18/02/2014
Farida Belghoul: « Nos enfants sont en danger à l'école à cause de l'idéologie du genre »
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10/02/2014
« On a eu éducation sexuelle » à la manière du Petit Nicolas
ARCHIVE | Famille Chrétienne n°1830 | 2 mars 2013 | Luc Tesson
Si le projet de loi Taubira était adopté, que se passerait-il dans les classes ? Réponse, à la manière du Petit Nicolas
À l’école, la maîtresse était toute bizarre aujourd’hui. Elle nous attendait dans la classe en poussant des gros soupirs, alors que d’habitude elle est toute rigolote, et qu’elle pousse des gros soupirs que quand elle interroge Clotaire et que Clotaire est tout rouge.
Elle a dit : Bon ! Que comme M. Peillon, le ministre chargé de notre éducation, avait décidé de s’appuyer sur la jeunesse pour faire évoluer les mentalités, on allait faire un cours d’éducation sexuelle et que le premier qui rigole, il irait voir le Bouillon. Nous on n’avait pas du tout envie de rigoler parce que le Bouillon, c’est pas un rigolo.
La maîtresse nous a regardés et elle a dit que l’important dans la vie, c’était d’être tolérant. Nous on est drôlement tolérants alors on a tous fait oui et Agnan qui est le chouchou, et qui se met toujours devant, il a dit qu’il était encore plus tolérant que tout le monde puisque de toute façon il est le premier de la classe partout sauf en sport. Eudes, il lui a dit : « Fais pas le malin, mon petit pote, sinon tu vas voir comment je suis tolérant ». Et là, je crois que la maîtresse elle a compris que ce serait pas facile aujourd’hui.
Elle est allée au tableau, elle a attendu qu’on se taise, et elle a demandé avec un air très sérieux : « Bon... Alors... Si vous êtes une fille, levez la main ! » Toutes les filles ont levé la main, et aussi Clotaire, qui avait l’air embêté. Mais la maîtresse elle a dit comme ça : « Très bien Clotaire, c’est ton choix, si tu veux être une fille, c’est à toi de décider ». Là, Clotaire, il est devenu tout rouge et il a dit « Non, M’dame, c’est juste que je veux aller faire pipi ». « Bon, a dit la maîtresse, tu peux y aller ». « Va pas chez les filles ! », a dit Eudes en rigolant. Mais la maîtresse a tapé sur son bureau et elle a dit que si Clotaire voulait aller dans les toilettes des filles, c’était son choix, et qu’il fallait par rigoler avec ça. Et que c’était la théorie du genre, et qu’il fallait que chacun choisisse, et elle nous a fait écrire sur nos cahiers : « Chacun est libre de choisir son genre ».
« N’empêche, a dit Rufus, moi j’ai un kiki, et je vais pas décider que je suis une fille. » La maîtresse a répondu que c’était de l’hétérosexisme, et qu’il fallait en finir avec l’hétérocratie, et que si ça continuait comme ça on finirait au bagne parce qu’on était tous homophobes. J’ai regardé Agnan, et j’ai vu que même lui il avait rien compris.
Ça devenait vraiment compliqué et j’aurais presque préféré faire de l’arithmétique. Elle a senti qu’on était un peu perdus, alors elle a essayé d’expliquer de manière pas pareille : « Vous avez un corps... c’est à vous de décider de... ». « Moi, j’ai un goûter, mais j’ai pas un corps !, il a dit Alceste. Mon corps, c’est moi ! » Faut que je vous dise, Alceste, c’est un copain, il aime bien manger, il mâche lentement un peu toute la journée, et ça lui donne sûrement le temps de bien réfléchir à la vie. Souvent quand il se bagarre, c’est moi qui lui tient ses croissants et après il m’en donne toujours un bout.
Un petit rond blanc sur le tableau tout noir
Bon, a dit la maîtresse, je continue. Nous on a trouvé ça bizarre, mais on a rien dit parce que des fois la maîtresse c’est comme si elle allait pleurer et nous on veut pas lui faire de peine. Elle s’est mise à faire un petit rond blanc sur le tableau tout noir en disant : « Ça, c’est un spermatozoïde ». Et elle m’a demandé d’expliquer ce que c’était. Ça tombait bien parce que Papa m’avait expliqué la semaine dernière le coup des petites graines que le papa donne à la maman et après ça fait un bébé dans le ventre de la maman et paf !, le bébé sort. On lui fait des tas de câlins et on appelle Mémé pour la prévenir qu’elle est encore grand-mère.
