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13/10/2014

Le Pape François décide de nommer six rédacteurs supplémentaires pour le rapport du synode

Le Pape, pour la rédaction de la Relatio Synodi, le rapport du synode, a décidé d'adjoindre au Rapporteur Général, au Secrétaire Spécial et au Secrétaire Général, les Pères synodaux suivants:

- Card. Gianfranco RAVASI

- Card. Donald William WUERL

- Mgr Victor Manuel FERNÁNDEZ

. Mgr Carlos AGUIAR RETES

- Mgr Peter KANG U-IL

- Père Adolfo NICOLÁS PACHÓN, S.J.

(Sala Stampa)

Il s'agit d'une décision qui n'avait pas été initialement prévue par le plan de déroulement du synode. Cette liste est constituée d'un Italien, d'un Nord-Américain, d'un Sud Coréen, de deux Sud-Américains dont un Argentin nommé archevêque titulaire par le Pape François dans les premières semaines de son pontificat, Mgr Fernandez, et du supérieur général des Jésuites, l'Espagnol Adolfo Nicolas S.J.

Aucun Africain ne figure sur cette liste. En revanche, sur les dix Pères synodaux élus par leurs pairs comme modérateurs des différents groupes linguistiques, deux sont africains.

Pour rappel, le rapport du premier synode ne sera qu'un document intermédiaire. Le document final ne sera publié qu'après le second synode sur la famille en 2014, sous la forme d'une exhortation post-synodale, comme l'exhortation post-synodale Sacramentum Caritatis publiée par le Pape Benoît XVI en 2007.

12/10/2014

Le père Daniel-Ange s'exprime au sujet du synode sur la famille et de la théorie du genre

Le Cardinal Burke a été élu président du groupe anglophone par ses pairs au sein du synode

cardinal Burke, synode sur la familleLe synode extraordinaire sur la famille qui se tient au Vatican, est selon les observateurs et les journalistes accrédités, le plus opaque jamais organisé. Certes, des conférences de presse sont tenues chaque jour pour rendre compte de manière succincte des débats des pères synodaux, mais on ne sait jamais quel évêque a dit quoi… Une opacité dont se plaignent les journalistes et que conteste même le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Toutefois, il faut savoir observer certains “signes des temps”… Il en est un, survenu hier samedi, qui a surpris bien des observateurs. Les pères synodaux, entre les séances plénières, se réunissent en circuli minore – petits groupes – habituellement en fonction de leurs langues maternelles. Dans le groupe des cardinaux et évêques anglophones, le premier circulus minor, appelé Anglicus A, vient de nommer comme son président – ou modérateur – le cardinal Raymond Burke. Une élection d’autant plus significative que plusieurs père synodaux d’Anglicus A sont réputés modérés. (RC)

Ont également été élus, entre autres, le Cardinal Napier comme modérateur pour Anglicus B, le Cardinal Sarah comme modérateur pour Gallicus A, Mgr André-Joseph Léonard comme rapporteur pour Gallicus B, le Cardinal Bagnasco comme modérateur pour Italicus B, et le Cardinal Robles Ortega pour Ibericus A.

Voici la liste complète des prélats élus à la tête des circuli minore:

MODÉRATEURS

CIRCULUS Gallicus "A": Card. Robert SARAH,

CIRCULUS Gallicus "B": Card. Christoph SCHÖNBORN, O.P.

CIRCULUS Anglicus "A": Card. Raymond Leo BURKE

CIRCULUS Anglicus "B": Card. Wilfrid Fox NAPIER, O.F.M.

CIRCULUS Anglicus "C": S.E. Mons. Joseph Edward KURTZ

CIRCULUS Italicus "A": Card. Fernando FILONI

CIRCULUS Italicus "B": Card. Angelo BAGNASCO

CIRCULUS Italicus "C": S.E. Mons. Angelo MASSAFRA, O.F.M.

CIRCULUS Ibericus "A": Card. Francisco ROBLES ORTEGA

CIRCULUS Ibericus "B": Card. Lluís MARTÍNEZ SISTACH

RAPPORTEURS

CIRCULUS Gallicus "A": Rev. P. François-Xavier DUMORTIER, S.I.

