Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/01/2014

Le baptême du Seigneur

Paroisses catholiques Saint-Raphaël | 12 janvier 2014

Homélie de Don Bruno Attuyt, curé de Saint-Raphaël et doyen de Fréjus.

Dans sa présentation liturgique, ce psaume n’est pas proposé dans son intégralité. (Psaume 28) Les versets 5 à 9a et le verset 11 sont délaissés. Si l’absence des premiers versets ne change pas le sens, fort heureusement le verset 11 qui rectifiait la description d’un Dieu terrible et éloigné de l’homme est amplement remplacé par la première et deuxième lecture qui atteste de la bénédiction de Dieu et de sa présence par le Christ parmi les hommes. « Le Seigneur accorde à son peuple la puissance, le Seigneur bénit son peuple en lui donnant la paix » (11).

Dans son discours sur ce psaume, saint Augustin présente ce texte comme un « psaume en l’honneur du Médiateur, à la main forte, pour l’achèvement de son Église en ce monde terrestre, où elle doit chaque jour livrer bataille au démon. » En effet, c’est bien ce que ce psaume nous invite à découvrir : la manifestation de Jésus comme présence de Dieu, Verbe fait chair. La gloire que le fidèle rend à Dieu, maître et roi de la création, c’est à Jésus Christ qu’il faut aussi la rendre, lui le saint de Dieu. En effet, la voix du Seigneur qui domine les eaux, qui éblouit, c’est Jésus marchant sur les eaux à la rencontre de ses apôtres pris par la tempête, c’est Jésus rendant la vue aux aveugles.

Parce qu’il est la Parole de Dieu, le Verbe fait chair, le Christ participe de la puissance du Père. Il rend présente la gloire de Dieu non plus par une présence d’immensité, c’est à dire sa présence au plus intime des êtres comme Créateur en les faisant exister, mais par une présence personnelle à laquelle sont associés dans son humanité, chaque homme qui répond à son appel et qu’il veut conduire vers le Père. Et saint Augustin poursuit en commentant le verset « et tous dans son temple s’écrient : gloire ! » : « Dans son Eglise, quiconque est régénéré dans l’éternelle espérance bénit le Seigneur selon le don qu’il a reçu de l’Esprit-Saint. »

Par delà la tendresse et de l’émerveillement que le mystère de la crèche et de la visite des Mages suscite dans le cœur du croyant, c’est la puissance divine du Verbe de Dieu et sa proximité aux hommes qu’il nous faut contempler.

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour » nous fait entendre l’évangile de ce dimanche. Sur le mont de la Transfiguration, le Père ajoutera : « écoutez-le ! » (Mt 17,5).

14:12 Publié dans Religion | Lien permanent | Commentaires (0)

10/01/2014

À quoi servent les moines ?

"Souvent les gens nous disent: mais vous ne servez à rien ! Qu'est-ce que vous faites? 5 à 6 heures par jour à chanter Dieu. Ça ne sert à rien!

C'est le plus beau compliment qu'ils peuvent nous faire. C'est vrai que ça ne sert à rien. On ne sert pas à quelque chose, on sert Quelqu'Un. On sert Dieu."


La réponse au catholique inquiet

Le directeur de la Nuova Bussola Quotidiana, Riccardo Cascioli, a accepté de publier le 8 janvier la lettre de son ami Mario Palmaro, un écrivain catholique italien, sur la situation de l'Église catholique que ce dernier juge préoccupante. Extraits:

Notre problème, c'est vraiment Matteo Renzi? Autrement dit: pouvions-nous nous attendre à ce que quelqu'un devienne secrétaire du Parti démocratique, puis commence à défendre la famille naturelle, l'enfant à naître, lutte contre la fécondation in vitro et l'avortement, s'oppose à l'euthanasie? (...)

Non, cher directeur, mon problème, ce n'est pas Matteo Renzi. Mon problème, c'est l'Église catholique. Le problème est que dans cette histoire, dans ce déchaînement planétaire du lobby gay, l'Eglise se tait. (...)

Vous comprenez, cher directeur? Bientôt, ils prendront mon fils de sept ans et à l'école, ils le mettront à jouer avec des préservatifs et ses parties génitales, et l'Église, de quoi me parle-t-elle? (...)

Vous et moi qui nous sommes battus et nous battons contre l'avortement légal, contre le divorce, contre la FIV, contre l'euthanasie, contre les unions homosexuelles, et contre les politiciens fourbes comme Matteo Renzi qui promeuvent et diffusent tout cela. Voilà, vous et moi, nous sommes irrémédiablement des matraqueurs de doctrine, des personnes sans charité, des "éthicistes"... (...)

Voilà, cher directeur, pourquoi mon problème, et votre problème , celui des catholiques et des gens simples, n'est pas Matteo Renzi. Le problème, c'est notre Mère l'Église, qui a décidé de nous lâcher dans la jungle du Vietnam: les hélicoptères sont repartis, et nous sommes restés en bas, à nous faire embrocher l'un après l'autre par des Viet Kong relativistes. Pour moi, je ne me plains pas, pour les raisons que vous savez (Mario Palmaro, gravement malade, est au seuil de la mort - NdEspN). (...)

Non, je ne me plains pas pour moi. Mais il me reste le problème de mon fils de sept ans et des trois autres déjà plus grands. (...)

