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02/01/2017

L’amitié sans faille, terreau de l’évangélisation

 

Les cloches sonneront-elles encore demain ? C’est notre défi qui relève de l’urgence.
C’est ainsi que je terminai un récent billet  en reprenant le titre du dernier livre de Philippe de Villiers. Ce défi concerne bien évidemment le pape et les évêques, mais aussi et d’abord nos petites communautés, là où nous sommes acteurs.

Le pape Benoît XVI dans son livre Le sel de la Terre nous dit :

« L’Église prendra d’autres formes. Elle ressemblera moins aux grandes sociétés, elle sera davantage l’Église des minorités, elle se perpétuera dans de petits cercles vivants où des gens convaincus et croyants agiront selon leur foi. Mais c’est précisément ainsi qu’elle deviendra, comme le dit la Bible, le sel de la terre. »

Cette vision prophétique de maintenir « des îlots, des oasis » où l’on peut dire de ceux qui y vivent « voyez comme ils s’aiment, ce sont des chrétiens » est à notre portée. Le prix à payer en est modeste, et grâce à notre bonne entente l’Esprit Saint se chargera seul de l’évangélisation à notre entour.

Nous autres catholiques, sommes coincés entre la République et l’Islam. (...) Il y a le feu à la baraque et nous n’avons vraiment plus les moyens à nous entre-déchirer en conflits divers et variés comme des enfants gâtés. Garder ses convictions sans manquer à la charité, qu’elles soient politiques, liturgiques (!) ou autres est bien sûr possible.

C’est sur l’amour que nous serons jugés, sur terre et… au Ciel !

François Charbonnier
10/12/2016

évangélisation, nouvelle évangélisation, combat culturel, Benoît XVI, Pape Benoît XVI

« Sous l’égide de la Vierge qui écrase le dragon, les chrétiens qui prient véritablement et qui s’aiment dans le Christ se donneront la main, comme des frères, par-dessus les flots déchaînés d’un monde qui a renié Dieu et qui est en train de détruire l’homme. Unis par la prière et l’amitié, aussi contrecarrés soient-ils par la pression générale, ils arriveront à maintenir ou à reconstituer une sorte de milieu temporel vraiment civilisé, suffisant pour permettre aux âmes de bonne volonté de ne pas aller à la dérive et se perdre sans retour mais de rester fermes et vivantes, de poursuivre leur chant intérieur, de célébrer sans cesse l’amour et la beauté de Dieu à travers les épreuves de l’exil », prophétise admirablement le Père Calmel.
« L’Église prendra d’autres formes. Elle ressemblera moins aux grandes sociétés, elle sera davantage l’Église des minorités, elle se perpétuera dans de petits cercles vivants où des gens convaincus et croyants agiront selon leur foi. Mais c’est précisément ainsi qu’elle deviendra, comme le dit la Bible, le sel de la terre. »

Joseph Cardinal Ratzinger - Le sel de la Terre

 

Source : Saint Michel de Rolleboise

 

24/09/2015

Papes Jean-Paul II et Benoît XVI: Le manque de foi ne suffit jamais à rendre un mariage nul

C'est ce qui apparaît clairement dans le dernier discours adressé par Benoît XVI au Tribunal de la Rote Romaine, en présence de Mgr Pio Vito Pinto.

 

 

DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
À L'OCCASION DE L’INAUGURATION DE L’ANNÉE JUDICIAIRE
DU TRIBUNAL DE LA ROTE ROMAINE

Salle Clémentine
Samedi 26 janvier 2013

 

Chers membres du Tribunal de la Rote romaine !

C’est pour moi un motif de joie de vous retrouver à l’occasion de l’inauguration de l’année judiciaire. Je remercie votre doyen, Mgr Pio Vito Pinto, des sentiments exprimés en votre nom à tous et que, en retour, je vous adresse moi aussi de tout cœur. Cette rencontre m’offre l’opportunité de réaffirmer mon estime et ma considération pour le service élevé que vous prêtez au Successeur de Pierre et à l’Église tout entière, ainsi que de vous inciter à un engagement toujours plus grand dans un domaine assurément difficile, mais précieux pour le salut des âmes. Le principe selon lequel la salus animarum est la loi suprême dans l’Église (cf. CIC, can. 1752) doit être bien gardé à l’esprit et trouver chaque jour, dans votre travail, la réponse rigoureuse qui lui est due.

1. Dans le contexte de l’Année de la foi, je voudrais m’arrêter de manière particulière sur certains aspects du rapport entre foi et mariage, en observant comment l’actuelle crise de la foi, qui touche différentes parties du monde, porte en elle une crise de la société conjugale, avec toute la charge de malaise et de souffrance que cela comporte aussi pour les enfants. Nous pouvons prendre comme point de départ la racine linguistique commune que possèdent, en latin, les termes fides et foedus, ce dernier étant un terme avec lequel le Code de droit canonique désigne la réalité naturelle du mariage, comme un pacte irrévocable entre un homme et une femme (cf. can. 1055 § 1). En effet, la confiance réciproque est la base incontournable de tout pacte ou alliance.

Sur le plan théologique, la relation entre foi et mariage prend une signification encore plus profonde. En effet, le lien sponsal, bien qu’étant une réalité naturelle, entre les baptisés a été élevé par le Christ à la dignité de sacrement (cf. ibid.).

Le pacte indissoluble entre un homme et une femme n’exige pas, afin d’assurer son caractère sacramentel, la foi personnelle des futurs époux ; ce qui est demandé, comme condition minimale nécessaire, est l’intention de faire ce que fait l’Église. Mais s’il est important de ne pas confondre le problème de l’intention avec celui de la foi personnelle des contractants, il n’est toutefois pas possible de les séparer totalement. Comme le faisait remarquer la Commission théologique internationale dans un document de 1977, « Là donc où l’on ne perçoit aucune trace de la foi comme telle (au sens du terme “croyance”, disposition à croire) ni aucun désir de la grâce et du salut, la question se pose de savoir, au plan des faits, si l’intention générale et vraiment sacramentelle, dont nous venons de parler, est présente ou non, et si le mariage est validement contracté ou non » (La doctrine catholique sur le sacrement du mariage [1977], 2.3: Documents 1969-2004, vol. 13, Bologne 2006, p. 145). Le bienheureux Jean-Paul II, en s’adressant à ce tribunal, il y a dix ans, précisa toutefois qu’« une attitude des futurs époux ne tenant pas compte de la dimension surnaturelle du mariage peut le rendre nul uniquement si elle porte atteinte à la validité sur le plan naturel, sur lequel est placé le signe sacramentel lui-même » (Discours à la Rote romaine, 30 janvier 2003 ; cf. ORLF n. 1 du 3 janvier 2003). À propos de cette problématique, en particulier dans le contexte actuel, il sera nécessaire de promouvoir des réflexions supplémentaires.