CIRCULUS Gallicus "B": Mons. André LÉONARD

CIRCULUS Anglicus "A": Mons. John Atcherley DEW

CIRCULUS Anglicus "B": Mons. Diarmuid MARTIN

CIRCULUS Anglicus "C": Mons. Stephen BRISLIN

CIRCULUS Italicus "A": Mons. Edoardo MENICHELLI

CIRCULUS Italicus "B": Mons. Salvatore FISICHELLA

CIRCULUS Italicus "C": Rev. P. Manuel Jesús ARROBA CONDE, C.M.F.

CIRCULUS Ibericus "A": Mons. Luis Augusto CASTRO QUIROGA, I.M.C.

CIRCULUS Ibericus "B": Mons. Rodolfo VALENZUELA NÚÑEZ

(Sala Stampa)

Le Cardinal Burke réagit à l'exposition des petits enfants à l'homosexualité

synode sur la famille, cardinal BurkeA la suite de l’intervention devant le synode extraordinaire sur la famille du couple australien Ron et Mavis Pirola, donnant en exemple des amis chez qui l’amant homosexuel d’un des enfants était « accueilli comme un fils » pour les fêtes de famille, le cardinal Raymond Burke a réagi avec beaucoup de clarté. Il s’avère en effet que la prestation des Pirola a été l’une des plus commentées par les médias. LifeSiteNews a demandé au cardinal son avis sur la question ; l’interview exclusive a été publiée jeudi soir, en anglais.

Voici la traduction de l’interview recueillie lors d’une pause entre les sessions du synode.

— Comment des parents catholiques doivent-ils réagir dans une situation difficile comme celle-ci : alors qu’ils préparent une réunion de famille pour Noël, avec les présence de petits-enfants, ces parents sont sollicités par leur fils qui vit en « couple » avec un partenaire homosexuel s’il peut venir accompagné de celui-ci ?

Et en application de ces principes, comment les paroisses doivent-elles réagir par rapport à des couples ouvertement homosexuels qui s’approchent de la Sainte Table pour communier, et qui cherchent à prendre des postes de responsabilité au sein de la paroisse ?

— C’est une question très délicate, et elle est rendue encore plus délicate par l’agressivité du militantisme homosexuel. Mais il faut la considérer d’une manière très calme, sereine, raisonnable et depuis le point de vue de la foi.

Nous ne permettrions pas, s’il s’agissait d’un autre type de relation – quelque chose de profondément désordonné et néfaste – nous ne permettrions pas que nos enfants soient exposés à cette relation, à son expérience directe. Et nous ne devons pas davantage le faire dans le cas d’un membre de la famille qui non seulement souffre d’une attraction homosexuelle, mais qui a choisi de la vivre en acte, en commettant des actes qui sont, toujours et partout, mauvais.

Et donc, les familles doivent trouver un moyen de rester proches d’un enfant dans cette situation – fils, petit-fils, ou autre – de manière à essayer de faire sortir cette personne de la relation désordonnée.

Nous savons aussi qu’avec le temps, ces relations vont laisser la personne profondément malheureuse. C’est donc important de rester aussi proches que possible. Mais ce type particulier de relation ne doit pas être imposé aux membres de la famille, et spécialement aux enfants impressionnables. Et j’encourage les parents, ou les grands-parents – ou qui que ce soit – à être très prudents en cette matière et à ne pas scandaliser leurs enfants ou petits-enfants.

Tant de choses dans notre société aujourd’hui répandent le message que n’importe quel type de relation sexuelle, du moment qu’elle apporte du plaisir d’une façon ou d’une autre – ou qu’on s’y sente attiré – est acceptable, est correcte. Et nous ne voulons pas que nos enfants aient cette impression, parce que nous aurons semblé approuver des actes gravement peccamineux de la part d’un membre de la famille.

Cela constitue certainement une source de grande souffrance, mais s’efforcer de faire ce qui est juste et bon implique toujours de la souffrance. Et dans ce cas, il en sera certainement ainsi. Mais cette souffrance aura toujours, au bout du compte, une valeur rédemptrice.