 

Riccardo Cascioli publie en même temps une réponse personnelle à la lettre de son ami, traduite en français par Belgicatho:


Nuova Bussola Quotidiana | 8 janvier 2014

Cher Mario,

Je vous remercie pour cette lettre, que je publie volontiers bien que vous n'ayez aucun doute à ce sujet, d'abord parce que vous êtes un ami que j'estime et, ensuite, parce qu'il me permet de clarifier les questions de fond que vous posez et et qui sont également au cœur de la mission de la Nuova Bussola Quotidiana.

Je précise immédiatement deux aspects qui sont secondaires pour moi avant de passer au noeud de la question. Tout d'abord, je n'ai jamais dit que nous avons un problème Renzi (il s'agit de l'actuel maire de Florence, étoile montante de la politique italienne qui pourrait bien se retrouver à la tête du gouvernement ndB); tout au plus Renzi sera-t-il un problème pour ceux qui voteront pour lui. Si j'ai évoqué Renzi, c'est pour deux raisons : nous sommes un quotidien et nous suivons l'actualité jour après jour. Il ne fait aucun doute que, ces jours-ci, les propositions du chef du Pd constituent la principale nouvelle politique. En outre, beaucoup de catholiques sont fascinés par cette figure émergente, et il était bon de souligner qu'en ce qui concerne ce qui nous tient à coeur il n'y a rien de vraiment nouveau dans son programme, en regard des thèmes classiques de la gauche. Et, comme il a déjà été précisé clairement, les principes non négociables font partie du Magistère de l'Eglise et ne sont pas sujets à des modes pastorales.

Deuxième question : je ne pense pas qu'il soit correct de faire de toute herbe un fagot (autrement dit de généraliser) tant en ce qui concerne les politiciens que les évêques. Si la Loi sur l'homophobie a été freinée, c'est aussi parce que certains députés et sénateurs du centre-droit se sont dépensés sans réserve. Il me semble juste de le reconnaître, tout comme on notera que beaucoup de politiciens qui tiennent à se définir comme catholiques travaillent pour l' « ennemi ». En outre, au sujet des propositions de Renzi, il y a aussi le Nouveau Centre Droit qui a pris clairement position. Nous verrons ensuite lorsqu'on fera les comptes ce qui aura été privilégié. De même, le paysage qu'offrent les évêques n'est pas totalement uniforme : sans citer des noms, nous savons que certains évêques italiens ont dit, ces derniers jours, des mots clairs sur les unions civiles et sur les mariages entre personnes du même sexe, même si la grande majorité d'entre eux ignore la question et si plusieurs autres ont exprimé des positions en contradiction ouverte avec le Magistère, comme du reste nous n'avons pas manqué de le relever hier.

En parlant des évêques, nous entrons pourtant tout de suite dans la vraie question que votre lettre pose, celle de l'Eglise. Une Eglise qui serait désormais en retrait par rapport à l'idéologie mondaine, dont cette vague homosexualiste constitue aujourd'hui l'aspect le plus frappant et le plus envahissant ; une Eglise qui parlerait d'autre chose, alors que l'on détruit l'homme dans son essence, cet être fait à l'image et la ressemblance de Dieu. Le véritable ennemi est à l'intérieur, dites-vous; l'Eglise tremble sur ses fondations, et cette pensée vous est devenue insupportable en pensant à l'avenir de vos enfants.

Il y a beaucoup de choses vraies dans ce que vous dites, cher Mario, et vous savez que la Bussola n'est pas tendre avec certains personnages et certaines idées. Mais je crois aussi qu'à votre description manque un élément, le plus important. C'est à dire la certitude que c'est le Christ qui guide l'Eglise, que l'Eglise n'est pas l'oeuvre des hommes même si le travail des hommes est indispensable. C'est seulement cette certitude qui nous rend libres et heureux même devant les énormes problèmes qui se dressent devant nous, c'est seulement cette conviction vécue qui nous donne la force de soutenir un combat inégal où le tir ami est devenu plus dangereux que celui de l'ennemi.

Du reste, que dans l'Eglise les choses aillent à contre-sens, ce n'est pas nous qui en faisons la découverte. Paul VI fut là pour le déclarer avec beaucoup de clarté dans cette célèbre homélie pour la fête des Saints Pierre et Paul de 1972: « par quelque fissure, la fumée de Satan est entrée dans le Temple de Dieu... On croyait que, après le Concile viendrait un jour ensoleillé pour l'histoire de l'Eglise. Au lieu de cela vint une journée de nuages, de tempêtes, de ténèbres. » Et quelques années plus tard - en septembre 1977, quelques mois avant sa mort - il ajoutait en s'adressant à son ami Jean Guitton : « ce qui me frappe, quand je considère le monde catholique, c'est qu'à l'intérieur du catholicisme semble prédominer parfois une pensée de type non catholique ».

Mais Paul VI ne s'arrête pas ici, dans cette description peu encourageante. Tout en prévoyant que cette façon de penser « non catholique » dans l'Eglise puisse devenir majoritaire, il ajoute pourtant: « mais elle ne représentera jamais la pensée de l'Eglise. Il faut qu'un petit troupeau subsiste, aussi petit soit-il. »

La pensée de l'Eglise et celle du Magistère, est celle du catéchisme, peu importe combien continuent à le suivre. C'est ce qui nous est seulement demandé. Peu importe si les hélicoptères sont partis et s'ils nous ont laissé à la merci du Vietcong, pour reprendre votre métaphore. Nous savons seulement que nous devons bien faire le travail auquel avons été appelés parce que c'est à Lui que à la fin – tôt ou tard -, nous devrons rendre des comptes. Comme le disait Benoît XVI dans son encyclique "Spe Salvi", la pensée du Jugement dernier devrait toujours nous accompagner, non pour nous faire peur mais pour nous soutenir et nous consoler.

