Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/12/2014

150ème anniversaire du Syllabus du Pape Pie IX

PioNono.jpgIl y a 150 ans, le 8 décembre 1864, le Pape Pie IX publiait l'encyclique Quanta Cura ainsi que son très célèbre Syllabus des Erreurs, aussi connu sous le nom de Résumé des Principales Erreurs de notre temps.

Dans l'homélie prononcée à l'occasion de sa béatification, le Pape Jean-Paul II dit à propos de Pie IX:

"En écoutant les paroles de l'acclamation à l’Évangile:  ' Seigneur, guide-nous sur le droit chemin ' , notre pensée s'est tournée spontanément vers la vie humaine et religieuse du Pape Pie IX, Giovanni Maria Mastai Ferretti. Face aux événements tourmentés de son temps, il fut un exemple d'adhésion inconditionnée au dépôt immuable des vérités révélées. Fidèle en toute circonstance aux engagements de son ministère, il sut toujours accorder la primauté absolue à Dieu et aux valeurs spirituelles."

Et le Pape rappela également à cette occasion ce que Jean XXIII avait écrit dans son journal personnel à propos de Pie IX: "Je pense toujours à Pie IX de sainte et glorieuse mémoire, et l'imitant dans ses sacrifices je voudrais être digne d'en célébrer la canonisation." (Journal de l’Âme, Ed. San Paolo, 2000, p. 560)

> Homélie du Souverain Pontife Jean- Paul II du 3 septembre 2000

Le Syllabus des Erreurs est une liste d'affirmations fausses que le Pape Pie IX rassemble en un seul document pour les condamner fermement et solennellement comme étant contraires à la foi catholique. Il y signale également en note les références des documents du Magistère qui réfutent ou condamnent explicitement ces affirmations contraires à la foi. Le texte intégral est reproduit ci-dessous.

 

RÉSUMÉ

 

RENFERMANT LES PRINCIPALES ERREURS DE NOTRE TEMPS

 

QUI SONT SIGNALÉES
DANS LES ALLOCUTIONS CONSISTORIALES, ENCYCLIQUES ET AUTRES LETTRES APOSTOLIQUES DE N. T. S. P. LE PAPE PIE IX.

§ I.
Panthéisme, naturalisme et rationalisme absolu.

I. Il n'existe 1 aucun Être divin, suprême, parfait dans sa sagesse et sa providence, qui soit distinct de l'univers, et Dieu est identique à la nature des choses, et par conséquent assujetti aux changements ; Dieu, par cela même, se fait dans l'homme et dans le monde, et tous les êtres sont Dieu et ont la propre substance de Dieu. Dieu est ainsi une seule et même chose avec le monde, et par conséquent l'esprit avec la matière, la nécessité avec la liberté, le vrai avec le faux, le bien avec le mal, et le juste avec l'injuste (26) 2 .

II. On doit nier toute action de Dieu sur les hommes et sur le monde (26).

III. La raison humaine, considérée sans aucun rapport à Dieu, est l'unique arbitre du vrai et du faux, du bien et du mal : elle est à elle-même sa loi, elle suffit par ses forces naturelles à procurer le bien des hommes et des peuples (26).

IV. Toutes les vérités de la religion découlent de la force native de la raison humaine ; d'où il suit que la raison est la règle souveraine d'après laquelle l'homme peut et doit acquérir la connaissance de toutes les vérités de toute espèce (1, 17, 26).

V. La révélation divine est imparfaite, et par conséquent sujette à un progrès continuel et indéfini correspondant au développement de la raison humaine (1, 26).

VI. La foi du Christ est en opposition avec la raison humaine, et la révélation divine non seulement ne sert de rien, mais encore elle nuit à la perfection de l'homme (1, 26).

VII. Les prophéties et les miracles racontés dans les saintes Écritures sont des fictions poétiques, et les mystères de la foi chrétienne sont le résumé d'investigations philosophiques ; dans les livres des deux Testaments sont contenues des inventions mythiques, et Jésus-Christ lui-même est un mythe (1, 26).

1. ASS III (1867) 168. Traduction française dans Recueil, pp. 17-35.

2. Le chiffre entre parenthèses renvoie au document indiqué dans la liste ci-après.

§ II.
Rationalisme modéré.

VIII. Comme la raison humaine est égale à la religion elle-même, les sciences théologiques doivent être traitées comme les sciences philosophiques (13).

IX. Tous les dogmes de la religion chrétienne sans distinction sont l'objet de la science naturelle ou philosophie ; et la raison humaine n'ayant qu'une culture historique, peut, d'après ses principes et ses forces naturelles, parvenir à une vraie connaissance de tous les dogmes, même les plus cachés, pourvu que ces dogmes aient été proposés à la raison comme objet (27, 30).

X. Comme autre chose est le philosophe et autre chose la philosophie, celui-là a le droit et le devoir de se soumettre à une autorité dont il s'est démontré à lui-même la réalité ; mais la philosophie ne peut ni ne doit se soumettre à aucune autorité (27, 30).

XI. L'Église non seulement ne doit, dans aucun cas, sévir contre la philosophie, mais elle doit tolérer les erreurs de la philosophie et lui abandonner le soin de se corriger elle-même (27).

XII. Les décrets du Siège apostolique et des Congrégations romaines empêchent le libre progrès de la science (30).

XIII. La méthode et les principes d'après lesquels les anciens docteurs scolastiques ont cultivé la théologie ne sont plus en rapport avec les nécessités de notre temps et les progrès des sciences (30).

XIV. On doit s'occuper de philosophie sans tenir aucun compte de la révélation surnaturelle (30).

N.B. - Au système du rationalisme se rapportent pour la majeure partie les erreurs d'Antoine Günther, qui sont condamnées dans la Lettre au Cardinal Archevêque de Cologne Eximiam tuam, du 15 juin 1857, et dans la Lettre à l'Évêque de Breslau Dolore haud mediocri, du 30 avril 1860.

§ III.
Indifférentisme, Latitudinarisme.

XV. Il est libre à chaque homme d'embrasser et de professer la religion qu'il aura réputée vraie d'après la lumière de la raison (8, 26).

XVI. Les hommes peuvent trouver le chemin du salut éternel et obtenir ce salut éternel dans le culte de n'importe quelle religion (1, 3, 17).

