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30/12/2013

Une phrase que Benoît XVI n'a jamais dite et ne dira jamais

... Mais qu’il arrive à beaucoup de jeunes catholiques de penser à sa place en voyant le nouveau bal des courtisans ecclésiastiques pour qui loyauté et fidélité semblent être des notions dépassées :

Benoît XVI, réforme, continuité, pape François

M'AVEZ-VOUS TOUS OUBLIÉ ?

«La démission du pape Benoît XVI a ouvert de grandes possibilités. C’est pourquoi je retiendrai que le grand évènement, c’est la démission du Pape.»

Un cardinal réputé "proche" de Benoît XVI, le 18 décembre 2013

Éminences, songez un instant comment la jeunesse vous traiterait dans votre si proche vieillesse, vous et vos enseignements, vos contributions à la vie de l’Église et l’héritage que vous voulez lui laisser, s’il lui prenait de suivre votre surprenant exemple.

Voir aussi:

> El Papa mártir

29/12/2013

Pape François - La foi n'est jamais une affaire privée

Pape François | Méditation matinale en la chapelle de la maison Sainte-Marthe | Jeudi 28 novembre 2013

L’interdiction d’adorer Dieu est le signe d’une « apostasie générale », c’est la grande tentation qui essaie de convaincre les chrétiens de prendre « une route plus raisonnable, plus tranquille », en obéissant « aux ordres des pouvoirs du monde » qui prétendent réduire « la religion à une affaire privée ». Et surtout qui ne veulent pas que Dieu soit adoré « avec confiance et fidélité ». C’est précisément contre cette tentation que le Pape François a mis en garde lors de la messe du 28 novembre.

Comme d’habitude, le Pape s’est inspiré de la liturgie de la Parole qui, a-t-il souligné, « nous fait penser aux derniers jours, au temps de la fin, de la fin du monde, au temps de la venue finale de Notre Seigneur Jésus Christ ». Dans la liturgie, a dit le Pape, aujourd’hui « l’Église nous fait penser à la fin de ce monde, parce qu’il finira. La face de ce monde disparaîtra ». Et il y a une parole dans l’Évangile « qui nous frappe beaucoup : toutes ces choses viendront ». Mais jusqu’à quand faudra-t-il attendre ? La réponse que nous donne l’Évangile selon Saint Luc (21, 21-28) est « jusqu’à ce que soient accomplis les temps des païens ».

Et en effet, a dit le Pape, « les païens aussi ont un temps de plénitude » : le kairòs des païens. « Eux — a-t-il répété — ont un kairòs qui sera le suivant, le triomphe final : Jérusalem piétinée ». Concrètement, « c’est la catastrophe » a précisé le Pape. « Mais quand Jésus parle de cette catastrophe dans un autre passage, il nous dit que ce sera une profanation du temple, une profanation de la foi, du peuple. Ce sera l’abomination. Ce sera la désolation de l’abomination (Daniel 9, 27). Qu’est-ce que cela signifie ? Ce sera comme le triomphe du prince de ce monde, la défaite de Dieu. Il semble que celui-ci, en ce moment final de catastrophe, prendra possession de ce monde » devenant ainsi le « maître du monde ».

Le Pape François a ensuite expliqué comment peut être trouvé dans la première lecture, tirée du livre du prophète Daniel (6, 12-28), « le cœur de cette route, de cette lutte entre le Dieu vivant et le prince de ce monde ». En substance, « Daniel est condamné uniquement pour adoration, pour avoir adoré Dieu. Et la désolation de l’abomination s’appelle interdiction d’adoration ». À cette époque-là, a expliqué le Pape « on ne pouvait pas parler de religion : c’était une affaire privée », les signes religieux devaient être ôtés et il fallait obéir aux ordres qui venaient « des pouvoirs du monde ». On pouvait « faire beaucoup de choses, de belles choses mais pas adorer Dieu », c’était interdit. Cela est le cœur, « le kairòs de cette attitude païenne ». Mais précisément « quand s’accomplit ce temps, alors, oui, Lui viendra ».

Comme on lit dans le passage évangélique, « ils verront le Fils de l’homme venir sur un nuage avec une grande puissance et gloire ». La parole de Dieu nous rappelle, a poursuivi le Pape, que « les chrétiens qui souffrent des temps de persécution, des temps d’interdiction d’adoration, sont une prophétie de ce qui arrivera à tous ». Mais précisément dans des moments comme celui-ci, quand les temps des païens sont accomplis, « relevez-vous et levez la tête, parce que votre libération est proche ». En effet, a expliqué le Vicaire du Christ, « le triomphe, la victoire de Jésus Christ est d’amener la création au Père à la fin des temps ». Mais nous ne devons pas avoir peur. Le Pape a répété la promesse de Dieu qui « nous demande fidélité et patience. Fidélité comme Daniel, qui a été fidèle à son Dieu et a adoré Dieu jusqu’à la fin. Et patience, parce que les cheveux de notre tête ne tomberont pas, c’est ce qu’a promis le Seigneur ». Et il a conclu en invitant à réfléchir, surtout cette semaine, sur « cette apostasie générale qui s’appelle l’interdiction d’adoration ». Et à se poser la question à soi-même : « Moi, est-ce que j’adore le Seigneur ? Moi, est-ce que j’adore Jésus Christ le Seigneur ? Ou un peu moitié moitié et je fais le jeu du prince de ce monde ? Adorer jusqu’à la fin avec confiance et fidélité est la grâce que nous devons demander ».


