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11/10/2015

Pour être fidèles à ce que Dieu attend de nous

Une lectrice nous envoie cette réflexion inspirée de la Parole de Dieu de l'enseignement de l’Église.

 

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Il est de ces moments dans notre vie où nous nous sentons et savons complètement dépassés par les évènements. Le synode sur la famille qui se déroule actuellement peut faire partie de ces expériences éprouvantes. Mais il ne faut pas pour autant nous décourager mais au contraire nous tourner d'un regard confiant vers Notre Seigneur.

D'ailleurs que nous dit-il ? Qu'Il est le "la vérité, le chemin et la vie". En Lui, toute promesse d'avenir, donc. Mais il y a également cette phrase qui nous donne une clé face au mystère auquel nous sommes confrontés : " Je suis la vigne ; vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car hors de moi, vous ne pouvez rien faire " (Jn 15, 5)

Le Catéchisme de l’Église Catholique (§2074) nous livre cette explication : "Le fruit évoqué dans cette parole est la sainteté d’une vie fécondée par l’union au Christ. Lorsque nous croyons en Jésus Christ, communions à ses mystères et gardons ses commandements, le Sauveur vient lui-même aimer en nous son Père et ses frères, notre Père et nos frères. Sa personne devient, grâce à l’Esprit, la règle vivante et intérieure de notre agir. " Voici quel est mon commandement : vous aimer les uns les autres, comme je vous ai aimés " (Jn 15, 12)."

Comment de fait, vivre en Dieu si ce n'est par le vécu des sacrements et de la prière ? Vivre en Dieu est toujours une réalité personnelle, mais pas complètement dénuée de repères pour autant. Les dix commandements sont ces repères limpides et divins que Jésus n'a eu de cesse de rappeler :

CEC §2075 - 2082" Que dois-je faire de bon pour posséder la vie éternelle ? " – " Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements " (Mt 19, 16-17).

Par sa pratique et par sa prédication, Jésus a attesté la pérennité du Décalogue.

Le don du Décalogue est accordé à l’intérieur de l’Alliance conclue par Dieu avec son peuple. Les commandements de Dieu reçoivent leur signification véritable dans et par cette Alliance.

En fidélité à l’Écriture et conformément à l’exemple de Jésus, la Tradition de l’Église a reconnu au Décalogue une importance et une signification primordiales.

Le Décalogue forme une unité organique où chaque " parole " ou " commandement " renvoie à tout l’ensemble. Transgresser un commandement, c’est enfreindre toute la Loi (cf. Jc 2, 10-11).

Le Décalogue contient une expression privilégiée de la loi naturelle. Il nous est connu par la révélation divine et par la raison humaine.

Les dix commandements énoncent, en leur contenu fondamental, des obligations graves. Cependant, l’obéissance à ces préceptes implique aussi des obligations dont la matière est, en elle-même, légère.

Ce que Dieu commande, Il le rend possible par sa grâce.

De ce passage nous pouvons retenir deux choses extrêmement importantes. Pour commencer qu'on ne badine pas avec le contenu du Décalogue. “Tu ne commettras pas d'adultère” n'est pas une façon un peu dure de dire qu'on doit être fidèle. Non, cela revoie à l'indissolubilité du mariage (Catéchisme de l’Église Catholique : 1998 et 1905). De plus, il ne faut pas oublier qu'en changeant ne serait-ce qu'un “iota” on changerait toute la Loi. D'où l'importance de bien comprendre ce que Dieu attend de nous. D'où l'importance d'un synode “enraciné et édifiés dans le Christ” et dont les membres sont “appuyés sur la foi telle qu'on vous l'a enseignée, et débordant d'actions de grâce” (Col 2,7).

La deuxième chose que nous devons retenir est que Dieu rend tout possible par sa grâce. Comment Dieu nous accorde-t-il sa grâce ? Ordinairement, par la prière et les sacrements. La prière est "l’élévation de l’âme vers Dieu ou la demande à Dieu des biens convenables " nous dit S. Jean Damascène, (f. o. 3, 24 : PG 94, 1089D) (CEC §2590). L'élévation de l'âme est importante pour discerner la volonté de Dieu, mais  dans son immense bonté, Dieu nous accorde également d'exaucer nos demandes.

Par la parabole de l'ami importun (Lc 11, 5-13), Jésus veut nous faire comprendre comment prier.  Il nous invite avec insistance à demander inlassablement à Dieu ce dont nous avons besoin. N'hésitons-donc pas à asséner Notre Seigneur de demandes pour que Sa Volonté se fasse pendant ce Synode. Pour que nous ne cessions de le rechercher Lui et non le monde.

N'oublions pas notre responsabilité propre : notre péché déplaît souverainement à Dieu. Ne l'oublions pas afin de ne pas sombrer dans l'orgueil et revenons à Lui en offrant nos pénitences pour le Synode.

A propos du synode, il faut bien sûr se renseigner, et approfondir notre connaissance de l'enseignement de l’Église. Mais cela ne suffit pas. Ce qu'il faut avant tout, c'est que nous vivions en Dieu : sans Lui nous ne pouvons rien. Prions donc et ayons recours aux sacrements pour nous unir à Dieu, offrons lui nos pénitences et vivons nous-même selon les commandements de Dieu.