2. La culture contemporaine, marquée par un subjectivisme et un relativisme éthique et religieux accentués, place la personne et la famille face à des défis pressants. En premier lieu, face à la question concernant la capacité même de l’être humain de se lier, et de savoir si un lien qui dure toute la vie est vraiment possible et correspond à la nature de l’homme, ou s’il n’est pas plutôt en opposition avec sa liberté et avec son autoréalisation. En effet, il appartient à une mentalité diffuse de penser que la personne ne devient elle-même qu’en restant « autonome » et en entrant en contact avec l’autre uniquement à travers des relations que l’on peut interrompre à tout instant (cf. Allocution à la Curie romaine [21 décembre 2012]: ORLF n. 1, du 3 janvier 2013). Il n’échappe à personne que, sur le choix de l’être humain de se lier par un lien qui dure toute la vie, influe la perspective de base de chacun, c’est-à-dire s’il est ancré à un plan purement humain, ou bien s’il est ouvert à la lumière de la foi dans le Seigneur. En effet, ce n’est qu’en s’ouvrant à la vérité de Dieu qu’il est possible de comprendre, et de réaliser concrètement dans la vie également conjugale et familiale, la vérité de l’homme en tant que son fils, régénéré par le baptême. « Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car hors de moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5) : c’est ce qu’enseignait Jésus à ses disciples, en leur rappelant l’incapacité substantielle de l’être humain d’accomplir tout seul ce qui est nécessaire à l’obtention du bien véritable. Le refus de la proposition divine conduit en effet à un déséquilibre profond entre toutes les relations humaines (cf. Discours à la Commission théologique internationale [7 décembre 2012] : ORLF n. 50, du 13 décembre 2012), y compris matrimoniale, et facilite une compréhension erronée de la liberté et de l’autoréalisation qui, unie au refus d’avoir la patience de supporter la douleur, condamne l’homme à s’enfermer dans son égoïsme et son égocentrisme. Au contraire, l’accueil de la foi rend l’homme capable du don de soi, dans lequel ce n’est qu’« en s’ouvrant à l’autre, aux autres, aux enfants, à la famille... en se laissant modeler dans la souffrance, qu’il découvre la dimension du fait d’être une personne humaine » (Discours à la Curie romaine [21 décembre 2012] : ORLF n. 1, du 3 janvier 2013).

La foi en Dieu, soutenue par la grâce divine, est donc un élément très important pour vivre le dévouement mutuel et la fidélité conjugale (Catéchèse à l’Audience générale [8 juin 2011] : orlf n. 23, du 9 juin 2011). On n’entend pas par cela affirmer que la fidélité, comme les autres propriétés, ne soient pas possibles dans le mariage naturel, contracté entre non baptisés. En effet, celui-ci n’est pas privé des biens qui « proviennent du Dieu créateur et s’inscrivent de manière inchoactive dans l’amour sponsal qui unit le Christ et l’Église » (Commission théologique internationale, La doctrine catholique sur le sacrement du mariage [1977], 3.4 : Documents 1969-2004, vol. 13, Bologne 2006, p. 147). Mais assurément, la fermeture à Dieu ou le refus de la dimension sacrée de l’union conjugale et de sa valeur dans l’ordre de la grâce rend difficile l’incarnation concrète du modèle très élevé du mariage conçu par l’Église selon le dessein de Dieu, pouvant arriver à miner la validité même du pacte si, comme le reconnaît la jurisprudence consolidée de ce Tribunal, elle se traduit par un refus de principe de l’obligation conjugale de fidélité elle-même, ou des autres éléments ou propriétés essentielles du mariage.

Tertullien, dans sa célèbre Lettre à sa femme, en parlant de la vie conjugale marquée par la foi, écrit que les époux chrétiens « sont vraiment deux dans une seule chair, et là où la chair est unique, l’esprit est unique. Ils prient ensemble, ils se prosternent ensemble et jeûnent ensemble ; l’un apprivoise l’autre, l’un honore l’autre, l’un soutient l’autre » (Ad uxorem libri duo, ii ; ix : pl i, 1415b-1417a). Saint Clément d’Alexandrie s’exprime dans les mêmes termes : « En effet, si pour tous les deux Dieu est un seul, alors pour tous les deux un seul est le Pédagogue — le Christ —, une est l’Église, une la sagesse, une la pudeur, en commun nous avons la nourriture, le mariage nous unit... Et si la vie est commune, commune est également la grâce, le salut, la vertu, la morale» (Pædagogus, i, iv, 10. i : pg 8, 259b). Les saints qui ont vécu l’union matrimoniale et familiale dans la perspective chrétienne, ont réussi à surmonter également les situations les plus contraires, obtenant alors la sanctification du conjoint et des enfants avec un amour toujours renforcé par une solide confiance en Dieu, par une sincère piété religieuse et par une intense vie sacramentelle. C’est précisément ces expériences, marquées par la foi, qui font comprendre combien, aujourd’hui encore, est précieux le sacrifice offert par le conjoint abandonné ou qui a subi le divorce, si — reconnaissant l’indissolubilité du lien matrimonial valide — il réussit à ne pas se laisser « entraîner dans une nouvelle union... Alors, son témoignage de fidélité et de cohérence chrétienne est d'une valeur toute particulière pour le monde et pour l'Église» (Jean-Paul II, Familiaris consortio [22 novembre 1981], 83 : aas 74 [1982], p. 184).

