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25/11/2014

Méditation de l'abbé Grosjean : Prier ou agir ?

NdEspN : Cette méditation s'inscrit dans le cadre d'une neuvaine priée pour la France qui se poursuit pendant 9 mois (15 novembre 2014-15 août 2015).

Il peut paraître étonnant de mobiliser les chrétiens pour prier,cropped-logo-neuvaine-2001.png alors qu’il y a tant à faire pour notre pays ! N’est-ce pas d’abord l’engagement concret au service de l’emploi, de l’accompagnement des plus pauvres ou des plus fragiles qu’il faudrait privilégier ? Ne faudrait-il pas surtout appeler les chrétiens à s’engager en politique, dans le domaine de l’éducation ou de la culture ? Que chacun trouve un engagement associatif au service du bien commun ?

Il est vrai que la prière peut être une fuite, si elle s’apparente à un renoncement : « tout est foutu, s’engager en politique ou ailleurs ne sert plus à rien, il n’y a plus que la prière… ». Ce langage défaitiste n’est pas chrétien, ni cette vision de la prière. La prière authentique n’a jamais fait renoncer à l’action ceux qui sont appelés à servir au cœur de ce monde.

Mais inversement, il serait aussi fou de se jeter à corps perdu dans l’action, en imaginant que tout dépend de nous, et de nous seuls. Le tourbillon de l’activisme n’est pas non plus chrétien, car l’homme ne se suffit à lui-même. L’activisme apporte de graves déconvenues et le découragement devant nos limites humaines. Sans doute avons-nous mené nombre de nos combats ou de nos engagements de façon trop humaine…

La prière appelle l’action. La prière se conjugue à l’action. La prière nourrit l’action et lui donne sa fécondité profonde.

Prier nous fait partager les sentiments du Christ. Prier pour notre pays va peu à peu transformer notre regard sur son histoire, sur ses habitants, sur sa vocation. Résistant à toute tentation de découragement ou d’exil intérieur, nous allons approfondir notre amour et notre espérance pour ce pays, pour nos frères et sœurs qui vivent à nos côtés. Ce pays nous est confié comme lieu de mission et de service : « Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais (…) De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. » (Jn 17, 15..18). Prier nous fait comprendre que rien ne peut nous faire déserter l’engagement et le service de notre pays !

Prier nous rappelle aussi que tout est entre les mains de Dieu. Il ne veut rien faire sans nous, et nous ne pouvons rien faire sans Lui. Prier nous gardera ainsi humbles dans nos engagements. Ne croyons pas que nous sauverons la France par nous-mêmes ! Mais ne croyons pas non plus que Dieu agira sans nous … « si je trouve dix justes… » (Gn 18,32). Sainte Jeanne d’Arc avait bien compris cela : « Les hommes d’armes batailleront, et Dieu donnera la victoire ! ». Sa vie résume si merveilleusement combien l’action de Dieu et l’engagement humain peuvent et doivent se conjuguer pour le bien d’un pays.

Prier enfin nous donne l’assurance que nos engagements, remis entre les mains de Dieu, seront féconds d’une façon ou d’une autre. Au delà des épreuves, des succès et des échecs humains apparents, Dieu ne cesse d’agir et peut tout faire contribuer au bien de ceux qu’Il aime. Voilà la source de notre paix intérieure, au cœur même des tempêtes que peuvent nous apporter nos engagements.

Prier ou agir ? Non. Prier pour mieux agir !

Source: Neuvaine.fr

 

Les 9 clefs de la neuvaine : 

  1. S’engager à la prière quotidienne (le chapelet et la prière de la neuvaine)
  2. Jeûner le premier vendredi de chaque mois
  3. Vivre la neuvaine en communion grâce aux textes mariaux publiés quotidiennement
  4. Se nourrir chaque vendredi des méditations de nos évêques, Pères Abbés, prêtres et moniales
  5. Participer au rayonnement de la neuvaine en y invitant vos amis
  6. Honorer la Sainte Vierge en affichant le logo de la neuvaine sur vos réseaux sociaux
  7. Imprimer et diffuser dans votre paroisse les méditations hebdomadaires
  8. Prier pour grandir, grandir pour s’affermir, s’affermir pour trouver l’Espérance
  9. Être doux avec soi-même : un oubli, une prise en cours, une pratique allégée ne sont pas graves…la progression n’en est que plus belle et les fruits porteurs !