 

10/10/2015

Synode sur la famille: un aperçu général de la situation sur EWTN

 

 

Les commentaires du reportage d'EWTN par l'abbé John Zuhlsdorf, du diocèse de Madison:

> Great analysis of some Synod issues – VIDEO

 

L'actualité du synode suivie par l'abbé Zuhlsdorf, alias Father Z :

> Card. Napier corrects part-time papal spokesperson – UPDATE

> 8 October – Thoughts about the Synod at this point

> 7 Oct Synod Note: stacked decks

> Synod notes – See Ed Pentin for 6 October roundup

> 6 Oct – Synod notes

> The Synod begins – a few notes

> CDF priest comes out of the closet and makes demands. He’s fired.

> Synod rule changes to be announced on Friday. Hold on to your socks.

> Great analysis of the “spin” of last year’s Synod on the Family

> Edward Pentin’s next installment about last year’s Synod

 

Entretien avec Stephan Kompowski, professeur à l'Institut Pontifical Jean-Paul II d'Études sur le Mariage et la Famille à Rome

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Stephan Kompowski, professeur d'anthropologie philosophique à l'Institut Pontifical Jean-Paul II d'Études sur le Mariage et la Famille, à Rome, a accordé un entretien d'une vingtaine de minutes à la chaîne de télévision catholique en ligne ChurchMilitant. Pour regarder l'interview complète, il suffit de cliquer sur l'image ci-dessus.

 

L'entretien est aussi disponible en version audio:


podcast

 

> La vidéo de l'interview de Stephan Kompowski

> L'enregistrement audio de l'interview de Stephan Kompowski

 

La série complète des vidéos du reportage "Remaining in the Truth", dont fait partie cette interview, est accessible seulement aux abonnés de ChurchMilitant:

> Remaining in the Truth

 

L'agenda LGBT s'invite aux conférences de presse du Vatican

 

ChurchMilitant report in Rome - 2015.10.09

 

Après Mgr Bruno Forte et Mgr Krzysztof Charamsa, le P. Thomas Rosica est le troisième prêtre fonctionnaire au Vatican à demander publiquement que l’Église "respecte davantage toutes les personnes indépendamment de leurs orientations sexuelles". Mais tout catholique authentique sait que l’Église respecte déjà et a toujours respecté toutes les personnes selon l'authentique esprit chrétien: ces prêtres qui réclament un changement de langage réclament en réalité un changement beaucoup plus radical de l'enseignement de l’Église sur l'homosexualité elle-même. Ils ne peuvent pas changer l'immuable doctrine catholique, mais ils peuvent changer la perception, la connaissance et l'adhésion d'innombrables baptisés, prêtres et évêques à cette doctrine immuable. Cette révolution, qui est déjà en cours, appelle une réponse énergique de la part des chrétiens fidèles à la foi catholique.

 

> La réponse d'un homosexuel catholique au P. Thomas Rosica

 

> Vidéo: Le langage confus de Mgr Bruno Forte au sujet de l'homosexualité

> Conflit d'intérêt: lobby LGBT et service au Vatican

> Le lobby LGBT à Rome: prélat de curie et professeur à l'Université Grégorienne

 

> ChurchMilitant - 9 octobre: L'agenda LGBT s'invite aux conférences de presse

> ChurchMilitant - 6 octobre: La réaction d'un prêtre aux propos de Mgr Durocher en conférence de presse

 

Une impressionnante procession mariale pour le synode sur la famille s'est tenue le 7 octobre aux États-Unis

 

 

Mercredi 7 octobre, en la fête de Notre-Dame du Saint Rosaire, a eu lieu une impressionnante procession mariale aux flambeaux pour le synode sur la famille, faite par des catholiques "intégristes" à St Mary's, dans le Kansas, au centre des États-Unis d'Amérique. Les sous-titres en espagnol peuvent être activés en cliquant sur le rectangle gris au bas de la vidéo.  (ALF/OPF)

09/10/2015

Synode: Les rapports des groupes de travail linguistiques sont publiés

Le bureau de presse du Saint-Siège a publié les rapports des "cercles mineurs", les groupes de travail linguistiques du synode, fruits des réunions de groupe qui ont eu lieu du 6 au 8 octobre. Voici les rapports des trois groupes "Gallicus", de langue française. Les rapports des autres groupes sont accessibles à travers le lien donné sous le texte. Les mises en évidence sont celles de "Rorate Caeli". Ces textes rendent compte de discussions menées entre évêques et ne font pas partie de l'enseignement officiel de l’Église.

 

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Relatio – Circulus Gallicus “A”

Modérateur: Card. LACROIX Gérald Cyprien


Rapporteur: S.E. Mons. ULRICH Laurent

1. Le tour de table au sujet de l'introduction et de la première partie de l'Instrumentum Laboris (IL) nous permet de dégager quelques thèmes en commun, sans ignorer des différences d'approche.
 
D'une part, nous sommes heureux que l'introduction mette en valeur la beauté et la profonde sacramentalité du mariage. Nous évoquons le besoin de donner ce goût d'une vie belle ; nous avons entendu évoquer les situations douloureuses, les problèmes de la vie familiale ; nous désirons aussi parler des défis, et du don de Dieu qui aide à les porter.
 
Certains font remarquer que la première partie envisage la vie de famille dans son ensemble, et non pas seulement le mariage : ce qui est un point de vue plus ouvert.
 
