01/04/2015
Saint Jean Chrysostome - "Le catéchisme, pas l'enfantillage"
Parle à l'enfant en le détournant de tout enfantillage, car c'est un philosophe que tu élèves et un athlète et un citoyen des cieux. Dis-lui donc et raconte-lui ceci : "Dans les temps très anciens, il y avait deux enfants, nés d'un même père, deux frères" (Gn 4). Ensuite, après t'être arrêté, continue : "et ils étaient sortis du même sein. L'un était l'aîné, l'autre le cadet. L'un, l'aîné, était laboureur; l'autre, le cadet, était berger. Et celui-ci conduisait ses moutons vers les vallons et les étangs." Rends tes récits agréables, de façon que l'enfant y trouve un certain plaisir et que son esprit ne se lasse pas. "L'un semait, l'autre plantait. Ils trouvèrent bon de rendre hommage à Dieu. L'un, le berger, ayant pris les premiers-nés de ses moutons, les offrit à Dieu." N'est-il pas de beaucoup préférable, au lieu de béliers à toison d'or et de cette fable de charlatans de lui raconter ces choses-là ? Ensuite, tiens en éveil son attention - car le récit a un certain contenu - sans rien ajouter de mensonger, mais seulement ce qui est tiré de l’Écriture. [Suit le récit du meurtre d'Abel].
Que la mère soit assise à côté, quand l'âme du petit enfant est formée par de tels récits, pour qu'elle y collabore, elle aussi, et qu'elle approuve ce qui a été dit...
Raconte-lui l'histoire pendant le repas, en une seule soirée. Que sa mère lui répète de nouveau la même chose. Ensuite lorsqu'il l'aura entendue plusieurs fois, demande-lui : "Raconte-moi l'histoire", pour qu'il se sente pris d'émulation. Puis, lorsqu'il aura retenu l'histoire, alors tu lui en diras l'utilité. En effet, son âme, qui a reçu en elle ce récit, peut déjà, avant ton intervention, porter ses fruits...
Mais cela ne suffit pas. Emmène-le aussi à l'église en le conduisant par la main, et prends soin de l'y emmener surtout lorsqu'on lit cette histoire. Tu le verras alors, rayonnant de joie, bondissant et tout content de savoir, lui, ce que les autres ne savent pas, devancer la lecture et la reconnaître et en tirer grand profit. Désormais, la chose est mise en réserve en sa mémoire.
Sur la vaine gloire et l'éducation des enfants. 39-41 [SC 188, p. 131-139]
Saint Jean Chrysostome, textes présentés et choisis par G. Bady, Trop occupé pour t'occuper de ta vie ? Le guide au quotidien d'un Père de l'Eglise. Paris : Les éditions du Cerf. 2015. 115-116
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09/03/2015
9 mars : l'Eglise fête Saint Dominique Savio
Ce 9 mars l’Église célèbre Saint Dominique Savio.
Alors prions-le avec encore plus de ferveur que d’habitude.
Et suivons les conseils du Pape Benoît XVI qui, en 2011, nous le donnait en exemple :
« Ne craignez pas d’affronter les situations difficiles, les moments de crise, les épreuves de la vie, car le Seigneur vous accompagne, il est avec vous! Il vous encourage à croître dans l’amitié avec Lui à travers la lecture fréquente de l’Évangile et de toute l’Écriture Sainte, la participation fidèle à l’Eucharistie comme rencontre personnelle avec le Christ, l’engagement à l’intérieur de la communauté ecclésiale, le chemin avec un guide spirituel valable. Transformés par l’Esprit Saint vous pourrez faire l’expérience de la liberté authentique, qui est telle lorsqu’elle est orientée vers le bien. De cette manière, votre vie, animée par une recherche incessante du visage du Seigneur et par la volonté sincère de vous donner vous-mêmes, sera pour tant de jeunes de votre âge un signe, un rappel éloquent à faire en sorte que le désir de plénitude qui se trouve en nous tous se réalise finalement dans la rencontre avec le Seigneur Jésus. Laissez le mystère du Christ illuminer toute votre personne! Vous pourrez alors apporter dans les divers milieux cette nouveauté qui peut changer les relations, les institutions, les structures, pour construire un monde plus juste et solidaire, animé par la recherche du bien commun. Ne cédez pas aux logiques individualistes et égoïstes! Soyez réconfortés par le témoignage de tant de jeunes qui ont atteint l’objectif de la sainteté: pensez à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, saint Dominique Savio, sainte Marie Goretti, au bienheureux Pier Giorgio Frassati, au bienheureux Alberto Marvelli et à tant d’autres, qui nous sont inconnus, mais qui ont vécu leur temps dans la lumière et dans la force de l’Évangile, et qui ont trouvé la réponse: comment vivre, que dois-je faire pour vivre. »
Profitons-en pour (re)découvrir sa courte mais sainte vie
Bonne fête de Saint Dominique Savio à tous !
