01/10/2015
L'espérance du cardinal Burke
Recension par "Le Rouge & le Noir" de l’ouvrage de Guillaume d’Alançon : Entretien avec le cardinal Burke. Un cardinal au coeur de l’Église, publié en septembre 2015 aux éditions Artège (184 pages).
Ce livre est né dans un lourd climat. La Chrétienté pleure la mort des familles. Après les avancées de pays protestants puis la capitulation de l’Espagne, ce fut la France, Fille-Aînée, qui décida il y a trois ans de creuser sa propre tombe, en sortant du placard [1]. Suivirent l’Irlande, que nos naïves cervelles s’obstinaient à considérer encore comme un bastion conservateur [2], puis le géant états-unien [3]. Les nuages s’amoncellent : un cardinal n’a-t-il donc, dans ces conditions, rien d’autre à faire que de se livrer à un entretien-vérité de 184 pages ?
- Raymond Leo, cardinal Burke
- « Mon espérance est que l’Église soit de plus en plus fidèle à son identité d’Épouse du Christ »
Raymond Burke [4], prince de l’Église, cardinal patronus de l’Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte [5], connaît bien ces ténèbres.
En répondant aux questions du Français Guillaume d’Alançon [6], le prélat américain ne cache rien des plaies lacérant le corps de la Chrétienté ; mais loin se complaire dans le catastrophisme, il pose sur elles un regard empreint de lumière.
Une douce lumière paternelle
La Curie a mauvaise presse. Le type du prélat acariâtre, jaloux de ses privilèges, éloigné des préoccupations des fidèles et du bas-clergé, est devenu un τόπος, un lieu commun.
Les questions de Guillaume d’Alançon ont le mérite de battre en brèche cette idée reçue. Au fil des pages, le soixantenaire américain, drapé dans sa cappa magna s’efface. Il nous semble apercevoir l’enfant du Midwest, né à la campagne dans une pieuse famille d’origine irlandaise. La lumière est partout. Elle prend sa source dans la vie de famille et ses précieux instants de partage et de prière. Elle vient de Jésus-Hostie, lors de l’adoration eucharistique pratiquée chaque vendredi par la famille Burke, ainsi que de la dévotion envers les Cœurs immaculés de Jésus et Marie, sous la protection desquels le foyer se place et se blottit.
Avec une simplicité toute paysanne, le cardinal décrit cette vie saine, l’ambiance chrétienne de sa jeunesse et l’impression que produisit en lui la figure du prêtre, pasteur bienveillant au service du salut des âmes. Entré au petit séminaire à l’âge de quatorze ans, Son Éminence évoque avec nostalgie cette période qui fut « une grande grâce », illuminée par la spiritualité thérésienne et notamment la lecture de l’Histoire d’une âme [7], de la sainte normande. Le lecteur découvre le parcours d’un jeune homme modeste et confiant, alors que s’ouvrait l’étrange décennie des Sixties.
- « Un grand nombre de ces jeunes qui vivent dans ce monde d’où Dieu est exclu, éprouvent un grand attrait pour une belle et sainte liturgie, célébrée avec la dignité qui convient au saint sacrifice, que ce soit dans la forme extraordinaire ou dans la forme ordinaire du rit romain, pourvu qu’il y ait une grande dévotion »
La sagesse d’un cardinal
Souvent grimé en prélat rebelle [8], soi-disant opposé au pape François et prêt à lui « résister » [9], le cardinal Burke fait preuve, à propos de la crise de l’Église et des querelles liturgiques, d’une sagesse remarquable. Lui dont les positions furent fréquemment déformées, ne cède jamais à la caricature. Confessant avoir vécu douloureusement les expériences liturgiques post-conciliaires, Son Éminence tient à distinguer le Concile en lui-même du prétendu« esprit du concile », ce dernier étant marqué par l’idéologie progressiste du temps.
Nommé évêque par saint Jean-Paul II et placé à la tête du Tribunal de la signature apostolique par Benoît XVI [10], le cardinal américain n’est pas un mutin. Ratzingérien et nuancé, ce fin canoniste se révèle un fervent soutien de l’« herméneutique de la continuité [11] chère au pape émérite. Convaincu de « l’enrichissement mutuel » des deux formes du rit romain, cet ami de la Tradition se félicite des fruits du motu proprio Summorum Pontificum [12]. Surtout, il se réjouit du renouveau catholique qui, chez les jeunes prêtres comme au sein du laïcat chrétien, consiste en un retour aux fondamentaux, au sacrifice de la messe et à sa dignité.
Confessant la Vérité dans la charité
En vocabulaire journalistique, on dirait certainement du cardinal Burke qu’il est attaché aux affaires « sociétales ». En 2008, sa volonté de refuser la Communion aux hommes politiques soutenant l’avortement avait fait grand bruit aux États-Unis. Il est vrai que dans les diocèses qu’il a eu en charge (La Crosse puis Saint Louis) comme à Rome, Son Éminence fut un infatigable pourfendeur de la « dictature du relativisme » [13]. Surtout, le cardinal raconte son souci d’accompagner les victimes de ce nouveau totalitarisme : les femmes ayant recours à l’avortement, les personnes homosexuelles à qui l’on serine qu’elles sont « nées comme ça » et que la société rend esclaves de leurs passions, ou encore les générations d’enfants brisés par les divorces, souillés par la pornographie. À l’approche de la seconde session du Synode sur la famille, le cardinal montre combien la ferme doctrine s’accommode de la miséricorde à l’endroit des pêcheurs, qu’il s’agisse des divorcés remariés ou des fidèles pratiquant l’homosexualité. Et de faire sienne la maxime salésienne Veritatem facientes in caritate : “ Confessant la vérité dans la charité ”.
Disciple de saint Jean-Paul II [14], le cardinal ne transige pas : la loi de l’Église concernant l’accès des divorcés-remariés à l’Eucharistie ne peut changer, car elle découle des paroles même du Christ, énoncées au chapitre 19 de l’Évangile selon saint Matthieu [15].
