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02/01/2015

Lecture par parties de la Lettre aux Familles de Jean-Paul II (10)

papa ofrece riosario a virgen.jpgL'Année de la Famille (1994) donnait l'occasion au Saint Pape Jean-Paul II d'écrire aux familles pour "frapper à la porte de votre maison, moi qui voudrais vous saluer avec une grande affection et m'entretenir avec vous".

Cette lettre nous donne quelques perles tirées de l'Enseignement de l'Eglise dont nous livrons quelques extraits (dont voici le 10e paragraphe de la lettre)
Le bien commun du mariage et de la famille

10. Le consentement matrimonial détermine et stabilise le bien qui est commun au mariage et à la famille. « Je te prends... pour épouse — pour époux — et je promets de te rester fidèle dans le bonheur et dans l'épreuve, dans la maladie et la bonne santé, pour t'aimer et te respecter tous les jours de ma vie » (22). Le mariage est une communion unique de personnes. Fondée sur cette communion, la famille est appelée à devenir une communauté de personnes. C'est un engagement que les nouveaux époux prennent « devant Dieu et devant l'Eglise », comme le célébrant le leur rappelle au moment de l'échange des consentements (23). Ceux qui participent à la cérémonie sont témoins de cet engagement ; en eux sont représentées en un sens l'Eglise et la société, milieux de vie de la nouvelle famille.

Les paroles du consentement matrimonial définissent ce qui constitue le bien commun du couple et de la famille. Avant tout, le bien commun des époux : l'amour, la fidélité, le respect, la durée de leur union jusqu'à la mort, « tous les jours de la vie ». Le bien de tous les deux, qui est en même temps le bien de chacun, doit devenir ensuite le bien des enfants. Le bien commun, par sa nature, tout en unissant les personnes, assure le vrai bien de chacune. Si l'Eglise, comme du reste l'Etat, reçoit le consentement des époux selon les termes indiqués plus haut, elle le fait parce c'est « inscrit en leur cœur » (Rm 2, 15). Ce sont les époux qui se donnent réciproquement le consentement matrimonial en prêtant serment, c'est-à-dire en confirmant devant Dieu la vérité de leur consentement. En tant que baptisés, ils sont, dans l'Eglise, les ministres du sacrement du mariage. Saint Paul enseigne que leur engagement mutuel est un « grand mystère » (Ep 5, 32).

Les paroles du consentement expriment donc ce qui constitue le bien commun des époux et elles indiquent ce qui doit être le bien commun de la future famille. Pour le mettre en évidence, l'Eglise leur demande s'ils sont disposés à accueillir et à éduquer chrétiennement les enfants que Dieu voudra leur donner. Cette demande se réfère au bien commun du futur noyau familial, compte tenu de la généalogie des personnes inscrite dans la constitution même du mariage et de la famille. La demande au sujet des enfants et de leur éducation est étroitement liée au consentement conjugal, au serment d'amour, de respect conjugal, de fidélité jusqu'à la mort. L'accueil et l'éducation des enfants, qui sont deux des fins principales de la famille, dépendent de la façon dont on tient cet engagement.

La paternité et la maternité représentent une tâche de nature non seulement physique mais spirituelle; car la généalogie de la personne, qui a son commencement éternel en Dieu et qui doit conduire à lui, passe par elles.

L'Année de la Famille, qui sera une année de prière particulière de la part des familles, devrait rendre chaque famille consciente de tout cela d'une manière nouvelle et profonde. Quelle abondance de thèmes bibliques pourrait nourrir cette prière ! Mais il faut qu'aux paroles de la Sainte Ecriture on joigne toujours la mention personnelle des époux-parents, comme celle des enfants et des petits-enfants. Par la généalogie des personnes, la communion conjugale devient communion des générations. L'union sacramentelle des deux, scellée dans l'alliance contractée devant Dieu, persiste et se consolide dans la succession des générations. Elle doit devenir unité de prière. Mais pour qu'elle puisse rayonner d'une façon significative pendant l'Année de la Famille, il est nécessaire que la prière devienne une habitude enracinée dans la vie quotidienne de chaque famille. La prière est action de grâce, louange à Dieu, demande de pardon, supplication et invocation. Sous chacune de ces formes, la prière de la famille a beaucoup à dire à Dieu. Elle a également beaucoup à dire aux hommes, à commencer par la communion réciproque des personnes qu'unissent des liens de famille.

« Qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui ? » (Ps 8, 5), se demande le psalmiste. La prière est le lieu où, de la manière la plus simple, on fait mémoire de Dieu Créateur et Père. Et ce n'est pas seulement, ni tellement, l'homme qui se souvient de Dieu, mais plutôt Dieu qui se souvient de l'homme. C'est pour cela que la prière de la communauté familiale peut devenir le lieu du souvenir commun et réciproque, car la famille est communauté de générations. Tous doivent être présents dans la prière : les vivants, les morts et aussi ceux qui doivent encore venir au monde. Il faut que dans la famille on prie pour chaque personne, en fonction du bien qu'est la famille pour elle et du bien qu'elle apporte à la famille. La prière raffermit davantage ce bien, précisément comme bien familial commun. Mieux, elle fait naître ce bien, d'une manière toujours nouvelle. Dans la prière, la famille se retrouve comme le premier « nous » dans lequel chacun est « je » et « tu » ; chacun est pour l'autre respectivement mari ou femme, père ou mère, fils ou fille, frère ou sœur, grand-père ou petit-fils.

