05/11/2014
Mgr Aillet auprès des Chrétiens d'Irak
(31 octobre 2014 | Diocèse de Bayonne - Le Petit Placide)
Du lundi 27 au jeudi 30 octobre 2014, Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron s’est rendu à Erbil (Irak) auprès des chrétiens et d’autres communautés déplacées en compagnie de Dominique Behnan Aziz, président de l’Association des Chaldéens de Pau. Ils étaient accompagnés de Thibault Luret, du service de communication du diocèse. Retrouvez ci-dessous le compte-rendu de ce voyage, agrémenté d'un reportage photo et vidéo, et de témoignages reçus sur place par les déplacés et ceux qui tentent de les secourir.
Réfugiés dans leur propre pays. C’est ainsi que les chrétiens d’Irak, et d’autres communautés persécutées considèrent aujourd’hui leur situation en constante dégradation. Chaldéens, Syriaques catholiques, Yézidis,… se sont ainsi retrouvés par milliers contraints de fuir les islamistes de Daesh et de rejoindre la ville d’Erbil, dans la région autonome du Kurdistan d’Irak.
« Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui» (1 Corinthiens 12. 26, 27)
Sensible à leur souffrance, notre diocèse a participé à de nombreux témoignages de soutien à ces chrétiens persécutés ; à Bordeaux le 13 septembre et à Pau le 27 septembre dernier. Dans cette lancée, et souhaitant concrétiser notre soutien, Mgr Aillet a demandé à la pastorale Famille et vie du diocèse d’organiser un parrainage spirituel entre familles de notre communauté et familles de déplacés d’Irak. Cette démarche est complémentaire à toutes les demandes d’aide matérielle coordonnées par de nombreuses associations (Œuvre d’Orient, Aide à l’Eglise en Détresse, Fraternité en Irak, Ordre de Malte, SOS Chrétiens d’Orient …) qui œuvrent sur place depuis des mois.
En lien étroit avec l’Association des Chaldéens de Pau[1], Mgr Aillet s’est rendu à Erbil (Irak) avec Dominique Behnan Aziz, président de cette association, pour signifier par leur présence la proximité de notre Eglise particulière de Bayonne, Lescar et Oloron. Ce voyage a ainsi été l’occasion d’aller au chevet des chrétiens persécutés, de leur témoigner directement notre fraternité, de partager avec eux pour un court instant la misère de leur situation précaire, de réaliser l’ampleur du désastre humain… et de recevoir d’eux des témoignages bouleversants de Foi et d’Espérance.
Dans un contexte politique instable et face à l’arrivée de ces milliers de familles déplacées, nous avons rencontré ceux qui tentent du mieux qu’ils peuvent de gérer cette situation de crise : Les différentes communautés chrétiennes et à leur tête les évêques qui s’activent sans relâche pour se faire le relais des différentes organisations et gérer les besoins matériels des camps et centres d’accueil, le consul de France à Erbil, qui a bien voulu nous recevoir, Mgr Bachar Warda, évêque chaldéen du diocèse d’Erbil avec qui nous avons eu un long échange, les prêtres de différentes communautés, les membres d’ONG, les associations,… Tous nous ont fait part d’une situation en constante dégradation, notamment en perspective de l’hiver qui approche.
Sel et lumière de l’Irak
Partir ou rester ? Face à ce désastre humanitaire, les avis de ceux que nous avons rencontrés sont partagés. Ces chrétiens aiment leur pays et voudraient y rester. Ils ont contribué depuis les premiers siècles à la richesse de cette région. « Les chrétiens sont le sel et la lumière de ce pays ». Mais aujourd’hui ils se sentent rejetés, et nul ne peut les forcer au martyre, d’autant que leur première préoccupation est l’avenir de leurs enfants. « Il ne s’agit pas de sauver un pays, mais des gens » conclu un prêtre chaldéen. A cela, L’Église en France, avec le soutien de diverses organisations dont l’œuvre d’Orient, a répondu en créant mercredi 29 octobre dernier une plateforme pour soutenir l’accueil des réfugiés chrétiens d’Orient; le CCARCO: Comité Catholique d’Accueil des Réfugiés Chrétiens d’Orient.[2]
Oasis dans ce désert : le séminaire patriarcal chaldéen où nous avons été accueillis, forme actuellement 28 séminaristes pour 8 diocèses (et communautés) différentes. Ces jeunes hommes ont fait leur choix. Malgré les risques qu’ils connaissent puisque la plupart sont eux-mêmes des déplacés, ils resteront et seront prêtres en Irak. Ils donneront leur vie à l’Église et aideront leurs fidèles à porter la croix. Très heureux et touchés de rencontrer Saïdna (l’évêque), comme tous ceux que nous avons visités, ils sont heureux de savoir que chez nous 21 séminaristes se préparent aussi à devenir prêtre. « Au milieu du déluge, dit l’un d’eux, votre venue est comme la colombe qui revient vers l’arche, porteuse d’Espérance, annonçant que la terre est proche ». Comme en écho à sa parole, un peu plus loin, résonne le bruit d’un chantier en construction : on y construit un camp et une église : Soltanat alsalam, Reine de la paix…
Thibault Luret - Service communication du diocèse de Bayonne
[1] Association des Chaldéens de Pau Dominique Behnan Aziz: 0609331304 - asso.chaldeens.pau@gmail.com
[2] CCARCO www.facebook.com/CCARCOchretiensdorientCatherine Baumont: 0145486386 – 0679866142 – cbaumont@oeuvre-orient.fr
> Voir le reportage photographique complet de la visite pastorale de Mgr Aillet en Irak
17:10 Publié dans Actualité, Personnalités, Sécularisation et rechristianisation | Tags : chrétiens d'orient, chrétiens d'irak, chrétiens persécutés, nûn, noun, mgr aillet | Lien permanent | Commentaires (0)
04/11/2014
L'industrie qui asservit les femmes
18:30 Publié dans Culture et société, Éthique, Vidéos | Tags : traffic sexuel, témoins, témoignage, striptease, prostitution, industrie du sexe | Lien permanent | Commentaires (0)
Les racines idéologiques de Mussolini
Quelles furent les racines idéologiques du dictateur qui créa le mouvement politique et idéologique nommé fascisme ? Quelle vision du monde a-t-elle forgé sa pensée et son action politique ? Sa biographie permet de répondre à ces questions.
Origines
Fils du forgeron Alessandro Mussolini et de l'institutrice Rosa Maltoni, le jeune Benito naît le 29 juillet 1883 dans une petite maison à Varani dei Costa, un hameau de la commune de Dovia di Predappio dans la province de Forlì-Césène en Émilie-Romagne.
