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06/06/2016

Ce qu'il manque aux apôtres d'aujourd'hui : aimer passionnément les âmes

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Peu d'apôtres, prêtres ou laïcs, sont prêts pour l'apostolat d'aujourd'hui. Un prédicateur en renom me disait son impression, en descendant de chaire, de n'avoir pas donné aux fidèles ce qu'ils étaient en droit d'attendre. La prédication, du moins quand elle n'est pas désespérément pratique et banale, plane presque toujours au‑dessus des têtes, impuissante à mettre les âmes en résonance. Et si l'on voulait bien interroger les apôtres sociaux, les dirigeants ou conseillers d'œuvres n'arracherait‑on pas des aveux pareils à ceux de ce prêtre averti ?

L'action ne pénètre pas. elle reste en surface. Chacun de nous ne l'a‑t-­il pas senti, quand l'âme au‑dedans était toute bouillonnante, mais l'effet sur autrui comme imperceptible ? Nos désirs les plus véhéments, nos vues les plus claires, quand il s'agit de les communiquer, ne trouvent pas facilement la voie de l'esprit et du cœur.

Nous avons remué des mots, exprimé des idées, esquissé des synthèses, et nous n'avons pas été compris. Pourtant, notre doctrine était sûre; elle répétait l'Évangile, les Pères, saint Thomas, les encycliques. Pourtant, nous avions raison. Mais le contact ne s'est pas assez établi notre dynamisme n'a pas su se faire entraîneur.

Quelques‑uns d'entre nous pourraient nous sembler plus heureux. Agrippés davantage au réel, ils ont obtenu dans l'action professionnelle ou dans l'action civique des résultats comme tangibles : par eux un peu de justice s'est réintroduit dans le donné social, des contrats ont été observés, des protections indispensables établies, des réformes profondes amorcées. Pourtant, aux questions que nous leur avons posées, ils nous ont répondu par la confidence de leur désespoir devant une société toujours en dérobade devant l'effort moralisateur et sanctificateur. A leur sens, ils ne touchent du désordre social que la pelure : les plus grandes corruptions sont au‑dedans, établies dans les rouages mêmes, dans les législations et dans les inerties collectives ou individuelles. Il faudrait des génies et des saints pour porter remède à ces maux ; encore devraient‑ils être tenaces et puissants.

Tirons leçon de ces remarques.

Les apôtres d'aujourd'hui vont parfois trop tôt à l'action, avant que leur culture humaine et leur formation chrétienne soient assez assurées. Ils restent, dans leur activité apostolique, au niveau de leur valeur vraie. Malgré leur générosité, ils sont impuissants. Quelques cercles spéciaux s'ouvrent volontiers à leur action : enfants, religieuses, âmes pieuses, ou camarades. Mais devant des hommes, ils sont au fond désarmés, n'ayant à leur portée que les formules toutes faites, abstraites ou usées, tirées des livres de théologie, des sermonnaires, ou des manuels de piété. S'il s'agit même des encycliques, elles sont utilisées sans efficacité, car on n'en saurait faire qu'usage littéral, n'ayant pas de la société en laquelle on vit une connaissance expérimentale.

Je sais qu'il y a les suppléances de la grâce. Les apôtres avaient peu de culture : ils ont changé le monde. Le saint, qui laisse grandir en lui l'intime désir du bien d'autrui, opère par cette prière constante plus que par son action ; et Dieu sait utiliser aux plus grandes œuvres les plus débiles instruments s'ils sont totalement dociles. En apostolat, Dieu Inspire, conduit, récompense : il est souverain maître et rien ne l'irrite comme la confiance orgueilleuse de quiconque en soi‑même. Les plus humbles sont finalement les plus grands : encore y a‑t‑il connexion des vertus, et l'humilité vraie n'exclut pas la force en sa forme magnanime.

Les magnanimes voient grand, désirent grand, réalisent grand, je ne dirai pas malgré leur humilité, mais par leur humilité. Se mettant à leur vraie place parmi tous êtres et toutes choses, ils sont juste placés comme il faut pour y bien voir ; pour mettre Dieu à sa place infiniment transcendante au‑dessus de tout, et l'univers, et l'humanité, et les nations, et les professions, et les entreprises, et les familles, et les hommes, et l'économie, et la politique, et la science, et la technique, et toute la création inférieure : chacun et chaque chose à sa place, sous le très large regard de la raison et de la foi.