En ce qui concerne les paroisses, la situation est très semblable parce que la paroisse – comme l’a dit une fois, je crois, Jean-Paul II – est « une famille de familles ». Et donc, si un membre de la paroisse vit publiquement dans le péché au sein d’une relation homosexuelle, eh bien le prêtre doit essayer de rester proche de cet individu – ou des deux individus s’ils sont tous les deux catholiques – et essayer de les aider à quitter la relation peccamineuse et à commencer à vivre de manière chaste. Le pasteur doit également les encourager à prier et à participer à la messe dominicale, et tous les moyens propres à essayer de surmonter le péché grave dans leurs vies.

Les gens vivant ainsi ne peuvent certainement pas jouer un rôle de responsabilité dans la paroisse, car cela donnerait aux paroissiens l’impression que la manière dont ils vivent est parfaitement acceptable. Car lorsque nous jouons un tel rôle dans une paroisse, d’une certaine manière nous témoignons d’une vie catholique cohérente. Par exemple, on ne leur demande pas d’être lecteurs lors de la sainte messe – ni d’assumer quelque rôle de responsabilité – tant qu’ils n’ont pas rectifié leur situation, vécu la conversion de leur vie et atteint le moment où ils seront prêts à assumer de telles responsabilités.

D’un côté, cela est certainement occasion de scandale pour les paroissiens par rapport à une part très essentielle de notre vie, notre sexualité et ce qu’elle signifie. De l’autre, ce n’est pas bon pour les deux personnes impliquées dans la relation désordonnée car cela leur donne également à elles l’impression que d’une façon ou d’une autre, l’Église approuve ce qu’elles font. ( RC / LSN )

 

Cardinal Burke: une simplification de la procédure de déclaration de nullité serait une injustice envers la vérité du mariage, la famille, le conjoint abandonné et les enfants

Début 2010, le Pape Benoît XVI avait exhorté les magistrats romains à exercer la charité et la justice en accomplissant toujours leur travail avec la plus grande rigueur en faveur du maintien de l'union.

Dans un entretien accordé le 9 octobre au journaliste Raymond Arroyo de la chaîne EWTN, le Cardinal Burke, nommé archevêque de Saint Louis par Jean-Paul II puis préfet du Tribunal suprême de la Signature Apostolique et cardinal par Benoît XVI, a témoigné de son expérience de terrain dans les procès en déclaration de nullité et l'accompagnement des personnes divorcées remariées. Il a notamment abordé le problème des procédures simplifiées: "Nous entendons souvent à la Signature Apostolique, lorsque certains tribunaux commettent des abus en donnant facilement des déclarations de nullité, nous entendons l'autre partie [l'époux, l'épouse] et leurs enfants dire: Comment est-ce possible ? Nous étions mariés et heureux pendant vingt ans et nous avons eu quatre, cinq enfants, et soudainement mon mari a été séduit par une jolie jeune femme qui a montré de l'intérêt pour lui, et il nous a abandonnés, et maintenant l’Église cautionne cela ?".

Dans cet entretien, Raymond Arroyo a interrogé le Cardinal Burke au sujet de plusieurs propositions du Cardinal Kasper comme l'accès à la communion pour les divorcés remariés, la simplification de la procédure de déclaration de nullité, et d'autres propositions similaires.

 

11/10/2014

La franc-maçonnerie vue de l'intérieur: « Un chemin incompatible avec la foi chrétienne »

Par Jean-Claude Bésida | Famille chrétienne | 10 octobre 2014

franc-maconnerie-franc-macon_article.jpgSerge Abad-Gallardo a été franc-maçon pendant plus de vingt ans avant de rompre et de retrouver la foi catholique. Il raconte son itinéraire dans  J’ai frappé à la porte du Temple…  (éd. Pierre Téqui). Pour  Famille Chrétienne , il lève le voile sur ce monde opaque.

Pourquoi êtes-vous entré en franc-maçonnerie et pourquoi en êtes-vous sorti ?

