26/12/2013
Message de Noël du pape Pie XII, 24 décembre 1942
CONSIDÉRATIONS SUR LA GUERRE MONDIALE ET SUR LE RENOUVELLEMENT DE LA SOCIÉTÉ
"Chers fils ! Dieu veuille qu’en cet instant où Notre voix parvient à votre oreille, votre coeur soit profondément touché et ému de la gravité profonde, de l’ardente sollicitude, de l’insistance suppliante avec lesquelles Nous vous inculquons ces pensées qui veulent être un appel à la conscience universelle, un cri de ralliement pour tous ceux qui entendent peser et mesurer la grandeur de leur mission et de leur responsabilité à l’ampleur de l’universelle désolation.
Une grande partie de l’humanité, et, Nous ne craignons pas de le déclarer, un grand nombre même de ceux qui se disent chrétiens, partagent en quelque façon leur part de la responsabilité collective du développement des erreurs, des maux et du manque d’élévation morale de la société actuelle.
Cette guerre mondiale, avec tout ce qui s’y rattache, qu’il s’agisse de ses causes lointaines ou proches, ou de son déroulement et de ses effets matériels, juridiques et moraux, que signifie-t-elle d’autre que la faillite inattendue peut-être des esprits superficiels, mais prévue et redoutée par tous ceux dont le regard pénétrait à fond un ordre social qui, derrière un décor trompeur ou sous un masque de formules conventionnelles, cachait sa faiblesse fatale et son instinct effréné de lucre et de puissance ?
Tout ce qui en temps de paix demeurait comprimé a éclaté dès le déchaînement de la guerre en une lamentable série d’actes en opposition avec l’esprit humain et l’esprit chrétien. Les conventions internationales, dont l’objet était de rendre la guerre moins inhumaine en la limitant aux combattants, de déterminer les lois de l’occupation et de la captivité des vaincus, sont, en maints endroits, restées lettre morte ; et qui peut prévoir la fin de cette progressive aggravation ?
Les peuples veulent-ils donc demeurer témoins inactifs d’un si désastreux progrès ? Ou ne faut-il pas plutôt que, sur les ruines d’un ordre public qui a donné les preuves si tragiques de son incapacité à procurer le bien du peuple, s’unissent tous les coeurs droits et magnanimes dans le voeu solennel de ne s’accorder aucun repos jusqu’à ce que, dans tous les peuples et toutes les nations de la terre, devienne légion la troupe de ceux qui, décidés à ramener la société à l’inébranlable centre de gravitation de la loi divine aspirent à se dévouer au service de la personne humaine et de la communauté ennoblie par Dieu ?
Ce voeu, l’humanité le doit aux innombrables morts tombés sur les champs de bataille ; le sacrifice de leur vie dans l’accomplissement de leur devoir est l’holocauste offert pour un nouvel ordre social meilleur.
Ce voeu, l’humanité le doit à la multitude infinie et douloureuse de mères, de veuves, d’orphelins, qui se sont vu arracher la lumière, la force et le soutien de leur vie.
Ce voeu, l’humanité le doit aux innombrables exilés que l’ouragan de la guerre a transplantés hors de leur patrie et dispersés en terre étrangère et qui pourraient faire leur la plainte du prophète : Hereditas nostra versa est ad alienos, domus nostrae ad extraneos, « notre héritage a passé à des étrangers, nos maisons à des inconnus » (Lm 5,2).
Ce voeu, l’humanité le doit aux centaines de milliers de personnes, qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive.
Ce voeu, l’humanité le doit aux milliers et milliers de non-combattants, femmes, enfants, infirmes, vieillards, auxquels la guerre aérienne — dont Nous avons déjà depuis le début dénoncé maintes fois les horreurs — a, sans discernement ou sans y regarder d’assez près, enlevé la vie, les biens, la santé, les maisons, les asiles de la charité et de la prière.
Ce voeu, l’humanité le doit au fleuve de larmes et d’amertumes, à l’accumulation de douleurs et de tourments causés par la ruine meurtrière de l’horrible conflit qui crient vers le ciel, implorant le Saint-Esprit de venir délivrer le monde du débordement de la violence et de la terreur."