Il n'y a pas un peuple catholique appelé à se rebeller contre ses dirigeants indignes – et après la rébellion, que fait-on ? –, il n'existe qu'une seule Eglise constituée de pécheurs et de traîtres mais sanctifiée par la conduite du Christ, et où tous - du Pape au dernier des baptisés sont appelés à la conversion.

Et l'Eglise est telle dans la mesure où elle est unie autour du Pape. Bien sûr, vous pouvez également avoir le sentiment de ne pas à être en résonance avec le Pape ainsi qu'il serait souhaitable ; bien sûr, les choix pastoraux peuvent également être discutés, et on peut afficher de la perplexité sur les orientations et les nominations. Mais en ayant toujours à l'esprit que le Pape n'est pas le Président de la République, qu'il représente le Christ et que c'est pour cette raison que nous le suivons. L'unité de l'Eglise est le bien suprême, et l'unité se fait autour du Pape, qui est infaillible dans la définition de la vérité révélée: « le Pape ne peut pas commettre d'erreur dans l'enseignement des vérités révélées par Dieu », dit le Catéchisme de Saint Pie X, et c'est tout ce qui compte. L'histoire de l'Eglise nous enseigne que, pendant des siècles, ils ont été nombreux à avoir raison contre la mondanité des évêques et des papes (certaines attitudes ne sont pas d'aujourd'hui), mais ceux qui ont privilégié leurs raisons au détriment de l'unité n'ont provoqué que des catastrophes, se sont perdus et en ont fait se perdre beaucoup d'autres. Ceux qui en revanche se sont sacrifiés pour l'unité de l'Eglise, ont vu leurs raisons valorisées par la suite.

Dans les prochaines semaines, nous aurons l'occasion de revenir sur certains aspects du pontificat actuel. Cependant, il est d'abord important d'éviter de le juger à partir des articles de la Répubblica, du Corriere, de l'Avvenire et ainsi de suite. Je sais moi-même que ce qui passe dans l'opinion publique, ce sont les titres des journaux alors que les discours, les homélies, les documents, personne (ou presque) ne les lit; mais je pense que notre effort consiste avant tout à présenter clairement le contenu réel de ses interventions. C'est ce que la nouvelle Bussola Quotidiana essaie de faire systématiquement. Ensuite, on pourra discuter d'un passage ou d'une affirmation, on pourra aussi exprimer se perplexité à propos de certains contenus, mais que ce soit au moins sur ce que le Pape a vraiment dit et non ce que d'autres décident de lui faire dire.

Cher Mario,

Nous pouvons bien être d'accord sur le fait que la situation de l'Eglise est dramatique et que les choses tournent au pire, mais la certitude de ce qui précède fait que l'arme principale pour « réagir » n'est pas tant celle de l'indignation publique que celle de la prière et de la pénitence. Comme le disait le Pape Benoît XVI dans son fameux discours adressé au monde de la culture française en 2008, parlant de l'expérience du monachisme bénédictin,  « dans la confusion des temps », le seul but doit être « quaerere Deum, chercher Dieu ». Tout le reste nous sera donné par surcroît.

Riccardo Cascioli

07/01/2014

La dignité du sacerdoce catholique

Par saint Alphonse Marie de Liguori

Saint Ignace Martyr dit que le Sacerdoce est la plus grande de toutes les dignités créées. Saint Ephrem l’appelle une dignité infinie : « La dignité du Sacerdoce est un miracle merveilleux, grand, immense, infini ». Saint Chrysostome dit que, quoique le Sacerdoce soit exercé sur la terre, il doit néanmoins être rangé parmi les choses célestes. Cassien disait que le prêtre est placé plus haut que toutes les puissances de la terre et que toutes les hauteurs des cieux, et qu’il n’est inférieur qu’à Dieu seul. Et Innocent III ajoute que le prêtre est « un médiateur entre Dieu et l’homme, inférieur à Dieu, mais plus grand que l’homme ». Saint Denis appelle le prêtre un homme divin ; « qui dit prêtre, dit homme divin ». D’où le saint concluait que le Sacerdoce est une dignité divine. Aussi saint Ephrem croit que « le Sacerdoce excède toute pensée ». Et c’est assez de savoir que Jésus-Christ a dit que les prêtres doivent être traités comme sa personne elle-même : « Qui vos audit, me audit ; et qui vos spernit, me spernit » (Luc X, 16). Ce qui fait dire à saint Jean Chrysostome : « Qui honore le prêtre, honore le Christ ; et qui offense le prêtre, offense le Christ ».