Cependant, d'autres aiment revenir aux questions posées par le mariage dans la vie du monde contemporain. Tandis que l'un des participants, approuvé par d'autres, souligne le fait qu'il n'est pas bon que le synode tourne seulement autour des problèmes et crises que traversent les familles en Occident.
 
 
Peut-être pouvons-nous nous accorder sur les points suivants qui mériteraient d'être approfondis et développés au fil de nos observations et modi à apporter au texte de l'IL.
 
D'une part, il nous faut partir de ce qui est vécu par les familles d'aujourd'hui et qui constitue des points d'appui pour une annonce de l'évangile : nous savons pouvoir discerner des semina Verbi dans les expériences des familles d'aujourd'hui. Partout il existe des problèmes et difficultés, des souffrances, mais dans toutes les parties du monde aussi il existe des familles qui vivent heureusement leur enracinement dans le Christ et dans la foi.
 
Il faut que notre texte adopte un ton ouvert qui favorise le dialogue avec nos contemporains.
 
D'autre part, nous voulons que ce texte adopte le point de vue de la vie des familles, sans se limiter à celle des couples et au mariage, même s'il sera essentiel de l'aborder. Il sera certainement fécond de replacer la vocation et la mission de la famille, à la lumière de l'évangile, dans celles de toute l'humanité à devenir fraternelle. Devenir un frère ou une sœur de tout homme, c'est certainement l'expérience la plus universelle : on constate avec douleur que des personnes trouvent difficilement leur place dans leur famille de sang, dans la communauté humaine et chrétienne. Mais tout le monde peut devenir et est appelé à devenir frère, sœur de ceux qui sont hommes et femmes avec lui. La vie des familles y prépare. La vie de l’Église y appelle.

 

2. Quand nous abordons le travail, chapitre après chapitre, numéro après numéro, nous mesurons que la matière est considérable. Nous savons bien que la question des familles ne se résume pas à une ou deux qui agitent l'opinion ; mais nous percevons que les enjeux sont nombreux, et que tout ce qui se trouve dans l'IL mériterait une attention soutenue de notre part.
 
Nous sommes satisfaits de constater qu'il y a de longs moments consacrés à l'échange en groupe linguistique pour traiter toute cette matière, et pour aller dans un échange en profondeur, mais nous sommes conscients que ces prochains quinze jours seront insuffisants pour honorer tout ce programme !
 
Quoi qu'il en soit, certains qui ont de l'expérience expriment une certaine inquiétude que tous les modi que nous allons proposer, rédiger et adopter après de bons débats ne seront pas tous retenus ! Chacun est forcément sans illusion sur le devenir de ses propres opinions et se prépare généreusement à les abandonner, au moins partiellement … Mais chaque groupe aimerait certainement qu'il n'en soit pas ainsi de ses chers modi travaillés avec tant d'attention, et de discussions qui ont demandé non seulement beaucoup d'énergie, mais aussi beaucoup d'abnégation pour les écrire en tenant compte au mieux des avis de tous.
 
Nous voulons surtout dire que nous sommes touchés de la rencontre des différentes cultures qui peut se réaliser entre une vingtaine de personnes qui parlent pourtant la même langue. Les situations de l'Afrique francophone, du Moyen et du Proche Orient, de la France, de la Suisse même et du Canada sont variées. Les mots de la langue française ne revêtent pas toujours le même sens d'un côté et de l'autre de l'Atlantique ou de la Méditerranée.
 
3. Mais surtout les contextes historiques et culturels ne sont pas les mêmes. On ne peut pas dire partout que le nombre des mariages (et des baptêmes d'ailleurs) est en diminution. On ne peut pas parler de la même façon de la présence de l'Église dans nos sociétés respectives. Les possibilités de partager la foi dans nos pays ne sont pas identiques, le témoignage public qui peut en être donné n'est pas aisé partout. Et ce n'est pas pour les mêmes raisons que c'est difficile : la liberté de le faire dans les pays "libéraux" ne signifie pas que ce soit vraiment reconnu, et peut conduire à des attitudes contradictoires – les uns choisissent une position de forte identité, tandis que d'autres s'exercent à un dialogue patient et pas toujours compris. Dans d'autres pays la pression religieuse ou culturelle qui s'exerce à l'encontre des chrétiens ne signifie pas qu'ils se taisent, mais que depuis des siècles ils doivent se frayer un chemin douloureux.
 
Cela nous est connu, en principe. Mais dans une discussion qui concerne les aspects si concrets et si multiples de la vie des familles, nous sentons que nous faisons là une expérience unique de catholicité, laquelle n'est jamais définitivement acquise : c'est un don de Dieu qui nous est fait à travers cette expérience d'Église, mais il nous faut le recevoir, le vivre avec fidélité, l'approfondir en vérité. Nous prenons le temps de nous écouter, d'aller au fond de nos réflexions partagées ; nous essayons véritablement de nous expliquer mutuellement pourquoi nous avançons telle idée, en vertu de quelle expérience nous nous exprimons. C'est avec précaution que nous avançons, c'est un défi très intéressant d'accueil et d'écoute mutuelle qui nous est lancé.

 

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Relatio – Circulus Gallicus “B”

Modérateur: Card. SARAH Robert


Rapporteur: Rev.do P. DUMORTIER, S.I. François-Xavier


Ce rapport aura deux moments: 1) l’expérience vécue; 2) quelques points d’insistance.