INVOCATION AU RÉDEMPTEUR DU MONDE
"Où pourriez-vous donc déposer ce voeu pour la restauration de la société avec plus de tranquille et de confiante assurance et avec une foi plus efficace, qu’aux pieds du « Désiré de toutes les nations » couché devant nous en sa crèche, avec tout le charme de sa douce humanité de petit enfant et, en même temps, avec tout l’émouvant attrait de sa mission rédemptrice qui commence ? En quel lieu cette noble et sainte croisade pour la purification et le renouvellement de la société pourrait-elle trouver sa plus expressive consécration et son stimulant le plus efficace, sinon à Bethléem où, dans l’adorable mystère de l’Incarnation, se révéla le nouvel Adam, aux sources de vérité et de grâce de qui de toutes manières l’humanité doit venir chercher l’eau salutaire si elle ne veut pas périr dans le désert de cette vie ? De plenitudine eius nos omnes accepimus, « nous avons tous reçu du débordement de sa plénitude » (Jn 1,16).
Sa plénitude de vérité et de grâce, aujourd’hui comme depuis vingt siècles, déborde sur le monde avec une force qui n’est pas diminuée ; sa lumière est plus puissante que les ténèbres, le rayon de son amour plus fort que le glacial égoïsme qui empêche tant d’hommes de grandir et de faire dominer ce qu’il y a de meilleur en eux. Vous, Croisés volontaires d’une nouvelle et noble société, levez le nouveau labarum de la régénération morale et chrétienne, déclarez la guerre aux ténèbres d’un monde séparé de Dieu, à la froideur de la discorde entre frères, déclarez la guerre au nom d’une humanité gravement malade et qu’il faut guérir au nom d’une conscience chrétienne rehaussée.
Que Notre bénédiction, Nos souhaits paternels et Nos encouragements accompagnent votre généreuse entreprise et demeurent sur tous ceux qui ne reculent pas devant de durs sacrifices qui sont armes plus puissantes que le fer contre le mal dont souffre la société ! Que sur votre croisade pour un idéal social, humain et chrétien, resplendisse, consolatrice et entraînante, l’étoile qui brille sur la grotte de Bethléem, astre augurai et immortel de l’ère chrétienne !
A sa vue, tous les coeurs fidèles ont puisé, puisent et puiseront la force : Si consistant adversum me castra, in hoc ego sperabo, « quand toutes les armées se dresseraient contre moi, j’espérerai en lui » (Ps 26,3). Là où resplendit l’étoile, là est le Christ : Ipso ducente, non errabimus ; per ipsum ad ipsum eamus, ut cum nato hodie puero in perpetuum gaudeamus, « sous sa conduite, nous ne nous égarerons pas ; par lui, allons à lui pour nous réjouir éternellement avec l’Enfant né aujourd’hui »."
> Le texte intégral du message de Noël 1942 du pape Pie XII
> Le texte original en italien du message de Noël 1942 du pape Pie XII
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25/12/2013
Messages de Noël des évêques belges
Mgr Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles
« Comment se fait-il que, même aujourd’hui dans notre société très sécularisée, Noël reste synonyme de joie pour beaucoup de gens, même en dehors de l’Eglise? Et je pense que c’est parce que dans cette fête de Noël, le Très-Haut s’est fait pour nous, tout petit, de façon à ce que, face à Lui, personne ne perde la face. Même le plus petit de nous peut se sentir à l’aise avec Lui parce qu’Il vient à nous dans l’humilité, dans la petitesse, dans la vulnérabilité. (…) Alors, en échange, puisque Lui nous manifeste en ce jour tant de tendresse, tant de proximité, cherchons, nous aussi, à lui faire plaisir. »
« Et je dirais volontiers ceci: "n’oublie jamais que la crèche, que le Seigneur préfère par-dessus tout, toutes nos crèches sont bonnes, sont les bienvenues mais que la crèche qu’il préfère par-dessus tout est celle de ton cœur." Et je nous souhaite à tous, que nous puissions, en ce jour, l’accueillir avec amour, avec tendresse dans la crèche de notre cœur. Encore une fois, une joyeuse et sainte fête de Noël à vous tous. »
Mgr Kockerols, évêque auxiliaire de Mgr Léonard pour le vicariat de Bruxelles
« Comme les bergers, nous avons, reçu la bonne nouvelle des anges: Un sauveur vous est né! Que cette bonne nouvelle trouve un écho dans votre propre vie, mais aussi dans vos familles et foyers. Et que l’Evangile soit pour vous source de joie pendant l’année nouvelle qui bientôt s’ouvrira. Notre espérance est pour nous source de joie; c’est elle qui fait la ‘différence chrétienne ».
