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28/04/2014

Christian Terras expose le jugement des chrétiens progressistes sur Saint Jean-Paul II

Le rédacteur en chef de la revue Golias, qui se présente comme catholique de gauche progressiste et critique, a publié son site internet l'article suivant au sujet de la canonisation du Pape Jean-Paul II.

 

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Canonisations de Jean Paul II et Jean XXIII : le pape du Concile Vatican II en curieuse compagnie

Par Christian Terras

Selon le pape François, Jean XXIII a ouvert le concile Vatican II et Jean-Paul II l’a appliqué… C’est pour cette raison qu’il les canonise ensemble. Une question surgit : pourquoi faire de nouveaux saints… et durant l’Octave de Pâque ? (sic) Certes, c’est Jean-Paul II qui a institué cette fête de la Divine miséricorde et hommage lui sera donc rendu ce jour-là. Mais la vie de la première communauté chrétienne, dont nous faisons mémoire après la Résurrection, insistait plus sur le partage. Pas de faste mais de la fraternité ! François aurait-il cédé à la vox populi qui voulait que Jean-Paul II fût déclaré « santo subito » ?

Au-delà (ou en-deçà) de l’interrogation sur la signification théologique et ecclésiologique de telles manifestations, c’est le lien entre les deux pontifes qui nous paraît le plus gênant ! Non, nous ne pensons pas que Jean Paul II ait poursuivi dans la ligne ouverte par Jean XXIII et le Concile ! (...) Il est vrai aussi que Jean XXIII était en curieuse compagnie lors de sa béatification avec… Pie IX ! Le pape du Concile servirait-il de caution pour apaiser l’aile progressiste d’une Église de plus en plus conservatrice qui canonise des papes anti-modernes ? Pourtant, nous ne voulons pas oublier les dégâts causés par Pie IX et Jean Paul II qui, c’est le moins que l’on puisse dire, n’ont rien fait pour réconcilier l’Église catholique et le monde moderne. Les deux ont agi avec autoritarisme pour éliminer toute contestation. La fameuse clôture du débat au sujet de l’ordination des femmes est paradigmatique de l’ensemble des deux pontificats, à l’opposé de celui de Jean XXIII qui invitait à lire, dans les nouveautés mondaines, des signes des temps, des invitations de Dieu pour une joyeuse conversion. Certes, Jean Paul II fut un grand homme et il ne s’agit pas de le nier. Mais pourquoi en faire un saint et donc un exemple ? Pour éviter de s’interroger sur les limites de son action et de sa pensée ? Dans une société et une Église de plus en plus clivées qui peinent à dialoguer sereinement, il eût sans doute été préférable d’ouvrir une vraie discussion comme celle que proposait Paul VI dans Ecclesiam Suam… Paul VI, le grand oublié ? Pour l’heure, avouons que la ligne de François n’est pas très claire. Ce qui est sûr, c’est que le changement, ce n’est pas pour maintenant ! Bonne suite de Pâque quand même…   (Golias)

 

Selon la formule utilisée par Mgr Léonard à l'égard de Christian Terras, répondant aux propos de ce dernier sur la chaîne de télévision RTBF au lendemain de l'élection du Pape François au trône de Saint-Pierre, concernant une prétendue collaboration avec la dictature argentine: "La bave des crapauds n'atteint pas la splendeur des étoiles".

L'intérêt de cet article est de montrer qu'on ne peut pas comprendre l'Eglise catholique tant qu'on s'imagine que son premier devoir est de courir après le monde, la modernité, et les idées contemporaines. L'Eglise n'a pas à suivre le monde, mais le Christ. Le monde aurait tout intérêt à prendre exemple sur elle. C'est aussi ce qu'on peut souhaiter au journaliste Christian Terras: cela ferait de lui un saint.