« Merci Nicolas, a dit la maîtresse, je reprends la leçon. Bien sûr vous pensez tous qu’une famille c’est un papa, une maman et des enfants. Eh bien, il y a d’autres modèles, et ce serait drôlement rétrograde de pas l’accepter. Et si deux monsieurs s’aiment ou deux dames on voit pas ce qui les empêcherait de se marier et de faire ou d’adopter des bébés. »
« Ça tombe bien ! a dit Rufus. Moi j’aime bien Léanne et Chloé, alors je me marierai avec les deux en même temps puisqu’on s’aime. » Léanne a dit qu’elle était pas d’accord du tout, et Chloé a dit que de toute façon elle épouserait son papa, et que puisque deux monsieurs qui s’aiment pouvaient se marier, elle pourrait bien se marier avec son papa, parce qu’elle aimait très fort son papa. « Oui, a dit Rufus, mais il est déjà marié avec ta maman ! »
La maîtresse a dit que c’était pas le sujet et elle s’est remise à taper sur sa table, juste quand on commençait à drôlement bien s’amuser. Et elle a continué à expliquer : avec la technique on peut faire tout ce qu’on veut et tout ce qu’on pourra faire on le fera. On peut faire des PMA ou des GPA (1), et d’ailleurs louer son ventre ou louer ses bras à l’usine, c’est du pareil au même.
Et elle a expliqué qu’un monsieur peut donner une petite graine à deux dames, qui avec un docteur sauront bien se débrouiller pour faire un enfant. Ou bien deux monsieurs peuvent mélanger leurs petites graines et aller voir une dame pour qu’elle donne sa petite graine à elle, et on donne tout ça à une autre dame qui va faire le bébé dans son ventre et le revendre aux deux monsieurs.
Puisque je m’aime, j’ai droit à mon clone !
Moi, a dit Rufus, j’ai vu un reportage à la télé, et on pourra bientôt faire des clones ! Puisque je m’aime, j’ai droit à mon clone ! Mais Agnan a dit que ce serait mieux de le cloner lui, parce qu’il était le premier de la classe et que M. Peillon préférait sûrement qu’on le clone lui et pas Rufus.
Ils allaient commencer à se battre quand Geoffroy a rangé ses affaires et pris son sac. « Où vas-tu ? », a demandé la maîtresse. « Je m’en vais, a dit Geoffroy. Puisqu’on peut choisir son genre, bah moi, je vais aussi choisir mon espèce. Je suis un pingouin. Et comme les pingouins vont pas à l’école, je rentre chez moi. » J’ai regardé Geoffroy, et je me suis dit que c’était vrai, il avait un peu une tête de pingouin et qu’après tout, c’était son choix. Mais Geoffroy, lui, il a regardé la maîtresse et il a compris que pingouin ou pas, il valait mieux revenir à sa place.
On allait chahuter, mais on s’est arrêté parce qu’au fond de la classe Juliette pleurait. Juliette on l’entend jamais, elle dit jamais rien. Et Juliette elle a dit que si c’était comme ça, elle allait se jeter sous un pont... Parce que déjà c’était pas facile de grandir surtout quand on a des parents séparés, que si en plus on faisait des enfants sans papa ou sans maman, alors c’était pas juste, c’était simplement moche, et que si tout le monde a le droit de s’aimer il faudrait pas oublier non plus qu’un enfant, ça a besoin d’un papa et d’une maman, et que c’est peut-être ça d’abord l’égalité des droits, et qu’on pourrait donner autant de papas qu’on voudrait à un enfant ça lui ferait jamais une maman.
Elle a dit tout ça d’un coup, et la maîtresse elle est restée longtemps la bouche ouverte et j’ai bien vu qu’elle avait très envie de pleurer. Mais elle a pas pleuré. Elle a pris Juliette dans ses bras, elle lui a fait un gros câlin comme Maman fait avec moi, en lui disant des choses gentilles dans l’oreille. Après, elle nous a regardés. Et puis d’un coup, comme ça, elle a essuyé le tableau en disant que zut, tout ça c’était des bêtises et qu’on allait pas se laisser faire, et que si M. Peillon voulait faire cours à sa place, qu’il essaie un peu, mais qu’en attendant on allait faire de la grammaire. Non mais sans blague !