Mgr Harpigny, évêque de Tournai
« Je demande au Sauveur de venir habiter chez tous ceux qui attendent le Prince de la Paix, au Proche-Orient, en Afrique centrale et ailleurs. Merci à tous les artisans de paix. Je demande au Sauveur de délivrer de toute forme de souffrance ceux qui passent par l’épreuve de la maladie et de la mort. Merci au monde soignant qui accompagne ces personnes. Je demande au Sauveur de combler tous les êtres humains blessés par toutes les formes de pauvreté. Merci à tous ceux qui partagent avec eux. Je demande au Sauveur de libérer tous les pécheurs qui ont un poids tellement immense sur la conscience qu’ils estiment qu’il n’y a plus rien à attendre de la vie. Merci à tous ceux qui écoutent ces personnes et qui ouvrent avec elles de nouveaux chemins. »
Mgr Vancottem, évêque de Namur
« La nativité de Jésus se produit aussi partout où des femmes et des hommes de bonne volonté ouvrent leur cœur à la venue du Sauveur. Le Christ naît dans chaque cœur, dans chaque maison, dans chaque famille où il est accueilli. Noël est la fête de la naissance du Fils éternel, venu habiter notre humanité. »
Mgr Delville, évêque de Liège
« Noël, c’est une fête de la joie. C’est une fête qui nous replonge dans les sources de notre foi. Le pape François nous le rappelle dans sa dernière lettre et Evangeli Gandium, la joie de l’Evangile. Evidemment, dans la fête de Noël, il y a un paradoxe: pourquoi fête-t-on la joie, alors que Jésus, que nous fêtons, n’était pas accueilli dans la joie mais, au contraire, était refoulé hors de l’auberge du village au moment de sa naissance. C’est le mystère de la pauvreté de Dieu qui veut naître pauvre parmi les pauvres. Cela nous invite à la solidarité. »
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Dieu est amour - 25 décembre - Nativité : l'encyclique Deus Caritas Est
Deus caritas est est la première encyclique du pape Benoît XVI. Elle est datée du 25 décembre 2005. Son titre latin signifie « Dieu est amour » et vient de la Première Lettre de saint Jean : « Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui » (1 Jn 4, 16).
Cette encyclique fait partie d'une trilogie d'encycliques consacrée aux vertus théologales: Lumen fidei (sur la foi) et Spe salvi (sur l'espérance).
Benoît XVI a écrit cette encyclique afin d'expliquer le sens chrétien de la charité. Trop souvent, dit-il, le nom de Dieu est associé à la vengeance ou même au devoir de haine et de violence. Pour cette raison il désire parler de l'amour de Dieu que l'Église doit transmettre.
Première partie : l'unité de l’amour dans la création et dans l’histoire du salut
La lettre établit une distinction et un rapprochement entre l'amour éros (ἔρως) et l'amour agapê (ἀγάπη). Le christianisme ne dévalorise pas le corps, comme Nietzsche l'a affirmé, il enseigne plutôt que corps et âme ne forment qu'une seule réalité.
L'eros est un amour ascendant et sensuel. L'agapê est un amour descendant et oblatif. En Occident, on a souvent opposé ces deux conceptions, en affirmant que l'une était grecque et l'autre chrétienne. En fait, la « fascination pour la grande promesse de bonheur » qui pousse vers l'eros devient par la suite une préoccupation pour le bonheur de l'autre dans l'agapê.
L'homme ne peut pas vivre uniquement en éros, il doit aussi recevoir de l' agapê. La théologie du corps affirme que l'amour est une réalité unique. Or, si on détache l'eros de l'agapê, on ne conserve qu'une forme réductrice de l'amour. La foi biblique ne veut pas construire un monde à part des réalités humaines, mais plutôt accepter l'homme tel qu'il est en proposant une relation d'amour avec Dieu.