 

> Saint Jean-Paul II selon Golias

> Saint Jean-Paul II et le problème de la démocratie relativiste

23/04/2014

Origines de l'idéologie du genre: une réédition de l'avertissement du cardinal Siri (1960)

Avertissement à propos du vêtement masculin porté par les femmes

couverture-siri.jpgCardinal Giuseppe Siri

L’Avertissement du cardinal Siri à propos du vêtement masculin porté par les femmes vient d’être réédité, et c’est l’occasion de méditer sur la gravité de l’enjeu : si elle n’apparaît pas toujours au premier abord, elle nous est montrée par les conséquences et les développements qui ne cessent de s’aggraver sous nos yeux.

*

Le cardinal Siri ne pouvait connaître ni deviner toutes les conséquences qui se développent sous nos yeux et envahissent tout (la « théorie du gender » est devenue d’enseignement obligatoire en classe de première !). Mais le prélat a mis le doigt sur la cause, sur le point de départ, sur la porte d’entrée dans la mentalité des chrétiens et des chrétiennes : c’est pour cela que son opuscule est si précieux.

Traduction française et texte original italien, accompagnée d’un contrepoint d’André Siasom

Année d'édition : 2012 (deuxième édition, revue et augmentée)

Format : 13 × 21 cm

41 pages

ISBN 9782951784567

Prix : 5 €

Maison d'édition: Association Saint-Jérôme

 

22/04/2014

Pères catholiques: éduquer ses enfants dans la piété aujourd'hui

Legacy: A Father's Handbook for Raising Godly Children

Littéralement: "Héritage: Manuel d'un père pour élever des enfants pieux"

51sWVQEIcoL._SY344_BO1,204,203,200_.jpgLa tâche la plus importante qu'un homme puisse avoir est l'éducation de ses enfants, mais élever des enfants pieux dans le monde d'aujourd'hui n'est pas une tâche facile. Legacy vous aidera à vous équiper des outils de base dont vous avez besoin pour remplir votre rôle de père. Ce livre "d'homme à homme" couvre les principes fondamentaux, les priorités et les stratégies pratiques pour vous aider à construire un héritage de foi dans votre famille. Auteur: Stephen Wood. Pages: 159 pages, broché. Langue: anglais. Editeur: Family Life Center ISBN 0-9727571-3-9

Commentaire d'un lecteur :

J'ai hésité sur le nombre d'étoiles à donner à ce livre. Je vais aborder ses nombreux points positifs d'abord, puis évoquer sa seule faiblesse .

Tout d'abord , nous sommes une famille catholique orthodoxe [c'est-à-dire adhérant à la foi catholique dans son intégralité, NdEspN] pratiquant la scolarisation à domicile, donc ce livre était tout-à-fait dans notre ligne. J'ai vu Steve Wood sur EWTN et admiré ce qu'il avait à dire, et ce qu'il a accompli dans son apostolat.

Ce livre offre un énorme réconfort aux familles pratiquant le homeschooling. Il offre également des conseils judicieux pour savoir comment construire des relations durables et positives avec vos enfants. Ses conseils sur la façon d'amener les enfants à bien se comporter à la messe sont excellents. Il est complet, orthodoxe, et merveilleux. Une lecture très importante pour tous les pères.

SAUF, sur un sujet. Beaucoup de livres parentaux que j'ai lus quand mes enfants ont commencé à arriver ( comme celui-ci ) ont fortement préconisé la fessée, comme le fait ce livre.

Après des années d'expérience , en tant qu'homme qui a souffert de maltraitance durant l'enfance (maltraitance réelle ... pas la fessée) je ne suis pas , et n'a jamais été à l'aise avec la fessée . J'ai essayé ce que ce livre recommandait. Cela a failli me ruiner émotionnellement et spirituellement.

J'ai trouvé le livre suivant BEAUCOUP plus utile pour encourager les enfants à obéir et bien se comporter, et je trouve aussi qu'il est beaucoup plus sain d'esprit sur ​​cette seule question , car il donne une approche de la discipline qui ne comprend pas la fessée . Si vous achetez ce livre , s'il vous plaît achetez aussi
1-2-3 Magic for Christian Parents: Effective Discipline for Children 2-12  Il est merveilleux ! Mes enfants n'ont jamais été plus heureux .