1. L’expérience vécue.

1.1 Nous avons commencé notre réflexion sur l’Instrumentum Laboris” avec ce qui nous unissait, comme “Eglise qui chemine ensemble pour lire la réalité avec les yeux de la foi et avec le coeur de Dieu” et je reprends ici les paroles , Saint Père, que vous nous adressiez lundi matin, mais aussi avec ce qui nous différencie: diversité de nos origines nationales : il y a presque autant de nationalités représentées dans notre groupe que de membres du groupe; diversité de nos parcours personnels et diversité des responsabilités confiées actuellement aux uns et aux autres. C’est en nous écoutant avec attention, bienveillance et patience souriante que nous nous sommes laissés enseigner les uns par les autres. Les différents numéros et chapitres de cette première partie ont évidemment suscité réactions, remarques, réflexions, qui devaient trouver le chemin de “modi” soumis au jugement de tous; nous avons beaucoup travaillé à partir du texte et sur le texte et nous avons voté une vingtaine de “modi”. A certains moments il nous a fallu résister à la tentation de réécrire certaines parties du texte; cette tentation est, si je puis dire, naturelle à un groupe de personnes qui lisent un texte dont elles savent l’importance, l’importance pour l’Eglise, pour le monde, pour chacun et chacune d’entre nous . Nous avons donc beaucoup appris: nous avons appris à travailler mieux ensemble séance après séance; nous avons appris à nous connaître; nous avons appris à lire et à entendre le texte un peu autrement à travers ce que les uns et les autres en disaient.

1.2 Lors de la première rencontre du Circulus, à la demande de notre Modérateur, Son Eminence le Cardinal Sarah, nous avons partagé ce qui nous habitait au début de ce Synode. Je me permets de le résumer en trois points:

1) la nécessaire prise en compte de la diversité des contextes socio-culturels et des situations pastorales: cela demande et demandera de pouvoir articuler ce qui est de l’ordre de l’universel et de l’ordre du particulier, une parole commune forte et des réponses aux situations particulières rencontrées. A cet égard, il a été proposé par l’un d’entre nous– sans que cela ait été discuté par tous- que les conférences épiscopales puissent disposer d’un certain pouvoir pour permettre à leurs pasteurs d’être de “bons samaritains” dans leur service ecclésial.

2) de nombreuses attentes ont été exprimées:

- que le Synode, conscient que nos contemporains en attendent beaucoup, soit inspirant et que tous puissent comprendre la confiance de l’Eglise à leur égard et à l’égard de la famille;

- que le Synode donne des repères qui soient des chemins pour aider et accompagner les uns et les autres; qu’il permette à la famille de vivre sa vocation et sa mission selon le plan de Dieu et l’enseignement de l’Eglise,

- qu’il sache exprimer son soutien aux familles du Proche et du Moyen Orient, souvent éparpillées et tentées par l’émigration;

- qu’il ait aussi un regard positif sur la famille d’aujourd’hui, un “lieu” où tout ne va pas mal et qui demeure une “école d’humanité” ;

- que, repérant les causes profondes de certaines turbulences actuelles que traverse la famille, il permette aux uns et aux autres, de reprendre la route avec la force de l’espérance., aidant la famille à vivre comme famille.

3) des chemins ont été évoqués:

- examiner attentivement les causes des perturbations qui affectent la famille et, à travers elle, la société: quand la famille souffre, la société souffre;

- demeurer dans notre réflexion enracinés dans le Christ pour nous laisser enseigner par Lui, pour regarder avec son regard, pour avoir ses sentiments;

- une intervention magistérielle qui vise à donner plus de cohérence à un ensemble de textes qui, d’ordre théologique et canonique, semblent plus juxtaposés qu’articulés et, ce faisant, en simplifier l’expression.

2. Quelques points d’insistance au fil du texte:

Par rapport au texte de la première partie, deux observations générales ont été formulées par des membres de notre groupe: la première attirait notre attention sur le fait que l’analyse présentée de la famille présentait souvent un caractère négatif avec des termes forts mais d’autres ont dit que l’accent était mis sur les défis; la seconde attirait notre attention sur le fait que le texte était marqué par une problématique très “européenne”, voire trop européenne au risqué de voir les choses à travers un certain prisme, mais d’autres ont dit qu’un certain “modèle” de la famille se diffusait et se généralisait.

Je voudrais repérer quelques points d’insistance qu’expriment nos “modi”:

- il nous a semblé important de demander que le texte commence par rappeler que “la famille est le pilier incontournable et irremplaçable de la vie en société”, qu’elle est “le fondement de la société” (GS,52) et que cela oblige en quelque sorte l’Eglise, “experte en humanité”, à affronter la question de la famille aujourd’hui dans sa vocation et sa mission propre.