XVII. Tout au moins doit-on avoir bonne confiance dans le salut éternel de tous ceux qui ne vivent pas dans le sein de la véritable Église du Christ (13, 28).

XVIII. Le protestantisme n'est pas autre chose qu'une forme diverse de la même vraie religion chrétienne, forme dans laquelle on peut être agréable à Dieu aussi bien que dans l'Église catholique (5).

§ IV.
Socialisme, Communisme, Sociétés secrètes, Sociétés bibliques, Sociétés clérico-libérales.

Ces sortes de pestes sont à plusieurs reprises frappées de sentences formulées dans les termes les plus graves par l'Encyclique Qui pluribus, du 9 novembre 1846 ; par l'Allocution Quibus quantisque, du 20 avril 1849 ; par l'Encyclique Nostis et Nobiscum, du 8 décembre 1849 ; par l'Allocution Singulari quadam, du 9 décembre 1854 ; par l'Encyclique Quanto conficiamur mœrore, du 10 août 1863.

§ V.
Erreurs relatives à l'Église et à ses droits.

XIX. L'Église n'est pas une vraie et parfaite société pleinement libre ; elle ne jouit pas de ses droits propres et constants que lui a conférés par son divin Fondateur, mais il appartient au pouvoir civil de définir quels sont les droits de l'Église et les limites dans lesquelles elle peut les exercer (13, 22, 23, 26).

XX. La puissance ecclésiastique ne doit pas exercer son autorité sans la permission et l'assentiment du gouvernement civil (25).

XXI. L'Église n'a pas le pouvoir de définir dogmatiquement que la religion de l'Église catholique est uniquement la vraie religion (8).

XXII. L'obligation qui concerne les maîtres et les écrivains catholiques, se borne aux choses qui ont été définies par le jugement infaillible de l'Église, comme des dogmes de foi qui doivent être crus par tous (30).

XXIII. Les Souverains Pontifes et les Conciles œcuméniques ont dépassé les limites de leur pouvoir ; ils ont usurpé les droits des princes et ils ont même erré dans les définitions relatives à la foi et aux mœurs (8).

XXIV. L'Église n'a pas le droit d'employer la force ; elle n'a aucun pouvoir temporel direct ou indirect (9).

XXV. En dehors du pouvoir inhérent à l'épiscopat, il y a un pouvoir temporel qui lui a été concédé ou expressément ou tacitement par l'autorité civile, révocable par conséquent à volonté par cette même autorité civile (9).

XXVI. L'Église n'a pas le droit naturel et légitime d'acquérir et de posséder (18, 29).

XXVII. Les ministres sacrés de l'Église et le Pontife Romain doivent être exclus de toute gestion et possession des choses temporelles (26).

XXVIII. Il n'est pas permis aux Évêques de publier même les Lettres apostoliques sans la permission du gouvernement (18).

XXIX. Les faveurs accordées par le Pontife Romain doivent être regardées comme nulles, si elles n'ont pas été demandées par l'entremise du gouvernement (18).

XXX. L'immunité de l'Église et des personnes ecclésiastiques tire son origine du droit civil (8).

XXXI. Le for ecclésiastique pour les procès temporels des clercs, soit au civil, soit au criminel, doit absolument être aboli, même sans consulter le Siège Apostolique et sans tenir compte de ses réclamations ( 12, 18).

XXXII. L'immunité personnelle en vertu de laquelle les clercs sont exempts de la milice, peut être abrogée sans aucune violation de l'équité et du droit naturel. Le progrès civil demande cette abrogation, surtout dans une société constituée d'après une législation libérale (32).

XXXIII. Il n'appartient pas uniquement par droit propre et inné à la juridiction ecclésiastique de diriger l'enseignement des vérités théologiques (30).

XXXIV. La doctrine de ceux qui comparent le Pontife Romain à un prince libre et exerçant son pouvoir dans l'Église universelle, est une doctrine qui a prévalu au moyen âge (19).

XXXV. Rien n'empêche que par un décret d'un Concile général ou par le fait de tous les peuples le souverain pontificat soit transféré de l'Évêque romain et de la ville de Rome à un autre Évêque et à une autre ville (9).

XXXVI. La définition d'un Concile national n'admet pas d'autre discussion, et l'administration civile peut traiter toute affaire dans ces limites (9).

XXXVII. On peut instituer des Églises nationales soustraites à l'autorité du Pontife Romain et pleinement séparées de lui (23, 24).

XXXVIII. Trop d'actes arbitraires de la part des Pontifes Romains ont poussé à la division de l'Église en orientale et occidentale (9).

§ VI.
Erreurs relatives à la société civile, considérée soit en elle-même, soit dans ses rapports avec l'Église.

XXXIX. L'État, comme étant l'origine et la source de tous les droits, jouit d'un droit qui n'est circonscrit par aucune limite (26).

XL. La doctrine de l'Église catholique est opposée au bien et aux intérêts de la société humaine (1, 4).

XLI. La puissance civile, même quand elle est exercée par un prince infidèle, possède un pouvoir indirect négatif sur les choses sacrées. Elle a par conséquent non seulement le droit qu'on appelle d'exequatur, mais encore le droit qu'on nomme d'appel comme d'abus (9).

XLII. En cas de conflit légal entre les deux pouvoirs, le droit civil prévaut (9).

XLIII. La puissance laïque a le pouvoir de casser, de déclarer et rendre nulles les conventions solennelles (Concordats) conclues avec le Siège Apostolique, relativement à l'usage des droits qui appartiennent à l'immunité ecclésiastique, sans le consentement de ce Siège et malgré ses réclamations (7, 23).

XLIV. L'autorité civile peut s'immiscer dans les choses qui regardent la religion, les mœurs et le gouvernement spirituel. D'où il suit qu'elle peut juger des Instructions que les pasteurs de l'Église publient, d'après leurs charges, pour la règle des consciences ; elle peut même décider sur l'administration des sacrements et les dispositions nécessaires pour les recevoir (7, 26).

XLV. Toute la direction des écoles publiques dans lesquelles la jeunesse d'un État chrétien est élevée, si l'on en excepte dans une certaine mesure les séminaires épiscopaux, peut et doit être attribuée à l'autorité civile, et cela de telle manière qu'il ne soit reconnu à aucune autre autorité le droit de s'immiscer dans la discipline des écoles, dans le régime des études, dans la collation des grades, dans le choix ou l'approbation des maîtres (7, 10).

