03/08/2013
Les clochards et le cardinal
Témoignage d’un prêtre qui était à Rome :
« C’était en 1991. Je rencontrais régulièrement, dans le parc du Castel San Angelo, quelques clochards venus d’Allemagne de l’Est qui avaient fui leur pays après l’ouverture du rideau de fer.
Nous passions du temps ensemble. Comme ils ne parlaient qu’allemand, ils avaient peu d’occasion de discuter avec quelqu’un. Un jour ils me demandèrent ce que je faisais à Rome. Pour faire simple, je leur ai dit que je travaillais dans la grande maison, là, en désignant le Vatican.
Ils me dirent : "Ah ! Nous connaissons aussi quelqu’un qui travaille là-bas. Il est très gentil. Il vient plusieurs fois par semaine nous trouver. Il y a quelques jours, il nous a invités à prendre un café chez lui. Il y avait beaucoup de gardes pour entrer chez lui!"
Je leur demandais quel était le nom de cette personne. Ils ne le savaient pas.
Quelques jours plus tard, je repassais et ils me dirent : "Tu sais, le gars qui vient nous rendre visite, il s’appelle Ratzinger, tu connais ?" "Oui, il est assez connu dans la maison !" »
Source : « Le cardinal et les clochards », par le Père Nicolas BUTTET, dans Merci Benoît XVI
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02/08/2013
Les Frères Franciscains et leur traditionnelle obéissance
« Au nom du Seigneur. La règle de vie des Frères Mineurs est la suivante: observer le saint Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ, en vivant dans l'obéissance, sans avoir rien en propre et dans la chasteté. Le frère François promet obéissance et respect au seigneur Pape Honorius et à ses successeurs canoniquement élus, et à l'Eglise romaine. Les autres frères sont tenus d'obéir au frère François et à ses successeurs. » « Enfin, au nom de l'obéissance, j'enjoins aux ministres de demander au seigneur Pape un des cardinaux de la sainte Eglise romaine comme gouverneur, protecteur et correcteur de cette fraternité; afin que, demeurant toujours soumis à cette même Eglise et prosternés à ses pieds, stables dans la foi catholique, nous observions la pauvreté, l'humilité et le saint Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ, comme nous l'avons fermement promis. » Saint-François d’Assise, Règle des Frères Mineurs, 1223. |
Détail des fresques de la vie de Saint-François à la Basilique d’Assise, par Giotto, vers 1290 |
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31/07/2013
Le pape François contredit-il Benoît XVI ? (version abrégée : voir plus bas la version complète)
C’est ce que prétend, à tort, Sandro Magister dans un article qui joue le jeu de la division et de la rupture à la tête de l’Église. Voici quelques pistes pour une lecture plus chrétienne et plus pragmatique de cette nouvelle, en remontant aux sources de l’information. Les traductions plus complètes sont les bienvenues dans la section « commentaires » ou sur d’autres sites.
Le Pape François est favorable au maintien des dispositions du motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI : à lire en cliquant ici, ici et ici.
Fr. Angelo, l’un des frères qui ont demandé la visite apostolique de leur communauté, le dit sur son site internet : le Pape François n’a pas contredit Benoît XVI sur l’application du motu proprio Summorum Pontificum.
« Le Pape François a restreint notre usage de la forme extraordinaire du rite romain de la Messe, et cela a été interprété par un important journaliste italien comme une « contradiction » de la permission donnée par Benoît XVI dans le motu proprio Summorum Pontificum. Il s’agit d’un malheureux exemple d’un journaliste trop empressé de faire sensation avec une information sur laquelle il peut seulement spéculer.
Les restrictions sont tout-à-fait spécifiques à notre communauté et ont été mises en place pour des raisons spécifiques à notre communauté. Le Pape François n’a pas contredit le Pape Benoît. (…)
Ce qui est reporté dans la presse, et ce qui s’est réellement passé dans notre communauté, sont deux choses différentes. (…) Nous croyons pleinement que la Sainte Mère Église sait exactement ce qu’elle fait, même quand les journalistes ne le savent pas. »
À lire en cliquant ici et ici.
