27/02/2015
Pourquoi les mamans ne terminent jamais
C'est une réalité. Mais c'est aussi une image de l'attitude humaine envers Dieu et envers la Très Sainte Vierge Marie qui intercède pour nous. La maison, c'est peut-être notre âme.
Source: CarpeDeum
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"L'esprit du Concile Vatican II" contre le Concile Vatican II
"L'herméneutique de la discontinuité risque de finir par une rupture entre Église préconciliaire et Église post-conciliaire. Celle-ci affirme que les textes du Concile comme tels ne seraient pas encore la véritable expression de l'esprit du Concile. Ils seraient le résultat de compromis dans lesquels, pour atteindre l'unanimité, on a dû encore emporter avec soi et reconfirmer beaucoup de vieilles choses désormais inutiles. Ce n'est cependant pas dans ces compromis que se révélerait le véritable esprit du Concile, mais en revanche dans les élans vers la nouveauté qui apparaissent derrière les textes: seuls ceux-ci représenteraient le véritable esprit du Concile, et c'est à partir d'eux et conformément à eux qu'il faudrait aller de l'avant. Précisément parce que les textes ne refléteraient que de manière imparfaite le véritable esprit du Concile et sa nouveauté, il serait nécessaire d'aller courageusement au-delà des textes, en laissant place à la nouveauté dans laquelle s'exprimerait l'intention la plus profonde, bien qu'encore indistincte, du Concile. En un mot: il faudrait non pas suivre les textes du Concile, mais son esprit. De cette manière, évidemment, il est laissé une grande marge à la façon dont on peut alors définir cet esprit et on ouvre ainsi la porte à toutes les fantaisies."
(Pape Benoît XVI, Discours à la Curie romaine à l'occasion de la présentation des voeux de Noël, jeudi 22 décembre 2005)
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26/02/2015
Le retour des thèses du P. Jacques Dupuis condamnées par Saint Jean-Paul II
Une liquidation organisée de Dominus Jesus
29 Janvier 2015, Saint François de Sales
Ce n’est pas un hasard si depuis quelque temps, dans l’actuel cadre doctrinal et ecclésial complexe, soit en marche - avec une vraie et propre “liquidation” organisée de Dominus Jesus - une œuvre de mise en valeur des théories du jésuite Jacques Dupuis, dont la condamnation, sous le Pontificat de Jean Paul II, fut un événement d’une portée non secondaire. Au nom du fameux “esprit du Concile” (désormais Vatican III ou IV) ont été aussi avancées des accusations ouvertes contre le Cardinal Ratzinger à l’époque - Benoît XVI -, en affirmant que le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi n’aurait pas été en harmonie avec Jean Paul II (1). Dans cette opération ce dernier est présenté - par une manœuvre politique sans trop de scrupules - comme proche même des théories (hérétiques) du Père Dupuis. On méconnait que le Pape Jean Paul II dédia l’Angelus du 1er octobre 2000 à la Déclaration Dominus Jesus, et qu’il répondait déjà : “c’est moi qui l’ai voulue, elle est parfaitement conforme à ma pensée” (2), comme relaté dans les témoignages rendus par le Cardinal Tarcisio Bertone, à l’époque Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Au même endroit (le livre “L’ultima veggente di Fatima”), le Cardinal témoigne aussi de l'intéressante genèse dudit document : à ce même Pontife étaient parvenus de nombreux témoignages de missionnaires du monde entier, selon lesquels la vague œcuméniste était en train d’apporter un dommage à la vigueur missionnaire (3).
Les fauteurs de Vatican Trois en effet ont une spéciale antipathie pour la Déclaration Dominus Jesus, vue comme un texte qui voulut poser, quoique avec les limites des textes de compromis, un frein au projet d'extrême dissolution des contenus de la foi. La dissension ne se limite pas à des parties accidentelles ou à ce qui pourrait, dans une certaine mesure, être encore une question ouverte, mais elle se déchaine spécialement sur le fond du sujet, c’est-à-dire sur l’unicité du salut en Jésus-Christ et seulement par Lui, en diffusant dans les faits ouvertement l’hérésie. Une telle contestation, qui couve discrètement sous les cendres depuis des années (en février 2011 notre revue avait écrit L’Osservatore Romano attaque "Dominus Jesus" et la Commission Ecclesia Dei), entraine aussi l’autre texte connexe à la problématique et malheureusement connu presque seulement par les spécialistes, la Notification sur le livre du Père Dupuis (4). C’est sur cette dernière que nous nous arrêterons; en effet, elle - plus concise et plus ponctuelle que Dominus Jesus à laquelle elle renvoie - utilise des expressions qui ont la “faute” d’un certain courage doctrinal et d’une certaine netteté expressive. Affirmations qui, ce n’est pas un hasard, ont attiré les violentes attaques de “l’Ecole de Bologne” et aussi de ceux qui - sur la famille et le mariage - voudraient justifier théologiquement le divorce entre l’Evangile du Christ et un nouveau “souffle de l’Esprit”. Un dessein théologique (ou plutôt idéologique) assez vaste.
Le Père Dupuis et la condamnation des doctrines hérétiques
Le Père Jacques Dupuis, jésuite, nait en Belgique en 1923. Le religieux passe une grande partie de son activité en Inde où il s’interroge sur la question du salut pour ceux qui se trouvent en dehors de l’Eglise catholique; nait ainsi un intérêt pour ladite “théologie (même là où il n’y a pas de théologie) des religions non chrétiennes”. En 1984, il est appelé à enseigner à la Grégorienne, en recevant aussi la nomination de consulteur du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux. Grâce au prestige de l’enseignement dans une telle Athénée, sa pensée “théologique” acquiert de la notoriété et des consensus, pas seulement dans l’Urbe, jusqu’en 1997 lorsqu’il publie son livre : “Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux”. C’est le moment où le Père Dupuis fait “le grand saut”, selon les dire de nombreux collègues qui ne sont pas hostiles à la figure du jésuite; c’est en effet le moment où se fait clair le passage vers les positions du “pluralisme inclusif” ou “inclusivisme pluraliste”, comme on veut. Que ces termes n’impressionnent pas, leur contenu - quoique en continuelle évolution interprétative - sera expliqué par la suite; pour l’instant nous remarquons seulement que si d’un côté ils sont utiles aux théologiens pour cataloguer les lignées de pensée (même hétérodoxes), d’un autre côté ils servent aussi à faire passer en douce comme “théorie soutenable parmi tant d’autres” ce qui n’est par contre qu’hérésie pure et simple (5).
Nous posons comme prémisse que pour la doctrine de l’Église le salut en dehors des confins visibles de l’Eglise catholique n’est pas impossible, et - sans attendre la découverte des Amériques, ni les théoriciens de “l’inclusisivisme pluraliste” d’aujourd’hui - Saint Thomas en parle déjà (6), mais une telle union au Christ Sauveur arrive “malgré” l’appartenance aux fausses religions. C’est-à-dire que l’appartenance à celles-ci n’est absolument pas cause de salut, parce qu’elles ne sont pas instrument de la grâce du Christ, au contraire en elles-mêmes elles sont un obstacle au salut. Il est vrai cependant qu’accidentellement peuvent être présent en elles certaines vérités en tant que dérivées de la Révélation primitive, de la loi naturelle ou aussi d’une intervention surnaturelle (quoad modum) qui n’est pas impossible dans des cas singuliers, qui ne renvoient pas à la fausse religion en tant que telle. C’est le cas par exemple, traditionnellement admis, des Sibylles païennes, lesquelles purent prophétiser le vrai sur le Christ. Jamais cependant l’intervention divine accrédite de telles fausses religions, mais elle permet seulement qu’en elles demeurent des lueurs de vérité, pour que soit facilité l’abandon de l’erreur et qu’on rentre - ou du moins qu’on ait le désir même seulement implicite d’entrer (cf Mystici Corporis) - dans l’unique Arche de salut : l’Eglise Catholique, Apostolique et Romaine, c’est-à-dire l’unique société surnaturelle visible qui soit médiatrice de salut.
Qu’est ce donc que le dit “pluralisme inclusif” ou “l’inclusivisme pluraliste” de Dupuis, dont Enzo Bianchi avait fait l’éloge sur Avvenire du 22 septembre 1997 : “contribution très précieuse, presqu’un guide, une boussole, qui peut orienter le chemin de la théologie chrétienne face au troisième millénaire entrant” ? En quoi consiste une telle doctrine que l’École de Bologne aussi apprécie et propage avec tant d’enthousiasme ?