(Osservatore Romano)

28/12/2013

Pape François - La fidélité à Dieu n’est pas négociable

Pape François | Méditation matinale en la chapelle de la maison Sainte-Marthe | Lundi 18 novembre 2013

Il existe une menace qui parcourt le monde. C’est celle de la « mondialisation de l’uniformité hégémonique » caractérisée par la « pensée unique », à travers laquelle, au nom d’un progressisme qui se révèle ensuite infantile, on n’hésite pas à renier ses propres traditions et sa propre identité. Ce qui doit nous consoler est cependant que devant nous, il y a toujours le Seigneur fidèle à sa promesse, qui nous attend, nous aime et nous protège. Entre ses mains, nous avancerons en étant en sécurité sur tous les chemins. Telle est la réflexion de l’homélie du 18 novembre. S.Exc. Mgr Pietro Parolin, secrétaire d’État, qui commencait son son service ce jour-là, concélébrait la messe. Le Pape a entamé sa réflexion en commentant la lecture tirée du premier livre des Macchabées (1, 10-15 ; 41-43 ; 54-57 ; 62-64) « l’une des pages les plus tristes de la Bible » a-t-il commenté, où l’on parle d’« une bonne partie du peuple de Dieu qui préfère s’éloigner du Seigneur devant une proposition de mondanité ».

Conséquences d'une "pensée unique" sacrilège

Il s’agit, a remarqué le Pape, d’une attitude typique de cette « mondanité spirituelle que Jésus ne voulait pas pour nous. Au point qu’il avait prié le Père afin qu’il nous sauve de l’esprit du monde ». Se référant au récit biblique, le Pape a rappelé que ces personnes prirent « les habitudes des païens » et acceptèrent l’ordre du roi qui « prescrivit que dans son royaume tous ne forment qu’un seul peuple et que chacun abandonne ses propres coutumes ». Et il ne s’agissait certainement pas d’une « belle mondialisation » qui s’exprime « dans l’unité de toutes les nations », qui conservent cependant leurs usages. Ce dont on parle dans le récit est, en revanche, la « mondialisation de l’uniformité hégémonique ». La « pensée unique fruit de la mondanité ». Après avoir rappelé les conséquences pour cette partie du peuple d’Israël qui avait accepté cette « pensée unique » et qui s’était laissée aller à des gestes sacrilèges, le Pape François a souligné que de telles attitudes se rencontrent encore, « car l’esprit de la mondanité nous conduit aujourd’hui encore à cette envie d’être progressistes, à la pensée unique ». Et plus encore : comme il arrivait alors, quand celui qui était trouvé en possession du livre de l’alliance était condamné à mort, la même chose se produit aujourd’hui également dans diverses parties du monde, « comme nous l’avons lu dans les journaux ces derniers mois ».

Mondanité, progressisme infantile et sacrifices humains

Négocier sa fidélité à Dieu est comme négocier sa propre identité. Et à ce propos, le Pape a rappelé le livre « Le patron du monde » de Robert Hugh Benson, fils de l’archevêque de Canterbury, Edward White Benson, dans lequel l’auteur parle de l’esprit du monde et « presque comme s’il s’agissait d’une prophétie, imagine ce qui se passera. Cet homme, s’appelait Benson, il se convertit ensuite au catholicisme et il a très bien fait. Il a précisément vu cet esprit de la mondanité qui nous conduit à l’apostasie ». Cela nous fera du bien à nous aussi, a suggéré le Pape, de penser à ce qui est raconté dans le livre des Macchabées, à ce qui s’est passé, pas à pas, si nous décidons de suivre ce « progressisme infantile » et de faire ce que tous font. Et cela nous fera du bien également de penser à ce qui s’est passé après, à l’histoire qui a suivi les « condamnations à mort, les sacrifices humains » qui ont suivi. Et en demandant: « Vous pensez qu’aujourd’hui, on ne fait plus de sacrifices humains ? », le Pape a répondu : « On en fait beaucoup, beaucoup. Et il y a beaucoup de lois qui les protègent ». Ce qui doit nous consoler, a-t-il conclu, c’est que « devant le chemin marqué par l’esprit du monde, par le prince de ce monde », un chemin d’infidélité, « le Seigneur qui ne peut pas se renier lui-même demeure toujours, fidèle. Il nous attend toujours; il nous aime tant » et il est prêt à nous pardonner, même si nous accomplissons quelques petits pas sur ce chemin, et à nous prendre par la main, comme il l’a fait avec son peuple bien-aimé pour le conduire en dehors du désert.