Avec cette mise en garde (je pense maintenant que la fessée est inutile ... Je ne suis pas un extrémiste , et ne pense pas que la fessée soit une maltraitance), je recommande vivement ce livre. S'IL VOUS PLAÎT lisez aussi
123 for Christian parents si vous achetez ce volume. Je pense que vous trouverez la fessée inutile et, en fait, vos enfants obéiront mieux, et vous serez plus calme , en utilisant 123 for Christian parents.

 

On le voit, ne fût-ce que par les titres: ces livres sont aussi une plongée dans l'univers culturel nord-américain...

 

11/04/2014

Soeur Sourire: une histoire à raconter pour que d'autres ne tombent pas

220px-Soeur_sourire.pngSœur Sourire est le nom de scène de Jeanne-Paule Marie (dite Jeanine) Deckers, en religion sœur Luc-Gabriel, une religieuse et chanteuse belge née le 17 octobre 1933 à Bruxelles et morte à Wavre le 29 mars 1985.

Entrée chez les dominicaines en 1959, elle connaît un succès mondial (Europe, Amérique, Océanie, Afrique du Sud) en 1963 avec ses chansons, notamment son tube Dominique qu'elle écrit, compose et interprète au profit de son ordre. Cette chanson de langue française se classe numéro 1 des ventes de disques aux États-Unis pendant tout le mois de décembre 1963. Sœur Sourire réussit également à classer deux albums de langue française dans les meilleurs ventes d'albums américaines : l'album Sœur Sourire (The Singing Nun) se classe numéro 1 pendant 10 semaines au Billboard 200 en 1963 et 1964, et l'album Sa joie, ses chansons (Her Joy, Her Songs) se classe 90ème en 1964. Ces performances sont inégalées pour des albums en langue française dans ce pays. Nommée pour 4 Grammy Awards américains en 1964, dont celui de meilleure chanteuse, elle remporte celui de la meilleure chanson religieuse.

Ayant quitté les ordres, elle tente une nouvelle carrière à partir de 1967 sous le nom de Luc Dominique, sans retrouver le succès de ses débuts. Poursuivie par l'administration fiscale belge, elle finit par se suicider en 1985.

> Lire tout l'article sur l'encyclopédie participative en ligne Wikipedia

09/04/2014

Aimer en vérité: après la conférence, le livre

couverture1.png         Beaucoup ont lu ou écouté cette conférence sur l’amour vrai… Donnée plus d’une centaine de fois en France et à l’étranger depuis 10 ans, elle a aussi beaucoup circulé entre amis sur Internet. Vous avez été nombreux à écrire pour témoigner des fruits que ces propos ont pu porter dans votre vie.

          D’où l’idée d’écrire ce livre. Pour aller plus loin. Pour vous offrir l’occasion d’approfondir pour vous-même ou entre amis ces convictions sur la construction d’un amour vrai, solide et durable. Pour vous encourager, avec exigence et bienveillance, à vous préparer à "aimer en vérité". Pour vous permettre d’offrir à d’autres la possibilité de redécouvrir ce message fort et beau de l’Eglise, au delà des caricatures habituelles. Au fond, pour servir votre joie d’aimer et d’être aimé.

www.aimerenverite.com

06/03/2014

« Je me suis désintoxiqué de Twitter chez les moines »

Cyrille de Lasteyrie | CLES | février 2012

Prenez un homme ultraconnecté (c'est moi), dans la force de l'âge (41 ans), ôtez-lui ses jouets (iPhone, iPad, iPod, iMac), débranchez-le (Facebook, Twitter, blogs) et placez-le sept jours dans le silence absolu d'une abbaye cistercienne.

moine-geek.jpgPrécisez que cet homme ne croit plus en Dieu depuis ses 18 ans, vous obtenez des angoisses, des sueurs froides, d'énormes remises en question, des réflexions sur le sens de la vie, de la mort et du temps qui passe.