Luc Tesson
(1) PMA : procréation médicalement assistée ; GPA : gestation pour autrui.
De la fiction à la réalité
Tout ce qui se passe dans cette saynète est strictement inspiré de la réalité. « Le gouvernement s’est engagé à s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités... », a écrit Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, dans une lettre du 4 janvier adressée aux recteurs d’académie. Déclaration appuyée par le porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem : « Un module de formation à l’égalité et à la déconstruction des stéréotypes sera obligatoire dans les futures écoles supérieures professorales et dans la formation des autres personnels de l’éducation ».
Pour ou contre la théorie du genre ? Le gouvernement considère que le débat est derrière nous, il s’agit de l’imposer coûte que coûte... Quant à la GPA (gestation pour autrui), autrement dit les mères porteuses, le principe en a été défendu par l’homme d’affaires Pierre Bergé en ces termes le 16 décembre 2012 : « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant ». Sic !
De son côté Christiane Taubira, garde des Sceaux, tout en affirmant que la GPA ne fait pas partie des projets gouvernementaux, a lancé le 25 janvier une circulaire qui recommande de régulariser les enfants nés de mères porteuses à l’étranger. « Lorsqu’il apparaît avec suffisamment de vraisemblance qu’il a été fait recours à une convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d’autrui », le gouvernement demande de « veiller à ce qu’il soit fait droit » à de telles demandes. Un double langage qui caractérise la démarche du gouvernement depuis qu’il a commencé à s’attaquer à cette affaire.
Charles-Henri d’Andigné
20:28 Publié dans Culture et société, Famille, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
09/02/2014
Comprendre la royauté du Christ
Famille Chrétienne n°1882 du 8 au 14 février 2014 page 49
THÉOLOGIE
Dieu et l'État, Signification de la fête du Christ Roi
par le Père Michel Viot,
éd. Via Romana, 79p., 9.00 €
La séparation de l'Église et de l'État a renvoyé à tort la religion dans la sphère privée. Le Père Viot invite donc les catholiques à relire l'encyclique Quas Primas instituant la fête du Christ Roi. Le Pape Pie XI y engage les catholiques à s'investir dans la société civile afin d'y « jeter les bases de la royauté du Christ ».
Élisabeth Caillemer
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06/02/2014
Genre: le débat interdit
François-Xavier Bellamy | 01-02-2014
La théorie du genre existe-t-elle ? A partir de cette question si vivement discutée aujourd’hui, il me semble utile de tenter une réponse – et de formuler une remarque.
Partons de ce qui est certain : le concept de genre existe bel et bien. Apparu dans la littérature universitaire il y a une quarantaine d’années, il s’est déployé dans des directions variées, au point qu’il est aujourd’hui utilisé dans des champs aussi éloignés que la sociologie, la littérature, l’économie ou les politiques publiques.
Quel est le sens de ce concept ? Il sert à ceux qui l’emploient de critère d’interprétation pour décrypter la vie sociale et les relations humaines, à partir d’une idée essentielle : les différences entre hommes et femmes ne sont pas liées à une altérité naturelle, mais produites par une construction culturelle, tout entière organisée pour consolider la domination d’un sexe par l’autre.
Ainsi explicité, le concept de genre recouvre bien une certaine vision du monde – c’est-à-dire, au sens étymologique du terme, une théorie. Le concept même est indissociable de l’hypothèse qui le sous-tend, qui affirme le caractère culturel et construit de la différence entre l’homme et la femme. C’est pour exprimer cette conception particulière qu’il a été forgé par concurrence avec le terme de sexe, supposé décrire une différence biologique que personne ne nie, mais que le concept de genre relègue à un détail insignifiant.
Pardonnez-moi ces précisions quelque peu abstraites ; elles sont nécessaires pour mettre en évidence le contenu réel du concept de genre, et donc du postulat de départ des fameuses « études de genre. »
Les défenseurs de ce concept, qui l’emploient massivement aujourd’hui (on ne compte pas les séminaires, colloques, cours, publications dédiées à des études liées au genre dans tous les domaines de la recherche) nient avec véhémence qu’une quelconque « théorie » soit cachée derrière ce concept. Mais cette dénégation n’a tout simplement aucun sens.