Le logos, raison primordiale, ennoblit l'eros et le purifie dans l'agapê. Les expériences mystiques liées au Cantique des Cantiques sont un exemple dans la littérature religieuse du besoin de s'unir avec Dieu dans le même esprit. L'unité crée l'amour, qui peut être un commandement, car il est déjà donné.
D'autre part, l'eros de Dieu pour l'homme est entièrement agapê, car il est un amour gratuit et un amour qui pardonne. Dans l'Ancien Testament, le pardon de Dieu envers Israël est un signe annonciateur de la Passion. Les chrétiens deviennent un seul corps en participant à l'Eucharistie. Les relations entre hommes et femmes sont réciproques alors que seule l'Église est soumise au Christ dans les sacrements.
Benoît XVI conclut la première partie de l'encyclique en discutant le commandement qui nous enjoint d'aimer Dieu : comment aimer Dieu qui est invisible ? comment commander l'amour, qui n'est pas soumis à la volonté ? Il répond en repérant la divinité à travers ses manifestations et en décrivant l'amour de Dieu comme un « oui de notre volonté à celle de Dieu » qui inclut, bien au-delà du seul sentiment, la volonté et l'intelligence.
Deuxième partie : Caritas — l’exercice de l’amour de la part de l’Église en tant que communauté de l’amour
La tâche de l'Église est triple : annonce de la Parole, célébration des sacrements et service de la charité (diaconie). La caritas-agapê dépasse les frontières de l'Église, famille de Dieu à travers le monde.
Benoît XVI rappelle que le service caritatif de l'Église a été critiqué par le marxisme au XIXe siècle. L'Église s'était déjà penchée sur le problème de l'injustice mais devait reconnaître qu'il se posait de manière nouvelle : Mgr Ketteler s'est ainsi engagé contre la pauvreté à Mayence dès 1863. Les encycliques Rerum novarum, Mater et magistra, Populorum progressio, Laborem exercens, Sollicitudo rei socialis et Centesimus annus ont toutes abordé la doctrine sociale de l'Église.
La lettre précise les rapports entre l'Église et l'État. Si la politique a pour but d'assurer « l'ordre juste de la société et de l'État », la foi est une « force purificatrice pour la raison » : elle lui permet de mieux accomplir sa tâche. L'Église ne doit pas se mettre à la place de l'État pour édifier les structures d'une société plus juste, mais en retour l'État doit respecter la sphère de l'Église comme expression de la foi chrétienne.
L'activité caritative chrétienne doit être indépendante des idéologies politiques. Elle ne doit pas faire de prosélytisme mais elle doit plutôt chercher à rencontrer le Christ par l'agapê-caritas. Sans se réduire à de l'assistance sociale, elle apporte une réponse aux nécessités immédiates dans une situation donnée : rassasier les affamés, vêtir ceux qui n'ont pas de vêtements. Mais elle va au-delà, en apportant un soutien humain aux personnes en détresse. Face à la montée du sécularisme, la foi et en particulier la prière peuvent soutenir l'action en faveur des autres, comme le montre l'exemple de Mère Teresa à Calcutta.
Conclusion
Le pape lance un appel à considérer les saints qui, dans le face-à-face avec Dieu, ont senti l'exigence de transformer leur vie vers l'exercice de la charité. Saint Martin est un modèle exemplaire de ce témoignage. Marie est sainte par excellence car elle ne veut qu'être la servante du Seigneur, comme dans le chant du Magnificat. Comme son prédécesseur Jean-Paul II, Benoît XVI conclut son encyclique sur une prière à la mère de Jésus.
> Le texte intégral de l'encyclique en français sur le site du Vatican
10:24 Publié dans Pape, Religion | Lien permanent | Commentaires (0)
24/12/2013
Magnificat
Magnificat, ton VIII
Magnificat anima mea Dominum, Glória Patri, et Fílio, et Spirítui Sancto. Sicut erat in princípio, et nunc et semper, et in saecula sæculórum. Amen. |
Mon âme exalte le Seigneur, Il s'est penché sur son humble servante ; Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Son amour s'étend d'âge en âge Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il comble de biens les affamés, Il relève Israël, son serviteur, de la promesse faite à nos pères, Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, maintenant et toujours, pour les siècles des siècles. Amen.