Comme le sait bien celui qui connait la tactique des modernistes, ils affirment rarement de façon claire ce qui est condamné ouvertement par l’Église, ils insinuent plutôt des contenus dangereux pour le dogme - même en se rétractant si nécessaire dans d’autres contextes - pour ensuite revenir à la charge avec une dose de venin plus grande encore. Très souvent ensuite ils font usage de la donnée subjectivo-immanente, en concentrant l’analyse sur les intentions internes (et insondables) des auteurs, d’ailleurs interprétées de façon élastique et “utile”, plutôt que sur la signification des mots ou des textes.
Une fois cette prémisse posée et pour en venir au Père Dupuis, du fait que son cœur n’est connu que par Dieu et du fait que les récentes déclarations-interprétations d’Alberto Melloni (7) à ce sujet ne sont pas pleinement vérifiables, à cause aussi de la mort de l’auteur, il faut s’en tenir - comme toujours dans ce cas - à la seule donnée objective. Telle a toujours été l’attitude du Saint Office, qui condamne ou approuve le sens objectif des phrases écrites ou dites. Si par ailleurs l’auteur avait une intention différente ou s’il s’est mal exprimé, tant mieux, cela voudrait dire que sa faute est moindre ou même nulle, mais cela n’enlève pas qu’un texte puisse être hérétique et donc dommageable pour la foi, et qu’en conséquence il soit à sanctionner publiquement. Si ensuite l’auteur est honnête, il peut se rétracter, accepter la doctrine catholique dans sa claire formulation traditionnelle et, s’il n’a jamais voulu la corrompre, il serait aussi une bonne chose qu’il s’excuse humblement envers l’Église - Fénelon le fit de la chaire - pour le dommage involontaire apporté aux âmes. Nous ajoutons aussi l’affirmation, pour ceux qui veulent vraiment rester sur le terrain subjectif, que fit Jacques Dupuis lui-même, lequel suite à l’acceptation de la Notification de 2001 confirmait “ sa volonté de rester fidèle à la doctrine de l’Église et à l’enseignement du Magistère”(8).
En faisant maintenant abstraction des dispositions internes du jésuite cité, dont l'intérêt - en dépit de l’instrumentalisation qu’en fait la faction progressiste - est en soi assez relatif, nous remarquons que le “pluralisme inclusif” du livre en question non seulement cherche à expliquer les voies mystérieuses de Dieu, qui ne dédaigne pas d’offrir une certaine possibilité de salut aussi aux non catholiques, mais il ouvre même la route à des voies de salut qui ne passeraient pas par Jésus-Christ. De telles voies - parmi lesquelles celle de l’hindouisme, bien connu par Dupuis - seraient possible en vertu d’une étrange œuvre universelle du Verbe ainsi que de celle de l’Esprit. Les fausses religions ne seraient même plus des instruments à inclure - thèse déjà en soi digne de censure - dans le projet salvifique du Christ, qui se servirait d’elles en tant que telles pour infuser la grâce, mais on s’aventure même dans une idée de “complémentarité” des autres religions par rapport au Christianisme. Cela serait comme si le salut, à travers le Verbe et l’Esprit, devenait possible même dans les fausses religions non seulement “malgré elles” comme l’affirme la droite doctrine; non seulement “en se servant d’elles, quoique non principalement”, ainsi que le dit un certain “relativisme modéré” appelé (euphémistiquement) “christocentrisme inclusif”; mais même “par elles” en tant que “voies complémentaires” - de fait alternatives - au salut par Jésus-Christ. Nous sommes face à la recherche d’un fondement spéculatif pour une structure qui apparait plutôt comme une sorte de relativisme “inclusivo-panthéiste”. Le Père Dupuis - avec une certaine cohérence interne - arrive à s’interroger sur comment et quand se réalisera la souhaitée “convergence universelle” de toutes les religions, mais il utilise aussi des expressions sur la “complémentarité réciproque” et sur l’effectif “enrichissement et transformation réciproques” que de telles religions peuvent apporter au Christianisme et cela non seulement dans l’ordre socio-culturel mais même dans l’ordre surnaturel du salut (9).
La condamnation des hérésies connexes à l’œuvre de Dupuis
Le 24 janvier 2001, après une longue analyse et avec des mots qui ne manquent pas de trouver des excuses subjectives pour l’auteur, par ordre du pape Jean Paul II, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, à l’époque le Cardinal Ratzinger, “dans le but de sauvegarder la doctrine de la foi catholique d’erreurs, d’ambiguïtés ou d’interprétations dangereuses” - lit-on dans le Préambule - signe la Notification sur le livre du P. Jacques Dupuis, s.j.,«Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux». La Notification avec un ton assez clair (les mots en gras sont de la Rédaction) affirme d’abord qu’ “il faut croire fermement que Jésus-Christ, Fils de Dieu fait homme, crucifié et ressuscité, est le médiateur unique et universel du salut de toute l’humanité” (n°1). Ensuite - les erreurs du Père Dupuis altérant plus ou moins indirectement aussi la doctrine de l’union hypostatique et de la divinité du Christ - la Notification affirme : “Il faut aussi croire fermement que le Jésus de Nazareth, Fils de Marie et seul Sauveur du monde est le Fils et le Verbe du Père. En raison de l’unité du plan divin de salut, qui a son centre en Jésus-Christ, il faut tenir en outre que l’œuvre salvifique du Verbe est accomplie dans et par Jésus-Christ, Fils incarné du Père, en tant que médiateur du salut de toute l’humanité. Il est donc contraire à la foi catholique non seulement d’affirmer une séparation entre le Verbe et Jésus ou une séparation entre l’action salvifique du Verbe et celle de Jésus, mais aussi de soutenir la thèse d’une action salvifique du Verbe comme tel, dans sa divinité, indépendamment de l’humanité du Verbe incarné” (n°2).
Elle déclare aussi qu’il n’y a aucune complémentarité des autres religions dans la voie du salut parce que : “la révélation historique de Jésus-Christ offre tout ce qui est nécessaire pour le salut de l’homme et n’a pas besoin d’être complétée par d’autres religions” et qu’ “il est donc contraire à la foi de l’Église de soutenir que la révélation par/en Jésus-Christ soit limitée incomplète ou imparfaite” (n°3).
Ainsi il est aussi “contraire à la foi catholique de considérer les diverses religions du monde comme des voies complémentaires à l’Église pour ce qui est du salut” (n°6). Et “considérer comme voies de salut ces religions, prises comme telles, n’a aucun fondement dans la théologie catholique; en effet, elles présentent des lacunes, des insuffisances et des erreurs sur les vérités fondamentales regardant Dieu, l’homme et le monde” (n°8).
On ne peut pas parler non plus d’un “souffle de l’Esprit Saint” qui dépasse l’Évangile et qui va au-delà de Jésus-Christ et de Ses paroles de vie éternelle : “La foi de l’Église enseigne que l’Esprit Saint, à l’œuvre après la résurrection de Jésus-Christ, est encore l’Esprit du Christ envoyé par le Père qui opère de manière salvifique aussi bien dans les chrétiens que dans les non-chrétiens. Il est donc contraire à la foi catholique de considérer que l’action salvifique de l’Esprit Saint puisse s’étendre au-delà de l’unique économie salvifique universelle du Verbe incarné” (n°5).
Un texte encombrant
Il est notoire que les ennemis de la Notification sur le livre de Dupuis n’aiment pas non plus Dominus Jesus, mais la Notification en raison de certaines condamnations laconiques de ce qui est “contraire à la foi catholique” et en raison de certaines affirmations circonscrites de ce “qu’il faut croire fermement”, demeure pour eux le texte le plus odieux de ces dernières années. Et cela bien au-delà des seules discussions théologiques sur la pensée du jésuite belge. L’enjeu est bien plus élevé et en même temps plus concret. Il suffit de la relire rapidement - elle est même assez courte - pour s’en rendre compte (ici le texte intégral).
En effet, la haine récemment déversée sur ce texte a aussi pour raison une actualité plus brulante. Les thèses connues et insoutenables qu’on voulait imposer au récent Synode sur la famille, on le sait, ont été précédées par une œuvre “théologique” qui permettait “d’outrepasser” l’obstacle posé par les trop claires paroles du Christ. Il était nécessaire de poser l’hypothèse d’un “souffle de l’Esprit” qui sauve les hommes “au-delà” de ce qu’ils appellent “l'événement Christ”, en permettant ainsi d’aller “au-delà” des paroles de l’Évangile. Ce n’est pas un hasard si “l’aspect théologique” qu’on voulait donner à certaines thèses synodales sur l'accès sans distinction à l’Eucharistie - courageusement refusées, du moins en 2014 - était celui de faire un parallélisme avec “la largeur” des voies de salut des non chrétiens. “Voies” qui pourraient aller d’une certaine façon même “au-delà du Christ” (quoiqu’en sauvant la façade par quelques éventuelles référence à Lui) et “au-delà de Sa loi”... De tels discours ont été tenus ouvertement surtout pendant la préparation du Synode (qu’on voit à ce sujet la présentation en juin 2014 du Documentum laboris) et ils ont aussi leurs lointaines racines doctrinales dans cette notion de salut et de grâce que la Notification condamne. En effet, le document affirme qu’un vague “souffle de l’Esprit” - pas “Saint” parce que séparé du Christ et de son Évangile qui ne peuvent jamais être “outrepassés” - n’est pas et ne sera jamais cause de salut universel. Il s’en suit donc au moins un redimensionnement indirect des autres théories dérivées du “spiritualisme panthéiste”, si cher à une certaine littérature allemande (Cf. L’influence de Luther derrière la “thèse Kasper”?).