‘Toujours joyeux !’
16:23 Publié dans Saints | Lien permanent | Commentaires (0)
08/03/2015
Sainte Jeanne de Chantal : Prière d'abandon à la Divine Providence
Seigneur, Bonté Souveraine,
je m'abandonne entre Tes bras,
dans les joies et les peines.
Conduis-moi où il Te plaira,
je ne regarderai pas le chemin à suivre,
je ne regarderai que Toi,
ma Providence, ma Force, mon Rempart.
Je ne regarderai que Toi
qui me guides comme une vraie mère.
Je suivrai le chemin que Tu me traces,
sans jamais regarder,
ni éplucher les causes des événements,
sans me poser trop de « pourquoi ».
Les yeux fermés, je ferai Ta volonté
et non pas la mienne.
Je me tiendrai en repos,
sans désirer autre chose
que ce que Tu m'inspireras de souhaiter.
Je T'offre cette résolution, Seigneur ;
je Te demande de la bénir.
J'y serai fidèle, en me méfiant de ma faiblesse,
et en m'appuyant sur Ta Bonté,
Ta Libéralité (générosité), Ta Miséricorde.
Seigneur,
j'ai une confiance totale en Toi.
Amen.
Sainte Jeanne de Chantal (1752-1641)
Voir également de Sainte Jeanne de Chantal :
La « Vie de Sainte Jeanne de Chantal »
La Prière de Sainte Jeanne-Françoise de Chantal « Ô Très Sainte Mère, le Vaisseau le plus grand »
La Prière de Sainte Jeanne de Chantal « Seigneur, Bonté Souveraine, je m'abandonne entre Tes bras »
15:56 Publié dans Religion, Saints | Lien permanent | Commentaires (0)
03/03/2015
Ayons le courage de nommer les attentats contre la vie
(24 janvier 2015 - LaNeuvaine.fr) En cette veille de la Marche pour la vie, recevons par l’intercession de saint Jean-Paul II le courage de nommer les attentats contre la vie. Prions pour que notre conscience et celle de nos compatriotes résistent à la subversion de nommer « droit » ce qui est un crime.
« Le Seigneur dit à Caïn: « Qu’as-tu fait? Ecoute le sang de ton frère crier vers moi du sol! » (Gn 4, 10). La voix du sang versé par les hommes ne cesse pas de crier, de génération en génération, prenant des tonalités et des accents variés et toujours nouveaux.
La question du Seigneur « qu’as-tu fait? », à laquelle Caïn ne peut se dérober, est aussi adressée à l’homme contemporain, pour qu’il prenne conscience de l’étendue et de la gravité des attentats contre la vie dont l’histoire de l’humanité continue à être marquée; elle lui est adressée afin qu’il recherche les multiples causes qui provoquent ces attentats et qui les alimentent, et qu’il réfléchisse très sérieusement aux conséquences qui en découlent pour l’existence des personnes et des peuples.
Certaines menaces proviennent de la nature elle-même, mais elles sont aggravées par l’incurie coupable et par la négligence des hommes, qui pourraient bien souvent y porter remède; d’autres, au contraire, sont le fait de situations de violence, de haine, ou bien d’intérêts divergents, qui poussent des hommes à agresser d’autres hommes en se livrant à des homicides, à des guerres, à des massacres ou à des génocides.