Les prénoms Benito Amilcare Andrea lui sont donnés par son père, socialiste à la limite de l'anarchisme, désireux de rendre hommage à Benito Juárez, héros libéral et républicain face à l'intervention française et ex-président du Mexique, à Amilcare Cipriani, patriote italien et socialiste, et à Andrea Costa, premier député socialiste élu au parlement italien. Il a un frère, prénommé Arnaldo en hommage au moine révolutionnaire romagnol de Brescia et une sœur prénommée Edvige. Allessandro Mussolini cherchera à influencer son fils aîné par les conversations qu’il aura avec lui, par les livres qu’il lui fera lire de bonne heure et par les textes que lui-même rédigeait pour les journaux socialistes locaux. Benito Mussolini dira à Yvon de Begnac : « Mon socialisme est né bakouniste, à l’école du socialisme de mon père, à l’école du socialisme libertaire de Blanqui. » Alessandro Mussolini avait l’habitude de lire à ses enfants des passages du Capital de Karl Marx, que, selon son fils, il « appliquait avec le bon sens qui le caractérisait » et « avec un réalisme rigoureux adapté à la situation sociale et politique de l’époque, et particulièrement à celle de la Romagne. » Les enfants d'Alessandro Mussolini étaient fiers de l’hospitalité que leur père offrait depuis toujours aux militants socialistes recherchés par la police.
Études (1889-1902)
Le jeune Mussolini fréquente les deux premières classes élémentaires à Dovia, puis à Predappio (1889-1891). Il entre au collège des salésiens de Faenza (1892-1894). C'est un élève turbulent, voire violent : en 1893 il est renvoyé après avoir blessé un de ses camarades avec un couteau.
Il poursuit ses études au collège Carducci de Forlimpopoli, où sous l'influence de son père, il se rapproche du militantisme socialiste. En 1900, Mussolini fréquente les cercles socialistes de Forlimpopoli et de Forlì. A l’école normale, il quitte l’internat pour assister à des réunions publiques et y prendre la parole. Plus tard, lors de ses entretiens avec Emil Ludwig, il évoquera ainsi son adhésion aux idées socialistes nées de son indignation : « Ce qui domine, c’est l’indignation. J’avais sous les yeux les souffrances de mes parents ; à l’école normale, j’avais été humilié ; alors j’ai grandi comme révolutionnaire, avec les espoirs des déshérités. Qu’aurais-je pu devenir d’autre que socialiste à outrance, blanquiste, plutôt communiste au fond ? »
En 1901, Il finit ses études obtenant un diplôme d'enseignement. Le 13 février 1902, il est nommé maître suppléant à l'école élémentaire de Pieve Saliceto, hameau de Gualtieri.
Le 9 juin 1902, il termine l'année scolaire et, probablement pour fuir le service militaire, s'établit à Lausanne, après avoir séjourné dans deux autres villes suisses, Yverdon-les-Bains et Orbe.
Exil en Suisse et premières activités politiques (1902-1904)
De juin 1902 à novembre 1904, Mussolini vit en Suisse, se déplaçant de ville en ville et occupant des emplois occasionnels (maçon, manœuvre, etc.). Vivant misérablement, il est arrêté pour vagabondage par la police dans la matinée du 24 juillet 1902 sous les arches du Grand-Pont à Lausanne, où il avait passé la nuit. Dans ses poches sont trouvés son passeport, son diplôme de l'école normale et 15 centimes.
En août 1902, il s'inscrit auprès du syndicat des maçons et des manœuvriers et en devient le secrétaire. Il publie son premier article dans L'avvenire del lavoratore (L'avenir du travailleur) dont il devint le rédacteur. Le syndicat italien des maçons et manœuvres exerçait une forte influence sur la colonie transalpine de Lausanne. Ces débuts modestes de militant obscur vont néanmoins lui permettre, en moins d’un an, de se faire connaître et apprécier du milieu socialiste italien et de ses dirigeants en exil. Il affirme alors son rejet viscéral de la sociale-démocratie, du « socialisme de la chaire », du « socialisme de tagliatelles » ; par tempérament et culture politique, il incline à l’activisme révolutionnaire. En Suisse, la fréquentation des ouvriers, le contact avec des animateurs du socialisme révolutionnaire, l’engagement dans une authentique action militante vont faire de lui, au moins pour la durée de son séjour, un agitateur et un professionnel de la révolution. Le 18 juin 1903, il est arrêté dans le canton de Berne comme agitateur socialiste pour avoir soutenu le projet d'une grève générale en ayant éventuellement recours à la violence. Il est maintenu en prison douze jours puis expulsé vers l'Italie le 30 juin.
Jusqu'à l’automne 1903, Mussolini utilise la majeure partie de son temps à faire de l’agitation politique et à mobiliser ses compatriotes immigrés, sillonnant la Confédération dans tous les sens pour porter la parole socialiste ou soutenir des travailleurs en grève. Dans L'avvenire del lavoratore, il publie des correspondances syndicales, des poèmes (dont un sonnet à Babeuf), une quinzaine d’articles sur « le socialisme suisse », « la nécessité de la politique socialiste en Italie », « le massacre des Arméniens »... Il écrit aussi dans Proletario ou L’Avanguardia socialista. À cette époque, il se range dans l'aile révolutionnaire du Parti socialiste italien (PSI) dirigée par Arturo Labriola et envoie des articles au journal milanais l'Avangardia socialista. C'est au cours de cette période qu'il fait preuve de la plus grande affinité idéologique avec le syndicalisme révolutionnaire. Il fréquente deux mois la faculté des sciences sociales et politiques de l'Université de Lausanne, où il s'intéresse à la pensée de l'économiste Vilfredo Pareto, critique acerbe de la démocratie libérale et dont il assiste à un de ses cours. Il s'investit notamment dans les polémiques anticléricales par exemple au travers d'un débat avec le pasteur évangélique Alfredo Taglialatela sur le thème de l'existence de Dieu.
