qu’ils vivent en communauté. Ce ne sont pas des moines, ce sont des chanoines réguliers, grande différence. C’est-à-dire que nous ne sommes pas contemplatifs : à côté d'une vie presque monastique, à Grimbergen en ce qui me concerne, donc une vie centrée sur l’office qui est solennellement chanté comme dans une abbaye, en même temps nous avons un apostolat à l’extérieur, en général dans les paroisses. Nous suivons la règle de saint Augustin qui est une règle très ancienne, si pas la plus ancienne encore en vigueur, puisqu’elle remonte au IVème siècle. C’est ce que nous vivons à Grimbergen depuis l’année 1128. Donc nous ne sommes pas des derniers venus dans l’Église, surtout pas en Belgique, où nous avons eu énormément de rayonnement, énormément de paroisses, et nous avons fondé et fait beaucoup de choses.

 

Pouvez-vous dire un mot sur la vie de saint Norbert ?

C’est une vie un peu étrange dans le sens où c’est un noble qui n’a absolument pas envie d’être prêtre et religieux, puisqu'on l’envoie dans un monastère comme on le fait au Moyen-Age avec le cadet d’une famille noble. Et voilà qu’il rencontre le Christ, et voilà qu’en une fois il se convertit d’une manière phénoménale et cela va l’amener à fonder notre ordre, à tout quitter, à vivre dans la pauvreté, lui qui était riche, et à redécouvrir finalement ce pourquoi il était entré dans la vie religieuse. Alors il a beaucoup de péripéties...C’est une figure qui est pleine de feu. Saint Bernard, qui était son ami, un autre grand réformateur de l’Église, disait : « Norbert se distingue par sa foi. » Il a une foi extraordinaire dans le Saint-Sacrement et dans la messe, qu’il célébrait tous les jours, ce qui apparemment à l’époque était rare, ça commençait à peine à se faire, et il célébrait avec une grande foi. Et je pense que ça c’est une des grandes spécificités de saint Norbert, c’est cette foi, c’est cette vigueur, c’est cet amour de feu pour le Christ.

 

En Belgique il y a sept abbayes occupées par des communautés de chanoines prémontrés dont une en province de Namur, une à Bruxelles et cinq en région flamande, donc l’Ordre Prémontré semble s’en tirer assez bien face à la crise des vocations qui a touché notre pays. A quoi attribuez-vous cette bonne santé des abbayes prémontrées en Belgique ?

Je crois que c’est un cocktail de beaucoup de choses, c’est-à-dire que le fait que nous vivons ensemble, cela attire des jeunes qui ont envie de devenir prêtre mais n’ont pas envie de se retrouver seul dans un presbytère. Nous ne sommes pas des communautés coincées, c'est-à-dire où il faut presque demander la permission pour remuer le gros orteil, dans certaines communautés c’est un peu comme ça. Chez nous, il n’y a pas cela. Il y a cette sagesse des siècles et il y a aussi cette souplesse qui permet de vivre dans ce monde, mais en même temps d’avoir la beauté de la liturgie, la chaleur de la vie fraternelle et une certaine tradition. Voilà, je crois que c’est ce petit cocktail-là qui attire les jeunes.

 

Comment décririez-vous une journée typique d’un chanoine prémontré à l’abbaye de Grimbergen où vous vivez ?

Alors d’abord c’est une journée qui commence tôt, puisque nous nous levons tous pour l’office du matin, qui chez nous commence à sept heures du matin. C’est une vie qui est rythmée sur la liturgie. Nous avons les laudes, nous avons la messe conventuelle tous les jours, qui est chantée, nous avons l’office du milieu du jour, l’office des vêpres, et entre tout cela nous avons nos paroisses. Par exemple, si moi j’ai un enterrement dans ma paroisse à Notre-Dame de Laeken, eh bien après la messe conventuelle, je me dépêche pour aller célébrer cet enterrement. Il y a tout le reste aussi, recevoir les gens, visiter les gens, préparer les baptêmes, les mariages, écouter les confessions, recevoir en direction spirituelle, écrire des sermons, écrire éventuellement une retraite, tout cela, ça remplit mes journées. Et le soir il y a les réunions, ça on n’y coupe pas dans les paroisses aujourd’hui (rires).

 

L'abbaye de Grimbergen et les autres abbayes prémontrées accueillent-elles des visiteurs, ou des hôtes, des groupes, ou certaines activités ouvertes à des personnes de l’extérieur ?

Bien sûr, comme toute abbaye qui se respecte, nous avons des hôtes, des gens qui viennent pour visiter les lieux, certaines abbayes plus que d’autres, la nôtre un peu moins, mais il y a des abbayes qui ne font pratiquement que cela, accueillir des gens du matin jusqu’au soir. C’est un charisme qui est propre aux communautés religieuses et cela attire parfois des gens qui ne vont pas aller spécifiquement dans une paroisse, parce qu’il y a toujours dans chaque abbaye quelque chose d’un peu magique qui attire les gens.

 

On peut faire un séjour à Grimbergen ?