(Osservatore Romano)

26/12/2013

Message de Noël de 10 évêques français: accueillir les enfants à naître et accompagner les personnes en fin de vie

Dans quelques jours, nous célèbrerons Noël. Les chrétiens fêtent la naissance de Jésus. Nous croyons qu'en Jésus, Dieu s'est fait homme et qu'il s'est uni à chaque homme. Ainsi est révélée la beauté inaltérable de la dignité en tout homme. Noël nous oblige à la reconnaître en chacun, quelles que soient son origine ou sa fragilité.

Noël nous parle de l'amour infini de Dieu pour les hommes : Il se fait fragile avec les fragiles, pauvre avec les pauvres ; Il s'unit à eux de manière indéfectible ; Il se fait leur défenseur. En effet, Jésus est né dans la pauvreté d'une crèche, à l'extérieur de la ville : « il n'y avait pas de place pour eux », dit sobrement l'évangile (Luc 2,7). Dès sa naissance, Jésus est obligé de fuir la violence du pouvoir local, celui d'Hérode qui massacre tous les bébés de Bethléem. À Noël, nous découvrons ce que les pouvoirs de tous les temps ont du mal à voir clairement et à défendre pleinement, à savoir la dignité inviolable des personnes fragiles et exclues.

Noël nous invite à renouveler nos regards sur les personnes fragiles, pour reconnaître qu'elles sont aimées de Dieu, pour les accueillir, les écouter et les servir. Chrétiens, hommes et femmes de bonne volonté, nous voulons :
- accueillir les enfants à naître, ainsi que les petits, porteurs de handicap, et leur donner une place dans notre société de telle sorte que, par la simplicité de leur cœur, ils nous ouvrent aux dimensions essentielles de l'existence ;
- accueillir et accompagner les personnes qui, au soir de leur vie, sont exténuées ou dépendantes dans leur vieillesse ;
- accueillir avec lucidité, responsabilité et générosité, les personnes migrantes qui viennent chez nous en laissant leur manière de vivre, en quittant les dangers - parfois mortels - auxquels elles sont confrontées, car elles désirent un avenir meilleur.
Le 19 janvier 2014 sera le centième anniversaire de l'instauration de la Journée Mondiale des Migrants. À cette occasion, le Pape François nous demande de « passer d'une culture du rejet à une culture de la rencontre et de l'accueil » : « Souvent, l'arrivée de migrants, de demandeurs d'asile, suscite la suspicion et l'hostilité, la peur. Un changement d'attitude envers eux est nécessaire de la part de tous. » Oui, ces personnes sont nos frères et sœurs en humanité, capables de nous enrichir de leur culture et de leur foi en Dieu.

Ne cédons pas à la tentation de l'individualisme, de la peur, du repli sur soi, de l'exclusion ! Noël, c'est l'éternel message de Dieu qui dit à chacun : « tu as du prix à mes yeux et je t'aime », lisons-nous dans la Bible (Isaïe 43,4). Écoutons l'appel vibrant de Noël : ayez un regard de bonté, entrez avec tendresse dans l'accueil les uns des autres, en particulier des plus fragiles.

Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo ;
Mgr Alain Castet, évêque de Luçon ;
Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes ;
Mgr Emmanuel Delmas, évêque d'Angers ;
Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes ;
Mgr Yves Le Saux, évêque de Le Mans ;
Mgr Jean-Marie Le Vert, évêque de Quimper et Léon ;
Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier ;
Mgr Thierry Scherrer, évêque de Laval ;
Mgr Nicolas Souchu, évêque auxiliaire de Rennes.


Source: diocèse de Luçon


Message de Noël du pape Pie XII, 24 décembre 1942

CONSIDÉRATIONS SUR LA GUERRE MONDIALE ET SUR LE RENOUVELLEMENT DE LA SOCIÉTÉ

"Chers fils ! Dieu veuille qu’en cet instant où Notre voix parvient à votre oreille, votre coeur soit profondément touché et ému de la gravité profonde, de l’ardente sollicitude, de l’insistance suppliante avec lesquelles Nous vous inculquons ces pensées qui veulent être un appel à la conscience universelle, un cri de ralliement pour tous ceux qui entendent peser et mesurer la grandeur de leur mission et de leur responsabilité à l’ampleur de l’universelle désolation.

Une grande partie de l’humanité, et, Nous ne craignons pas de le déclarer, un grand nombre même de ceux qui se disent chrétiens, partagent en quelque façon leur part de la responsabilité collective du développement des erreurs, des maux et du manque d’élévation morale de la société actuelle.

Cette guerre mondiale, avec tout ce qui s’y rattache, qu’il s’agisse de ses causes lointaines ou proches, ou de son déroulement et de ses effets matériels, juridiques et moraux, que signifie-t-elle d’autre que la faillite inattendue peut-être des esprits superficiels, mais prévue et redoutée par tous ceux dont le regard pénétrait à fond un ordre social qui, derrière un décor trompeur ou sous un masque de formules conventionnelles, cachait sa faiblesse fatale et son instinct effréné de lucre et de puissance ?