Pourquoi prier la Neuvaine ?

Tout au long de sa vie, le Christ n’a cessé de nous montrer le chemin de l’évangélisation. « Le fait social et l’Évangile sont tout simplement indissociables. Là où nous n’apportons aux hommes que des connaissances, le savoir-faire, des capacités techniques et des instruments, nous apportons trop peu » nous rappelle Benoît XVI dans son homélie du 10 septembre 2006.

Conscients des difficultés éthiques, sociales, politiques et économiques que traverse notre pays depuis quelques temps, mais profondément emplis d’espérance, nous sommes un petit groupe de laïcs rassemblés pour proposer et animer une neuvaine pour la France. 

Comme beaucoup, nous avons vu se lever quantité merveilleuse d’initiatives pour alerter l’opinion publique sur le changement de civilisation qui était en train de s’opérer. Cependant, ces actions ne seront que plus fructueuses si elles sont portées par leur raison d’être : la conversion des cœurs, seul véritable levier de la reconstruction, car elle est l’intime remise de notre condition à la grâce de Dieu. Jésus nous le rappelle d’ailleurs « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée » (St Luc 10, 41-42).

Parce que la prière est le creuset de l’espérance,  

Parce qu’elle ouvre nos cœurs à la conscience que « l’homme passe infiniment l’homme »,

Parce qu’elle est la clef de voûte de notre conversion qui nous dispose à recevoir les dons de Dieu,  

Parce qu’elle agit au cœur de l’histoire des hommes dans l’unité et la paix, 

Parce nous ne pouvons pas réduire notre prière à notre seule sphère individuelle, 

Parce que la prière nous unit à Dieu et nous rassemble en son sein  

Parce « si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander quelque chose, ils l’obtiendront de mon Père qui est dans les cieux» (St Matthieu 18, 19)

Source: Neuvaine.fr

Le Cardinal Sarah nommé Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements

Le communiqué officiel du Vatican du 24 novembre 2014 annonce:

"En date du 23 novembre 2014, le Saint-Père a nommé Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements Son Éminence le Cardinal Robert Sarah, jusqu'alors Président du Conseil Pontifical Cor Unum."

 

1634996239.jpgLe Pape François a nommé le cardinal Sarah à la tête de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements, le dicastère romain chargé de la liturgie. Le nouveau préfet du Culte divin remplace le très ratziguérien cardinal Cañizares Llovera (lequel était nommé le « petit Ratzinger » en raison de sa taille et de sa communion d’idées avec Benoît XVI), désormais à la tête de l’archevêché de Valence (Espagne) depuis août dernier. La nomination du cardinal Sarah s’inscrit globalement dans la même lignée.

Né en 1945 en Guinée, Robert Sarah a été ordonné prêtre en 1969, l’année de l’application de la réforme liturgique mise en place par Paul VI à la suite des demandes du concile Vatican II. Dix ans après son ordination, l’abbé Sarah est nommé par le pape Jean-Paul II, évêque de Conakry. Il a tout juste 34 ans et il prend la tête de ce diocèse dans le contexte politique d’un pays officiellement non-aligné mais qui s’appuie essentiellement sur l’aide de l’Union soviétique. Tout naturellement, Mgr Sarah, au regard de son origine et de ses compétences, de sa foi profonde et de sa grande capacité de travail, est appelé en 2001 comme secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Créé cardinal par le pape Benoît XVI, en 2010, il est placé par celui-ci à la tête du Conseil pontifical Cor Unum. Tout dernièrement, il a été l’un des participants du Synode extraordinaire sur la famille.