Et comment ne pas évoquer la violence faite à la vie de millions d’êtres humains, spécialement d’enfants, victimes de la misère, de la malnutrition et de la famine, à cause d’une distribution injuste des richesses entre les peuples et entre les classes sociales? ou, avant même qu’elle ne se manifeste dans les guerres, la violence inhérente au commerce scandaleux des armes qui favorise l’escalade de tant de conflits armés ensanglantant le monde? ou encore la propagation de germes de mort qui s’opère par la dégradation inconsidérée des équilibres écologiques, par la diffusion criminelle de la drogue ou par l’encouragement donné à des types de comportements sexuels qui, outre le fait qu’ils sont moralement inacceptables, laissent présager de graves dangers pour la vie? Il est impossible d’énumérer de manière exhaustive la longue série des menaces contre la vie humaine, tant sont nombreuses les formes, déclarées ou insidieuses, qu’elles revêtent en notre temps.
Mais nous entendons concentrer spécialement notre attention sur un autre genre d’attentats, concernant la vie naissante et la vie à ses derniers instants, qui présentent des caractéristiques nouvelles par rapport au passé et qui soulèvent des problèmes d’une particulière gravité: par le fait qu’ils tendent à perdre, dans la conscience collective, leur caractère de « crime » et à prendre paradoxalement celui de « droit », au point que l’on prétend à une véritable et réelle reconnaissance légale de la part de l’État et, par suite, à leur mise en œuvre grâce à l’intervention gratuite des personnels de santé eux-mêmes. Ces attentats frappent la vie humaine dans des situations de très grande précarité, lorsqu’elle est privée de toute capacité de défense. Encore plus grave est le fait qu’ils sont, pour une large part, réalisés précisément à l’intérieur et par l’action de la famille qui, de par sa constitution, est au contraire appelée à être « sanctuaire de la vie ».
Comment a-t-on pu en arriver à une telle situation? Il faut prendre en considération de multiples facteurs. A l’arrière-plan, il y a une crise profonde de la culture qui engendre le scepticisme sur les fondements mêmes du savoir et de l’éthique, et qui rend toujours plus difficile la perception claire du sens de l’homme, de ses droits et de ses devoirs. A cela s’ajoutent les difficultés existentielles et relationnelles les plus diverses, accentuées par la réalité d’une société complexe dans laquelle les personnes, les couples et les familles restent souvent seuls face à leurs problèmes. Il existe même des situations critiques de pauvreté, d’angoisse ou d’exacerbation, dans lesquelles l’effort harassant pour survivre, la souffrance à la limite du supportable, les violences subies, spécialement celles qui atteignent les femmes, rendent exigeants, parfois jusqu’à l’héroïsme, les choix en faveur de la défense et de la promotion de la vie.
Tout cela explique, au moins en partie, que la valeur de la vie puisse connaître aujourd’hui une sorte d’« éclipse », bien que la conscience ne cesse pas de la présenter comme sacrée et intangible; on le constate par le fait même que l’on tend à couvrir certaines fautes contre la vie naissante ou à ses derniers instants par des expressions empruntées au vocabulaire de la santé, qui détournent le regard du fait qu’est en jeu le droit à l’existence d’une personne humaine concrète. »
Saint Jean-Paul II, Encyclique Evangelium vitae sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine (1995), §10-11 via laneuvaine.fr
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11/02/2015
La lumière de Notre Dame de Lourdes
Les apparitions étaient entourées de lumière et Dieu a voulu allumer dans le regard de Bernadette une flamme qui a converti d'innombrables cœurs. Combien de personnes viennent ici pour voir, espérant peut-être secrètement bénéficier de quelque miracle ; puis, sur la route du retour, ayant fait une expérience spirituelle d'une vie en Église, elles changent leur regard sur Dieu, sur les autres et sur elles-mêmes. Une petite flamme nommée espérance, compassion, tendresse les habite. La rencontre discrète avec Bernadette et la Vierge Marie peut changer une vie, car elles sont présentes, en ce lieu de Massabielle, pour nous conduire au Christ qui est notre vie, notre force et notre lumière. Que la Vierge Marie et sainte Bernadette vous aident à vivre en enfants de lumière pour témoigner, chaque jour de votre vie, que le Christ est notre lumière, notre espérance et notre vie !