Prenons une analogie récente pour le montrer : il y a peu de temps encore, des milliers de chercheurs en histoire, en sociologie, en arts, dans tous les champs de la description du monde, tentaient d’interpréter les phénomènes qu’ils étudiaient du point de vue de la lutte des classes. La vie des sociétés humaines était analysée, à la suite des travaux de Marx notamment, comme un conflit latent entre les classes sociales, opposant ceux qui possèdent les moyens de production et ceux qui les mettent en œuvre.
Le concept de lutte des classes était fondé sur cette vision politique particulière et engagée. Mais pendant des décennies, des universitaires ont prétendu produire, à partir de ce concept, une littérature, une économie, une histoire rigoureusement scientifiques. C’est exactement la même supercherie que reproduisent aujourd’hui les promoteurs du concept de genre. Interpréter l’histoire, la littérature, la vie sociale, comme les lieux de la domination masculine par la construction des stéréotypes sexués, peut être une hypothèse de travail ; mais il s’agit bien d’une théorie particulière, et à ce titre elle n’a rien d’une évidence incontestable.
Pour ma part, je la crois même parfaitement inexacte – aussi fausse que le marxisme, et tout aussi dévastatrice. Et j’entends bien continuer de la critiquer, sans que cela donne à qui que ce soit le droit de me traiter d’obscurantiste…
Nous touchons là à une remarque qui me semble essentielle.
Il est tout à fait permis de penser qu’il n’y a entre l’homme et la femme aucune différence de nature, de défendre cette conception par la recherche, et même, pourquoi pas, de la promouvoir par l’action politique. C’est ce que fait par exemple Caroline de Haas, ancienne conseillère de Najat Vallaud-Belkacem, à qui j’ai pu répondre dans une tribune parue dans le Monde. Le débat démocratique suppose des visions et des projets assumés loyalement.
Il est en revanche proprement scandaleux d’empêcher le dialogue, d’interdire la critique, en cachant la réalité des intentions que l’on poursuit.
Toute la politique du gouvernement est animée par la conception anthropologique que recouvre le concept de genre - je l’écrivais déjà il y a plus d’un an. Parmi d’autres textes, la loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes, qui a été votée dernièrement à l’Assemblée nationale, en porte tout entière la marque. Prenons un seul exemple : pénaliser les couples dans lesquels l’homme ne prend pas comme la femme un congé parental, c’est affirmer que le père et la mère ont exactement la même place à tenir auprès de l’enfant qui vient de naître – et que cette conception pluri-millénaire qui donne au père une responsabilité singulière pour subvenir aux besoins du foyer est un pur stéréotype qu’il s’agit de déconstruire au nom de l’égalité.
Affirmer, comme le fait la loi Taubira, qu’un enfant peut avoir deux pères ou deux mères, c’est dire qu’aucun des deux sexes n’a de fonction particulière dans la procréation, et que la faculté extraordinaire du corps maternel, qui donne chair à un nouvel être, n’est rien qu’une fonction biologique anodine qu’il faut dépasser lorsqu’elle devient une limite pénible à notre désir d’enfant.
Tout cela repose sur une certaine conception du monde. Pourquoi ne pas l’assumer comme telle ? Le politique a le droit de défendre ses idées ; mais il est contraire à l’exigence démocratique de promouvoir une stratégie en la dissimulant à l’opinion. Prétendre que la théorie du genre est une « folle rumeur », qu’elle « n’existe pas », que le discours du gouvernement sur l’égalité est parfaitement neutre et dépourvu de postulats, c’est à l’évidence mépriser la vérité, et du même coup les citoyens.
Puisque le gouvernement s’inspire du concept de genre pour construire sa politique, il a le devoir de l’assumer. Il a le droit de promouvoir une vision de l’égalité fondée sur l’indifférence ; mais il est absolument scandaleux qu’il le fasse dans le silence, en détournant notamment de son but l’Education nationale pour que les élèves apprennent comme une évidence scientifique ce qui n’est qu’une hypothèse idéologique. Nous ne manquons pas d’exemples concrets pour montrer que, malgré tous les démentis, c’est ce qui est en train de se produire dans les salles de classe…
Si le gouvernement se refuse aujourd’hui à assumer cette politique, c’est qu’il sait qu’elle serait très largement rejetée. Nous savons combien l’altérité structure en profondeur ce que nous sommes. Oui, notre expérience humaine est habitée par la magnifique fécondité de la différence, et en particulier de la différence des sexes ; oui, cette altérité naturelle fait partie de nous, de notre origine, de notre identité, de nos relations. Pour le redire encore et toujours, nous marcherons demain avec tout ce que d’autres voudraient nier : la liberté de nos consciences, la lucidité de nos esprits, la paix que nous espérons pour la société, nos cœurs qui veulent encore s’émerveiller de l’autre, et puis nos corps d’hommes et de femmes.