En second lieu, l’on doit apprécier la dignité des prêtres, par la grandeur des fonctions qu’ils exercent. Les prêtres sont les élus du Seigneur pour traiter sur la terre tout ce qui concerne ses affaires et ses intérêts divins : « Genus divinis ministeriis mancipatum ». Le ministère sacerdotal est appelé par saint Ambroise une profession divine. Le prêtre est le ministre que Dieu destine à lui servir en qualité d’ambassadeur public de toute son Eglise, pour l’honorer et pour obtenir ses grâces pour tous les fidèles. L’Eglise entière ne peut pas honorer Dieu et en obtenir des grâces aussi bien que peut le faire un seul prêtre qui célèbre la messe ; car l’Eglise, sans les prêtres, ne pourrait honorer Dieu d’une manière plus grande qu’en lui sacrifiant la vie de tous les hommes ; mais la vie de tous les hommes quel prix a-t-elle en comparaison du sacrifice de la vie de Jésus-Christ, qui est un sacrifice d’une valeur infinie ? Et que sont devant Dieu les hommes, sinon un peu de poussière ? (Is. XL, 15). Ils ne sont même rien : « toutes les nations sont comme rien devant lui » (Is. XL, 17). De sorte que le prêtre, en célébrant une messe, honore bien plus Dieu, en lui sacrifiant Jésus-Christ, que si tous les hommes en mourant lui sacrifiaient leur vie. De plus, le prêtre, par l’oblation d’une seule messe, honore infiniment plus Dieu que ne l’ont honoré, et que ne l’honoreront tous les anges et les saints du ciel réunis à la Vierge, car ils ne peuvent pas lui rendre un culte infini, comme celui que lui rend un prêtre en offrant le sacrifice de l’autel.


Le prêtre, en célébrant la messe, offre à Dieu de dignes actions de grâces pour toutes les faveurs qu’il a faites même aux bienheureux du paradis, actions de grâces que tous les bienheureux du paradis ne peuvent pas lui rendre dignement ; et c’est pour ce motif aussi que la dignité du prêtre est supérieure à toutes les dignités, même célestes. De plus, le prêtre est l’ambassadeur du monde entier auprès de Dieu, pour en obtenir les grâces pour toutes les créatures. Le prêtre « traite familièrement avec Dieu », dit saint Ephrem. Il n’y a pas de porte fermée pour les prêtres.

Jésus-Christ est mort pour créer un prêtre. Il n’était pas nécessaire en effet que notre Rédempteur mourût pour sauver le monde, c’était assez d’une goutte de sang, d’une larme, d’une prière pour obtenir le salut du monde entier, car il y aurait eu dans cette seule prière tant de mérite qu’elle aurait suffi pour sauver non seulement un monde, mais mille mondes ; mais la mort de Jésus-Christ a été nécessaire pour créer un prêtre, car où aurait-on trouvé la victime qu’offrent à Dieu les prêtres de la loi nouvelle ? Où aurait-on trouvé une victime assez sainte et immaculée pour rendre à Dieu un honneur digne de lui ? Oh ! toutes les vies des hommes et des anges ne sont pas suffisantes pour rendre à Dieu la gloire que lui rend un prêtre en disant la messe.

La dignité du prêtre se mesure encore au pouvoir qu’il a sur le corps réel, et sur le corps mystique de Jésus-Christ. Quant au corps réel, c’est un article de foi que, quand le prêtre prononce les paroles de la consécration, le Verbe incarné est obligé d’obéir, et de venir entre ses mains sous les espèces sacramentelles. On est étonné quand on lit que Dieu obéit à Josué : obediente Deo voci hominis, et qu’il fit arrêter le soleil à la voix de cet homme : « Soleil, ne te meus point contre Gabaon… Le soleil s’arrêta au milieu du ciel » (Josué X, 12-13). Mais l’on doit s’étonner bien davantage que Dieu, obéissant à quelques paroles du prêtre « Ceci est mon corps », descende sur l’autel, ou partout ailleurs où le prêtre l’appelle, et toutes les fois qu’il l’appelle, vienne se mettre dans les mains du prêtre, quand bien même il serait son ennemi. Et depuis qu’il y est descendu, il y reste à la disposition du prêtre, qui peut le transporter d’un lieu à l’autre, soit qu’il le renferme dans le tabernacle, soit qu’il l’expose sur l’autel, ou le transporte hors de l’église. Il est en son pouvoir, s’il le veut, de s’en nourrir lui-même ou de le donner aux autres.


Quant au corps mystique de Jésus-Christ qui consiste dans tous les fidèles, le prêtre a le pouvoir des clefs ; c’est-à-dire, qu’il peut délivrer le pécheur de l’enfer, et le rendre digne du paradis, en le rendant, d’esclave du démon qu’il était, un véritable fils de Dieu ; et Dieu lui-même s’est obligé de sanctionner le jugement du prêtre, et de pardonner, ou de ne pas pardonner, selon que le prêtre absout le pénitent, ou le condamne, pourvu cependant qu’il soit bien disposé. « Le pouvoir de juger donné au prêtre est si grand que le jugement céleste se règle sur son propre jugement ».


Dieu confirme la sentence que le prêtre prononce « La sentence de Pierre précède la sentence du Rédempteur ; le Seigneur suit le serviteur, et tout ce que ce dernier juge ici-bas, le Seigneur l’approuve au ciel » dit saint Pierre Damien.

Si notre Rédempteur descendait dans une église, et qu’il se mît dans un confessionnal pour administrer le sacrement de pénitence, et qu’un prêtre se trouvât placé dans un autre confessionnal, Jésus dirait : « Ego te absolvo », le prêtre dirait en même temps, « Ego te absolvo », et les pénitents seraient également absous par l’un et par l’autre. Quel honneur ne serait-ce pas pour un sujet, si un roi lui accordait le privilège de délivrer de prison qui bon lui semblerait ? Mais n’est-il pas bien plus grand le pouvoir étonnant que Dieu le Père a accordé à Jésus-Christ, et Jésus-Christ aux prêtres de délivrer de l’enfer non seulement les corps, mais encore les âmes, dit saint Jean Chrysostome.