Sur un autre site internet tenu par la communauté, un autre frère dément lui aussi les propos de Sandro Magister :
« La blogosphère, aussi bien italienne qu’anglophone, fait un buzz à cause de l’intervention du Saint-Siège auprès des Franciscains de l’Immaculée. Mais le fait est que le Pape François n’a pas interdit la forme extraordinaire du rite romain aux Franciscains de l’Immaculée. Dit simplement, après avoir examiné la situation et prié, il a décidé que la forme habituelle de la Sainte Liturgie pour les Franciscains de l’Immaculée sera la forme ordinaire du rite romain.
Il spécifie aussi clairement que chaque prêtre/frère et même communauté peut demander à faire usage de la forme extraordinaire. Cela étant, le Pape François n’est pas « anti-Messe Tridentine » et ne nous interdit pas d’offrir le Saint-Sacrifice de la Messe dans la forme extraordinaire. [Ndtrad : Si c’était le cas, il lui suffirait d’abroger Summorum Pontificum, ce qu’il n’a pas fait.] Mais il dit que les frères/communautés doivent le demander et obtenir la permission d’abord. [Ndtrad : cette nécessité d’introduire une demande est limitée à cette congrégation religieuse uniquement] »
Il transmet également le communiqué officiel du fondateur de la congrégation, le père Stefano Maria Manelli :
« En référence au Décret de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique du 11 juillet 2013 (Prot. n. 52741/2012), le P. Stefano M. Manelli, en union avec l’entièreté des Franciscains de l’Immaculée, obéit au Saint-Père et croit fermement que de cette obéissance nous viendront des grâces plus grandes. »
À lire en cliquant ici et ici.
Cliquez ici pour lire une analyse pertinente de cet épisode.
On peut, ici et là, constater les craintes outrancières que peuvent susciter des informations déformées par les journalistes.
20:52 Publié dans Religion | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Pape François contredit-il Benoît XVI ?
C’est ce que prétend, à tort, Sandro Magister dans un article qui joue le jeu de la division et de la rupture à la tête de l’Église. Faisons-en une lecture plus chrétienne et plus pragmatique.
Le Pape Benoît XVI avait à cœur la promotion en actes de l’unité de l’Église et de la réconciliation en son sein sans rien diminuer de la foi dans l’action du Saint-Esprit à travers le Magistère des Papes et des Conciles. Il a compris que cela devait aussi passer par un approfondissement du renouveau et de la restauration liturgiques voulus par le Second Concile du Vatican, ainsi que par un enseignement sans détour des vérités de la foi catholique. En bref, « caritas in veritate », la charité dans la vérité. Il l’a montré en intégrant dans l’Église un grand groupe de pasteurs anglicans qui avaient fait la demande de devenir prêtres catholiques, en levant l’excommunication de quatre évêques schismatiques, en entamant des négociations en vue de donner un statut canonique à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X dans l’Église, et surtout en publiant le motu proprio Summorum Pontificum donnant à chaque prêtre le droit de célébrer la Messe selon les livres liturgiques en vigueur avant la réforme liturgique de 1970 et rappelant que ceux-ci n’avaient jamais été juridiquement abrogés et ne pouvaient l’être. Il l’a fait en dépit de l’opposition de certains évêques et cardinaux plus étroits d’esprit que lui et moins ouverts à accueillir et à écouter des personnes d’opinions différentes mais partageant la même foi.
Comme l’ont fait remarquer Sandro Magister et d’autres observateurs, le Pape François, quant à lui, a déjà été très clair sur sa volonté de résister à tous ceux qui veulent l’inciter non seulement à revenir sur cette décision de Benoît XVI, mais également à rejeter la forme actuelle de la liturgie de l’Église telle qu’établie sous les pontificats de Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI, en lui demandant de se débarrasser de son cérémoniaire Mgr Guido Marini, qu’ils ont puérilement affublé de l’étiquette de « traditionaliste ». C’est en effet ainsi qu’ils qualifient désormais ceux qui se placent dans la ligne du Concile Vatican II et celle de l’Église.