Le 30 décembre 1903, il se rapproche de l'avocat socialiste originaire de Sienne, Salvatore Donatini, avec lequel il projette de fonder une revue I Tiempi nuovi. Celui-ci ayant été expulsé, Mussolini le suit en France mais le projet de revue n’aboutit pas faute de moyens financiers. On sait peu de chose sur ce séjour en France que Mussolini n'évoquait pas et au cours duquel il aurait travaillé comme charretier dans une carrière de sable. Le 18 mars 1904, il rencontre l'activiste socialiste russe Angelica Balabanova à Lausanne lors d’un meeting commémorant la Commune de Paris. En avril 1904, il est expulsé du canton de Genève pour avoir modifié la date de validité de son passeport. Il est libéré à Bellinzone grâce aux protestations des socialistes genevois et à l'aide du gouvernement tessinois. Il est emprisonné pendant sept jours à partir du 9 avril 1904. Le 13 novembre 1904, il prononce une conférence sur le néo-marxisme dans laquelle il réaffirme la validité et l’actualité de la pensée de Marx contre ceux qui appelaient à la révision de la pensée marxiste.
Retour en Italie et ascension dans la hiérarchie du PSI (1904-1910)
En novembre 1904, en raison de l'amnistie accordée lors de la naissance de l'héritier du royaume, Mussolini revient en Italie alors qu'il est sous le coup d'une condamnation pour refus du service militaire. Il effectue son service militaire, est affecté le 30 décembre 1904 au dixième régiment bersaglier de Vérone où il obtient son certificat de bonne conduite. Entre-temps, le 19 janvier 1905, sa mère meurt. Libéré au terme prévu, Mussolini rentre à Dovia di Predappio le 4 septembre 1906 où il devient maître suppléant à Tolmezzo du 15 novembre jusqu'à la fin de l'année scolaire ; mais son poste ne lui est pas renouvelé en raison de sa vie dissipée. En novembre 1907, il obtient l'habilitation pour l'enseignement du français mais échoue à celle d'allemand. En mars 1908, il obtient la charge de professeur de français au collège de Oneglia, où il enseigne aussi l'italien, l'histoire et la géographie. Il est donc polyglotte, il maîtrise le français, l'anglais et l'allemand.
À Oneglia, il dirige l'hebdomadaire socialiste La Lima sous le pseudonyme de « Vero Eretico » (vrai hérétique). L’été 1908 marque un changement avec son engagement direct dans l’agitation menée par les braccianti de Forlì. Le 18 juillet 1908, il est arrêté pour menaces envers un dirigeant d'une organisation patronale. Jugé, il est condamné à trois mois de prison mais il est relaxé en appel. En septembre, il est de nouveau incarcéré pendant dix jours pour avoir tenu à Meldola une réunion non autorisée. Ces arrestations lui confèrent un réel prestige auprès des braccianti et des socialistes de la région. Il publie des articles dans la revue Pagine liberere, la principale publication syndicaliste révolutionnaire dirigée par Oliviero Olivetti et dans Il Pensierio romagnolo du républicain Gaudenzi. C’est dans cette revue que parut en novembre et décembre 1908 en trois livraisons La Philosophie de la force, l’essai d’interprétation de la pensée de Nietzsche.
En janvier 1909, la réputation acquise par Mussolini sur le terrain de l’action sociale et politique et du journalisme, ainsi que les liens d’amitié entretenus avec Serrati et Angelica Balabanoff concourent à décider les dirigeants de la chambre du travail de Trente à lui offrir le poste de secrétaire de cette organisation et la direction de l’hebdomadaire du parti socialiste tridentinL'avvenire del lavoratore (L'avenir du travailleur). Sous sa direction, le tirage de L’avvenire del lavoratore augmente de 50% en 6 mois. Il entretient d’excellentes relations avec le socialiste irrédentiste Cesare Battisti qui lui confie également la direction de son journal Il Popolo (Le peuple). Entre février et septembre 1909, il signe cent articles, notes, recensions et essais historico-littéraires. Le 7 mars, il tient une joute journalistique avec Alcide De Gasperi d'orientation catholique, directeur du périodique Il Trentino. Mussolini réédite ce qu’il avait fait en Suisse à savoir dynamiser une organisation socialiste somnolente et apathique tout en ne rentrant pas en conflit avec la direction du parti. Le 10 septembre, il est emprisonné à Rovereto pour diffusion de journaux instigateurs de violences envers l'Empire d'Autriche et le 29 il est expulsé et retourne à Forlì. Les huit mois passés dans le Trentin confortent Mussolini dans ses convictions syndicalistes révolutionnaires nourries dans la riche bibliothèque nationale de la ville où il passe une bonne partie de son temps : son goût et le culte de l’action, une philosophie pragmatiste, la nécessité de la volonté pour changer le monde et façonner sur le modèle nietzschéen un homme nouveau.
Il revient à Predappio fin 1909, où il dirige la grève des journaliers agricoles. En novembre, il s'installe à Forlì où il vit avec son père qui crée avec sa compagne Anna Lombardi (veuve de Guidi, mère de la future épouse du duce) la taverne Il bersagliere. Au cours de cette période, Mussolini écrit dans Pagine libere (Pages libres), revue du syndicalisme révolutionnaire éditée à Lugano et dirigée par Angelo Oliviero Olivetti, l'article La filosofia della forza (La philosophie de la force) où il fait référence à la pensée de Nietzsche.
Animateur de l'aile maximaliste du PSI (1910-1912)
À partir de janvier 1910, il est secrétaire de Forlì et il dirige le périodique officiel L'idea socialista (L'idée socialiste) rebaptisé par Mussolini Lotta di classe (Lutte des classe). Il y développe ses idées, tournant le dos au projet réformiste, rejetant l’idée d’une évolution gradualiste et pacifique qui serait le produit d’un déterminisme économique et lui oppose sa vision volontariste et brutale de changement social. En un an de présence au secrétariat de cette fédération socialiste, il fera croître le tirage de La Lotta di classe ainsi que le nombre de militants (passé de 1400 à 1800, répartis entre 40 sections, 12 groupes de jeunes et une section féminine) et la fédération de Forlì devient une puissance dans le parti socialiste.
Il veut la constitution d’une formation de combat composée de noyaux de militants résolus auquel il incombera le moment venu de partir à l’assaut du pouvoir : c'est le modèle esquissé par Blanqui et auquel Lénine donnera vie en créant le parti bolchévique ; il s’agit de sélectionner non une quantité croissante de militants mais de sélectionner des militants de qualité capable de s’emparer des postes de commande de l’état et de faire fonctionner celui-ci en attendant qu’une nouvelle société se développe sur les ruines de l’ancienne. Mussolini dénonce les pratiques sociales qui concourent à l’abrutissement des masses, « Le peuple se ramollit avec les bistrots, le bal, le bordel, et le sport. » Il emprunte à Vilfredo Pareto l'idée d'une distinction à effectuer entre masses et élite ainsi que sa vision cyclique de l’histoire qui serait un cimetière d’élite : la lutte des classes ne modifie pas la dichotomie mais le but du socialisme doit être de donner au prolétariat une élite révolutionnaire qui parlera en son nom. Selon Mussolini, les masses ne sont pas animées par la seule raison mais par la force explosive du sentiment, par des mythes puissants comme celui de révolution, seuls capables de mobiliser les hommes en vue de l'édification d'un monde nouveau.