Une forte interrogation

Sa nomination à la tête du Culte divin arrive à un moment de forte interrogation. Récemment deux sous-secrétaires de la Congrégation, Mgr Ferrer et le Père Ward ont été limogés alors qu’ils étaient de très fidèles collaborateurs du cardinal Cañizares et qu’ils étaient dans la ligne du pape Benoît XVI, celle de l’herméneutique de la continuité et de la réforme de la réforme, au plan liturgique. L’arrivée de Mgr Roche, comme secrétaire, et du Père Maggioni, comme nouveau sous-secrétaire, augmentait encore l’idée d’une « purge » des ratzinguériens au profit des tenants d’une ligne beaucoup plus moderne. De ce fait, le nom de Mgr Piero Marini, très opposé à la vision de Benoît XVI, circulait déjà comme préfet probable de la Congrégation pour le Culte divin.

Un homme d'équilibre

Le Pape François a finalement tranché et c’est un homme d’équilibre qui prend la tête de ce dicastère. S’il n’est pas un liturgiste, le cardinal Sarah est un homme de conviction et d’action, et qui ne mâche pas ses mots. En 2011, alors qu’il procédait aux ordinations au sein de la Communauté Saint-Martin, il avait prononcé un sermon qui avait profondément marqué les participants et ceux qui en eurent connaissance. Il y déclarait notamment :

« Le prêtre doit être exclusivement un homme de Dieu, un saint ou un homme qui aspire à la sainteté, quotidiennement adonné à la prière, à l’action de grâce et à la louange, et renonçant à briller dans des domaines où les autres chrétiens n’ont nul besoin de lui. Le prêtre n’est pas un psychologue, ni un sociologue, ni un anthropologue, ni un chercheur dans les centrales nucléaires, ni un homme politique. C’est un autre Christ ; et je répète : il est vraiment “Ipse Christus, le Christ lui-même”, destiné à soutenir et à éclairer les âmes de ses frères et sœurs, à conduire les hommes vers Dieu et à leur ouvrir les trésors spirituels dont ils sont terriblement privés aujourd’hui. Vous êtes prêtres pour révéler le Dieu d’amour qui s’est manifesté sur la Croix et pour susciter, grâce à votre prière, la foi, l’amour et le retour de l’homme pécheur à Dieu.

En effet, nous vivons dans un monde où Dieu est de plus en plus absent et où nous ne savons plus quelles sont nos valeurs et quels sont nos repères. Il n’y a plus de références morales communes. On ne sait plus ce qui est mal et ce qui est bien. Il existe une multitude de points de vue. Aujourd’hui, on appelle blanc ce qu’hier on appelait noir, ou vice versa. Ce qui est grave, ce n’est pas de se tromper ; c’est de transformer l’erreur en règle de vie. Dans ce contexte, comme prêtres, pasteurs et guides du Peuple de Dieu, vous devez avoir la préoccupation constante d’être toujours loyaux envers la Doctrine du Christ. Il vous faut constamment lutter pour acquérir la délicatesse de conscience, le respect fidèle envers le dogme et la morale, qui constituent le dépôt de la foi et le patrimoine commun de l’Église du Christ (…).

Si nous avons peur de proclamer la vérité de l’Évangile, si nous avons honte de dénoncer les déviations graves dans le domaine de la morale, si nous nous accommodons à ce monde de relâchement des mœurs et de relativisme religieux et éthique, si nous avons peur de dénoncer énergiquement les lois abominables sur la nouvelle éthique mondiale, sur le mariage, la famille sous toutes ses formes, l’avortement, lois en totale opposition aux lois de la nature et de Dieu, et que les nations et les cultures occidentales promeuvent et imposent grâce aux masse-media et à leurs puissances économiques, alors les paroles prophétiques d’Ezéchiel tomberont sur nous comme un grave reproche divin. (…)