Les Frères Franciscains de l'Immaculée sont une congrégation religieuse de droit pontifical établie par le Pape Jean-Paul II le 1er janvier 1998, et qui est installée sur presque tous les continents. Ils ont toujours depuis lors vécu dans cette ligne liturgique définie par l’Église dans les actes du Concile Vatican II, le Missel de Paul VI et les autres enseignements du Magistère, et que Benoî XVI a appelée plus tard celle de la « continuité ».
Lorsqu’est arrivé le motu proprio Summorum Pontificum le 7 juillet 2007, ces franciscains obéissants et zélés ont commencé à le mettre progressivement en pratique dans leur communauté. Mais le nombre de fidèles faisant auprès d’eux la requête de cette forme légèrement différente de la Messe, celle d’avant 1970, et le nombre croissant de prêtres désirant vivre cette forme de la liturgie, lui a donné une place de plus en plus importante dans la communauté. Ce qui a suscité des inquiétudes chez certains frères entrés avant 2007 et qui craignaient que cette évolution ne donne à la congrégation une réputation de « traditionalisme ». Ce petit groupe de frères s’en est donc plaint à la Congrégation romaine pour les instituts de vie consacrée. Les préoccupations de réputation et les stéréotypes, que de tort ils peuvent faire à l’Église…
La plainte a donné lieu à une visite apostolique commencée à la fin du pontificat de Benoît XVI et au décret dont parle l’article de Sandro Magister, visant à apaiser les craintes de ce petit groupe de frères inquiets du zèle avec lequel leur communauté s’est lancée dans l’application du motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI. « Toute affaire se décidera sur la parole de deux témoins ou de trois. » (2Co 13:1)
Ce décret a été rédigé par le Cardinal Braz de Aviz, Préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et membre du mouvement des Focolari, dont l’objectif principal serait d’œuvrer à « l’unité dans la diversité », tant au niveau de l’Église qu’à celui du genre humain, en partageant sa spiritualité avec des personnes d’autres religions ou sans religion. Une « unité dans la diversité » dont le Cardinal brésilien semble vouloir exclure, du moins en partie, les très nombreux fidèles catholiques répartis sur cinq continents, qui avaient demandé la Messe dans la forme extraordinaire du rite romain à des prêtres Franciscains de l’Immaculée. Le document a été soumis à l’approbation du Pape François, auquel il a été présenté comme un moyen de résoudre un désaccord interne à cet institut franciscain.
La suite en bref:
Le Pape François est favorable au maintien des dispositions du motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI : à lire en cliquant ici, ici et ici.
Fr. Angelo, l’un des frères qui ont demandé la visite apostolique de leur communauté, le dit sur son site internet : le Pape François n’a pas contredit Benoît XVI sur l’application du motu proprio Summorum Pontificum.
« Le Pape François a restreint notre usage de la forme extraordinaire du rite romain de la Messe, et cela a été interprété par un important journaliste italien comme une « contradiction » de la permission donnée par Benoît XVI dans le motu proprio Summorum Pontificum. Il s’agit d’un malheureux exemple d’un journaliste trop empressé de faire sensation avec une information sur laquelle il peut seulement spéculer.
Les restrictions sont tout-à-fait spécifiques à notre communauté et ont été mises en place pour des raisons spécifiques à notre communauté. Le Pape François n’a pas contredit le Pape Benoît. (…)
Ce qui est reporté dans la presse, et ce qui s’est réellement passé dans notre communauté, sont deux choses différentes. (…) Nous croyons pleinement que la Sainte Mère Église sait exactement ce qu’elle fait, même quand les journalistes ne le savent pas. »
À lire en cliquant ici et ici.
Sur un autre site internet tenu par la communauté, un autre frère dément lui aussi les propos de Sandro Magister :
« La blogosphère, aussi bien italienne qu’anglophone, fait un buzz à cause de l’intervention du Saint-Siège auprès des Franciscains de l’Immaculée. Mais le fait est que le Pape François n’a pas interdit la forme extraordinaire du rite romain aux Franciscains de l’Immaculée. Dit simplement, après avoir examiné la situation et prié, il a décidé que la forme habituelle de la Sainte Liturgie pour les Franciscains de l’Immaculée sera la forme ordinaire du rite romain.