Du 21 au 25 octobre 1910, lors du congrès de Milan, Mussolini paraît en tant que chef de file incontesté de ce courant maximaliste. Dans ses discours, il prend parti contre le recours au suffrage universel pour mener à bien les réformes sociales qui seraient le moyen de faire avancer le socialisme et prône le recours à la révolution, exalte la violence et la brutalité révolutionnaire des anarchistes ; son charisme se fait remarquer et on le voit entouré d’un groupe de gardes du corps. Il prône la scission pour faire avancer la cause des intransigeants mais Costantino Lazzari finit par le convaincre, lui et ses amis, de préserver l’unité du mouvement socialiste.
Contestant toute participation des socialistes au gouvernement royal italien, Mussolini et son courant sont tentés par la scission : le 11 avril 1911, la section socialiste de Forlì emmenée par Mussolini vote l'autonomie du PSI. Cependant, au printemps 1911, les dirigeants du parti lui font savoir qu’ils souhaitent l’unité et ne pas se séparer des socialistes romagnols.
En mai 1911, il fait publier son essai Il Trentino veduto da un socialista (Le Trentin vu par un socialiste) dans le journal Quaderni della Voce. Jusqu’à l’automne 1911, la vie personnelle de Mussolini évolue peu, sa situation demeure très précaire ; il refuse l’augmentation que lui proposent quelques-uns de ses camarades et préfère glaner quelques piges ou accepter de traduire l'ouvrage sur la révolution française de Kropotkine. Il publie également son roman Claudia Particella, l'amante del cardinale Madruzzo, en 1910, dans le journal de Trente de Cesare Battisti Il popolo, avec qui il avait collaboré en 1910. L'œuvre contient une satire anti-cléricale. Le 17 janvier, il commence à vivre avec Rachele Guidi, sa future épouse.
Il axe alors ses discours et ses actes sur la dénonciation du militarisme et de la colonialisation. Il est ainsi arrêté le 14 octobre 1911, jugé et condamné (23 novembre) à un an de réclusion pour avoir participé le 25 septembre, avec son ami républicain Pietro Nenni, à une manifestation contre la guerre de Libye qui se termine par de violents affrontements avec la police. Le préfet de Forlì fit arrêter Nenni et Mussolini. La presse de gauche prit fait et cause pour Mussolini qui bénéficia d’un immense élan de solidarité : une souscription destinée à payer les frais de justice des deux emprisonnés et à assister leur famille fut organsiée avec un certain succès ; de même, on fit appel aux meilleurs avocats que les deux partis comptaient dans la région. Mussolini assuma sa propre défense et le 19 février 1912, la cour d'appel de Bologne réduisit la peine à cinq mois et demi, laps de temps qu'il mit à profit pour rédiger son autobiographie. Mussolini voit alors dans cette guerre de Lybie un crime contre l'humanité. Mussolini définit l'aventure coloniale africaine du gouvernement de Giovanni Giolitti d'« acte de brigandage international ». C'est alors, à sa sortie de prison, que Mussolini fut qualifié pour la première fois de Duce, un terme en usage dans la gauche italienne.
Directeur de l'Avanti! (1912-1914)
Le 8 juillet 1912, au congrès socialiste de Reggio d'Émilie, il présente une motion d'expulsion contre les réformistes, qui sont favorables à une solution par étapes, Leonida Bissolati, Ivanoe Bonomi, Angiolo Cabrini et Guido Podrecca, qui est acceptée, les quatre exclus donnent vie au Parti socialiste réformiste et Mussolini entre donc dans la direction nationale du parti. Il collabore à Folla (La foule), journal de Paolo Valera signant sous le pseudonyme de « L'homme qui cherche ».
Grâce au succès de sa motion, au dynamisme de sa fédération, à sa déjà importante expérience journalistique et militante, à sa qualité d'orateur, à ses relations dans le parti, Mussolini monte au sommet de la scène politique nationale : en novembre 1912, il devient le membre principal de l'aile maximaliste du socialisme italien et est nommé par direction du Parti socialiste italien directeur de L'Avanti!, quotidien officiel du parti. En novembre 1913, il crée la revue Utopia. Il y développe sa vision du socialisme ; du marxisme, il reprend dans ses articles les thèmes du déterminisme économique, de la lutte des classes, de la paupérisation croissante et de la crise catastrophe devant aboutir à la fin du capitalisme ; il privilégie l’action du parti et rejette le primat du syndicalisme qui ne doivent pas être autonomes ; il se montre toujours blanquiste quant au processus de conquête et d’organisation de la société au cours de la phase de dictature qui suivra la victoire des forces prolétariennes. Avant d’accepter la charge de directeur du principal organe de presse socialiste, Mussolini pose comme condition que Balanaboff lui fût associée avec le titre de rédactrice en chef du journal. Il fait entrer dans le journal des syndicalistes révolutionnaires, des anarchistes comme Enrico Leone, Agostino Lanzillo, Sergio Panunzio, Arturo Labriola. Sous la houlette de son nouveau directeur, le journal passa en un plus d’un an de 20 000 à 100 000 exemplaires ; son talent d’éditorialiste, style incisif, son aptitude à coller à l’événement favorise la montée en puissance du parti qui passe dans la même période de 30 000 à 50 000 adhérents et de 41 à 52 députés après les élections de 1913.
Au congrès socialiste d'Ancône de 1914, il présente une motion, qui est acceptée, qui déclare incompatible la maçonnerie, définie comme bourgeoise et interclassiste, et le socialisme. Battu à la députation dans la circonscription de Forlì lors des élections générales d'octobre 1913, quelques mois plus tard, conseiller municipal à Milan et au cours de la Semaine Rouge, il reste rivé à sa fonction de rédacteur (il participe à une manifestation) contrairement à Nenni et Malatesta.