Extrait du discours du pape Benoît XVI lors de son voyage apostolique à Lourdes en 2008
20:30 Publié dans Pape, Saints | Lien permanent | Commentaires (0)
08/02/2015
"The Catholic Lady" et "The Catholic Gentleman" : des conseils de saints pour nous aider à grandir spirituellement
Vous devez être saints tels que Dieu vous le demande. Dieu ne vous demande pas d'être moine trappiste ou ermite. Il voudrait que vous sanctifiez le monde par votre vie quotidienne. St Vincent Pallotti - The Catholic Gentleman (facebook)
The Catholic Gentleman est avant tout un site qui présente de nombreux conseils et reflexions pour vivre sa foi de façon virile.
Gardez vos yeux sur Dieu et laissez-Le agir. C'est tout ce dont vous devez vous préoccuper. Sainte Jeanne de Chantal - The Catholic Lady (facebook)
The Catholic Lady existe (pour le moment) uniquement sur facebook.
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31/01/2015
La vraie sainteté au contact de l'islam
Docteur de l’Église, saint Jean Damascène fut un témoin oculaire du passage de la culture chrétienne à celle de l'islam en Syrie au VIIIe siècle. Dans son classement Des Hérésies, il consacre le chapitre 100 à l'islam, qu'il tient pour une hérésie née au sein d'une communauté déjà hérétique, celle des Saracènes (qui donnera ensuite le terme "Sarrasins") :
"Il y a également chez les Ismaélites [ou Saracènes] une superstition trompeuse qui est toujours agissante, et qui sert de précurseur à l’Antéchrist. (...) Les Saracènes étaient idolâtres, et vénéraient l'étoile du matin ainsi qu'Aphrodite. Ce nom dans leur langue signifie Majestueux (Habar) c'est ainsi que jusqu’au temps d’Héraclius, ils étaient assurément idolâtres.
A partir de cette époque, un faux prophète survint au milieu d’eux ; il s'appelait Mameth. Il a entendu quelquefois l’Ancien et le Nouveau Testament, et est censé avoir rencontré un moine arien, par la suite. Finalement il créera lui-même sa propre hérésie.
Puis déçu, il fit croire au peuple qu'il était un "craignant Dieu", et fit propager la rumeur qu'un écrit saint lui avait été apporté du ciel. Il mit par écrit des sentences, qu'on ne peut que railler, dans son livre et le leur donna pour qu’ils y obéissent."
Saint Jean Damascène raconte également la façon dont il pratique, sous domination musulmane donc, ce que l'on appellerait aujourd'hui "le dialogue interreligieux". Sans concession. Ainsi, quand il demande aux Saracènes de prouver que Mahomet (ou Mahmet) est bien prophète :
"(...) nous leur avons dit que Moïse reçut la Loi au Mont Sinaï à la vue de tout le peuple quand Dieu apparut dans la nuée et dans le feu, dans les ténèbres et dans la tempête; ils sont étonnés de ce que tous les prophètes, en commençant par Moïse, puis ceux qui le suivirent ont prédit la venue du Christ, également le fait que le Christ est Dieu et que le Fils de Dieu viendra en s’incarnant, qu'il sera crucifié, qu’il mourra et qu'il sera le juge des vivants et des morts. Et alors quand nous demandons: " Comment se fait-il que votre prophète ne soit pas venu de cette manière, en ayant d'autres personnes qui témoignent à son sujet ? Car contrairement à Moïse à qui Dieu a donné la Loi, pendant que le peuple regardait et que la montagne était enfumée, Dieu n'a pas donné à votre prophète l'écrit en votre présence. Autrement vous aussi pourriez en avoir l'assurance ". Ils répondent que Dieu fait ce qui lui plaît. Ceci, disons nous, nous le savons également; mais comment l'écrit est-il descendu vers votre prophète ? Voilà ce que nous demandons.
Et à eux de répondre que, pendant qu'il était endormi, l'écrit saint est descendu sur lui. (...)
Quant à nouveau nous leur demandons : "Comment se fait-il que bien que, dans vos écrits saints, il vous a commandé de ne rien faire ni de recevoir quoi que ce soit, sans la présence de témoins, vous ne lui ayez pas demandé: " Prouve d’abord avec l’appui de témoins que tu es un prophète et que tu es venu de la part de Dieu, et quel écrit saint témoigne en ta faveur ? ", ils restent silencieux , car ils sont honteux.
Puisque vous n’avez pas l'autorisation de vous marier sans témoins, ni d’acheter quoi que ce soit, ni d’acquérir aucune propriété, (vous n'avez même pas le droit de prendre un âne, ou tout autre animal, sans témoins), ainsi donc vous avez des femmes, des propriétés, des ânes et toute autre chose, en présence de témoins; et donc uniquement votre foi et vos écrits saints vous les acceptez sans témoins.