À un moment donné, je me suis éloigné de la foi, une foi qui n’était pas très fervente. Je suis entré en franc-maçonnerie parce que je cherchais des réponses à des questions existentielles : pourquoi suis-je en vie et en ai-je conscience ? On se pose tous les mêmes questions. La distance dans laquelle je me trouvais par rapport à la foi a facilité mon entrée en franc-maçonnerie.

Ensuite, je suppose que le Seigneur a veillé sur moi. Il y a une douzaine d’années, je suis revenu à la foi catholique par une rencontre. J’aime beaucoup l’épisode de Zachée dans l’Évangile : j’étais petit et un peu misérable, je me prenais pour un initié, mais j’ai compris que cela ne suffisait pas. J’ai cherché. Ce jour-là, j’ai saisi en fait que ce n’est pas moi qui cherchais le Christ, mais que c’était Lui qui venait vers moi.

Vous étiez catholique. Et pourtant, vous êtes entré en franc-maçonnerie ?

Oui. J’étais en recherche. Ce qui m’a conduit en franc-maçonnerie, c’est le vide existentiel. Je viens d’une famille catholique peu pratiquante. On m’a proposé d’y entrer. Je l’ai fait. Pourquoi ? Parce que je n’avais pas de repères suffisamment précis pour comprendre l’incompatibilité entre les deux chemins.

 

La franc-maçonnerie est pour l’homme le moyen d’approcher les dieux, sinon de devenir Dieu soi-même.

 

Comment sest passée votre sortie ?

Il y a une douzaine d’années, la foi m’est revenue. Cela s’est fait progressivement. Il y a trois ans, j’ai été confronté au mal de manière très précise, très virulente, d’une manière que je n’avais jamais rencontrée jusque-là. En faisant une retraite dans un monastère, j’ai eu une sorte de révélation : j’ai compris que la franc-maçonnerie ne donnait pas de réponse face au mal. Je suis ressorti de cette abbaye avec un trouble profond par rapport à ces deux chemins que j’avais en face de moi. J’ai alors commencé à me sentir de plus en plus mal en franc-maçonnerie. Je n’y avais plus ma place.

Pour qui avez-vous écrit ce livre ?

Pour les catholiques qui souhaitent savoir ce qu’est la franc-maçonnerie, et pour les francs-maçons qui se disent catholiques et qui n’ont peut-être pas conscience de leur erreur. Il faut que je parle aux catholiques pour leur expliquer l’impasse que constitue la recherche maçonnique.

Beaucoup de francs-maçons sont des gens sincères, qui cherchent mais qui cherchent dans l’erreur. Ils sont devant Baal, devant des idoles, mais ils s’imaginent qu’ils sont devant Dieu. Je témoigne, et ensuite ils feront ce qu’ils veulent. La liberté a été donnée par Dieu pour pouvoir choisir.

Au fond, la franc-maçonnerie, qu’est-ce que c’est ?

Elle a un objectif magique. Dans la Bible, saint Paul met en garde contre les magiciens. C’est d’une certaine manière l’obtention d’un pouvoir strictement humain sur des éléments qu’on ne contrôle pas et qui sont d’ordre surnaturel ! Et donc finalement, au fil des initiations et des augmentations de grade, qui sont en un sens une succession de rideaux de fumée, je dirais que c’est pour l’homme le moyen d’approcher les dieux, sinon de devenir Dieu soi-même.

On est à ce moment-là dans la gnose ! C’est-à-dire que l’on va atteindre la Connaissance par ses propres moyens et par le travail sur le symbole et le rite.

Quels gens composent la franc-maçonnerie ?

Je distinguerais trois catégories de francs-maçons.

Déjà, il y a une minorité de personnes qui sont là pour créer un réseau relationnel, politique, stratégique et professionnel. Ce qui favorise beaucoup cela, c’est le secret. Quand on croise dans une réunion un ministre ou un député franc-maçon, cela arrange les choses. Cela « arrondit les angles », comme on dit : une expression purement maçonnique.

Ensuite, vous avez une autre catégorie. Il s’agit de laïcards héritiers de la Révolution dans ce qu’elle peut avoir de plus doctrinaire. Ils estiment pouvoir apporter le bonheur à l’humanité par la science et par la laïcité pure et dure ! Ils sont purement et simplement anticléricaux et antichrétiens.