Au sujet de l’apparent et postérieur retour du Père Dupuis aux erreurs qu’il avait déjà réprouvés, nous remarquons que cette donnée, tout en n’étant pas à exclure, est cependant à nuancer par rapport à l’instrumentalisation des publications actuelles; la plupart des affirmations se fondent en effet sur des textes que l’auteur ne publia pas de son vivant. Nous rappelons aussi que la Notification “approuvée par le Saint Père [Jean Paul II ] durant l’audience du 24 novembre 2000, a été présentée au Père Jacques Dupuis et acceptée par lui. En signant ce texte, l’Auteur s’est engagé à reconnaître les thèses énoncées et à s’en tenir à l’avenir, dans ses activités théologiques et ses publications aux contenus doctrinaux indiqués dans la Notification” (10).
En conclusion, il faut souligner que le problème implique toute l’Église, bien au-delà des événements personnels du complexe jésuite. A ceux qui utilisent le défunt pour des manœuvres politico-idéologiques, nous répondons : Iam parce sepulto. Et nous ajoutons que si la pertinace obstination dans l’erreur et dans l’hérésie que dans les faits on lui attribue peut bénéficier peut-être de circonstances atténuantes, par contre de ce privilège bienveillant ne peuvent pas en bénéficier ceux qui s’obstinent sans retenue et continuent aujourd’hui à défendre des thèses condamnées même sévèrement, jusqu’au point de s’opposer dans les pages des grands quotidiens et même dans un cadre théologique autorisé - avec une persévérance luciférienne - à l’évidence de la doctrine catholique.
La Rédaction de Disputationes Theologicae
__________
1) Cf. A. Melloni, “La salvezza è di tutti, non sono eretico”, attacco a Dupuis per colpire Woytila, in Corriere della Sera, 4 gennaio 2015, p. 12.
2) T. Bertone, L’ultima veggente di Fatima, Milano 2007, p. 113.
3) Ibidem, p. 112.
4) Congregation pour la Doctrine de la Foi, Notification sur le livre du P. Jacques Dupuis, s. j., “Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux” Paris, Cerf 1997, 24 janvier 2001 [Notification].
5) Cf. par exemple l’encadrement générale de la question chez P.F. Knitter, Introduzione alle Teologie delle Religioni, Brescia 2005; cf. aussi F. Patsch, Metafisica e religioni: strutturazioni proficue, una teologia delle religioni sulla base dell’ermeneutica di Karl Rahner, Roma 2011, pp. 389 e ss.
6) Sur les effets du “Baptême de désir” cf. S. Th., IIIa, q. 68, a. 2 corpus; IIIa, q. 69, a. 4, ad secundum; Ia IIae, q. 106, a. 1, ad tertium.
7) Cf. note 1.
8) Notification, cit., Préambule.
9) Jacques Dupuis, Verso una teologia cristiana del pluralismo religioso, Brescia, 1997, pp. 19, 439, 337-341, passim.
10) Notification, cit., Préambule.
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Notification sur le livre du P. Jacques Dupuis, S.J. - Congrégation pour la Doctrine de la Foi
CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI
NOTIFICATION
sur le livre du
P. JACQUES DUPUIS, S.J.,
«Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux»
Paris, Cerf 1997
Préambule
Après un examen de l’œuvre du P. Jacques Dupuis, S.J., Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux (Paris, 1997), la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a décidé d’en approfondir l’étude selon sa procédure ordinaire, telle qu’elle a été fixée par le chapitre III du Règlement pour l’examen des doctrines.
Il faut souligner tout d’abord que l’Auteur propose dans ce livre une réflexion introductive à une théologie chrétienne du pluralisme religieux. Il ne s’agit pas simplement d’une théologie des religions, mais d’une théologie du pluralisme religieux, qui veut rechercher, à la lumière de la foi chrétienne, la signification que revêt la pluralité des traditions religieuses à l’intérieur du dessein de Dieu sur l’humanité. Conscient du caractère problématique de sa perspective, l’Auteur lui-même ne se cache pas que les questions soulevées par son hypothèse pourraient être aussi nombreuses que les solutions qu’il propose.
A la suite de l’examen effectué et des résultats obtenus dans le dialogue avec l’Auteur, tenant compte également des analyses et des avis exprimés par les Consulteurs sur les Réponses données par celui-ci lors de la Session Ordinaire du 30 juin 1999, les Eminents Pères ont reconnu sa tentative de rester dans les limites de l’orthodoxie, tout en s’efforçant de traiter des problématiques inexplorées jusqu’ici. En même temps, tout en considérant la bonne disposition à fournir les éclaircissement jugés nécessaires manifestée dans ses réponses ainsi que sa volonté de rester fidèle à la doctrine de l’Eglise et à l’enseignement du Magistère, ils ont constaté que dans le livre sont contenues de graves ambiguïtés et des difficultés sur des points doctrinaux importants qui peuvent conduire le lecteur à des opinions erronées ou dangereuses. Ces points concernent l’interprétation de la médiation salvifique unique et universelle de Jésus Christ, l’unicité et la plénitude de la Révélation dans le Christ, l’action salvifique de l’Esprit Saint, l’ordination de tous les hommes à l’Eglise, la valeur et la signification de la fonction salvifique des religions.
La Congrégation pour la Doctrine de la Foi, après avoir accompli la procédure ordinaire de l’examen dans toutes ses phases, a décidé de rédiger une Notification[1] dans le but de sauvegarder la doctrine de la foi catholique d’erreurs, d’ambiguïtés ou d’interprétations dangereuses. Cette Notification, approuvée par le Saint Père durant l’audience du 24 novembre 2000, a été présentée au Père Jacques Dupuis et acceptée par lui. En signant ce texte, l’Auteur s’est engagé à reconnaître les thèses énoncées et à s’en tenir à l’avenir, dans ses activités théologiques et ses publications aux contenus doctrinaux indiqués dans la Notification, dont le texte devra apparaître aussi dans les éventuelles réimpressions ou rééditions du livre en question ainsi que dans ses traductions.
La présente Notification n’entend pas exprimer un jugement sur la pensée subjective de l’Auteur; elle se propose plutôt d’énoncer la doctrine de l’Eglise à propos de certains aspects des vérités doctrinales énoncées ci-dessus. Elle voudrait, en même temps, réfuter les opinions erronées et dangereuses auxquelles le lecteur pourrait être conduit, indépendamment des intentions de l’Auteur, en raison des formulations ambiguës et des explications insuffisantes de différents passages du livre. Elle voudrait offrir ainsi aux lecteurs catholiques un critère d’évaluation sûr et conforme à la doctrine de l’Eglise, pour éviter que la lecture de l’ouvrage n’induise de graves équivoques et malentendus.
