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28/12/2013

Pape François - La fidélité à Dieu n’est pas négociable

Pape François | Méditation matinale en la chapelle de la maison Sainte-Marthe | Lundi 18 novembre 2013

Il existe une menace qui parcourt le monde. C’est celle de la « mondialisation de l’uniformité hégémonique » caractérisée par la « pensée unique », à travers laquelle, au nom d’un progressisme qui se révèle ensuite infantile, on n’hésite pas à renier ses propres traditions et sa propre identité. Ce qui doit nous consoler est cependant que devant nous, il y a toujours le Seigneur fidèle à sa promesse, qui nous attend, nous aime et nous protège. Entre ses mains, nous avancerons en étant en sécurité sur tous les chemins. Telle est la réflexion de l’homélie du 18 novembre. S.Exc. Mgr Pietro Parolin, secrétaire d’État, qui commencait son son service ce jour-là, concélébrait la messe. Le Pape a entamé sa réflexion en commentant la lecture tirée du premier livre des Macchabées (1, 10-15 ; 41-43 ; 54-57 ; 62-64) « l’une des pages les plus tristes de la Bible » a-t-il commenté, où l’on parle d’« une bonne partie du peuple de Dieu qui préfère s’éloigner du Seigneur devant une proposition de mondanité ».

Conséquences d'une "pensée unique" sacrilège

Il s’agit, a remarqué le Pape, d’une attitude typique de cette « mondanité spirituelle que Jésus ne voulait pas pour nous. Au point qu’il avait prié le Père afin qu’il nous sauve de l’esprit du monde ». Se référant au récit biblique, le Pape a rappelé que ces personnes prirent « les habitudes des païens » et acceptèrent l’ordre du roi qui « prescrivit que dans son royaume tous ne forment qu’un seul peuple et que chacun abandonne ses propres coutumes ». Et il ne s’agissait certainement pas d’une « belle mondialisation » qui s’exprime « dans l’unité de toutes les nations », qui conservent cependant leurs usages. Ce dont on parle dans le récit est, en revanche, la « mondialisation de l’uniformité hégémonique ». La « pensée unique fruit de la mondanité ». Après avoir rappelé les conséquences pour cette partie du peuple d’Israël qui avait accepté cette « pensée unique » et qui s’était laissée aller à des gestes sacrilèges, le Pape François a souligné que de telles attitudes se rencontrent encore, « car l’esprit de la mondanité nous conduit aujourd’hui encore à cette envie d’être progressistes, à la pensée unique ». Et plus encore : comme il arrivait alors, quand celui qui était trouvé en possession du livre de l’alliance était condamné à mort, la même chose se produit aujourd’hui également dans diverses parties du monde, « comme nous l’avons lu dans les journaux ces derniers mois ».

Mondanité, progressisme infantile et sacrifices humains

Négocier sa fidélité à Dieu est comme négocier sa propre identité. Et à ce propos, le Pape a rappelé le livre « Le patron du monde » de Robert Hugh Benson, fils de l’archevêque de Canterbury, Edward White Benson, dans lequel l’auteur parle de l’esprit du monde et « presque comme s’il s’agissait d’une prophétie, imagine ce qui se passera. Cet homme, s’appelait Benson, il se convertit ensuite au catholicisme et il a très bien fait. Il a précisément vu cet esprit de la mondanité qui nous conduit à l’apostasie ». Cela nous fera du bien à nous aussi, a suggéré le Pape, de penser à ce qui est raconté dans le livre des Macchabées, à ce qui s’est passé, pas à pas, si nous décidons de suivre ce « progressisme infantile » et de faire ce que tous font. Et cela nous fera du bien également de penser à ce qui s’est passé après, à l’histoire qui a suivi les « condamnations à mort, les sacrifices humains » qui ont suivi. Et en demandant: « Vous pensez qu’aujourd’hui, on ne fait plus de sacrifices humains ? », le Pape a répondu : « On en fait beaucoup, beaucoup. Et il y a beaucoup de lois qui les protègent ». Ce qui doit nous consoler, a-t-il conclu, c’est que « devant le chemin marqué par l’esprit du monde, par le prince de ce monde », un chemin d’infidélité, « le Seigneur qui ne peut pas se renier lui-même demeure toujours, fidèle. Il nous attend toujours; il nous aime tant » et il est prêt à nous pardonner, même si nous accomplissons quelques petits pas sur ce chemin, et à nous prendre par la main, comme il l’a fait avec son peuple bien-aimé pour le conduire en dehors du désert.