Vous, chers amis et serviteurs bien-aimés de Dieu, aimez à vous asseoir dans le confessionnal pour attendre les âmes qui veulent avouer leurs péchés et désirent humblement revenir dans la Maison paternelle. Célébrez l’Eucharistie avec dignité, ferveur et foi. Celui que ne lutte pas pour prêcher l’Évangile, convertir, protéger, nourrir et conduire le Peuple de Dieu sur la voie de la vérité et de la vie qui est Jésus lui-même, celui qui se tait devant les déviations graves de ce monde, ensorcelé par sa technologie et ses succès scientifiques, s’expose à l’un ou l’autre de ces esclavages qui savent enchaîner vos pauvres cœurs : l’esclavage d’une vision exclusivement humaine des choses, esclavage du désir ardent de pouvoir ou de prestige temporel, l’esclavage de la vanité, l’esclavage de l’argent, la servitude de la sensualité.

Et il n’y a qu’une voie qui puisse nous libérer de ces esclavages et nous conduire à assumer pleinement notre ministère de pasteurs et de bergers : c’est la voie de l’amour. L’amour, l’agapè, est la clef pour comprendre le Christ. Et pour celui qui exerce le ministère pastoral dans l’Église, il ne peut puiser ses énergies que dans un amour suprême pour le Christ : faire paître le troupeau est un acte d’amour. C’est parce que l’amour nous lie étroitement et intimement au Christ que nous sommes à même de paître son troupeau, et ce lien d’amour avec le Christ est si fort que nous ne pouvons plus aller où nous voulons ».

Source : L'homme nouveau

Illustration: Le Cardinal Robert Sarah en compagnie de Mgr Athanasius Schneider à l'occasion de l'installation et la consécration d'un nouvel autel au Kazakhstan

Le Cardinal Sarah s'est toujours montré respectueux de la liturgie, et favorable à la liturgie traditionnelle, comme récemment à travers sa participation au pèlerinage à Rome du Coetus Internationalis Summorum Pontificum.

 

Voir aussi:

> Le Cardinal Sarah dénonce un climat d'apostasie parmi les croyants

> Le Cardinal Sarah nouveau Préfet de la Congrégation du Culte Divin

> New Prefect of Divine Worship and Discipline of the Sacraments

 

Le 8 décembre, journée internationale de la mantille et du voile d'église

Le 8 décembre, journée internationale de la mantille et du voile d'église. La mantille et le voile d'église font partie du patrimoine des dévotions traditionnelles de l’Église catholique et peuvent être portés à la Messe dans n'importe quel rite catholique ou forme du rite partout dans le monde. Cette journée de la mantille et du voile d'église est une opportunité pour les femmes qui voudraient la porter mais n'osent pas le faire les autres jours de l'année.

> Une dévotion féminine et mariale : la mantille

> La mantille ou le voile d'église, un honneur réservé aux femmes

 

24/11/2014

Demain, mardi 25 novembre, Sainte Messe solennelle en l'honneur de Sainte Catherine d'Alexandrie

Ce mardi 25 novembre -  Messe solennelle à 18hX057114.jpg

à l’église Sainte Catherine de Bruxelles suivie d’un apéritif

à l’occasion de la Fête de Sainte Catherine d’Alexandrie

Patronne notamment des couturières et modistes, écoliers et étudiants, nourrices et gardes d'enfants, des plombiers et potiers, des notaires, orateurs, philosophes, prêcheurs, théologiens, …des filles à marier…et de l’église Sainte Catherine à Bruxelles.

Soyez les bienvenus pour lui confier toutes vos intentions ainsi que celles de « son » église qui peu à peu reprend vie.