Peut‑être est‑ce simplement tout cela qui manque à trop d'apôtres d'aujourd'hui ; ils sont partis trop tôt, ou trop tôt ils se sont contentés de ce qu'ils avaient de science, d'expérience et de vertu. Ils ont cru trop tôt, beaucoup trop tôt, qu'ils étaient au point. Laïcs, ils sont restés des militants médiocres, à peine utilisables ; ou des chefs trop spécialisés, inaptes aux grands postes. Prêtres, ils ont indéfiniment, hors de la vie, hors du réel, inadaptés et incompris, répété les mêmes sermons et ronronné les mêmes clichés. Une clientèle facilement admiratrice leur a suffi, quand la masse ne savait même plus qu'il y a un Dieu et que le Christ est venu, quand il n'y avait personne pour rappeler aux puissants, aux supérieurs, leurs devoirs ; pour condamner le mal avec précision et indiquer aux carrefours sociaux le droit chemin.

Je crois qu'il manque à trop d'apôtres d'aujourd'hui d'aimer passionnément les âmes. Il leur manque aussi de connaître l'humanité, cette humanité de notre temps, dont nous sommes. Combien se sont penchés sur notre société malade, pour l'ausculter, comme fait le médecin ? Combien ont pris le temps d'étudier à fond la trame même de la vie sociale, en ses courants intellectuels, en ses rouages économiques, en ses contraintes légales, en ses groupements politiques ? Pour agir avec chances de succès, il faut connaître. Trop de médecins de notre société ne la connaissent pas, ni ses déchéances profondes, ni ses potentialités encore intactes. Avant de traiter ce grand malade, il le faut à tout prix étudier, et bien posséder la vraie science de guérir. La théologie en quelques thèses ne peut suffire ici ; la sagesse s'impose : le regard de l'humble qui s'apparente à force de pureté au regard de Dieu, le regard du contemplatif sur le Christ, en qui tout se résume, et qui commença consciemment en lui‑même le salut de chaque génération. L'apôtre d'aujourd'hui doit insérer son action dans le plan du Christ sur ce temps : bien connaître le Christ et connaître son temps pour les rapprocher avec amour, tout est là.

Source : "Connaître notre temps"

16/04/2016

Tous les saints le confirment : beaucoup d'appelés et peu d'élus au Royaume de Dieu

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Image : Fra Angelico, Les précurseurs du Christ avec les saints et les martyrs, 1423-1424. Domaine public.

 

16/11/2015

Voulez-vous que toute votre famille se retrouve au Ciel ? Lisez ces lignes

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Voulez vous accomplir cette noble aspiration ? Voulez-vous qu'il ne manque pas un seul membre de votre famille au Ciel ? Je vais vous donner une consigne pour y parvenir: priez le chapelet en famille tous les jours de votre vie.

La famille qui prie le chapelet tous les jours a la garantie morale de son salut éternel, parce qu'il est moralement impossible que la Très Sainte Vierge, la Reine du ciel et de la terre, qui est aussi notre Reine et notre Mère très douce, cesse tout simplement d'écouter une famille qui l'invoque tous les jours en lui disant cinquante fois avec ferveur et confiance: "Priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort". C'est moralement impossible, mes frères, je l'affirme catégoriquement au nom de la théologie catholique. La Vierge ne peut pas abandonner cette famille. Elle se chargera de les faire vivre chrétiennement et de leur obtenir la grâce de se repentir s'il leur arrive d'avoir le malheur de pécher.

Il est vrai que celui qui meurt en état de péché mortel se condamne, même s'il a beaucoup prié le chapelet au cours de sa vie. Bien sûr. Celui qui meurt en état de péché mortel se condamne, même s'il a beaucoup prié le chapelet. Ah, mais ce qui est moralement impossible, c'est que celui qui prie beaucoup le chapelet finisse par mourir en état de péché mortel. La Vierge ne le permettra pas. Si vous priez le chapelet quotidiennement et avec ferveur, si vous invoquez la Vierge Marie avec une confiance filiale, Elle se chargera de ce que vous ne mouriez pas en état de péché mortel. Vous quitterez le péché; vous vous repentirez, vous vivrez chrétiennement et mourrez dans la grâce de Dieu.

Le chapelet bien prié quotidiennement est un passeport pour l'éternité, une assurance du Ciel ! Ce n'est pas simplement un dominicain enthousiaste qui vous le dit parce que c'est Saint Dominique de Guzmán qui a propagé le chapelet. Ce n'est pas cela. Je vous le dis au nom de la théologie catholique, mes frères. Priez le chapelet en famille tous les jours de votre vie et je vous assure catégoriquement, au nom de la Vierge Marie, que vous obtiendrez de réunir toute votre famille au Ciel ! Quelle joie si grande de nous réunir à nouveau et de ne plus jamais nous séparer !

Antonio Royo Marín, O.P.

"Le mystère de l'au-delà"

 

Source: Adelante la Fe - San Miguel Arcángel. Traduit de l'espagnol par Espérance Nouvelle.