XLVI. Bien plus, même dans les séminaires des clercs, la méthode à suivre dans les études est soumise à l'autorité civile (18).

XLVII. La bonne constitution de la société civile demande que les écoles populaires, qui sont ouvertes à tous les enfants de chaque classe du peuple, et en général que les institutions publiques destinées aux lettres, à une instruction supérieure et à une éducation plus élevée de la jeunesse, soient affranchies de toute autorité de l'Église, de toute influence modératrice et de toute ingérence de sa part, et qu'elles soient pleinement soumises à la volonté de l'autorité civile et politique, suivant le désir des gouvernants et le niveau des opinions générales de l'époque (31).

XLVIII. Des catholiques peuvent approuver un système d'éducation en dehors de la foi catholique et de l'autorité de l'Église, et qui n'ait pour but, ou du moins pour but principal, que la connaissance des choses purement naturelles et la vie sociale sur cette terre (31).

XLIX. L'autorité séculière peut empêcher les Évêques et les fidèles de communiquer librement entre eux et avec le Pontife Romain (26).

L. L'autorité séculière a par elle-même le droit de présenter les Évêques, et peut exiger d'eux qu'ils prennent en main l'administration de leurs diocèses avant qu'ils aient reçu du Saint-Siège l'institution canonique et les Lettres apostoliques (18).

LI. Bien plus, la puissance séculière a le droit d'interdire aux Évêques l'exercice du ministère pastoral, et elle n'est pas tenue d'obéir au Pontife romain en ce qui concerne l'institution des évêchés et des Évêques (8, 12).

LII. Le gouvernement peut, de son propre droit, changer l'âge prescrit pour la profession religieuse, tant des femmes que des hommes, et enjoindre aux communautés religieuses de n'admettre personne aux vœux solennels sans son autorisation (18).

LIII. On doit abroger les lois qui protègent l'existence des familles religieuses, leurs droits et leurs fonctions ; bien plus, la puissance civile peut donner son appui à tous ceux qui voudraient quitter l'état religieux qu'ils avaient embrassé et enfreindre leurs vœux solennels ; elle peut aussi supprimer complètement ces mêmes communautés religieuses, aussi bien que les églises collégiales et les bénéfices simples, même de droit de patronage, attribuer et soumettre leurs biens et revenus à l'administration et à la volonté de l'autorité civile (12, 14, 15).

LIV. Les rois et les princes, non seulement sont exempts de la juridiction de l'Église, mais même ils sont supérieurs à l'Église quand il s'agit de trancher les questions de juridiction (8).

LV. L'Église doit être séparée de l'État, et l'État séparé de l'Église (12).

§ VII.
Erreurs concernant la morale naturelle et chrétienne.

LVI. Les lois de la morale n'ont pas besoin de la sanction divine, et il n'est pas du tout nécessaire que les lois humaines se conforment au droit naturel ou reçoivent de Dieu le pouvoir d'obliger (26).

LVII. La science des choses philosophiques et morales, de même que les lois civiles, peuvent et doivent être soustraites à l'autorité divine et ecclésiastique (26).

LVIII. II ne faut reconnaître d'autres forces que celles qui résident dans la matière, et tout système de morale, toute honnêteté doit consister à accumuler et augmenter ses richesses de toute manière, et à satisfaire ses passions (26, 28).

LIX. Le droit consiste dans le fait matériel ; tous les devoirs des hommes sont un mot vide de sens, et tous les faits humains ont force de droit (26).

LX. L'autorité n'est autre chose que la somme du nombre et des forces matérielles (26).

LXI. Une injustice de fait couronnée de succès ne préjudicie nullement à la sainteté du droit (24).

LXII. On doit proclamer et observer le principe de non-intervention (22).

LXIII. Il est permis de refuser l'obéissance aux princes légitimes et même de se révolter contre eux (1, 2, 5, 20).

LXIV. La violation d'un serment, quelque saint qu'il soit, et toute action criminelle et honteuse opposée à la loi éternelle, non seulement ne doit pas être blâmée, mais elle est tout à fait licite et digne des plus grands éloges, quand elle est inspirée par l'amour de la patrie (4).

§ VIII.
Erreurs concernant le mariage chrétien.

LXV. On ne peut établir par aucune preuve que le Christ a élevé le mariage à la dignité de sacrement (9).

LXVI. Le sacrement de mariage n'est qu'un accessoire du contrat et peut en être séparé, et le sacrement lui-même ne consiste que dans la seule bénédiction nuptiale (9).

LXVII. De droit naturel, le lien du mariage n'est pas indissoluble, et dans différents cas le divorce proprement dit peut être sanctionné par l'autorité civile (9,12).

LXVIII. L'Église n'a pas le pouvoir d'établir des empêchements dirimants au mariage : mais ce pouvoir appartient à l'autorité séculière, par laquelle les empêchements existants peuvent être levés (8).

LXIX. L'Église, dans le cours des siècles, a commencé à introduire les empêchements dirimants non par son droit propre, mais en usant du droit qu'elle avait emprunté au pouvoir civil (9).

LXX. Les canons du Concile de Trente qui prononcent l'anathème contre ceux qui osent nier le pouvoir qu'a l'Église d'opposer des empêchements dirimants, ne sont pas dogmatiques ou doivent s'entendre de ce pouvoir emprunté (9).

LXXI. La forme prescrite par le Concile de Trente n'oblige pas sous peine de nullité, quand la loi civile établit une autre forme à suivre et veut qu'au moyen de cette forme le mariage soit valide (9).

LXXII. Boniface VIII a le premier déclaré que le vœu de chasteté prononcé dans l'ordination rend le mariage nul (9).

LXXIII. Par la force du contrat purement civil, un vrai mariage peut exister entre chrétiens ; et il est faux, ou que le contrat de mariage entre chrétiens soit toujours un sacrement, ou que ce contrat soit nul en dehors du sacrement (9, 11, 12, 23).

LXXIV. Les causes matrimoniales et les fiançailles, par leur nature propre, appartiennent à la juridiction civile (9, 12).