(Osservatore Romano)

26/12/2013

Euthanasie des enfants: une prise de position épiscopale claire sur le projet de loi

Cette fois-ci, la déclaration épiscopale ne s'abrite pas derrière une façade médiatique inter-religieuse. C'est une réponse courageuse et claire de Mgr Delville, évêque de Liège, dans un entretien personnel accordé à la RTBF.

Belgicatho | 26 décembre 2013

C’est une année qui a aussi été marquée par les débats éthiques, en France par exemple avec le mariage pour tous et en Belgique avec l’extension de l’euthanasie aux mineurs. Est-ce que vous êtes déçu que le Parlement belge ait décidé cette extension ?

Oui, oui, je suis déçu, le Sénat en l’occurrence, ce n’est que le Sénat. Oui, je suis déçu parce que c’est le doigt mis dans un engrenage. À partir du moment où on dit que des enfants peuvent demander ou peuvent obtenir l’euthanasie, on leur donne une espèce de poids sur les épaules qui dépasse en quelque sorte leur force et on ne sait pas où l’on va arrêter ce type de chose parce que l’on a dit oui mais peut-être que les enfants qui sont malades psychiquement pourraient aussi le demander, pourquoi pas les enfants handicapés physiques, et bientôt les personnes âgées et les prisonniers dans les prisons… Où va-t-on s’arrêter?

 

Dans le même entretien, Mgr Delville tient des propos également évangéliques et pertinents sur l'immigration. Il est aussi rappelé que la "théologie de la libération" a été clairement condamnée par l'Église. Si l'on s'en tient à ce qu'elle a de bon et qu'on en retire ce qu'elle a de mauvais, elle n'apporte rien de nouveau. La théologie catholique suffit, et en particulier sur les questions de justice sociale, la doctrine sociale de l'Église.

L'évêque de Rhode Island regrette la "honteuse promotion de l'avortement" par Mandela

Respecter une personne ne doit pas empêcher de rester prudent lorsqu'il s'agit de la montrer en exemple à toute la société.

Diocèse de Providence | 8 décembre 2013

S. Exc. Mgr Thomas J. Tobin, évêque du diocèse catholique romain de Providence, a publié le communiqué suivant concernant les hommages à Nelson Mandela:


« Beaucoup de gens dans le monde entier et dans notre pays déplorent la disparition de l’ancien Président de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela. De fait, il y a beaucoup à admirer dans la longue vie de Mandela et les fonctions publiques qu’il a assumées, en particulier son courage et sa défense vigoureuse des droits humains. Mais, toutefois, il y a dans l’héritage de Mandela un aspect qui n’est pas du tout digne d’éloge, à savoir sa honteuse promotion de l’avortement en Afrique du Sud. En 1996, Mandela a promu et signé la loi « Choice on Termination of Pregnancy » qui, selon le New York Times “a remplacé l’une des lois les plus strictes dans le monde en matière d’avortement, par l’une des lois les plus libérales”. Tout en priant pour que l’âme immortelle du Président Mandela repose en paix et pour le pardon de ses péchés, on ne peut que regretter que sa noble défense de la dignité humaine n’ait pas compris les membres les plus petits de notre famille humaine : les enfants à naître. »

Au service des plus faibles - Message de Noël de Mgr Marc Aillet

La naissance de Jésus a bouleversé l’histoire des hommes en lui donnant son sens ultime et son orientation définitive : Dieu est entré dans notre vie pour que nous échappions à l’enfermement du Cosmos et du péché et entrions dans sa vie qui est éternelle !

Si cet événement nous ouvre un avenir d’espérance, au-delà de la mort, il jette toutefois une vive lumière sur notre vie présente, jusque dans ses implications sociales. Par sa Nativité dans la pauvreté et l’humilité, Jésus donne aux plus petits et aux plus fragiles la première place dans la société des hommes et il nous recommande d’en prendre soin. Dans le nouveau-né de la crèche, blotti dans les bras de Marie sa mère et sous le regard attendri du juste Joseph, chacun peut entendre Dieu lui chuchoter à l’oreille : « Tu es précieux à mes yeux et je t’aime » (Is 43, 4).