3. Je voudrais enfin m’arrêter brièvement sur le bonum coniugum. La foi est importante dans la réalisation du bien conjugal authentique, qui consiste simplement à vouloir toujours et quoi qu’il en soit le bien de l’autre, en fonction d’un véritable et indissoluble consortium vitae. En vérité, dans l’intention des époux chrétiens de vivre une véritable communio coniugalis se trouve un dynamisme propre à la foi, selon lequel la confessio, la réponse personnelle sincère à l’annonce salvifique, fait participer le croyant au mouvement d’amour de Dieu. « Confessio » et « Caritas » sont « les deux modalités dans lesquelles Dieu nous engage, nous fait agir avec Lui, en Lui et pour l’humanité, pour sa créature... La “confessio” n’est pas une chose abstraite, elle est “caritas”, elle est amour. Seulement ainsi, elle est le reflet de la vérité divine qui, en tant que vérité, est également inséparablement amour » (Méditation au cours de la première congrégation générale de la XIIIe assemblée générale ordinaire du synode des évêques [8 octobre 2012] : orlf n. 41, du 11 octobre 2012). Ce n’est qu’à travers la flamme de la charité que la présence de l’Évangile n’est plus seulement parole, mais réalité vécue. En d’autres termes, s’il est vrai que « la foi sans la charité ne porte pas de fruit et la charité sans la foi serait un sentiment à la merci constante du doute », on doit conclure que « foi et charité se réclament réciproquement, si bien que l’une permet à l’autre de réaliser son chemin » (Lett. apos. Porta fidei [11 octobre 2011], 14 : orlf n. 42, du 20 octobre 2011). Si cela est valable dans le vaste contexte de la vie communautaire, cela doit valoir encore plus dans l’union matrimoniale. C’est dans celle-ci, de fait, que la foi fait croître et fructifier l’amour des époux, en laissant place à la présence de Dieu Trinité et en rendant la vie conjugale elle-même, ainsi vécue, « une heureuse nouvelle » face au monde.

Je reconnais les difficultés, d’un point de vue juridique et pratique, de cerner l’élément essentiel du bonum coniugum, jusqu’à présent entendu principalement en relation avec les hypothèses d’incapacité (cf. cic, can. 1095). Le bonum coniugum prend de l’importance également dans le domaine de la simulation du consentement. Assurément, dans les cas soumis à votre jugement, ce sera l’enquête de facto qui vérifiera le caractère éventuellement fondé de ce chef de nullité, dominant ou coexistant avec un autre chef des trois « biens » augustiniens, la procréativité, l’exclusivité et la perpétuité. On ne doit donc pas faire abstraction de la considération qu’il puisse exister des cas dans lesquels, justement en raison de l’absence de foi, le bien des conjoints est compromis et donc exclu par le consentement même ; par exemple, dans l’hypothèse de subversion de la part de l’un d’eux, à cause d’une conception erronée du lien nuptial, du principe de parité, ou bien dans l’hypothèse de refus de l’union à deux qui caractérise le lien matrimonial, en rapport avec l’exclusion coexistante possible de la fidélité et de l’usage de l'acte conjugal accompli humano modo.

Je n’entends certainement pas, par ces présentes considérations, suggérer un automatisme facile entre carence de foi et invalidité de l’union matrimoniale, mais plutôt souligner combien une telle carence peut, bien que non nécessairement, blesser également les biens du mariage, du moment que la référence à l’ordre naturel voulu par Dieu est inhérente au pacte conjugal (cf. Gn 2, 24).

Chers frères, j’invoque l’aide de Dieu sur vous et sur ceux qui dans l’Église se prodiguent pour la sauvegarde de la vérité et de la justice à l’égard du lien sacré du mariage et, par là même, de la famille chrétienne. Je vous confie à la protection de la Très Sainte Vierge Marie, Mère du Christ et de saint Joseph, Gardien de la Famille de Nazareth, exécuteur silencieux et obéissant du plan divin du salut, alors que je vous donne avec plaisir, ainsi qu’à vos proches, ma Bénédiction apostolique.

 

discours à la rote romaine, benoît xvi

<http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/speeches/2013/january/documents/hf_ben-xvi_spe_20130126_rota-romana.html> le 24 septembre 2015 à 10h32

 

Source: Site officiel du Saint-Siège - Discours du 26 janvier 2013

11/09/2015

Une simplification de la procédure de déclaration de nullité entraînerait de grands risques de manquer à la justice et à la charité

[Archives] Toutes les questions relatives aux procédures de déclarations de nullité de mariage dans l’Église catholique sont clairement expliquées dans le "livre des cinq cardinaux": ' Demeurer dans la Vérité du Christ ', aux éditions Artège pour la traduction française . Une publication du 12 octobre 2014 sur Espérance Nouvelle est reproduite à l'identique ci-dessous :

Début 2010, le Pape Benoît XVI avait exhorté les magistrats romains à exercer la charité et la justice en accomplissant toujours leur travail avec la plus grande rigueur en faveur du maintien de l'union.

Dans un entretien accordé le 9 octobre au journaliste Raymond Arroyo de la chaîne EWTN, le Cardinal Burke, nommé archevêque de Saint Louis par Jean-Paul II puis préfet du Tribunal suprême de la Signature Apostolique et cardinal par Benoît XVI, a témoigné de son expérience de terrain dans les procès en déclaration de nullité et l'accompagnement des personnes divorcées remariées. Il a notamment abordé le problème des procédures simplifiées: "Nous entendons souvent à la Signature Apostolique, lorsque certains tribunaux commettent des abus en donnant facilement des déclarations de nullité, nous entendons l'autre partie [l'époux, l'épouse] et leurs enfants dire: Comment est-ce possible ? Nous étions mariés et heureux pendant vingt ans et nous avons eu quatre, cinq enfants, et soudainement mon mari a été séduit par une jolie jeune femme qui a montré de l'intérêt pour lui, et il nous a abandonnés, et maintenant l’Église cautionne cela ?".

Dans cet entretien, Raymond Arroyo a interrogé le Cardinal Burke au sujet de plusieurs propositions du Cardinal Kasper comme l'accès à la communion pour les divorcés remariés, la simplification de la procédure de déclaration de nullité, et d'autres propositions similaires.

 

05/09/2015

L'autel de la basilique Saint-Pierre du Vatican est tourné vers l'Orient

 

Le fait que, dans la basilique Saint-Pierre, le célébrant, en se tournant vers l'est, soit en même temps tourné vers le peuple, est le résultat de contraintes topographiques particulières, et pas d'une quelconque intention de disposer le célébrant face à l'assemblée.