Il spécifie aussi clairement que chaque prêtre/frère et même communauté peut demander à faire usage de la forme extraordinaire. Cela étant, le Pape François n’est pas « anti-Messe Tridentine » et ne nous interdit pas d’offrir le Saint-Sacrifice de la Messe dans la forme extraordinaire. [Ndtrad : Si c’était le cas, il lui suffirait d’abroger Summorum Pontificum, ce qu’il n’a pas fait.] Mais il dit que les frères/communautés doivent le demander et obtenir la permission d’abord. [Ndtrad : cette nécessité d’introduire une demande est limitée à cette congrégation religieuse uniquement] »
Il transmet également le communiqué officiel du fondateur de la congrégation, le père Stefano Maria Manelli :
« En référence au Décret de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique du 11 juillet 2013 (Prot. n. 52741/2012), le P. Stefano M. Manelli, en union avec l’entièreté des Franciscains de l’Immaculée, obéit au Saint-Père et croit fermement que de cette obéissance nous viendront des grâces plus grandes. »
À lire en cliquant ici et ici.
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On peut, ici et là, constater les craintes outrancières que peuvent susciter des informations déformées par les journalistes.
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27/07/2013
Théologies de la libération : religion ou idéologie politique ?
(…)
Une nouvelle herméneutique
1. La conception partisane de la vérité qui se manifeste dans la praxis révolutionnaire de classe corrobore cette position. Les théologiens qui ne partagent pas les thèses de la « théologie de la libération », la hiérarchie, et surtout le Magistère romain sont ainsi discrédités a priori, comme appartenant à la classe des oppresseurs. Leur théologie est une théologie de classe. Arguments et enseignements n'ont ainsi pas à être examinés en eux-mêmes, puisqu'ils ne font que refléter des intérêts de classe. Par là leur discours est décrété, en principe, faux.
2. Ici apparaît le caractère global et totalisant de la « théologie de la libération ». Celle-ci, en conséquence, doit être critiquée, non pas dans telle ou telle de ses affirmations, mais au niveau du point de vue de classe qu'elle adopte a priori et qui fonctionne en elle comme un principe herméneutique déterminant.
3. A cause de ce présupposé classiste, il devient extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible, d'obtenir de certains « théologiens de la libération » un vrai dialogue dans lequel l'interlocuteur soit écouté et ses arguments soient discutés objectivement et avec attention. Car ces théologiens partent, plus ou moins consciemment, du présupposé que le point de vue de la classe opprimée et révolutionnaire, qui serait le leur, constitue seul le point de vue de la vérité. Les critères théologiques de vérité se trouvent ainsi relativisés et subordonnés aux impératifs de la lutte des classes. Dans cette perspective, on substitue à l’orthodoxie comme droite règle de la foi, l'idée d'orthopraxie comme critère du vrai. A cet égard, il ne faudrait pas confondre l'orientation pratique, qui est propre à la théologie traditionnelle aussi bien et au même titre que l'orientation spéculative, avec un primat privilégié reconnu à un certain type de praxis. De fait, cette dernière est la praxis révolutionnaire qui deviendrait ainsi le critère suprême de la vérité théologique. Une saine méthodologie théologique tient compte sans doute de la praxis de l'Église et y trouve l'un de ses fondements, mais c'est parce qu'elle découle de la foi et en est l'expression vécue.
4. La doctrine sociale de l'Église est rejetée avec dédain. Elle procède, dit-on, de l'illusion d'un possible compromis, propre aux classes moyennes qui sont sans destin historique.
5. La nouvelle herméneutique inscrite dans les « théologies de la libération » conduit à une relecture essentiellement politique de l'Écriture. Ainsi une importance majeure est accordée à l'événement de l'Exode en tant qu'il est libération de la servitude politique. On propose également une lecture politique du Magnificat. Le tort n'est pas ici de prêter attention à une dimension politique des récits bibliques. Il est de faire de cette dimension la dimension principale et exclusive, qui conduit à une lecture réductrice de l'Écriture.