Noël, c’est une lumière qui se lève sur un monde dominé par la « culture du déchet » (Pape François), où les plus faibles, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle, en passant par tous les stades du développement, sont continuellement sacrifiés aux intérêts égoïstes des puissants. Je pense aux chrétiens du Moyen Orient, en particulier aux enfants de Syrie ou à la situation des chrétiens de Centrafrique qui vivront ce Noël dans la terreur et l’angoisse. En contemplant l’Enfant Jésus de Bethléem, nous sommes appelés à convertir notre regard et à nous engager concrètement en faveur des plus pauvres, ceux qui sont rejetés ou laissés sur le bord de la route.

Les prochaines échéances électorales – municipales et européennes – nous donneront ainsi l’occasion de participer de manière responsable à la promotion du Bien commun qui peut seul garantir la dignité de toute personne humaine sans exception, à commencer par les plus petits. Si l’on doit saluer le dévouement et l’abnégation de nombreux élus de proximité, en particulier dans les zones rurales, nous ne serons pas moins attentifs à soutenir des candidats clairvoyants sur les grands défis sociétaux de l’heure et pour lesquels la mobilisation des citoyens a connu, ces derniers mois en France, une ampleur sans précédent. Qu’on pense à l’initiative citoyenne européenne, « Un de nous », pour protéger l’embryon; ou bien à la « Manif pour tous » pour promouvoir le mariage et la famille et défendre les droits de l’enfant, sans condamner quiconque ; ou encore la révolte fiscale emblématique des « bonnets rouges » pour défendre l’emploi et les petites et moyennes entreprises étranglées par une politique économique qui fait de la fiscalité son arme principale et dont les intérêts dépassent largement nos frontières régionales et nationale. Autant d’illustrations de ce sursaut des consciences qui a sonné le réveil de la France réelle ou de la société civile face aux visées d’un microcosme politico-médiatique exposé à la tentation de l’intérêt et du pouvoir.

L’itinéraire de l’Etoile de Noël à travers la ville de Bayonne, du 1er au 31 décembre, s’achèvera opportunément dans notre cathédrale. C’est là que ce symbole trouvera tout son sens. Jadis elle avait guidé des Mages venus d’Orient jusqu’à la crèche de Bethléem. Contre toute attente, quand ils virent l’enfant avec Marie sa Mère, ces « Rois » qui étaient puissants par le savoir, le pouvoir et la richesse, se prosternèrent devant lui  et l’adorèrent (cf. Lc 2, 10). Ils se détournèrent définitivement de la prétention à changer le monde par leurs propres forces et ils se mirent humblement au service de la seule Révolution jamais capable de sauver les hommes, celle que le Christ accomplit par sa mort et sa résurrection, en vue de bâtir la civilisation de la paix et de l’amour.

Joyeux Noël à tous !

Bonne et sainte année 2014 !

+ Marc Aillet,

évêque de Bayonne, Lescar et Oloron.


Source: diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron

           (également en ligne sur l'ancien site du diocèse)

Message de Noël de 10 évêques français: accueillir les enfants à naître et accompagner les personnes en fin de vie

Dans quelques jours, nous célèbrerons Noël. Les chrétiens fêtent la naissance de Jésus. Nous croyons qu'en Jésus, Dieu s'est fait homme et qu'il s'est uni à chaque homme. Ainsi est révélée la beauté inaltérable de la dignité en tout homme. Noël nous oblige à la reconnaître en chacun, quelles que soient son origine ou sa fragilité.

Noël nous parle de l'amour infini de Dieu pour les hommes : Il se fait fragile avec les fragiles, pauvre avec les pauvres ; Il s'unit à eux de manière indéfectible ; Il se fait leur défenseur. En effet, Jésus est né dans la pauvreté d'une crèche, à l'extérieur de la ville : « il n'y avait pas de place pour eux », dit sobrement l'évangile (Luc 2,7). Dès sa naissance, Jésus est obligé de fuir la violence du pouvoir local, celui d'Hérode qui massacre tous les bébés de Bethléem. À Noël, nous découvrons ce que les pouvoirs de tous les temps ont du mal à voir clairement et à défendre pleinement, à savoir la dignité inviolable des personnes fragiles et exclues.