- la “théorie du genre” a fait l’objet d’une ample discussion dans notre groupe: a été souligné son caractère “idéologique”, notamment quand elle est diffusée voire imposée par certaines organisations internationales;

- un autre point important été de rappeler que les responsables du bien commun, et en premier lieu les autorités publiques et les responsables politiques, ne peuvent se dérober à la responsabilité qui est la leur à l’égard de ce bien premier qu’est la famille à travers les politiques familiales, sociales et éducatives pour soutenir et encourager la famille, et prioritairement les moins favorisées:

- nous avons souligné que, beaucoup de familles- spécialement dans certaines sociétés- donnent toute leur place aux personnes âgées, considérées comme une “bénédiction”;

- nous avons beaucoup apprécié la manière dont l’Instrumentum Laboris insiste sur la dignité de la femme, sur leur rôle propre et sur leurs responsabilités; il nous a semblé que cette juste instance appelait aussi à considérer comment se trouvait parfois minorées ou oubliées “la vocation et la mission” propre de l’homme dans la famille en tant qu’époux et père;

- plusieurs défis ont retenu toute notre attention et notre réflexion, notamment le défi du handicap, le défi économique et plus particulièrement le défi des migrations avec la dramatique situation de ceux et celles qui partent ou fuient et doivent être accueillis là où ils arrivent. Nous avons aussi considéré les familles appartenant aux Églises orientales catholiques et il nous a semblé important de souligner que le choix de l’émigration ou la contrainte de l’émigration a et aura des conséquences fortes sur la présence chrétienne au Moyen-Orient.

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Relatio – Circulus Gallicus “C”

Modérateur: S.E. Mons. PIAT, C.S.Sp. Maurice


Rapporteur: S.E. Mons. DUROCHER Paul-André


La méthode classique du voir-juger-agir adoptée par les auteurs de la relatio sinodi l’an dernier et entérinée par les Pères du synode est bien adaptée à notre sujet: elle nous permet de d’organiser une matière abondante de façon logique et productive. Mais il ne suffit pas d’être attentif à l’objet de notre réflexion, c’est-à-dire la famille dans notre contexte moderne, en particulier la famille chrétienne, catholique. Il nous faut nous rappeler qui nous sommes, nous qui entreprenons cette réflexion.

Nous sommes d’abord des hommes de famille. Nous avons des parents, des frères et des soeurs, des beaux-frères et des belles-soeurs, des cousins et cousines, des neveux et des nièces. Les familles dont nous parlons ne nous sont pas étrangères, elles font partie de nos vies, elles vivent en nous. Cela doit paraître dans notre langage, dans le ton de notre texte, dans notre souci et notre compassion pour les familles de la terre. Il y a un danger à parler de ‘la famille’ dans l’abstrait, comme d’une réalité qui nous est extérieure. Il faut s’efforcer de parler ‘des familles’, de ‘nos familles’ dans leur réalité concrète et individuelles. En particulier, il faut favoriser la solidarité internationale entre toutes les familles chrétiennes en faveur de celles qui aujourd’hui connaissent la persécution, la guerre et la précarité.

Nous sommes aussi des hommes de foi. Notre regard est transformé par la Bonne Nouvelle qui a touché notre vie, par le Fils de Dieu qui s’est fait chair pour nous, qui est mort pour nous, qui vit en nous. Cette foi doit former notre regard et informer notre réflexion. Nous ne prétendons pas être psychologues, ni sociologues, ni économes, même si certains de nous avons une formation poussée en ces domaines. Nous parlons d’abord en hommes de foi, et cela doit se voir dès cette première partie analytique de notre texte.

Enfin, nous sommes des pasteurs. Notre souci, c’est que la mission que le Christ a confiée à son Église, la mission qu’est l’Église, se réalise de plus en plus dans notre monde d’aujourd’hui. Tout l’effort synodal doit tendre vers ce but. Tout le texte que nous élaborons doit être motivé par cette préoccupation fondamentale. En particulier, nous voulons aider nos familles à répondre à deux questions. Celle de la vocation: ‘Famille, qui es-tu?’ Et celle de la mission: ‘Famille, que fais-tu?’ Tout le reste, aussi intéressant qu’il soit, est secondaire. Notre texte devrait être épuré selon ce critère. Surtout, rappelons-nous que la pastorale familiale n’est pas seulement l’action de l’institution ecclésiale en faveur des familles, mais l’action de l’Église qui se réalise dans la famille et par la famille. Voilà la vraie nouveauté de la pastorale familiale que nous sommes appelés à développer en cette assemblée synodale.

Notre texte final doit ‘donner du coeur’ à nos familles, manifester la confiance que nous leur portons, susciter leur confiance en nous. Il devrait éviter que certaines personnes se sentent ‘exclues’ de notre sollicitude, car toutes les familles participent à la mission de l’Église! Rappelons-nous que les familles dans la Bible sont souvent disfonctionnelles;pourtant, la Parole de Dieu s’est réalisée en elles et par elles. Dieu peut faire la même merveille encore aujourd’hui.

Notre analyse doit être lucide, car nous voulons que notre pastorale soit enracinée dans la réalité. En particulier, il nous faut reconnaître que l’anthropologie implicite de notre culture moderne est loin de la vision chrétienne. Son insistance sur l’individu, doué d’une liberté sans borne, souvent lié au relativisme moral, contraste avec notre conviction que la personne humaine est faite pour être en relation, à l’image du Dieu-Trinité. La famille est plus qu’une unité de base sociale: elle est la matrice de la personne humaine en devenir. Il faut tout faire pour encourager les relations humaines et les communautés.

Notre analyse gagnerait à souligner les impulsions vraiment humaines et humanisantes qui sous-tendent bien des traits de la culture contemporaine, mais qui ont été détournées ou perverties par le péché (dans la Bible, ‘pécher’ veut dire ‘manquer son but’). Ainsi pour l’individualisme rampant, reconnaissons qu’il dérive d’une quête noble de l’authenticité (Dieu ne veut-il pas que chacun de nous devienne pleinement authentique, Dieu n’a-t-il pas pour chacun une vocation particulière ?) Mais cette quête, oubliant la nature profondément relationnelle de l’humain, oubliant l’horizon transcendant qui cerne son monde, tombe dans un individualisme menant à une solitude exacerbée et pénible. C’est dans ce monde qui a soif de vraies relations que la famille peut s’avérer une Bonne Nouvelle.