Chef d'entreprise, j'avais la tête pleine, le disque dur en surrégime, j'étais comme un hamster courant en apnée dans sa roue. Dans l'organisation de mon temps, Internet avait pris le pas sur la télévision, la lecture, le cinéma et l'ensemble de mes loisirs. Besoin de me nourrir d'informations à l'excès ? D'échanger avec l'Autre ? De me distraire ? J'étais connecté aux réseaux sociaux plus de quatre heures par jour. Quand j'ai dit à ma femme que je voulais « arrêter le chronomètre », elle n'a pas semblé surprise. Elle a souri et m'a dit de foncer. Foncer pour arrêter de foncer. Mais foncer où ? Je voulais le silence et la paix de l'esprit, j'ai tapé « abbaye + trappiste » sur Google – on ne se refait pas –, visité une quinzaine de sites et porté mon choix sur celle qui me semblait la plus belle : l'abbaye de Sept-Fons, aux confins de l'Allier, de la Saône-et-Loire et de la Nièvre. Google Maps m'indiquait trois cent quinze kilomètres. Assez loin pour prendre de la distance, assez proche pour revenir en cas d'urgence (précisons que la peur de la mort me suit comme mon ombre et que je passe plus de temps à imaginer le pire qu'à me réjouir du meilleur).

Quelques jours plus tard, valise en main, porté par le rythme des rails, je pense à mon père décédé brutalement en août 2008, à 64 ans. 64 ans, c'est jeune pour un vieux. Je me demande ce qu'il dirait s'il me voyait là, en route vers un voyage intérieur un peu étrange, anachronique et peut-être superflu. Qu'est-ce que je fous là ? Le frère hôtelier est un grand gaillard au regard bienveillant. Il me montre ma chambre, la numéro 20. Un lit simple, un lavabo dont le robinet goutte, une armoire et une petite table avec une bible dessus, voilà tout le confort dont je vais profiter. La douche est à l'étage, quelque part au fond du couloir, les toilettes aussi.

J'y suis enfin. En temps normal, j'aurais tweeté quelque chose du genre « Impression de retourner à l'armée, avec personne dans ma chambrée et l'Esprit Saint en guise de caporal-chef ». Cent huit caractères pour livrer au monde un point route tout en essayant d'être spirituel. Twitter est un journal extime, il couche sur la Toile le trajet de votre existence. S'arrêter de tweeter, c'est disparaître de la mémoire des autres. Un risque énorme quand on a peur de la mort…

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27/02/2014

Conférence « Les sociétés secrètes à l'aube de la Révolution française » vendredi 7 mars à Bruxelles

conférence, sociétés secrètes, Révolution française, 7 mars 2014, Bruxelles, vendredi 7 mars, Aumônerie Saint-Jean-Bosco, BICSchool, BICS

Aumônerie Saint-Jean-Bosco

Institut du Christ Roi Souverain Prêtre

Vendredi 7 mars à 19h

« Les sociétés secrètes à l'aube de la Révolution française »

Conférence pour étudiants et jeunes travailleurs par

le Professeur Ph. Pichot-Bravard

Docteur en droit, maître de conférences à l'Université de Brest, écrivain et directeur d'émission sur Radio Courtoisie, professeur d'histoire de l'Église à l'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre

Brussels International Catholic School

rue Général Leman, 86

1040 - Bruxelles (Etterbeek)

22/02/2014

Le business de l'euthanasie esthétique

La Dépêche | 21 février 2014

Une Italienne s'est fait euthanasier dans un centre en Suisse en échange de 10 000 euros. En parfaite santé aussi bien physique que psychique, elle a fait ce choix catégorique pour une raison : elle ne supportait plus de se trouver laide en vieillissant.