Cela provient du fait que celui qui vous a donné les écrits, ne détient son autorité de nulle part. De plus il n'y a personne de connu qui ait témoigné à l'avance à son sujet. Il faut ajouter que le prophète reçut cela, alors qu’il dormait."
Source: Quand Saint Jean Damascène réfutait le Coran
Voir aussi:
> Chrétiens face à l'islam: les Saints Martyrs d'Otrante
> Règles de Saint François d'Assise, chapitre XII: "les Sarrasins et autres infidèles"
11:26 Publié dans Religion, Saints | Tags : islam, coran | Lien permanent | Commentaires (0)
17/01/2015
Réinstallation solennelle de la « Vierge Noire » !
Après les fameux « Plaisirs d’Hiver », l’animation continue ! Ce dimanche 18 janvier, à l’issue de la Messe de 10 h 30, réinstallation solennelle de la « Vierge Noire » dans l’église Sainte-Catherine.
Cette statue appartenant au patrimoine culturel du centre-ville a marqué l’histoire du célèbre « Vismet » au cœur du quartier Sainte-Catherine, et ceci, depuis le XIème siècle. Après avoir traversé les siècles et l’histoire de notre ville, après avoir connu successivement trois emplacements dont l’antique église Sainte Catherine de laquelle ne subsiste que l’actuel clocher au bord de la place du même nom, après avoir accueilli les pèlerins et leurs prières depuis bientôt dix siècles, après avoir vu passer les milliers de barques chargées de poissons, de matériaux et de tourbe venant de Vilvoorde qui défilaient dans les canaux de Bruxelles aujourd’hui disparus, après avoir même fait un plongeon dans la Senne en 1744 et une réapparition dite « miraculeuse » quelques jours plus tard, la statue de la « Vierge Noire », présentée dans les guides touristiques russes et chinois, fera son apparition dans l’église rouverte depuis moins de quatre mois, afin d’y être à nouveau présentée à la dévotion et au regard des curieux.
La Sainte Vierge ne manquera pas d’accueillir avec joie tous ceux qui lui rendront visite, et qui sait, la prieront peut-être à l’occasion de sa réinstallation !
> Site officiel de l'église Sainte-Catherine
14:42 Publié dans Agenda/Événements/Horaires, Saints | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Pape François au Sri Lanka : Homélie pour la canonisation du Bienheureux Joseph Vaz
VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS
AU SRI LANKA ET AUX PHILIPPINES
(12-19 JANVIER 2015)
MESSE AVEC CANONISATION DU BIENHEUREUX JOSEPH VAZ
HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE
Galle Face Green, Colombo
Mercredi 14 janvier 2015
« […] Tous les confins de la terre ont vu le salut de notre Dieu » (Is 52, 10). C’est la magnifique prophétie que nous avons entendue dans la première lecture de ce jour. Isaïe prédit l’annonce de l’Évangile de Jésus-Christ jusqu’aux confins de la terre. Cette prophétie à une signification particulière pour nous qui célébrons la canonisation du grand missionnaire de l’Évangile, saint Joseph Vaz. Comme de très nombreux autres missionnaires dans l’histoire de l’Église, il a répondu au commandement du Seigneur ressuscité de faire de toutes les nations des disciples (cf. Mt 28, 19). Par ses paroles, mais, plus important, par l’exemple de sa vie, il a conduit le peuple de cette nation à la foi qui nous donne « […] l’héritage parmi tous les sanctifiés » (Ac 20, 32).
Nous voyons chez saint Joseph un signe éloquent de la bonté et de l’amour de Dieu pour le peuple du Sri Lanka. Mais nous voyons aussi en lui une incitation à persévérer sur la voie de l’Évangile, à grandir nous-mêmes en sainteté, et à témoigner du message évangélique de réconciliation auquel il a consacré sa vie.