Sont-elles ainsi, les familles auxquelles j'adresse cette Lettre ? Certes, beaucoup le sont ; mais, en ces temps où nous vivons, apparaît la tendance à restreindre le noyau familial à deux générations. Cela est dû souvent aux dimensions modestes des logements disponibles, surtout dans les grandes villes. Mais il n'est pas rare que cela soit dû aussi à la conviction que la cohabitation de plusieurs générations constitue un obstacle à l'intimité et rend la vie trop difficile. Mais n'est-ce pas là une grande faiblesse ? On trouve peu de vie humaine dans les familles d'aujourd'hui. Il n'y a plus que peu de personnes avec qui créer et partager le bien commun ; et pourtant, par nature, le bien demande à être créé et partagé avec d'autres, « bonum est diffusivum sui », « le bien tend à se communiquer » (24). Plus le bien est commun, plus il est particulier également : mien, tien, nôtre. Telle est la logique intrinsèque de l'existence dans le bien, dans la vérité et dans la charité. Si l'homme sait accueillir cette logique et la suivre, son existence devient vraiment un « don désintéressé ».

 

> Lecture du paragraphe 7 de la Lettre aux Familles

> Lecture du paragraphe 8 de la Lettre aux Familles

> Lecture du paragraphe 9 de la Lettre aux Familles

> Lire la Lettre aux Familles dans son intégralité sur le site officiel du Saint-Siège

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01/01/2015

Lecture par parties de la Lettre aux Familles de Jean-Paul II (9)

224181_157639800964947_100001567858340_353721_269865_n.jpgL'Année de la Famille (1994) donnait l'occasion au Saint Pape Jean-Paul II d'écrire aux familles pour "frapper à la porte de votre maison, moi qui voudrais vous saluer avec une grande affection et m'entretenir avec vous".

Cette lettre nous donne quelques perles tirées de l'Enseignement de l'Eglise dont nous livrons quelques extraits (dont voici le 9e paragraphe de la lettre)

La généalogie de la personne

9. Par la communion des personnes qui se réalise dans le mariage, l'homme et la femme fondent une famille. A la famille est liée la généalogie de tout homme: la généalogie de la personne. La paternité et la maternité humaines sont enracinées dans la biologie et en même temps elles la dépassent. L'Apôtre, qui fléchit « les genoux en présence du Père de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tire son nom », nous met en quelque sorte sous les yeux tout le monde des êtres vivants, depuis les êtres spirituels des cieux jusqu'aux êtres corporels de la terre. Toute génération trouve son modèle originel dans la paternité de Dieu. Toutefois, dans le cas de l'homme, cette dimension « cosmique » de ressemblance avec Dieu ne suffit pas à définir de manière adéquate le rapport de paternité et de maternité. Quand, de l'union conjugale des deux, naît un nouvel homme, il apporte avec lui au monde une image et une ressemblance particulières avec Dieu lui-même : dans la biologie de la génération est inscrite la généalogie de la personne.

En affirmant que les époux, en tant que parents, sont des coopérateurs de Dieu Créateur dans la conception et la génération d'un nouvel être humain (15), nous ne nous référons pas seulement aux lois de la biologie ; nous entendons plutôt souligner que,dans la paternité et la maternité humaines, Dieu lui-même est présent selon un mode différent de ce qui advient dans toute autre génération « sur la terre ». En effet, c'est de Dieu seul que peut provenir cette « image », cette « ressemblance » qui est propre à l'être humain, comme cela s'est produit dans la création. La génération est la continuation de la création (16).

Ainsi donc, dans la conception comme dans la naissance d'un nouvel homme, les parents se trouvent devant un « grand mystère » (Ep 5, 32). Le nouvel être humain, de la même façon que ses parents, est appelé, lui aussi, à l'existence en tant que personne ; il est appelé à la vie « dans la vérité et dans l'amour ». Cet appel ne concerne pas seulement ce qui est dans le temps, mais, en Dieu, c'est aussi un appel qui ouvre à l'éternité. Telle est la dimension de la généalogie de la personne que le Christ a définitivement révélée, en projetant la lumière de son Evangile sur la vie et sur la mort humaines, et donc sur la signification de la famille humaine.