Un suicide assisté dans le secret

 Oriella Caszzenello était âgée de 85 ans et vivait très mal les effets du passage du temps sur son physique dont elle était très fière, rapporte l'agence de presse italienne ANSA. Elle a disparu un beau jour sans même prévenir ses proches, pour aller se faire euthanasier dans un centre suisse d'assistance au suicide, moyennant la somme de 10 000 euros. Sa famille, qui n'avait plus de nouvelles d'elle depuis janvier, a reçu par la poste un certificat de décès, apprenant ainsi la triste nouvelle

20/02/2014

Avortement: le changement culturel est en marche...

DIDOC | 19 février 2014

Écrit par Gregor Puppinck.

Le gouvernement espagnol se propose de limiter l’accès à l’avortement. Ce projet a suscité un tollé dans certains milieux, et a été présenté comme un cas isolé, qui irait à l’encontre d’une tendance générale. Gregor Puppinck, analysant le cas français, offre au passage des données qui contredisent cette vision et invitent à une nouvelle approche de la « culture de la vie ».

Le 19 janvier (dernier a eu lieu) la IXe Marche pour la Vie (en France), alors que le Gouvernement français a décidé de transformer « l’exception d’avortement » dépénalisée en 1975 en véritable « droit à l’avortement » garantissant la liberté dont disposerait fondamentalement toute femme de mettre fin à sa grossesse. Dans cette logique, le gouvernement a décidé de sanctionner de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d’amende « le fait d'empêcher ou de tenter d'empêcher de pratiquer ou de s’informer sur une interruption de grossesse ou les actes préalables ». Cette nouvelle atteinte à la liberté d’expression, si elle est adoptée par le Parlement, rendra pénalement répréhensible le fait d’essayer d’aider une femme en détresse à conserver son enfant. Rappelons que jusqu’en 2001, c’est la publicité en faveur de l’avortement qui était interdite.

En agissant ainsi, le gouvernement met en œuvre une politique liberticide. Il n’a pas compris que l’avortement est un problème, et non pas une solution. Faire de l’avortement un droit intouchable ne solutionnera pas le problème des 220.000 IVG pratiquées chaque année en France. C’est ce que commencent à comprendre d’autres gouvernements européens qui adoptent une politique de prévention et de réduction de l’avortement, à tel point que l’on peut constater à présent un véritable progrès de la « culture de vie » en Europe.

Le progrès de la « culture de vie » est un progrès en humanité qui se réalise par un progrès des consciences quant à la nature de la vie prénatale et de l’avortement. Les progrès de la biologie contribuent à faire prendre conscience de l’existence concrète et de l’humanité de toute personne dès avant sa naissance. Quant à la violence inhumaine de l’acte d’avortement lui-même, l’idéologie qui a promu la libéralisation de l’avortement ne parvient plus à la dissimuler. Les médecins acceptent de moins en moins de le pratiquer.

La tentative du gouvernement français de « normaliser » l’avortement et d’en interdire la critique prouve que l’idée selon laquelle l’avortement serait un « progrès et une liberté » est en bout de course : plus personne n’y croit. Il ne reste plus à cette idéologie que la contrainte de la loi pour tenter de maintenir momentanément sa domination. Mais il ne fait plus de doute que cette conception de l’avortement est en train de dépérir ; elle fait parti du lot des idées trompeuses et démodées des années 1970.

Une nouvelle approche, réaliste et réellement progressive, commence à remplacer la politique de « l’avortement systématique ». Cette politique est en train de s’ébaucher en Europe et aux Etats-Unis où plusieurs Etats ont récemment discuté et souvent adopté de nouvelles lois améliorant la protection de la vie humaine. C’est le cas non seulement de l’Espagne, mais aussi du Royaume-Uni, de la Russie, la Pologne, la Suisse, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Turquie, la Macédoine ou encore de la Norvège qui vient d’abaisser le délai légal de l’avortement. L’actuel gouvernement français, en voulant sacraliser l’avortement comme liberté intouchable, va donc à rebours d’une tendance de fond en Europe, comme en témoigne d’ailleurs aussi le rejet par le Parlement européen du projet de rapport « Estrela » en décembre 2013.