Enfin, il y a un certain nombre de personnes qui ne sont ni des arrivistes ni des laïcards, mais des gens très tolérants qui, à force de tout accepter, ne savent plus où ils sont.

En franc-maçonnerie, toutes les idées se valent. Ce sont des gens un peu perdus et qui croient trouver des réponses. Ces chercheurs relativistes cherchent dans tous les sens, mais ils n’arrivent nulle part ! C’est pour eux que j’ai écrit ce livre.

Selon vous, où est le problème avec la franc-maçonnerie ?

Lorsqu’on entre en franc-maçonnerie, on vous demande de prêter serment. Au fil des cérémonies d’initiation, puis à chaque augmentation de grades, il y a une foule de serments qui vous lient. Ceux-ci portent sur plusieurs choses, mais en particulier sur l’obéissance à la Constitution maçonnique de chaque obédience. Un de ces serments demande de se libérer de tout dogme pour chercher la vérité. Si je suis peu ou pas croyant, cela peut me convenir, parce que je n’ai pas une conscience spirituelle vraiment développée. Mais lorsque je commence à réfléchir et à entrer véritablement dans la foi, ça ne va plus.

Il faut choisir…

Les deux sont purement incompatibles ! Il y a une espèce de schizophrénie spirituelle à vouloir être à la fois chrétien et franc-maçon.

Jean-Claude Bésida

 

10/10/2014

Saint Thomas d'Aquin prêchant la confiance en Dieu pendant la tempête

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Tableau du peintre français d'origine hollandaise Ary Scheffer, 1928.

Monseigneur Tony Anatrella sur le « mariage pour tous »

Monseigneur Tony Anatrella, psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, Consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille et du Conseil Pontifical pour la Santé, et Expert auprès du Synode sur la Famille, a répondu aux questions de Zenit. Nous reproduisons ici quelques extraits de l'entretien.

Sur les manifestations de dimanche : « D’abord les chiffres : on annonce 500.000 personnes à Paris alors que la police veut en comptabiliser 70.000. Comme nous savons comment s’établit le comptage officiel on peut émettre de sérieux doutes sur ces derniers chiffres.

Les images parlent d’elles-mêmes : les artères parisiennes étaient chargées de manifestants. La manifestation a donc été massive et demeure significative d’une réelle mobilisation qui s’avère être une révolte anthropologique. Elle est incompréhensible pour de nombreux responsables politiques de gauche ou de droite qui restent très maladroits, ambigus et sous-informés sur ces sujets. La famille a tellement été délaissée et méprisée dans la loi ces dernières années que les gens en sont excédés. N’importe quel type d’association affective ne fait pas une famille comme ont voulu l’affirmer des sociologues suivis en cela par des politiques sans réelle pensée sur le sujet, et encore moins de convictions.

Cette loi du mariage pour tous va contre le bien commun, l’intérêt de la société et de ce fait, contre tous. Elle fait du mal à la France et a été une erreur politique qui coûte cher en termes psychologiques et sociaux car elle atteint inconsciemment les structures de la vie psychique des sujets, même s’ils veulent l’ignorer, et déstabilise le cadre porteur de la société qui n’est plus crédible. D’où un sentiment de déprime collective que seule la crise économique, créée par des décisions politiques au cours de ces quarante dernières années et constamment amplifiées, ne peut expliquer. En niant la différence sexuelle qui fonde une partie du cadre porteur, il n’est pas étonnant que des gens deviennent agressifs et violents, et se comportent en se situant dans un deçà du langage verbal rationnel et de la symbolique sexuelle qui deviennent de moins en moins opérants pour développer un self authentique.