Comme l'affirme le Concile, l'homme est la « seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même » (17). La genèse de l'homme ne répond pas seulement aux lois de la biologie, elle répond directement à la volonté créatrice de Dieu, c'est-à-dire à la volonté qui concerne la généalogie des fils et des filles des familles humaines. Dieu « a voulu » l'homme dès le commencement et Dieu le « veut » dans toute conception et dans toute naissance humaines. Dieu « veut » l'homme comme être semblable à lui, comme personne. Cet homme, tout homme, est créé par Dieu « pour lui-même ». Cela concerne tous les êtres humains, y compris ceux qui naissent avec des maladies ou des infirmités. Dans la constitution personnelle de chacun est inscrite la volonté de Dieu, qui veut que la fin de l'homme soit en un sens lui-même. Dieu remet l'homme à lui-même, en le confiant en même temps à la responsabilité de la famille et de la société. Devant un nouvel être humain, les parents ont ou devraient avoir la pleine conscience du fait que Dieu « veut » cet être « pour lui-même ».

Cette expression synthétique est très riche et très profonde. Depuis l'instant de sa conception, puis de sa naissance, le nouvel être est destiné à exprimer en plénitude son humanité, à « se trouver » (18) comme personne. Cela vaut absolument pour tous, même pour les malades chroniques et les personnes handicapées. « Etre homme » est sa vocation fondamentale : « être homme » à la mesure du don reçu. A la mesure de ce « talent » qu'est l'humanité même et, ensuite seulement, à la mesure des autres talents. En ce sens, Dieu veut tout homme « pour lui-même ». Toutefois, dans le dessein de Dieu, la vocation de la personne va au-delà des limites du temps. Elle rejoint la volonté du Père, révélée dans le Verbe incarné : Dieu veut étendre à l'homme la participation à sa vie divine elle- même. Le Christ dit : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance » (Jn 10, 10).

Le destin ultime de l'homme n'est-il pas en désaccord avec l'affirmation que Dieu veut l'homme « pour lui-même » ? Si l'homme est créé pour la vie divine, existe-t-il vraiment « pour lui-même » ? Voilà une question clé, de grande importance au commencement comme à la fin de son existence terrestre : elle est importante pour tout le cours de la vie. En destinant l'homme à la vie divine, il pourrait sembler que Dieu le soustraie définitivement à son existence « pour lui-même » (19). Quel est le rapport qui existe entre la vie de la personne et la participation à la vie trinitaire ? Saint Augustin nous répond par les célèbres paroles : « Notre cœur est sans repos jusqu'à ce qu'il se repose en toi » (20). Ce « cœur sans repos » montre qu'il n'y a aucune contradiction entre l'une et l'autre finalités, qu'il y a au contraire un lien, une coordination, une unité profonde. Par sa généalogie même, la personne, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu, en participant à sa Vie, existe « pour elle-même » et se réalise. Le contenu de cette réalisation est la plénitude de la Vie en Dieu, celle dont parle le Christ (cf. Jn 6, 37-40), qui justement nous a rachetés pour nous introduire dans cette Vie (cf. Mc 10, 45).

Les époux désirent des enfants pour eux-mêmes ; et ils voient en eux le couronnement de leur amour réciproque. Ils les désirent pour la famille, comme un don très précieux (21). C'est un désir qui se comprend dans une certaine mesure. Toutefois, dans l'amour conjugal ainsi que dans l'amour paternel et maternel doit s'inscrire la vérité sur l'homme, qui a été exprimée d'une manière synthétique et précise par le Concile, en affirmant que Dieu « veut l'homme pour lui-même ». Pour cela, il faut que la volonté des parents soit en harmonie avec celle de Dieu : en ce sens, il doivent vouloir la nouvelle créature humaine comme le Créateur la veut : « pour elle-même ». La volonté humaine est toujours et inévitablement soumise à la loi du temps et de la caducité. La volonté divine, au contraire, est éternelle. « Avant même de te former au ventre maternel, je t'ai connu — lit-on dans le Livre du Prophète Jérémie — ; avant même que tu sois sorti du sein, je t'ai consacré » (1, 5). La généalogie de la personne est donc liée avant tout à l'éternité de Dieu, ensuite seulement à la paternité et à la maternité humaines qui se réalisent dans le temps. A l'instant même de sa conception, l'homme est déjà ordonné à l'éternité en Dieu.

> Lecture du paragraphe 7 de la Lettre aux Familles

> Lecture du paragraphe 8 de la Lettre aux Familles

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31/12/2014

Lecture par parties de la Lettre aux Familles de Jean-Paul II (8)

222938_157908524271408_100001567858340_355720_1458777_n.jpgL'Année de la Famille (1994) donnait l'occasion au Saint Pape Jean-Paul II d'écrire aux familles pour "frapper à la porte de votre maison, moi qui voudrais vous saluer avec une grande affection et m'entretenir avec vous".