6. De même, on se situe dans la perspective d'un messianisme temporel, qui est une des expressions les plus radicales de la sécularisation du Royaume de Dieu et de son absorption dans l'immanence de l'histoire humaine.
7. En privilégiant de cette façon la dimension politique, on est conduit à nier la radicale nouveauté du Nouveau Testament et, avant tout, à méconnaître la personne de Notre-Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, ainsi que le caractère spécifique de la libération qu'il nous apporte, et qui est d'abord libération du péché, lequel est la source de tous les maux.
8. Par ailleurs, en mettant à l'écart l'interprétation autorisée du Magistère, dénoncée comme interprétation de classe, on s'écarte du même coup de la Tradition. Par là, on se prive d'un critère théologique essentiel d'interprétation et, dans le vide ainsi créé, on accueille les thèses les plus radicales de l'exégèse rationaliste. On reprend ainsi, sans esprit critique, l'opposition entre le « Jésus de l'histoire » et le « Jésus de la foi ».
9. Certes, on conserve la littéralité des formules de la foi, et notamment celle de Chalcédoine, mais on leur attribue une signification nouvelle, qui est une négation de la foi de l'Église. D'un côté on rejette la doctrine christologique portée par la Tradition, au nom du critère de classe; d'un autre, on prétend rejoindre le « Jésus de l'histoire » à partir de l'expérience révolutionnaire de la lutte des pauvres pour leur libération.
10. On prétend revivre une expérience analogue à celle qui aurait été celle de Jésus. L'expérience des pauvres luttant pour leur libération, qui aurait été celle de Jésus, révélerait ainsi, et elle seule, la connaissance du vrai Dieu et celle du Royaume.
11. Il est clair que la foi au Verbe incarné, mort et ressuscité pour tous les hommes, et que « Dieu a fait Seigneur et Christ » [25] est niée. On lui substitue une « figure » de Jésus qui est une sorte de symbole récapitulant en soi les exigences de la lutte des opprimés.
12. On donne ainsi de la mort du Christ une interprétation exclusivement politique. On nie par là sa valeur salvifique et toute l'économie de la rédemption.
13. La nouvelle interprétation atteint ainsi l'ensemble du mystère chrétien.
14. D'une façon générale, elle opère ce qu'on peut appeler une inversion des symboles. Ainsi, au lieu de voir avec St Paul dans l'Exode une figure du baptême [26], on sera porté, à la limite, à faire de celui-ci un symbole de la libération politique du peuple.
15. Le même critère herméneutique étant appliqué à la vie ecclésiale et à la constitution hiérarchique de l'Église, les rapports entre la hiérarchie et la « base » deviennent des rapports de domination obéissant à la loi de la lutte des classes. La sacramentalité qui est à la racine des ministères ecclésiaux et qui fait de l'Église une réalité spirituelle irréductible à une analyse purement sociologique, est tout simplement ignorée.
16. Le renversement des symboles se constate encore dans le domaine des sacrements. L'Eucharistie n'est plus comprise dans sa vérité de présence sacramentelle du sacrifice réconciliateur et comme le don du Corps et du Sang du Christ. Elle devient célébration du peuple dans sa lutte. En conséquence, l'unité de l'Église est niée radicalement. L'unité, la réconciliation, la communion dans l'amour ne sont plus conçus comme un don que nous recevons du Christ [27]. C'est la classe historique des pauvres qui, à travers son combat, construira l'unité. La lutte des classes est le chemin de cette unité. L'Eucharistie devient ainsi Eucharistie de classe. Du même coup est niée la force triomphante de l'amour de Dieu qui nous est donné.
(...)
S. CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI - INSTRUCTION LIBERTATIS NUNTIUS SUR QUELQUES ASPECTS DE LA « THEOLOGIE DE LA LIBERATION »
Lire la totalité de l’instruction Libertatis nuntius.
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Hommage au Roi Baudouin mercredi 31 juillet à la cathédrale
Eucharistie
Le 31 juillet 2013, nous commémorerons les 20 ans de la mort du Roi Baudouin.