Tout ce qui en temps de paix demeurait comprimé a éclaté dès le déchaînement de la guerre en une lamentable série d’actes en opposition avec l’esprit humain et l’esprit chrétien. Les conventions internationales, dont l’objet était de rendre la guerre moins inhumaine en la limitant aux combattants, de déterminer les lois de l’occupation et de la captivité des vaincus, sont, en maints endroits, restées lettre morte ; et qui peut prévoir la fin de cette progressive aggravation ?

Les peuples veulent-ils donc demeurer témoins inactifs d’un si désastreux progrès ? Ou ne faut-il pas plutôt que, sur les ruines d’un ordre public qui a donné les preuves si tragiques de son incapacité à procurer le bien du peuple, s’unissent tous les coeurs droits et magnanimes dans le voeu solennel de ne s’accorder aucun repos jusqu’à ce que, dans tous les peuples et toutes les nations de la terre, devienne légion la troupe de ceux qui, décidés à ramener la société à l’inébranlable centre de gravitation de la loi divine aspirent à se dévouer au service de la personne humaine et de la communauté ennoblie par Dieu ?

Ce voeu, l’humanité le doit aux innombrables morts tombés sur les champs de bataille ; le sacrifice de leur vie dans l’accomplissement de leur devoir est l’holocauste offert pour un nouvel ordre social meilleur.

Ce voeu, l’humanité le doit à la multitude infinie et douloureuse de mères, de veuves, d’orphelins, qui se sont vu arracher la lumière, la force et le soutien de leur vie.

Ce voeu, l’humanité le doit aux innombrables exilés que l’ouragan de la guerre a transplantés hors de leur patrie et dispersés en terre étrangère et qui pourraient faire leur la plainte du prophète : Hereditas nostra versa est ad alienos, domus nostrae ad extraneos, « notre héritage a passé à des étrangers, nos maisons à des inconnus » (Lm 5,2).

Ce voeu, l’humanité le doit aux centaines de milliers de personnes, qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive.

Ce voeu, l’humanité le doit aux milliers et milliers de non-combattants, femmes, enfants, infirmes, vieillards, auxquels la guerre aérienne — dont Nous avons déjà depuis le début dénoncé maintes fois les horreurs — a, sans discernement ou sans y regarder d’assez près, enlevé la vie, les biens, la santé, les maisons, les asiles de la charité et de la prière.

Ce voeu, l’humanité le doit au fleuve de larmes et d’amertumes, à l’accumulation de douleurs et de tourments causés par la ruine meurtrière de l’horrible conflit qui crient vers le ciel, implorant le Saint-Esprit de venir délivrer le monde du débordement de la violence et de la terreur."

INVOCATION AU RÉDEMPTEUR DU MONDE

"Où pourriez-vous donc déposer ce voeu pour la restauration de la société avec plus de tranquille et de confiante assurance et avec une foi plus efficace, qu’aux pieds du « Désiré de toutes les nations » couché devant nous en sa crèche, avec tout le charme de sa douce humanité de petit enfant et, en même temps, avec tout l’émouvant attrait de sa mission rédemptrice qui commence ? En quel lieu cette noble et sainte croisade pour la purification et le renouvellement de la société pourrait-elle trouver sa plus expressive consécration et son stimulant le plus efficace, sinon à Bethléem où, dans l’adorable mystère de l’Incarnation, se révéla le nouvel Adam, aux sources de vérité et de grâce de qui de toutes manières l’humanité doit venir chercher l’eau salutaire si elle ne veut pas périr dans le désert de cette vie ? De plenitudine eius nos omnes accepimus, « nous avons tous reçu du débordement de sa plénitude » (Jn 1,16).
Sa plénitude de vérité et de grâce, aujourd’hui comme depuis vingt siècles, déborde sur le monde avec une force qui n’est pas diminuée ; sa lumière est plus puissante que les ténèbres, le rayon de son amour plus fort que le glacial égoïsme qui empêche tant d’hommes de grandir et de faire dominer ce qu’il y a de meilleur en eux. Vous, Croisés volontaires d’une nouvelle et noble société, levez le nouveau labarum de la régénération morale et chrétienne, déclarez la guerre aux ténèbres d’un monde séparé de Dieu, à la froideur de la discorde entre frères, déclarez la guerre au nom d’une humanité gravement malade et qu’il faut guérir au nom d’une conscience chrétienne rehaussée.