Prêtre oratorien, saint Joseph Vaz est arrivé, de sa Goa natale, dans ce pays, inspiré par un zèle missionnaire et par un grand amour de ces gens. En raison de la persécution religieuse en cours, il s’habillait comme un mendiant, accomplissait ses devoirs sacerdotaux en rencontrant en secret les fidèles, souvent de nuit. Ses efforts ont donné une force spirituelle et morale à la population catholique assiégée. Il eut un désir particulier de servir les malades et les personnes souffrantes. Pendant une épidémie de variole à Kandy, son ministère envers les malades fut tellement appréciée par le roi, qu’une plus grande liberté lui fut accordée dans son ministère. De Kandy il put rejoindre d’autres zones de l’île. Il se consuma dans le travail missionnaire et il mourut à l’âge de cinquante-neuf ans, vénéré pour sa sainteté.
Pour de nombreuses raisons, saint Joseph Vaz a continué d’être un exemple et un maître ; mais je voudrais m’arrêter sur trois d’entre elles.
Avant tout, il fut un prêtre exemplaire. Il y a ici avec nous aujourd’hui beaucoup de prêtres, de religieux et religieuses qui, comme Joseph Vaz, sont consacrés au service de l’Évangile de Dieu et du prochain. J’encourage chacun de vous à regarder Saint Joseph Vaz comme un guide sûr. Il nous apprend à sortir vers les périphéries, pour que Jésus-Christ soit connu et aimé partout. Il est aussi un exemple de souffrance patiente pour la cause de l’Évangile, d’obéissance aux supérieurs, de soin affectueux pour l’Église de Dieu (cf. Ac 20, 28). Comme nous, il a vécu à un moment de rapide et profonde transformation ; les catholiques étaient une minorité, souvent divisée de l’intérieur ; au dehors il y avait une hostilité occasionnelle, et même de la persécution. Malgré cela, parce qu’il fut constamment uni par la prière au Seigneur crucifié, il a été capable de devenir pour tous une icône vivante de l’amour miséricordieux et réconciliateur de Dieu.
En second lieu, saint Joseph nous a montré l’importance de dépasser les divisions religieuses pour le service de la paix. Son amour indivis de Dieu l’a ouvert à l’amour pour le prochain ; il a exercé son ministère pour les personnes qui étaient dans le besoin, quelles qu’elles soient, et où qu’elles soient. Son exemple continue à inspirer l’Église au Sri Lanka aujourd’hui. Bien volontiers et généreusement, elle sert tous les membres de la société. Elle ne fait pas de distinctions de race, de credo, d’appartenance tribale, de condition sociale ni de religion dans le service qu’elle rend à travers ses écoles, ses hôpitaux, cliniques et de nombreuses autres œuvres de charité. Elle ne demande rien d’autre que la liberté d’accomplir sa mission. La liberté religieuse est un droit humain fondamental. Tout individu doit être libre, seul ou associé avec d’autres, de chercher la vérité, d’exprimer ouvertement ses convictions religieuses, libre des intimidations et des contraintes extérieures. Comme la vie de Joseph Vaz nous l’enseigne, l’authentique adoration de Dieu conduit non pas à la discrimination, à la haine et à la violence, mais au respect de la sacralité de la vie, au respect de la dignité et de la liberté des autres, et à l’engagement affectueux pour le bien-être de tous.
Enfin, saint Joseph nous donne un exemple de zèle missionnaire. Bien qu’il soit venu à Ceylan pour être prêtre au service de la communauté catholique, dans sa charité évangélique il est allé à tous. Laissant derrière lui sa maison, sa famille, le confort de ses lieux familiers, il a répondu à l’appel d’aller au-delà, de parler du Christ partout où il serait conduit. Saint Joseph savait comment offrir la vérité et la beauté de l’Évangile dans un contexte multi-religieux, avec respect, dévouement, persévérance et humilité. C’est encore la voie pour les disciples de Jésus aujourd’hui. Nous sommes appelés à aller plus loin avec le même zèle, avec le même courage que saint Joseph, mais aussi avec sa sensibilité, avec son respect des autres, avec son désir de partager avec eux cette parole de grâce (cf. Ac 20, 32) qui a le pouvoir de les édifier. Nous sommes appelés à être disciples-missionnaires.