N.B. - Ici peuvent se placer d'autres erreurs : l'abolition du célibat ecclésiastique et la préférence due à l'état de mariage sur l'état de virginité. Elles sont condamnées, la première dans la Lettre Encyclique Qui pluribus, du 9 novembre 1846, la seconde dans la Lettre Apostolique Multiplices inter, du 10 juin 1851.

§ IX.
Erreurs sur le principat civil du Pontife romain.

LXXV. Les fils de l'Église chrétienne et catholique disputent entre eux sur la compatibilité du pouvoir temporel avec le pouvoir spirituel (9).

LXXVI. L'abrogation de la souveraineté civile dont le Saint-Siège est en possession servirait, même beaucoup, à la liberté et au bonheur de l'Église (4, 6).

N.B. - Outre ces erreurs explicitement notées, plusieurs autres erreurs sont implicitement condamnées par la doctrine qui a été exposée et soutenue sur le principat civil du Pontife Romain, que tous les catholiques doivent fermement professer. Cette doctrine est clairement enseignée dans l'Allocution Quibus quantisque, du 20 avril 1849 ; dans l'Allocution Si semper antea, du 20 mai 1850 ; dans la Lettre Apostolique, Cum catholica Ecclesia, du 26 mars 1860 ; dans l'Allocution Novos, du 28 septembre 1860 ; dans l'Allocution Jamdudum, du 18 mars 1861 ; dans l'Allocution Maxima quidem, du 9 juin 1862.

§ X.
Erreurs qui se rapportent au libéralisme moderne.

LXXVII. A notre époque, il n'est plus utile que la religion catholique soit considérée comme l'unique religion de l'État, à l'exclusion de tous les autres cultes (16).

LXXVIII. Aussi c'est avec raison que, dans quelques pays catholiques, la loi a pourvu à ce que les étrangers qui s'y rendent y jouissent de l'exercice public de leurs cultes particuliers (12).

LXXIX. Il est faux que la liberté civile de tous les cultes, et que le plein pouvoir laissé à tous de manifester ouvertement et publiquement toutes leurs pensées et toutes leurs opinions, jettent plus facilement les peuples dans la corruption des mœurs et de l'esprit, et propagent la peste de l'Indifférentisme (18).

LXXX. Le Pontife Romain peut et doit se réconcilier et transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne (24).


Liste des écrits du pape Pie IX d'où sont tirées les propositions du Syllabus :

1. Encyclique Qui pluribus, 9 novembre 1846 (Prop. du Syllabus 4-7, 16, 40, 63, 74).

2. Allocution Quis vestrum, 4 octobre 1847 (Prop. 63).

3. Allocution Uni primum, 17 décembre 1847 (Prop. 16).

4. Allocution Quibus quantisque, 20 avril 1849 (Prop. 40, 64, 76).

5. Encyclique Nostis et Nobiscum aux archevêques et évêques d'Italie, 8 décembre 1849 (Prop. 18, 63).

6. Allocution Si semper antea, 20 mai 1850 (Prop. 16).

7. Allocution In consistoriali, 1er novembre 1850 (Prop. 43-45).

8. Lettre apostolique Multiplices inter, 10 juin 1851 (Prop. 15, 21, 23, 30, 51, 54, 68, 74).

9. Lettre apostolique Ad apostolicae, 22 août 1851 (Prop. 24, 25, 34-36, 38, 41, 42, 65-67, 69-75).

10. Allocution Quibus luctuosissimis, 5 septembre 1851 (Prop. 45).

11. Lettre à S.M. le Roi Victor-Emmanuel, 9 septembre 1852 (Prop. 73).

12. Allocution Acerbissimum, 27 septembre 1852 (Prop. 31, 51, 53, 55, 67, 73, 74, 78).

13. Allocution Singulari quadam, 9 décembre 1854 (Prop. 8, 17, 19).

14. Allocution Probe memineritis, 22 janvier 1855 (Prop. 53).

15. Allocution Cum saepe, 27 juillet 1855 (Prop. 53).

16.Allocution Nemo Vestrum, 26 juillet 1855 (Prop. 77).

17. Lettre Singulari quidem aux évêques d'Autriche, 17 mars 1856 (Prop. 4, 16).

18. Allocution Nunquam fore, 15 décembre 1856 (Prop. 26, 28, 29, 31, 46, 50, 52, 79).

19. Lettre Eximiam à Son Éminence l'archevêque de Cologne, 15 juin 1857 (Prop. 4, 16).

20. Lettre apostolique Cum Catholica Ecclesia, 26 mars 1860 (Prop. 63, 76).

21. Lettre Dolore haud mediocri à l'évêque de Breslau, 30 avril 1860 (Prop. 14).

22. Allocution Novos et ante, 28 septembre 1860 (Prop. 19, 62, 76).

23. Allocution Multis gravibusque, 17 décembre 1860 (Prop. 19, 37, 43, 73).

24. Allocution Iamdudum, 18 mars 1861 (Prop. 37, 61, 76).

25. Allocution Meminit, 30 septembre 1861 (Prop. 20).

26. Allocution consistoriale Maxima quidem, 9 Juin 1862 (Prop. 1-7, 15, 19, 27, 39, 44, 49, 56-60, 76).

27. Lettre apostolique Gravissimas inter à l'archevêque de Munich-Frisingue, 11 décembre 1862 (Prop. 9- 11).

28. Encyclique Quanto conficiamur mœrore aux évêques d'Italie, 10 août 1863 (Prop. 17, 58).

29. Encyclique Incredibili à l'archevêque de Santa-Fé-de-Bogota, 17 septembre 1863 (Prop. 26).

30. Lettre apostolique Tuas libenter à l'archevêque de Munich-Frisingue, 21 décembre 1863 (Prop. 9, 10, 12-14, 22, 33).

31. Lettre Cum non sine à l'archevêque de Fribourg-en-Brisgau, 14 juillet 1864 (Prop. 47, 48).

32. Lettre Singularis Nobisque à l'évêque de Mondovi (Piémont) 29 septembre 1864 (Prop. 32).

 

 

Liens utiles:

> Texte intégral de l'encyclique Quanta Cura

> Texte intégral du Syllabus des Erreurs

> Texte intégral de l'encyclique Quanta Cura

> Texte intégral du Syllabus des Erreurs

07/12/2014

Tout le Magistère papal de Pie XI et Pie XII a été retiré du site du Vatican (mis à jour)

MISE A JOUR DIMANCHE 7 DECEMBRE - 16H00

Les pages consacrées aux papes Pie XI et Pie XII ont été remises en ligne sur le site du Vatican, dans l'ancien format, plus sérieux, plus esthétique et plus complet, de même que tout le Magistère auquel elles renvoient: encycliques, constitutions apostoliques, lettres, etc.