Cette nouvelle politique, à laquelle la France fait malheureusement exception, ne vise pas seulement à améliorer la protection de la vie des enfants à naître. Elle vise aussi à soutenir les femmes enceintes et à briser leur solitude face à une grossesse inattendue, à responsabiliser les adultes, à soutenir les familles, ainsi qu’à soutenir la démographie et l’économie.

La société civile doit continuer à soutenir et encourager cette nouvelle politique pour qu’elle soit accompagnée d’un changement culturel. A la prise de conscience de l’humanité de la vie prénatale et de la violence de l’avortement doit à présent s’ajouter celle de la responsabilité de toute la société pour protéger et accueillir la vie. La société et les gouvernements devraient s’engager dans des politiques concrètes et efficaces de prévention de l’avortement, en favorisant l’acceptation et l’accueil de la vie. Il s’agit de promouvoir une culture de respect de la vie des enfants et de responsabilité des adultes et de la société : une société moins égoïste et moins individualiste.

La responsabilité de l’accueil de la vie ne devrait pas peser seulement sur la mère, mais aussi sur le père, et plus largement sur la société entière dont la vitalité est assurée par le renouvellement des générations. L’immense majorité des avortements est causée par des difficultés d’ordre socio-économiques, liées notamment aux ressources financières, au logement, ou à l’emploi. Plutôt que d’encourager l’avortement comme principale solution à ces difficultés, surtout en période de crise, la société et les gouvernements devraient assumer leurs responsabilité et obligations sociales et économiques ainsi qu’accorder une réelle protection et assistance à la famille et aux mères « pendant une période de temps raisonnable avant et après la naissance des enfants » comme l’exige notamment le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (art. 10). L’avortement est une violence, ce n’est pas une vraie liberté, ni la solution aux difficultés sociales de la mère.

La vraie réponse au drame de l’avortement est culturelle et politique, alors Marchons !

La prochaine Marche pour la Vie en Belgique aura lieu à Bruxelles le 30 mars (voir http://www.march4life.be/).

Gregor Puppinck est Directeur du Centre Européen pour le Droit et la Justice, Strasbourg.

 


Le cardinal Barbarin à la Marche pour la Vie par KTOTV

 

> « Progressisme »: la plus grande source de mort et de terreur au vingtième siècle

 

19/02/2014

Euthanasie: digne et dépendant

Rémi Brague | FigaroVox | 6 février 2014

REMI BRAGUE - Le philosophe s'interroge sur la pertinence de l'expression « mourir dans la dignité ».

Janvier 2014, 9: 11: j'entends sur France Inter une publicité pour un médicament contre la gastro et la grippe qui «vous privent de votre dignité». Cette perte de «dignité» désigne simplement le ridicule qu'il y a, la goutte au nez, d'éternuer façon cent mégatonnes ou d'avoir à se précipiter aux toilettes. La perte de la face provient elle-même d'une perte de contrôle sur son nez ou ses sphincters. Cet usage intempérant du mot est plus bête que méchant. Mais il révèle un glissement de sens intéressant, de la dignité à la décence et de celle-ci à la domination de soi.

C'est le même glissement que l'on rencontre, à un niveau autrement plus grave, dans l'idée qu'on nous serine d'une «mort dans la dignité». Il existe une Association pour le droit de mourir dans la dignité, qui milite pour l'«euthanasie» et le suicide assisté. À entendre ce nom, qui ne voudrait en devenir membre? Mais à y réfléchir, je garde mon bulletin d'adhésion. Il serait inutile. J'en fais déjà implicitement partie depuis ma naissance.

Et je n'ai nul besoin de réclamer comme un droit ce que je possède déjà de toute façon comme un fait. En effet, je suis membre de droit d'une société plus large qui s'appelle l'espèce humaine. Or, tout homme étant digne, la mort de tout homme est digne. C'est notre regard sur le mourant qui peut la croire indigne.