 

« Pour des motifs purement topographiques, dont nous ne donnerons pas les détails, il se trouve que l’abside de la basilique Saint-Pierre fait face à l’ouest. Si le prêtre célébrant – en conformité avec la tradition de prière chrétienne – voulait faire face à l’est, il devait logiquement se tourner vers le peuple. »

 

Joseph Ratzinger / Benoît XVI, L’esprit de la liturgie, Ad Solem Editions, Genève, 2001, p.65

 

StPetersBasilica_WolfgangStuck.jpg

La basilique Saint-Pierre vue depuis le toit du Castel Sant'Angelo

 

06/08/2015

La prière vers l'Orient remonte à l'origine du christianisme

 

« Malgré toutes les variations, une chose est restée claire à l’esprit de toute la chrétienté : la prière vers l’Orient est de tradition depuis l’origine du christianisme, elle exprime la spécificité de la synthèse chrétienne, qui intègre cosmos et histoire, passé et monde à venir dans la célébration du salut. Dans la prière vers l’Orient nous exprimons donc notre fidélité au don reçu dans l’incarnation et l’élan de notre marche vers le second avènement. »

 

Joseph Ratzinger / Benoît XVI, L’esprit de la liturgie, Ad Solem Editions, Genève, 2001, p.63

 

Le Barroux, abbaye du Barroux, ad orientem

Messe à l'Abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

 

29/09/2014

Dans la Croix se trouvent la force et l'espérance de la famille

Dans la soirée du Vendredi Saint, 6 avril 2012, le Pape Benoît XVI a guidé le Chemin de Croix au Colisée. A l’issue des quatorze stations il a prononcé les paroles suivantes:

Chers frères et sœurs,

Nous avons rappelé, dans la méditation, dans la prière et dans le chant, le parcours de Jésus sur le chemin de la Croix: un chemin qui semblait sans issue et qui au contraire a changé la vie et l’histoire de l’homme, a ouvert le passage vers les «cieux nouveaux et la terre nouvelle» (cf. Ap 21, 1). Spécialement en ce jour du Vendredi Saint, l’Eglise célèbre, avec une intime adhésion spirituelle, la mémoire de la mort en croix du Fils de Dieu, et dans sa Croix elle voit l’arbre de la vie, fécond d’une nouvelle espérance.

L’expérience de la souffrance marque l’humanité, marque aussi la famille ; combien de fois le chemin se fait éprouvant et difficile! Incompréhensions, divisions, préoccupation pour l’avenir des enfants, maladies, difficultés de toutes sortes. En notre temps, ensuite, la situation de nombreuses familles est aggravée par la précarité du travail et par les autres conséquences négatives provoquées par la crise économique. Le chemin de la Via Crucis, que nous avons spirituellement parcouru à nouveau ce soir, est une invitation pour nous tous, et spécialement pour les familles, à contempler le Christ crucifié pour avoir la force d’aller au-delà des difficultés. La Croix de Jésus est le signe suprême de l’amour de Dieu pour chaque homme, c’est la réponse surabondante au besoin qu’a chaque personne d’être aimée. Quand nous sommes dans l’épreuve, quand nos familles doivent affronter la souffrance, la détresse, regardons vers la Croix du Christ: là nous trouvons le courage pour continuer à marcher ; là nous pouvons répéter, avec une ferme espérance, les paroles de saint Paul: «Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ? la détresse? l’angoisse? la persécution? la faim? le dénuement? le danger? le supplice?... Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés» (Rm 8, 35.37).

Dans les malheurs et dans les difficultés nous ne sommes pas seuls ; la famille n’est pas seule: Jésus est présent avec son amour, il la soutient de sa grâce et lui donne l’énergie pour aller de l’avant, pour affronter les sacrifices et pour surmonter les obstacles. Et c’est à cet amour du Christ que nous devons nous adresser quand les déviations humaines et les difficultés risquent de blesser l’unité de notre vie et de la famille. Le mystère de la passion, mort et résurrection du Christ encourage à aller de l’avant avec espérance: le temps de la souffrance et de l’épreuve, s’il est vécu avec le Christ, avec foi en lui, renferme déjà la lumière de la résurrection, la vie nouvelle du monde ressuscité, la pâque de chaque homme qui croit à sa Parole.

Dans cet Homme crucifié, qui est le Fils de Dieu, la mort elle-même aussi acquiert un nouveau sens et une nouvelle orientation, elle est rachetée et vaincue, elle est un passage vers la nouvelle vie: «Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit» (Jn 12, 24). Confions-nous à la Mère du Christ. Elle qui a accompagné son Fils sur le chemin douloureux, elle qui était au pied de la Croix à l’heure de sa mort, elle qui a encouragé l’Église à sa naissance pour qu’elle vive en présence du Seigneur, qu’elle conduise nos cœurs, les cœurs de toutes les familles à travers le vaste mysterium passionis vers le mysterium paschale , vers cette lumière qui déborde de la Résurrection du Christ et montre la victoire définitive de l’amour, de la joie, de la vie, sur le mal, sur la souffrance, sur la mort. Amen.

Source: Osservatore Romano

Espérance Nouvelle a déjà publié deux articles dans le même registre:

> Pape François: ”L’amour du Christ peut rendre aux époux la joie de cheminer ensemble”

> Synode sur la famille: le mariage et la Croix

22/09/2014

Accès des divorcés-remariés à la communion: la contribution d'un cardinal hors du commun

Il est le plus respecté de tous parmi les cardinaux, et il s'habille en blanc. Il n'y a pas si longtemps, il était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avant de devoir quitter ce poste en 2005. Sa position est très claire et fait autorité dans l’Église à l'heure actuelle, puisqu'au moment où il l'a publiée, il l'a fait en tant que Vicaire du Christ et Souverain Pontife que l’Église catholique, dépositaire de la plénitude de l'autorité apostolique dans l'enseignement de la foi catholique, et parce que ces enseignements-là ne périment pas d'un Pape à l'autre. Et contrairement à ce que certains semblent avoir la témérité d'affirmer, il n'est pas du tout contre le Pape actuel: ils se portent même une très grande estime mutuelle. Explication, citations à l'appui.

Pourquoi les divorcés-remariés n'ont pas accès à la communion

benoît xvi, indissolubilité, mariage, synode22/09/2013 - Cette question est douloureuse, mais l’enseignement de Jésus sur le divorce est clair : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne sépare pas » (Matthieu 19,9). Contracter une nouvelle union conjugale (second mariage civil ou concubinage) quand on a divorcé, c’est nier par le fait même l’indissolubilité sacrée du mariage. L’Église du Christ ne juge pas la personne, mais un état de fait.

Confrontés à l’enseignement du Christ sur le divorce, les disciples, déjà, l’avaient trouvé rude ! Sur cette question comme sur d’autres, il ne faut donc pas opposer la dureté de l’Église et la miséricorde de Jésus. Beaucoup en effet soutiennent qu’il ne s’agit que d’une loi de l’Église. On laisse ainsi entendre que celle-ci n’aurait pas grand-chose à voir avec la loi d’amour et de miséricorde du Christ, voire même qu’elle serait en totale contradiction avec l’Évangile. Mais en réalité, il s’agit de la logique de l’Évangile. Saint Paul est un des tout premiers témoins de l’Évangile. Il souligne lui-même qu’il ne donne pas une opinion personnelle, mais la pensée du Christ quand il écrit : « Quant aux personnes mariées, voici ce que je prescris, non pas moi mais le Seigneur : que la femme ne se sépare pas de son mari. Au cas où elle s’en séparerait, qu’elle ne se remarie pas » (1° lettre aux Corinthiens 7,10-11).