On peut donc voir à nouveau ces pages telles qu'elles étaient avant d'être temporairement retirées. Nous en profitons pour montrer, à titre de comparaison, la photo que le site laïque Wikipedia a choisie pour illustrer la personnalité du grand Pape Pie XI, connu pour avoir signé et publié l'encyclique "Mit Brennender Sorge" condamnant fermement le nazisme, et rédigée en grande partie par le Cardinal Eugenio Pacelli.

414px-Piuspp.xi.jpg

Vatican_Pie_XI.JPG

Vatican_Pie_XII.JPG

 

_____________________________

 

Samedi 6 décembre - 23h05

Nous espérons que ce problème est temporaire et sera rapidement résolu.

Plusieurs pages consacrées aux papes ont subi des transformations et une diminution du contenu.

La nouvelle page d'accueil du site du Vatican n'exprime plus l'universalité de l’Église et du Saint-Siège, puisqu'elle redirige directement vers la page en italien, et ne présente plus de page principale à partir de laquelle on peut accéder à plusieurs langues, dont le latin, le français, l'anglais, l'espagnol, etc.  Sur la nouvelle page d'accueil, l'actualité a pris une place prépondérante par rapport au Magistère.

On remarque aussi, mais cela depuis plus longtemps, des différences dans le choix des images représentant chaque pape, spécialement dans l'expression du visage sur les photos choisies.

Pie IX est toujours le grand absent du site du Vatican, lui dont Jean XXIII écrivait: "Je pense toujours à Pie IX de sainte et glorieuse mémoire, et l'imitant dans ses sacrifices je voudrais être digne d'en célébrer la canonisation." (Journal de l’Âme, Ed. San Paolo, 2000, p. 560) Et Jean-Paul II: "En écoutant les paroles de l'acclamation à l’Évangile:  "Seigneur, guide-nous sur le droit chemin", notre pensée s'est tournée spontanément vers la vie humaine et religieuse du Pape Pie IX, Giovanni Maria Mastai Ferretti. Face aux événements tourmentés de son temps, il fut un exemple d'adhésion inconditionnée au dépôt immuable des vérités révélées. Fidèle en toute circonstance aux engagements de son ministère, il sut toujours accorder la primauté absolue à Dieu et aux valeurs spirituelles." (Homélie à l'occasion de sa béatification)

Ancien format:

Vatican_Benoit_XV.JPG

Vatican_Benoit_XVI.JPG

Nouveau format:

Vatican_Leon_XIII.JPG

Vatican_Pie_X.JPG

Vatican_Francois.JPG

Pour Pie XI et Pie XII:

Vatican_Pie_XI_absent.JPG

Vatican_Pie_XII_absent.JPG

06/12/2014

Bon voyage, Madame

reine Fabiola

 

Nous sommes avec vous

IS_120604_py6as_ampc-chapelet-catholique_sn635.jpg

 

 N'oubliez pas, une fois arrivée, de prier pour tous vos enfants... de cœur

 

03/12/2014

Le mariage à vie serait trop doctrinal : mais alors à quoi sert la formation chrétienne ?

Par le Père Jerry Pokorsky, curé de la paroisse Saint Michel Archange, à Annandale (Virginie) | France catholique | 24 novembre 2014

 

L’Église dépense pas mal d’argent pour la formation des prêtres et des religieux. Du séminaire ou de la formation en couvents aux ateliers de formation continue et aux retraites, les fidèles en supportent le coût.
En toute justice, que reçoivent ces fidèles en retour ? (...)
Les fidèles -tel mon neveu qui bosse dur - supportent une dépense considérable pour leurs prêtres et religieux. Et ils méritent qu’on en tienne compte.
Cette question m’est venue à l’esprit lors d’une croisière où j’étais engagé comme aumônier. (...)
Une religieuse d’un certain âge participait à la croisière. Elle n’avait pas l’air d’une nonne, et ne s’attendait pas à ce qu’on lui parle comme à une nonne, et ne portait pas les vêtements d’une nonne (à moins que la règle actuelle pour les nonnes impose baskets et survêtement).
Cependant, elle s’exprimait comme une nonne, révélant des années de formation, ateliers et retraites. Pour nous, gens du métier, c’était clair : elle parlait religion et liturgie. J’espérais que tout se passerait bien, j’ai été presque exaucé.
Vers la fin de la croisière, je surpris un discours que tenait la Sœur à un couple de jeunes touristes. Elle expliquait que l’avenir de l’Église consisterait à s’ouvrir aux divorcés remariés afin de donner à chacun sa chance après un mariage raté. [En réalité s'ouvrir au divorce et au remariage, car en ce qui concerne les personnes, l’Église accueille depuis toujours tous ceux qui décident de vivre réellement ce qu'elle enseigne à la suite du Christ dans une démarche de conversion, NdEspN] (J’avais décidé au début de m’astreindre au silence, navigant dans les eaux agitées d’une nonne moderne. Je ne ferais aucun commentaire sur le vêtement peu canonique de notre Sœur-à-prendre-comme-elle-est.) Nous sommes, nous dit-on, au XXIe siècle. Mais là, la Sœur parlait de doctrine. Elle contredisait les paroles mêmes du Christ. “Ce que Dieu a uni, l’homme ne peut le défaire.” L’esprit du Cardinal Walter Kasper flottait en elle. Mais en toute justice je devais à ces deux jeunes la lumière de la doctrine - ils avaient participé aux frais de ma croisière, après tout -. Malgré ma tactique de laisser-dire, laisser-faire au cours de la croisière, je devais intervenir.
Je dis à la Sœur que si l’enseignement de l’Église sur le mariage allait changer, il faudrait que l’Église s’oblige à présenter ses excuses à Henry VIII, à révoquer la canonisation de saint Thomas More, à blâmer saint Jean Baptiste, à canoniser Hérode et Hérodiade, et effacer de l’Ancien Testament l’histoire de Sodome et Gomorrhe. Réponse instantanée de la Sœur : “Je ne crois pas à la doctrine, je crois à l’amour.” Puis, haussant les épaules, elle s’en alla.
Après le départ de la nonne, un des deux jeunes, à mon immense joie, exprima sa confiance renouvelée en la foi catholique et s’étonna que quelqu’un puisse imaginer que l’enseignement de l’Église soit susceptible de changements. Pour moi, mission accomplie. J’espère avoir bien payé mon passage avec ma subtilité de marteau-piqueur.
Au cours du vol de retour, je songeais à cette sombre histoire. Une femme dédiée au Christ - une femme ayant reçu de bienfaiteurs laïcs le gite et le couvert, et les frais de sa formation, de son instruction - capable de ramener son ministère à un texte qu’on pourrait graver en épitaphe sur un tombeau : “Je ne crois pas à la doctrine, je crois à l’amour.”
En reconnaissance de l’argent dépensé en faveur des prêtres et religieux, serait-ce trop demander que nos bienfaiteurs reçoivent la foi, toute la foi, rien que la foi ?