Pour rappel/info : l'église est ouverte tous les jours pendant toute la journée

Messes : du mardi au samedi à 12h15
              du lundi au vendredi à 18h
              le dimanche à 10h30

              le 24 décembre à 23h

 

> Site officiel de l'église Sainte-Catherine

> Site de la Fraternité des Saints Apôtres

> Les horaires de l'église Sainte-Catherine

23/11/2014

Applaudir dans une église: est-ce catholique ?

Le Pape Saint Jean XXIII demandait de ne pas applaudir dans les églises :

Le quatrième dimanche de Carême, le Pape Jean XXIII était une fois de plus au milieu de la foule, à Ostie. Des milliers de personnes attendaient le long de la rue, sur la place, dans l’église. Ils voulaient le voir, ils voulaient l'acclamer. Ils ne savaient pas qu'ensuite il allait les réprimander, de façon débonnaire, avec sa manière de parler simple, spontanée, familière :

«Je suis très heureux d’être venu ici. Mais si je dois exprimer un souhait, c’est que dans l’église, on ne crie pas, on n'applaudit pas , et on ne salue pas, même pas le Pape, parce que « Templum Dei, templum Dei » (« Le temple de Dieu est le temple de Dieu »).

Maintenant, si vous êtes heureux d’être dans cette belle église, vous devez savoir que le Pape est aussi heureux de voir ses enfants. Mais lorsqu’il voit ses bons enfants, il ne va certainement pas applaudir devant eux. Et celui qui se tient devant vous est le successeur de saint Pierre. »

 

Lorsque le Pape Benoît XVI célébrait la Messe devant une assistance nombreuse, même en plein air, il a plusieurs fois fait demander au micro qu'on garde une attitude de respect et de silence, et qu'on s'abstienne d'applaudir pendant la Messe. Voici un exemple en plusieurs langues, dont le français :

 

Pour terminer, une jeune fille illustre cette norme catholique de respect pour la célébration de la Messe ainsi que pour les lieux consacrés, avec une citation du Pape Benoît XVI :

 

Articles dans différentes langues sur le même sujet:

> St John XXIII doesn't like when you clap at church, so stop it

> El Papa San Juan XXIII pide que no se aplauda en la iglesia

> Templum Dei, templum Dei: le respect dû aux lieux saints

 

Voir aussi:

> Danses liturgiques: est-ce catholique ?

 

22/11/2014

Prier en latin et en grégorien: un jeu d'enfant

Pour ceux qui prétendent que la prière en latin et le chant grégorien sont élitistes ou que les enfants sont trop bêtes pour chanter en latin et qu'ils sont incapables de s'associer à la prière de l’Église dans la langue que Saint Jean XXIII qualifiait de "langue catholique".

A 5 ans, le petit Leo chante le bénédicité en latin.

Benedic Domine, nos et haec Tua dona, quae de Tua largitate sumus sumpturi. Per Christum Dominum nostrum. Amen

> Benedictio Mensae

> Prières avant et après le repas

 

"Mieux vaut un homme patient qu'un héros" (Prov 16, 32)

«Avec les enfants, remarquait saint François de Sales, on a besoin d'un petit verre de sagesse, d'un tonneau d'intelligence et d'un océan de patience.» Faut-il davantage d'intelligence que de sagesse pour éduquer les enfants ? Cela peut se discuter ! Mais il faut certainement de la patience à l'infini : patience envers les enfants, mais aussi envers nous-mêmes, envers les autres et, d'une certaine manière, envers Dieu.

- «Mieux vaut un homme patient qu'un héros», nous dit le livre des Proverbes (1). La patience est donc plus importante que les actions d'éclats. Et pourtant, le plus souvent, elle passe inaperçue : on peut même dire que c'est le propre de la patience que de ne pas se faire remarquer. Regardez un père qui apprend à son petit garçon comment lacer ses souliers : s'il est patient, il prend tout son temps pour montrer à l'enfant les gestes à accomplir, il lui laisse la possibilité d'essayer plusieurs fois, il lui ré-explique et l'encourage. En somme, il semble n'avoir que cela à faire et l'enfant ne remarque pas que son père accomplit un grand effort de patience. Si ce même père montrait que cet effort lui coûte, en harcelant l'enfant de «dépêche-toi !» ou en manifestant quelque agacement, ce ne serait plus de la patience, mais de l'impatience, plus ou moins bien maîtrisée.