« Celui qui nous a quittés, parle encore ... » He 11, 4. Un hommage sera rendu au Roi Baudouin, en la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule le 31 juillet à 11h en présence de la famille royale. C’est le Cardinal Danneels qui présidera la célébration.
La Schola Cantorum Cantate Domino (Alost), sous la direction de David De Geest, proposera la ‘Missa Pastoralis in G’ de Johann Baptist Vanhal (1739-1813). Attention : des cartes d’accès sont disponibles à la cure : 02/217 83 45 - 02 217 38 45 ou au bureau d’accueil de la Cathédrale – michgdl@bxl.catho.be)
Source : Vicariat de Bruxelles
Lors de la prière mariale du Regina Coeli du 4 juin 1995 à Bruxelles, Jean-Paul II lui rendait à nouveau un hommage appuyé, soulignant combien il a mené une vie « exemplaire » notamment par son engagement en faveur de toute vie humaine : « Nous te remercions aussi, Mère de la Grâce divine, pour le Roi Baudouin, pour sa foi inébranlable, pour l'exemple de vie qu'il a laіssé ses compatriotes et à toute l'Europe. Nous te remercions pour sa force dans la défense des droits de Dieu et des droits de l'homme, et spécialement du droit à la vie de l'enfant à naître. J'ai eu la joie de connaître la profondeur de l'esprit du Roi Baudouin, son exceptionnelle et ardente piété christocentrique et en même temps mariale. Comment ne pas remercier l'Esprit Saint pour ce qu'il a fait dans l'âme du Roi défunt? Quel grand exemple il nous laisse! Quel grand exemple il laisse à ses concitoyens! »
Source : Zenit
08:53 Publié dans Agenda/Événements/Horaires, Culture et société, Religion | Lien permanent | Commentaires (0)
26/07/2013
"Tu es Petrus": le Pasteur que Dieu donne
Lu sur Paroisse Saint-Sauveur
mardi 25 juin 2013
Il y a quelques mois, l’Esprit-Saint a donné à l’Eglise un nouveau Pape. Depuis l’élection de François Ier, les médias, et même hélas des hommes d’Eglise, essayent de l’opposer à son prédécesseur. Il est un fait certain, il n’y aura jamais deux papes identiques. Chacun a ses qualités, ses charismes, ses orientations. Vouloir opposer Benoît XVI et François Ier, c’est faire l’œuvre du démon qui met la division partout.
La mission du Pape n’est pas de plaire à tel ou tel groupe, ou « lobby » (terme à la mode), mais de conduire l’Eglise dans la voie tracée par son Divin Fondateur. Il est bon de savoir que la Providence donne aux Papes, au cours de l’histoire, la force d’affermir la foi des fidèles et de relever le défi de l’Evangélisation. Dans ce sens, rappelons le combat de Jean-Paul II en faveur de la vie, soulignons également l’action de Benoît XVI en faveur de la liturgie et d’une bonne compréhension des mystères de notre Foi. Depuis son élection, notre nouveau Pape, loin de déjuger ce que ses prédécesseurs ont accomplis, a souligné à plusieurs reprises l’importance des actes qu’ils ont posés.
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25/07/2013
Se laisser surprendre par Dieu: homélie du Souverain Pontife à Aparecida
« Les jeunes ne craignent pas le sacrifice mais une vie privée de sens. » Cette phrase, qui constitue l’en-tête et la devise du site Espérance Nouvelle, a été prononcée le 13 mai 2007 par le Pape Benoît XVI au Sanctuaire Notre-Dame d’Aparecida, au Brésil.
Hier, c’est le Souverain Pontife François qui prenait la parole dans la basilique mariale pour adresser aux jeunes un message d’espérance, de joie et de confiance en Dieu.
CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE EN LA BASILIQUE DU SANCTUAIRE
NOTRE-DAME D'APARECIDA
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Aparecida – Sanctuaire national
Mercredi 24 juillet 2013
(…)
Aujourd’hui, le regard tourné vers les Journées mondiales de la Jeunesse qui m’ont conduit au Brésil, je viens moi aussi frapper à la porte de la maison de Marie – qui a aimé et éduqué Jésus – afin qu’elle nous aide tous, pasteurs du Peuple de Dieu, parents et éducateurs, à transmettre à nos jeunes les valeurs qui les rendront artisans d’une Nation et d’un monde plus justes, plus solidaires et plus fraternels. En ce sens, je voudrais rappeler trois attitudes simples, trois attitudes simples : garder l’espérance, se laisser surprendre par Dieu, et vivre dans la joie.