Nous tenons à souligner deux aspects de cette nouvelle culture qui nous préoccupent profondément. L’une est l’émergence de ce qui apparaît être une nouvelle idéologie qu’on appelle souvent l’idéologie des genres. Ces diverses théories des genres ont été développées en sociologie et en philosophie, cherchant à analyser certains phénomènes humains et sociaux qui peuvent enrichir notre compréhension du monde. Mais lorsque ces théories deviennent des absolus, elles tendent à produire un système à pensée unique qui veut tout balayer devant lui. En cherchant à imposer un point de vue qui nie la relation entre l’identité sexuelle et l’être sexué que nous sommes dans notre corps, il dissout la famille, la parentalité, l’amour humain dans ce qu’il a de plus noble et de plus humanisant.

L’autre aspect qui nous préoccupe hautement, c’est le développement de technologies bioéthiques qui permettent de décomposer et de recomposer le vivant lui-même. Encore là, nous célébrons le génie humain qui permet de comprendre la structure physique et biologique de notre monde jusque dans les plus infimes détails. Mais nos capacités de manipulation dépassent notre sagesse. Le clônage, les mères-porteuses, la manipulation génétique jusque dans les cellules germinales, tout cela risque de créer un monde où nous ne pourrons même plus dire ce que c’est que d’être humain. Devant ces deux réalités, nous devons tous être vigilants et engagés. Nous tenions à le dire.

Revenons à notre texte. Nous demandons à la commission de rédaction de préparer une nouvelle introduction d’ensemble pour le document final, qui ne sera plus un instrument de travail. Elle doit rapidement esquisser la méthodologie du ‘voir-juger-agir’ suivie dans le texte. Elle doit expliciter le lien entre le Synode sur la nouvelle évangélisation, Evangelii Gaudium et ce Synode sur la famille.

Un mot sur la méthode que nous suivons. Nous avons apprécié les interventions plus courtes et mieux ciblées en grande assemblée. Nous apprécions également le temps consacré aux petits groupes. Nous encourageons l’équipe coordonnatrice d’assurer un aller-retour proactif entre ces petits groupes, le grand groupe et le comité de rédaction: c’est le défi de la synodalité et de la communion.

Notre échange est enrichi par la grande diversité culturelle et rituelle de notre groupe, qui nous fait prendre conscience de la nécessité de préserver une saine subsidiarité dans l’Église qui reconnaît l’apport important des conférences épiscopales nationales.

Enfin, faisons confiance à l’Esprit-Saint. C’est dans l’échange des points de vue et le choc des confrontations qu’il fera jaillir la lumière, nous révélant les ‘surprises de Dieu’ dont le Pape François aime tant nous parler. Oui, faisons confiance à l’Esprit.

 

> Lire tous les rapports des groupes linguistiques dans les langues originales

 

Relatio – Circulus Gallicus “A”

Relatio – Circulus Gallicus “B”

Relatio – Circulus Gallicus “C”

Relatio – Circulus Anglicus “A”

Relatio – Circulus Anglicus “B”

Relatio – Circulus Anglicus “C”

Relatio – Circulus Anglicus “D”

Relatio – Circulus Italicus “A”

Relatio – Circulus Italicus “B”

Relatio – Circulus Italicus “C”

Relatio – Circulus Hibericus “A”

Relatio – Circulus Hibericus “B”

Relatio – Circulus Germanicus

 

(Rorate Caeli/Sala Stampa)

 

07/10/2015

La conférence du cardinal Burke chez les Dominicaines du Saint-Esprit

 

 

Encyclique Veritatis Splendor sur l'enseignement moral de l'Église - II - "Certaines positions théologiques, répandues même dans des séminaires et des facultés de théologie..."

 

LETTRE ENCYCLIQUE
VERITATIS SPLENDOR
DU SOUVERAIN PONTIFE
JEAN-PAUL II
À TOUS LES ÉVÊQUES
DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE
SUR QUELQUES QUESTIONS FONDAMENTALES
DE L'ENSEIGNEMENT MORAL DE L'ÉGLISE

 

(...)

L'objet de la présente encyclique

4. Depuis toujours, mais particulièrement au cours des deux derniers siècles, les Souverains Pontifes, personnellement ou avec le Collège épiscopal, ont développé et proposé un enseignement moral sur les multiples aspects différents de la vie humaine. Au nom du Christ et avec son autorité, ils ont exhorté, dénoncé et expliqué ; fidèles à leur mission, dans les combats en faveur de l'homme, ils ont conforté, soutenu et consolé ; avec la certitude de l'assistance de l'Esprit de vérité, ils ont contribué à une meilleure intelligence des exigences morales dans le domaine de la sexualité humaine, de la famille, de la vie sociale, économique et politique. Dans la tradition de l'Eglise et dans l'histoire de l'humanité, leur enseignement constitue un approfondissement incessant de la connaissance morale 8.