Noël nous invite à renouveler nos regards sur les personnes fragiles, pour reconnaître qu'elles sont aimées de Dieu, pour les accueillir, les écouter et les servir. Chrétiens, hommes et femmes de bonne volonté, nous voulons :
- accueillir les enfants à naître, ainsi que les petits, porteurs de handicap, et leur donner une place dans notre société de telle sorte que, par la simplicité de leur cœur, ils nous ouvrent aux dimensions essentielles de l'existence ;
- accueillir et accompagner les personnes qui, au soir de leur vie, sont exténuées ou dépendantes dans leur vieillesse ;
- accueillir avec lucidité, responsabilité et générosité, les personnes migrantes qui viennent chez nous en laissant leur manière de vivre, en quittant les dangers - parfois mortels - auxquels elles sont confrontées, car elles désirent un avenir meilleur.
Le 19 janvier 2014 sera le centième anniversaire de l'instauration de la Journée Mondiale des Migrants. À cette occasion, le Pape François nous demande de « passer d'une culture du rejet à une culture de la rencontre et de l'accueil » : « Souvent, l'arrivée de migrants, de demandeurs d'asile, suscite la suspicion et l'hostilité, la peur. Un changement d'attitude envers eux est nécessaire de la part de tous. » Oui, ces personnes sont nos frères et sœurs en humanité, capables de nous enrichir de leur culture et de leur foi en Dieu.

Ne cédons pas à la tentation de l'individualisme, de la peur, du repli sur soi, de l'exclusion ! Noël, c'est l'éternel message de Dieu qui dit à chacun : « tu as du prix à mes yeux et je t'aime », lisons-nous dans la Bible (Isaïe 43,4). Écoutons l'appel vibrant de Noël : ayez un regard de bonté, entrez avec tendresse dans l'accueil les uns des autres, en particulier des plus fragiles.

Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo ;
Mgr Alain Castet, évêque de Luçon ;
Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes ;
Mgr Emmanuel Delmas, évêque d'Angers ;
Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes ;
Mgr Yves Le Saux, évêque de Le Mans ;
Mgr Jean-Marie Le Vert, évêque de Quimper et Léon ;
Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier ;
Mgr Thierry Scherrer, évêque de Laval ;
Mgr Nicolas Souchu, évêque auxiliaire de Rennes.


Source: diocèse de Luçon


Il naît pour ces exclus et ces blessés et aussitôt le voici menacé de mort

Message de Noël de Mgr Planet, évêque de Carcassonne et Narbonne

Il est né pauvre dans une étable. Bienvenue en pays d’Aude où 21% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et près de 11% sont au RSA.

Il naît comme une personne déplacée, bousculé par les décisions administratives. Bienvenue en pays d’Aude où 11,6% des sans- papiers demandeurs du droit d’asile sont déboutés de leur demande et pour beaucoup demeurent sans statut.

Il naît, enfant incapable de parler. Bienvenue en pays d’Aude où 25000 personnes seraient illettrées et où 10,6% des jeunes n’arrivent pas à maîtriser la lecture.

Il naît parmi les bergers, ces marginaux de la société de l’époque. Bienvenue en pays d’Aude où la prise en charge des SDF est précaire et la maison d’arrêt surpeuplée.

Il naît et aussitôt le voici menacé de mort. Bienvenue en pays d’Aude où l’on pratique un millier d’avortements par an et où une grossesse sur trois est volontairement interrompue.

Il naît dans un monde ou couvent les violences et où explosent les conflits. Les puissants de son temps, qui se focalisent sur le pouvoir et l’avoir, qui répondent à la misère en prodiguant « du pain et des jeux », vont le poursuivre. Ils finiront par le tuer.

Mais il naît pour nous mais d’abord pour ces exclus et ces blessés de la vie. En lui Dieu vient partager notre condition humaine et d’abord celle des plus pauvres. Il meurt pour nous et, prenant notre mort il nous introduit dans sa vie qui n’a pas de fin. Et son tombeau, vide pour toujours, atteste que la vie a vaincu la mort et que la justice de Dieu relèvera les humiliés.