1. Garder l’espérance. La deuxième lecture de la Messe présente une scène dramatique : une femme – figure de Marie et de l’Église – est persécutée par un Dragon – le diable – qui veut dévorer son enfant. Toutefois la scène ne porte pas à la mort, mais à la vie, car Dieu intervient et sauve l’enfant (cf. Ap 12, 13a.15-16). Que de difficultés dans la vie de chacun de nous, dans l’existence des personnes, dans nos communautés, mais pour aussi énormes que ces difficultés puissent sembler, Dieu ne nous laisse jamais en être submergés. Face au découragement qui pourrait être dans la vie et qui pourrait gagner ceux qui œuvrent pour l’évangélisation ou qui font l’effort de vivre la foi en tant que père et mère de famille, je voudrais dire avec force : ayez toujours dans vos cœurs cette certitude : Dieu marche à vos côtés, il ne vous abandonne en aucun moment ! Ne perdez jamais l’espérance ! Ne l’éteignez jamais dans vos cœurs! Le « dragon », le mal, est présent dans notre histoire, mais il n’est pas le plus fort. Dieu est le plus fort ! Dieu est notre espérance ! C’est vrai que de nos jours, tous, un peu, et nos jeunes aussi, se sentent séduits par beaucoup d’idoles qui substituent Dieu et semblent donner espérance : l’argent, le succès, le pouvoir, le plaisir. Une sensation de solitude et de vide gagne souvent le cœur de beaucoup et les pousse à la recherche de compensations, de ces idoles éphémères. Chers frères et sœurs, soyons des lumières d’espérance! Ayons un regard positif sur la réalité. Encourageons la générosité qui caractérise les jeunes, accompagnons-les dans leur recherche à devenir les protagonistes de la construction d’un monde meilleur : ils sont un moteur puissant pour l’Église et pour la société. Ils n’ont pas besoin seulement de choses, ils ont besoin avant tout que leur soient proposées les valeurs immatérielles qui sont le cœur spirituel d’un peuple, la mémoire d’un peuple. Dans ce sanctuaire, inscrit dans la mémoire du Brésil, nous pouvons presque lire ces valeurs : spiritualité, générosité, solidarité, persévérance, fraternité, joie ; ces valeurs trouvent leurs plus profondes racines dans la foi chrétienne.
2- La deuxième attitude : se laisser surprendre par Dieu. L’homme ou la femme d’espérance – la grande espérance que la foi nous donne – sait que, même au milieu des difficultés, Dieu agit et nous surprend.
Lire la suite de l'homélie en cliquant ici.
Remarquons au passage que comme souvent depuis 40 ans, les traducteurs francophones sont une fois de plus les spécialistes des arrangements personnalisés, comme le montre le titre du document : « Santa Missa » en portugais, « Santa Misa » en espagnol, « Holy Mass » en anglais, « Santa Messa » en italien, et en français « célébration eucharistique ». À croire que la « Sainte Messe » a disparu de la mémoire et du vocabulaire des francophones… Rien d'hétérodoxe en soi dans la version française du titre, mais un refus délibéré, dans la traduction, d'employer cette expression commune dans l'Église et utilisée pour le même document dans toutes les autres langues : "la Sainte Messe". C'est une véritable allergie aux expressions à connotation sacrée, sachant que le mot "eucharistique" a souvent été réduit à sa signification étymologique par la catéchèse francophone des dernières décennies, et que le mot "célébration" a rarement gardé, dans le langage commun ou paroissial, sa signification proprement religieuse et catholique. Allergie qui heureusement n'a pas atteint la totalité des fidèles et du clergé francophones, et tend à disparaître chez les plus jeunes.