Ma propre mort ne sera pas nécessairement agréable ou paisible. Je souhaite bien sûr qu'elle ne soit pas trop douloureuse ou angoissée. J'aimerais, comme nous tous, mourir soigné, entouré, accompagné. Mais ma mort sera de toute façon digne. Ma dignité, nul ne peut me l'ôter. Elle tient à ce que je suis une personne, non à l'état dans lequel je me trouve.

L'ennui est que l'on fait voyager sous le pavillon de la «dignité» toute sorte de marchandises de contrebande. On s'y réfugie quand on est à cours d'arguments juridiques, comme il y a quelques années, quand on a interdit le jeu du lancer de nains. Plus grave est la confusion

de la dignité avec la maîtrise, avec la revendication d'indépendance. Perdre le contrôle sur soi-même, ce serait perdre sa dignité. Auquel cas, le suicide planifié serait la mort la plus «digne» parce qu'il me permettrait de tout contrôler, de décider et d'exécuter moi-même, et de ne pas tomber dans la dépendance d'autrui.

Je voudrais ici prendre le contre-pied de cette logique qui me semble spécieuse. Et soutenir la thèse diamétralement opposée: la dignité peut s'accommoder de la dépendance, voire elle culmine dans la dépendance absolue. Regardons l'enfant nouveau-né, totalement livré au bon vouloir de ceux qui, parents ou non, se trouvent là. Le poète latin Juvénal nous a laissé une sentence souvent citée: «On doit le plus grand respect à l'enfant» (maxima debetur puero reverentia) (Satires, XIV, 47). La formule me semble mériter d'être prise très littéralement, la maxime, au maximum, et le superlatif, dans toute sa rigueur, pas comme on dit «mes meilleurs vœux».

« Retomber en enfance, cela veut dire aussi monter au statut de ce qui, comme l'enfant, mérite le respect maximal. »

Cela veut alors dire très précisément: la dignité, ce qui rend digne de respect, est portée à l'incandescence, atteint son comble indépassable dans le cas de l'enfant. Et elle l'est précisément parce que la dignité est présente en lui sous sa forme la plus pure, parce qu'elle est alors privée de tout autre appui qu'elle-même. On peut estimer quelqu'un en fonction de ses réalisations. Mais ce n'est pas là le respecter.

On respecte quelqu'un à cause de la présence en lui, comme d'ailleurs en tout homme, d'une capacité à faire le bien. Dans le cas de l'enfant, il est encore incapable de faire quoi que ce soit. Il ne peut même pas encore parler, comme le dit le mot latin in-fans, celui-là même qu'emploie Juvénal deux vers plus loin.

On dit parfois qu'un vieillard est «retombé en enfance». Expression profonde. Cela ne veut pas nécessairement dire qu'il devient gâteux, mais qu'il est dans une situation analogue à celle de l'enfant qu'il faut nourrir et changer. Bien sûr, l'enfant va grandir, et le vieillard mourir. Leur situation de dépendance va dans des directions opposées.

Mais comme telle, elle est la même. Retomber en enfance, cela veut dire aussi monter au statut de ce qui, comme l'enfant, mérite le respect maximal. Sous son apparence fragile et souvent repoussante, le vieillard rayonne de dignité. Il devient l'objet d'une exigence de respect sans condition. Il n'est plus capable de fournir aucune prestation.

Tout «donnant-donnant», matériel ou affectif, est exclu. Il ne lui reste plus, pour qu'on s'interdise de le supprimer, que sa dignité d'être humain. Que l'on souhaite en finir par un suicide est, à tout le moins, excusable. Le suicide présente en effet ce paradoxe d'être à la fois peut-être condamnable, mais en tout cas respectable, deux qualifications qui s'excluent partout ailleurs. Mais honte sur nous si nous ne sommes pas capables de faire sentir à ceux qui en sont tentés que leur dignité ne dépend pas de ce qu'ils font (même si c'est se supprimer), mais de ce qu'ils sont.

Rémi Brague