La communauté catholique veut adresser ses voeux de Noël à tous ceux que Jésus est venu rejoindre. Elle le fera dans ses tables ouvertes, son surcroît de solidarité, sa prière. Elle le fait en appelant ceux qui ont la charge de la cité à se mettre au service de tous ces frères en humanité qui attendent les moyens de vivre une vie digne et vraiment humaine. Ce n’est qu’en organisant une véritable solidarité, en sortant des jeux du clientélisme, de la fuite en avant dans des passés recomposés, c’est en regardant en face les réalités de la misère de ce pays qu’on y parviendra. A tous et particulièrement à ceux qui sont seuls, marginalisés ou écrasés par la vie nous disons : que ce Noël soit celui du début de votre espérance.


+ Alain PLANET

Évêque de Carcassonne et Narbonne

 

Source: diocèse de Carcassonne et Narbonne

Ne pas faire place à l’enfant à naître est un déni de fraternité

Message de Mgr Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France, transmis à l'AFP à l'occasion des fêtes de Noël et du Nouvel An.

Durant la période de Noël et du Nouvel An, nos cœurs, nos familles, nos villes se mettent en fête. Un vent de bonté, de générosité, d'attention aux autres, isolés ou malades, souffle et amplifie nos capacités d'affection. Nous échangeons des vœux. Les jours sont les plus courts, mais la fraternité humaine est à son zénith. Les chrétiens fêtent Dieu qui s'est fait frère et affirment que ce qui sauve l'humanité, c'est de trouver les chemins de la fraternité, de les retrouver autant que nécessaire, de les construire et les reconstruire sans se lasser !

L'élection du Pape François aura marqué cette année 2013. Venu du continent sud-américain, il a grandi dans un environnement différent du nôtre. Il a connu la dictature, la grande pauvreté. Il a entendu et poussé les cris d'appel en faveur d'un monde plus juste et fraternel. Depuis qu'il est élu, il ne cesse d'inviter à une vie plus sobre, à un souci des plus démunis, particulièrement des migrants de la faim, de la misère ou des guerres multiples. Sa journée à Lampedusa, son appel à la prière pour la Syrie, ses visites dans une favela de Rio ont redit avec force cet appel à la fraternité
Comment ne pas entendre que c'est dans cette voie de la fraternité et de la solidarité que se trouve pour l'humanité le chemin le plus sûr ? Or, on peut se demander si notre société ne cherche pas ailleurs la solution aux questions de ce temps et tout particulièrement dans un individualisme multiforme et trompeur, symptômes d'une modernité sans âme.

Je pense aux personnes en fin de vie qui ont davantage besoin d'entendre la société soutenir auprès d'eux une présence chaleureuse, compétente et sans faille que d'être invités à chercher dans la mort l'issue d'une vie qu'ils ressentent trop dure. Comment se fait-il qu'on en vienne à organiser et légaliser l'acte du suicide qui est un acte de désespoir ? Ne peut-on pas réveiller et soutenir ce qu'il y a de meilleur : la capacité des médecins à soulager la douleur, la présence généreuse et aimante des familles et du personnel médical ? Comment peut-on penser que par de tels messages on construise un monde solidaire et digne ?

Je pense encore à ce projet de modification de la loi sur l'interruption volontaire de grossesse qui loin de permettre aux femmes en détresse d'être laissées moins seules devant leur responsabilité face à la vie naissante sont quasiment incitées à ne se poser aucune question quant à l'élimination de l'être qu'elles portent en leur chair ?

Je pense à ces signaux donnés à de nombreux salariés pour les pousser à admettre qu'ils sont un poids pour la rentabilité de leur entreprise et qu'il faut bien qu'ils le comprennent, même si on le leur demande après des décennies de travail qui ont contribué à la marche de ces mêmes entreprises ?

Ne pas faire place à l'enfant à naître, ne pas accompagner la vie jusqu'au bout, ne pas offrir un avenir professionnel à des milliers de jeunes et adultes, ne pas regarder la vie à partir des plus fragiles, tout cela est un déni de fraternité et d'humanité.
Une année nouvelle s'ouvre. Elle apportera son lot de bonheurs et de difficultés. Chacun souhaite un monde meilleur. Ce meilleur repose sur une répartition plus équitable des biens matériels. Il repose encore sur des comportements et des choix plus fraternels et généreux. Heureusement, nombreux sont ceux qui s'engagent dans ce sens.