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28/01/2014
28 janvier - Saint Thomas d'Aquin: conseils pour l'étude
« Parce que tu m'as demandé, mon très cher Jean dans le Christ, comment il convient de s'appliquer pour acquérir le trésor de la connaissance, voici les conseils que je te donne: »
CONSEIL SUR LES CONSEILS
« Comme les petits ruisseaux qui n'ont pas encore atteint la mer, commence à choisir le plus facile afin de pouvoir parvenir au plus difficile. »
CONSEIL SUR L'ÉTUDE
Préparation, disposition à l'étude
Par rapport à soi-même:
« Voici donc mes conseils pour ta gouverne. Je te conseille d'être lent et de ne pas te presser de te rendre au parloir. »
« Attache-toi à la pureté de la conscience. »
Par rapport à Dieu:
« Adonne-toi sans cesse à l'oraison. »
« Aime à fréquenter ta cellule si tu veux être admis au cellier où est le vin. »
Par rapport à autrui:
« Montre-toi aimable envers tous. »
« Ne cherche absolument pas à pénétrer la conduite d'autrui. »
« Ne fais pas preuve de familiarité envers personne, car l'excès de familiarité engendre le mépris et fournit l'occasion de négliger ses études. »
« Ne t'occupe en aucune manière des paroles et des actes des gens du siècle. »
« Évite par-dessus tout les vaines agitations. »
« Ne manque pas de marcher sur les traces des saints et des justes. »
« Voici donc mes conseils pour ta gouverne. Je te conseille d'être lent et de ne pas te presser de te rendre au parloir. »
Relatifs à l'étude même
« Fais en sorte de comprendre ce que tu lis et ce que tu entends. »
« Assure-toi de ce dont tu doutes. »
« Et prends soin de conserver tout ce que tu pourras dans la bibliothèque de ta mémoire, comme lorsque tu désires remplir un vase. »
« Ne cherche pas ce qui te dépasse. »
« Aussi longtemps que tu maintiendras dans ta vie cette ligne de conduite, tu porteras et tu produiras, dans la vigne du Seigneur des armées célestes, des frondaisons et des fruits utiles. Et tu pourras atteindre ce but aussi longtemps que tu t'efforceras de suivre ces conseils. »
Source: Epistola de modo studendi ad fratrem Ioannem, Opuscules théologiques, vol. 1, Ed. Marietti, Turin 1954, p.449, traduction et divisions du texte établies par l'auteur.
Dr Pascal Ide, Travailler avec méthode, c'est réussir - guide de l'étudiant chrétien, Sarment Éditions du Jubilé, Collection Guides Totus, 2005. ISBN : 2-86679-0308
12:49 Publié dans Culture et société, Religion, Saints | Lien permanent | Commentaires (0)
22/01/2014
Une génération écologique
Nous sommes une génération écologique. Enfin... Tout dépend de ce qu'on entend par "écologique".
18:42 Publié dans Culture et société, Environnement, Éthique, Vidéos | Tags : chanson, musique | Lien permanent | Commentaires (0)
21/01/2014
On n'arrête pas le progrès
« Le Totem du Progrès » écrit et chanté par le groupe belge Balimurphy.
18:36 Publié dans Culture et société, Environnement, Vidéos | Tags : chanson, musique | Lien permanent | Commentaires (0)
12/01/2014
La pornographie, du plaisir à la souffrance
Par Ludovic Greiling | Le Point | 8 janvier 2014
Désormais, le porno est partout. Au risque que, loin d'exciter le désir, il enferme dans la solitude.