Cette lettre nous donne quelques perles tirées de l'Enseignement de l'Eglise dont nous livrons quelques extraits (dont voici le 8e paragraphe de la lettre)

L'unité des deux

8. Seules les « personnes » sont en mesure de prononcer ces paroles ; elles seules sont capables de vivre « en communion » en se fondant sur le choix réciproque qui est, ou qui devrait être, pleinement conscient et libre. Le Livre de la Genèse, lorsqu'il parle de l'homme qui quitte son père et sa mère pour s'attacher à sa femme (cf. Gn 2, 24), met en lumière le choix conscient et libre qui donne naissance au mariage, faisant d'un fils un mari, et d'une fille une épouse. Comment comprendre d'une façon adéquate ce choix réciproque si l'on n'a pas devant les yeux la pleine vérité de la personne, c'est-à-dire de l'être rationnel et libre ? Le Concile Vatican II parle de la ressemblance avec Dieu en des termes on ne peut plus significatifs. Il ne se réfère pas seulement à l'image et à la ressemblance divines que tout être humain possède déjà par lui-même, mais aussi et surtout à « une certaine ressemblance entre l'union des Personnes divines et celle des fils de Dieu dans la vérité et dans l'amour » (13).

Cette formulation, particulièrement riche de sens, confirme avant tout ce qui détermine l'identité profonde de tout homme et de toute femme. Cette identité consiste dans la capacité de vivre dans la vérité et dans l'amour ; plus encore, elle consiste dans le besoin de vérité et d'amour, dimension constitutive de la vie de la personne. Ce besoin de vérité et d'amour ouvre l'homme à Dieu ainsi qu'aux créatures : il l'ouvre aux autres personnes, à la vie « en communion », et spécialement au mariage et à la famille. Dans les paroles du Concile, la « communion » des personnes découle en un sens du mystère du « Nous » trinitaire et donc la « communion conjugale » se rattache, elle aussi, à ce mystère. La famille, qui naît de l'amour de l'homme et de la femme, est fondamentalement issue du mystère de Dieu. Cela correspond à l'essence la plus intime de l'homme et de la femme, à leur dignité innée et authentique de personnes.

Dans le mariage, l'homme et la femme s'unissent d'une façon tellement étroite qu'ils deviennent, selon les paroles du Livre de la Genèse, « une seule chair » (Gn 2, 24). Homme et femme de par leur constitution physique, les deux sujets humains, bien que différents corporellement, partagent d'une manière égale la capacité de vivre « dans la vérité et dans l'amour ». Cette capacité, qui caractérise l'être humain comme personne, a une dimension à la fois spirituelle et corporelle. C'est aussi à travers le corps que l'homme et la femme sont préparés à former une « communion de personnes » dans le mariage. Quand, en vertu de l'alliance conjugale, ils s'unissent au point de devenir « une seule chair » (Gn 2, 24), leur union doit se réaliser « dans la vérité et dans l'amour », mettant ainsi en lumière la maturité propre des personnes créées à l'image de Dieu, selon sa ressemblance.

La famille qui en découle reçoit sa solidité interne de l'alliance entre les époux, dont le Christ a fait un sacrement. Elle trouve sa nature communautaire, ou plutôt son caractère de « communion », dans la communion fondamentale des époux, qui se prolonge dans les enfants. « Etes-vous disposés à accueillir avec amour les enfants que Dieu voudra vous donner et à les éduquer... ? », demande le célébrant au cours de la cérémonie du mariage (14). La réponse des époux exprime la vérité intime de l'amour qui les unit. Toutefois leur unité, au lieu de les renfermer sur eux-mêmes, les ouvre à une vie nouvelle, à une personne nouvelle. Comme parents, ils seront capables de donner la vie à un être semblable à eux, non seulement « chair de leur chair et os de leurs os » (cf. Gn 2, 23), mais image et ressemblance de Dieu, c'est-à-dire une personne.

En demandant « Etes-vous disposés ? », l'Eglise rappelle aux nouveaux époux qu'ils se trouvent devant la puissance créatrice de Dieu. Ils sont appelés à devenir parents, c'est-à-dire à coopérer avec le Créateur pour donner la vie. Coopérer avec Dieu pour appeler de nouveaux êtres humains à la vie, cela signifie contribuer à la transmission de l'image et ressemblance divines que reflète quiconque est « né d'une femme ».

> Lecture du paragraphe 7 de la Lettre aux Familles

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30/12/2014

Indulgences plénières pour le 31 décembre et le 1 janvier

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> Quatrième édition de l’Enchiridion des indulgences (Latin)

> Quatrième édition de l’Enchiridion des indulgences (Français)

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Lecture par parties de la Lettre aux Familles de Jean-Paul II (7)

pape-277c8.jpgL'Année de la Famille (1994) donnait l'occasion au Saint Pape Jean-Paul II d'écrire aux familles pour "frapper à la porte de votre maison, moi qui voudrais vous saluer avec une grande affection et m'entretenir avec vous".