Des chrétiens ne sont pas les derniers. Qu'ils se souviennent d'éclairer leur engagement nécessaire et louable à la lumière qui rayonne de la vie du Christ. Trouver la manière chrétienne de vivre un engagement politique, social et associatif est sûrement une tâche qui se présente à nous dans un contexte nouveau.
Dans le message que le Pape François publie pour ce premier janvier 2014, il rappelle la parole de son prédécesseur Benoit XVI : « La mondialisation nous rend proches, elle ne nous rend pas frères. » Il invite à s'engager pour une culture de la solidarité et de la fraternité. Tel est peut-être le projet profondément humain, l'ambition planétaire dont le monde a besoin.

+ Mgr. Georges Pontier
Archevêque de Marseille
Président de la Conférence des Evêques de France


Source: Zenit

Plaider la cause des plus faibles - Message de Noël de l'évêque de Grenoble-Vienne

Message de Noël de Mgr de Kérimel, évêque de Grenoble-Vienne

La fête de Noël est l’occasion pour moi de plaider, une fois de plus, la cause des plus faibles, des plus défavorisés dans nos sociétés humaines.La dureté des temps et l’endurcissement des cœurs pourraient nous faire considérer les personnes les plus fragiles comme des déchets, selon une expression du pape François illustrée hélas, ces jours derniers encore, par la découverte d’un cadavre de nouveau-né dans une usine de tri des déchets. Comment contempler le Nouveau-Né de la Crèche sans penser à ce petit corps sans vie jeté à la poubelle ?
En plaidant la cause des plus petits, des personnes âgées, des migrants, des sans-domiciles fixes, des personnes porteuses de handicap, je ne fais que défendre la cause de la personne humaine, de toute personne humaine, et je suis convaincu de servir le bien dans nos sociétés.
En effet l’avenir de toute société humaine passe par l’accueil des plus pauvres. Ceux qui se laissent déranger par les plus faibles, entrent en relation avec eux et prennent le risque de vraies rencontres, évitent ainsi de se laisser enfermer dans des comportements utilitaristes ou consuméristes qui tuent la relation. Les plus fragiles nous éduquent à la véritable relation interpersonnelle désintéressée ; ils nous éduquent à la fraternité. Ils nous découvrent nos propres fragilités, et nous ouvrent ainsi à la réalité de ce que nous sommes ; ils nous rendent donc plus humains, en nous apprenant à nous réconcilier avec nos limites et nos blessures. Les petits nous témoignent des richesses de cœur insoupçonnées, et éveillent ou réveillent en nos cœurs des rêves secrets, des attentes profondes d’un monde meilleur, d’un monde plus humain. Alors que la société est fortement tentée de sombrer dans un monde sans espérance, dominé par l’argent, la technique et le pouvoir, les plus fragiles sont les gardiens de l’humanité, de ce qui est le propre de l’humain.
N’ayons pas peur de faire de la place aux plus défavorisés et aux petits ; n’ayons pas peur de les rencontrer et de partager avec eux ; ils nous libéreront de notre tristesse et feront entrer dans la joie.
Je veux rendre hommage à tous ceux qui s’engagent au service des plus faibles parmi nous, et qui travaillent à humaniser la société en vivant la fraternité avec les plus pauvres. En eux, comme dans les cœurs humains qu’ils réchauffent, la lumière de Noël brille. Grâce à eux l’Espérance est vivante, nous pouvons regarder vers l’avenir et nous offrir mutuellement les vœux d’un lendemain meilleur.

Joyeux Noël à chacun, joyeuse espérance à notre société !

+ Guy de Kerimel,
Evêque de Grenoble-Vienne


Source: diocèse de Grenoble-Vienne


22/12/2013

Le Vatican préoccupé par l’euthanasie des enfants en Belgique

Médias catholiques | 20 décembre 2013

"Nous sommes de plus en plus éloignés de l’idée que chaque vie est précieuse et digne de respect"


L’Académie pontificale pour la Vie a exprimé sa grave préoccupation au sujet des dérives éthiques en Belgique, citant l’euthanasie des enfants malades.