Ralliement à l'interventionnisme et rupture avec le PSI
Au début de la Première Guerre mondiale, il s'aligne sur les positions de l'Internationale socialiste, se déclarant ouvertement opposé à l'intervention de l'Italie qui, d'après lui, ne servirait que l'intérêt de la bourgeoisie. Cependant, se développe en 1914 un interventionnisme de gauche allant des républicains et des socialistes réformistes aux syndicalistes révolutionnaires : le 7 octobre 1914, des représentants du syndicalisme révolutionnaire comme Libero Tancredi (pseudonyme de Massimo Rocca), Filippo Corridoni et Cesare Rossi signent l’appel du Faisceau révolutionnaire d’action interventionniste ; ce manifeste vise à constituer un mouvement informel rassembler les éléments de la gauche radicale favorable à l'entrée en guerre de l'Italie contre les Empires centraux. Le mot faisceau appartient au vocabulaire politique de la gauche italienne qui trouve son origine dans les faisceaux de travailleurs siciliens. Les signataires du manifeste souhaitent l'entrée en guerre par hostilité aux Empires centraux réactionnaires et cléricaux et volonté, notamment chez les syndicalistes et socialistes révolutionnaires, de préparer techniquement le prolétariat au combat et de forger ainsi en son sein une élite révolutionnaire et combattante. Benito Mussolini ne signe pas le manifeste mais ces idées rejoignent sa théorie de la nécessité du combat révolutionnaire et d'une élite socialiste combattante ; sa parution l'incite à faire connaître sa propre opposition à la neutralité car cette initiative était de nature à faire pièce à son influence au sein de l'ultragauche interventionniste. Ce ralliement provoqua l'enthousiasme des journaux de la gauche antineutraliste comme L'Internazionale, Pagine Libere (syndicaliste révolutionnaire), La Voce, L'Iniziativa (républicaine), La Folla (anarchiste), Azione socialista (socialiste) et fut bien reçu des socialistes français et belges qui le soutinrent financièrement pendant la guerre.
Cependant, à la suite de cette prise de position contraire à la ligne du parti, il est forcé à la démission, le 20 octobre 1914, de L'Avanti!, puis exclu du PSI le 29 novembre 1914, à la suite de la publication, le 18 octobre, de l'article Dalla neutralità assoluta alla neutralità attiva ed operante (De la neutralité absolue à la neutralité active et agissante), qui qualifie la neutralité de réactionnaire et signe son ralliement à la campagne interventionniste entamée le 5 octobre par le manifeste des Faisceaux d'action internationaliste. Mussolini préconise désormais une politique militariste ainsi que l'entrée en guerre de l'Italie en 1915 aux côtés de l'Entente.
Fondation du Popolo d'Italia
Mussolini voulut fonder son propre quotidien dont il voulait faire l'organe de l'interventionnisme de gauche et entra en pourparler avec deux dirigeants syndicalistes révolutionnaires A.O. Olivetti et O. Dinale mais il préféra finalement fonder son propre journal, Il Popolo d'Italia, dont le premier numéro sortit le 15 novembre 1914.
Dès son premier numéro et jusqu'en 1918, le journal comme son fondateur continua de se réclamer du socialisme révolutionnaire ; le journal portait sous le titre Il Popolo d'Italia la mention journal socialiste des ouvriers. Le journal a placé en exergue de son journal deux citations révolutionnaires : à gauche, une phrase d'Auguste Blanqui : « Qui a du fer a du pain » ; à droite, une citation de Napoléon Bonaparte : « La révolution est une idée qui a trouvé des baïonnettes ». Dans l'imaginaire politique de la gauche italienne, les références à la France révolutionnaire et à la Commune de Paris étaient très présentes et ces deux épisodes de l’histoire ont en commun de faire se rejoindre l’idée de guerre et celle de révolution. Parmi les collaborateurs réguliers ou épisodiques du journal, on retrouve des personnalités de toutes les tendances de la gauche démocratique ou radicale de Maria Rygier à Pietro Nenni, de Cesare Rossi à Sergio Panunzio, d'Agostino Lanzillo à Margherita Sarfatti. Mussolini a de fait joué un rôle dans l’entrée en guerre de son pays en tant que directeur et éditorialiste du principal organe de l’interventionnisme de gauche. Les nationalistes de droite de type corradiniens avec lesquels Mussolini polémiquaient ne participèrent pas au journal. Lénine avait vu dans la guerre un puissant levier révolutionnaire qui entraînerait l’effondrement des société capitalistes et une révolte des peuples à l’échelle internationale ; pour Mussolini, il n'y a rien à attendre de l’Internationale dont l'échec à concrétiser la solidarité des travailleurs prouve que pour faire triompher la révolution, passe par la solution des problèmes nationaux.
Son nouveau journal est financé par certains belligérants et par les socialistes français et belges, notamment par des échanges avec Marcel Cachin et Jules Guesde ; ces financements étrangers ne servirent pas au financement initial du journal. Il est également financé par des industriels italiens soucieux de diviser la gauche ou de pousser à la guerre et indirectement le gouvernement italien - ce qui marque un changement radical dans son refus de la coopération avec la bourgeoisie ou l'Etat.
En décembre 1911, il prend part à Milan à la création des Fasci d'azione rivoluzionaria, participant à leur premier congrès les 24 et 25 janvier 1915.
Source: Article "Benito Mussolini" sur l'encyclopédie Wikipédia
07:30 Publié dans Politique | Tags : fascisme, dictateur, tyran, socialisme, marxisme, libéralisme, idéologies du xxème siècle, totalitarisme, anticléricalisme, histoire | Lien permanent | Commentaires (0)
02/11/2014
Pour les Fidèles Défunts - Graduale : Requiem aeternam
Requiem aeternam
Requiem aeternam dona eis, Domine: et lux perpetua luceat eis. |
Accorde-leur le repos éternel, Seigneur, et que brille sur eux la lumière sans déclin. |
Esdras II (IV ESDRAS) | Ch. 02 | V. | 34.35 | Contexte biblique |
Graduale
Versus 1 | In memoria aeterna erit iustus, ab auditione mala non timebit. |
En éternelle mémoire sera le juste : il ne craindra pas de mauvaise audience. |
Versus 2 | Anima eius in bonis demorabitur et semen eius hereditabit terram. |
Son âme séjournera parmi les biens : et sa postérité aura la terre en héritage. |
Livre des Psaumes 24 | V. | 13 | Contexte biblique |
Source: Académie de chant grégorien
18:30 Publié dans Famille, Liturgie et Sacrements, Vidéos | Tags : liturgie, chant, chant grégorien, fidèles défunts, calendrier liturgique | Lien permanent | Commentaires (0)
La vie de Padre Pio de Pietrelcina
Après avoir regardé ce film biographique sur Saint Pio de Pietrelcina, vous ne verrez plus votre vie ni les événements du monde et de l’Église de la même manière. Un grand film d'évangélisation et de conversion, tant pour ceux qui sont loin de l’Église que pour les plus pratiquants. "Padre Pio", tourné en 2008, est largement inspiré des écrits d'Emanuele Brunatto.