Lumière de l’espérance
Tant de fidèles doutent. Le cardinal Burke, lui, est plein d’espoir. Cet entretien est une exhortation à l’engagement familial ou à la vie consacrée. Il est aussi un appel à l’engagement politique ; un bel hommage est rendu à la génération de la Manif pour tous.
Ce bref ouvrage répond pleinement aux aspirations de la jeunesse, à sa soif d’absolu. Les ténèbres sont là. Mais Son Éminence cherche la lumière, sans relâche. Elle nous appelle à nous battre pour « tout restaurer dans le Christ » [16] et pouvoir dire comme saint Paul, à notre heure dernière : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi »(2 Timothée 4:7).
Le cardinal de conclure ainsi : « Mon espérance est que l’Église soit de plus en plus fidèle à son identité d’Épouse du Christ dans son enseignement, dans son culte, dans sa prière et sa dévotion, et dans sa vie morale. Mon espérance est que chaque sarment de la vigne, que chaque membre du Christ, devienne de plus en plus proche du Christ, qu’il le connaisse, qu’il l’aime et le serve, et que de ce fait la gloire du Christ illumine notre monde, dans l’attente de sa venue dernière, où il restituera toute la création du Père, inaugurant ainsi “ des cieux nouveaux et une terre nouvelle” ».
Le centre de gravité de l’ouvrage n’est pas Raymond Burke, mais bien l’Église catholique romaine.
Cet entretien est revigorant. Guillaume d’Alançon raconte combien, en sortant de son audience auprès du cardinal, il se trouvait, place Saint-Pierre, dans l’action de grâce : « le soleil couchant auréolait le dôme de la basilique ».
- « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi »
(2 Timothée 4:7)
[1] En Français de Nouvelle-France, la « sortie du placard » correspond à l’expression anglaise coming out, signifiant que l’on assume publiquement ses pratiques homosexuelles.
[2] Le 22 mai 2015, par référendum populaire, 62% des votants irlandais approuvaient l’ouverture de l’institution du mariage aux couples de même sexe. Nous avons consacré, au Printemps 2015, deux articles aux enjeux du référendum irlandais : "L’Irlande troquera-t-elle le vert pour l’arc-en-ciel ?" et "Irlande et mariage homosexuel : le courage de dire non". Par ailleurs, nous avions donné la parole à un cadre de la défense de la famille en Irlande.
[3] Le 26 juin 2015, la Cour suprême des États-Unis d’Amérique décidait, à l’occasion de l’affaire Obergefell v. Hodges, d’autoriser les couples de même sexe à se marier civilement dans tous les états du pays, et ce en vertu du XIVe amendement de la Constitution américaine (equal protection clause) La décision de la Cour suprême peut être lue ici, dans la langue de Shakespeare.
[4] Né le 30 juin 1948 à Richland Center (Wisconsin, États-Unis), Raymond Leo Burke est ordonné prêtre par le bienheureux Paul VI en 1975. Nommé évêque de La Crosse (Wisconsin) par saint Jean-Paul II en 1994, il devient archevêque de Saint Louis (Missouri) en décembre 2003. Raymond Burke est créé cardinal en 2010 par Benoît XVI. En 2008, ce même pape l’avait nommé préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique, charge qu’il occupe jusqu’en 2014, année au cours de laquelle le pape François le fait cardinal patronus de l’Ordre souverain militaire hospitalier de Malte.
[5] Concrètement, Son Éminence assure la fonction de représentant du Saint-Siège auprès de l’Ordre.
[6] Guillaume d’Alançon est délégué épiscopal pour la vie et la famille dans le diocèse de Bayonne.
[7] Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Histoire d’une âme, Paris, Éditions du Cerf, Desclée De Brouwer, [1898] 2000.
[9] En février 2015, une journaliste, dans le cadre de l’émission « 13h15 le dimanche » lui demandait ce qu’il ferait dans l’hypothèse où le pape autoriserait l’accès des fidèles divorcés-remariés à la Sainte Communion, le cardinal Burke répondit : « Je résisterai, je ne peux rien faire d’autre. Il y a un malaise, c’est indubitable ». La réponse fut immédiatement commentée et interprétée, au sein des media dominants comme une rébellion anti-François. Pourtant, le prélat américain n’a jamais cessé de clamer sa fidélité au souverain pontife et démenti être « contre le pape », comme dans les colonnes du media italien La Nuova Bussola
[10] Ce tribunal est composé d’une douzaine de cardinaux et d’évêques juges, nommés pour cinq ans par le Saint Père. Le cardinal Burke en fut le préfet de 2008 à 2014. Cette juridiction tire son nom de l’organisme qui, entre le XIIIe et le XIVe siècles, apposait la signature du souverain pontife au bas d’actes rendus en réponse à certaines suppliques. La Signature apostolique exerce trois missions principales : la cassation des sentences rendues par la Rote ; le contentieux administratif canonique (notamment les conflits de compétence) ; la tutelle sur toutes les juridictions ecclésiastiques (notamment l’approbation des tribunaux interdiocésains, ou encore les sanctions contre les avocats des tribunaux ecclésiastiques).
Cf Philippe PICHOT-BRAVARD « Tribunal suprême de la Signature apostolique », in Christophe DICKÈS (dir.), Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège, Paris, Robert Laffont, coll. "Bouquins", 978-979.
[11] Extrait du discours de Benoît XVI à la Curie romaine à l’occasion de la présentation des voeux de Noël 2005 : « Les problèmes de la réception sont nés du fait que deux herméneutiques contraires se sont trouvées confrontées et sont entrées en conflit. L’une a causé de la confusion, l’autre, silencieusement mais de manière toujours plus visible, a porté et porte des fruits. D’un côté, il existe une interprétation que je voudrais appeler "herméneutique de la discontinuité et de la rupture" ; celle-ci a souvent pu compter sur la sympathie des mass media, et également d’une partie de la théologie moderne. D’autre part, il y a l’"herméneutique de la réforme", du renouveau dans la continuité de l’unique sujet-Eglise, que le Seigneur nous a donné ; c’est un sujet qui grandit dans le temps et qui se développe, restant cependant toujours le même, l’unique sujet du Peuple de Dieu en marche ».