- La patience n'est pas l'impatience maîtrisée. L'impatience nous fait bouillir : à force de volonté, on peut étouffer cette ébullition, comme on met un couvercle sur une cocotte-minute. Apparemment, tout va bien, mais l'ébullition intérieure demeure : gare à l'explosion ! Et si on s'interdit toute explosion, elle se transforme en implosion : autrement dit, on retourne contre soi sa colère et son impatience. Cela peut ressembler à de la patience, mais ce n'en est pas car, un jour ou l'autre, extérieurement ou intérieurement, l'impatience va éclater et provoquer des dégâts.

- La patience est un fruit de l'Esprit Saint. «Laissez-vous mener par l'Esprit ! ». Voici le fruit de l'Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi.» La patience va de pair avec la maîtrise de soi mais toutes deux découlent de la soumission à l'Esprit Saint. Si nous voulons être patients à l'égard de nos enfants, commençons par tout remettre entre les mains de Dieu : leur éducation, leur avenir, ce que nous désirons pour eux, nos espoirs et nos difficultés, tout ce qui constitue notre mission de parents.

- La patience se conjugue au présent, comme l'amour. La patience nous rend pleinement «présents au présent» alors que l'impatience nous empêche de goûter l'instant d'aujourd'hui en nous faisant regretter que l'avenir ne soit pas déjà là. La patience, c'est Geoffroy et Nicole qui se réjouissent de la moindre victoire de leur fille Bénédicte qui est handicapée, sans s'agacer de ce que les progrès ne soient pas plus rapides ou plus spectaculaires. La patience, c'est Sylvie qui écoute de tout son cœur les confidences de sa fille de 15 ans, alors qu'il est 18 heures et que la table familiale comptera une bonne douzaine de convives ce soir.

- La patience est inséparable de l'abandon à la Providence. Pourquoi sommes-nous impatients ? Bien souvent, c'est parce que nous avons peur : peur que nos enfants ne soient pas heureux, peur qu'ils grandissent mal, peur de ne pas mener à bien notre mission de parents, peur de ne pas tenir le coup dans l'épreuve, etc. Si nous réfléchissons bien, nous voyons que, le plus souvent, nos impatiences sont liées à des manques de confiance. Nous voudrions déjà tenir la victoire parce que, dans le fond, nous ne sommes pas sûrs qu'elle nous soit acquise. Notre impatience peut aussi venir de ce nous voulons gagner sur tous les plans : nous voudrions Dieu et l'argent, la réussite de nos projets et la venue du Royaume. Notre cœur est tourmenté parce que divisé.

- La patience n'est pas une attitude passive : elle ne se contente pas de «tuer le temps» en attendant la conversion ou les progrès. Elle encourage, pardonne, accompagne avec tendresse et compassion. Elle est le contraire de la résignation. Patienter, c'est espérer : c'est vivre pleinement l'aujourd'hui de Dieu parce que nous savons que, ressuscités avec le Christ, nous possédons déjà la victoire. Patienter, c'est prendre le temps de vivre cet aujourd'hui qui nous comble parce que, déjà, Dieu s'y donne à nous en plénitude. Patienter, c'est voir à travers les erreurs, les chutes et le péché lui-même, les signes de la miséricorde de Dieu, à jamais victorieux du mal et de la mort.

(1) Livre des Proverbes 16, 32. (2) Epître aux Galates 5, 16 et 22
 
Christine Ponsard pour Famille Chrétienne

21/11/2014

Des prêtres pour demain: témoignage de l'abbé Fournié


Voir aussi:

> Des prêtres pour demain

Le pape François : Faites fructifier les talents pour les autres !