I. A propos de la médiation salvifique unique et universelle de Jésus-Christ
1. Il faut croire fermement que Jésus-Christ, Fils de Dieu fait homme, crucifié et ressuscité, est le médiateur unique et universel du salut de toute l’humanité.[2]
2. Il faut aussi croire fermement que le Jésus de Nazareth, Fils de Marie et seul Sauveur du monde est le Fils et le Verbe du Père.[3] En raison de l’unité du plan divin de salut, qui a son centre en Jésus-Christ, il faut tenir en outre que l’œuvre salvifique du Verbe est accomplie dans et par Jésus-Christ, Fils incarné du Père, en tant que médiateur du salut de toute l’humanité.[4] Il est donc contraire à la foi catholique non seulement d’affirmer une séparation entre le Verbe et Jésus ou une séparation entre l’action salvifique du Verbe et celle de Jésus, mais aussi de soutenir la thèse d’une action salvifique du Verbe comme tel, dans sa divinité, indépendamment de l’humanité du Verbe incarné.[5]
II. A propos de l’unicité et de la plénitude de la révélation de Jésus-Christ
3. Il faut croire fermement que Jésus-Christ est le médiateur, l’accomplissement et la plénitude de la révélation.[6] Il est donc contraire à la foi de l’Eglise de soutenir que la révélation par/en Jésus-Christ soit limitée incomplète ou imparfaite. En outre, même si on ne possédera la pleine connaissance de la vérité divine qu’au jour de la venue glorieuse du Seigneur, la révélation historique de Jésus-Christ offre tout ce qui est nécessaire pour le salut de l’homme et n’a pas besoin d’être complétée par d’autres religions.[7]
4. Il est conforme à la doctrine catholique d’affirmer que les grains de vérité et de bonté qui se trouvent dans les autres religions participent d’une certaine manière aux vérités contenues par/en Jésus-Christ.[8]Par contre, considérer que ces éléments de vérité et de bonté, ou certains d’entre eux, ne dérivent pas ultimement de la médiation-source de Jésus-Christ, est une opinion erronée.[9]
III. A propos de l’action salvifique universelle de l’Esprit Saint
5. La foi de l’Eglise enseigne que l’Esprit Saint, à l’œuvre après la résurrection de Jésus-Christ, est encore l’Esprit du Christ envoyé par le Père qui opère de manière salvifique aussi bien dans les chrétiens que dans les non-chrétiens.[10] Il est donc contraire à la foi catholique de considérer que l’action salvifique de l’Esprit Saint puisse s’étendre au-delà de l’unique économie salvifique universelle du Verbe incarné.[11]
IV. A propos de l’ordination de tous les hommes à l’Eglise
6. Il faut croire fermement que l’Eglise est signe et instrument de salut pour tous les hommes.[12] Il est contraire à la foi catholique de considérer les diverses religions du monde comme des voies complémentaires à l’Eglise pour ce qui est du salut.[13]
7. Selon la doctrine catholique, les adeptes des autres religions sont eux aussi ordonnés à l’Église et sont tous appelés à en faire partie.[14]
V. A propos de la valeur et de la fonction salvifique des traditions religieuses
8. Selon la doctrine catholique, il faut tenir que: «ce que l’Esprit fait dans le cœur des hommes et dans l’histoire des peuples, dans les cultures et les religions, remplit une fonction de préparation évangélique (cf. Const. dogm. Lumen gentium, n. 16)».[15] Il est donc légitime de soutenir que l’Esprit Saint pour sauver les non-chrétiens, utilise aussi les éléments de vérité et de bonté qui se trouvent dans les diverses religions, mais considérer comme voies de salut ces religions, prises comme telles, n’a aucun fondement dans la théologie catholique; en effet, elles présentent des lacunes, des insuffisances et des erreurs[16] sur les vérités fondamentales regardant Dieu, l’homme et le monde.
En outre, le fait que les éléments de vérité et de bonté des différentes religions puissent préparer les peuples et les cultures à accueillir l’événement salvifique de Jésus-Christ, ne suppose pas que les textes sacrés des autres religions puissent être considérés comme complémentaires à l’Ancien Testament, qui est la préparation immédiate à l’événement du Christ.[17]
Au cours de l’audience du 19 janvier 2001, le Souverain Pontife Jean-Paul II, à la lumière des derniers développements, a confirmé son approbation de la présente Notification, décidée lors de la Session Ordinaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et en a ordonné la publication.
A Rome, au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 24 janvier 2001, jour de la mémoire de Saint François de Sales.
+ Joseph Card. Ratzinger
Préfet
+ Tarcisio Bertone, SDB
Archevêque émérite de Verceil
Secrétaire
[1] En raison des tendances manifestées dans divers milieux et toujours plus présentes dans la pensée des fidèles eux-mêmes, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a publié la Déclaration “Dominus Jesus” sur l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus-Christ et de l’Eglise [AAS, 92 (2000) 742-765] pour protéger le donné essentiel de la foi catholique. La Notification s’inspire des principes indiqués dans cette Déclaration pour évaluer l’oeuvre de J. Dupuis.
[2] Cf. CONC. DE TRENTE, Décr. De peccato originali: Denz. n. 1513; Décr. De iustificatione: Denz. nn. 1522; 1523; 1529; 1530. Cf. aussi CONC. VATICAN II, Const. past. Gaudium et spes, n.10; Const. dogm. Lumen gentium, nn. 8; 14; 28; 49; 60. Jean-Paul II, Lettre enc. Redemptoris missio, n. 5: AAS 83 (1991) 249-340; Exhort. apostol. Ecclesia in Asia, n. 14: AAS 92 (2000) 449-528; CONGR. POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Décl. Dominus Jesus, nn. 13-15.
[3] Cf. CONC. DE NICEE I: Denz. n. 125; CONC. DE CHALCEDOINE: Denz. n. 301.
[4] Cf. CONC. DE TRENTE, Décr. De iustificatione: Denz. nn. 1529; 1530. Cf. aussi CONC. VATICAN II, Const. lit. Sacrosantum Concilium, n. 5; Const. past. Gaudium et spes, n. 22.
[5] Cf. JEAN-PAUL II, Lettre enc. Redemptoris missio, n. 6; CONGR. POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Décl. Dominus Jesus, n. 10.
[6] Cf. CONC. VATICAN II, Const. dogm. Dei Verbum, nn. 2; 4; JEAN-PAUL II, Lettre enc. Fides et ratio, nn. 14-15; 92, AAS 91 (1999) 5-88;CONGR. POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Décl. Dominus Jesus, n. 5.
[7] Cf.CONGR. POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Décl. Dominus Jesus, n. 6; Catéchisme de l’Eglise catholique, nn. 65-66.
[8] Cf. CONC. VATICAN II, Const. dogm. Lumen gentium, n.17; Décr. Ad gentes, n. 11; Décl. Nostra aetate, n. 2.
[9] Cf. CONC. VATICAN II, Const. dogm. Lumen gentium, n.16; JEAN-PAUL II, Lettre enc. Redemptoris missio, n. 10.
[10] Cf. CONC. VATICAN II, Const. past. Gaudium et spes, n. 22; JEAN-PAUL II, Lettre enc. Redemptoris missio, nn. 28-29.
[11] Cf. JEAN-PAUL II, Lettre enc. Redemptoris missio, n. 5; Exhort. apostol. Ecclesia in Asia, nn. 15-16; CONGR. POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Décl. Dominus Jesus, n. 12.
[12] Cf. CONC. VATICAN II, Const. dogm. Lumen gentium, nn. 9; 14; 17; 48; JEAN-PAUL II, Redemptoris missio, n. 11; CONGR. POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Décl. Dominus Jesus, n. 16.
[13] Cf. JEAN-PAUL II, Lettre enc. Redemptoris missio, n. 36; CONGR. POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Décl. Dominus Jesus, nn. 21-22.
[14] Cf. CONC. VATICAN II, Const. dogm. Lumen gentium, nn. 13 et 16; Décr. Ad gentes, n. 7; Décl. Dignitatis humanae, n. 1; JEAN-PAUL II, Lettre enc. Redemptoris missio, n. 10; CONGR. POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Décl. Dominus Jesus, nn. 20-22; Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 845.
[15] Cf. JEAN-PAUL II, Lettre enc. Redemptoris missio, n. 29.
[16] Cf. CONC. VATICAN II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 16; Décl. Nostra aetate, n. 2; Décr. Ad gentes, n. 9; Cf. aussi PAUL VI, Exhort. apostol. Evangelii nuntiandi, n. 53: AAS 68 (1976) 5-76; JEAN-PAUL II, Lettre enc. Redemptoris missio, n. 55; CONGR. POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Décl. Dominus Jesus, n. 8.
[17] Cf. CONC. DE TRENTE, Décr. De libris sacris et de traditionibus recipiendis: Denz. n. 1501; CONC. VATICAN I, Const. dogm. Dei Filius, chap. 2: Denz. n. 3006;CONGR. POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Décl. Dominus Jesus, n. 8.
11:00 Publié dans Pape, Religion | Tags : cardinal ratzinger, congrégation pour la doctrine de la foi, benoît xvi, salut, doctrine, magistère, jacques dupuis, pluralisme religieux, oecuménisme, dialogue interreligieux, panchristianisme, enzo bianchi, cardinal kasper, iet, éditions du cerf, belgique, église belge | Lien permanent | Commentaires (0)
Conférence "SOS Chrétiens d'Orient" le 1er mars 2015 à l'Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse
08:00 Publié dans Agenda/Événements/Horaires | Tags : chrétiens d'orient, chrétiens persécutés | Lien permanent | Commentaires (0)
Programme des activités à l'Abbaye de Fichermont : février - juin 2015 (Communauté du Verbe de Vie)
Adresse: |
Abbaye Notre-Dame de Fichermont Rue de la Croix 21A |
WATERLOO |
1410 |
Belgique |
Téléphone: | +32 (2) 384 23 38 |
Fax: | +32 (2) 387 28 38 |
Février
- Du vendredi 6 (19h) au dimanche 8 (15h) WEEK-END COUPLES ET FIANCÉS
« Heureux es tu ! A toi le bonheur ! » Ps 127
Une bonne nouvelle pour les couples : des clés pour être renouvelé dans l’amour conjugal et parental
Animé par Olivier et Marie Belleil (Verbe de Vie).