[12] La lettre apostolique Summorum Pontificum, publiée par Benoît XVI le 7 juillet 2007 sous forme de motu proprio - c’est-à-dire de la volonté propre du souverain pontife - redéfinit le cadre juridique de célébration de la messe dite de saint Pie V, autrement appelée "forme extraordinaire du rit romain". Au terme de ladite lettre apostolique, la messe de saint Pie V est rétablie dans ses droits. Vous pouvez lire ce motu proprio dans la base de données du Saint-Siège.
[13] Formule que nous devons à Benoît XVI.
[14] L’exhortation apostolique Familiaris consortio, promulguée le 22 novembre 1981 par saint Jean-Paul II, est destinée à l’épiscopat, au clergé et à tous les fidèles de l’Église. Publiée un an après le Synode des évêques sur la famille de 1980, cette exhortation est relative aux "tâches de la famille chrétienne dans le monde d’aujourd’hui". Son contenu est librement consultable sur le site du Saint-Siège.
[15] « Et il advint, quand Jésus eut achevé ces discours, qu’il quitta la Galilée et vint dans le territoire de la Judée au-delà du Jourdain. Des foules nombreuses le suivirent, et là il les guérit. Des Pharisiens s’approchèrent de lui et lui dirent, pour le mettre à l’épreuve : " Est-il permis de répudier sa femme pour n’importe quel motif ?" Il répondit : "N’avez-vous pas lu que le Créateur, dès l’origine, les fit homme et femme, et qu’il a dit : Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair ? Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer. " - " Pourquoi donc, lui disent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner un acte de divorce quand on répudie ? " - " C’est, leur dit-il, en raison de votre dureté de cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais dès l’origine il n’en fut pas ainsi. Or je vous le dis : quiconque répudie sa femme - pas pour ’’prostitution’’ - et en épouse une autre, commet un adultère " »(Matthieu, 19).
[16] La formule est une allusion évidente à la devise du pape saint Pie X (1835-1914) : Instaurare omnia in Christo.
Par Corsaire pour Le Rouge & le Noir
Source: [EX-LIBRIS] L’espérance du cardinal Burke
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29/09/2015
Un Appel au Synode soutenu par le Cardinal Sarah et peut-être bientôt par vous
« Demeurer dans la vérité du Christ »
C’est le titre du colloque international qui se tiendra à l’Université Pontificale Saint-Thomas d’Aquin, le 30 septembre en préparation du Synode sur la Famille s’ouvrant quatre jours après.
Les conférenciers (le cardinal Carlo Caffarra, le cardinal Raymond Leo Burke, Mgr Cyril Vasil’, le professeur Stephan Kampowski) demanderont une réaffirmation claire et intégrale de la tradition catholique sur les problèmes de la vie, de la famille et de l’éducation. Le colloque organisé par La Nuova Bussola Quotidiana, Il Timone, L’Homme nouveau, Dignitatis Humanæ Institute, Infovaticana, se terminera par la présentation de l’Appel au Synode (texte joint).
Cette initiative se situe dans la ligne des interventions de 5 cardinaux dans Demeurer dans la vérité du Christ (Artège 2014), de 11 cardinaux dans Mariage et Famille (Artège, septembre 2015) et de 11 cardinaux et évêques africains dans La Nouvelle patrie du Christ : L’Afrique (Ignatius Press, septembre 2015.
Nous vous invitons vivement à vous joindre à l’Appel au Synode en faisant part de votre adhésion : communication@hommenouveau.fr
« J’adhère formellement et soutiens absolument cet Appel aux Pères synodaux » (Robert, Cardinal Sarah)
L'appel au Synode
Chers Pères synodaux,
Il est clair que « la famille et le mariage n’ont jamais été aussi agressés qu’ils ne le sont de nos jours », et que la culture dominante et le pouvoir exercé par les médias « s’attaquent à la famille de toutes parts et la laissent couverte de blessures » (Pape François, le 25 octobre 2014). La raison principale est celle-ci : du fait de son identité, de sa responsabilité éducative, et de ses finalités, la famille empêche que s’exerce un contrôle social de ses membres, en même temps qu’elle représente l’institution qui résiste le mieux au pouvoir dominant.
L’enjeu pour l’humanité tout entière est considérable : « Les ténèbres qui entourent aujourd’hui la conception même de l’homme, assombrissent en premier lieu et directement la réalité et les expressions qui lui sont connaturelles. La personne et la famille vont de pair en ce qui concerne tant l’estime et la reconnaissance de leur dignité, que les attaques et les tentatives de désagrégation à leur égard. La grandeur et la sagesse de Dieu se manifestent dans ses œuvres. Toutefois, il semble aujourd’hui que les ennemis de Dieu, plutôt que d’attaquer en face l’Auteur de la création, préfèrent Le frapper à travers ses œuvres. Et l’homme est le point culminant, le sommet de ses œuvres visibles. [...] Parmi les vérités obscurcies dans le cœur de l’homme en raison de la sécularisation croissante et de l’hédonisme dominant, celles qui concernent la famille sont particulièrement touchées. Autour de la famille et de la vie se déroule aujourd’hui la lutte fondamentale pour la dignité de l’homme » (Jean-Paul II, 3 octobre 1997). La guerre contre la famille n’est pas seulement culturelle : c’est aussi une guerre sociale, économique, juridique, doctrinale, qui vise même le domaine sacramentel. Si bien que sa défense exige un magistère spécifique, fort et clair. Un magistère qui réaffirme les préceptes de la loi naturelle – que l’Évangile n’abolit pas mais perfectionne – et qui conduise les catholiques à la nécessaire défense de la famille, qui leur revient, en outre, en raison de leur responsabilité concernant le bien commun de la société et de tous ceux qui la composent.