La consommation intensive de pornographie est devenue un phénomène de masse à l'heure d'Internet. La facilité d'accès et la gratuité ont fait exploser la demande. L'anonymat a fait le reste. Un sondage d'octobre 2013 effectué par l'Ifop auprès des Français de 15 à 24 ans montre que 69 % des garçons et 35 % des filles interrogés avaient déjà surfé sur des sites pornographiques. (...) Les analyses de tendances du géant de l'Internet Google montrent que la popularité des recherches sur le thème pornographique augmente constamment depuis le milieu des années 2000, montrant non seulement une fidélité des utilisateurs existants, mais aussi une extension de la consommation dans la population nouvellement connectée.
Doit-on s'en étonner ? La pornographie, bien que virtuelle, touche l'être humain dans l'une de ses fonctions physiques les plus puissantes : le sexe. Enflammant l'excitation primaire chez l'homme, facilitant la naturelle recherche du plaisir, elle lui donne à visionner - voire à développer - ses fantasmes les plus inaccessibles. Les effets sont nombreux, l'impact est aussi discret qu'important.
Double vie
La solitude qu'engendre la consommation de pornographie est l'une de ses principales conséquences. En premier lieu parce que l'utilisation du numérique peut être chronophage. "Apporter un ordinateur chez soi équivaut précisément, le réseau d'Internet aidant, à apporter la place publique dans son salon ou dans sa chambre", affirme le docteur Jean-Charles Nayebi, auteur de l'un des rares livres consacrés à la dépendance à l'Internet*. Le sexe n'y échappe pas. Or, c'est le plus souvent dans l'intimité qu'il se vit. Et la relation avec l'écran sépare son utilisateur du reste du monde. La consommation de la pornographie décuple ainsi les effets de l'ordinateur sur la solitude. La pornographie n'est-elle pas "un objet de divertissement qui a pour finalité la masturbation", comme le décrivait l'actrice du X Tiffany Hopkins ? Acte solitaire, activité cachée, qui peut faire entrer dans un cercle vicieux.
"Le sentiment des personnes qui viennent me voir est presque toujours décrit de la même manière : ils se sentent en désaccord avec l'image que les gens ont d'eux. Ils sont souvent bien insérés socialement, mais ils ont l'impression d'avoir une double vie", décrit la psychothérapeute Muriel Mehdaoui, qui officie dans les services du docteur Valleur à l'hôpital Marmottan à Paris. Cette dissociation relationnelle amplifie le sentiment de solitude des utilisateurs. Il est d'autant plus dommageable que les personnes qui consomment fréquemment de la pornographie sont souvent déjà sujettes à une forme d'isolement physique ou moral. "Certains vont aller de manière compulsive sur des sites pornos après avoir subi une phase de stress ou de l'anxiété. D'autres commencent simplement parce qu'ils s'ennuient", affirme la psychothérapeute.
Le sexe virtuel est alors utilisé comme un apaisement, mais un soulagement solitaire. Et la consolation est souvent de courte durée. "Les personnes qui me parlent de leur consommation pornographique ressentent souvent de la culpabilité et de l'insatisfaction après avoir joui. On pourrait penser qu'une masturbation apporte du bien, mais ce n'est pas ce qu'on me décrit", souligne Muriel Mehdaoui.
Drogue dure
C'est que la pornographie, loin d'être anodine, peut engendrer une véritable addiction. "Une hormone particulièrement présente dans les mécanismes du plaisir est sécrétée par le cerveau : la dopamine. Celle-ci peut irriguer les différentes zones qui sont au centre de nos sensations, des émotions et de l'intellect", souligne le neuropsychiatre Michel Reynaud, auteur de On ne pense qu'à ça (éditions Flammarion, 2009). Or, "tous les produits entraînant l'addiction, comme les drogues, augmentent la sécrétion de dopamine. En temps normal, une fois le plaisir disparu, notre cerveau retrouve son état initial. Mais ce n'est pas le cas pour les sujets qui entrent dans la dépendance. Ce mécanisme vaut pour l'excitation sexuelle", poursuit le professeur Reynaud.
Et, à l'inverse d'une drogue dure, la pornographie est omniprésente, légale et largement gratuite. Et le nombre de consultations pour des problèmes de dépendance explose. "Il y a différents degrés d'addiction. Certaines personnes peuvent se masturber jusqu'à quinze fois par jour et subir d'autres troubles très sévères, d'autres seront beaucoup moins touchées", explique Michel des Roseaux, sexologue à Paris. Où placer la ligne rouge ?