S'inscrire
- Du vendredi 13 (19h) au dimanche 15 (15h) WEEK-END LOUANGE POUR LES 18-30 ANS
« Louez le Seigneur tous les peuples ! » Ps 117,1
WE de formation louange pour les musiciens-chanteurs et tous ceux qui aiment la louange.
Animé par Sylvain Freymond (Jeunesse en Mission)
S'inscrire
- Dimanche 22 (de 11h à 16h30) JOURNÉE SPIRITUELLE POUR TOUS
« I love Carême »
Eucharistie, repas (s’inscrire), enseignement, démarche spirituelle, goûter.
Animée par P. Jean-Baptiste Alsac (Verbe de Vie)
Prise en charge des enfants
S'inscrire
Mars
- Du vendredi 6 (18h) au dimanche 8 (15h) WEEK-END DE DISCERNEMENT POUR TOUS
« Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » Ac 22,10
Enseignements, accompagnement, temps de prière, pistes pour discerner sa vocation.
Animé par la Communauté
S'inscrire
- Samedi 14 (de 9h30 à 22h) JOURNÉE SPIRITUELLE POUR TOUS
La guérison du coeur humain et de l’humanité
Enseignements, temps de prière, démarche spirituelle, veillée.
Animée par Mgr André-Joseph Léonard
Prise en charge des enfants
S'inscrire
- Samedi 14 (à 20h) VÉILLEE POUR TOUS
Veillée de miséricorde pour demander la guérison du coeur humain
Animée par la Communauté du Verbe de Vie
Avril
- Du mercredi 1er (18h) au dimanche 5 avril (14h) RETRAITE DE LA SEMAINE SAINTE POUR TOUS
Suivre Jésus dans sa Passion pour entrer dans la joie de sa Résurrection.
Animée par le P. Francis Goossens sm
Ouverte aux familles
- Du samedi 11 (18h) au dimanche 12 (16h30) WEEK-END DE LA MISÉRICORDE POUR TOUS
Week-end de la Miséricorde pour tous
Animé par la Communauté
Trois formules possibles :
Veillée de prière le samedi soir à 20h
Journée spirituelle le dimanche de 9h30 à 16h30 S'inscrire
Le week-end entier S'inscrire
- Du dimanche 12 au vendredi 17 PЀLERINAGE EN POLOGNE POUR TOUS
Pèlerinage-retraite en Pologne sur les pas de St Jean Paul II et de Ste Faustine
Animé par la Communauté
Pour tout renseignement et inscription : info.fichermont@leverbedevie.net
Mai
- Le samedi 9 de 9h à 17h JOURNÉE-RENCONTRE
Rencontre avec Mgr A.-J. Léonard pour les personnes séparées, divorcées et/ou remariées
- Du jeudi 14 mai (messe à 18h) au dimanche 17 (14h) RASSEMBLEMENT MAISONS DE L'ALLIANCE
Rassemblement des Maisons de l’Alliance à St Laurent sur Sèvres
- Du samedi 23 (14h) au dimanche 24 (15h) WEEK-END POUR LES JEUNES
Marche pour la paix
À l’occasion du bicentenaire de la bataille de Waterloo (18 juin 1815)
Pentecôte pour les jeunes européens (16-25 ans) : Belgique, France, Angleterre, Allemagne…
Avec la participation de Mgr André-Joseph Léonard
S'inscrire
Juin
- Le samedi 13 de 14h à 22h JOURNÉE POUR TOUS
Rencontre internationale à l’occasion du bicentenaire de la bataille de Waterloo
Enseignements et témoignages
Avec la participation de Mgr Jean-Pierre Delville
Prière œcuménique à 20h
- Du jeudi 18 au dimanche 21 PORTES OUVERTES POUR TOUS
Portes ouvertes à Notre-Dame de Fichermont
A l’occasion du bicentenaire de la bataille de Waterloo
Source : Programme de l'Abbaye de Fichermont
07:30 Publié dans Agenda/Événements/Horaires | Lien permanent | Commentaires (0)
25/02/2015
Pape François: la Belgique et les Pays-Bas sont en crise parce que personne n'y prêche la foi
Le pape a reçu les membres de l’association caritative « Pro Petri Sede », le 16 février 2015 dans la matinée, au Vatican. L’alliance « Pro Petri Sede », née au 19 siècle et présidée par Jean-Marie Scheerlinck, œuvre en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas. Elle pour principal objectif de « soutenir le Pape ».
Les membres, qui sont traditionnellement reçus par le pape tous les deux ans, remettent les dons qu'ils ont recueilli au Conseil pontifical « Cor Unum », afin de soutenir les églises locales des pays les plus pauvres.
Discours du pape François à la délégation de l'association "Pro Petri Sede"
Chers amis,
C’est avec joie que je vous souhaite la bienvenue, membres de l’Association Pro Petri Sede, à l’occasion de votre pèlerinage auprès du tombeau des Apôtres, par lequel vous nourrissez votre foi et manifestez votre fidélité au Successeur de Pierre.
Je vous exprime ma gratitude pour votre engagement au service des pauvres. Le nombre croissant de personnes marginalisées et qui vivent en grande précarité nous interpelle et demande un élan de solidarité pour leur apporter le soutien matériel et spirituel dont elles ont besoin. Et en même temps nous avons beaucoup à recevoir des pauvres que nous côtoyons et que nous aidons. Aux prises avec leurs difficultés, ils sont souvent témoins de l’essentiel, des valeurs familiales ; ils sont capables de partager avec qui est plus pauvre qu’eux et en éprouvent de la joie, comme j’ai pu le constater aussi lors de mon récent voyage apostolique en Asie. L’indifférence et l’égoïsme nous guettent toujours. L’attention aux pauvres nous enrichit en nous mettant sur un chemin d’humilité et de vérité. Saint Paul écrivait aux Corinthiens : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » (1 Co 4,7). Leur présence est un rappel de notre humanité commune, de la fragilité de la vie, de la dépendance envers Dieu et envers les frères. Je vous invite donc, particulièrement à l’occasion du Carême qui va commencer, à demander au Seigneur de vous donner un cœur miséricordieux et pauvre, qui connaisse ses propres pauvretés et qui se dépense pour les autres (cf. Message pour le Carême 2015).
Par le don généreux que vous faites aujourd’hui au Successeur de Pierre, vous venez en aide à des populations durement éprouvées en diverses régions du monde. Par cette solidarité, vous leur apportez aussi le réconfort spirituel de ne pas se sentir oubliées dans leurs épreuves, et de garder l’espérance. Je vous en remercie vivement en leur nom. Je vous invite aussi à prier avec insistance pour la paix, afin que les responsables politiques trouvent des chemins de dialogue et de réconciliation.
Chers amis, je souhaite que votre pèlerinage fasse grandir en chacun le sentiment de son appartenance à l’Église qui est une grande famille, et la joie d’annoncer à tous l’Évangile ! Que la fraternité puisse s’affermir entre vous afin de poursuivre votre mission au service des pauvres et des petits pour lesquels Jésus a un amour de prédilection ! Vous confiant à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, à saint Pierre et aux saints de vos pays, je vous accorde de grand cœur la Bénédiction apostolique, ainsi qu’à vos familles et aux membres de votre association. Et, s’il vous plaît, priez pour moi.
Mais avant de finir, je voudrais ajouter un mot. Je pense à la Belgique et aux Pays-Bas: ces deux pays ont rempli le monde de missionnaires. Et aujourd'hui ils sont en crise vocationnelle. Je voudrais vous demander de frapper à la porte du Cœur de Jésus pour qu'Il n'oublie pas la générosité qu'ont eue ces deux pays dans d'autres temps. Et qu'Il envoie des vocations à la Belgique et aux Pays-Bas afin que la foi puisse grandir davantage. Vous travaillez avec les pauvres et vous aimez les pauvres, mais pensez aussi aux pauvres de foi, qui n'ont pas la foi parce qu'il n'y a personne qui la prêche. Que le Seigneur envoie des prêtres pour annoncer la foi. Et s'il vous plaît, priez pour les vocations dans votre pays.
(Le Saint Siège - Traduction: Zenit/EspéranceNouvelle - dernier paragraphe non repris dans la version française et traduit de l'italien par Espérance Nouvelle)
Cardinal Léon-Joseph Suenens, archevêque de Malines-Bruxelles de 1961 à 1980, Cardinal Godfried Danneels, évêque d'Anvers de 1977 à 1980 et archevêque de Malines-Bruxelles de 1980 à 2010, et Mgr Johan Bonny, évêque d'Anvers depuis 2009. Aucun prêtre n'a été ordonné pour le diocèse d'Anvers en 2012, 2013 et 2014.