3453886_3_dd61_le-pape-francois-aux-journees-mondiales-de-la_5a1c37c791c77f8478b02de576294c6d-420x210.jpgChers frères et sœurs, bonjour.

 

L'Evangile de ce dimanche est la parabole des talents, tirée de saint Matthieu (25,14-30).

 

Elle raconte l'histoire d'un homme qui, avant de partir en voyage, convoque ses serviteurs et leur confie son patrimoine en talents, des pièces de monnaie anciennes de grande valeur. Ce maître confie cinq talents au premier serviteur deux au second, un au troisième. Pendant l'absence de leur maître, les trois serviteurs doivent faire fructifier ce patrimoine. Le premier et le second serviteur doublent chacun le capital de départ; le troisième, au contraire, par peur de tout perdre, enterre le talent reçu dans un trou. Au retour de leur maître, les deux premiers reçoivent louange et récompense, quant au troisième, qui ne restitue que l'argent reçu, reçoit des reproches et une punition.

 

La signification est claire. L'homme de la parabole représente Jésus, les serviteurs, c’est nous, et les talents, c’est le patrimoine que le Seigneur nous confie. Quel est ce patrimoine? Sa Parole, l'Eucharistie, la foi en notre Père céleste, son pardon ... en somme, beaucoup de choses, ses biens les plus précieux. Voilà le patrimoine qu'il nous confie. Non seulement à conserver, mais à accroître!

 

Alors que dans l'usage courant, le terme «talent» indique une qualité individuelle marquée - par exemple un talent pour la musique, le sport, etc -, dans la parabole les talents représentent les biens que le Seigneur nous confie afin que nous les fassions fructifier.

 

Le trou creusé dans le sol par le «serviteur méchant et paresseux » (v. 26) indique la peur du risque qui bloque la créativité et la fécondité de l’amour. Parce que la peur des risques de l'amour nous bloque. Jésus ne nous demande pas de conserver sa grâce dans un coffre-fort! Jésus ne demande pas cela, mais il veut que nous l’utilisions pour le bien des autres. Tous les biens que nous avons reçus, c’est pour les donner aux autres, et ainsi qu’ils croissent.

 

C’est comme s’il nous disait: «Voici ma miséricorde, ma tendresse, mon pardon: prends-les, et fais-en un large usage ». Et nous, qu'avons-nous fait? Qui avons-nous «contaminé» par notre foi? Combien de personnes avons-nous encouragé par notre espérance? Combien d'amour avons-nous partagé avec notre prochain? Ce sont des questions qui nous feront du bien. N’importe quel milieu, même le plus éloigné et inaccessible, peut devenir le lieu où faire fructifier les talents. Il y a des situations ou des lieux fermés à la présence et au témoignage chrétien. Le témoignage que Jésus nous demande n’est pas fermé, il est ouvert, il dépend de nous.

 

Cette parabole nous pousse à ne pas cacher notre foi et notre appartenance au Christ, à ne pas enterrer la parole de l'Évangile, mais à la faire circuler dans notre vie, dans les relations, dans les situations concrètes, comme une force qui interpelle, qui purifie, qui renouvelle. De même que le pardon que le Seigneur nous donne spécialement dans le sacrement de la réconciliation: ne le gardons pas enfermé en nous-mêmes, mais laissons-le déployer sa force, qu’il fasse tomber les murs que notre égoïsme a édifiés, qu’il nous fasse faire le premier pas dans les relations bloquées, reprendre le dialogue là où il n’y a plus de communication ... Et ainsi de suite. Faire en sorte que ces talents, ces cadeaux, ces dons que le Seigneur nous a donnés, soient pour les autres, croissent, portent du fruit, par notre témoignage.