Vous pouvez apporter votre contribution à Espérance Nouvelle en envoyant une traduction par mail à l'adresse: info.esperancenouvelle[at]gmail.com

02/10/2015

Léon XIII et le rosaire

leoxiii.jpgLe pape Léon XIII est connu pour son développement de la doctrine sociale de l’Eglise mais peu de personnes se souviennent encore qu’il fut appelé autrefois le pape du Rosaire. Dans une époque « où tous les maux s’accumulaient pour opprimer l’Eglise sous leur poids »  Léon XIII conçoit le projet de recourir à l’instrument qui de par le passé a déjà fait ses preuves. Il décide de recommander à nouveau le Rosaire de saint Dominique et de saint Pie V.

C’est pourquoi dans son encyclique du 1er septembre 1883 [Supremi Apostolus Officio, NdEspN] « il décrète et ordonne que dans tout le monde catholique la fête prochaine de Notre Dame du Rosaire sera célébrée avec une piété toute spéciale et avec toutes les solennités du culte : du 1er octobre au 2 novembre suivant on récitera pieusement  cinq dizaines au moins du Rosaire, suivies des Litanies de Lorette, dans toutes les églises paroissiales ».  Dans un bref du 24 décembre 1883, le Saint Père exprime sa joie que le peuple catholique eût partout si bien obéi à ses ordres. Il demandait de persévérer dans cette pratique. Le 30 août 1884 il renouvelait pour le mois d’octobre les prescriptions de l’année précédente. « Puisque l’acharnement des ennemis du christianisme est si grand, la constance et l’énergie des défenseurs ne doivent pas être moins vives… » Et le 20 août 1885 un décret de la Sacré Congrégation des Rites ordonna de continuer ainsi chaque année « tant que durera ce triste état de choses pour l’Eglise et pour les affaires publiques. » Lors de l’indiction du jubilé extraordinaire de 1886 le pape décide de placer ce jubilé sous le patronage de Notre Dame du Rosaire. L’année jubilaire n’était pas achevée, et les exercices du mois du Rosaire se poursuivaient encore, que le pape écrit le 26 octobre 1886 au cardinal Parocchi, son vicaire pour la ville de Rome, afin qu’il fasse poursuivre la récitation quotidienne du Rosaire dans les paroisses de Rome.

 

leonxiii.jpgLe 15 août 1889, dans une encyclique cette fois [Quamquam Pluries, NdEspN], le pape inculquait de nouveau, contre la puissance de Satan, le recours aux pouvoirs célestes par des prières incessantes. Et après avoir admirablement mis en valeur les titres de Saint Joseph au patronage de l’Eglise universelle, il demandait de le prier en même temps que Marie, durant le mois d’octobre. Et c’est pourquoi chaque jour de ce mois une prière à saint Joseph, composée par Léon XIII est récitée après le Rosaire devant le Saint Sacrement.

 

En somme depuis le 1er septembre 1883 où le pape avait établi par les faits l’efficacité merveilleuse de cette prière qu’est le Rosaire, il se contentera, sept fois de suite de recommander avec insistance sa récitation. Le 22 septembre 1891 il change de méthode et hausse le ton. Dans une encyclique [Octobri Mense, NdEspN] il considère le Rosaire en lui-même. Magistralement il analyse cette dévotion à Marie et révèle le secret de sa valeur incomparable. Il montre comment Marie est médiatrice dans l’ordre du salut. Il faut donc lui adresser nos prières avec confiance et entre toutes les méthodes de la prier, le Rosaire est préférable. C’est un si merveilleux composé de méditations et de prières vocales qu’on ne peut rien imaginer de plus agréable à la Vierge et de plus salutaire à nos âmes.

leon-xiii.jpgPlusieurs années de suite, à l’approche du mois d’octobre continueront de paraître de grandes encycliques sur le Rosaire. Celle du 7 septembre 1892 [Magnae Dei Matris, NdEspN] poursuivait dans une première partie l’enseignement de la précédente, mais ensuite cette encyclique développait l’idée du Rosaire comme remède à la corruption du monde, parce qu’il est un moyen facile de faire pénétrer dans les esprits les dogmes principaux de la foi chrétienne.

Toutes ses encycliques sur le Rosaire développeront cette ligne directrice, seule celle de 1895 [Adiutricem, NdEspN] part sur un autre aspect du Rosaire, celui du moyen de réaliser l’union des âmes.

Léon XIII écrivit sa dernière encyclique sur le Rosaire en 1898 [Diuturni Temporis, NdEspN], encyclique dans laquelle il annonça qu’il allait couronner son œuvre par un suprême document en publiant une constitution relative aux droits et privilèges dont jouissent les confréries du Rosaire. Cette constitution apostolique du 2 octobre 1898 fut suivie le 30 août 1899 du catalogue officiel des indulgences du Rosaire. Son œuvre mariale achevée Léon XIII rendit son âme à Dieu le 20 juillet 1903.

Source : Spiritualité - Année du Rosaire

> La liste des encycliques de Léon XIII sur le site du Vatican