C’est dans la lumière du Christ qui a aimé l’Église et s’est livré pour elle, de son amour irrévocable et de son don total, qu’il faut situer l’enseignement l’Église sur le caractère sacré et indissoluble du lien conjugal : « Si l'Eucharistie exprime le caractère irréversible de l'amour de Dieu pour son Église dans le Christ, on comprend pourquoi elle implique, en relation au sacrement de mariage, l'indissolubilité à laquelle tout véritable amour ne peut qu'aspirer »  explique Benoît XVI (Sacramentum Caritatis 29). Reconnaissant que le divorce suivit d’une nouvelle union pose « un problème pastoral épineux et complexe (…) qui touche de manière croissante les milieux catholiques eux-mêmes», le Pape demande aux pasteurs de « bien discerner les diverses situations, pour aider spirituellement de la façon la plus appropriée les fidèles concernés ». Mais, ajoute-t-il, « Le Synode des Évêques a confirmé la pratique de l'Église, fondée sur la Sainte Écriture (cf. Mc 10, 2-12), de ne pas admettre aux sacrements les divorcés remariés, parce que leur état et leur condition de vie contredisent objectivement l'union d'amour entre le Christ et l'Église, qui est signifiée et mise en œuvre dans l'Eucharistie ».

4086527511.jpgD’où le grave devoir pour les tribunaux ecclésiastiques de vérifier le bien-fondé des doutes qu’il peut y avoir sur la validité d’un mariage, explique encore Benoît XVI. Et là encore, il ne faut pas mettre une opposition entre le droit et la préoccupation pastorale, souligne le Pape : « On doit plutôt partir du présupposé que le point fondamental de rencontre entre le droit et la pastorale est l'amour de la vérité: cette dernière en effet n'est jamais abstraite, mais "elle s'intègre dans l'itinéraire humain et chrétien de tout fidèle" ». (Sacramentum Caritatis 29)

Assurément, personne n’est sans péché, et tout chrétien, quelles que soient ses fautes, peut communier, une fois réconcilié avec Dieu [en avouant ses péchés, en y renonçant et en recevant ainsi l'absolution sacramentelle, NdEspN].  Mais le « remariage » d’une personne divorcée crée une situation qui contredit en permanence son premier engagement (s’il était réel - on ne parle pas ici des cas de nullité). C’est cette situation qui empêche que les personnes divorcées et remariées aient accès aux sacrements de réconciliation et de communion eucharistique tant qu’elles mènent une vie de couple.

L’Église ne peut dire autre chose que son Maître : « Tout homme qui répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et celui qui épouse une femme répudiée par son mari commet un adultère. » (Luc 16, 18 voir aussi Matthieu 5, 32 et Marc 10, 11-12). Saint Marc précise, à l’intention du monde romain où, contrairement au monde sémitique, la femme pouvait elle aussi divorcer : « et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère » (Marc 10, 12). Avant Jésus, Jean-Baptiste a osé dire à Hérode qu’il n’avait pas le droit de vivre avec la femme de son frère (cf. Lv 20, 10), et il l’a payé de sa vie (Marc 6, 18 et Matthieu 14, 4-12). Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que, aujourd’hui encore, la position de l’Église sur le mariage soit fortement critiquée.

pape benoît xvi, pape françois, continuité, sourire, reading francis trough benedictOn entend dire que l’Église « rejette les personnes remariées ». Certainement pas, l’Église ne rejette aucun baptisé, quelle que soit sa situation. Sinon l’Église, Corps du Christ, se rejetterait elle-même en rejetant l’un de ses membres… Ce que l’Église n’accepte pas, ce ne sont pas les remariés, c’est le remariage. Ce n’est pas la même chose !

L’Église n’a jamais promulgué une loi pour « interdire » la communion aux fidèles remariés. Elle affirme simplement qu’il n’est pas possible de vivre la communion eucharistique, sacrement des noces de l’Agneau, tant que l’on vit avec quelqu'un d’autre que le conjoint auquel on est lié sacramentellement par le Christ. La réconciliation sacramentelle ne redevient possible qu’après le décès du premier conjoint (ce qui met fin au mariage religieux) ou du second (ce qui met fin à la vie commune). Ou encore si le nouveau couple reçoit la grâce de cheminer jusqu’à la décision de se séparer, ou du moins, si la séparation n’est pas souhaitable (par exemple pour le bien des enfants) de vivre une amitié spirituelle, en renonçant à l’intimité propre aux époux. [Raison pour laquelle les attaques contre l'enseignement de l’Église sur ce point sont à juste titre désignées comme un grand scepticisme contre la vertu de chasteté, une vertu que chaque chrétien est de toute façon appelé à vivre d'une façon ou d'une autre, NdEspN]

benoît xvi, cardinal bergoglio, Jorge Bergoglio, pape françois, continuitéCependant, attention ! Ne pas communier ne signifie pas être excommunié ! La non-communion eucharistique n’efface pas la communion baptismale qui unit les fidèles dans un même Corps. Le membre blessé ou malade fait toujours partie de l’Eglise, Corps du Christ, et participe à sa vie.

Dans le texte cité précédemment, Benoît XVI précise : « …les divorcés remariés, malgré leur situation, continuent d'appartenir à l'Église, qui les suit avec une attention spéciale, désirant qu'ils développent, autant que possible, un style de vie chrétien, par la participation à la Messe, mais sans recevoir la Communion, par l'écoute de la Parole de Dieu, par l'adoration eucharistique et la prière, par la participation à la vie de la communauté, par le dialogue confiant avec un prêtre ou un guide spirituel, par le dévouement à la charité vécue et les œuvres de pénitence, par l'engagement dans l'éducation de leurs enfants. » (Sacramentum Caritatis 29).