08:00 Publié dans Saints | Tags : franciscains de l'immaculée, padre stefano manelli, stefano maria manelli, padre pio, saint pio de pietrelcina, film | Lien permanent | Commentaires (0)
01/11/2014
Toussaint
SOLENNITÉ DE TOUS LES SAINTS
Homélie du Pape Benoît XVI
Basilique Vaticane
(Mercredi 1er novembre 2006)
Chers frères et sœurs,
La Sainte Messe s'est ouverte par l'exhortation « Réjouissons-nous tous dans le Seigneur ». La liturgie nous invite à partager l'exultation céleste des saints, à en goûter la joie. Les saints ne constituent pas une caste restreinte d'élus, mais une foule innombrable, vers laquelle la liturgie nous invite aujourd'hui à élever le regard. Dans cette multitude, il n'y a pas seulement les saints officiellement reconnus, mais les baptisés de chaque époque et nation, qui se sont efforcés d'accomplir avec amour et fidélité la volonté divine. Nous ne connaissons pas le visage ni même le nom de la plupart d'entre eux, mais avec les yeux de la foi, nous les voyons resplendir, tels des astres emplis de gloire, dans le firmament de Dieu.
Aujourd'hui, l'Église fête sa dignité de mère des saints, image de la cité céleste (A. Manzoni), et manifeste sa beauté d'épouse immaculée du Christ, source et modèle de toute sainteté. Elle ne manque certes pas de fils contestataires et rebelles, mais c'est dans les saints qu'elle reconnaît ses traits caractéristiques, et c'est précisément en eux qu'elle goûte sa joie la plus profonde. Dans la première Lecture, l'auteur du Livre de l'Apocalypse les décrit comme « une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue » (Ap 7, 9). Ce peuple comprend les saints de l'Ancien Testament, à partir d'Abel le juste et du fidèle Patriarche Abraham, ceux du Nouveau Testament, les nombreux martyrs du début du christianisme, les bienheureux et saints des siècles successifs, jusqu'aux témoins du Christ de notre époque. Ils sont tous unis par la volonté d'incarner l'Évangile dans leur existence, sous l'impulsion de l'éternel animateur du Peuple de Dieu qu'est l'Esprit Saint.
Mais « à quoi sert notre louange aux saints, à quoi sert notre tribut de gloire, à quoi sert cette solennité elle-même ? ». C'est par cette question que commence une célèbre homélie de saint Bernard pour le jour de la Toussaint. C'est une question que nous pourrions nous poser également aujourd'hui. Et la réponse que le saint nous donne est tout aussi actuelle : « Nos saints - dit-il - n'ont pas besoin de nos honneurs et ils ne reçoivent rien de notre culte. Pour ma part, je dois confesser que, lorsque je pense aux saints, je sens brûler en moi de grands désirs » (Disc. 2; Opera Omnia Cisterc. 5, 364sqq). Telle est donc la signification de la solennité d'aujourd'hui : en regardant l'exemple lumineux des saints, réveiller en nous le grand désir d'être comme les saints : heureux de vivre proches de Dieu, dans sa lumière, dans la grande famille des amis de Dieu. Être saint signifie : vivre dans la proximité de Dieu, vivre dans sa famille. Et telle est notre vocation à tous, répétée avec vigueur par le Concile Vatican II, et reproposée aujourd'hui de façon solennelle à notre attention.
Mais comment pouvons-nous devenir saints, amis de Dieu ? On peut répondre à cette interrogation tout d'abord par une négation : pour être saint, il n'est pas nécessaire d'accomplir des actions et des œuvres extraordinaires, ni de posséder des charismes exceptionnels. On peut ensuite répondre par une affirmation : il est nécessaire avant tout d'écouter Jésus, et de le suivre sans se décourager face aux difficultés. « Si quelqu'un me sert - nous avertit-Il - qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera » (Jn 12, 26). Celui qui a confiance en Lui et l'aime d'un amour sincère, comme le grain de blé tombé en terre, accepte de mourir à lui-même. En effet, il sait que celui qui veut garder sa vie pour lui-même la perd, et que celui qui se donne, se perd, et trouve précisément ainsi la vie. (cf. Jn 12, 24-25). L'expérience de l'Eglise démontre que toute forme de sainteté, tout en suivant des parcours différents, passe toujours par le chemin de la croix, le chemin du renoncement à soi-même. Les biographies des saints décrivent des hommes et des femmes qui, dociles aux desseins divins, ont parfois affronté des épreuves et des souffrances indescriptibles, des persécutions et le martyre. Ils ont persévéré dans leur engagement, « ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve - lit-on dans l'Apocalypse - ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau » (v. 14). Leurs noms sont inscrits dans le livre de la vie (cf. Ap 20, 12) ; leur demeure éternelle est le Paradis. L'exemple des saints est pour nous un encouragement à suivre les mêmes pas, à ressentir la joie de celui qui a confiance en Dieu, car l'unique cause véritable de tristesse et de malheur pour l'être humain est de vivre loin de Lui.
La sainteté exige un effort constant, mais elle est à la portée de tous car, plus que l'œuvre de l'homme, elle est avant tout un don de Dieu, trois fois Saint (cf. Is 6, 3). Dans la seconde Lecture, l'Apôtre Jean observe : « Voyez quelle manifestation d'amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes ! » (1 Jn 3,1). C'est donc Dieu qui nous a aimés en premier et qui, en Jésus, a fait de nous ses fils adoptifs. Dans notre vie, tout est don de son amour : comment demeurer indifférents face à un si grand mystère ? Comment ne pas répondre à l'amour du Père céleste par une vie de fils reconnaissants ? Dans le Christ, il nous a fait don de tout son être, et nous appelle à une relation personnelle et profonde avec Lui. C'est pourquoi, plus nous imitons Jésus et demeurons unis à Lui, plus nous entrons dans le mystère de la sainteté divine. Nous découvrons qu'Il nous aime de façon infinie, et cela nous pousse à notre tour à aimer nos frères. Aimer implique toujours un acte de renoncement à soi-même, de se perdre soi-même et, précisément ainsi, cela nous rend heureux.