La réflexion profonde à laquelle se livre actuellement l’Église au sujet de la famille, avec deux Synodes consacrés à ce thème, représente le nœud du moment historique présent. Ce serait une grave erreur d’accepter le statut que les forces aujourd’hui dominantes dans le monde (l’idéologie dominante anti-chrétienne, l’agression des sectes protestantes les plus radicales, les autres religions) voudraient imposer à l’Église, en la cantonnant à des pratiques de dévotion et de bienfaisance, mais en considérant comme intolérable qu’elle prétende délivrer une proposition globale pour l’existence de l’homme comme tel.
Rien n’est plus nécessaire aujourd’hui pour la société que l’Église et que les chrétiens vivent la nouveauté de la famille chrétienne et en expriment les convictions profondes ou la doctrine qui est impliquée dans l’expérience familiale. « Ce qui nous est demandé, c’est de reconnaître combien il est beau, vrai et bon de former une famille, d’être une famille aujourd’hui ; combien c’est indispensable pour la vie du monde, pour l’avenir de l’humanité. Il nous est demandé de mettre en évidence le plan lumineux de Dieu sur la famille et d’aider les conjoints à le vivre avec joie dans leur existence, en les accompagnant au milieu de toutes leurs difficultés, avec une pastorale intelligente, courageuse, pleine d’amour » (Pape François, Consistoire du 20 février 2014).
C’est pourquoi, Chers Pères synodaux, nous vous demandons de faire en sorte que de ce Synode émane une nouvelle proposition de l’intégralité de la tradition catholique sur les problèmes de la vie, de la famille, de l’éducation, pour permettre au peuple chrétien d’aujourd’hui d’approfondir son identité propre afin de s’acquitter adéquatement de sa mission. Comme l’a rappelé Jean-Paul II : « A la base de tout l’ordre social se trouve donc ce principe d’unité et d’indissolubilité du mariage, principe sur lequel se fonde l’institution de la famille et toute la vie familiale » (4 octobre 1997). Cette prise de conscience implique un jugement culturel sur la mentalité dominante, sans lequel il est difficile d'être authentiquement charitable.
Nous vous demandons de dépasser l’opposition abstraite entre vérité et charité, entre doctrine et pastorale, qui n’a aucun fondement du point de vue de l’expérience de l’Église, parce que la vérité s’exprime dans le monde tant comme jugement sur les positions que comme charité pour les personnes.
Nous vous demandons d’entrer dans toutes les problématiques particulières, y compris les plus douloureuses, prises non comme des points totalisants mais comme des points qui expriment chacun la totalité de la position. En particulier, il est impensable que l’Église assume l'équivalence de fait, et encore moins de droit, entre une relation et un couple hétérosexuel et un rapport de nature homosexuelle, car ce serait la subversion de la loi naturelle et du plan d’amour du Dieu créateur.
Nous vous demandons de donner, lors du Synode, la place qui lui revient, à l’expérience de ces familles qui vivent et qui témoignent de la beauté d’un amour indissoluble, et qui sont capables d’attirer et d’éclairer les nombreuses familles vivant dans les ténèbres.
Source: L'Homme Nouveau - Un colloque et un appel pour le mariage et la famille
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15/09/2015
Des cardinaux en librairie pour rappeler l'enseignement du Christ
Philippe Maxence | L'Homme Nouveau | 2 septembre 2015
La parution du livre d’entretiens avec le cardinal Robert Sarah en février dernier a permis à un large public de découvrir ce serviteur de l’Église à la parole claire et directe, loin des discours équivoques et des compromissions mondaines (1). L’entretien que nous avions eu avec lui, puis l’une de ses interventions importantes que nous avions publiée par la suite ont d’ailleurs largement rencontré l’enthousiasme de nos lecteurs (2). Au mois de juillet dernier, le cardinal Sarah s’est rendu également dans plusieurs endroits de France, confirmant à chaque fois cet enthousiasme. Il a surtout offert aux fidèles d’asseoir leur vie spirituelle dans la splendeur de la vérité. Et la grande nouvelle du christianisme, c’est que la vérité a un visage et un nom et qu’elle est entrée dans notre Histoire humaine pour nous conduire à la vie éternelle.
Un autre cardinal vient également nous apporter le réconfort d’un discours ferme et profondément ancré dans le Christ. Sur le fond, l’accord est total entre le cardinal Robert Sarah et le cardinal Raymond Leo Burke qui répond aux questions de Guillaume d’Alançon, dans un livre à paraître à la mi-septembre aux éditions Artège (3). En exclusivité, on en trouvera ici de bonnes feuilles (cf. page 14-15). On pourrait croire que les deux cardinaux appartiennent à un même clan ou une même coterie. Or, si finalement les propos du cardinal africain et du cardinal américain entrent en syntonie, c’est que l’un et l’autre servent la même Église et ont reçu le même enseignement, bel exemple de l’universalité réelle de l’Église.
De fausses images
Ici ou là, dans la presse ou sur les blogues, des propos circulent accusant le cardinal Burke d’incarner l’Église de la richesse, du passé, de la dureté de cœur, du faste, voire de l’ignorance des réalités du monde actuel. Pour l’avoir rencontré à plusieurs reprises, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, cette image grossière, médiatiquement facile, ne me semblait pas correspondre à la réalité du personnage pas plus, qu’à l’époque, ne correspondait au cardinal Ratzinger la caricature faite de lui d’un « Panzerkardinal ». Là aussi, pour avoir eu l’honneur de m’entretenir à plusieurs reprises avec lui, j’avais pu constater cette contrefaçon journalistique.
C’est pourquoi nous avons enquêté sur le cardinal Burke et nous livrons dans le dossier de ce numéro le fruit de nos recherches. On y constatera qu’issu d’une simple famille rurale, Raymond Burke a toujours cherché à entrer dans l’esprit de l’Église et non à incarner des idées personnelles, aussi justes soient-elles. Sa formation de juriste l’a certainement incliné à s’effacer toujours davantage derrière l’Église qu’il a promis de servir à son ordination. Jean-Paul II, qui l’a choisi comme évêque, puis Benoît XVI, qui l’a appelé à Rome, ne s’y sont d’ailleurs pas trompés.