12:15 Publié dans Pape, Religion | Tags : pro petri sede, pape françois, crise de l'église, belgique, cardinal suenens, cardinal danneels, johan bonny, roger vangheluwe, guy harpigny, jean kockerols, léon lemmens, jean-luc hudsyn, jozef de kesel, rémy vancottem, progressisme, progressisme radical | Lien permanent | Commentaires (0)
Irak: une milice chrétienne contre l'État Islamique
Percing brillant sous la lèvre et paré de sa tenue de camouflage, le jeune combattant américain ne passe pas inaperçu dans la ville chrétienne d'Al-Qosh, posée à flanc de montagne dans le nord de l'Irak.
Après avoir servi l'armée américaine en Irak entre 2006 et 2007, celui qui se fait appeler Brett y est de retour, cette fois comme volontaire pour soutenir une milice chrétienne.
Composée d'une centaine d'hommes, la milice Dwekh Nawsha a été formée dans le but de défendre les chrétiens d'Irak des persécutions de l'organisation Etat islamique (EI).
Brett, 28 ans, incarne un mouvement émergeant d'Occidentaux qui abandonnent tout pour venir défendre les Assyriens, l'une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde.
Brett se décrit comme un "croisé"
Un tatouage de mitrailleuse sur le bras gauche et de Jésus dans une couronne d'épines sur le droit, il se décrit lui-même en plaisantant comme un "croisé".
"Le terroriste des uns est le combattant de la liberté des autres", explique Brett. "Ici, nous nous battons pour que les gens puissent vivre en paix, sans persécution, pour que les cloches de l'église continuent de sonner".
Aucun jihadiste n'a mis les pieds à Al-Qosh mais la population a fui début août, quand l'EI s'est emparé de plusieurs villages environnants.
Comme des dizaines de milliers de chrétiens du nord de l'Irak, les habitants de cette ville ont alors rejoint dans un exode massif la région autonome du Kurdistan irakien.
"Légion étrangère"
Brett explique que l'un de ses objectifs est la création d'une "légion étrangère" en Irak.
Grâce à ses talents de recruteur, il a convaincu cinq autres volontaires d'Amérique du Nord et du Royaume-Uni de le suivre. Ils ont tous, selon lui, une expérience dans l'armée ou avec des sociétés militaires privées. Et il prétend avoir 20 candidats de plus en attente.
La première recrue de Brett est Louis Park, qui a quitté les Marines en décembre.
"Je ne me suis pas bien habitué à la vie en temps de paix", explique ce Texan, en chiquant du tabac. "Je voulais revenir".
Après avoir servi en Afghanistan, Louis a été diagnostiqué avec des troubles de stress post-traumatique (PTSD) "et quelques autres trucs" qui l'ont empêché de retourner au combat avec l'armée américaine.
Dès octobre, il a commencé à mettre de l'argent de côté pour pouvoir partir en Irak se battre contre l'EI. Selon Louis, c'est surtout un moyen de défendre son propre pays, les Etats-Unis, même si la milice Dwekh Nawsha n'est pas souvent envoyée au front.
"Je suis terriblement patriotique", explique-t-il. "Si mon gouvernement ne veut pas combattre (l'EI), je le ferai".
Andrew, un quinquagénaire canadien grognon, a rejoint Dwekh Nawsha parce qu'il a entendu parler d' "abattoirs" où l'EI découperaient des gens pour alimenter un trafic d'organes, des rumeurs jamais prouvées mais largement diffusées par des organisations évangéliques et anti-musulmanes, en particulier en Amérique du Nord.
"Cowboys d'internet"
Quant à Brett, c'est un verset de la Bible qui l'a poussé à revenir en Irak. Selon lui, la résurgence de la nation Assyrienne est le signe que l'Apocalypse est en marche.
"Nous avons un rôle à jouer" dans l'avènement de la fin des temps, explique-t-il. Dwekh Nawsha signifie d'ailleurs "Futur martyr" dans le dialecte araméen local.
La milice attire aussi les déçus d'autres groupes armés, comme ceux qui s'étaient initialement enrôlés auprès des combattants kurdes.
Scott, un vétéran qui a servi dans l'armée américaine pendant sept ans, explique qu'il souhaitait rejoindre les Unités de protection du peuple (YPG), jusqu'à ce qu'il découvre qu'ils étaient "un tas de foutus gauchistes".
D'autres étrangers de Dwekh Nawsha affirment qu'ils ont été rebutés par ce qu'ils considèrent comme la fibre socialiste des kurdes des YPG, dont la résistance dans la ville syrienne Kobané face aux jihadistes de l'EI a séduit de nombreux volontaires.
Jordan Matson, un vétéran originaire du Wisconsin qui est devenu une petite célébrité parmi les combattants étrangers des YPG, rétorque que certains volontaires ont "perdu leur sang froid" face à l'intensité des combats dans Kobané.
"La plupart de ces cowboys d'internet ont fini par réaliser que ce n'est pas un déploiement militaire normal", assure Jordan. (DirectMatin/LePetitPlacide)
Quelle ingratitude! Comment ces jeunes n'ont-ils pas eu l'impression d'avoir accompli leurs aspirations les plus profondes en travaillant pour Coca-Cola, en faisant du skate board, en jouant dans le club de foot local? Comment leur désir d'héroïcité, de contemplation et de liberté ne s'est-il pas senti comblé par l'offre si généreuse de choisir entre deux plats surgelés, de regarder une série américaine ou de s'abstenir aux élections? Comment leurs espérances de pensée et d'amour ne se sont-elles pas réalisées en voyant tous les progrès en marche, à savoir la crise économique, le mariage gay, la légalisation de l'euthanasie? (Fabrice Hadjadj) ...sans oublier la GPA, la communion pour les "divorcés-remariés", et le nouveau langage pastoral inclusif.
07:00 Publié dans Actualité, Culture et société, Politique | Tags : dwekh nawsha, martyre, état islamique | Lien permanent | Commentaires (0)
24/02/2015
Le Sénat belge veut "encadrer" le trafic d'enfants et d'utérus - La KULeuven milite pour la GPA
Petite leçon de propagande transhumaniste: faites passer votre projet pour acquis et déclenchez un grand débat sur les modalités de son application. Le trafic de "matériel biologique humain" passera comme une lettre à la poste. Tour d'horizon des règles de l'art avec deux grands spécialistes, Christine Defraigne (MR) et Philippe Mahoux (PS), représentants de deux partis dont la divergence des orientations idéologiques est décidément... "évidente".
Heureusement qu'il y a la gauche et la droite pour que le citoyen libre puisse choisir entre le libéralisme moral capitaliste et le libéralisme moral socialiste. Retour à la première ligne, la boucle est bouclée.
Mais pour vous assurer un pouvoir sans partage, envoyez vos meilleurs disciples dans les institutions et maisons de presse des courants rivaux, pour qu'elles deviennent des organes de propagande à votre service.
L'ampleur du cadre légal pour la gestation pour autrui fait débat au Sénat
(Belga/La Libre - 23 février 2015) Belgique - L'idée de légiférer en matière de gestation pour autrui semble partagée par une majorité d'experts mais l'ampleur du cadre légal à envisager les divise, ont pu constater les membres de la Commission des Affaires institutionnelles du Sénat qui ont entamé il y a deux semaines un vaste chantier de réflexion en la matière. Contrairement à son collègue de l'université de Liège Patrick Wautelet, Liesbeth Pluym, de la faculté de droit de la KULeuven, ne voit pas de difficulté à imaginer un cadre qui puisse convenir à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme. Celle-ci a même imaginé un dispositif clé sur porte pour les sénateurs. Elle propose une loi laissant à un nombre limité de centres de fertilité (actuellement Bruxelles, Liège, Gand et Anvers) le soin d'agir selon des conditions strictes. "Interdire ne serait pas efficace et amènerait encore plus d'insécurité. Mieux vaut un cadre juridique", a-t-elle plaidé lundi.
Son modèle prévoit la création d'un statut sui generis dans le cadre du droit familial. Un dossier serait déposé et étudié par le centre de fertilité avant que le tribunal de la famille donne un agrément au projet. Au terme d'un délai de réflexion, on passerait alors à l'étape de la procréation. L'échevin de l'Etat civil procéderait ensuite à l'enregistrement de l'enfant et de ses parents avant que ne s'ouvre une période de contestation.
La juriste en droit familial suggère que le matériel génétique puisse également être transmis par la mère porteuse.