Que Notre bénédiction, Nos souhaits paternels et Nos encouragements accompagnent votre généreuse entreprise et demeurent sur tous ceux qui ne reculent pas devant de durs sacrifices qui sont armes plus puissantes que le fer contre le mal dont souffre la société ! Que sur votre croisade pour un idéal social, humain et chrétien, resplendisse, consolatrice et entraînante, l’étoile qui brille sur la grotte de Bethléem, astre augurai et immortel de l’ère chrétienne !
A sa vue, tous les coeurs fidèles ont puisé, puisent et puiseront la force : Si consistant adversum me castra, in hoc ego sperabo, « quand toutes les armées se dresseraient contre moi, j’espérerai en lui » (Ps 26,3). Là où resplendit l’étoile, là est le Christ : Ipso ducente, non errabimus ; per ipsum ad ipsum eamus, ut cum nato hodie puero in perpetuum gaudeamus, « sous sa conduite, nous ne nous égarerons pas ; par lui, allons à lui pour nous réjouir éternellement avec l’Enfant né aujourd’hui »."


> Le texte intégral du message de Noël 1942 du pape Pie XII

> Le texte original en italien du message de Noël 1942 du pape Pie XII

> Sur certaines interventions politiques du pape Pie XII

23/12/2013

Léon XIII : à la racine des attaques contre la famille, le divorce

Jeanne Smits | 16 décembre 2013

Hilary White a publié jeudi dernier sur LifeSite un article remarquable sur les causes de la dissolution de la famille aujourd'hui. Je vous en propose la traduction intégrale.

De quand date le début de la révolution sexuelle ? Voilà une question à laquelle on aurait tendance à vouloir répondre sans réfléchir. La plupart évoqueraient le début ou le milieu des années 1960. La publication de ce bouquin par Germaine Greer, ou bien l’invention et la commercialisation de la pilule, c’est ça ?
Mais si on leur donnait le temps d’y penser un peu, la plupart rectifieraient sans doute leur réponse en soulignant que les racines de la révolution sexuelle remontent sans doute à plus loin. Peut-être aux temps où Germaine Greer et d’autres féministes académiques développaient leurs idées à l’université, et où le Dr Pincus travaillait sur son mémoire de sciences. Tout le monde où presque, cependant, s’accorderait pour dire qu’au moment où Paul VI a publié sa célèbre encyclique Humanae Vitae sur le contrôle artificiel des naissances en 1968, personne n’avait levé ce lièvre depuis bien longtemps et on avait même oublié qu’il y avait un problème.
(...)
Le pape Léon XIII, l’une des hautes figures de l’histoire catholique, a publié l’encyclique Arcanum divinae sapientia (« Le mystérieux dessein de la sagesse divine ») sur le mariage en 1880, la quatrième d’une série impressionnante qui allait atteindre un total de 85. Les papes ne choisissent pas les thèmes de leurs encycliques au hasard, et il apparaît clairement, du seul fait de sa parution au début du pontificat, que Léon XIII était gravement inquiet à propos de l’état du mariage, faisant le lien entre ses qualités nourricières et protectrices avec la dignité inhérente aux femmes.
Le paragraphe 29 peut peut-être nous donner une indication sur l’origine de la catastrophe sociale que nous vivons aujourd’hui. Léon XIII a clairement assimilé la protection de la famille avec celle des femmes comme celle des enfants – et aussi celle de l’Etat. Il écrit : « Il est à peine besoin de dire tout ce que le divorce renferme de conséquences funestes. »
La suite du paragraphe m’a immédiatement fait penser aux mises en gardes qu’allait faire près de 90 ans plus tard Paul VI à propos de la contraception artificielle. Léon XIII affirme, sur le divorce : 
« Il rend les contrats de mariage révocables ; il amoindrit l'affection mutuelle ; il fournit de dangereux stimulants à l'infidélité ; il compromet la conservation et l'éducation des enfants ; il offre une occasion de dissolution à la société familiale ; il sème des germes de discorde entre les familles ; il dégrade et ravale la dignité de la femme, qui court le danger d'être abandonnée après avoir servi aux passions de l'homme.
« Or il n'y a rien de plus puissant pour détruire les familles et briser la force des Etats que la corruption des mœurs. Il n'y a donc rien de plus contraire à la prospérité des familles et des Etats que le divorce. »

22/12/2013

Benedicto XVI, el Papa mártir

"Benedicto XVI, el hombre que estorbaba"
Homilía del P. Santiago Martin de los "Franciscanos de María", sobre Benedicto XVI y la situación actual de la Iglesia, correspondiente al Tercer Domingo de Cuaresma - 3 de marzo - del 2013.
La renuncia del papa Benedicto XVI al pontificado de la Iglesia católica fue anunciada por él mismo el 11 de febrero de 2013, y fue efectiva el 28 de febrero, a las 20:00 horas de Roma.


"Benoît XVI, l'homme qui dérangeait la dictature du relativisme"

Homélie prononcée par le père Santiago Martin FM le 3 mars 2013, 3 jours après la renonciation du pape Benoît XVI à son ministère pontifical.

 

 

21/12/2013

Un sérieux combat de civilisation est en cours

Famille Chrétienne n° 1874 | 14 au 20 décembre 2013 | page 35

« Mettre en valeur des expériences qui marchent »

Louis de Lestanville

Marié, 39 ans, chef d’entreprise, porte un projet d’école Montessori.