Chers frères et sœurs, je prie pour que, en suivant l’exemple de saint Joseph Vaz, les chrétiens de cette nation puissent être confirmés dans la foi et donner une contribution toujours plus grande à la paix, à la justice et à la réconciliation de la société Sri Lankaise. C’est ce que le Christ vous demande. C’est ce que Saint Joseph vous enseigne. C’est ce dont l’Église a besoin de votre part. Je vous confie tous aux prières de notre nouveau saint pour que, en union avec toute l’Église répandue dans le monde, vous puissiez chanter un chant nouveau au Seigneur et proclamer sa gloire jusqu’au bout de la terre. Parce que le Seigneur est grand et digne de toute louange (cf. Ps 96, 1-4) ! Amen.
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06/01/2015
L'Epiphanie par Paul Claudel
En ce petit matin de l’An tout neuf, quand le givre sous les pieds est criant comme du cristal,
Et que la terre en brillant, future, apparaît dans son vêtement baptismal,
Jésus, fruit de l’ancien Désir, maintenant que Décembre est fini,
Se manifeste, qui commence, dans le rayonnement de l’Epiphanie.
Et l’attente pourtant fut longue, mais les deux autres avec Balthazar
A travers l’Asie et le démon cependant se sont mis en marche trop tard
Pour arriver avant la fin de ce temps qui précède Noël,
Et ce qui les entoure, c’est déjà le Six de l’Année nouvelle !
Voici l’étoile qui s’arrête, et Marie avec son Dieu entre les bras qui célèbre !
Il est trop tard maintenant pour savoir ce que c’est que les ténèbres !
Il n’y a plus qu’à ouvrir les yeux et regarder,
Car le Fils de Dieu avec nous, voici déjà le douzième jour qu’il est né !
Gaspard, Melchior et le troisième offrent les présents qu’ils ont apportés.
Et nous, regardons avec eux Jésus-Christ, en ce jour, qui nous est triplement manifesté.
Le mystère premier, c’est la proposition aux Rois qui sont en même temps les Sages.
Car, pour les pauvres, c’est trop simple, et nous voyons qu’autour de la Crèche le paysage
Tout d’abord avec force moutons ne comporte que des bonnes femmes et des bergers
Qui d’une voix confessent le Sauveur sans aucune espèce de difficulté.
Ils sont si pauvres, que cela change à peine le bon Dieu,
Et son Fils, quand il naît, se trouve comme chez Lui avec eux.
Mais avec les Savants et les Rois, c’est une bien autre affaire !
Il faut, pour en trouver jusqu’à trois, remuer toute la terre.
Encore est-il que ce ne sont pas les plus illustres ni les plus hauts,
Mais des espèces de magiciens pittoresques et de petits souverains coloniaux.
Et ce qu’il leur a fallu pour se mettre en mouvement, ce n’est pas une simple citation,
C’est une étoile du Ciel même qui dirige l’expédition,
Et qui se met en marche la première au mépris des Lois astronomiques
Spécialement insultées pour le plus grand labeur de l’Apologétique.
Quand une étoile qui est fixe depuis le commencement du monde se met à bouger,
Un roi, et je dirai même un savant, quelquefois peut consentir à se déranger.
C’est pourquoi Joseph et Marie un matin voient s’amener Gaspard, Melchior et Balthazar,
Qui, somme toute, venant de si loin, ne sont pas plus de douze jours en retard.
Mère de Dieu, favorablement accueillez ces personnes honnêtes
Qui ne doutent pas un seul moment de ce qu’elles ont vu au bout de leurs lunettes.
Et ce qu’ils vous apportent à grand labeur du fond de la Perse ou de l’Abyssinie,
Tout de même ce sont des présents de grand sens et de grand prix :
L’or (qu’on obtient aujourd’hui avec les broyeurs et le cyanure),
Et qui est l’étalon même de la Foi sans nulle fraude ni rognure ;
La myrrhe, arbuste rare dans le désert qu’il a fallu tant de peines pour préserver,
Dont le parfum sépulcral et amer est le symbole de la Charité ;
Et pincée de cendre immortelle soustraite à tant de bûchers,
L’unique once d’encens, c’est l’Espoir, que Melchior est venu vous apporter,
Au moyen de mille voitures et de deux cent quatre-vingts chameaux à la file,
Qui sans aucune exception ont passé par le trou d’une aiguille
La deuxième Epiphanie de Notre-Seigneur, c'est le jour de Son baptême dans le Jourdain.
L'eau devient un sacrement par la vertu du Verbe qui S'y joint.