Ainsi, nous sommes arrivés à l'Évangile de cette fête, à l'annonce des Béatitudes que nous venons d'entendre retentir dans cette Basilique. Jésus dit : Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, heureux les doux, heureux les affligés, heureux les affamés et les assoiffés de justice, les miséricordieux, heureux les cœurs purs, les artisans de paix, les persécutés pour la justice (cf. Mt 5, 3-10). En vérité, le bienheureux par excellence est uniquement Lui, Jésus. En effet, c'est Lui qui a véritablement une âme de pauvre, l'affligé, le doux, l'affamé et assoiffé de la justice, le miséricordieux, le cœur pur, l'artisan de paix ; c'est Lui le persécuté pour la justice. Les Béatitudes nous montrent la physionomie spirituelle de Jésus, et expriment ainsi son mystère, le mystère de Mort et de Résurrection, de Passion, et de joie de la Résurrection. Ce mystère, qui est le mystère de la véritable Béatitude, nous invite à suivre Jésus et, ainsi, à nous acheminer vers elle. Dans la mesure où nous accueillons sa proposition et nous nous plaçons à sa suite - chacun selon ses conditions -, nous aussi, nous pouvons participer à sa béatitude. Avec Lui, l'impossible devient possible et même un chameau peut passer par le trou d'une aiguille (cf. Mc 10, 25); avec son aide, et uniquement avec son aide, il est possible de devenir parfaits comme le Père céleste est parfait (cf. Mt 5, 48).
Chers frères et sœurs, entrons à présent dans le cœur de la Célébration eucharistique, encouragement et aliment de sainteté. Dans quelques instants deviendra présent de la façon la plus élevée le Christ, véritable Vigne, à laquelle, en tant que sarments, sont unis les fidèles qui sont sur terre et les saints du ciel. Ainsi se renforcera la communion de l'Église en pèlerinage dans le monde avec l'Église triomphante dans la gloire. Dans la Préface, nous proclamerons que les saints sont pour nous des amis et des modèles de vie. Invoquons-les afin qu'ils nous aident à les imiter et engageons-nous à répondre avec générosité, comme ils l'ont fait, à l'appel divin. Invoquons en particulier Marie, Mère du Seigneur et miroir de toute sainteté. Qu'Elle, la Toute Sainte, fasse de nous de fidèles disciples de son fils Jésus Christ ! Amen.
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Source : vatican.va - L'Evangile au Quotidien
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31/10/2014
Comment aider un jeune prêtre dont le curé est hostile à la forme extraordinaire de la liturgie
Par l'abbé John Zuhlsdorf | 29 octobre 2014 | Traduction: Espérance Nouvelle
D'un lecteur, QUAERITUR:
"Notre paroisse a un jeune vicaire ordonné il y a un an, formé à la liturgie selon la forme extraordinaire, et qui aimerait célébrer la Messe dans l'usus antiquus. Le curé, nouveau dans la paroisse, a 62 ans et va probablement piquer une crise si le vicaire célèbre la Messe selon le Missel de Saint Pie V et Saint Jean XXIII. Comment pouvons-nous aider le jeune vicaire, alors que nous ne sommes pas dans les grâces du curé ? Je ne veux pas faire du mal au vicaire en provoquant une tempête. En outre, le curé est aussi le doyen."
Parfois, la meilleure aide que vous pouvez offrir est la prière. Priez pour le jeune vicaire et aussi pour que le curé ouvre son cœur.
Le jeune vicaire est probablement assez perspicace pour peser le pour et le contre de la célébration de la Messe selon la forme extraordinaire si le curé y est opposé. Après tout, il a survécu au creuset de la formation du séminaire.
Pour soutenir le bon jeune prêtre, faites confiance à son jugement. Ne poussez pas trop le sujet. Il peut avoir estimé que la meilleure attitude est d'éviter, pour le moment, d'utiliser le Missel de 1962, du moins en public, pour son ministère actuel, dans cette paroisse. Je suis sûr que le prêtre apprécie le soutien d'aimables paroissiens, mais il ne serait pas sage de mettre une quelconque pression sur lui pour aller à l'encontre de la volonté du curé.
Le meilleur soutien pourrait être simplement celui d'une amitié bienveillante. Faites-lui savoir qu'il y a autour de lui des gens qui espèrent des temps meilleurs. Ils le soutiendront si et quand il trouvera opportun d'avancer d'une manière ou d'une autre. Ils le soutiendront aussi s'il considère imprudent de le faire pour un certain temps. Laissez-le aux commandes.
En attendant, écrivez une lettre de soutien à l'évêque au sujet de ce bon jeune prêtre. Elle ira dans son dossier. Ne mentionnez pas la forme extraordinaire, ni aucune querelle qui vous a fait perdre les bonnes grâces du curé. Racontez à l'évêque quel merveilleux jeune prêtre est ce vicaire. N'oubliez pas: les évêques ne reçoivent habituellement que des lettres de plainte. Les lettres de soutien attireront son attention, et, en leur temps, pourraient porter du fruit. Elles remontent dans le dossier du prêtre et contrebalancent les éventuelles difficultés futures.
Rédigez la lettre avec simplicité. Quelque chose comme ceci:
"L'abbé Attitude est un aimable et bon prêtre qui a un grand talent de prédication et une attitude exemplaire. Merci de nous l'avoir envoyé !"
N'écrivez pas : "Merci d'avoir affecté l'abbé Attitude à notre paroisse. Il fait les choses correctement et respecte les rubriques, contrairement à ce vieux grincheux de père Nicieux qui traîne là dans cette aube-sac en toile de jute qui lui sert de chasuble et prêche le socialisme. L'abbé Attitude porte la barrette à la moindre occasion et ne tolère pas tout ce non-sens libéral, tout ce verbiage progressiste et mou."
Cette seconde lettre-type, si bien intentionnée soit-elle, pourrait être interprétée par le personnel de la chancellerie d'une manière complètement éloignée du sens voulu. Elle ira aussi dans son dossier, pour constituer une archive malveillante qui permettra de définir comment ils pourront "flexibiliser" ce prêtre... sur le gril.
Soyez simples. Soyez positifs. Évitez les sujets controversés. Parfois les gens, dans leur zèle, font du tort aux prêtres plus qu'ils ne peuvent l'imaginer. Je le sais par expérience personnelle.