Une humilité rayonnante
De ce fait, comme saint Paul, ce cardinal américain n’hésite pas à rappeler, à temps et à contretemps, l’enseignement du Christ. On verra dans le dossier de ce numéro que ce rappel s’accompagne de rencontres avec des personnes blessées qui parfois ne comprennent pas le message de l’Église. C’est l’une de ces personnes, un homosexuel, qui a révélé au grand jour sa rencontre avec le cardinal Burke, choqué des attaques dont celui-ci était l’objet. Le cardinal n’en avait jamais parlé publiquement. À l’humilité ostentatoire de certains, il préfère assurément une humilité plus discrète qui implique de remplir jusqu’au bout, malgré certains désagréments bien réels, le rôle dont l’Église l’a investi.
Mais l’on verra aussi que le cardinal Burke est loin d’être isolé, notamment dans sa défense du mariage catholique et, plus largement, de l’enseignement de l’Église en matière de liturgie. Là encore, c’est le contraire qui aurait été étonnant. Pas besoin, en effet, de représenter un parti ou un courant dès lors que l’on s’efface entièrement derrière l’enseignement reçu et transmis depuis les apôtres et certifié par le magistère constant de l’Église. Paradoxalement, il est heureux qu’un cardinal comme Raymond Burke n’ait rien de spécifique en la matière. C’est quand la personnalité et les idées personnelles supplantent le rappel de la doctrine catholique, qui est notre bien commun à tous, qu’il faut s’inquiéter. Un autre livre du cardinal Burke sur l’Eucharistie, à paraître également en septembre aux éditions Via Romana, illustre bien à ce titre la beauté d’un auteur s’effaçant derrière le patrimoine spirituel et doctrinal de l’Église (4). À nous, à notre place, d’adopter une attitude similaire plutôt que d’entretenir cette espèce de guerre civile qui oppose des catholiques à d’autres catholiques, des frères à des frères.
1. Cardinal Robert Sarah, Dieu ou rien, entretien sur la foi, Fayard, 422 p., 21,90 euros.
2. Cf. nos numéros 1588 du 11 avril 2015 et 1594 du 4 juillet 2015.
3. Guillaume d’Alançon, Un cardinal au cœur de l’Église, Artège, 230 p., 18,50 euros.
4. La Sainte Eucharistie, sacrement de l’amour divin, Via Romana, 300 p., 23 euros.
Ce billet a été publié dans L'Homme Nouveau, je commande le numéro
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13/09/2015
Saisir la personnalité du Cardinal Burke
Dans son numéro 1596, L'Homme Nouveau a consacré un dossier au cardinal Raymond Burke, dont la personnalité fait l'objet d'une désinformation dans certains médias. Selon l'Homme Nouveau, le cardinal Burke souffre d'une mauvaise réputation comme le cardinal Ratzinger, surnommé le "Panzercardinal", car il a aussi la volonté de défendre la vérité au sein de l’Église. En voici un extrait :
"Un évènement du passé permet de mieux saisir la vraie figure de Raymond Burke ainsi que la réalité de ses œuvres de miséricorde. Il est alors évêque de La Crosse, aux États-Unis. Au nombre de ses ouailles se trouve un jeune homme, Eric Hess, né dans une famille bancale. Son père, alcoolique, battait sa mère. Eric trouve un père de substitution : un professeur de lycée qui abusera de lui. Le jeune homme sombre dans la pratique homosexuelle et finit par rassembler tous ses crucifix, objets et livres de piété pour les déposer dans le bureau de son évêque avec une lettre où il fait part de sa renonciation à la foi catholique. Mgr Burke n’a pas fulminé une excommunication doublée du refus de parler au jeune homme. Au lieu de quoi il lui écrivit une lettre paternelle, où il dit « respecter » la décision d’Eric Hess et... « prier pour son retour ». Furieux, le jeune homme dénonça l’« arrogance » de son Ordinaire, se dit victime de « harcèlement », lui enjoignit de ne plus jamais lui écrire. La réaction du futur cardinal fut caractéristique. Il prit sa plume pour dire, gentiment, qu’il ne s’adresserait plus à Hess, mais si celui-ci voulait un jour se réconcilier avec Dieu et avec l’Église, lui, Mgr Burke, l’« accueillerait à bras ouverts ». C’est trois ans plus tard, en 1998, que Hess se convertit. Lorsqu’il vint voir Mgr Burke, celui-ci le reçut avec une accolade chaleureuse, et lui remit ses objets de piété toujours conservés en vue de ce retour attendu avec confiance. Eric Hess a témoigné de cet itinéraire d’enfant prodigue pour dire que Mgr Burke avait été le vrai « père spirituel » dont il avait besoin pour se représenter « de manière aimante notre Père du ciel » :
« Ayant souffert de vivre en état de péché mortel pendant de longues années, je vous assure qu’il n’y a pas de bonheur en dehors de l’ordre moral. »
A l'occasion de la sortie de son livre d'entretiens avec Guillaume d'Alençon aux Editions Artège, Son Eminence le cardinal Burke donnera une conférence le dimanche 27 septembre à 15h à Saint Eugène Sainte Cécile 4 rue du Conservatoire 75009.
Source: Le vrai visage du cardinal Burke
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18/08/2015
« En pays de mission, avant de bâtir une église, construisez d’abord une école »
(Québec-Vie 21/11/2013) C’est un fait encore aujourd’hui passé sous silence que les chrétiens du Québec ont abandonné l’évangélisation et la défense de la foi chrétienne le jour où ils ont cessé de veiller sur un enseignement de foi de qualité dans les écoles. Ils concédaient dès cet instant que l’unique fonction de la hiérarchie ecclésiastique québécoise consistait en ce que nous avons si souvent entendu de la bouche de prélats, une « gestion de la décroissance »…
L’Église du Québec perd en nombre ce qu’elle gagnerait en convictions, en « qualité », en intensité? L’essayiste André Frossard se moquait bien de cette argumentation lorsqu’il parlait de l’apparition de ces chrétiens parfaits, apparition qui coïnciderait avec le jour où ils n’existeraient plus, complètement disparus…
Le Cardinal Daniélou fut un prophète que plusieurs ont refusé d’écouter au début des années 1970, alors qu’il vint prononcer une conférence à la Basilique Notre-Dame sur l’importance de former à l’école des chrétiens capables de développer une pensée argumentée, pouvant confondre la bêtise d’un enseignement parallèle fondée sur les sophistes à la mode, de Camus en passant par Sartre et Simone de Beauvoir.