Aujourd'hui, cependant, il paraît nécessaire de relire l'ensemble de l'enseignement moral de l’Église, dans le but précis de rappeler quelques vérités fondamentales de la doctrine catholique, qui risquent d'être déformées ou rejetées dans le contexte actuel. En effet, une nouvelle situation est apparue dans la communauté chrétienne elle-même, qui a connu la diffusion de nombreux doutes et de nombreuses objections, d'ordre humain et psychologique, social et culturel, religieux et même proprement théologique, au sujet des enseignements moraux de l’Église. Il ne s'agit plus d'oppositions limitées et occasionnelles, mais d'une mise en discussion globale et systématique du patrimoine moral, fondée sur des conceptions anthropologiques et éthiques déterminées. Au point de départ de ces conceptions, on note l'influence plus ou moins masquée de courants de pensée qui en viennent à séparer la liberté humaine de sa relation nécessaire et constitutive à la vérité. Ainsi, on repousse la doctrine traditionnelle de la loi naturelle, de l'universalité et de la validité permanente de ses préceptes ; certains enseignements moraux de l'Eglise sont simplement déclarés inacceptables ; on estime que le Magistère lui-même ne peut intervenir en matière morale que pour « exhorter les consciences » et « pour proposer les valeurs » dont chacun s'inspirera ensuite, de manière autonome, dans ses décisions et dans ses choix de vie.

Il faut noter, en particulier, la discordance entre la réponse traditionnelle de l’Église et certaines positions théologiques, répandues même dans des séminaires et des facultés de théologie,sur des questions de première importance pour l’Église et pour la vie de foi des chrétiens, ainsi que pour la convivialité humaine. On s'interroge notamment : les commandements de Dieu, qui sont inscrits dans le cœur de l'homme et qui appartiennent à l'Alliance, ont-ils réellement la capacité d'éclairer les choix quotidiens de chaque personne et des sociétés entières ? Est-il possible d'obéir à Dieu, et donc d'aimer Dieu et son prochain, sans respecter ces commandements dans toutes les situations ? L'opinion qui met en doute le lien intrinsèque et indissoluble unissant entre elles la foi et la morale est répandue, elle aussi, comme si l'appartenance à l’Église et son unité interne devaient être décidées uniquement par rapport à la foi, tandis qu'il serait possible de tolérer en matière morale une pluralité d'opinions et de comportements, laissés au jugement de la conscience subjective individuelle ou dépendant de la diversité des contextes sociaux et culturels.

5. Dans un tel contexte, toujours actuel, la décision a mûri en moi d'écrire — comme je l'annonçais déjà dans la Lettre apostolique Spiritus Domini, publiée le 1er août 1987 à l'occasion du deuxième centenaire de la mort de saint Alphonse-Marie de Liguori — une encyclique destinée à traiter « plus profondément et plus amplement les questions concernant les fondements mêmes de la théologie morale » 9, fondements qui sont attaqués par certains courants contemporains.

Je m'adresse à vous, vénérés Frères dans l'épiscopat qui partagez avec moi la responsabilité de garder « la saine doctrine » (2 Tm 4, 3), dans l'intention de préciser certains aspects doctrinaux qui paraissent déterminants pour faire face à ce qui est sans aucun doute une véritable crise, tant les difficultés entraînées sont graves pour la vie morale des fidèles, pour la communion dans l’Église et aussi pour une vie sociale juste et solidaire.

Si cette encyclique, attendue depuis longtemps, n'est publiée que maintenant, c'est notamment parce qu'il est apparu opportun de la faire précéder du Catéchisme de l’Église catholique, qui contient un exposé complet et systématique de la doctrine morale chrétienne. Le catéchisme présente la vie morale des croyants, dans ses fondements et dans les multiples aspects de son contenu, comme une vie de « fils de Dieu » : « En reconnaissant dans la foi leur dignité nouvelle, les chrétiens sont appelés à mener désormais une " vie digne de l’Évangile " (Ph 1, 27). Par les sacrements et la prière, ils reçoivent la grâce du Christ et les dons de son Esprit qui les en rendent capables » 10. En renvoyant donc au Catéchisme « comme texte de référence sûr et authentique pour l'enseignement de la doctrine catholique » 11, l'encyclique se limitera à développer quelques questions fondamentales de l'enseignement moral de l'Eglise, en pratiquant un nécessaire discernement sur des problèmes controversés entre les spécialistes de l'éthique et de la théologie morale. C'est là l'objet précis de la présente encyclique, qui entend exposer, sur les problèmes en discussion, les raisons d'un enseignement moral enraciné dans l'Ecriture Sainte et dans la Tradition apostolique vivante 12, en mettant simultanément en lumière les présupposés et les conséquences des contestations dont cet enseignement a été l'objet.

(...)

 

Encyclique Veritatis Splendor sur quelques question fondamentales de l'enseignement moral de l’Église.

 

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8 Pio XII had already pointed out this doctrinal development: cf "Radio Message" for the Fiftieth Anniversary of the Encyclical Letter "Rerum Novarum" of Leo XIII (1 Giugno 1941): AAS 33 (1941), 195-205. Also JOHN XXIII, Encyclical Letter "Mater et Magistra" (15 Maggio 1961): AAS 53 (1961), 410-413.