 

Je crois que maintenant ce serait un beau geste si chacun de vous prenait l'Evangile, à la maison, l’évangile de saint Matthieu, chapitre 25, versets 14 à 30, Matthieu 25, 14-30, et si vous le lisiez et que vous le méditiez un peu: "Les talents, les richesses, tout ce que Dieu m'a donné de spirituel, de bonté, la Parole de Dieu, comment grandissent-ils chez les autres? Ou est-ce que je me contente de les garder dans un coffre-fort? ".

 

Et en outre, le Seigneur ne donne pas à tous les mêmes choses ni de la même manière: il nous connaît personnellement et il nous confie ce qui est juste pour nous; mais en tous, en tous, il y a quelque chose d’égal : la même, immense confiance. Dieu nous fait confiance, Dieu a de l’espérance en nous! Et elle est la même pour tous. Ne le décevons pas ! Ne nous laissons pas tromper par la peur, mais rendons confiance pour confiance ! La Vierge Marie incarne cette attitude de la façon la plus belle et la plus complète. Elle a reçu et accueilli le don le plus sublime, Jésus en personne, et à son tour elle l’a offert à l'humanité avec un cœur généreux. Demandons-lui de nous aider à être « des serviteurs bons et fidèles » pour  participer à «la joie de notre Seigneur ».

Zenit.org

> Messe du Trente-troisième dimanche du temps ordinaire

20/11/2014

J'ai crié devant le Tabernacle "Aide-moi" et une voix a résonné ...

J'ai toujours e403620_2992518458303_1422408758_3184293_742118975_n.jpgntendu parler du silence de Dieu. Lorsque vous l'appelez et qu'il ne répond pas, lorsque vous demandez et qu'il n'exauce pas. Il y a un vide dans nos vies et nous crions : « Où es-tu Seigneur ? Pourquoi ton silence ? » Voici dix ans déjà, mon fils nouveau-né a été hospitalisé. Les choses n'allaient pas bien. Dieu se taisait et ne répondait pas à mes prières. J'ai voulu Lui rendre visite, Le voir face à face, dans le tabernacle. Je suis allé au sanctuaire national du Cœur Immaculé de Marie. Je me souviens de ce moment, qui m'impressionne  encore.

Je me suis arrêté devant le tabernacle. J'étais seul avec Jésus. Et j'ai presque crié : « Aide-moi ! ». Un court silence, et j'ai entendu une voix, comme sortie du tabernacle, qui répétait : « Aide-moi ! ».

Pendant un instant, qui m'a paru  une éternité, je n'ai pas su comment réagir. C'est alors que  j'ai senti une main qui se posait sur mon épaule et j'ai entendu une voix qui répétait : « Aide-moi ! ».

Me retournant, j'ai vu devant moi un homme infirme qui me regardait avec un air de profonde détresse. « D'où sort-il ? », ai-je pensé. Tendant la main, il m'a dit : « Aide-moi, je suis incapable de travailler, je peux à peine marcher ». J'ai regardé Jésus dans le tabernacle et Lui ai dit : « Toi, tu connais toutes les ficelles ! ». J'ai  souri et ajouté sur un ton badin : « Rien à faire avec toi ! »

Je me suis senti heureux en comprenant ce qu'Il me demandait : être ses mains, ses pieds, sur cette terre ; consoler, aimer, être miséricordieux. Sa réponse était très simple : s'oublier un peu et penser davantage aux autres. Tout le reste, le nécessaire, nous sera donné par surcroît. J'ai aidé ce brave homme et je ne l'ai jamais plus revu. Cela a été une expérience inoubliable. Dieu a de très belles façons de répondre à nos prières. Ce qui se passe, c'est que parfois nous n'en avons pas conscience. Trop concentrés sur d'autres choses, nous n'y prêtons pas attention. J'ai connu beaucoup de personnes qui trouvent leurs réponses dans la Bible, d'autres dans les sages conseils d'un prêtre. Moi, je les trouve dans la Bible, les prêtres, le tabernacle, la prière et la confiance que Dieu ne m'abandonnera pas.

J'ai crié devant le tabernacle : « Aide-moi ! » et une voix a résonné...