Une violence qui se développe jusque dans les écoles maternelles puisque la culture n’incite pas à élaborer les pulsions et les identifications premières. La vie affective est confortée à rester immature : le concubinage, l’infidélité, la duplicité relationnelle, la bigamie, la répudiation et l’indistinction sexuelle s’expriment et s’installent sur le modèle de l’adolescence. Autant de conduites qui n’ont plus rien à voir avec le sens de l’amour, mais concernent surtout une impulsivité affective et sexuelle qui imprègnent les modèles contemporains. Bref cette loi du mariage pour tous est une aberration anthropologique et révèle un projet délirant fondé sur des intrigues subjectives en dehors des nécessités de la réalité et de la vérité relationnelle entre les adultes, et avec les enfants. »

Sur la légitimité de la loi : « Avant le vote de cette loi en 2013, on observait que progressivement les citoyens commençaient à prendre conscience de son inadaptation à la réalité puisque des personnes homosexuelles ne forment ni un couple ni une famille, même si la loi civile l’affirme à tort aujourd’hui. C’est pourquoi, à l’époque, pour éviter un retournement de l’opinion on a voté et appliqué cette loi dans la précipitation comme s’il y avait une urgence vitale à résoudre alors qu’on n’assiste pas au même acharnement pour régler la question du chômage et l’allégement des charges publiques et de la dette. Une loi foncièrement inutile et injuste. 

La loi civile, du fait qu’elle soit votée, ne dit pas pour autant la vérité et l’’intérêt général. Dans ce cas, les citoyens doivent exercer leur droit à l’objection de conscience et contester des lois nuisibles. Les exemples ne manquent pas dans l’histoire récente où un législateur se distrait à légaliser des mœurs ou des idéologies qui n’ont rien à voir avec la vie conjugale et familiale, et la filiation. »

Sur le synode sur la famille : « Toutes ces questions, comme d’autres, seront abordées lors du Synode ; ce qui dépasse la question des divorcés remariés et encore davantage celle de l’homosexualité qui sont les thèmes récurrents et préférés des médias qui risquent de faire espérer des idées et des décisions irréalistes. Les experts, selon leur compétence, seront invités à éclairer les pères du Synode. Un travail important a été fait en amont et montre que la Famille est le sujet central du monde contemporain, surtout en Occident où la plupart des politiques ne respectent pas la nature de la Famille. Il n’y a pas des « familles » à géométrie variable selon les univers fantasmatiques, mais la Famille qui repose sur un homme et une femme mariés qui appellent, éduquent et adoptent des enfants. Le Pape en est très conscient et l’a dit récemment aux représentants des conférences épiscopales européennes pour soutenir et protéger la Famille. Elle est le lieu de l’apprentissage de la vie entre un père et une mère. Elle est le lieu de la découverte de Dieu et de la nouvelle évangélisation, et de la sainteté. L’Église n’a jamais reconnu des liens stables et durables entre personnes de même sexe et encore moins fait croire que la relation homosexuelle est un chemin de sainteté comme certains l’affirment. Nous sommes là aux antipodes de ce que soutient l’Église et ce qu’est la vie conjugale et familiale. »

Synode sur la famille: le Cardinal Napier parle de la communion pour les polygames

Dans une interview au CNS, le Cardinal Napier, franciscain et archevêque de Durban en Afrique du Sud, déclare, au sujet de la communion pour les divorcés-remariés: "Puisque les gens d'Europe qui se sont remariés, comme les gens disent aujourd'hui, sont dans une polygamie séquentielle, pourquoi les Africains qui pratiquent la polygamie simultanée n'auraient-ils pas droit aux mêmes 'avantages' ? Après tout, dans leur culture, c'est socialement acceptable." Le cardinal Sud Africain a voulu montrer par là que l’Église ne peut pas s'aligner sur les normes socialement acceptées si celles-ci sont en contradiction avec l'enseignement du Christ.

La notion de droit naturel telle que présentée par le Cardinal à la fin de cet extrait est malheureusement mal exprimée. La loi naturelle telle qu'elle est reconnue et enseignée par l’Église catholique (Catéchisme de l’Église catholique, articles 1952 et suivants) est celle qui est établie par Dieu dans la nature humaine, et pas l'ensemble des pratiques que l'homme considère comme naturelles.

Les vertus cardinales

 Dieu ne veut pas faire à notre place ce que nous pouvons faire nous-même.
Ne décevons donc pas Dieu et utilisons notre liberté pour collaborer au travail de Sa grâce et que Lui qui est Saint fasse de nous des saints à Son image.