En Allemagne, n'ont accès aux sacrements que ceux qui paient la taxe - Le Saint Siège s'y oppose, mais rien n'a changé

La taxe est une sorte de condition «sine qua non» pour l'accès aux sacrements. Cette décision a été contestée par le Saint-Siège à l'époque de Jean Paul II et de Benoît XVI.

 

L'Eglise allemande est une véritable puissance économique: la seule Caritas allemande emploie 500 mille personnes à temps plein, alors que le groupe Volkswagen en emploie 389 mille.
Tout cela grâce à la Kirchensteuer, l'impôt ecclésiastique qui en en 2012 a transmis de l'Etat à l'Eglise 5,9 milliards d'euros. Un chiffre six fois plus élevé que le huit pour mille de l'Eglise italienne qui a aussi deux fois plus de fidèles que celle teutonique.

Où est le problème?
Alors qu'en Italie, vous décidez librement de donner ou pas le huit pour mille, en Allemagne, c'est un véritable taxe imposée par l'État à ceux qui, pour l'état civil, sont catholiques.
Elle est donc obligatoire. On ne peut y échapper qu'en sortant formellement de l'Église, avec une conséquence grave: un décret de la Conférence épiscopale allemande a établi que le rejet de la contribution implique, pour les fidèles, la perte de l'appartenance à l'Eglise.
La taxe est une sorte de condition «sine qua non» pour l'accès aux sacrements. Cette décision a été contestée par le Saint-Siège à l'époque de Jean Paul II et de Benoît XVI.

(Antonio Socci - Libero, 23 novembre 2014)

 

Bien qu'elle s'autoproclame "Église des pauvres", l’Église allemande est une véritable puissance économique car elle bénéficie de colossales entrées de l’État, dues à la Kirchensteuer, la taxe ecclésiastique qui, en 2012, a canalisé en ses caisses 5,9 milliards d'euros. Pour être clair, c'est un chiffre huit fois supérieur au 8 pour 1000 de l’Église italienne, bien que l’Église allemande ne comprenne que 24,3 millions de catholiques (moins que la moitié des catholiques en Italie).
Le mécanisme aussi est différent. En Allemagne - en dépit de la séparation entre Église et État, tant encensée par les progressistes - il s'agit d'une véritable taxe imposée à ceux qui sont enregistrés à l'état civil comme catholiques (ce qui arrive aussi aux protestants au profit de l’Église évangélique).
La justice et le respect de la liberté voudraient qu'elle soit une taxe à laquelle on se soumet librement. Au contraire, elle est devenue pratiquement une sorte de "super-sacrement", supérieur au baptême, car la taxe et l'appartenance à l’Église coïncident et vous ne pouvez vous soustraire à la taxe que si vous sortez de l’Église, avec la très grave conséquence d'être considérés apostats et d'être exclus des sacrements (y compris les obsèques à l’Église).
Un décret de la Conférence épiscopale allemande a établi que le refus de la contribution implique, pour le fidèle, la cessation de son appartenance à l’Église".
Une telle position inouïe est contestée par le Saint Siège et déconcerte particulièrement car dans le même temps la majorité de l'épiscopat allemand fait pression pour une Église "miséricordieuse" et "proche du monde", avec la demande de communion aux divorcés remariés, le dépassement du célibat sacerdotal, l'assouplissement des "liens" en matière d'éthique sexuelle, etc.".

Le philosophe Robert Spaemann, ami de Joseph Ratzinger, a observé qu'en Allemagne, "des hommes niant la résurrection de Jésus restent professeurs de théologie catholique et peuvent prêcher en tant que catholiques. Par contre les fidèles qui ne veulent pas payer la taxe du culte sont chassés de l’Église. Il y a quelque chose qui ne va pas."

(Antonio Socci - 21 novembre 2014)

 

Saint François Xavier par Paul Claudel

(poème dédié par P. Claudel, NdEspN) A Francis Jammes pour sa fête.Saint_Fran%C3%A7ois_Xavier_Versailles_1753_Joseph_Vien_Versailles_MV9044.jpg