Il n’y eut pratiquement aucun réveil, si ce n’est que quelques responsables religieux, devant une politique de déchristianisation du gouvernement.
Pire. Le programme officiel de l’enseignement religieux dans les écoles contribua massivement, par son caractère infantilisant et profondément insultant à l’égard de l’intelligence des enfants, à les repousser vers un abandon de tout lien avec cette religion aux comportements et enseignements si insignifiants. Une réaction contraire aurait été des plus inquiétantes de la part de ces enfants.
Les moins de 50 ans ont massivement abandonné la foi avec la bénédiction de responsables adorant le dieu sociologie, suivant « l’évolution de la société » à qui il ne fallait surtout rien imposer…
Majoritairement, nos frères et sœurs, et ami (e) s, ont perdu la foi de leur enfance transmise généreusement par leurs parents, mais qui, adaptée à leurs jeunes âges, demandait à être revigorée par une nourriture intellectuelle fortifiante pour affronter la masse de détritus philosophiques venant en particulier de France et des États-Unis et qui submergèrent nos institutions scolaires.
On ne peut réécrire l’histoire.
Il nous faut recommencer au début, dans notre pays de mission. Et comme dans tout pays de mission, il faut d’abord nous assurer que la foi transmise par les quelques parents l’ayant malgré tout conservé, soit protégée et nourrie, pour qu’elle soit bien connue de cet enfant, pour qu’il réalise que cette relation entretenue avec ce Dieu qui l’aime, n’est pas avant tout le résultat d’un conditionnement parental, mais simplement, la très raisonnable réalité. Pour que nos enfants, s’ils le désirent, puissent choisir de conserver ce lien avec Dieu, ils doivent connaître les raisons de croire…
C’est probablement ce qu’exprimait le cardinal Léo Burke à l’intronisation d’une nouvelle école sous le vocable de Saint Dominique (sur le site du Salon Beige du 19 novembre 2013) :
"[...] En effet, alors que dans votre pays cher à mon cœur on commence à détruire les églises – faute de moyens pour les entretenir – peut-être aussi faute de chrétiens pour les remplir – je pense à cette phrase du pape saint Pie X, dernier pape canonisé jusqu’à ce jour. Saint Pie X disait : « en pays de mission, avant de bâtir une église, construisez d’abord une école ! »
Venant du pape de l’eucharistie, quelle leçon ! En suivant ce programme, vous verrez les églises se remplir à nouveau, grâce aux vocations et aux foyers chrétiens issus des écoles authentiquement catholiques.
Nous sommes encore dans l’année de la foi et je voudrais vous encourager dans la diffusion de notre foi catholique. [...]"
Avons-nous assez souffert du manque d'écoles authentiquement chrétiennes au Québec ? Pourrons-nous un jour tourner la page et prendre résolument le chemin du réalisme évangélique?
Les paroles du Pape François aujourd’hui sont pleines d’espérance sur le passage de cette naïveté religieuse appelée aussi « progressisme » qui a négocié la foi de nos enfants pour une reconnaissance sociale, celle d'être reconnue par comme étant « ouvert d'esprit »... Sur le site de zenit.org du 19 novembre 2013 :
On ne négocie pas la fidélité « C’est comme s’ils disaient : "nous sommes progressistes, nous allons dans le sens du progrès, là où va tout le monde" ». Mais ils négocient « la fidélité au Dieu toujours fidèle ». « Ceci s’appelle apostasie, adultère... ils négocient exactement l’essentiel de leur être : leur fidélité au Seigneur ». Il s’agit d’un « esprit de progressisme adolescent » qui « croit qu’avancer dans n’importe quel choix est mieux que de rester dans les habitudes de la fidélité ».
« Et ceci est une contradiction : on ne négocie pas les valeurs mais on négocie la fidélité. Et ceci, c’est justement le fruit du démon, du prince de ce monde, qui fait entrer dans l’esprit mondain ».
Et ensuite, viennent les conséquences : « Ce n’est pas la belle mondialisation de l’unité de toutes les nations - chacune avec ses usages, mais unies – mais c’est la mondialisation de l’uniformité hégémonique, c’est la pensée unique. Et cette pensée unique est le fruit de la mondanité. »
Enfin, lorsque « toutes les nations se conforment aux prescriptions royales », « le roi construit l'abomination de la désolation sur l'autel des holocaustes ».
Non à la pensée unique « Mais, Père, cela existe encore aujourd’hui ? Oui. Parce que l’esprit mondain existe encore aujourd’hui, et pousse, aujourd’hui encore, à cette envie d’être progressiste avec la pensée unique. Si on trouvait le Livre de l’alliance chez quelqu’un et si quelqu’un obéissait à la Loi, la sentence du roi le condamnait à mort : et cela, nous l’avons lu dans les journaux ces derniers mois. Ces gens ont négocié leur fidélité à leur Seigneur ; ces gens, poussés par l’esprit du monde, ont négocié leur identité, ont négocié leur appartenance à un peuple, un peuple que Dieu aime beaucoup, de qui Dieu veut faire son peuple ».
Aujourd’hui, a mis en garde le pape, on pense qu'il faut « être comme tout le monde, être plus normaux, faire comme tout le monde, avec ce progressisme adolescent ».