Afin d'éviter le tourisme de la GPA, la professeure de la KUL propose de la limiter aux résidents en Belgique (auteur(s) du projet parental et mère porteuse). Mme Pluym s'en remet à la jurisprudence internationale pour protéger les enfants nés en GPA à l'étranger.
Ce modèle a suscité lundi quelques interrogations dans le chef d'élus comme Petra De Sutter (Groen) ou Philippe Mahoux (PS) qui craignent que, sous prétexte de mieux protéger les auteurs du projet parental, on néglige les droits de la mère porteuse.
Philosophe à l'UCL et membre du Comité consultatif de bioéthique, Michel Dupuis défend pour sa part "à titre personnel" l'idée d'une loi limitant fortement le recours à la GPA. Selon lui, elle doit être réservée aux couples hétérosexuels lorsqu'une femme est atteinte d'un syndrome génétique ou d'une anomalie médicale graves et particuliers, pas un simple problème de fertilité dans son chef ou celui de son conjoint. Ne pourrait être visée par la loi que la GPA de haute technologie, ce qui exclut les cas de mère porteuse génétiquement liée à l'enfant. Enfin, obligation devrait être faite aux parents d'annoncer la vérité à l'enfant.
Cette prise de position a suscité nombre de critiques, notamment de la présidente de la Commission Christine Defraigne (MR) et Philippe Mahoux (PS). Ils ont vu dans l'obligation d'informer l'enfant une atteinte à la liberté. Par ailleurs, ont-ils rappelé, il existe désormais des lois en Belgique qui octroient des droits égaux en termes de mariage et d'adoption aux homosexuels.
Egalement auditionné lundi, Jozef Corveleyn, professeur en psychologie clinique de la KULeuven a fait état d'une étude britannique selon laquelle tant la mère porteuse que les enfants vivent positivement la GPA. Les auditions se poursuivront la semaine prochaine.
La semaine dernière, une responsable du centre de procréation médicalement assistée de l'hôpital St-Pierre à Bruxelles, qui pratique la GPA, a appelé les sénateurs à rédiger un cadre légal afin de lever toute insécurité juridique.
17:50 Publié dans Culture et société, Éthique, Politique | Tags : gpa, sénat, christine defraigne, philippe mahoux | Lien permanent | Commentaires (0)
La gestation pour autrui progressivement imposée par la CEDH
Après avoir condamné l’Italie le 27 janvier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) examine trois nouvelles affaires de gestation pour autrui (GPA) mettant en cause la France. Pour Grégor Puppinck, directeur du Centre européen pour le droit et la justice, cette succession d’affaires vise à imposer sa libéralisation.
Une nouvelle affaire de gestation pour autrui a été examinée par la Cour européenne des droits de l’homme en janvier. Quels sont les faits et les conclusions de la Cour ?
Le 27 janvier, dans l’affaire Paradiso, la Cour a condamné l’Italie pour avoir retiré à un couple l’enfant acheté 49 000 euros à Moscou en 2011. L’Italie avait refusé de reconnaître l’acte de naissance russe qui indiquait le couple comme parents et avait décidé de retirer l’enfant pour le confier à l’adoption.
Saisie par le couple, la CEDH a reconnu que l’Italie pouvait refuser de reconnaître la filiation russe car la démarche du couple constituait une fraude à la loi et une atteinte à l’ordre public. En revanche, elle a estimé que l’Italie ne pouvait pas retirer l’enfant au couple. Elle a estimé que ce dernier s’est comporté « comme des parents » durant quelques mois – alors qu’ils n’avaient aucun lien biologique avec l’enfant – et que cela suffit en soi à constituer une « vie familiale » protégée par la Convention européenne des droits de l’homme. Selon la Cour, pour pouvoir retirer l’enfant, il aurait fallu des motifs tels que des violences physiques ou des actes de pédophilie.
Dans cette affaire, les juges n’ont pas considéré que les conditions de la naissance de l’enfant – le fait qu’il ait été acheté et que le couple ait agi en fraude à la loi – étaient des motifs graves…
Quelles sont les conséquences de cette décision ?
La Cour présuppose qu’il est indifférent, au pire conforme à l’intérêt de l’enfant, d’être éduqué par les personnes qui l’ont acheté, qui ont abusé de la pauvreté de ses parents et l’ont constitué orphelin. La Cour de Strasbourg s’estime mieux placée que les juridictions italiennes, qui elles ont vu l’enfant et le couple, pour apprécier l’intérêt de l’enfant.
Cette décision va à l’encontre du droit international qui interdit la vente d’enfants et qui oblige les États à ne pas donner effet à cette vente.
Si l’on s’en tient aux arguments des juges, il suffit de vivre six mois avec un enfant, quel que soit le moyen par lequel vous l’avez obtenu, pour pouvoir le garder… au nom de l’intérêt de l’enfant ! L’achat d’un enfant confère ainsi aux acquéreurs un droit sur cet enfant au nom de l’intérêt de l’enfant tel que déterminé par les juges. D’un crime naît un droit. Cette décision va à l’encontre du droit international qui interdit la vente d’enfants et qui oblige les États à ne pas donner effet à cette vente.
Comment expliquer que la Cour ait adopté cette position ?
La CEDH ne considère pas, ou plus, la façon dont sont obtenus ces enfants car cela irait à l’encontre des phénomènes contemporains majeurs que sont l’explosion de la famille (divorce, familles recomposées, mariage gay…) et les nouvelles possibilités de procréation artificielle. La Cour, comme une partie de la société, agit comme si l’origine et le cadre de vie des enfants étaient secondaires, comme si la famille n’était qu’un amalgame temporaire d’individus libres. Combien sont prêts à renoncer à la liberté de divorcer pour le bien des enfants ? De même, combien sont prêts à renoncer à la PMA et à la GPA ?
Plus fondamentalement, le remplacement de la « famille biologique stable » par la « famille contractuelle » comme modèle et réalité sociaux est une étape nouvelle du processus historique de « libération » individuelle dont les droits de l’homme sont l’un des principaux instruments. Pour libérer l’individu et créer une société égalitaire, il faudrait détruire la « famille biologique », car elle est non seulement l’unité sociale fondamentale, mais elle l’est aussi à travers les générations : une entité historique, vivante par laquelle se transmet le patrimoine familial dans toutes ses composantes biologiques, matérielles, culturelles et spirituelles. À l’inverse, la « famille contractuelle », qui a trouvé dans le Pacs son cadre juridique, correspond à une société atomisée d’individus prétendument libres et autonomes.
Les enfants, qu’ils soient élevés par des parents séparés, nés de GPA ou encore avortés, sont les premières victimes de ce système : leurs besoins fondamentaux sont sacrifiés à la « liberté » des adultes. La GPA fait d’autres victimes encore : les vendeurs de gamètes et les mères porteuses. La Cour détourne le regard de ces victimes de la GPA : qu’une femme abandonne son enfant contre de l’argent n’est pas son problème dès lors que l’enfant a été acheté légalement. Elle considère ces affaires du point de vue de l’adulte commanditaire.
À cet égard, il faut garder à l’esprit que, pour juger une situation, toute personne tend spontanément à se placer mentalement dans la situation en cause et à s’identifier au protagoniste auquel elle ressemble le plus, jugeant ainsi l’affaire depuis son point de vue.
Au total, nous en sommes déjà à six affaires traitées par la Cour.
La CEDH reconnaît donc la gestation pour autrui ?
Elle prend encore des pincettes sur cette question. Elle affirme d’ailleurs qu’elle ne se prononce pas sur le principe de la GPA en soi, et dit que l’Italie, comme tout autre pays, peut interdire cette pratique sur son territoire. Mais dans les faits, sa décision vide cette interdiction de son effectivité. Les deux juges dissidents (deux des sept juges) l’ont dit : « Cet arrêt réduit à néant, non seulement la faculté pour les États d’interdire la GPA, mais aussi la légitimité même d’un tel choix législatif ».
La GPA n’est en fait qu’un mode particulier de PMA, la Cour le reconnaît d’ailleurs dans l’affaire Mennesson. Il faut être bien conscient que la PMA conduit à la GPA, qui conduit à la vente d’enfant. La vente d’enfant est déjà inscrite dans la PMA, car la FIV devient une industrie et les « donneurs » de gamètes sont le plus souvent rémunérés.
La Cour de Strasbourg a annoncé le 3 février trois nouvelles affaires en lien avec la GPA concernant la France. Est-ce un hasard ?
Au total, nous en sommes déjà à six affaires traitées par la Cour. Les deux premières concernaient déjà la France (Mennesson et Labassée) au mois de juin dernier. En septembre, elle a publié un arrêt dans une affaire contre la Belgique, puis la semaine dernière cette affaire italienne (Paradiso). Le 3 février, la CEDH a informé le gouvernement français de trois nouvelles affaires.