Après Alexandre le Grand et ce Bacchus dont parle la poésie,
Voici François, le troisième, qui se met en route 
vers l'Asie, 
Sans phalange et sans éléphants, sans armes et 
sans armées, 
Et non plus roi dans le grand bond des chiens 
de guerre, et radieux, et couronné, 
Le plus haut parmi la haute paille de fer et le 
raisin d'Europe entre les doigts, 
Mais tout seul, et petit, et noir, et sale, et 
tenant fort la Croix ! 
Il s'est fait un grand silence sur la mer et le 
bateau vogue vers Satan. 
Déjà de ce seuil maudit il sort un souffle 
étouffant. 
Voici l'Enfer de toutes parts et ses peuples qui 
marchent sans bruit, 
Le Paradis de désespoir qui sent bon, et qui 
hurle et qui tape dans la nuit ! 
D'un côté l'Inde, et le Japon là-bas, et la Chine, 
et les grandes Iles putrides, 
L'Inde tendue vers en bas, fumante de bûchers 
et de pyramides, 
Dans le cri des animaux fossoyeurs et l'odeur 
de vache et de viande humaine, 
(Noire damnée dans ton bourreau convulsive 
fondue d'une soudure obscène, 
O secret de la torture et profondeur du blas- 
phème !) 
D'un côté les millions de l'Asie, l'hoirie du 
Prince de ce Monde, 
(Et le trois fois infâme Bouddha tout blanc 
sous la terre allongé comme un Ver immonde !) 
D'un côté l'Asie jusqu'au ciel et profonde 
jusqu'à l'Enfer ! 
(Il vient un souffle, il passe une risée sur la 
mer) — 
De l'autre ce bateau sur la mer un point noir ! 
et sur le pont 
Sans une pensée pour le port, sans un regard 
pour l'horizon, 
Un prêtre en gros bas troués à genoux devant 
le mât, 
Lisant l'Office du jour et la lettre de Loyola. 
Maintenant depuis Goa jusqu'à la Chine et 
depuis l'Ethiopie jusqu'au Japon, 
Il a ouvert la tranchée partout et tracé la 
circonvallation. 
Le diable n'est pas si large que Dieu, l'Enfer 
n'est pas si vaste que l'Amour, 
Et Jéricho après tout n'est pas si grande que 
l'on n'en fasse le tour. 
Il a reconnu tous les postes et levé l'enseigne 
obsidionale; 
Son corps pour l'éternité insulte à la porte 
principale. 
Il barre toutes les issues, il presse à toutes les 
entrées de Sodome ; 
L'immense Asie tout entière est cernée par ce 
petit homme. 
Plus pénétrant que la trompette et plus supé- 
rieur que le tonnerre, 
Il a cité la foule enfermée et proclamé la 
lumière. 
Voici la mort de la mort et l'arme au cœur de 
la Géhenne, 
La morsure au cœur de l'inerte Enfer pour qu'il 
crève et pourrisse sur lui-même !

François, capitaine de Dieu, a fini ses cara-
vanes ; 
Il n'a plus de souliers à ses pieds et sa chair est 
plus usée que sa soutane. 

Il a fait ce qu'on lui avait dit de faire, non 
point tout, mais ce qu'il a pu : 

Qu'on le couche sur la terre, car il n'en peut 
plus. 

Et c'est vrai que c'est la Chine qui est là, et 
c'est vrai qu'il n'est pas dedans : 

Mais puisqu'il ne peut pas y entrer, il meurt 
devant. 

II s'étend, pose à côté de lui son bréviaire, 

Dit : Jésus ! pardonne à ses ennemis, fait sa 
prière, 

Et tranquille comme un soldat, les pieds joints 
et le corps droit, 

Ferme austèrement les yeux et se couvre du 
signe de la Croix. 

Source: Claudel, P. Ecoute ma Fille. s.l, Gallimard. 1934. 119-122.

3 décembre - Saint François Xavier - La grâce du baptême

Homélie du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour la fête de Saint François Xavier, le 3 décembre 2013.

07:30 Publié dans Saints, Vidéos | Tags : zanotti-sorkine | Lien permanent | Commentaires (0)

29/11/2014

Baisse de la pratique religieuse: mauvais diagnostic, mauvais remèdes

Si la pratique religieuse a chuté de plus en plus gravement au cours des dernières décennies, c'est parce que ce qui éloigne les gens de l’Église a augmenté et non diminué. De quoi s'agit-il donc ?

De l’Évangile selon Saint Jean:

"Et le jugement, le voici: la lumière est venue dans le monde et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. En effet, quiconque fait le mal hait la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées; mais celui qui agit dans la vérité vient à la lumière pour qu'il apparaisse au grand jour que ses œuvres sont faites en Dieu." (Jn 3, 19-21).

 

Lire sur le site du Vatican les documents de Magistère de l’Église cités dans cette vidéo:

> Ordinatio sacerdotalis

> Humanae Vitae

 

28/11/2014

Sainte Catherine Labouré

Santa_Caterina_Laboure_A.jpgSainte Catherine Zoé Labouré
Vierge, religieuse des Filles de la Charité
(1806-1876)

 Fête liturgique : le 28 novembre pour la Famille Vincentienne ;

 

le 31 décembre (dies natalis) pour l’Église Universelle.

 

Catherine Zoé Labouré, neuvième enfant d'une famille de dix-sept, vint au monde le 2 mai 1806, à Fain-les-Moutiers, petit village de la Côte-d'Or. Enfant, elle était surtout connue par son deuxième prénom, Zoé.

 

À neuf ans, elle perdit sa mère. On la vit alors monter sur une chaise, saisir la statue de Notre-Dame, l'embrasser longuement et la presser sur son cœur en disant : « Je n'ai plus de maman ; soyez vous-même ma maman, bonne Sainte Vierge ! »

 

À onze ans, la fillette dut remplir l'office de mère au foyer domestique. Prenant la direction intérieure de la ferme paternelle, elle devenait responsable des travaux domestiques. Malgré son peu d'instruction, Catherine s'occupa de former à la piété sa petite sœur et son petit frère. Après son travail, elle se rendait souvent à l'église et priait devant l'autel de la Vierge.

 

En 1830, après un séjour de deux ans chez deux de ses frères qui demeuraient près de Paris, Catherine Labouré fit trois mois de postulat à Châtillon-sur-Seine et entra au Séminaire des Filles de la Charité, rue du Bac, toujours à Paris. Sœur Catherine fut favorisée de grâces exceptionnelles durant les six mois de son noviciat. Au moment de la Messe, Notre-Seigneur se manifestait à sa petite servante. Dans sa ferveur, elle désirait voir la Très Sainte Vierge et demanda cette faveur par l'intermédiaire de son ange gardien.

 

Dans la nuit du 18 au 19 juillet 1830, veille de la fête de saint Vincent de Paul, le cœur de ce Saint lui apparut dans la chapelle du couvent. La Ste Vierge lui apparut et lui prédit des souffrances à venir tout en l'assurant du soutien de ses grâces maternelles.

 

Lors de la deuxième apparition de la Reine du ciel, Catherine Labouré reçoit la mission de répandre la médaille miraculeuse par le monde et de faire éclore sur des milliers de lèvres l'invocation : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ! » La prière fut le premier moyen qu'employa la voyante pour remplir sa mission.