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23/07/2013
L'inclassable Benoît XVI dénonçait les jugements formalistes
* 11/7/2013 : Dans « Valeurs pour un temps de crise », un ouvrage [du Cardinal] Joseph Ratzinger, on lit à la page 71 : « La disparition des contenus conduit à son tour, jadis comme aujourd’hui, à un pur formalisme de jugement. On ne demande plus aujourd’hui ce qu’un être humain pense. On formule déjà un jugement sur ce qu’il pense dès qu’on peut classer sa pensée dans une catégorie formelle correspondante : conservateur, réactionnaire, fondamentaliste, progressiste, révolutionnaire... Le classement dans un schéma formel suffit pour rendre superflu le débat sur le contenu. » (…)
Que reprochaient [certains] cathos soixante-huitards à Benoît XVI ? Simplement d’être un pape dans la continuité. La continuité étant ce qui permet à l’Eglise de ne jamais cesser d’être elle-même, c’est-à-dire telle que le Christ a voulu qu’elle soit.
Ces cathos-là ne jugeaient Benoît XVI que sur l’extérieur: on ne les a jamais entendu parler de ses homélies, de ses catéchèses, de ses encycliques, de ses livres... bref, de sa pensée à la fois si limpide et si profonde. Pour eux, Benoît XVI était un « réac » - classement définitif dans un schéma formel - ce qui rendait donc superflu tout débat sur le contenu de sa pensée, de ses enseignements. (…)
Dommage pour ces cathos (…). S’ils s’étaient intéressés à la pensée de Joseph Ratzinger, ils eussent aimé Benoît XVI, ils eussent aimé suivre ses orientations et mettre en pratique ses conseils. Ils eussent grandi. Mais Benoît XVI était trop grand - et avec quelle humilité ! - pour les catholiques qui avaient rétréci (…) à force de re-re-recyclages visant à faire dire au concile Vatican II le contraire de ce qu’il a enseigné.
Source : Pro Liturgia
Note d’Espérance Nouvelle : ce n’est pas seulement la pensée et les enseignements de Benoît XVI qui sont trop souvent ignorés et injustement jugés par l’opinion, mais aussi son âme, sa vie, toute sa personnalité et le don qu’il a fait et qu’il fait encore de lui-même à toute l’Église et à toute l’humanité, à la suite de Jésus-Christ, le seul véritable maître. Cela, ceux qui s’arrêtent aux apparences ne le voient pas et ne le verront peut-être jamais. Malheureusement, les opinions fausses que se font beaucoup de gens sur le Souverain Pontife en se basant uniquement sur quelques apparences n’ont pas cessé, bien au contraire, avec l’accession du Pape François au Siège de Saint-Pierre, bien que ces jugements erronés semblent heureusement prendre un tour plus avantageux à son égard. Quant à cette manie de toujours classer les gens dans des catégories, elle ne ruine pas seulement la vie intellectuelle de notre société, mais aussi tous les efforts consentis pour la propagation de l’authentique foi chrétienne ainsi que pour la sauvegarde de l’unité de l’Église, entre autres.
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22/07/2013
Le Bx Pape Jean-Paul II aux catholiques: "Soyez fidèles à la Tradition de l'Église"
Lu sur Pro Liturgia
* 10/7/2013 : Dans son Motu proprio « Ecclesia Dei adflicta » du 2 juillet 1988, le [Bienheureux] Pape Jean-Paul II demandait à tous les fidèles de réfléchir à leur attachement à la Tradition de l’Eglise authentiquement interprétée par le Magistère ecclésiastique, ordinaire et extraordinaire, spécialement dans les Conciles œcuméniques, depuis Nicée jusqu'à Vatican II ; et il enjoignait de manifester cet attachement en refusant toutes les interprétations erronées et les applications arbitraires et abusives en matière doctrinale, liturgique et disciplinaire.
Obéir aux injonctions du défunt Pape conduirait à refuser aujourd’hui (…) [certaines] messes paroissiales (…) célébrées à partir d’ « interprétations arbitraires et abusives » qui ont conduit Mgr Marc Aillet, Evêque de Bayonne, à parler de blessures infligées à la liturgie, et Benoît XVI à évoquer des déformations à la limite du supportable infligées au rite romain. (...)
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