"Quand la consommation de porno devient une interrogation ou une souffrance, parce qu'elle mange trop de temps ou qu'elle provoque des problèmes de couple." C'est quand le manque ne peut plus être comblé que par une consommation toujours plus importante qu'il y a problème, expliquent les spécialistes. "À force d'augmenter les doses, la sensation de manque et le besoin de le combler finissent par échapper à la volonté. C'est l'entrée dans la dépendance", souligne Michel des Roseaux.
L'impact est d'autant plus fort chez les jeunes, "chez qui le câblage cérébral continue de se mettre en place", explique le professeur Reynaud. Les images de la pornographie s'impriment en eux plus facilement et plus vite. "L'intoxication répétée" par les images pourrait même produire des toxines dans le cerveau. Ces dernières détruiraient les inhibiteurs naturels destinés à contrôler nos pulsions, avançait il y a quelques années le docteur américain spécialisé dans l'addiction pornographique Judith Reisman.
Dysfonctionnement dans le couple
Alors, quel est l'impact de la pornographie et de son addiction sur la société ? Certains tentent de relativiser. "Terrain de découverte, d'expérimentation mais aussi de préparation, [la pornographie] est un adjuvant au désir et au plaisir", assure le consultant Bernard Girard, dans une étude intitulée "Comment comprendre l'explosion de la pornographie sur le Web ?". Selon lui, plusieurs enquêtes montrent "l'absence d'effet escalade : la consommation de pornographie douce n'incite pas à la consommation de pornographie plus crue".
La cascade d'images sexuelles et les fantasmes qu'elles font naître chez l'homme ne sont pourtant pas anodins. L'impact sur le ressenti des femmes, non plus. Ainsi, psychothérapeutes et sexologues expliquent que la plupart des hommes qui viennent les consulter ont été surpris par leurs conjointes, lesquelles les incitent alors à aller voir un spécialiste. "Quand une femme découvre que son homme vit sa sexualité ailleurs, elle se sent trahie, car son conjoint prend du plaisir avec quelqu'un d'autre. Mais elle culpabilise également, car elle pense ne pas répondre aux désirs de l'autre, relève Michel des Roseaux. L'homme aussi se sent coupable, car la consommation de pornographie peut produire un dysfonctionnement important du couple." La pornographie dépasserait donc largement le rôle d'excitant dans la recherche naturelle du plaisir en couple, voire jouerait en sens inverse.
Quant aux célibataires qui vont voir un thérapeute ou un psychologue, ils décrivent souvent un envahissement de la pornographie dans leur vie quotidienne : connexions très fréquentes, pensées sexuelles quasi permanentes, voire mise en danger professionnelle quand ils ne résistent pas à l'envie d'aller voir quelques photos ou vidéos au bureau.
"L'acte sexuel devient une masturbation à deux"
Par ailleurs, le porno cultiverait chez les hommes une vision mécanique de l'acte sexuel. Désireuses de plaire et de déclencher des sentiments, les femmes, elles, imposeraient plus difficilement leurs visions. "L'acte sexuel devient une masturbation à deux. Le but est de jouir le mieux possible et de faire jouir l'autre ; c'est une performance sportive", estime Michel des Roseaux. Le fait est d'autant plus problématique que la pornographie donne une vision souvent faussée de la sexualité, avec des hommes très fréquemment en position dominatrice sur une femme qui subit. "La sexualité est essentielle dans la vie. Or, la pornographie en donne une conception relationnelle très étriquée, donc dégradée." (...) Les pratiques sexuelles changent et la pornographie y joue un grand rôle.
Les acteurs de films X passent inconsciemment pour des modèles de virilité à suivre. (...) "Il n'y a rien de normal là-dedans, mais les hommes qui consomment beaucoup la pornographie tentent de reproduire ces modèles", relève le sexologue Michel des Roseaux. Cette peur de ne pas être à la hauteur peut forcer hommes et femmes à aller au-delà de leurs envies, qu'il s'agisse du temps consacré à l'acte sexuel ou des pratiques admises. À l'inverse, l'absence temporaire de sexualité devient une honte, voire une peur, pour celui qui pense ne pas combler les désirs du conjoint.
Même les enfants
Est-ce un hasard si le nombre de spécialistes des troubles sexuels a explosé ? L'environnement médiatique joue beaucoup. (...) Tandis que des éditeurs et des distributeurs grand public font une mercatique intense pour vendre des romans érotiques et des jouets sexuels, les sites internet dédiés aux rencontres se multiplient. À l'été 2013, le métro parisien affichait les publicités d'une entreprise spécialisée dans la tromperie de couple, et les homosexuels peuvent désormais s'abonner à une application qui géolocalise les partenaires potentiels dans le but de consommer l'autre au plus vite.