 

Sœur Catherine Labouré disait le chapelet avec tant d'onction et de grâce que les anciennes religieuses se faisaient un plaisir d'aller le réciter en sa compagnie. « Aimez bien votre Mère du ciel, avait-elle coutume de dire, prenez-la pour modèle ; c'est la plus sûre garantie du ciel. » Son deuxième moyen pour accomplir infailliblement sa mission de faire glorifier Marie et de sauver les âmes fut la pénitence qu'elle accomplit tout bonnement dans les emplois manuels les plus modestes dans lesquels elle se plaisait : service de la cuisine, soin de la basse-cour, garde de la porte.

 

Son carnet de retraite de 1839 nous révèle son désir de souffrir : « Ô Cœur Immaculé de Marie, sollicitez pour moi la foi et l'amour qui vous attacha au pied de la croix de Jésus. Ô doux objet de mes affections, Jésus et Marie, que je souffre pour vous, que je meure pour vous, que je sois toute à vous, que je ne sois plus à moi ! »

 

En janvier 1831, Catherine Labouré fut transférée à l'hospice d'Enghien, au Faubourg St-Antoine, à Paris. Employée d'abord à la cuisine, puis à la lingerie, elle demeura ensuite affectée pendant près de quarante ans à la salle des vieillards, ajoutant le soin de la basse-cour à cet office.

 

C'est dans cet obscur et généreux dévouement que la mort trouva cette fidèle servante de Dieu, le 31 décembre 1876. Elle trépassa à l'âge de soixante-dix ans. Cinquante-six ans après son décès, lors de l'ouverture de son tombeau, son corps fut trouvé dans un état de parfaite conservation.

Apparition_de_ND_a_Catherine_Laboure.jpg

 L'Evangile au Quotidien

26/11/2014

Le Pape a nommé Mgr Jean-Pierre Batut évêque de Blois

Jean-Pierre Batut, Blois, évêque, Saint-Eugène, Sainte-CécileAncien curé de la paroisse Saint-Eugène Sainte-Cécile à Paris où la liturgie est célébrée dans les deux formes du rite romain, évêque auxiliaire de Lyon, Mgr Jean-Pierre Batut, a été nommé aujourd’hui évêque de Blois. Il succède à Mgr Maurice de Germiny, dont la démission est acceptée ce jour pour limite d’âge. Mgr de Germiny était évêque de Blois depuis 1997. Il est nommé Administrateur apostolique pour gouverner le diocèse jusqu’à la prise de possession canonique de son successeur. L’installation de Mgr Jean-Pierre Batut aura lieu le dimanche 11 janvier 2015 en la cathédrale de Blois.

Jean-Pierre Batut, Mgr Batut, évêque, BloisAprès avoir fait des études d’allemand et de philosophie à l’université Paris-Sorbonne, il a effectué des études de théologie à l’université grégorienne de Rome. Il est licencié en philosophie, a obtenu une maîtrise et et un Capès d’allemand, un baccalauréat de philosophie scolastique, une licence de théologie à l’Université grégorienne de Rome, un doctorat en histoire des religions (Paris-Sorbonne) et en théologie (Institut catholique de Paris).

Il a été vicaire à la paroisse Saint-Denys du Saint-Sacrement et à la Maison Saint Denys du Séminaire de Paris (1985 – 1989), professeur de théologie 2e cycle au Séminaire Saint-Sulpice (Issy-les-Moulineaux) et directeur du 1er cycle à la Maison Saint-Séverin du Séminaire de Paris (1989 – 1992), vicaire à la paroisse Saint-Séverin Saint-Nicolas (1990 – 1992),vicaire à la paroisse Saint-Philippe du Roule (1992 – 1995), enseignant au Studium Notre-Dame (1992 – 2005), vicaire à la paroisse Saint-François-Xavier (1997 – 2000), curé de Sainte-Jeanne de Chantal (2000 – 2006), professeur extraordinaire à la faculté Notre-Dame de l’École cathédrale (2005 – 2008), curé de la paroisse Saint-Eugène Sainte-Cécile (2007 – 2008) puis évêque auxiliaire de Lyon (2009 – 2014).

Mgr Batut, évêque, Blois, Jean-Pierre BatutSa devise épiscopale est

Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?

Sa nomination à Blois (qui compte 67 prêtres en activité) est une excellente nouvelle pour les catholiques de ce diocèse… et aussi pour les autres puisque, âgé de 60 ans depuis le mois de juillet, Mgr Batut à encore l’avenir devant lui. Plusieurs curés de la paroisse Sainte Jeanne de Chantal sont déjà devenus archevêques de Paris…

Source: Mgr Batut nommé évêque de Blois

 

Message de Mgr de Germiny, prédécesseur de Mgr Batut à la tête du diocèse de Blois:

Voici une chronique exceptionnelle.
En effet, le Saint-Père a nommé nouvel évêque de Blois Mgr Jean-Pierre Batut, jusqu’à présent évêque auxiliaire de Lyon. La raison de cette nomination est la conséquence de ma démission présentée au Pape pour raison d’âge, 75 ans.
Sur le site du diocèse, vous pouvez prendre connaissance de sa biographie.

Le diocèse reçoit un bon pasteur, un excellent théologien, et, ajoutons, en cette fête de la sainte Cécile, un musicien raffiné, très attentif au chant liturgique.

Toutes ces qualités, je les ai expérimentées puisque j’ai travaillé avec lui à Paris, à la paroisse Saint-Séverin-Saint-Nicolas et au Séminaire de Paris.

Certains d’entre vous avaient apprécié la conférence qu’il avait donnée à Blois, en l’an 2000 et qui avait pour sujet : « Je crois en Dieu, le Père tout puissant ».

Le 11 janvier 2015, Mgr Batut prendra possession canonique du siège de Blois. Durant cette période transitoire, le pape François m’a demandé d’assurer le gouvernement du diocèse en qualité d’administrateur apostolique.

« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Lc. 19,38) tels sont les mots qui doivent jaillir de notre cœur pour nous préparer à accueillir Jean-Pierre Batut, 16e évêque de Blois.

 

Chers amis, à bientôt.

                                                            † Maurice de Germiny
                                                     administrateur apostolique.

Source: diocèse de Blois