 

Un des premiers pas pour devenir saints est la pratique des vertus. Mais qu'est-ce donc ? Le Catéchisme de l'Eglise Catholique (CEC §1804) nous renseigne : Les vertus humaines sont des attitudes fermes, des dispositions stables, des perfections habituelles de l’intelligence et de la volonté qui règlent nos actes, ordonnent nos passions et guident notre conduite selon la raison et la foi. Elles procurent facilité, maîtrise et joie pour mener une vie moralement bonne. L’homme vertueux, c’est celui qui librement pratique le bien.

Les vertus morales sont humainement acquises. Elles sont les fruits et les germes des actes moralement bons ; elles disposent toutes les puissances de l’être humain à communier à l’amour divin.

Les vertus sont donc l'incarnation de la charité et nous mènent tout droit vers la sainteté. Pour cela il faut un entraînement quotidien, mais auquel notre joie sera proportionnelle. Ces vertus nous apprennent à nous gérer nous-même, à nous rendre plus libres et à orienter notre liberté vers le bien. De ce don, fait par Dieu mais dont nous nous rendons davantage maître, nous en faisons un autre à notre prochain en le servant. Les vertus ne sont donc pas une fiche de bonne conduite, mais avant tout une liberté acquise pour l'amour de Dieu et du prochain en apprenant à nous maîtriser et orienter notre vie vers le bien.La vertu est donc ce qui nous aide à vivre réellement.

 

Distinction des vertus cardinales (CEC §1805 : Quatre vertus jouent un rôle charnière. Pour cette raison on les appelle "cardinales" ; toutes les autres se regroupent autour d’elles. Ce sont : la prudence, la justice, la force et la tempérance.)

La vertu de la Force (ou du courage, ... ) est l'ennemie de notre peur. Ne nous y trompons pas, la peur n'est pas mauvaise en soi. Elle nous aide au contraire à discerner les dangers qui jalonnent nos vies. Il ne faut pourtant pas que nous nous laissions piéger par elle. Il faut au contraire que nous prenions conscience des dangers, mais pour mieux passer au-dessus d'eux.

Les difficultés sont bien là, mais le Seigneur nous promet Sa présence pour affronter ces dangers: CEC §1808 La force est la vertu morale qui assure dans les difficultés la fermeté et la constance dans la poursuite du bien. Elle affermit la résolution de résister aux tentations et de surmonter les obstacles dans la vie morale. La vertu de force rend capable de vaincre la peur, même de la mort, d’affronter l’épreuve et les persécutions. Elle dispose à aller jusqu’au renoncement et au sacrifice de sa vie pour défendre une juste cause. " Ma force et mon chant, c’est le Seigneur " (Ps 118, 14). " Dans le monde, vous aurez de l’affliction, mais courage, moi j’ai vaincu le monde " (Jn 16, 33).

Savoir où l'on va pour mieux atteindre sa cible et mettre tout en oeuvre pour y parvenir, telle pourrait être la devise de la prudence. L'homme prudent fait ses choix en fonction de son but qu'est la sainteté et reste confiant en l'avenir.

§1806 : La prudence est la vertu qui dispose la raison pratique à discerner en toute circonstance notre véritable bien et à choisir les justes moyens de l’accomplir. " L’homme avisé surveille ses pas " (Pr 14, 15). " Soyez sages et sobres en vue de la prière " (1 P 4, 7). La prudence est la " droite règle de l’action ", écrit saint Thomas (s. th. 2-2, 47, 2) après Aristote. Elle ne se confond ni avec la timidité ou la peur, ni avec la duplicité ou la dissimulation. Elle est dite auriga virtutum : elle conduit les autres vertus en leur indiquant règle et mesure. C’est la prudence qui guide immédiatement le jugement de conscience. L’homme prudent décide et ordonne sa conduite suivant ce jugement. Grâce à cette vertu, nous appliquons sans erreur les principes moraux aux cas particuliers et nous surmontons les doutes sur le bien à accomplir et le mal à éviter.