Des lecteurs de l'abbé Zuhlsdorf ont écrit les commentaires suivants à propos de cet article:
Pearl - "Une autre manière de soutenir le jeune prêtre, pendant que vous attendez qu'il soit prêt à célébrer la Messe traditionnelle, est de lui demander s'il a besoin de quelque chose pour le faire à la première opportunité. Ces jeunes hommes n'ont pas l'argent pour se procurer tout ce dont ils ont besoin. Achetez-lui un Missel d'autel s'il n'en a pas, ou rassemblez un groupe de personnes pour en acheter un puisqu'ils sont chers. Voyez s'il a besoin d'un bel ensemble de canons d'autel. Aurait-il besoin que quelqu'un lui trouve des amicts ou des manipules ? A-t-il un bréviaire traditionnel ? Ce sont des articles chers, qui pourraient ne pas être faciles à obtenir pour le prêtre. Faites-lui savoir qu'ils sont à lui et que vous n'en faites pas don à la paroisse, de sorte que lorsqu'il sera transféré, si son nouveau curé est plus ouvert, il aura le nécessaire avec lui. Alors, si plus tard il est de retour dans la paroisse comme nouveau curé, tout sera prêt."
Chatto - "Vous pouvez toujours inviter le jeune prêtre chez vous pour prier avec le bréviaire traditionnel, les Vêpres pour un jour de fête, et inviter d'autres personnes. Ce n'est pas la Messe, mais c'est l'Office divin selon la forme extraordinaire, et peut-être que le prêtre pourra même vous apprendre comment le chanter, ce qui est étonnamment simple. Ce serait mieux dans une église, bien sûr, mais c'est déjà ça."
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> Contacter les Dicastères romains
18:00 Publié dans Liturgie et Sacrements | Tags : prêtre, engagement paroissial, forme extraordinaire, usus antiquior | Lien permanent | Commentaires (0)
30/10/2014
Des prêtres pour demain
Des séminaristes étudiant à Rome témoignent du travail de la grâce de Dieu et de ses moyens pour faire fleurir les vocations sacerdotales au milieu du désert.
18:00 Publié dans Famille, Religion, Vidéos | Tags : prêtre, vocation, tempête de grâce, fruits du rosaire, nouvelle évangélisation, liturgie, oeuvres du saint-esprit, intercession de marie, témoignage, témoins | Lien permanent | Commentaires (0)
29/10/2014
Jean-Paul II: "La règle enseignée par l'Église n'est pas un idéal"
Extrait de l'encyclique Veritatis Splendor
103. L'espace spirituel de l'espérance est toujours ouvert pour l'homme, avec l'aide de la grâce divine et avec la coopération de la liberté humaine.
C'est dans la Croix salvifique de Jésus, dans le don de l'Esprit Saint, dans les sacrements qui naissent du côté transpercé du Rédempteur (cf. Jn 19, 34) que le croyant trouve la grâce et la force de toujours observer la Loi sainte de Dieu, même au milieu des plus graves difficultés. Comme le dit saint André de Crète : « En vivifiant la Loi par la grâce, Dieu a mis la loi au service de la grâce, dans un accord harmonieux et fécond, sans mêler à l'une ce qui appartient à l'autre, mais en transformant de manière vraiment divine ce qui était pénible, asservissant et insupportable, pour le rendre léger et libérateur »
Les possibilités « concrètes » de l'homme ne se trouvent que dans le mystère de la Rédemption du Christ. Ce serait une très grave erreur que d'en conclure que la règle enseignée par l’Église est en elle même seulement un "idéal" qui doit ensuite être adapté, proportionné, gradué, en fonction, dit-on, des possibilités concrètes de l'homme, selon un "équilibrage des divers biens en question". Mais quelles sont les "possibilités concrètes de l'homme" ? Et de quel homme parle-t-on ? De l'homme dominé par la concupiscence ou bien de l'homme racheté par le Christ ? Car c'est de cela qu'il s'agit : de la réalité de la Rédemption par le Christ. Le Christ nous a rachetés ! Cela signifie : il nous a donné la possibilité de réaliser l'entière vérité de notre être ; il a libéré notre liberté de la domination de la concupiscence. Et si l'homme racheté pèche encore, cela est dû non pas à l'imperfection de l'acte rédempteur du Christ, mais à la volonté de l'homme de se soustraire à la grâce qui vient de cet acte. Le commandement de Dieu est certainement proportionné aux capacités de l'homme, mais aux capacités de l'homme auquel est donné l'Esprit Saint, de l'homme qui, s'il est tombé dans le péché, peut toujours obtenir le pardon et jouir de la présence de l'Esprit »
104. Dans ce contexte se situe une juste ouverture à la miséricorde de Dieu pour le péché de l'homme qui se convertit et à la compréhension envers la faiblesse humaine. Cette compréhension ne signifie jamais que l'on compromet ou que l'on fausse la mesure du bien et du mal pour l'adapter aux circonstances. Tandis qu'est humaine l'attitude de l'homme qui, ayant péché, reconnaît sa faiblesse et demande miséricorde pour sa faute, inacceptable est au contraire l'attitude de celui qui fait de sa faiblesse le critère de la vérité sur le bien, de manière à pouvoir se sentir justifié par lui seul, sans même avoir besoin de recourir à Dieu et à sa miséricorde. Cette dernière attitude corrompt la moralité de toute la société, parce qu'elle enseigne le doute sur l'objectivité de la loi morale en général et le refus du caractère absolu des interdits moraux portant sur des actes humains déterminés, et elle finit par confondre tous les jugements de valeur.
Pape Jean-Paul II, Lettre encyclique Veritatis Splendor du 6 août 1993
17:03 Publié dans Pape | Tags : jean-paul ii, veritatis splendor, encyclique, gradualité, synode sur la famille, gradualisme | Lien permanent | Commentaires (0)
Simple Life: le dernier album du groupe hongrois T. Rogers Blues Band
Le groupe de Joy & Blues originaire de Budapest a sorti en mars 2013 cet album intitulé "Simple Life".
Les six musiciens hongrois mettent leurs chansons à disposition en téléchargement gratuit et encouragent leur diffusion sur internet.
> CLIQUEZ ICI pour écouter le morceau "Simple Life"
Vous pouvez écouter les différents morceaux de l'album en cliquant sur les titres:
SIMPLE LIFE:
- Far and Slow
- Weary Road
- Gotta Go
- Angelina (feat. Keb' Mo')
- Something Human
- The Regular's Blues
- Sun on my Back
- Mood for the Day
- It Hurts Me Too
- Sunshine Cold
- Simple Life
> CLIQUEZ ICI pour acheter l'album ou faire un don afin d'aider le groupe à réaliser de nouveaux enregistrements
07:30 Publié dans Culture et société | Tags : musique, chanson, blues | Lien permanent | Commentaires (0)