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Également appelé Cantique de Marie, ce chant est tiré de l'Évangile selon Saint Luc I,46 - 56
Magnificat, ton II
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23/12/2013
Léon XIII : à la racine des attaques contre la famille, le divorce
Jeanne Smits | 16 décembre 2013
20:49 Publié dans Culture et société, Famille, Pape, Religion | Lien permanent | Commentaires (0)
La joie parfaite
La joie parfaite selon Saint François d'Assise, c'est se faire injustement rejeter par ses frères, demander pitié pour que cesse cette injustice, et se faire rejeter de plus belle, en union avec la Croix de Jésus-Christ.
Les Fioretti de Saint François d'Assise, chapitre 7:
Comment Saint François, cheminant avec frère Léon, lui exposa ce qu'est la joie parfaite.
Comme saint François allait une fois de Pérouse à Sainte Marie des Anges avec frère Léon, au temps d'hiver, et que le froid très vif le faisait beaucoup souffrir, il appela frère Léon qui marchait un peu en avant, et parla ainsi : « O frère Léon, alors même que les frères Mineurs donneraient en tout pays un grand exemple de sainteté et de bonne édification, néanmoins écris et note avec soin que là n'est pas point la joie parfaite. »
Et saint François allant plus loin l'appela une seconde fois : « O frère Léon, quand même le frère Mineur ferait voir les aveugles, redresserait les contrefaits, chasserait les démons, rendrait l'ouïe aux sourds, la marche aux boiteux, la parole aux muets et, ce qui est un plus grand miracle, ressusciterait des morts de quatre jours, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »
Marchant encore un peu, saint François s'écria d'une voix forte : « O frère Léon, si le frère Mineur savait toutes les langues et toutes les sciences et toutes les Écritures, en sorte qu'il saurait prophétiser et révéler non seulement les choses futures, mais même les secrets des consciences et des âmes, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »
Allant un peu plus loin, saint François appela encore d'une voix forte : « O frère Léon, petite brebis de Dieu, quand même le frère parlerait la langue des Anges et saurait le cours des astres et les vertus des herbes, et que lui seraient révélés tous les trésors de la terre, et qu'il connaîtrait les vertus des oiseaux et des poissons, de tous les animaux et des hommes, des arbres et des pierres, des racines et des eaux, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »
Et faisant encore un peu de chemin, saint François appela d'une voix forte : « O frère Léon, quand même le frère Mineur saurait si bien prêcher qu'il convertirait tous les fidèles à la foi du Christ, écris que là n'est point la joie parfaite. »
Et comme de tels propos avaient bien duré pendant deux milles, frère Léon, fort étonné, l'interrogea et dit : « Père, je te prie, de la part de Dieu, de me dire où est la joie parfaite. » et saint François lui répondit : « Quand nous arriverons à Sainte-Marie-des-Anges, ainsi trempés par la pluie et glacés par le froid, souillés de boue et tourmentés par la faim, et que nous frapperons à la porte du couvent, et que le portier viendra en colère et dira : « Qui êtes-vous ? » et que nous lui répondrons : « Nous sommes deux de vos frères », et qu'il dira : « Vous ne dites pas vrai, vous êtes même deux ribauds qui allez trompant le monde et volant les aumônes des pauvres ; allez-vous en » ; et quand il ne nous ouvrira pas et qu'il nous fera rester dehors dans la neige et la pluie, avec le froid et la faim, jusqu'à la nuit, alors si nous supportons avec patience, sans trouble et sans murmurer contre lui, tant d'injures et tant de cruauté et tant de rebuffades, et si nous pensons avec humilité et charité que ce portier nous connaît véritablement, et que Dieu le fait parler contre nous, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.
Et si nous persistons à frapper, et qu'il sorte en colère, et qu'il nous chasse comme des vauriens importuns, avec force vilenies et soufflets en disant : « Allez-vous-en d'ici misérables petits voleurs, allez à l'hôpital, car ici vous ne mangerez ni ne logerez », si nous supportons tout cela avec patience, avec allégresse, dans un bon esprit de charité, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.