Cette lettre nous donne quelques perles tirées de l'Enseignement de l'Eglise dont nous livrons quelques extraits (dont voici le 7e paragraphe de la lettre)

7. L'alliance conjugale

La famille a toujours été considérée comme l'expression première et fondamentale de la nature sociale de l'homme. En substance, cette conception n'a pas changé, pas même aujourd'hui. Mais de nos jours on préfère mettre en relief ce qui dans la famille, qui constitue la plus petite communauté humaine de base, vient de l'apport personnel de l'homme et de la femme. La famille est en effet une communauté de personnes, pour lesquelles la vraie façon d'exister et de vivre ensemble est la communion, communio personarum. Ici encore, étant sauve la transcendance absolue du Créateur par rapport à la créature, ressort la référence exemplaire au « Nous » divin. Seules les personnes sont capables d'exister « en communion ». La famille naît de la communion conjugale, que le Concile Vatican II qualifie d'« alliance », dans laquelle l'homme et la femme « se donnent et se reçoivent mutuellement » (11).

Le Livre de la Genèse nous ouvre à cette vérité quand il affirme, en référence à la constitution de la famille par le mariage, que « l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair » (Gn 2, 24). Dans l'Evangile, le Christ, en controverse avec les pharisiens, reprend ces mêmes paroles et ajoute : « Ainsi ils ne sont plus deux mais une seule chair. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer » (Mt 19, 6). Il révèle à nouveau le contenu normatif d'un fait qui existait « dès l'origine » (Mt 19, 8) et qui conserve toujours en lui-même ce contenu. Si le Maître le confirme « maintenant », il le fait afin de rendre clair et sans équivoque, au seuil de la Nouvelle Alliance, le caractère indissoluble du mariage comme fondement du bien commun de la famille.

Lorsque, avec l'Apôtre, nous fléchissons les genoux en présence du Père de qui toute paternité et maternité tire son nom (cf. Ep 3, 14-15), nous prenons conscience que le fait d'être parents est l'événement par lequel la famille, déjà constituée par l'alliance du mariage, se réalise « au sens plénier et spécifique du terme » (12). La maternité suppose nécessairement la paternité et, réciproquement, la paternité suppose nécessairement la maternité : c'est le fruit de la dualité accordée par le Créateur à l'être humain « dès l'origine ».

J'ai mentionné deux concepts voisins mais non identiques : le concept de « communion » et celui de « communauté ». La «communion » concerne la relation personnelle entre le «je » et le « tu ». La « communauté » dépasse au contraire ce schéma dans la direction d'une « société », d'un « nous ». La famille, communauté de personnes, est donc la première « société » humaine. Elle naît au moment où se réalise l'alliance du mariage, qui ouvre les époux à une communion durable d'amour et de vie et se complète pleinement et d'une manière spécifique par la mise au monde des enfants : la « communion » des époux fait exister la « communauté » familiale. La «communauté » familiale est intimement imprégnée de ce qui constitue l'essence propre de la « communion ». Peut-il y avoir, sur le plan humain, une autre «communion » comparable à celle qui s'établit entre une mère et son enfant, qu'elle a d'abord porté en son sein puis mis au monde ?

Dans la famille ainsi constituée se manifeste une nouvelle unité en laquelle s'accomplit pleinement le rapport « de communion » des parents. L'expérience montre que cet accomplissement est aussi un devoir et un défi. Le devoir oblige les époux et met en œuvre leur alliance originelle. Les enfants qu'ils ont engendrés devraient — là est le défi — consolider cette alliance, en enrichissant et en approfondissant la communion conjugale du père et de la mère. Si cela ne se produit pas, il faut se demander si l'égoïsme, qui se cache même dans l'amour de l'homme et de la femme en raison de l'inclination humaine au mal, n'est pas plus fort que cet amour. Il faut que les époux s'en rendent bien compte. Il faut que, dès le début, ils tournent leurs cœurs et leurs pensées vers Dieu « de qui toute paternité tire son nom », afin que leur paternité et leur maternité puisent à cette source la force de se renouveler continuellement dans l'amour.

La paternité et la maternité sont en elles-mêmes une confirmation particulière de l'amour, dont elles permettent de découvrir l'immensité et la profondeur originelles. Mais cela ne se produit pas automatiquement. C'est plutôt une tâche confiée à tous les deux, au mari et à la femme. Dans leur vie, la paternité et la maternité constituent une « nouveauté » et une richesse si admirables qu'on ne peut les aborder qu'« à genoux ».

L'expérience montre que l'amour humain, orienté par nature vers la paternité et la maternité, est parfois atteint par une profonde crise et est donc sérieusement menacé. Dans ce cas, il faudra prendre en considération le recours au service des conseillers conjugaux ou familiaux, par l'intermédiaire desquels il est possible de demander, entre autres, l'assistance de psychologues ou de psychothérapeutes. On ne saurait toutefois oublier la valeur permanente des paroles de l'Apôtre : « Je fléchis les genoux en présence du Père de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tire son nom ». Le mariage, le mariage sacramentel, est une alliance de personnes dans l'amour. Et l'amour ne peut être approfondi et préservé que par l'Amour, cet Amour qui a été « répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous fut donné » (Rm 5, 5). La prière de l'Année de la Famille ne devrait-elle pas se concentrer sur le point crucial et décisif constitué par le lien dynamique, par le passage de l'amour conjugal à la génération, et par conséquent à la paternité et la maternité ? N'est-ce pas précisément là que devient indispensable « l'effusion de la grâce de l'Esprit Saint » demandée dans la célébration liturgique du sacrement de mariage ?