« Mais ce qui console, c’est que devant ce chemin de l’esprit du monde, du prince de ce monde, ce chemin d’infidélité, le Seigneur est toujours là, il ne peut se renier lui-même, il est le Fidèle ; Lui, il nous attend toujours, il nous aime tellement et il pardonne lorsque, nous repentant des pas, des petits pas que nous avons faits dans cet esprit de mondanité, nous allons à Lui, le Dieu fidèle envers son peuple qui n’est pas fidèle ».
« Avec l’esprit des enfants de l’Église, prions le Seigneur pour que, par sa bonté, par sa fidélité, il nous sauve de cet esprit mondain qui négocie tout ; qu’il nous protège et nous fasse avancer, comme il a fait avancer son peuple dans le désert, en le prenant par la main, comme un papa qui porte son enfant. En tenant la main du Seigneur, nous avancerons en sécurité », a conclu le pape.
Dieu est fidèle, c'est là toute notre espérance...
10:45 Publié dans Famille, Pape, Sécularisation et rechristianisation | Tags : école catholique, évangélisation, nouvelle évangélisation, mission, enseignement, enseignants, vocation, progressisme, cardinal burke, pape françois, pape pie x, saint pie x | Lien permanent | Commentaires (0)
20/11/2014
20 novembre 2014: 4ème anniversaire de l'élévation au cardinalat de Raymond Leo Burke par Benoît XVI
Un hommage réalisé par le père James Kubicki S.J., directeur de l'Apostolat de la Prière.
Le cardinal Raymond Leo Burke est connu pour être l'un des plus grands défenseurs de la vie humaine de la conception à la mort naturelle, de la famille et du mariage. Il est probablement le canoniste le plus compétent et le plus estimé au monde pour son travail au service de la vérité et de la justice ainsi que pour son attitude d'écoute et son accompagnement de très nombreuses personnes vivant des situations difficiles, notamment familiales, nécessitant un recours à la justice ecclésiastique.
Il est parfois critiqué pour son usage du manteau de chœur distinctif des cardinaux de l’Église catholique, la cappa magna pourpre, telle que la portaient Saint Jean-Paul II et Saint Jean XXIII lorsqu'ils étaient cardinaux, exprimant la disposition à verser son sang pour la défense de la foi catholique ainsi que la nature hiérarchique de l’Église, au-delà des limites de la personne assumant la lourde responsabilité de la dignité cardinalice. Les reproches adressés au port de la cappa magna sont ceux qui sont souvent adressés à l’Église catholique elle-même par opposition aux églises protestantes: peu soucieuse de se conformer au monde moderne, visible et hiérarchique.
08:00 Publié dans Personnalités, Sécularisation et rechristianisation | Tags : cardinal burke | Lien permanent | Commentaires (0)
28/10/2014
Lettre de Benoît XVI au pèlerinage Summorum Pontificum
Le message de Sa Sainteté Benoît XVI aux pèlerins du Coetus Internationalis Summorum Pontificum a été lu le 25 octobre pendant la Messe célébrée par le Cardinal Raymond Burke selon la forme extraordinaire du rite romain en la Basilique Saint-Pierre de Rome.
« Monsieur le Délégué Général,
Finalement je trouve enfin le temps de vous remercier pour votre lettre du 21 août passé. Je suis très heureux que l’Usus antiquus vive maintenant dans la pleine paix de l’Église, aussi chez les jeunes, soutenue et célébrée par de grands cardinaux. Spirituellement je serai avec vous. Mon état de “moine cloîtré” ne me permet pas d'être présent à l’extérieur. Je ne sors de ma clôture que dans des cas particuliers, invité personnellement par le Pape.
En communion de prière et d'amitié,
Vôtre dans le Seigneur,
Benoît XVI.»
(WDTPRS)
08:25 Publié dans Liturgie: actualité, Pape, Religion | Tags : benoît xvi, summorum pontificum, forme extraordinaire, cardinal burke, liturgie | Lien permanent | Commentaires (0)
12/10/2014
Le Cardinal Burke a été élu président du groupe anglophone par ses pairs au sein du synode
Le synode extraordinaire sur la famille qui se tient au Vatican, est selon les observateurs et les journalistes accrédités, le plus opaque jamais organisé. Certes, des conférences de presse sont tenues chaque jour pour rendre compte de manière succincte des débats des pères synodaux, mais on ne sait jamais quel évêque a dit quoi… Une opacité dont se plaignent les journalistes et que conteste même le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Toutefois, il faut savoir observer certains “signes des temps”… Il en est un, survenu hier samedi, qui a surpris bien des observateurs. Les pères synodaux, entre les séances plénières, se réunissent en circuli minore – petits groupes – habituellement en fonction de leurs langues maternelles. Dans le groupe des cardinaux et évêques anglophones, le premier circulus minor, appelé Anglicus A, vient de nommer comme son président – ou modérateur – le cardinal Raymond Burke. Une élection d’autant plus significative que plusieurs père synodaux d’Anglicus A sont réputés modérés. (RC)
Ont également été élus, entre autres, le Cardinal Napier comme modérateur pour Anglicus B, le Cardinal Sarah comme modérateur pour Gallicus A, Mgr André-Joseph Léonard comme rapporteur pour Gallicus B, le Cardinal Bagnasco comme modérateur pour Italicus B, et le Cardinal Robles Ortega pour Ibericus A.