Et si nous, contraints pourtant par la faim, et par le froid, et par la nuit, nous frappons encore et appelons et le supplions pour l'amour de Dieu, avec de grands gémissements, de nous ouvrir et de nous faire cependant entrer, et qu'il dise, plus irrité encore : « ceux-ci sont des vauriens importuns, et je vais les payer comme ils le méritent », et s'il sort avec un bâton noueux, et qu'il nous saisisse par le capuchon, et nous jette par terre, et nous roule dans la neige, et nous frappe de tous les noeuds de ce bâton, si tout cela nous le supportons patiemment et avec allégresse, en pensant aux souffrances du Christ béni, que nous devons supporter pour son amour, ô frère Léon, écris qu'en cela est la joie parfaite.
Et enfin, écoute la conclusion, frère Léon : au-dessus de toutes les grâces et dons de l'Esprit-Saint que le Christ accorde à ses amis, il y a celui de se vaincre soi-même, et de supporter volontiers pour l'amour du Christ les peines, les injures, les opprobres et les incommodités ; car de tous les autres dons de Dieu nous ne pouvons nous glorifier, puisqu'ils ne viennent pas de nous, mais de Dieu, selon que dit l'Apôtre : « Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu de Dieu ? et si tu l'as reçu de lui, pourquoi t'en glorifies-tu comme si tu l'avais de toi-même ? ». Mais dans la croix de la tribulation et de l'affliction, nous pouvons nous glorifier parce que cela est à nous, c'est pourquoi l'Apôtre dit : « Je ne veux point me glorifier si ce n'est dans la croix de Notre-Seigneur Jésus Christ. »
À qui soit toujours honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen.
Les Franciscains de l'Immaculée avec leur protecteur le pape Jean-Paul II, et avec le pape François, bien-aimé Pontife romain actuel.
> La joie de Sainte Thérèse d'Avila
> La joie de Saint Pio de Pietrelcina (Padre Pio)
> L'héritage spirituel de Padre Pio
> Reconnaissance comme Institut de droit pontifical par le pape Jean-Paul II
> Le sanctuaire Notre-Dame des Anges dans le diocèse de Fréjus-Toulon (Mgr Rey)
> La joie des Franciscains de l'Immaculée
> La joie d'une communauté de sœurs contemplatives d'inspiration dominicaine
Pour Noël au moins, qu'ils puissent compter sur notre prière qui s'associe pour eux à celle de la Très Sainte Vierge Marie.
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Quel mal ont donc fait les Franciscains de l’Immaculée ?
Marco Tosatti | Vatican Insider | 8 décembre 2013
Nous recevons une lettre d’un laïc proche des Franciscains de l’Immaculée, le petit Ordre “commissarié’” – une décision hautement discutable selon diverses sources – qui dénonce une situation de notable dureté de la part des nouveaux gestionnaires de la situation. D’une longue expérience, nous savons que la cruauté envers les confrères dans les milieux ecclésiastiques n’a rien à envier aux autres milieux. Mais le pape François, qui a approuvé l’envoi d’un commissaire, exhortait dans son interview au directeur de laCiviltà Cattolica à une attitude de « miséricorde » et de « tendresse », il parlait de l’Église comme d’un « hôpital de campagne après la bataille » et il affirmait : « Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l’Église aujourd’hui est la capacité de guérir les blessures », parce que « à la fin, les gens sont fatigués de l’autoritarisme ».
Lisez donc ce qui suit pour savoir si autoritarisme et sa sœur tyrannie sont présents dans le cas des Franciscains de l’Immaculée. On en vient à se demander : mais, qu’ont donc fait ces pauvres religieux? Escroqué, abusé des mineurs, conduit une vie immorale ? Voici la lettre :
Est-ce ainsi, avec cette dureté inouïe et ces purges staliniennes, que l’on résout d’éventuelles difficultés internes à une congrégation religieuse ? Ou bien c’est ainsi que l’on détruit un charisme, non seulement en mesure d’attirer de nombreuses vocations, mais aussi qui était loué jusqu’à hier et soutenu par les plus hautes autorités vaticanes (que l’on songe qu’il y a seulement quelques mois les pères Manelli et Lanzetta, aujourd’hui réprouvés, fréquentaient évêques et cardinaux et trouvaient l’hospitalité sur l’Osservatore Romano).