On se trompe souvent en croyant que ne pas communier signifie être excommunié, c'est-à-dire exclu de la communauté. Il n’en est rien. La non-communion eucharistique n’efface pas la communion baptismale qui unit les fidèles dans un même Corps. Le membre blessé ou malade fait toujours partie du Corps. Il n’est pas mort, il a encore de la vie à recevoir et à donner. C’est évident lorsqu’il y a des enfants de la première ou de la seconde union: les parents séparés ne sont pas dispensés de leur mission éducative. C’est vrai plus largement de ce que chacun peut apporter à la communauté, de tout son cœur de pauvre. (Team Aleteia)

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benoît xvi, à pied, canne, humble, humilité, simplicité

 

Il faut donc cesser une fois pour toutes de parler à ce sujet d'une "sanction" à l'encontre des divorcés-remariés, comme s'il s'agissait d'une mesure disciplinaire, alors qu'il s'agit justement d'une sollicitude de l’Église qui veut éviter à ses enfants d'ajouter au problème de la seconde union le péché grave de communion sacrilège, qui bien loin d'apporter à ces personnes un secours spirituel, les éloigne de leur salut et de toute conversion, précisément à cause de l'état dans lequel ils se trouvent. Comme le dit bien ce texte, l’Église n'a jamais inventé une loi pour "interdire" la communion aux divorcés remariés, et par ses normes elle ne fait qu'enseigner la vérité sur les sacrements et leurs effets spirituels. Sinon, quelle sens aurait eu cette position constamment tenue pendant deux mille ans par cette Église dispensatrice de la miséricorde et de la vérité du Christ ?

 

19/09/2014

Ne vous conformez pas à moins que la Vérité et l'Amour, pas à moins qu'au Christ !

VOYAGE APOSTOLIQUE À MADRID
À L'OCCASION DE LA XXVIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE
18-21 AOÛT 2011

VEILLÉE DE PRIÈRE AVEC LES JEUNES

Homélie du Pape Benoît XVI

Aérodrome de Cuatro Vientos
Samedi 20 août 2011

Chers jeunes,

J’adresse un salut à tous, et particulièrement aux jeunes qui m’ont posé leurs questions et je les remercie de la sincérité avec laquelle ils ont exprimé des inquiétudes qui, d’une certaine manière, traduisent votre aspiration unanime à faire quelque chose de grand dans votre vie, quelque chose qui vous donne le bonheur en plénitude.

Mais comment un jeune peut-il être fidèle à la foi chrétienne et vivre en cherchant à atteindre de grands idéaux dans la société actuelle ? Dans l’évangile que nous avons écouté, Jésus nous donne une réponse à cette question importante : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ; demeurez dans mon amour » (Jn 15, 9).

Oui, chers amis, Dieu nous aime. Telle est la grande vérité de notre vie, celle qui donne sens à tout le reste. Nous ne sommes pas le fruit du hasard ou de l’irrationnel, mais, à l’origine de notre existence, il y a un projet d’amour de Dieu. Demeurer dans son amour, c’est vivre enraciné dans la foi, parce que la foi n’est pas la simple acceptation de vérités abstraites, mais une relation intime avec le Christ qui nous amène à ouvrir notre cœur à ce mystère d’amour et à vivre comme des personnes qui se savent aimées de Dieu.

Si vous demeurez dans l’amour du Christ, enracinés dans la foi, vous rencontrerez, même au milieu des contradictions et des souffrances, la source de la joie et de l’allégresse. La foi ne s’oppose pas à vos idéaux les plus élevés ; au contraire, elle les exalte et les porte à leur perfection. Chers jeunes, ne vous conformez pas à moins qu’à la Vérité et à l’Amour, ne vous conformez pas à moins qu’au Christ.

C’est précisément maintenant au moment où la culture relativiste dominante refuse et déprécie la recherche de la vérité – la plus haute aspiration de l’esprit humain – que nous devons proposer avec courage et humilité la valeur universelle du Christ comme sauveur de tous les hommes et source d’espérance pour notre vie. Lui, qui a pris sur lui nos afflictions, connaît bien le mystère de la douleur humaine et montre sa présence aimante à tous ceux qui souffrent. Ceux-ci, à leur tour, unis à la passion du Christ, participent de plus près à son œuvre de rédemption. En outre, notre attention désintéressée envers les malades et les personnes dans le besoin sera toujours un témoignage humble et silencieux du visage de la compassion de Dieu.

Chers amis, qu’aucune adversité ne vous paralyse. N’ayez pas peur du monde, ni de l’avenir, ni de votre faiblesse. Le Seigneur vous a donné de vivre en ce moment de l’histoire, pour que, grâce à votre foi, son Nom retentisse sur toute la terre.

En cette veillée de prière, je vous invite à demander à Dieu de vous aider à découvrir votre vocation dans la société et dans l’Église, et à persévérer en elle avec joie et fidélité. Il vaut la peine de sentir en nous-mêmes l’appel du Christ et de suivre avec courage et générosité le chemin qu’il nous propose.

Le Seigneur appelle beaucoup d’entre vous au mariage, où un homme et une femme, en ne formant qu’une seule chair (cf. Gn 2, 24), se réalisent en une profonde vie de communion. C’est un horizon tout à la fois lumineux et exigeant, un projet d’amour véritable qui se renouvelle et s’approfondit chaque jour par le partage des joies et des difficultés, et qui se caractérise par une offrande de la personne tout entière. C’est pourquoi reconnaître la beauté et la bonté du mariage, c’est être conscient du fait que seul un contexte de fidélité et d’indissolubilité ainsi que d’ouverture au don divin de la vie est en accord avec la grandeur et la dignité de l’amour des époux.

À d’autres, en revanche, le Christ lance un appel à le suivre de plus près dans le sacerdoce et la vie consacrée. Que c’est beau de savoir que Jésus te cherche, te fais confiance et, avec sa voix reconnaissable entre toutes, te dit aussi à toi : « Suis-moi » (cf. Mc 2, 14).

Chers jeunes, pour découvrir et suivre fidèlement la forme de vie à laquelle le Seigneur appelle chacun, il est indispensable de demeurer dans son amour comme des amis. Or, comment se conserve l’amitié sinon par la fréquence des rencontres, la conversation, le fait d’être ensemble et de partager les joies et les peines ? Sainte Thérèse de Jésus disait que la prière consistait à « parler de l’amitié en étant bien souvent seuls pour parler avec celui dont nous savons qu’il nous aime » (cf. Libro de la vida, 8).

Je vous invite encore à demeurer maintenant dans l’adoration du Christ réellement présent dans l’Eucharistie, à dialoguer avec Lui, à Lui exposer vos questions et à L’écouter. Chers amis, je prie pour vous de tout cœur ; je vous supplie de prier aussi pour moi. En cette nuit, demandons au Seigneur qu’attirés par la beauté de son amour, nous vivions toujours fidèlement comme ses disciples. Amen.

Chers amis, merci pour votre joie et pour votre résistance ! Votre force est plus grande que la pluie. Merci ! Par cette pluie, le Seigneur nous a envoyé d’abondantes bénédictions. En cela, vous êtes aussi un exemple.