Jouir, faire jouir, toujours plus, toujours plus longtemps... Selon Michela Marzano, auteur de La pornographie ou l'épuisement du désir (éditions Buchet Chastel, 2003), la pornographie anéantit le corps en faisant de l'autre le simple instrument du plaisir, et elle "est partout" comme le titrait une vaste étude entreprise outre-Manche. Embarquée dans une course à l'audimat, à l'heure où nombre d'amateurs se mettent eux-mêmes en scène, la publicité multiplie les campagnes excitantes, les films les séquences de sexe et les magazines les photos hot. La dictature de l'orientation sexuelle frappe désormais la tendre adolescence. De plus en plus tôt, la jeune génération est invitée à exprimer ses attirances, et le vit souvent mal. On est bien loin des envies de découverte et des besoins d'éducation à "la chose". À la place, du sexe, du sexe, du sexe... jusqu'à l'écoeurement.
* La cyberdépendance en 60 questions, éd. du Retz (2007)
20:49 Publié dans Culture et société, Santé publique | Lien permanent | Commentaires (0)
10/01/2014
À quoi servent les moines ?
"Souvent les gens nous disent: mais vous ne servez à rien ! Qu'est-ce que vous faites? 5 à 6 heures par jour à chanter Dieu. Ça ne sert à rien!
C'est le plus beau compliment qu'ils peuvent nous faire. C'est vrai que ça ne sert à rien. On ne sert pas à quelque chose, on sert Quelqu'Un. On sert Dieu."
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Reconnaître les paramètres de la migration irrégulière
La Libre Belgique | 2 janvier 2014
"La migration irrégulière est un petit phénomène qui est monté en épingle au niveau politique et dont on ne veut pas reconnaître les paramètres."
Combien de Lampedusa ? Combien de drames de l’immigration seront-ils encore nécessaires pour que le regard porté sur cette question par nos sociétés change ? Le chemin sera long, répond François Crépeau, Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme des migrants. "Les discours politiques sur la migration n'ont rien à voir avec la réalité. Ce sont des fantasmes qui sont développés de manière à mobiliser les électorats", soutient-il.
A entendre certains politiques européens, on a l’impression que l’Europe est envahie. Pourriez-vous replacer ces flux migratoires dans le contexte mondial ?
Il faut se rendre compte que la migration fait partie de l’ADN de l’être humain. Les hommes se déplacent depuis des centaines de milliers d’années. Nous sommes tous des enfants, petits-enfants, arrière-petits enfants de migrants. Comme citoyens d’un pays, nous croyons que nous sommes des sédentaires, mais nous ne le sommes pas et nous le prouvons par toutes nos vacances à l’étranger, par les voyages d’affaires, les voyages d’études etc. Nous nous déplaçons constamment.
Il y a ce que l’on nomme des pressions migratoires partout; du Mexique vers les Etats-Unis, par exemple. Les chiffres sont importants, mais pas catastrophiques. Actuellement, les évaluations parlent de 240 millions de migrants sur les 7 milliards d’habitants que compte la planète. Quand on regarde le nombre de gens arrêtés et détenus pour entrée irrégulière sur le territoire de l’Union européenne, ce sont des chiffres minimes par rapport au nombre global des entrées. La grande majorité des migrants en situation irrégulière rentrent légalement, et puis beaucoup vont laisser expirer leur visa, etc. Mais dans l’immense majorité des cas, ces personnes ne sont pas un problème. La migration irrégulière est un petit phénomène qui est monté en épingle au niveau politique et dont on ne veut pas reconnaître les paramètres.
Quels sont ces paramètres ? Pourquoi ces personnes viennent-elles ?
Parce qu’il y a un marché de l’emploi pour les migrants en situation irrégulière. S’ils ne travaillent pas dans la journée, ils ne mangent pas le soir car il n’y a pas de filet social pour eux. Et donc, il y a des employeurs qui les exploitent pour 3 ou 4 euros de l’heure, dans des conditions parfois épouvantables même si ce n’est pas toujours le cas.
16:36 Publié dans Culture et société, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)