Voici la liste complète des prélats élus à la tête des circuli minore:
MODÉRATEURS CIRCULUS Gallicus "A": Card. Robert SARAH, CIRCULUS Gallicus "B": Card. Christoph SCHÖNBORN, O.P. CIRCULUS Anglicus "A": Card. Raymond Leo BURKE CIRCULUS Anglicus "B": Card. Wilfrid Fox NAPIER, O.F.M. CIRCULUS Anglicus "C": S.E. Mons. Joseph Edward KURTZ CIRCULUS Italicus "A": Card. Fernando FILONI CIRCULUS Italicus "B": Card. Angelo BAGNASCO CIRCULUS Italicus "C": S.E. Mons. Angelo MASSAFRA, O.F.M. CIRCULUS Ibericus "A": Card. Francisco ROBLES ORTEGA CIRCULUS Ibericus "B": Card. Lluís MARTÍNEZ SISTACH |
RAPPORTEURS CIRCULUS Gallicus "A": Rev. P. François-Xavier DUMORTIER, S.I. CIRCULUS Gallicus "B": Mons. André LÉONARD CIRCULUS Anglicus "A": Mons. John Atcherley DEW CIRCULUS Anglicus "B": Mons. Diarmuid MARTIN CIRCULUS Anglicus "C": Mons. Stephen BRISLIN CIRCULUS Italicus "A": Mons. Edoardo MENICHELLI CIRCULUS Italicus "B": Mons. Salvatore FISICHELLA CIRCULUS Italicus "C": Rev. P. Manuel Jesús ARROBA CONDE, C.M.F. CIRCULUS Ibericus "A": Mons. Luis Augusto CASTRO QUIROGA, I.M.C. CIRCULUS Ibericus "B": Mons. Rodolfo VALENZUELA NÚÑEZ |
22:30 Publié dans Famille, Religion | Tags : synode sur la famille, cardinal burke, évêques anglophones | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Cardinal Burke réagit à l'exposition des petits enfants à l'homosexualité
A la suite de l’intervention devant le synode extraordinaire sur la famille du couple australien Ron et Mavis Pirola, donnant en exemple des amis chez qui l’amant homosexuel d’un des enfants était « accueilli comme un fils » pour les fêtes de famille, le cardinal Raymond Burke a réagi avec beaucoup de clarté. Il s’avère en effet que la prestation des Pirola a été l’une des plus commentées par les médias. LifeSiteNews a demandé au cardinal son avis sur la question ; l’interview exclusive a été publiée jeudi soir, en anglais.
Voici la traduction de l’interview recueillie lors d’une pause entre les sessions du synode.
— Comment des parents catholiques doivent-ils réagir dans une situation difficile comme celle-ci : alors qu’ils préparent une réunion de famille pour Noël, avec les présence de petits-enfants, ces parents sont sollicités par leur fils qui vit en « couple » avec un partenaire homosexuel s’il peut venir accompagné de celui-ci ?
Et en application de ces principes, comment les paroisses doivent-elles réagir par rapport à des couples ouvertement homosexuels qui s’approchent de la Sainte Table pour communier, et qui cherchent à prendre des postes de responsabilité au sein de la paroisse ?
— C’est une question très délicate, et elle est rendue encore plus délicate par l’agressivité du militantisme homosexuel. Mais il faut la considérer d’une manière très calme, sereine, raisonnable et depuis le point de vue de la foi.
Nous ne permettrions pas, s’il s’agissait d’un autre type de relation – quelque chose de profondément désordonné et néfaste – nous ne permettrions pas que nos enfants soient exposés à cette relation, à son expérience directe. Et nous ne devons pas davantage le faire dans le cas d’un membre de la famille qui non seulement souffre d’une attraction homosexuelle, mais qui a choisi de la vivre en acte, en commettant des actes qui sont, toujours et partout, mauvais.
Et donc, les familles doivent trouver un moyen de rester proches d’un enfant dans cette situation – fils, petit-fils, ou autre – de manière à essayer de faire sortir cette personne de la relation désordonnée.
Nous savons aussi qu’avec le temps, ces relations vont laisser la personne profondément malheureuse. C’est donc important de rester aussi proches que possible. Mais ce type particulier de relation ne doit pas être imposé aux membres de la famille, et spécialement aux enfants impressionnables. Et j’encourage les parents, ou les grands-parents – ou qui que ce soit – à être très prudents en cette matière et à ne pas scandaliser leurs enfants ou petits-enfants.
Tant de choses dans notre société aujourd’hui répandent le message que n’importe quel type de relation sexuelle, du moment qu’elle apporte du plaisir d’une façon ou d’une autre – ou qu’on s’y sente attiré – est acceptable, est correcte. Et nous ne voulons pas que nos enfants aient cette impression, parce que nous aurons semblé approuver des actes gravement peccamineux de la part d’un membre de la famille.
Cela constitue certainement une source de grande souffrance, mais s’efforcer de faire ce qui est juste et bon implique toujours de la souffrance. Et dans ce cas, il en sera certainement ainsi. Mais cette souffrance aura toujours, au bout du compte, une valeur rédemptrice.
En ce qui concerne les paroisses, la situation est très semblable parce que la paroisse – comme l’a dit une fois, je crois, Jean-Paul II – est « une famille de familles ». Et donc, si un membre de la paroisse vit publiquement dans le péché au sein d’une relation homosexuelle, eh bien le prêtre doit essayer de rester proche de cet individu – ou des deux individus s’ils sont tous les deux catholiques – et essayer de les aider à quitter la relation peccamineuse et à commencer à vivre de manière chaste. Le pasteur doit également les encourager à prier et à participer à la messe dominicale, et tous les moyens propres à essayer de surmonter le péché grave dans leurs vies.
Les gens vivant ainsi ne peuvent certainement pas jouer un rôle de responsabilité dans la paroisse, car cela donnerait aux paroissiens l’impression que la manière dont ils vivent est parfaitement acceptable. Car lorsque nous jouons un tel rôle dans une paroisse, d’une certaine manière nous témoignons d’une vie catholique cohérente. Par exemple, on ne leur demande pas d’être lecteurs lors de la sainte messe – ni d’assumer quelque rôle de responsabilité – tant qu’ils n’ont pas rectifié leur situation, vécu la conversion de leur vie et atteint le moment où ils seront prêts à assumer de telles responsabilités.
D’un côté, cela est certainement occasion de scandale pour les paroissiens par rapport à une part très essentielle de notre vie, notre sexualité et ce qu’elle signifie. De l’autre, ce n’est pas bon pour les deux personnes impliquées dans la relation désordonnée car cela leur donne également à elles l’impression que d’une façon ou d’une autre, l’Église approuve ce qu’elles font. ( RC / LSN )
22:00 Publié dans Famille | Tags : cardinal burke, synode sur la famille, homosexualité | Lien permanent | Commentaires (0)