Salutation en français

Chers jeunes francophones, soyez fiers d’avoir reçu le don de la foi, c’est elle qui illuminera votre vie à chaque instant. Appuyez-vous sur la foi de vos proches, sur la foi de l’Église ! Par la foi, nous sommes fondés dans le Christ. Retrouvez-vous avec d’autres pour l’approfondir, fréquentez l’Eucharistie, mystère de la foi par excellence. Le Christ seul peut répondre aux aspirations que vous portez en vous. Laissez-vous saisir par Dieu pour que votre présence dans l’Église lui donne un élan nouveau !

Salutation en anglais

Chers jeunes, en ces moments de silence devant le Saint Sacrement, tournons notre esprit et notre cœur vers Jésus-Christ, le Seigneur de nos vies et de notre avenir. Puisse-t-il répandre son Esprit sur nous et sur l’Église tout entière afin que nous devenions un phare de liberté, de réconciliation et de paix pour le monde entier.

Salutation en allemand

Chers jeunes chrétiens de langue allemande ! Au fond de nos cœurs, nous désirons ce qui est grand et beau dans la vie. Ne laissez pas tomber dans le vide vos vœux et vos désirs, mais rendez-les fermes en Jésus Christ. Lui-même est le fondement qui porte, et le point de référence sûr pour une vie en plénitude.

Salutation en italien

Je me tourne maintenant vers les jeunes de langue italienne. Chers amis, cette veillée restera comme une expérience inoubliable de votre vie. Gardez la flamme que Dieu a allumée cette nuit en vos cœurs : faites en sorte qu’elle ne s’éteigne pas ! Alimentez-la chaque jour, partagez-la avec les compagnons de votre âge qui vivent dans la nuit et cherchent une lumière pour leur chemin. Merci ! Au revoir et à demain matin !

Salutation en portugais

Chers amis, j’invite chacun et chacune de vous à nouer un dialogue personnel avec le Christ, en Lui exposant vos propres doutes et surtout en l’écoutant. Le Seigneur est ici et vous appelle ! Jeunes amis, cela vaut la peine d’écouter au fond de nous la Parole de Jésus et de marcher sur ses pas. Demandez au Seigneur de vous aider à découvrir votre vocation dans la vie et dans l’Église, et à y persévérer avec joie et fidélité, sachant qu’Il ne vous abandonne jamais et qu’il ne trahit jamais. Il est avec nous jusqu’à la fin du monde.

Salutation en polonais

Chers jeunes amis venus de Pologne, notre veillée de prière est traversée par la présence du Christ. Sûrs de son amour, approchez-vous de Lui avec la flamme de votre foi. Il vous remplira de Sa vie. Construisez votre vie sur le Christ et sur son Évangile. Je vous bénis de tout cœur.

* * *

Chers jeunes,

Nous avons vécu une aventure ensemble. Fermes dans la foi en Christ, vous avez résisté à la pluie. Avant de vous laisser, je désire vous souhaiter à tous une bonne nuit. Reposez-vous bien. Merci pour le sacrifice que vous êtes en train de faire, et je ne doute pas que vous l’offrirez généreusement au Seigneur. Si Dieu le veut, nous nous verrons demain. Je vous attends tous ! Je vous remercie du merveilleux exemple que vous avez donné. Comme en cette nuit, avec le Christ vous pourrez toujours affronter les épreuves de la vie. Ne l’oubliez pas ! Merci à tous !

 

Source : Site du Vatican - 20 août 2011

 

05/09/2014

Le Mariage et la Sainte Eucharistie dans Sacramentum Caritatis (2007)

EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE
SACRAMENTUM CARITATIS
DU PAPE BENOÎT XVI
AUX ÉVÊQUES, AUX PRÊTRES, AUX DIACRES
AUX PERSONNES CONSACRÉES ET AUX FIDÈLES LAÏCS
SUR L'EUCHARISTIE
SOURCE ET SOMMET DE LA VIE ET DE LA MISSION DE L'ÉGLISE

Introduction [1]

PREMIÈRE PARTIE EUCHARISTIE, MYSTÈRE À CROIRE

Sainte Trinité et Eucharistie

Eucharistie: Jésus véritable Agneau immolé

L'Esprit Saint et l'Eucharistie

Eucharistie et Église

Eucharistie et Sacrements

I. Eucharistie et initiation chrétienne

II. Eucharistie et sacrement de la Réconciliation

III. Eucharistie et Onction des malades [22]

IV. Eucharistie et sacrement de l'Ordre

V. Eucharistie et Mariage
Eucharistie, sacrement sponsal [27]
Eucharistie et unicité du mariage [28]
Eucharistie et indissolubilité du mariage [29]

 Eucharistie, sacrement sponsal

27. L'Eucharistie, sacrement de la charité, fait apparaître un rapport particulier avec l'amour entre l'homme et la femme, unis par le mariage. Approfondir ce lien est une nécessité propre à notre temps. Le Pape Jean-Paul II a eu plusieurs fois l'occasion d'affirmer le caractère sponsal de l'Eucharistie et son rapport particulier avec le Sacrement du Mariage: « L'Eucharistie est le sacrement de notre rédemption. C'est le sacrement de l'Époux, de l'Épouse ». Du reste, « toute la vie chrétienne porte le signe de l'amour sponsal du Christ et de l'Église. Déjà le Baptême, qui fait entrer dans le peuple de Dieu, est un mystère nuptial: c'est pour ainsi dire le bain de noces qui précède le banquet des noces, l'Eucharistie ». L'Eucharistie fortifie d'une manière inépuisable l'unité et l'amour indissoluble de tout mariage chrétien. En lui, en vertu du sacrement, le lien conjugal est intrinsèquement relié à l'unité eucharistique entre le Christ époux et l'Église épouse (cf. Ep 5, 31-32). Le consentement mutuel que mari et femme échangent dans le Christ, et qui fait d'eux une communauté de vie et d'amour, a lui aussi une dimension eucharistique. En effet, dans la théologie paulinienne, l'amour sponsal est le signe sacramentel de l'amour du Christ pour son Église, un amour qui a son point culminant dans la croix, expression de ses « noces » avec l'humanité et, en même temps, origine et centre de l'Eucharistie. Voilà pourquoi l'Église manifeste une proximité spirituelle particulière à tous ceux qui ont fondé leur famille sur le sacrement de Mariage. La famille – Église domestique – est une cellule primordiale de la vie de l'Église, en particulier pour son rôle décisif concernant l'éducation chrétienne des enfants. Dans ce contexte, le Synode a recommandé aussi de reconnaître la mission particulière de la femme dans la famille et dans la société, une mission qui doit être défendue, sauvegardée et promue. Son identité d'épouse et de mère constitue une réalité imprescriptible qui ne doit jamais être dévaluée.