L'Apôtre, fléchissant les genoux devant le Père, le supplie de « daigner vous armer de puissance par son Esprit pour que se fortifie en vous l'homme intérieur » (Ep 3, 16). Cette « force de l'homme intérieur » est nécessaire dans la vie familiale, spécialement dans ses moments critiques, c'est-à-dire quand l'amour, qui a été exprimé au cours du rite liturgique de l'échange des consentements par les paroles « Je promets de te rester fidèle... tous les jours de ma vie », est appelé à surmonter une difficile épreuve.

Lire la Lettre aux Familles dans son intégralité sur le site officiel du Saint-Siège

29/12/2014

Ce que les enfants veulent vraiment qu'on leur offre...

28/12/2014

St Bernard : Sermon de la Messe en l'honneur des saints Innocents

 

     1. Béni soit le Seigneur Dieu, qui vient au nom de Dieu et qui a lui parmi nous. Béni soit son nom de gloire qui est aussi un nom de sainteté, le fruit saint des entrailles de Marie n'est pas venu pour rien, mais il a répandu parmi nous, avec une grande abondance, le nom et la grâce de la sainteté. C'est par lui, en effet, qu'Etienne est saint, que Jean est saint, que les Innocents sont saints, Aussi n'est-ce point sans raison que trois fêtes solennelles font suite à la fête de Noël, c'est non-seulement pour que notre piété trouve un aliment dans cette succession non interrompue de fêtes, mais pour que nous comprenions bien qu'elles sont comme un écoulement, comme un fruit de la fête même de Noël. En effet, chacune de ces solennités nous rappelle trois sortes de sainteté auxquelles il serait bien difficile, je pense, d'en ajouter une quatrième, du moins parmi les hommes. Saint Etienne nous offre l'exemple d'un martyr où le fait et la volonté se trouvent réunis ; saint Jean n'eut que la volonté du martyre et les saints Innocents n'en eurent que le fait. Tous ont bu le calice du salut, l'un en esprit et en vérité, l'autre en esprit et les derniers en vérité. Le Seigneur avait dit à Jacques et à Jean. « Vous boirez en effet mon calice »(Matt. XX, 23),  or il n'est pas possible de douter qu'il voulait leur parler du calice de sa passion. Lorsque s'adressant à Pierre, il lui dit : « Suivez-moi »(Joan. XXI, 20)  il l'engageait évidemment à le suivre dans la voie de sa passion. « Mais lui, se retournant, voit venir après lui, le disciple que Jésus aimait, » et qui le suivait beaucoup moins encore, en marchant sur ses pas qu'en volant par le coeur à sa suite. Ainsi donc saint Jean but en effet le calice du salut, et suivit le Seigneur aussi bien que saint Pierre, bien que d'une manière différente; car s'il demeura sans souffrir effectivement dans son corps la passion du Seigneur, ce fut par suite d'une disposition toute divine, comme le Seigneur le dit expressément lui même en ces termes : «Quant à lui, je veux qu'il demeure ainsi jusqu'à ce que je revienne (Ibidem. 22). » C'est comme s'il avait dit : il veut me suivre ainsi, mais moi je veux qu'il reste comme il est.

Lire la suite sur Evangelium Vitae

27/12/2014

Par son Amour, le Christ donne sa pleine signification, sa valeur et son sens à notre existence

A Noël retentit dans toutes les parties du globe l'heureuse annonce de la naissance du Rédempteur:  le Messie attendu s'est fait homme et est venu parmi nous. A travers sa présence lumineuse, Jésus a dissipé les ténèbres de l'erreur et du péché, et a apporté à l'humanité la joie de la lumière divine fulgurante, dont l'arbre de Noël est le signe et le rappel. Je vous souhaite d'accueillir dans votre coeur le don de sa joie, de sa paix et de son amour. Croire au Christ signifie se laisser envelopper par la lumière de sa vérité qui donne sa pleine signification, sa valeur et son sens à notre existence, car c'est précisément en nous révélant le mystère du Père et de son amour qu'Il révèle également pleinement l'homme à lui-même et qu'il lui manifeste sa très haute vocation (cf. Gaudium et spes, n. 22).

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> Lire le discours intégral que Benoît XVI a prononcé à l'occasion du don de l'arbre de Noël (2005)

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26/12/2014

Paroles du Pape François lors de la bénédiction Urbi et Orbi : "Puisse le Seigneur éclairer nos coeurs pour reconnaître notre Salut en l'Enfant Dieu"

7768230027_le-pape-francois-lors-de-la-messe-de-noel-au-vatican-le-24-decembre-2013.jpgChers frères et sœurs, joyeux Noël !

Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur du monde, est né pour nous. Il est né à Bethléem d’une vierge, réalisant les antiques prophéties. La vierge s’appelle Marie, son époux Joseph.

Ce sont les personnes humbles, pleines d’espérance dans la bonté de Dieu, qui accueillent Jésus et le reconnaissent. Ainsi, l’Esprit Saint a éclairé les bergers de Bethléem, qui ont accouru à la grotte et ont adoré l’Enfant. L’Esprit Saint a ensuite guidé les vieillards, Siméon et Anne, des humbles, dans le Temple de Jérusalem, et ils ont reconnu en Jésus le Messie. « Mes yeux ont vu le salut » ‑ s’exclame Siméon – « le salut  que [Dieu] préparait à la face des peuples » (Lc 2, 30).

Oui, frères, Jésus est le salut pour chaque personne et pour chaque peuple !

À lui, Sauveur du monde, je demande aujourd’hui qu’Il regarde nos frères et sœurs d’Irak et de Syrie qui, depuis trop de temps, souffrent des effets du conflit en cours et, avec ceux qui appartiennent à d’autres groupes ethniques et religieux, subissent une persécution brutale. Que Noël leur apporte de l’espérance, comme aux nombreuses personnes dispersées, déplacées et réfugiées, enfants, adultes et personnes âgées, de la région et du monde entier ; que l’indifférence se change en proximité et le refus en accueil, pour que tous ceux qui à présent sont dans l’épreuve puissent recevoir les aides humanitaires nécessaires pour survivre à la rigueur de l’hiver, revenir dans leurs pays et vivre avec dignité. Puisse le Seigneur ouvrir les cœurs à la confiance et donner Sa paix à tout le Moyen-Orient, depuis la Terre bénie de sa naissance, en soutenant les efforts de ceux qui s’engagent efficacement pour le dialogue entre Israéliens et Palestiniens.

Jésus, Sauveur du monde, regarde tous ceux qui souffrent en Ukraine et donne à cette terre aimée de surmonter les tensions, de vaincre la haine et la violence et d’entreprendre un nouveau chemin de fraternité et de réconciliation.

Christ Sauveur, donne la paix au Nigeria, où à nouveau du sang est versé et trop de personnes sont injustement soustraites à l’affection de leurs proches et tenues en otage ou massacrées. J’invoque aussi la paix pour d’autres parties du continent africain. Je pense particulièrement à la Libye, au Sud Soudan, à la République Centrafricaine et à différentes régions de la République Démocratique du Congo ; et je demande à tous ceux qui ont des responsabilités politiques de s’engager par le dialogue à surmonter les oppositions et à construire une cohabitation fraternelle durable.

Que Jésus sauve les trop nombreux enfants victimes de violence, faits objet de trafic et de traite des personnes, ou contraints à devenir soldats ; des enfants, tant d’enfants abusés. Qu’il donne réconfort aux familles des enfants tués au Pakistan la semaine dernière. Qu’il soit proche de tous ceux qui souffrent de maladies, en particulier les victimes de l’épidémie d’Ébola, surtout au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. Tandis qu’avec cœur beaucoup mettent tout en œuvre courageusement pour assister les malades et leurs proches, je renouvelle une invitation pressante à assurer l’assistance et les thérapies nécessaires.

Enfant-Jésus. Ma pensée va à tous les enfants aujourd’hui tués et maltraités, ceux qui le sont avant de voir la lumière, privés de l’amour généreux de leurs parents et enterrés dans l’égoïsme d’une culture qui n’aime pas la vie ; ceux qui sont déplacés à cause des guerres et des persécutions, abusés et exploités sous nos yeux et notre silence complice ; et aux enfants massacrés sous les bombardements, même là où le Fils de Dieu est né. Aujourd’hui encore leur silence impuissant crie sous l’épée de nombreux Hérodes. Au-dessus de leur sang se détache aujourd’hui l’ombre des Hérodes actuels. Vraiment, il y a tant de larmes en ce Noël, avec les larmes de l’Enfant-Jésus !

Chers frères et sœurs, que l’Esprit Saint éclaire aujourd’hui nos cœurs, pour que nous puissions reconnaître dans l’Enfant-Jésus, né à Bethléem de la Vierge Marie, le salut donné par Dieu à chacun de nous, à chaque homme et à tous les peuples de la terre. Que le pouvoir du Christ, qui est libération et service, se fasse sentir dans beaucoup de cœurs qui souffrent des guerres, des persécutions, de l’esclavage. Qu’avec sa mansuétude, ce pouvoir divin touche la dureté des cœurs de tant d’hommes et de femmes immergés dans la mondanité et dans l’indifférence, dans la mondialisation de l’indifférence. Que sa force rédemptrice transforme les armes en charrues, la destruction en créativité, la haine en amour et en tendresse. Ainsi nous pourrons dire avec joie : « Nos yeux ont vu ton salut ».