Oui, on peut faire un séjour à Grimbergen, mais évidemment ce sera un séjour en néerlandais puisque la communauté est néerlandophone, et vous savez que quand on est sur la frontière linguistique, les gens sont toujours un peu plus tranchés sur leurs positions. Mais bon, nous sommes ouverts à tout le monde bien entendu.

 

Vous servez également en paroisse à Notre-Dame de Laeken. Quelles sont vos activités et responsabilités dans le cadre de cette charge pastorale ? Parmi les différents aspects de cette charge, lequel préférez-vous ? Ou bien qu’est-ce qui vous touche le plus dans l’exercice de cette charge ?

Cela fait presque vingt ans que je suis vicaire dans cette paroisse. Je vois les choses évoluer aussi. Ce qui me touche le plus, ce que j’aime le plus dans le travail paroissial, c’est le fait que j’ai contact avec monsieur tout le monde, et surtout monsieur qui ne va jamais à l’église. C’est vraiment monsieur tout le monde, et on voit dans une grande paroisse de ville, la population changer et évoluer. Ce que j’aime beaucoup c’est prêcher. Prêcher le dimanche à ce public qui est intéressé mais qui n’est pas toujours des plus convaincus. J’aime aussi les baptêmes, c’est moi qui ai la pastorale des baptêmes, et il y a quelque chose de très beau dans le rituel du baptême. C’est le début : sans le baptême, on ne devient pas chrétien. Ça ce sont les choses, essentiellement, que j’aime beaucoup dans ma charge de vicaire paroissial.

 

Pouvez-vous dire un mot sur vos travaux ou autres activités ?

Les travaux que j’ai fait c’est essentiellement être fidèle à ma vie religieuse. Mon travail essentiellement c’est de prêcher, c’est de vivre la vie religieuse. Je suis aussi relié à une radio flamande qui s’appelle « Radio Spes » qui émet depuis la basilique de Koekelberg. Tous les soirs depuis vingt ans, j’ai la prière du soir à 21h, qu’on peut également suivre sur internet, c'est sur 105FM pour ceux qui habitent Bruxelles. On peut m’entendre à cette heure-là, en néerlandais, faire les prières du soir. Ce sont là essentiellement mes travaux, si je puis dire ainsi.

 

Quelles sont selon vous les clés de l’évangélisation, ou de la réenvangélisation, au XXIème siècle ?

 Je crois que c’est être authentique, être vrai, c’est ça qui attire. Quand on voit toutes les choses nouvelles qui fleurissent dans l’Église, alors que l’on dit que l’Église va mourir, on voit que ce sont des choses qui sont vraies, qui sont authentiques, qui sont fidèles à l’Évangile, c’est ça la clé de l’évangélisation, le reste finalement, on le voit, ça meurt.

 

Quel conseil général donneriez-vous aux jeunes qui voudraient découvrir la foi et l’Église ?

D’abord venez voir. Venez à l’église. Ça ne sert à rien de rester derrière son ordinateur, ce n’est pas comme ça que l’on découvre l’Église. Et allez dans des communautés qui rayonnent. C’est vrai qu’il y a des paroisses qui meurent, où il n’y a plus que dix personnes. Je dirais que ce n'est pas là que vous allez découvrir la vie de l’Église. Venez dans les communautés où il y a des jeunes, où il y a une belle liturgie, et où il y a de belles choses qui se font en dehors.

 

On parle parfois aujourd’hui de crise au niveau des vocations, pas seulement les vocations religieuses et sacerdotales, mais aussi les vocations au mariage et à la vie de famille. Qu’est-ce qui est indispensable, qu’est-ce qui est recommandable, pour qu’un jeune chrétien, une jeune chrétienne réponde à la vocation qui est la sienne ?

Vous avez très bien dit, à propos des vocations religieuses, que ce n’est pas seulement un problème lié aux vocations religieuses, c’est un problème général dans l’Église, il y a un manque de foi dans l’Église. Et donc, les vocations religieuses et sacerdotales viennent de la foi des fidèles, et s’il y a moins de foi chez les fidèles, il y aura moins de vocations religieuses et sacerdotales. C’est toujours la même chose. Mais je dirais que ce qu’il faudrait pour rallumer la flamme, c’est essentiellement plus de conviction, plus de foi, plus de prière. S’il n’y a pas ça dans un peuple chrétien, et bien il n’y a plus de peuple chrétien. Toutes ces grandes familles catholiques où on voit qu’il n’y a plus rien finalement, ils ont des beaux noms et de beaux passés, avec de beaux arbres généalogiques et des grandes familles qui ont donné des évêques, des prêtres et des religieuses, mais aujourd’hui elles ne donnent plus rien parce que très souvent elles ne prient plus, très souvent il n’y a plus de vie de foi et c’est ça qu’il faut redécouvrir. C’est la foi, c’est la prière, c’est la fidélité à l’enseignement de Jésus.

 

Qu’attendez-vous de la seconde assemblée du Synode des évêques convoqués par le Pape sur le thème de la famille en octobre 2015 ?

Ce que j’en attends, c’est que la famille soit encouragée, voilà ce que j’en attends. Le reste c’est de la spéculation et du blabla de journalistes, qui nourrit parfois de grandes attentes chez certains. Moi ce que j’en attends c’est que la famille soit renforcée.