 

«Les attaques du gouvernement contre la famille ne vont pas s’arrêter au “mirage” pour tous ! Il y a donc un très sérieux combat de civilisation en cours, Mme Taubira l’a affirmé de manière explicite, qui dépasse la question du mariage entre les personnes de même sexe. » Ce combat va traverser tous les champs de la société, notamment l’éducation, thème de la province du Nord dont il assume la coordination.

Dans le prolongement des Manifs, il était donc important pour lui d’être « force de proposition afin de construire un socle de valeurs communes sur les droits fondamentaux de la famille et de l’enfant ». Pour poursuivre le mouvement par la réflexion, plus qu’un parti ou un think tank, ce Grenelle lui a semblé le bon lieu.

L’envie de s’investir a été renforcée par une ligne d’horizon : « Quelle école va-t-on laisser à nos enfants ?  ». Les quatre thèmes étudiés par le Grenelle dans le Nord sont : les parents, éducateurs et responsables de leurs enfants ; l’école (liberté de scolarité, laïcité) ; les difficultés scolaires et extrascolaires (dont le handicap) ; la protection de l’enfance (pornographie, violence et addictions).

Il apprécie la méthode novatrice de ces « états généraux », qui permet de « faire dialoguer des personnes d’horizons différents » et de mettre en valeur « des expériences qui marchent », à l’image du cours Alexandre-Dumas à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), exemple réussi issu de la société civile.

Ce ne sont plus seulement des experts en chambre qui sont sollicités mais tous les citoyens qui « ont réalisé qu’ils devaient reprendre la main sur l’éducation face à un État paradoxalement omniprésent et défaillant ». La question du gender, « sous-jacent théorique du mariage pour tous », la présence d’associations qui promeuvent impunément une « contre-éducation sexuelle », rendent nécessaire une réaction des parents.

Les stryges veulent annuler Noël

En ce temps de l'Avent, les stryges tentent de dévorer l'Enfant. Mais par l'humilité de Bethléem et le sacrifice de la Croix perpétué dans le saint sacrifice de la Messe, Jésus a déjà vaincu le monde.

Ce matin, une nouvelle agression antichrétienne s'est produite à Paris, dans l'église de la Madeleine, relayant celle qui a eu lieu la veille à Rome, sur la place Saint-Pierre. Les slogans : "Noël est annulé", "Jésus est avorté". Hier, à Rome, la militante féministe a été neutralisée et emmenée avant que personne n'ait compris de quoi il s'agissait. Aujourd'hui, à Paris, cette provocation-profanation serait sans doute passée également inaperçue si les médias n'étaient pas là pour en assurer une publicité trop complaisante. Il faut signaler l'indulgence des pouvoirs publics bien plus efficaces pour arrêter quelques "veilleurs" que pour assurer le respect des lieux de culte.

avortement, cathophobie, christianophobie, femen, Noël, sacrilège, profanation

Source


40 Et le Roi leur répondra : « En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » 41 Alors il dira aussi à ceux qui seront à sa gauche : « Allez-vous-en loin de moi, les maudits, au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. 42 Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; 43 j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli ; nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. » 44 Alors eux aussi lui répondront : « Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim, ou avoir soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne vous avons-nous pas assisté ? » 45 Alors il leur répondra : « En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. »

Mt 25:40-45

 

  1. Puis il parut dans le ciel un grand signe : une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête.
  2. Elle était enceinte, et elle criait, dans le travail et les douleurs de l’enfantement.
  3. Un autre signe parut encore dans le ciel : tout à coup on vit un grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes, sept diadèmes ;
  4. de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles du ciel, et il les jeta sur la terre. Puis le dragon se dressa devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer son enfant, dès qu’elle l’aurait mis au monde.
  5. Or, elle donna le jour à un enfant mâle, qui doit gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer ; et son enfant fût enlevé auprès de Dieu et auprès de son trône,
  6. et la femme s’enfuit au désert, où Dieu lui avait préparé une retraite, afin qu’elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours.
  7. Et il y eut un combat dans le ciel: Michel et ses anges combattaient contre le dragon ; et le dragon et ses anges combattaient ;
  8. mais ils ne purent vaincre, et leur place même ne se trouva plus dans le ciel.
  9. Et il fût précipité, le grand dragon, le serpent ancien, celui qui est appelé le diable et Satan, le séducteur de toute la terre, il fût précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.

Ap 12:1-9

 

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17/12/2013

Alain Delon: "il n'y a plus de mecs", car plus de femmes (et vice-versa)

Cet article du Figaro Magazine date du 19 juillet et n'a rien perdu de son actualité.

PHO6d865318-e4af-11e2-ba74-b32db1340ff7-805x453.jpgINTERVIEW - Du séducteur de   Plein soleil , actuellement sur les écrans dans sa version restaurée, à son rôle de père dans   Une journée ordinaire , qu'il reprendra en tournée à la rentrée avec sa fille Anouchka, Alain Delon incarne un éternel masculin qui défie le temps avec panache et son époque avec force et conviction. Rencontre.