Mgr. Renzo Pegoraro, chancelier de l’Académie pontificale pour la Vie, a déclaré que l’institution est gravement préoccupée par l’extension de la loi sur l’euthanasie en Belgique. « Nous espérons que cette évolution peut être arrêtée, parce que nous voulons que ce débat public aille plus loin. Les gens doivent se rendre compte que l’extension de l’euthanasie aux mineurs a de graves conséquences, parce que les enfants sont fortement influencés par les effets psychologiques et physiques d’une maladie. Pourquoi n’est-il pas possible de leur offrir de très bons soins palliatifs ?  »

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M. B. (d’après Kerknet)

 

"Pour porter un jugement moral correct sur l'euthanasie, il faut avant tout la définir clairement. Par euthanasie au sens strict, on doit entendre une action ou une omission qui, de soi et dans l'intention, donne la mort afin de supprimer ainsi toute douleur. « L'euthanasie se situe donc au niveau des intentions et à celui des procédés employés ».

Il faut distinguer de l'euthanasie la décision de renoncer à ce qu'on appelle l'« acharnement thérapeutique », c'est-à-dire à certaines interventions médicales qui ne conviennent plus à la situation réelle du malade, parce qu'elles sont désormais disproportionnées par rapport aux résultats que l'on pourrait espérer ou encore parce qu'elles sont trop lourdes pour lui et pour sa famille.

(...)

Ces distinctions étant faites, en conformité avec le Magistère de mes Prédécesseurs et en communion avec les Evêques de l'Eglise catholique, je confirme que l'euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d'une personne humaine. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite; elle est transmise par la Tradition de l'Eglise et enseignée par le Magistère ordinaire et universel.

(...)
Alors même que le motif n'est pas le refus égoïste de porter la charge de l'existence de celui qui souffre, on doit dire de l'euthanasie qu'elle est une fausse pitié, et plus encore une inquiétante « perversion » de la pitié: en effet, la vraie « compassion » rend solidaire de la souffrance d'autrui, mais elle ne supprime pas celui dont on ne peut supporter la souffrance. Le geste de l'euthanasie paraît d'autant plus une perversion qu'il est accompli par ceux qui — comme la famille — devraient assister leur proche avec patience et avec amour, ou par ceux qui, en raison de leur profession, comme les médecins, devraient précisément soigner le malade même dans les conditions de fin de vie les plus pénibles.

Pape Jean-Paul II, Lettre encyclique Evangelium Vitae.

21/12/2013

Un sérieux combat de civilisation est en cours

Famille Chrétienne n° 1874 | 14 au 20 décembre 2013 | page 35

« Mettre en valeur des expériences qui marchent »

Louis de Lestanville

Marié, 39 ans, chef d’entreprise, porte un projet d’école Montessori.

 

«Les attaques du gouvernement contre la famille ne vont pas s’arrêter au “mirage” pour tous ! Il y a donc un très sérieux combat de civilisation en cours, Mme Taubira l’a affirmé de manière explicite, qui dépasse la question du mariage entre les personnes de même sexe. » Ce combat va traverser tous les champs de la société, notamment l’éducation, thème de la province du Nord dont il assume la coordination.

Dans le prolongement des Manifs, il était donc important pour lui d’être « force de proposition afin de construire un socle de valeurs communes sur les droits fondamentaux de la famille et de l’enfant ». Pour poursuivre le mouvement par la réflexion, plus qu’un parti ou un think tank, ce Grenelle lui a semblé le bon lieu.

L’envie de s’investir a été renforcée par une ligne d’horizon : « Quelle école va-t-on laisser à nos enfants ?  ». Les quatre thèmes étudiés par le Grenelle dans le Nord sont : les parents, éducateurs et responsables de leurs enfants ; l’école (liberté de scolarité, laïcité) ; les difficultés scolaires et extrascolaires (dont le handicap) ; la protection de l’enfance (pornographie, violence et addictions).

Il apprécie la méthode novatrice de ces « états généraux », qui permet de « faire dialoguer des personnes d’horizons différents » et de mettre en valeur « des expériences qui marchent », à l’image du cours Alexandre-Dumas à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), exemple réussi issu de la société civile.

Ce ne sont plus seulement des experts en chambre qui sont sollicités mais tous les citoyens qui « ont réalisé qu’ils devaient reprendre la main sur l’éducation face à un État paradoxalement omniprésent et défaillant ». La question du gender, « sous-jacent théorique du mariage pour tous », la présence d’associations qui promeuvent impunément une « contre-éducation sexuelle », rendent nécessaire une réaction des parents.