Dieu nu entre aux fonts de ces eaux profondes où nous sommes ensevelis.
Comme elles Le font un avec nous, elles nous font Un avec Lui.
Jusqu'au dernier puits dans le désert, jusqu'au trou précaire dans le chemin,
Il n'est pas une goutte d'eau désormais qui ne suffise à faire un chrétien,
Et qui, communiquant en nous à ce qu'il y a de plus vital et de plus pur,
Intérieurement pour le Ciel ne féconde l'astre futur.
Comme nous n'avons point de trop dans le Ciel de ces gouffres illimités
Dont nous lisons que la Terre à la première ligne du Livre fut séparée,
Le Christ à son âge parfait entre au milieu de l'Humanité,
Comme un voyageur altéré à qui ne suffirait pas toute la mer.
Pas une goutte de l'Océan où il n'entre et qui ne Lui soit nécessaire.
« Viderunt te Aquœ, Domine », dit le Psaume. Nous Vous avons connu !
Et quand du milieu de nous de nouveau Vous émergez ivre et nu,
Votre dernière langueur avant que Vous ne soyez tout-à-fait mort,
Votre dernier cri sur la Croix est que Vous avez soif encore !
Et le troisième mystère précisément, c'est à ce repas de noces en Galilée,
(Car la première fois qu'on Vous voit, ce n'est pas en hôte, mais en invité),
Quand Vous changeâtes en vin, sur le mot à mi-voix de Votre Mère,
L'eau furtive récelée dans les dix urnes de pierre.
Le marié baisse les yeux, il est pauvre, et la honte le consterne :
Ce n'est pas une boisson pour un repas de noces que de l'eau de citerne!
Telle qu'elle est au mois d'août, quand les réservoirs ne sont pas grands,
Toute pleine de saletés et d'insectes dégoûtants.
(Tels les sombres collégiens qui sablent comme du Champagne
Tout Ernest Havet liquéfié dans les fioles de la Saint-Charlemagne !)
Un mot de Dieu suffit à ces vendanges dans le secret,
Pour que notre eau croupie se change en un vin parfait.
Et le vin d'abord était plat, à la fin voici le meilleur !
C'est bien. Ce que nous avons reçu, nous Vous le rendrons tout-à-l'heure.
Et Vous direz si ce n'est pas le meilleur que nous avons réservé pour la fin,
Ce nectar sur une sale éponge, tout trempé de lie et de fiel,
Qu'un commissaire de police Vous offre pour faire du zèle !
L'Epiphanie du jour est passée et il ne nous reste plus que celle de la nuit,
Où l'on fait voir aux enfants les Mages qui redescendent vers leur pays,
Par un chemin différent, tous les trois en une ligne oblique.
C'est un grand ciel nu d'hiver avec tous ses astres et astérisques,
Un de ces ciels, blanc sur noir, comme il en fonctionne au dessus de la Chine du Nord et de la Sibérie,
Avec six mille étoiles de toutes leurs forces les plus grosses, qui palpitent et qui télégraphient !
Quel est parmi tant de soleils celui qu'un ange arracha comme une torche au hasard.
Pour éclairer le chemin où procèdent les trois Vieillards ?
On ne sait pas. La nuit est redevenue la même et tout brûle de toutes parts en silence.
Le livre illisible du Ciel jusqu'à la tranche est ouvert en son irrésistible évidence.
Salut, grande Nuit de la Foi, infaillible Cité astronomique !
C'est la Nuit, et non pas le brouillard, qui est la patrie d'un catholique,
Le brouillard qui aveugle et qui asphyxie, et qui entre par la bouche et les yeux et par tous les sens,
Où marchent sans savoir où ils sont l'incrédule et l'indifférent,
L'aveugle et l'indifférent dans le brouillard sans savoir où ils sont et qui ils sont,
Espèces d'animaux manques incapables du Oui et du Non !
Voici la nuit mieux que le jour qui nous documente sur la route
Avec tous ses repères à leur place et ses constellations une fois pour toutes,
Voici l'An tout nouveau, le même, qui se lève, avec ses millions d'yeux tout autour vers le point polaire,
Ton siège au milieu du Ciel, ô Marie, Étoile de la Mer !
Paul Claudel
Claudel, P. Ecoute ma Fille. s.l, Gallimard. 1934. 11-18.
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