9 Lettera Apostolica Spiritus Domini (1 Agosto 1987): AAS 79(1987), 1374.

10 Catechismo della Chiesa Cattolica, n. 1692.

11 Cost. Apost. Fidei Depositum (11 Ottobre 1992), 4.

12 Cf CONC. ECUM. VAT. II, Cost. past. sulla Divina Rivelazione Dei Verbum, 10.

 

Encyclique Arcanum Divinae sur le mariage chrétien - II - "Il n'est du pouvoir de personne de le délier ou de le rompre"

 

ARCANUM DIVINAE

 

LETTRE ENCYCLIQUE
DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIII
SUR LE MARIAGE CHRÉTIEN

 

(...)

Tout le monde sait, Vénérables Frères, quelle est la véritable origine du mariage. Les détracteurs de la foi chrétienne refusent d'admettre en cette matière la doctrine constante de l’Église. Ils veulent, depuis longtemps déjà, détruire la tradition de tous les peuples et de tous les siècles. Malgré leurs efforts, ils n'ont pu, ni éteindre, ni affaiblir la force et l'éclat de la vérité. Nous rappelons donc des choses qui sont connues de tous et ne font doute pour personne.

Après avoir, au sixième jour de la création, formé l'homme du limon de la terre, et après avoir envoyé sur sa face le souffle de vie, Dieu voulut lui adjoindre une compagne, qu'il tira merveilleusement du flanc de l'homme endormi. En agissant ainsi, Dieu voulut, dans sa très haute providence, que ce couple fût l'origine naturelle de tous les hommes et qu'il servît à la propagation du genre humain et à sa conservation dans tous les temps par une série ininterrompue de générations.

Afin de répondre plus parfaitement aux très sages desseins de Dieu, cette union de l'homme et de la femme se présenta, dès ce temps-là, avec deux propriétés principales et nobles entre toutes, qui lui furent pour ainsi dire profondément imprimées et gravées, à savoir l'unité et la perpétuité. C'est ce que nous voyons déclaré et ouvertement confirmé dans l’Évangile par la divine autorité de Jésus-Christ. Selon l'affirmation qu'il fit aux Juifs et aux apôtres, le mariage, en vertu de son institution même, ne doit exister qu'entre deux personnes, c'est-à-dire entre l'homme et la femme : des deux il se forme comme une seule chair, et le lien nuptial est, de par la volonté de Dieu, si intimement et si fortement noué, qu'il n'est au pouvoir de personne de le délier ou de le rompre. L'homme s'attachera à son épouse, et ils seront deux en une seule chair. C'est pourquoi ils ne sont déjà plus deux, mais une seule chair. Que l'homme ne sépare donc point ce que Dieu a uni (Matth. XIX, 5-6).

(...)

 

Encyclique Arcanum Divinae sur le mariage chrétien

 

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Fête du Saint Rosaire

le_tres_saint_rosaire.jpgEn action de grâces de la décisive victoire remportée à Lépante par la flotte chrétienne sur la flotte turque, le premier dimanche d'octobre 1571, le saint Pape Pie V institua une fête annuelle sous le titre de Sainte Marie de la Victoire; mais peu après, le Pape Grégoire XII changea le nom de cette fête en celui de Notre-Dame-du-Rosaire.

Le Rosaire avait été institué par saint Dominique au commencement du XIIIe siècle. Par le zèle des Papes, et aussi par les fruits abondants qu'il produisait dans l'Église, il devenait de plus en plus populaire. Au XVe siècle, le bienheureux Alain de La Roche, Dominicain, fut suscité par Marie pour raviver cette dévotion si excellente.

Plus tard, dans les premières années du XVIIIe siècle, parut un homme extraordinaire appelé à bon droit le Dominique des temps modernes, et qui fut le grand propagateur, l'apôtre de la dévotion au saint Rosaire; c'est saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Depuis saint Dominique, il n'y a pas eu d'homme plus zélé que ce grand missionnaire pour l'établissement de la confrérie du Rosaire: il l'érigeait dans tous les lieux où elle ne l'était pas; c'est le moyen qu'il jugeait le plus puissant pour établir le règne de Dieu dans les âmes. Il composa lui-même une méthode de réciter le Rosaire, qui est restée la meilleure entre toutes, la plus facile à retenir, la plus instructive et la plus pieuse. L'Apôtre de l'Ouest récitait tous les jours son Rosaire en entier, suivant sa méthode, et le faisait de même réciter publiquement tous les jours dans ses missions, et il a fait un point de règle à ses disciples de suivre son exemple.

Par son Rosaire quotidien, Montfort convertissait les plus grands pécheurs et les faisait persévérer dans la grâce et la ferveur de leur conversion; il pouvait dire: "Personne ne m'a résisté une fois que j'ai pu lui mettre la main au collet avec mon Rosaire!" Il avait mille industries pour propager et faire aimer le Rosaire: là, c'étaient quinze bannières représentant les quinze mystères du Rosaire; ailleurs, d'immenses Rosaires qu'on récitait en marchant, dans les églises ou autour des églises, à la manière du chemin de la Croix. Il exaltait le Rosaire dans ses cantiques; un tonnerre de voix répondait à la sienne, et tous les échos répétaient, de colline en colline, les gloires de cette dévotion bénie.

Son œuvre a continué après lui; c'est le Rosaire à la main que la Vendée, en 1793, a défendu ses foyers et ses autels; c'est aussi le Rosaire ou le chapelet à la main que les populations chrétiennes paraissent dans toutes les cérémonies religieuses.

 

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

Source : Magnificat - la vie des saints