Avec ces pensées, joyeux Noël à tous !

Le site du Saint-Siège

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Homélie de Mgr André-Joseph Léonard lors de la Messe de la nuit de la Nativité

Peut-être le dernier Noël de Mgr Léonard comme archevêque de Malines-Bruxelles : la cathédrale des saints Michel et Gudule était archi-comble. Voici son message :

« Il se passe toujours d’étonnantes merveilles la nuit et le jour de Noël. En lisant les chroniques de la Grande Guerre, j’ai lu, comme vous, comment, un soir de Noël, par-dessus les tranchées qui les séparaient, des combattants anglais et allemands ont alterné des chants de Noël et en sont venus à fraterniser entre eux. Car, ce soir-là, ils n’étaient plus des belligérants, mais des frères en humanité et, souvent, dans la même foi chrétienne. Le lendemain, hélas, les « ordres » reçus d’en-haut leur imposaient à nouveau de se tirer dessus au nom d’intérêts dits supérieurs. 

Mais, pour quelques heures, ce fut un moment d’intense humanité au milieu d’un océan de barbarie collective. Pour un instant s’était vérifiée la prophétie d’Isaïe entendue à la messe de minuit : « Toutes les chaussures des soldats qui piétinaient bruyamment le sol, tous leurs manteaux couverts de sang, les voilà brûlés : le feu les a dévorés ! » (Is 9, 4).  Et cela simplement parce que « Oui ! Un enfant nous est né, un fils nous été donné ! » (Is9, 5). Tout nouveau-né soutire de ses parents des merveilles de générosité et de tendresse. Ah ! Les trésors d’amour et de patience qu’un nourrisson peut susciter même au milieu des bombes et de la violence !

Il en va de même quand l’amour de Dieu fait homme est déposé dans une mangeoire pour animaux dans la nuit du premier Noël. Que de cœurs s’attendrissent devant une crèche ! Certes, beaucoup fêtent « Noël », c’est-à-dire la « naissance » de Jésus, sans même lui souhaiter « bon anniversaire » et sans même penser à le rejoindre dans l’Eucharistie et la communion, alors que, dans sa « mangeoire », l’Enfant-Jésus leur dit déjà, sans paroles : « Prenez et mangez, ceci est mon corps qui est livré pour toi ».

Mais beaucoup se laissent attirer. Mes confrères et moi avons été impressionnés de constater qu’en plein milieu des « plaisirs d’hiver » (Winterpret) à Bruxelles, des milliers de personnes entrent dans l’église Sainte-Catherine sur le Vismet, pour regarder, visiter, mais aussi allumer un cierge, prier un instant devant le Saint-Sacrement, et même se confesser. Et cela se passe en bien d’autres lieux encore.

Oui ! Ce n’est pas pour rien qu’en ce jour « la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes » (Tite 2, 11). Quand le Verbe éternel de Dieu se fait chair dans le temps et vient habiter parmi nous, plein de grâce et de vérité (cf. Jn 1, 14), cela touche le cœur humain et suscite des sursauts d’amour et d’oubli de soi. Je pense aux équipes qui, en ce jour, sillonnent les rues des grandes villes pour y offrir accueil, chaleur et douceurs de Noël aux personnes sans abri.  Je pense à la détenue qui, lors de mon premier Noël en prison, à Namur, m’a confié : « Moi aussi, je suis née à nouveau, en prison. Je suis entrée ici en odieuse criminelle. Mais, grâce à des visiteurs de prison, j’ai rencontré Jésus. Et, même si je dois demeurer enfermée ici jusqu’à la fin de ma vie – et je le mérite – je suis désormais une femme libre. Jésus m’a permis de renaître en prison ». Je garde aussi le souvenir ému d’un Noël à la prison d’Ittre. Au moment de la prière universelle, un détenu s’est exprimé ainsi : « Je devrais être heureux aujourd’hui. C’est le soir de Noël et demain je verrai ma famille. Mais je ne peux pas être pleinement heureux. Je pense aux gens qui, à Bruxelles, vont dormir dans la rue, sur un carton, dans le froid. Moi, je loge dans une cellule chauffée et je dispose d’un lit. Seigneur, je te prie de veiller sur eux ». Quelle splendide prière de Noël !

Et, à titre tout à fait personnel, je te remercie, Jésus, pour ce jour de Noël 1946. J’avais 6 ans et demi. Ce fut ma toute première communion. Après la messe, au pied de la crèche, tu as obtenu de moi ce mot d’enfant, devenu ensuite l’idéal et la réalité de toute ma vie d’homme : « Jésus, pour toi je serai prêtre ! ». Merci, Seigneur, pour tout ce que tu obtiens de notre cœur à chacun. De mes frères détenus. Et même de moi, aussi. Surtout en ce jour de Noël !

+ ANDRÉ-JOSEPH LÉONARD,

archevêque de Malines-Bruxelles

25.12.2014 »

Belgicatho

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