Le Figaro Magazine - Vous arrive-t-il de vous demander, vous aussi, où sont les hommes?

Alain Delon - Qui pose cette question? Les femmes? J'en connais effectivement qui disent qu'il n'y a plus de mecs… Il y en a moins parce que de plus en plus de femmes sont devenues des hommes. Les femmes se sont battues pour avoir des droits, elles ont eu ce qu'elles voulaient, très bien… Mais pourquoi aller jusqu'à se comporter comme des hommes, pourquoi vouloir leur ressembler? Je ne comprends pas.

Comprenez-vous que les femmes aient voulu promouvoir leurs droits?

Je le comprends, bien sûr, mais jusqu'à un certain point. Il faut faire attention aux limites, aux équilibres entre hommes et femmes. A mon époque, on disait que ce n'était pas à une femme de faire la guerre. Si demain on se bat, elles se battront comme des hommes… Je ne suis pas sûr qu'elles y gagnent. En ce moment, on cherche à faire disparaître les différences alors que c'est ce qui différencie un homme d'une femme qui est beau. 

Hommes et femmes se seraient perdus de vue à force de se confondre…

Il fut un temps où, dans la rue, on distinguait les hommes et les femmes, maintenant, on ne sait plus qui est qui. Les rôles sont moins définis, ils se sont parfois même inversés, comme avec le congé paternité. Et puis, on a l'air de sous-entendre qu'être avec quelqu'un du sexe opposé ou du même sexe, c'est pareil. Ça, c'est grave! Je ne suis pas contre le mariage gay, je m'en fiche éperdument, mais je suis contre l'adoption des enfants. On va encore me dire que je dois m'adapter et vivre avec mon temps… Eh bien je vis très mal cette époque qui banalise ce qui est contre nature. Quitte à passer pour un vieux con, ça me choque! 

Vous avez vécu à une époque où l'éducation des garçons était différente: on extériorisait moins ses émotions, ses sentiments… Avez-vous été élevé dans le culte de la virilité, à la dure?

A la dure, à cause des circonstances! J'étais un enfant de l'amour, mais mes parents ont divorcé lorsque j'avais 4 ans. Chacun a refait sa vie et a eu des enfants. Moi, j'étais au milieu: un jour chez l'un, un jour chez l'autre. On m'a finalement placé chez des parents nourriciers, absolument extraordinaires, rue de la Terrasse, à Fresnes. Je vivais dans l'enceinte de la prison avec les enfants des gardiens. C'était une autre époque, une autre de vie, moins insouciante que maintenant. Je me souviens des rumeurs qu'on entendait sur la mort de Laval… Comment il avait été traîné pour être fusillé.

A 17 ans, vous vous êtes engagé volontaire. Vous avez été affecté à l'unité marine de Saïgon, à la gare de l'Arsenal, en pleine guerre d'Indochine. Que vous a apporté cette expérience?

Je dois tout à l'armée. Je ne serais pas ce que je suis sans l'armée. C'est elle qui m'a enseigné les valeurs nécessaires à la construction d'un homme jeune, d'un homme: le respect, la discipline, le courage…

Pensez-vous qu'en supprimant le service militaire obligatoire, la société française s'est privée d'un rite d'initiation indispensable?

 On a commis deux erreurs: abaisser, en 1974, l'âge de la majorité civile de 21 ans à 18 ans. Maintenant, les gamins vous parlent de leurs droits avant même de savoir s'ils ont des devoirs. Et supprimer le service militaire obligatoire, qui était utile à beaucoup de mômes. Ils avaient la chance de pouvoir trouver un cadre, d'être formés, d'être confrontés à l'autorité, d'acquérir des valeurs… Ce n'est pas la faute des jeunes, mais combien aujourd'hui sont lâchés dans la nature et font n'importe quoi? Que va devenir cette génération à laquelle on n'apprend pas à respecter l'autre, homme ou femme?

Aviez-vous un modèle masculin dans votre jeunesse?

Avant l'armée? Personne. A l'armée, mes modèles étaient mes supérieurs: le commandant Colmay, les généraux… J'avais envie de leur ressembler, même si je savais que c'était impossible parce que je n'avais pas fait d'études. Je n'étais pas officier, mais soldat.

La paternité a-t-elle contribué à construire votre identité masculine?

Elle a été un complément, mais c'est l'armée qui a fait de moi un homme.

Votre fils Alain-Fabien a déclaré dans Paris Match que c'est vous qui aviez fait de lui un homme. Que vous inspire ce compliment?

Comme je vous l'ai dit, en ce qui me concerne, c'est l'armée qui a fait de moi un homme. A chacun de déduire ce qu'il veut.

Fin 1957, vous vous retrouvez à l'affiche de votre premier film, Quand la femme s'en mêle. Quel rôle ont joué les femmes dans votre vie?