Ainsi donc la dignité sacerdotale est la plus noble des dignités de ce monde. Elle est supérieure à toutes les dignités des rois, des empereurs et des anges, affirme saint Bernard. Saint Ambroise dit que la dignité des prêtres diffère de celle des rois, comme l’or diffère du plomb. (…) Saint François d’Assise disait : « Si je voyais un ange du ciel et un prêtre ensemble, je plierais d’abord le genou devant le prêtre, ensuite devant l’ange ».


Le pouvoir du prêtre est supérieur à celui de la Sainte Vierge, car si la Mère de Dieu peut prier pour une âme, et obtenir en priant ce qu’elle veut, elle ne peut cependant l’absoudre de la moindre des fautes. Innocent III dit : « Bien que la Sainte Vierge fût plus excellente que les Apôtres, ce n’est pas à elle mais à eux que le Seigneur a confié les clefs du royaume des cieux ». Saint Bernardin de Sienne s’écrie : « Vierge bénie, je vous prie de m’excuser : je ne parle pas contre vous en disant que le Sacerdoce est au-dessus de vous ». Et il en donne pour raison que Marie conçut Jésus-Christ une seule fois, mais que le prêtre en consacrant le conçoit autant de fois qu’il le veut, de manière que si la personne du Rédempteur n’eût pas encore été dans le monde, le prêtre en proférant les paroles de la consécration, ferait naître cette grande personne de l’Homme-Dieu. « O vénérable dignité des prêtres, dans les mains desquels le Fils de Dieu s’incarne comme dans le sein de la Vierge ! » dit saint Augustin.

 

Source: Aumônerie catholique tamoule indienne de France

 

> Une autre traduction de ce texte écrit par saint Alphonse en italien

> Le texte au format pdf

Du 17 au 19 janvier: session sur "Lumen Fidei" avec Mgr Delville, évêque de Liège, et la Communauté Saint-Jean

Annoncé par Belgicatho.

3775567719.6.png

2606486075.png

31/12/2013

Un Oui est un Oui: le mariage et l'amour en vérité

Séparés - Divorcés - Fidèles

Communion Notre-Dame de l'Alliance réunit des hommes et femmes engagés dans un mariage sacramentel et vivant seuls à la suite d'une séparation ou d'un divorce. Dans la foi au Christ et l'amitié fraternelle, ils suivent un chemin de fidélité, de pardon et d'espérance.

Le témoignage de Vincent: "un Oui est un Oui" | 2 avril 2012

(Les mises en gras sont d'Espérance Nouvelle)

Je m’appelle Vincent, j’ai 50 ans et suis marié depuis 26 ans. Une amie m’a posé un jour la question : « est-ce que vous allez vous réconcilier ? » en parlant de notre couple. Que dire en vérité à une question aussi directe ? Je me suis lancé en répondant : « Oui, je le crois et je te le dis comme un acte de foi, par lequel j’exprime ma confiance en Jésus et en mon épouse ».