Même si notre première vocation n'est pas d'être juge, il faut apprécier la réalité telle qu'elle est, sans être lâche. La vertu de Justice joue ici un rôle très important. Il nous aide à distinguer ce qui est juste et ainsi à donner "dans la constante et ferme volonté à Dieu et au prochain ce qui leur est dû" (CEC, §1807). Il ne s'agit pas seulement de respect, mais de charité réellement vécue : §1807: "Envers les hommes, elle dispose à respecter les droits de chacun et à établir dans les relations humaines l’harmonie qui promeut l’équité à l’égard des personnes et du bien commun. L’homme juste, souvent évoqué dans les Livres saints, se distingue par la droiture habituelle de ses pensées et la rectitude de sa conduite envers le prochain. " Tu n’auras ni faveur pour le petit, ni complaisance pour le grand ; c’est avec justice que tu jugeras ton prochain " (Lv 19, 15). " Maîtres, accordez à vos esclaves le juste et l’équitable, sachant que, vous aussi, vous avez un Maître au ciel " (Col 4, 1)."

La vertu de tempérance n'est pas qu'une question de pouvoir réfréner ses envies telles que la gourmandise ou la violence. La tempérance est avant tout la gérance du bien. Le bien est voulu par Dieu, mais doit être maîtrisé par l'homme. Il ne s'agit donc pas seulement d'éviter d'engloutir tout un gâteau ou de gifler son voisin. C'est aussi ne pas se jeter à corps perdu dans un projet, tout bien soit-il. A ceci s'ajoute que le "oui" au bien doit être accompagné par un "non" au mal. Nous ne sommes pas des girouettes, il nous faut être conséquent de nos choix.CEC §1809 La tempérance est la vertu morale qui modère l’attrait des plaisirs et procure l’équilibre dans l’usage des biens créés. Elle assure la maîtrise de la volonté sur les instincts et maintient les désirs dans les limites de l’honnêteté. La personne tempérante oriente vers le bien ses appétits sensibles, garde une saine discrétion et " ne se laisse pas entraîner pour suivre les passions de son cœur " (Si 5, 2 ; cf. 37, 27-31). La tempérance est souvent louée dans l’Ancien Testament : " Ne te laisse pas aller à tes convoitises, réprime tes appétits " (Si 18, 30). Dans le Nouveau Testament, elle est appelée " modération " ou " sobriété ". Nous devons " vivre avec modération, justice et piété dans le monde présent " (Tt 2, 12).

Ces quatre vertus cardinales nous aident donc à mieux vivre notre quotidien en sainteté, car "Bien vivre n’est autre chose qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son agir. On Lui conserve un amour entier (par la tempérance) que nul malheur ne peut ébranler (ce qui relève de la force), qui n’obéit qu’à Lui seul (et ceci est la justice), qui veille pour discerner toutes choses de peur de se laisser surprendre par la ruse et le mensonge (et ceci est la prudence) (S. Augustin, mor. eccl. 1, 25, 46 : PL 32, 1330-1331)."

 

Les vertus et la grâce

Les vertus demandent, c'est certain, un effort de notre part, un entraînement perpétuel. Mais on n'y arrive pas à la force du poignet. N'oublions pas de demander à Dieu Sa grâce pour nous soutenir et purifier nos actes et intentions, tout en n'oubliant pas que nous devons agir nous aussi !

§1810 Les vertus humaines acquises par l’éducation, par des actes délibérés et par une persévérance toujours reprise dans l’effort, sont purifiées et élevées par la grâce divine. Avec l’aide de Dieu, elles forgent le caractère et donnent aisance dans la pratique du bien. L’homme vertueux est heureux de les pratiquer.

§1811 Il n’est pas facile pour l’homme blessé par le péché de garder l’équilibre moral. Le don du salut par le Christ nous accorde la grâce nécessaire pour persévérer dans la recherche des vertus. Chacun doit toujours demander cette grâce de lumière et de force, recourir aux sacrements, coopérer avec le Saint-Esprit, suivre ses appels à aimer le bien et à se garder du mal.

Sources : Catéchisme de l'Eglise Catholique et inspirations d'un enseignement du Père Pascal Ide.