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La liberté de saint Joseph
Angélus du 22 décembre
Rome, 22 décembre 2013(Zenit.org) Anita Bourdin
Saint Joseph est « l’homme fidèle et juste qui a préféré croire au Seigneur plutôt que d’écouter les voix du doute et de l’orgueil humain » ; explique le pape François qui invite à « marcher vers Bethléem » en compagne de Marie et Joseph.
Le pape François a proposé une méditation sur saint Joseph, homme de foi, qui était prêt à renoncer à la personne qui était pour lui la plus chère, Marie, sa fiancée, comme Abraham à Isaac. Mais il écoute la voix de Dieu qui lui ouvre un projet de vie et de bonheur nouveau. Joseph en sort « plus grand » et « plus libre », a expliqué le pape, avant l’angélus de midi, ce dimanche, place Saint-Pierre.
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22/12/2013
Benedicto XVI, el Papa mártir
"Benedicto XVI, el hombre que estorbaba"
Homilía del P. Santiago Martin de los "Franciscanos de María", sobre Benedicto XVI y la situación actual de la Iglesia, correspondiente al Tercer Domingo de Cuaresma - 3 de marzo - del 2013.
La renuncia del papa Benedicto XVI al pontificado de la Iglesia católica fue anunciada por él mismo el 11 de febrero de 2013, y fue efectiva el 28 de febrero, a las 20:00 horas de Roma.
"Benoît XVI, l'homme qui dérangeait la dictature du relativisme"
Homélie prononcée par le père Santiago Martin FM le 3 mars 2013, 3 jours après la renonciation du pape Benoît XVI à son ministère pontifical.
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21/12/2013
Les stryges veulent annuler Noël
En ce temps de l'Avent, les stryges tentent de dévorer l'Enfant. Mais par l'humilité de Bethléem et le sacrifice de la Croix perpétué dans le saint sacrifice de la Messe, Jésus a déjà vaincu le monde.
Ce matin, une nouvelle agression antichrétienne s'est produite à Paris, dans l'église de la Madeleine, relayant celle qui a eu lieu la veille à Rome, sur la place Saint-Pierre. Les slogans : "Noël est annulé", "Jésus est avorté". Hier, à Rome, la militante féministe a été neutralisée et emmenée avant que personne n'ait compris de quoi il s'agissait. Aujourd'hui, à Paris, cette provocation-profanation serait sans doute passée également inaperçue si les médias n'étaient pas là pour en assurer une publicité trop complaisante. Il faut signaler l'indulgence des pouvoirs publics bien plus efficaces pour arrêter quelques "veilleurs" que pour assurer le respect des lieux de culte.
40 Et le Roi leur répondra : « En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » 41 Alors il dira aussi à ceux qui seront à sa gauche : « Allez-vous-en loin de moi, les maudits, au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. 42 Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; 43 j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli ; nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. » 44 Alors eux aussi lui répondront : « Seigneur, quand vous avons-nous vu avoir faim, ou avoir soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne vous avons-nous pas assisté ? » 45 Alors il leur répondra : « En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. »
- Puis il parut dans le ciel un grand signe : une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête.
- Elle était enceinte, et elle criait, dans le travail et les douleurs de l’enfantement.
- Un autre signe parut encore dans le ciel : tout à coup on vit un grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes, sept diadèmes ;
- de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles du ciel, et il les jeta sur la terre. Puis le dragon se dressa devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer son enfant, dès qu’elle l’aurait mis au monde.
- Or, elle donna le jour à un enfant mâle, qui doit gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer ; et son enfant fût enlevé auprès de Dieu et auprès de son trône,
- et la femme s’enfuit au désert, où Dieu lui avait préparé une retraite, afin qu’elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours.
- Et il y eut un combat dans le ciel: Michel et ses anges combattaient contre le dragon ; et le dragon et ses anges combattaient ;
- mais ils ne purent vaincre, et leur place même ne se trouva plus dans le ciel.
- Et il fût précipité, le grand dragon, le serpent ancien, celui qui est appelé le diable et Satan, le séducteur de toute la terre, il fût précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.
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