Voici quelques repères dans notre histoire commune. J’ai connu mon épouse à l'âge de 22 ans. Nous voulions nous marier, tant la présence de l’un aux côtés de l’autre donnait sens à notre vie de jeunes adultes. Deux ans plus tard, nous avons échangé nos consentements devant Dieu. Puis nous avons donné naissance à trois magnifiques filles, auxquelles nous avons essayé ensemble de donner le meilleur de nous-mêmes.
Mais, petit à petit, Dieu a été mis de côté pour accompagner la croissance de notre couple et de notre famille. Nous avons compté sur nos propres ressources en occultant nos fragilités et nos limites. Le travail a pris une place de plus en plus importante. En tant que responsable d’une équipe de commerciaux, j’étais souvent en déplacement et mon épouse avait repris ses études de médecine. Nous prenions de moins en moins le temps de nous asseoir ensemble. J’ai cherché à combler un certain malaise intérieur par de la suractivité professionnelle. Nos chemins de vie sont devenus avec le temps des chemins de solitude. La communication entre nous était de plus en plus difficile. Nous avons essayé de nous tendre la main pour sauver notre couple. Ce fut en vain. Nous étions chacun seuls, nous comprenant de moins en moins. Nous étions aussi habités par cet orgueil d’essayer de posséder l’autre.
Et un jour, il y a un peu plus de onze ans, mon épouse m’a demandé de mettre fin à notre vie commune. J’étais perdu et en plein désarroi, bien que conscient de nos difficultés. Nous étions dans une impasse. Au bout de plusieurs mois, après avoir envisagé ce qu’il était possible de faire, je n’ai pas cherché à imposer à mon épouse une vie commune dont elle ne voulait plus. Son choix est de l’ordre du mystère propre à sa personne. Le divorce civil a été prononcé deux ans après sa demande. Cependant, ce oui que je lui avais librement donné le jour de notre mariage restait et reste inscrit au fond de mon cœur.
Peu de temps après notre séparation, je suis allé boire à la source de l’Amour, comme la Samaritaine. J’ai redécouvert la fidélité de Dieu à notre égard. J’ai pris une décision qui a transformé ma relation avec les autres. Un jour, j’ai recommencé à participer à l’Eucharistie dominicale et j’ai ressenti la nécessité de mettre de la lumière sur mes zones d’ombre et mes fractures intérieures en allant me confesser. J’ai réalisé que Jésus m’aimait sans me juger et que sa miséricorde était infinie. J’ai reçu un encouragement à être ce que je suis et à devenir ce que je reçois. Cet Amour m’a rendu indulgent envers moi-même, m’acceptant tel que je suis. Mon regard sur mon épouse et sur notre couple a changé. Je vois maintenant notre divorce comme une épreuve, ne posant plus l’échec de notre vie commune en termes de culpabilité. Mes difficultés, mes souffrances, je ne les portais plus seul. Jésus, ce fidèle compagnon de route, si discret et si présent à la fois, me proposait de les porter. Pourtant, j’ai abandonné ce compagnon en cherchant à tracer ma route en solitaire, à la recherche de faux bonheurs et de fausses perfections. Son regard miséricordieux a provoqué un décentrage de moi-même. J’ai pu me pardonner, ainsi qu’à mon épouse et retrouver ainsi la confiance et la paix intérieure.
Peu de temps après un prêtre m’a dit : « Tu es marié ». J’avais besoin d’entendre cette parole pour retrouver un sens à ma vie, à notre vie. Le nier aujourd’hui serait me mentir et mentir à mon épouse.
Par la suite, j’ai rencontré un ami qui m’a parlé de la Communion Notre-Dame de l’Alliance. Ce mouvement réunit des hommes et femmes engagés dans un mariage sacramentel mais vivant seuls à la suite d'une séparation ou d'un divorce. Dans la foi au Christ et l'amitié fraternelle, ils suivent un chemin de fidélité, de pardon et d'espérance, et assument leur responsabilité de parents. J’ai y trouvé du soutien, des conseils, et la vraie joie dans des temps d’amitié et de rencontres spirituelles. Dans ma paroisse, également, j’ai retrouvé ce soutien et ces moments d’amitié et de partages spirituels pour me remettre en marche.
La grâce est toujours offerte dans le sacrement, quelles que soient nos impasses. Sa source est celle du cœur de Jésus qui est mort sur la croix et ressuscité pour chacun de nous. La croix, qui ne va pas de soi dans ma vie quotidienne, est paradoxalement ce chemin qu’il m’a été donné de choisir, en consentant à des efforts, pour chercher sans me décourager à aimer avec retenue mon épouse. J’ai toujours à transmettre cette grâce. Seul Jésus m’en rend capable. Il ne s’agit pas pour moi de le faire coûte que coûte avec une attitude figée sur le bien-fondé de mon choix de fidélité. Le chemin pour faire un effort de vérité, de lucidité sur moi, pour pardonner, ne me fait-il pas du bien comme à mon épouse ? Invisiblement, je lui donne quelque chose du Christ et, en passant par moi, la grâce me fait du bien à moi aussi. Cela nous édifie malgré la séparation dans nos cœurs. Faire profiter de ces progrès est aussi une ouverture, une main tendue vers elle et une invitation pour moi à l’aimer comme Dieu l’aime. Aujourd’hui, je peux dire que le respect que nous avons l’un pour l’autre est devenu plus profond que lors de notre vie commune, même si mon épouse ne m’accepte pas comme son époux. Nous partageons des faits ou des décisions sur notre famille. En continuant à assumer également ma paternité, je rejoins son cœur de mère. Concrètement nous disons aujourd’hui chacun quand nous communiquons : nos enfants.
Maintenant, je suis sûr que l’amour de Dieu ne nous manquera pas. Je réalise que Dieu, le jour de notre mariage, a fait totalement sien notre choix en accueillant et en bénissant nos « Oui ». Par sa grâce, Dieu a créé cet état qui fait que nous sommes devenus l’un pour l’autre « ce matériau » qu’Il a choisi pour que nous allions vers Lui. Ce don est magnifique, car Il a mis en nous cette nouvelle semence, après celle de notre baptême, pour que nous soyons à son image et à celle de son Fils, c’est-à-dire saints. Cette semence ne peut croître que si je persiste avec humilité à vouloir le bien de mon épouse malgré notre division conjugale. Oui, je crois que la transmission de l’amour de Dieu entre époux se réalise dans notre pleine humanité d’homme et de femme devenus « un » par la grâce du sacrement de mariage. Plus j’aime le Christ, plus j’aime mon épouse.

Source: Communion Notre-Dame de l'Alliance

 

Voir aussi:

> L'encyclique sur le mariage chrétien du 31 décembre 1930

(citée à quatre reprises par le Concile Vatican II, ainsi que par le catéchisme de l'Église catholique de 1992)

> "Ce que Dieu a uni"

(Évangile selon Saint Marc, chapitre 10)

> Un témoignage en faveur du pouvoir de la grâce

 

29/12/2013

Pape François - La foi n'est jamais une affaire privée

Pape François | Méditation matinale en la chapelle de la maison Sainte-Marthe | Jeudi 28 novembre 2013

L’interdiction d’adorer Dieu est le signe d’une « apostasie générale », c’est la grande tentation qui essaie de convaincre les chrétiens de prendre « une route plus raisonnable, plus tranquille », en obéissant « aux ordres des pouvoirs du monde » qui prétendent réduire « la religion à une affaire privée ». Et surtout qui ne veulent pas que Dieu soit adoré « avec confiance et fidélité ». C’est précisément contre cette tentation que le Pape François a mis en garde lors de la messe du 28 novembre.

Comme d’habitude, le Pape s’est inspiré de la liturgie de la Parole qui, a-t-il souligné, « nous fait penser aux derniers jours, au temps de la fin, de la fin du monde, au temps de la venue finale de Notre Seigneur Jésus Christ ». Dans la liturgie, a dit le Pape, aujourd’hui « l’Église nous fait penser à la fin de ce monde, parce qu’il finira. La face de ce monde disparaîtra ». Et il y a une parole dans l’Évangile « qui nous frappe beaucoup : toutes ces choses viendront ». Mais jusqu’à quand faudra-t-il attendre ? La réponse que nous donne l’Évangile selon Saint Luc (21, 21-28) est « jusqu’à ce que soient accomplis les temps des païens ».