Je dois ma vie et ma carrière aux femmes. Quand je suis revenu de l'armée à 22 ans, ce sont elles qui m'ont tout appris. C'était fascinant pour un jeune homme habitué aux filles de son âge d'être aimé par des femmes plus âgées, qui avaient tout compris de la vie. Brigitte Auber et Michèle Cordoue sont l'essence même de la féminité, comme le sont Mireille, Romy ou Nathalie.

Des femmes qui échappent pourtant au stéréotype de l'épouse soumise…

Ni soumises ni dominatrices. Ce sont des femmes avec un fort caractère qui n'ont pas eu besoin d'affirmer leur masculinité. C'est tellement beau, une femme-femme qui ne cherche pas à gommer ce qu'elle est. Aujourd'hui, les femmes ont gardé des qualités féminines mais de façon plus dissimulée. C'est dommage car il n'y a rien de plus beau au monde qu'une femme. C'est ce que j'ai toujours pensé. Une vraie femme qui a l'air d'une femme…

A l'image des Miss France?

 Oui. Elles incarnent encore l'image d'une féminité affirmée. Tous les ans, c'est comme une bouffée d'air, je me retrouve avec 25 ou 30 jeunes filles qui valorisent une féminité absolue. Elles n'essaient pas d'être autre chose. C'est magnifique.

Vous avez connu un cinéma d'hommes fait pour les hommes… Qu'est-ce qui a le plus changé depuis cette époque?

C'était effectivement une autre époque, un autre cinéma qui faisait la part belle aux personnages de flics, de voyous, de patriarches, d'aventuriers… De vrais hommes souvent incarnés par des acteurs qui venaient de nulle part. Le comédien a une vocation et apprend ce métier jeune dans des écoles. L'acteur, lui, est un homme choisi pour sa forte personnalité que l'on met au service du cinéma. Un acteur, c'est un accident: je suis un accident, comme Lino Ventura qui venait du catch ou Jean Gabin qui sortait du caf' conc'… 

Où sont aujourd'hui les Gabin, les Ventura?

Moi, je ne les connais pas. Ceux qui restent s'adaptent, comme Depardieu. Mais ce n'est plus la même chose.

Quelle image de l'homme renvoie le cinéma aujourd'hui?

Je ne peux pas vous répondre. En tout cas, ce n'est pas ce que j'ai connu. C'est flou! Avant, il y avait des mecs et des gonzesses. Des identités fortes. Aujourd'hui, il y un peu tout ce qu'on veut. On ne rêve plus. Je trouve que le cinéma ne fait plus rêver. A mon époque, quand avec ta petite amie tu voyais Cary Grant embrasser Ingrid Bergman sur un écran, tu rêvais. Maintenant, t'entends presque dire: «Oh, t'as vu, il ressemble à Pierrot!» On est passés des héros auxquels on voulait ressembler aux héros auxquels on peut s'identifier… Il n'y a plus de modèles.

Le milieu du cinéma est-il machiste?

Aujourd'hui, je ne sais pas, car je le fréquente très peu. Il l'a été il y a quarante ou cinquante ans, notamment chez les metteurs en scène. Hormis Liliana Cavani, qui faisait des films très forts - Portier de nuit, La Peau… - il y avait peu de femmes. Melville était un macho terrible, il tournait pour des mecs, avec des mecs. Ça a changé.

Vous vous en réjouissez?

Il y a de bons et de mauvais films, de grands metteurs en scène ou pas. Sur un plateau, c'est le metteur en scène qui est le patron du film, peu importe que ce soit un homme ou une femme. Certaines femmes ont plus de talent que des hommes.

Vous n'avez jamais été dirigé par une femme. Cela vous plairait-il?

 J'aimerais beaucoup travailler avec Lisa Azuelos et Maïwenn. Je le leur ai dit. Il n'y aurait sans doute pas beaucoup de différences avec le fait de tourner avec un homme. Peut-être des sentiments, qu'elles sauraient mieux me demander d'exprimer…

Votre part de féminité, vous la connaissez?

Non. On me l'a demandé souvent. Je ne sais pas ce qu'est ma part de féminité.

Depuis plus de cinquante ans au cinéma, vous incarnez l'éternel masculin. Comment le vivez-vous?

J'espère mériter cette appellation… Ça me touche, ça me fait vraiment plaisir. Moi, je suis comme j'ai toujours été, le même homme… C'est le mot «éternel» qui me bouleverse surtout. Même quand certaines personnes voient des photos anciennes, elles me répondent que ça ne change rien, que je suis même encore plus beau maintenant (rires). C'est formidable ; quand est-ce que ça va s'arrêter? 

Quel vœu formuleriez-vous pour que hommes et femmes se retrouvent?

Vous savez ce qu'a dit Fellini juste avant de mourir? «Ah! Etre amoureux encore une fois!» Penser à ça et le dire au moment de partir, c'est bouleversant, non? Il faut croire que c'est la plus belle chose au monde. Je le comprends tellement! On est à une époque où on ne peut plus dire à un homme: «Ce que je te souhaite, c'est d'aimer une femme», mais aimer vraiment, sincèrement, c'est ce qui compte. Il n'y a rien de plus important!