Quels sont les faits ?
Ces affaires concernent des enfants conçus par GPA ayant un lien biologique avec l’un ou l’autre des adultes commanditaires. Mais, à l’inverse de l’affaire Mennesson, la transaction ne se situe plus dans le contexte estival de la Floride mais dans celui, miséreux, de l’Ukraine et de l’Inde.
Le premier couple est constitué de cadres supérieurs français vivant à Dubaï. Pour effectuer leur GPA, ils décident de s’installer en Ukraine plusieurs semaines.
Les deux autres cas concernent des hommes ayant conçu des enfants par GPA dans une même clinique indienne. Ici, les enfants sont à la fois ceux de chaque homme mais aussi certainement ceux des mères porteuses. C’est une GPA low-cost. Dans l’une au moins des deux affaires indiennes, l’acquéreur est pacsé avec un autre homme qui a aussi eu recours à la GPA en Inde. Ce sera la première affaire de « GPA » impliquant des personnes de même sexe traitée par la Cour, mais elle se refusera certainement à tenir compte de cette circonstance au nom du principe de non-discrimination.
La CEDH a donc bien l’intention de faire passer la gestation pour autrui…
Elle l’impose progressivement mais rapidement. La Cour a commencé par l’affaire Mennesson et Labassée, ses affaires de référence par lesquelles elle a posé ses principes à l’occasion d’une affaire mettant en cause des couples hétérosexuels mariés ayant un lien génétique avec l’enfant conçu en Floride. Sur cette base, dans l’affaire Paradiso, la Cour est allée plus loin en statuant cette fois sur un couple non marié et sans lien génétique avec l’enfant conçu en Russie.
Dans les affaires françaises, cette fois, il s’agit d’un cas de GPA pour une personne homosexuelle et pratiquée dans une « usine à bébés » indienne. Malgré ces différences de circonstances, de plus en plus sinistres, c’est le même principe qui est imposé. C’est un engrenage, suivant un « rythme imposé par notre Cour », comme le reconnaît Dean Spielmann, le président de la Cour lors de l’audience solennelle du 30 janvier. Et c’est suivant ce « rythme » qu’elle a rendu publiques les nouvelles affaires françaises quelques jours à peine après l’arrêt Paradiso.
Le gouvernement français ne parvenait pas à imposer lui-même la GPA : des juges de la Cour de Strasbourg le font à sa place.
Dans l’esprit du public, une affaire chasse l’autre, mais selon la méthode de la Cour, chacune se construit sur la précédente, car la Cour se cite elle-même. Dire que cette méthode relève de l’orchestration n’est pas abusif : c’est ainsi que M. Spielmann décrit, lyriquement, l’interaction entre la Cour et les États en la comparant à la « danse sacrale » du Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky (1). Il indique qu’en matière de GPA, « notre Cour a été invitée […] à imprimer son tempo », et il se réjouit, à propos de la condamnation de la France de juin dernier, qu’« [e]n décidant de ne pas demander le renvoi de cette affaire devant la Grande Chambre, le gouvernement français a apporté la preuve de ce que la décision adoptée était acceptable ».
Cela signifie que le gouvernement français est d’accord pour continuer à danser, et pourquoi pas en accélérant le rythme. Celui-ci est consentant : il accepte que le droit français soit « violé » jusque dans ses principes d’ordre public. Il ne parvenait pas à imposer lui-même la GPA : des juges de la Cour de Strasbourg le font à sa place, conscients que cette décision sera bien accueillie par l’actuel gouvernement. C’est encore le président Spielmann qui le dit : « Nous nous interrogeons bien évidemment sur la manière dont nos arrêts sont reçus ».
Existe-t-il des recours pour stopper cette jurisprudence ?
Il ne reste qu’une seule possibilité : que l’Italie demande le renvoi de l’affaire Paradiso devant la Grande Chambre, qui peut opérer un revirement car la GPA n’a pour l’instant pas fait l’objet d’un arrêt. Il serait nécessaire que plusieurs États européens soutiennent une telle demande. Car si l’Italie accepte sa condamnation, la tendance sera confirmée.
La France peut-elle décider de sortir de la CEDH pour ne plus se voir imposer cette jurisprudence ?
Techniquement, c’est possible. Politiquement, c’est improbable : cela provoquerait la disparition de la Cour et du Conseil de l’Europe. Une telle institution est un miracle qui pourrait avoir une fin.
Plusieurs pays parlent de quitter la Cour : non seulement la Russie, mais aussi l’Angleterre, et plus récemment la Suisse où un référendum à ce sujet pourrait acter la supériorité de la Constitution helvétique sur la jurisprudence de la Cour. Il en a aussi été question en Macédoine.
En France, notamment au sein de l’UMP, cette question est posée de plus en plus fréquemment. Cela s’explique par l’orientation idéologique de la Cour sur les choix de société, mais aussi parce qu’il lui est de plus en plus reproché de porter atteinte aux souverainetés nationales et même d’être un obstacle à la lutte contre le terrorisme par la protection qu’elle accorde à des terroristes islamistes extra-européens menacés d’expulsion.
Le pouvoir de la Cour européenne des droits de l’homme dépasse celui des États, mais avec leur consentement.
Pour ma part, je souhaite le maintien de la CEDH car elle fait un travail excellent et nécessaire dans la plupart des affaires qui lui sont soumises. Mais elle devrait juguler l’activisme idéologique de certains juges qui nuisent à la crédibilité de l’ensemble de la Cour et la mettent en péril. Elle est menacée par 2 % d’affaires idéologiques et médiatiques, alors que ce sont les 98 % d’affaires ordinaires (en matière de détention, de torture, de procédure judiciaire, etc.) qui font sa réelle valeur et son utilité.
La CEDH ne s’arroge-t-elle pas un pouvoir qui dépasse celui des États ?
Oui, son pouvoir dépasse celui des États, mais avec leur consentement. Elle se dit « conscience de l’Europe », c’est-à-dire arbitre du juste et du bien, autorité morale. Il faut bien comprendre que les « droits de l’homme » ne sont pas du droit mais de la morale, et que la CEDH n’est pas vraiment une juridiction, mais effectivement une « conscience » : le lieu où s’exerce le jugement moral. Sa jurisprudence est d’ailleurs largement structurée sur la philosophie morale et constitue un véritable magistère, autoréférencé, en quête de cohérence et d’universalité. Cette morale entend corriger et encadrer la démocratie politique en ce qu’elle a de contingent.
La supériorité de la Cour n’est autre que celle de la vérité sur le nombre, de la justice sur la politique. On ne sort pas de la théocratie : l’ordre politique doit être sommé, couronné, par un ordre moral, fût-il matérialiste et athée. Le matérialisme et l’athéisme promettent aussi un absolu de liberté, mais à l’encontre des déterminismes, de la vie, de la mort, et finalement de Dieu, pour la plus grande gloire de « l’homme ». Ce rêve surhumain conduit notamment au chlorure de potassium et à la vente d’enfant.
Antoine Pasquier
(1) La « danse sacrale » est l’épisode final du Sacre du Printemps dans lequel une jeune fille est sacrifiée au dieu païen de la nature sous le regard de « vieux sages ».
La GPA : une atteinte grave à la dignité humaine
La gestation pour autrui est un sujet de préoccupation croissant dans le débat politique et juridique à travers toute l’Union européenne. Dans ce contexte, le groupe de travail de la Comece sur l’éthique dans la recherche et les soins de santé a publié un « Avis sur la gestation pour autrui : la question de sa régulation au niveau européen et international ». Il est présenté ce lundi 23 février au Parlement européen lors d’une conférence sous le patronage de l’eurodéputé Miroslav Mikolasik.
Ce texte explique pourquoi toutes formes de gestation pour autrui constituent une atteinte grave à la dignité humaine de ceux qui sont impliqués dans cet échange ; en particulier le fait que cette pratique instrumentalise la mère porteuse (souvent piégée dans la pauvreté et trafiquée sans scrupule) et traite l’enfant comme un objet. C’est pourquoi on ne peut en aucune circonstance consentir à une telle pratique.
Tout en prenant en considération les compétences de l’Union européenne en la matière, l’avis recommande, comme une première étape envisageable, d’évaluer la faisabilité du refus de transcrire les certificats de naissance établis dans les pays de naissance. Cela permettrait de juguler une pratique qui, comme l’avis le démontre dans une argumentation en trois étapes, va à l’encontre des valeurs fondamentales auxquelles adhère l’Union européenne.
A. P.
(Famille chrétienne - 23 février 2015)
16:10 Publié dans Culture et société, Éthique, Politique | Tags : gregor puppinck, gpa, cedh, droitdehommisme | Lien permanent | Commentaires (0)