 

On a parfois l’impression que l’Église est divisée en différentes tendances au niveau théologique, pastoral, spirituel, liturgique, etc. Qu’est-ce qui peut rétablir ou renforcer l’unité de cette Église qui apparaît parfois aussi divisée ?

D’abord cesser de dire du mal l’un de l’autre, ça fait le jeu de ceux qui ne sont pas de notre famille, ça les arrange bien que nous soyons divisés. Arrêter de diviser l’Église, ça vaut pour toutes les chapelles, tous les clans, toutes les divisions. Et ça vaut aussi pour tous les journalistes, qui souvent, même s’ils se disent chrétiens, écrivent des bêtises et divisent, et diabolisent les gens. Et ça je crois que c’est très mauvais. Pour le reste, le seul juge de la vérité des mouvements, c’est le temps. Le temps montrera ce qui vient de Dieu et ce qui ne vient pas de Dieu. Ce qui ne vient pas de Dieu va mourir, et ce qui vient de Dieu continuera à prospérer parce que c’est Lui qui est derrière.

 

> Le site internet de l'abbaye de Grimbergen: www.abdijgrimbergen.be

 

Comment Fréjus-Toulon est devenu pionnier le la nouvelle évangélisation: "C'est par la grâce que chacun peut donner le meilleur de lui-même selon les dons qu'il a reçus de Dieu"

La Vie consacre son dernier numéro à la fin ou la résurrection du catholicisme en France. Le journal dresse un panorama de l’Eglise en France, en grande difficulté à bien des niveaux. Toutefois, il s’est penché sur le cas peu commun du diocèse de Fréjus-Toulon, véritable laboratoire de la nouvelle évangélisation :

« Les faits sont là : le diocèse de Fréjus-Toulon, qui correspond au département du Var, avec son million d’habitants, est celui qui ordonne le plus de prêtres par habitant en France. Il en compte actuellement 252 en activité et 93 en mission à l’extérieur, un chiffre en croissance constante et qui suffit pour assurer une présence dans chaque paroisse. Cinq jeunes hommes y ont embrassé le sacerdoce l’année dernière, alors que le grand diocèse de Lyon en a seulement ordonné trois.

Premier moteur de ce renouveau, Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, annonce d’emblée que l’important est de « partir des besoins des gens ». Depuis 15 ans qu’il assure son ministère, il assume ce pragmatisme. Des traditionalistes aux charismatiques en passant par les fidèles les plus classiques ou les militants du CCFD-Terre solidaire, tout le monde est le bienvenu. L’évêque a aussi fait venir des dizaines de communautés étrangères spécialisées dans l’évangélisation. Selon lui, un des rôles de l’Église est de permettre la « fertilisation » – un de ses maîtres mots – entre gens de cultures différentes. »

Mgr Dominique Rey est à la tête depuis 15 ans de ce diocèse dynamique, où le nombre de prêtres est suffisant et en augmentation. Il explique :

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« Si vous deviez résumer votre stratégie d’évangélisation en quelques points, que mettriez-vous en avant ?

Plusieurs points structurants. Le premier est la dimension du primat de la grâce. On peut avoir des idées, prendre des initiatives, mener des programmes pastoraux, mais ce qui est préalable à toute notre action, c’est d’abord ce que Dieu fait à travers nous. Je relie le dynamisme du diocèse à la présence d’une forte vie contemplative. On a la chance d’avoir de nombreuses communautés monastiques ici : des cisterciens, les moines de Lérins, des chartreuses, des bénédictines, etc. Ils forment un support dans la vie intérieure. Ce qui nous renvoie au fait que le premier ressort de l’évangélisation, plus que des entreprises personnelles, c’est la capacité de revenir aux sources de la mission : la source sacramentelle, en particulier l’adoration eucharistique.

Donc, la « stratégie », ce n’est pas d’abord des techniques d’évangélisation…

Non. Mais le deuxième pilier est la place donnée aux charismes au sens large et à la manière de vivre l’évangile suivant ce que l’on porte. Nous avons cette intuition : ce n’est pas la taille de la chaussure qui détermine la pointure du pied, mais l’inverse. Or, nous avons connu des pastorales qui parfois nous ont enfermés dans des schémas contraignants, soviétiques. Alors qu’il faudrait au contraire partir de ce que chacun reçoit comme don de la grâce de Dieu, pour ensuite donner le meilleur de soi-même. De nombreuses communautés viennent de l’extérieur. Certaines sont nées de l’intérieur. »

Source: L'exemple vient de Fréjus-Toulon

03/03/2015

Le principal obstacle à l'évangélisation - Et comment il doit être surmonté

Sermon du P. Bill Casey à propos du principal obstacle rencontré par l’Église catholique dans son œuvre d'évangélisation, prononcé le 13 juillet 2009 aux États-Unis. Le P. Bill Casey est membre de la Congrégation des Pères de la Miséricorde.

 

> Applaudir dans une église: est-ce catholique ?

> Danses liturgiques: est-ce catholique ?