Et en effet, a dit le Pape, « les païens aussi ont un temps de plénitude » : le kairòs des païens. « Eux — a-t-il répété — ont un kairòs qui sera le suivant, le triomphe final : Jérusalem piétinée ». Concrètement, « c’est la catastrophe » a précisé le Pape. « Mais quand Jésus parle de cette catastrophe dans un autre passage, il nous dit que ce sera une profanation du temple, une profanation de la foi, du peuple. Ce sera l’abomination. Ce sera la désolation de l’abomination (Daniel 9, 27). Qu’est-ce que cela signifie ? Ce sera comme le triomphe du prince de ce monde, la défaite de Dieu. Il semble que celui-ci, en ce moment final de catastrophe, prendra possession de ce monde » devenant ainsi le « maître du monde ».

Le Pape François a ensuite expliqué comment peut être trouvé dans la première lecture, tirée du livre du prophète Daniel (6, 12-28), « le cœur de cette route, de cette lutte entre le Dieu vivant et le prince de ce monde ». En substance, « Daniel est condamné uniquement pour adoration, pour avoir adoré Dieu. Et la désolation de l’abomination s’appelle interdiction d’adoration ». À cette époque-là, a expliqué le Pape « on ne pouvait pas parler de religion : c’était une affaire privée », les signes religieux devaient être ôtés et il fallait obéir aux ordres qui venaient « des pouvoirs du monde ». On pouvait « faire beaucoup de choses, de belles choses mais pas adorer Dieu », c’était interdit. Cela est le cœur, « le kairòs de cette attitude païenne ». Mais précisément « quand s’accomplit ce temps, alors, oui, Lui viendra ».

Comme on lit dans le passage évangélique, « ils verront le Fils de l’homme venir sur un nuage avec une grande puissance et gloire ». La parole de Dieu nous rappelle, a poursuivi le Pape, que « les chrétiens qui souffrent des temps de persécution, des temps d’interdiction d’adoration, sont une prophétie de ce qui arrivera à tous ». Mais précisément dans des moments comme celui-ci, quand les temps des païens sont accomplis, « relevez-vous et levez la tête, parce que votre libération est proche ». En effet, a expliqué le Vicaire du Christ, « le triomphe, la victoire de Jésus Christ est d’amener la création au Père à la fin des temps ». Mais nous ne devons pas avoir peur. Le Pape a répété la promesse de Dieu qui « nous demande fidélité et patience. Fidélité comme Daniel, qui a été fidèle à son Dieu et a adoré Dieu jusqu’à la fin. Et patience, parce que les cheveux de notre tête ne tomberont pas, c’est ce qu’a promis le Seigneur ». Et il a conclu en invitant à réfléchir, surtout cette semaine, sur « cette apostasie générale qui s’appelle l’interdiction d’adoration ». Et à se poser la question à soi-même : « Moi, est-ce que j’adore le Seigneur ? Moi, est-ce que j’adore Jésus Christ le Seigneur ? Ou un peu moitié moitié et je fais le jeu du prince de ce monde ? Adorer jusqu’à la fin avec confiance et fidélité est la grâce que nous devons demander ».


(Osservatore Romano)

Prière du pape François pour les familles du monde et le synode

Angélus du dimanche de la Sainte Famille, 29 décembre 2013


Jésus, Marie et Joseph

en vous nous contemplons

la splendeur de l’amour véritable,

à vous nous nous adressons avec confiance.

Sainte Famille de Nazareth,

fais aussi de nos familles

des lieux de communion et des cénacles de prière,

des écoles authentiques de l’Évangile

et des petites Églises domestiques.

Sainte Famille de Nazareth,

que jamais plus dans les familles on fasse l’expérience

de la violence, de la fermeture et de la division :

que quiconque a été blessé ou scandalisé

connaisse rapidement consolation et guérison.

Sainte Famille de Nazareth,

que le prochain Synode des Évêques

puisse réveiller en tous la conscience

du caractère sacré et inviolable de la famille,

sa beauté dans le projet de Dieu.

Jésus, Marie et Joseph

écoutez-nous, exaucez notre prière.

 

39387512.jpg


Zenit

28/12/2013

Une surprise du Pape pour les familles du monde

Zenit | 28 décembre 2013

Rendez-vous à l'angélus de midi, dimanche 29 décembre

Pour la fête de la Sainte Famille, le pape François a préparé un rendez-vous spécial à l’angélus de midi, place Saint-Pierre, dimanche 29 décembre, un rendez-vous à ne pas manquer pour toutes les familles du monde.

En effet le pape François dira une prière pour les familles qu’il a composée lui-même pour l’occasion.

Plus encore, une connexion par satellite reliera pendant l’angélus le sanctuaire de l’Annonciation Nazareth, Lorette et Barcelone.

Nazareth, ville par excellence de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, et où le pape Benoît XVI a lancé un grand centre international pour les familles sous l'égide du Conseil pontifical pour la famille ; la sainte Maison de Lorette (Italie centrale), où les croisés ont ramené de Terre Sainte les « saintes pierres » des trois murs de la maison de Marie à Nazareth pour les préserver des invasions (le quatrième mur étant la paroi de la grotte abritée aujourd'hui par la basilique de l’Annonciation) ; et Barcelone, qui s’honore de la basilique de la Sagrada Familia d'Antonio Gaudi, consacrée par le pape Benoît XVI en 2010.