Eucharistie et unicité du mariage

28. C'est précisément à la lumière de cette relation intrinsèque entre mariage, famille et Eucharistie qu'il est possible de considérer certains problèmes pastoraux. Le lien fidèle, indissoluble et exclusif qui unit le Christ et l'Église, et qui trouve son expression sacramentelle dans l'Eucharistie, est en relation avec le donné anthropologique originel par lequel l'homme doit être uni de manière définitive à une seule femme et réciproquement (cf. Gn 2, 24; Mt 19, 5). Sur cet arrière-fond de pensées, le Synode des Évêques a étudié le thème des pratiques pastorales concernant ceux qui entendent l'annonce de l'Évangile, provenant de cultures où se pratique la polygamie. Ceux qui se trouvent dans une telle situation et qui s'ouvrent à la foi chrétienne doivent être aidés pour intégrer leur projet humain dans la nouveauté radicale du Christ. Au cours du catéchuménat, le Christ les rejoint dans leur condition spécifique et il les appelle à la pleine vérité de l'amour, passant à travers les renoncements nécessaires, en vue de la communion ecclésiale parfaite. L'Église les accompagne par une pastorale pleine de douceur et en même temps de fermeté, en leur montrant surtout la lumière qui, venant des mystères chrétiens, se reflète sur la nature et sur les désirs humains.

Eucharistie et indissolubilité du mariage

29. Si l'Eucharistie exprime le caractère irréversible de l'amour de Dieu pour son Église dans le Christ, on comprend pourquoi elle implique, en relation au sacrement de Mariage, l'indissolubilité à laquelle tout véritable amour ne peut qu'aspirer. L'attention pastorale que le Synode a réservée aux situations douloureuses dans lesquelles se trouvent de nombreux fidèles qui, après avoir célébré le sacrement de Mariage, ont divorcé et contracté une nouvelle union, est donc plus que justifiée. Il s'agit d'un problème pastoral épineux et complexe, une vraie plaie du contexte social actuel, qui touche de manière croissante les milieux catholiques eux-mêmes. Par amour de la vérité, les Pasteurs sont obligés de bien discerner les diverses situations, pour aider spirituellement de la façon la plus appropriée les fidèles concernés. Le Synode des Évêques a confirmé la pratique de l'Église, fondée sur la Sainte Écriture (cf. Mc 10, 2-12), de ne pas admettre aux sacrements les divorcés remariés, parce que leur état et leur condition de vie contredisent objectivement l'union d'amour entre le Christ et l'Église, qui est signifiée et mise en œuvre dans l'Eucharistie. Toutefois, les divorcés remariés, malgré leur situation, continuent d'appartenir à l'Église, qui les suit avec une attention spéciale, désirant qu'ils développent, autant que possible, un style de vie chrétien, par la participation à la Messe, mais sans recevoir la Communion, par l'écoute de la Parole de Dieu, par l'adoration eucharistique et la prière, par la participation à la vie de la communauté, par le dialogue confiant avec un prêtre ou un guide spirituel, par le dévouement à la charité vécue et les œuvres de pénitence, par l'engagement dans l'éducation de leurs enfants.

Là où surgissent des doutes légitimes sur la validité du Mariage sacramentel qui a été contracté, il convient d'entreprendre ce qui est nécessaire pour en vérifier le bien-fondé. Il faut aussi s'assurer, dans le plein respect du droit canonique, de la présence sur le territoire de tribunaux ecclésiastiques, de leur caractère pastoral, de leur fonctionnement correct et rapide. (94) Il importe qu'il y ait, dans chaque diocèse, un nombre suffisant de personnes préparées pour le bon fonctionnement des tribunaux ecclésiastiques. Je rappelle que « c'est une obligation grave que le travail institutionnel de l'Église réalisé dans les tribunaux soit rendu toujours plus proche des fidèles ». Il est cependant nécessaire d'éviter de comprendre la préoccupation pastorale comme si elle était en opposition avec le droit. On doit plutôt partir du présupposé que le point fondamental de rencontre entre le droit et la pastorale est l'amour de la vérité: cette dernière en effet n'est jamais abstraite, mais « elle s'intègre dans l'itinéraire humain et chrétien de tout fidèle ». Enfin, là où la nullité du lien matrimonial n'est pas reconnue et où des conditions objectives rendent de fait la vie commune irréversible, l'Église encourage ces fidèles à s'engager à vivre leur relation selon les exigences de la Loi de Dieu, comme amis, comme frère et sœur; ils pourront ainsi s'approcher de la table eucharistique, avec les attentions prévues par la pratique éprouvée de l'Église. Un tel chemin, pour qu'il soit possible et qu'il porte du fruit, doit être soutenu par l'aide des pasteurs et par des initiatives ecclésiales appropriées, en évitant, dans tous les cas, de bénir ces relations, pour que ne surgissent pas chez les fidèles des confusions autour de la valeur du Mariage.

Vu la complexité du contexte culturel dans lequel vit l'Église dans beaucoup de pays, le Synode a aussi recommandé d'avoir le plus grand soin pastoral pour la formation des fiancés et pour la vérification attentive de leurs convictions concernant les engagements prescrits pour la validité du sacrement de Mariage. Un sérieux discernement à ce sujet pourra éviter que des élans émotifs ou des raisons superficielles conduisent les deux jeunes à assumer des responsabilités qu'ils ne sauront ensuite honorer. Le bien que l'Église et la société tout entière attendent du mariage et de la famille fondée sur lui est trop grand pour qu'on ne s'engage pas totalement dans ce domaine pastoral spécifique. Mariage et famille sont des institutions qui doivent être promues et garanties de toute équivoque possible quant à leur vérité, parce que tout dommage qui leur est causé constitue de fait une blessure pour la convivialité humaine comme telle.

Eucharistie et eschatologie

L'Eucharistie et la Vierge Marie [33]

 

DEUXIÈME PARTIE EUCHARISTIE, MYSTÈRE À CÉLÉBRER

La célébration eucharistique, œuvre du « Christus totus »

Ars celebrandi [38]

La structure de la célébration eucharistique [43]

Actuosa participatio [52]

Participation intériorisée à la célébration

Adoration et piété eucharistique

 

TROISIÈME PARTIE EUCHARISTIE, MYSTÈRE À VIVRE

Forme eucharistique de la vie chrétienne

Eucharistie, mystère à annoncer

Eucharistie, mystère à offrir au monde

Conclusion [94]

 

> Lire l'intégralité de l'Exhortation Apostolique

 

> Le démon ne supporte pas que les époux légitimes s'aiment, affirme un exorciste

> Actualités à propos du futur Synode sur la famille