Le président du Conseil pontifical pour la Famille, Mgr Vincenzo Paglia, a expliqué au micro de Radio Vatican le sens de cette prière pour la famille : « C’est une journée voulue par le pape le jour de la fête de la Famille de Nazareth célébrée en même temps à Nazareth, où Jésus a vécu trente ans, à Lorette, la maison où Jésus a grandi, et à Barcelone, où le grand artiste qu’était Gaudi a créé le sanctuaire de la Sagrada Familia, qui est vraiment une des beautés de notre époque.  Et le pape, à midi, s’unira aux trois sanctuaires, au moment de la prière de l’angélus, pour une prière commune. Ce sera une expérience particulièrement significative, parce qu’il s’agit de souligner l’importance décisive de la famille, à partir de celle de Nazareth. »

« Il faut se rendre compte, insiste Mgr Paglia, que si la famille est détruite, la société elle-même est détruite (…). Parler aujourd’hui de la famille (…) veut dire parler de toute la société. »

Pape François - La fidélité à Dieu n’est pas négociable

Pape François | Méditation matinale en la chapelle de la maison Sainte-Marthe | Lundi 18 novembre 2013

Il existe une menace qui parcourt le monde. C’est celle de la « mondialisation de l’uniformité hégémonique » caractérisée par la « pensée unique », à travers laquelle, au nom d’un progressisme qui se révèle ensuite infantile, on n’hésite pas à renier ses propres traditions et sa propre identité. Ce qui doit nous consoler est cependant que devant nous, il y a toujours le Seigneur fidèle à sa promesse, qui nous attend, nous aime et nous protège. Entre ses mains, nous avancerons en étant en sécurité sur tous les chemins. Telle est la réflexion de l’homélie du 18 novembre. S.Exc. Mgr Pietro Parolin, secrétaire d’État, qui commencait son son service ce jour-là, concélébrait la messe. Le Pape a entamé sa réflexion en commentant la lecture tirée du premier livre des Macchabées (1, 10-15 ; 41-43 ; 54-57 ; 62-64) « l’une des pages les plus tristes de la Bible » a-t-il commenté, où l’on parle d’« une bonne partie du peuple de Dieu qui préfère s’éloigner du Seigneur devant une proposition de mondanité ».

Conséquences d'une "pensée unique" sacrilège

Il s’agit, a remarqué le Pape, d’une attitude typique de cette « mondanité spirituelle que Jésus ne voulait pas pour nous. Au point qu’il avait prié le Père afin qu’il nous sauve de l’esprit du monde ». Se référant au récit biblique, le Pape a rappelé que ces personnes prirent « les habitudes des païens » et acceptèrent l’ordre du roi qui « prescrivit que dans son royaume tous ne forment qu’un seul peuple et que chacun abandonne ses propres coutumes ». Et il ne s’agissait certainement pas d’une « belle mondialisation » qui s’exprime « dans l’unité de toutes les nations », qui conservent cependant leurs usages. Ce dont on parle dans le récit est, en revanche, la « mondialisation de l’uniformité hégémonique ». La « pensée unique fruit de la mondanité ». Après avoir rappelé les conséquences pour cette partie du peuple d’Israël qui avait accepté cette « pensée unique » et qui s’était laissée aller à des gestes sacrilèges, le Pape François a souligné que de telles attitudes se rencontrent encore, « car l’esprit de la mondanité nous conduit aujourd’hui encore à cette envie d’être progressistes, à la pensée unique ». Et plus encore : comme il arrivait alors, quand celui qui était trouvé en possession du livre de l’alliance était condamné à mort, la même chose se produit aujourd’hui également dans diverses parties du monde, « comme nous l’avons lu dans les journaux ces derniers mois ».

Mondanité, progressisme infantile et sacrifices humains

Négocier sa fidélité à Dieu est comme négocier sa propre identité. Et à ce propos, le Pape a rappelé le livre « Le patron du monde » de Robert Hugh Benson, fils de l’archevêque de Canterbury, Edward White Benson, dans lequel l’auteur parle de l’esprit du monde et « presque comme s’il s’agissait d’une prophétie, imagine ce qui se passera. Cet homme, s’appelait Benson, il se convertit ensuite au catholicisme et il a très bien fait. Il a précisément vu cet esprit de la mondanité qui nous conduit à l’apostasie ». Cela nous fera du bien à nous aussi, a suggéré le Pape, de penser à ce qui est raconté dans le livre des Macchabées, à ce qui s’est passé, pas à pas, si nous décidons de suivre ce « progressisme infantile » et de faire ce que tous font. Et cela nous fera du bien également de penser à ce qui s’est passé après, à l’histoire qui a suivi les « condamnations à mort, les sacrifices humains » qui ont suivi. Et en demandant: « Vous pensez qu’aujourd’hui, on ne fait plus de sacrifices humains ? », le Pape a répondu : « On en fait beaucoup, beaucoup. Et il y a beaucoup de lois qui les protègent ». Ce qui doit nous consoler, a-t-il conclu, c’est que « devant le chemin marqué par l’esprit du monde, par le prince de ce monde », un chemin d’infidélité, « le Seigneur qui ne peut pas se renier lui-même demeure toujours, fidèle. Il nous attend toujours; il nous aime tant » et il est prêt à nous pardonner, même si nous accomplissons quelques petits pas sur ce chemin, et à nous prendre par la main, comme il l’a fait avec son peuple bien-aimé pour le conduire en dehors du désert.


(Osservatore Romano)